Bruno Le Maire: Il faut "arrêter de promettre la gratuité de tout, pour tous, trop de social tue le social"
Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique était l'invité de BFMTV à 4 jours du premier tour des législatives
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00:00souligner la question du sentiment d'appauvrissement et de déclassement de beaucoup de nos compatriotes.
00:07Enfin, quand depuis 1981, on fait le choix de dire à nos compatriotes, on peut travailler moins, on peut faire les 35 heures,
00:17on peut partir à la retraite à 60 ans et vous aurez un meilleur niveau de vie, ça s'appelle un mensonge politique au plus haut niveau de l'État.
00:25Et nous payons encore, depuis 1981, ces promesses très généreuses, très sociales, mais qui ne sont pas financées.
00:32Et c'est ce qui m'inquiète dans cette élection, car on fait les mêmes promesses.
00:35Mais vous ne répondez pas à la question d'Emmanuel Lechypre sur la dégradation des services publics.
00:38On paye globalement tous impôts confondus, dans beaucoup de cas de plus en plus, et on constate que les services publics ne cessent de se dégrader.
00:46Parce que nous avons un État, depuis 30 ans ou 40 ans, qui veut systématiquement rajouter des prestations, des aides sociales, des chèques,
00:56au lieu de se concentrer sur l'essentiel, je vais vous dire le fond de ma pensée, trop de social, tue le social.
01:02Et à force d'avoir voulu aider tout le monde, tous azimuts, avec des chèques, avec des aides, y compris ceux qui ne veulent pas travailler,
01:09y compris ceux qui n'en ont pas réellement besoin, et bien ceux qui en ont le plus besoin, nos services publics auxquels je suis viscéralement attaché,
01:15nos hôpitaux, nos services d'urgence, nos écoles, nos services publics de manière générale, effectivement fonctionnent moins bien.
01:21Si on veut une solution à ce problème-là, il faut repenser l'État social français pour qu'il aille vers ceux qui en ont le plus besoin et qui ne se dispersent.
01:28On a commencé à le faire, mais tout seul, quand nous décidons de doubler la franchise sur le médicament, parce que nous sommes la nation en Europe
01:35qui consomme le plus de médicaments, quelle est la seule majorité ? Les seules mises d'économie et des finances.
01:40Quel courage de doubler cette franchise, ça ne s'était pas fait depuis 2008, nous l'avons fait. Nous avons passé de 50 centimes à 1 euro.
01:46Nous avons dit, ben oui, si vous achetez des médicaments, vous aurez une contribution plus forte, sauf pour ceux qui sont en affection de longue durée,
01:53qui ont besoin de beaucoup de médicaments, parce qu'ils ont un cancer, parce qu'ils ont Alzheimer.
01:57Eux, on ne bouge pas, la franchise, elle sera au maximum de 50 euros par an, mais nous avons eu le courage de le faire.
02:02Je le redis très simplement, la France va décider de son avenir.
02:06Elle a besoin d'un État protecteur, qu'on investisse dans les services publics, dans la sécurité, dans la gendarmerie, dans la police.
02:11Nous l'avons fait depuis 7 ans. Il faut le faire encore davantage, mais ça suppose de comprendre que le social doit être réservé à ceux qui en ont réellement besoin
02:19et d'arrêter de promettre la gratuité de tout pour tous. Trop de social tue le social.