Monique Pinçon-Charlot démolit un député macroniste

Éthique et tac

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Transcript

00:00♫ Musique douce ♫

00:08Olivier Besancenot, du NPA, disait récemment

00:11si cette réforme de la SNCF passe, tout passera.

00:15C'est d'une certaine façon la dernière occasion

00:18pour les forces syndicales et les forces d'opposition du pays.

00:22Qu'est-ce que vous en pensez, tous ?

00:24Je suis tout à fait d'accord avec Olivier Besancenot sur ce point

00:28parce que dans la SNCF, il y a Société nationale des chemins de fer français,

00:34donc il y a National, il y a la France,

00:36il y a le rappel de tout ce qui s'est construit après la libération,

00:40suite à la collaboration massive de la grande bourgeoisie

00:44au cours de la Seconde Guerre mondiale jusqu'à la guerre de Stalingrad,

00:47et le fait que la résistance a été massivement

00:50le fait de la classe ouvrière et du Parti communiste.

00:53Et donc à la libération, il y a eu la création de la Sécurité sociale,

00:58la création de ce que vous appelez le modèle français,

01:01c'est-à-dire c'est un modèle social-démocrate

01:04avec un État-providence extrêmement protecteur

01:07et une politique pour laquelle l'humain est un investissement.

01:15On n'est pas du tout dans la stratégie de soi-disant ce mouvement En marche

01:20qui est en réalité un mouvement en régression totale,

01:23une révolution conservatrice absolument étonnante.

01:26Ce que nous vivons aujourd'hui est absolument incroyable.

01:30Votre discours, cher monsieur, m'a tout à fait étonnée

01:34parce que vous parlez de réformes, vous parlez de chômage.

01:38Alors les réformes, on ne sait pas pour qui il faut les faire,

01:41vous ne parlez jamais de l'oligarchie,

01:43vous ne parlez pas des intérêts que vous défendez

01:46de tous les gens qui s'accaparent, toutes les richesses et tous les pouvoirs.

01:50Vous parlez du chômage comme si c'était une donnée naturelle.

01:54Mais le chômage, c'est M. Macron aussi qui a contribué à le construire.

01:58Qui c'est qui a créé le CICE, le pacte de responsabilité

02:02donnant des dizaines de milliards d'euros aux patronats,

02:06aux plus grandes entreprises, sans aucun contrôle ?

02:09C'est absolument très grave ce que je dis.

02:12Il n'y a pas de contrôle.

02:14L'ISF, Macron a supprimé l'ensemble des valeurs mobilières

02:19qui représentent 95% de la composition des plus riches.

02:2495% c'est les valeurs mobilières.

02:27Pour investir, ce sont des valeurs spéculatives,

02:31soi-disant pour investir, mais il n'y a pas de contrôle.

02:35Faites ce que vous voulez.

02:37Alors le chômage ne tombe pas du ciel,

02:40c'est une construction sociale par les gens que vous défendez.

02:44Tous les problèmes que vous avez énumérés,

02:47comme si vous parliez du soleil et de la lune,

02:50c'est naturel comme l'eau qui coule et l'herbe qui pousse.

02:54Eh bien non, c'est le résultat de construction sociale

02:57voulue par les plus riches pour défendre leurs intérêts

03:01dans une guerre qu'ils mènent aux plus pauvres, aux plus démunis.

03:06Et quand M. Stardiniac, enfin Henri, en face de moi,

03:11a parlé du manque de mobilisation à un moment,

03:15et je vais rebondir sur la SNCF en conclusion,

03:18de l'assidération du peuple de France,

03:21c'est que la charge est tellement lourde,

03:24parce que les armes qui sont utilisées,

03:26elles sont idéologiques.

03:27Cette façon de parler, la novlangue où on parle,

03:30on ne comprend rien à ce qui est dit

03:32parce que l'essentiel n'y est pas.

03:34Tout ça, ça sidère, ça disloque l'individu,

03:39ça empêche le changement parce que,

03:42sauf ici, on est dans un média contestataire,

03:46mais il y a quand même beaucoup de gens autour de la table,

03:49bon là, les points de vue sont divers, tant mieux,

03:52mais on nous lobotomise les cerveaux.

03:55Ce sont 9 milliardaires qui, en France,

03:58possèdent 90% des médias, sont propriétaires,

04:02les détenteurs des titres de propriété,

04:04ce n'est pas seulement les industries,

04:06les usines, les valeurs mobilières,

04:08c'est aussi les médias, c'est l'art,

04:10c'est la culture, c'est l'école.

04:12Maintenant, tout va être marchandisé,

04:14tous les prédateurs vont pouvoir posséder

04:18l'ensemble du social, de l'économique, du politique.

04:23Le politique, maintenant, avec M. Macron,

04:26ne va plus exister,

04:27il est en train de détruire le parlementarisme,

04:30il est en train de détruire notre République,

04:32sous une forme autoritaire, antidémocratique,

04:35à coup d'ordonnance.

04:37Donc, vous voyez, ma colère, elle est là,

04:40mais elle est forte et elle est légitime,

04:42et je pense que la SNCF,

04:44ça va synthétiser tout,

04:47parce que c'est la nation,

04:49c'est la question de la fracturation du territoire,

04:52et c'est la question d'un mépris de classe.

04:54Ce qu'il veut, c'est privatiser complètement la SNCF

04:58pour servir les intérêts de ses camarades de classe,

05:01et pour cela, lâchement,

05:03il attaque le statut du cheminot,

05:06si c'est quand même pas petit.

05:08– Daniel Labaronne, vous laissez répondre à cette charge,

05:12mais je vais ajouter une question

05:15à celle que soulève Monique Pinçon-Charlot.

05:18C'est vrai que la stratégie gouvernementale

05:21qui consiste à ouvrir toutes sortes de fronts simultanément,

05:25ce qu'on appelle le réforme bombing outre-Atlantique,

05:30est-ce que vraiment,

05:32ça vous semble être une procédure démocratique ?

05:35C'est vrai que les gens sont un peu comme des lapins pris dans les phares,

05:41les syndicats le disent,

05:43ils n'ont plus le temps, les délégués n'ont plus le temps de travailler,

05:47tellement le nombre de chantiers ouverts en même temps est important.

05:51Qu'est-ce que vous avez à dire à ce sujet ?

05:55– Cher collègue, vous n'avez pas contesté l'analyse que j'avais faite

05:59de la situation économique de la France ?

06:01– Je ne l'ai pas contesté par gentillesse,

06:04je n'ai pas contesté par gentillesse,

06:06le fait qu'on ait des dépenses publiques importantes,

06:09ce n'est pas dramatique, c'est un plus du modèle français,

06:12c'est un plus que les gens puissent se soigner sans avoir à payer,

06:16c'est un plus que les gens aient une retraite publique.

06:19– Nous avons une dette de 2000 milliards.

06:21– Nous avons une dette qui est équivalente à celle qu'ont la plupart des pays développés,

06:28les États-Unis, la Grande-Bretagne, le Japon,

06:32et la responsabilité de la dette, vous qui êtes économiste vous le savez,

06:38la responsabilité de la dette c'est les problèmes du capitalisme financier,

06:43ce n'est pas à cause de la France qu'il y a un problème mondial

06:46qui fait que partout dans tous les grands pays ont des dettes extrêmement importantes,

06:52on ne peut pas dire que c'est la fausse de la France.

06:55– Et en France si les plus riches payaient leurs impôts,

06:57c'est 80 milliards d'euros qui seraient dans les caisses de l'État et qui n'y sont pas,

07:01et donc on n'aurait pas de déficit public,

07:03si ça ce n'est pas une arme de construction du chômage et de la dette.

07:07– Est-ce que vous savez quel est le montant que paient les ménages

07:11s'agissant de l'impôt sur le revenu ?

07:14C'est le chiffre que vous venez d'indiquer, c'est-à-dire 80 milliards.

07:17– 72 milliards exactement.

07:19– Le dernier rapport du Conseil des prélèvements obligatoires nous dit 80 milliards,

07:24si vous ajoutez à cela les impôts que paient les entreprises sur les revenus du capital,

07:29c'est 200 milliards, ça représente plus, très exactement 10,8% du PIB,

07:35c'est-à-dire en moyenne, je ne sais pas si vous accablez le chiffre,

07:38mais en moyenne deux points de plus que l'ensemble de nos partenaires européens,

07:42c'est-à-dire que nous taxons beaucoup plus les revenus du capital en France

07:47que la plupart de nos partenaires européens,

07:49c'est le dernier rapport du Conseil des prélèvements obligatoires.

07:52– Alors comment il a fait passer de 60% à 30% la fiscalité sur le capital ?

07:58– Mais parce que nous avions une imposition sur le revenu du capital

08:03qui était une imposition qu'aucun autre pays en Europe ne fait,

08:10et ce type d'imposition…

08:12– On est d'accord, le but de Macron c'est de normaliser la France,

08:18on a effectivement, la France a fait conserver un modèle social relativement redistributif

08:26par rapport aux autres, et effectivement le but de Macron c'est de dire,

08:32il faut petit à petit mettre ça en cause et voilà, c'est l'objectif de Macron.

08:38– J'ai un peu de temps pour développer la philosophie générale,

08:41la philosophie économique générale.

08:43– Allez-y et puis on va écouter…

09:08– Sous-titrage PVCH sous-titrage –

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