Raphaël Arnault est le cofondateur et porte-parole de la Jeune Garde antifasciste, un mouvement assumant une stratégie musclée face à l’extrême droite. Son investiture pour les législatives dans le Vaucluse par la France Insoumise a créé la polémique, puisque le jeune homme est fiché S par les autorités
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00:00— Est-ce que vous envisagez, comme le demande Fabien Roussel que vous venez d'entendre, de retirer votre candidature ? Comment vous répondez à Fabien Roussel ?
00:14— Non, certainement pas. D'ailleurs, on s'est fait assez discret au départ de cette campagne, parce qu'on avait volonté de construire ici, localement,
00:20posément, avec les acteurs et actrices de cette ville, notamment associatifs des partis politiques qu'on a pris le temps de rencontrer,
00:27encore une fois, en dehors de tout le battage médiatique qu'il peut y avoir. Posément, on a cherché à construire pour lancer enfin,
00:33sainement, cette campagne. Et je vous avoue que certains journalistes se posaient la question, justement, de savoir si j'allais jeter l'éponge.
00:40Je vous avoue que j'ai fait face à des violences extrêmes de la part de l'extrême-droite. Ils sont venus en bas de mon domicile.
00:46Ils m'ont attendu dans des gares. Ils ont visé ma famille. Donc voilà dans quelle situation, aujourd'hui, je me trouve.
00:50Vous vous doutez bien que si c'est Fabien Roussel qui est dérangé par un antifascisme, on le rappelle, ô combien nécessaire,
00:57et d'ailleurs, il a soutenu Missak Manoukian au Panthéon. Évidemment, moi, c'est cet antifascisme que je revendique aujourd'hui.
01:03Alors certes, pas exactement dans le même contexte. Heureusement, avec beaucoup moins de violences. Heureusement, encore une fois...
01:08— Ce que vous dites, Raphaël Larneau, c'est que depuis que vous avez été choisi pour cette circonscription et que l'on sait que vous êtes fiché S,
01:15vous êtes menacé, votre famille est menacée, vous êtes suivi. C'est ça que vous dites ?
01:20— Mais bien avant, madame. Ça fait 6 ans que je lutte contre l'extrême-droite. Ça fait 6 ans que je lutte contre l'extrême-droite,
01:286 ans que je suis menacé au quotidien, ma famille, à mon travail, à mon domicile. Je veux dire, c'est des choses qui sont pas méconnues,
01:36encore une fois. Et c'est pour ça que je vous disais en tant que journaliste que vous avez une responsabilité à énoncer aussi ces faits-là.
01:41Qu'on vienne me retourner l'argumentaire de la violence alors que nous-mêmes... Alors que nous-mêmes... Mais des menaces de mort,
01:47des menaces au quotidien. Si vous voulez, devant un de vos confrères, j'ouvrirai un jour mes messages privés sur mes réseaux sociaux.
01:54Heureusement que je les énumère pas tous les jours. Sinon, ça en perd de la tête. Mais de toute façon, vos confrères journalistes, encore une fois,
02:00le savent très bien. Dès qu'il y a des enquêtes sur l'extrême-droite, dès qu'on met en avant leur violence, tout à coup, on est sujet, encore une fois,
02:06à des menaces. Et pire que des menaces, encore une fois, ils sont venus m'attaquer à mon domicile. C'est pas seulement des menaces.
02:10Ils sont venus m'attaquer aux sorties d'une conférence notamment qui avait été organisée par la mairie de Lyon. Ils sont venus m'attaquer dans des gares.
02:16C'est des choses, encore une fois, qui sont pas méconnues et des choses qu'il faut redire. Juste, je voulais revenir quand même au sujet initial.
02:22Le fait que certains partis politiques, aujourd'hui, se sentiraient dérangés par ma candidature. Il est bon, encore une fois, de reclarifier la situation.
02:30C'est que ces partis politiques, on a l'habitude de travailler au jour le jour. Et que, de fait, il y a des enjeux électoraux que, comme tout enjeu électoral,
02:38des fois, les accords nationaux font qu'il peut exister des tensions qui dépassent bien au-delà de ma personne. Aujourd'hui, je vous le répète,
02:46j'ai fait des conférences, notamment invitées par le PS du Parti Socialiste de Carole Delga au Conseil Régional de l'Occitanie.
02:52Vous vous doutez bien que ce n'est pas ma ligne politique. Pour autant, à ce moment-là, tout le monde nous tendait des mains. Et là, tout à coup,
02:57lorsqu'on se présente aux élections, nous, des militants et des militantes de terrain, ça dérange parce que, oui, on ne fait pas partie de ce monde politique.
03:03Je suis un travailleur. Je suis payé au SMIC. Et oui, effectivement, ça peut déranger certaines personnes. En tout cas, on va aller jusqu'au bout de cette campagne.
03:10Et gagner contre le RN, c'est le plus important.