La chronique du Dr Milhau du 21/06/2024

  • il y a 4 mois
Les conseils de notre docteur Brigitte Milhau sur les sujets santé qui vous concernent dans #BonjourDrMilhau

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Transcription
00:00Vous nous parlez ce matin, Brigitte Millot, de la Journée nationale du don d'organe.
00:04Bonjour Brigitte.
00:05Bonjour.
00:06Avec des chiffres révélateurs d'une certaine contradiction.
00:09Ah oui, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:11Je vais vous les montrer tout de suite ces chiffres.
00:13On a 93% des Français qui disent qu'ils sont favorables
00:17à une discussion avec leurs proches au sujet du don d'organe.
00:21Donc 93% disent qu'il est important d'en parler.
00:25Mais 47% seulement en ont discuté avec leurs proches.
00:29C'est quand même assez étonnant comme chiffre.
00:32Autre chiffre assez étonnant, 80% des Français se disent favorables au don d'organe.
00:38Et pourtant, on a encore 36% d'opposition au don.
00:44C'est-à-dire 1 sur 3.
00:46Donc voilà, c'est révélateur de quoi ?
00:48Ça veut dire tout simplement que le don d'organe reste tabou.
00:52On n'ose pas en parler, ni à table, ni autour d'un verre.
00:55En France, on n'a pas la culture du don.
00:57Attention, quand je dis la culture du don,
00:59il n'est pas question de dire, il faut donner.
01:02Article 22, chacun fait ce qu'il veut.
01:05C'est une décision totalement intime, totalement personnelle.
01:10Mais il faut en parler, autour d'un verre, à table.
01:14Il y a un feu de cheminée en ce moment.
01:21Autour du poêle.
01:23Il faut en discuter.
01:26Or, les gens n'en parlent pas.
01:28C'est pour ça, la campagne cette année, c'est entre proches, on se le dit.
01:33Il faut absolument en discuter.
01:35Parce qu'imaginez, au moment terrible du décès d'un proche,
01:40c'est l'assidération.
01:42On ne sait pas quoi dire.
01:44Et on vous pose la question très vite.
01:46Il faut savoir, il y a la loi.
01:49On est tous présumés donneurs.
01:52Pour le don d'organes, comment ça se passe en France,
01:55nous sommes tous présumés donneurs,
01:57sauf si nous nous sommes inscrits au registre national du refus.
02:01Mais sinon, on pourrait dire, finalement,
02:03si on n'est pas inscrit, on regarde le registre,
02:06et si on n'est pas inscrit, on va pouvoir prélever.
02:08Pas du tout.
02:09Les équipes médicales demandent toujours aux proches
02:12s'ils sont d'accord ou pas.
02:14Or, vous comprenez bien que dans ces moments-là,
02:16dans la mesure où vous n'en avez pas parlé avant avec la personne,
02:19entre dire oui ou dire non,
02:21les gens vont forcément vers le non, on ne donne pas.
02:24Et en plus, c'est très rapide.
02:26Je vous rappelle qu'on a 24 heures pour donner les organes.
02:28Et en plus, ce qu'il faut comprendre,
02:30c'est que sur les 700 000 décès, un peu moins,
02:33chaque année en France,
02:35il y a simplement, enfin simplement,
02:37j'enlève le simplement,
02:391% seulement des décès peut être donneur.
02:43C'est-à-dire qu'en fait, il faut une mort en céphalique,
02:45voire quelques cas d'arrêt cardiaque,
02:48mais sinon, une mort en céphalique.
02:50Pourquoi ?
02:52Et que les organes fonctionnent.
02:54Et ça, on a peu de temps. On a moins de 24 heures.
02:56Donc en plus, il faut se décider très vite.
02:58Donc voilà, c'est pour ça qu'il est important d'en parler.
03:01C'est pour ça que demain, il y aura des rassemblements
03:03dans toute la France,
03:05dans des villes ambassadrices comme Cannes,
03:07Vannes, Montpellier.
03:09Il faut en parler.
03:11Il faut vraiment susciter la parole sur le don d'organes.
03:14Et encore une fois, que ce soit non ou que ce soit oui,
03:17mais pour ne pas être perdu dans ce moment terrible
03:20d'une violence extrême,
03:22de la mort d'un proche.
03:24Donc parlez-en.
03:26Je sais que ça reste encore tabou, mais c'est fou
03:28parce qu'on le dit tous les ans.
03:29Et je trouve que c'est bien la campagne entre proches.
03:31Et là, votre message est limpide.
03:33Merci beaucoup, Brigitte.

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