• il y a 6 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

Category

🗞
News
Transcription
00:0019 heures c'est l'heure, ravi de vous retrouver ce soir avec l'équipe des
00:03Mousquetaires. Comment allez-vous ? Très bien ! Bon vous avez passé un bon week-end ?
00:07Absolument ! Je ne dis pas tout, je garde tout pour moi. Je sais où vous étiez ce
00:13week-end mais je ne dis pas tout, je garde pas moi. Pas tout, pas tout ! Vous allez parler de tout tout.
00:18Tout de suite, Simon Guylain pour les infos du soir. Bonsoir Simon. Bonsoir chère
00:22Christine et bonsoir à tous chers téléspectateurs.
00:24À Metz en Moselle, cinq personnes ont été blessées à l'arme blanche dont deux
00:28grièvement. Les faits se sont produits vers 10h15 ce matin dans une supérette
00:32de la ville et à ce stade de l'enquête, l'hypothèse terroriste a été exclue.
00:36Il pourrait s'agir d'un nouveau règlement de compte. À l'approche des
00:40élections législatives, plus de 400 000 procurations ont été à réaliser en moins
00:43d'une semaine. C'est six fois et demi de plus qu'en 2022.
00:47L'objectif est bien sûr de voter coûte que coûte pour ces élections anticipées
00:50des 30 juin et 7 juillet prochains. Enfin Benyamin Netanyahou fouille sous son
00:55cabinet de guerre une semaine après la démission du ministre de la Défense
00:58Benny Gantz. Ce cabinet de guerre avait été créé juste après l'attaque
01:02terroriste du 7 octobre. Il revient désormais au cabinet de
01:05sécurité de prendre les décisions importantes, cher Christian.
01:08Merci beaucoup mon cher Simon et au sommaire ce soir, alors que des voix
01:15s'élèvent pour donner des consignes de vote, des injections à voter pour, à voter
01:21contre. On se demandera ce soir si les Français sont une fois encore victimes
01:25d'infantilisation. On se demandera pourquoi ce week-end il y avait moins de
01:29monde dans les rues contre la droite nationale qu'en 2002, cinq fois moins
01:33nombreux. Que s'est-il passé un peu plus de 20 ans plus tard ? Quelle est la
01:37situation aujourd'hui ? L'éditeur de Mathieu Boccotti. Quel est le programme du
01:42nouveau Front populaire ? Il a été présenté vendredi, 23 pages de mesures
01:46économiques, sociales, fiscales. Que se passera-t-il si le Front populaire de
01:50François Hollande à Philippe Poutou parvient au pouvoir et qu'il applique
01:54son programme ? Quel impact sur l'économie française ? Que dit concrètement donc ce
01:59programme économique et fiscal du Front populaire ? L'analyse de Dimitri
02:03Pavlenko. Philippe Poutou, pour qui la police tue
02:07officiellement, sera candidat à Trèbes, là où le policier Arnaud Beltrame a été
02:13tué dans une attaque terroriste. Raphaël Arnaud, fiché S, sera candidat à
02:19Avignon, là où le policier Éric Masson a été assassiné.
02:23En quoi peut-on parler d'indécence ? En quoi une partie des mesures du Front
02:28populaire propage-t-il la haine séparatiste, nuisible à la République ?
02:32La haine pour combattre la haine, le regard de Marc Menand. L'immigration est au
02:38cœur de la campagne de la vie de tous jusqu'à Emmanuel Macron. Sur ce sujet,
02:41quelle est la réelle marge de manœuvre du Rassemblement national ? Est-ce qu'un
02:46gouvernement différent pourrait faire réellement différemment ? Quand on voit
02:51le mal qu'ont eu les LR à durcir la loi de Gérald Darmanin sur l'immigration,
02:55le référendum sur l'immigration souvent évoqué, pourra-t-il être appliqué de
03:00déceptage de Charlotte Dornelas ? Et puis, nous nous projeterons, dans un an,
03:05après l'élection d'un possible nouveau gouvernement du nouveau Front populaire,
03:10à quoi ressemblera la France, ressemblerait la France ? Serait-elle dans
03:16l'espervescence, dans le chaos ? La France, un an après un gouvernement Front populaire,
03:21c'est l'édito de Mathieu Boccotti. Une heure avec nos mousquetaires,
03:28on commente, on décrypte, on analyse, et c'est parti !
03:32Beaucoup d'informations ce soir, mais on va prendre un peu de hauteur. D'abord ce week-end,
03:49des milliers d'hommes et de femmes de gauche ont défilé contre ce qu'ils appellent l'extrême
03:54droite. Mais ils étaient moins nombreux que prévu, et surtout beaucoup moins nombreux qu'en 2002.
04:01Mathieu Boccotti, au moment des semblables manifestations, au moment de l'arrivée de Jean
04:05Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle. Que s'est-il passé en un peu
04:10plus de 20 ans ? Alors d'abord et avant tout, rappelons, les gens ont manifesté ce week-end
04:15contre le résultat des élections européennes, fondamentalement. C'est la foule qui manifeste
04:20contre le peuple au nom de la démocratie. C'est une certaine conception de la démocratie à gauche.
04:25Alors rappelons-nous ce qui s'est passé, effectivement, en 22 ans, c'est assez intéressant.
04:292002, on se souvient de la réaction, Jean Marine Le Pen arrive au second tour de la
04:35présidentielle. Pendant quelques heures, quelques minutes soyons plus exacts, certains disent
04:41évidemment il y aura un débat entre Jean Marine Le Pen et Jacques Chirac. Mais Jacques Chirac,
04:48au nom de la démocratie, refuse le résultat des élections et refuse de débattre avec le
04:53candidat que les Français ont placé devant lui. Il dit « non mais c'est tellement important la
04:58démocratie qu'il ne faut pas respecter le choix des électeurs ». Ça va de soi. Alors qu'est-ce
05:02qu'on voit, que s'ouvre à ce moment-là ? Une forme de quinzaine infernale, deux semaines,
05:06la quinzaine anti-Le Pen où se mobilise l'ensemble de la société organisée pour dire « le fascisme
05:14ne passera pas ». On s'en souvient par ailleurs, ce qu'a dit le... bon je perds sur mon lien là,
05:19j'espère, qui dit « c'est le grand théâtre antifasciste ». Évidemment, il n'y avait pas
05:24de menace fasciste en France, mais à ce moment-là, la culture de l'épouvante antifasciste qui avait
05:31véritablement structuré la vie politique depuis les années 80 trouvait un débouché populaire,
05:37un débouché dans les rues. Donc toutes les associations, les unigambistes de Bretagne,
05:42en Libre, faites la liste de tous les gens qui peuvent exister, les cyclistes de Marseille,
05:46faites la liste de tous ceux qui peuvent exister sur terre, les associations se mobilisaient dans
05:50les rues pour dire « plus jamais ça, le fascisme ne passera pas ». À l'époque, il faut ajouter une
05:56chose, c'est une époque où la violence politique existe, mais surtout contre les gens de ce qu'on
06:02appelait à l'époque le Front National, un groupe comme Ralfront ou les Scalpes, en les sections
06:07carrément anti-Le Pen, qui n'hésitaient pas à être très violents envers les gens du Front
06:11National, mais ça ne dérangeait personne parce qu'on sait que c'était une violence légitime
06:16contre une idéologie et des personnes illégitimes. C'est une époque où imaginer que quelqu'un dans
06:22l'espace public n'ait pas participé au rituel de diabolisation, presque d'exorcisme qui se mettait
06:28en place, il risquait la mort sociale définitive, c'est-à-dire aucune rédemption possible pour
06:34celui qui ne répétait pas les prières nécessaires à ce moment. Le FN, à l'époque, il n'était pas
06:42présenté comme le parti qui, globalement, aurait nommé des problèmes censurés et aurait ainsi
06:48capté l'attention des Français, non plus que comme le parti qui aurait occupé un espace politique
06:53sacrifié progressivement par le RPR et l'UDF à l'époque, mais on le présentait comme le parti
06:59du grand retour fasciste ou pétainiste. La France vaincue en 44-45 reviendrait aujourd'hui sous les
07:07traits de Jean-Marie Le Pen. Dans ce contexte où il y avait une unanimité médiatique contre ce parti,
07:13où il y avait une unanimité de la société civile, il ne faut pas l'oublier, le FN de Jean-Marie
07:18Le Pen avait quand même réussi à s'installer au second tour. Ce n'est pas un détail. Donc malgré
07:24tout ça, il réussit, je pense qu'il avait comme seul appui médiatique, je devine de la moitié de
07:29Radio Courtoisie et puis quelques journaux périphériques oubliés aujourd'hui, il réussit à
07:34s'installer là. C'est quand même assez fascinant. Donc ça voulait dire à quel point c'était un signal
07:38d'alarme qui était lancé par la société française en disant il y a des problèmes qu'on doit à tout
07:43prix imposer dans l'espace public, une certaine vision des problèmes. Ce n'est pas entendu, la
07:48démocratie est sauvée heureusement quelques deux semaines plus tard, c'est terminé, les fascistes
07:52sont vaincus. Que se passait à partir de là? Trois ans plus tard, le référendum sur la Constitution
08:00européenne. Encore une fois, tout le système médiatique est favorable à la Constitution
08:04européenne, mais le résultat, nous le savons, le peuple s'oppose à cette Constitution européenne.
08:09On aurait pu y voir quelque chose comme un signal d'alarme, ça ne fonctionne pas, il faut entendre
08:16le peuple. Pas du tout. On décide de lui imposer néanmoins cette Constitution quelques années plus
08:23tard. Donc on consulte le peuple, mais si son avis ne nous intéresse pas, donc c'est un moment de
08:27dépossession populaire assez important. Autre chose, les problèmes qui avaient conduit le Front
08:34national au deuxième tour de la présidentielle, insécurité, identité, immigration, tous ces
08:40problèmes depuis se sont accentués, c'est le moins qu'on puisse dire. Ils se sont accentués,
08:46il n'est plus possible sérieusement, sauf si vous travaillez sur le service public évidemment,
08:50de nier l'existence de ces réalités. Une France submergée par l'immigration, une France où se
08:56multiplient les quartiers, où la culture du peuple historique français est désormais absente,
09:00une France de plus en plus islamisée, une France où des bandes armées ou des gangs ou différents
09:06groupes font des rasias et pratiquent une violence réelle qu'on peut traiter comme une forme de
09:10violence politique qui ne porte pas son nom. Que s'est-il passé politiquement aussi? On pourrait
09:16dire que le système politique classique s'est effondré. 2007, dernier espoir de ceux, avec
09:21Nicolas Sarkozy, de ceux qui espéraient que les partis politiques classiques mènent la bataille
09:26au nom de cette colère populaire, ça n'a pas abouti, la rhétorique était là, la politique n'a
09:30pas suivi nécessairement. 2012, ça c'est le dernier moment de l'alternance politique ordinaire, on le
09:37voit, François Hollande est élu et là la séquence terrible des attentats commence, la France constate
09:42qu'elle est le principal lieu, en fait c'est le théâtre principal de l'affrontement des islamistes
09:46contre l'Occident, c'est ici. 2017, je rappelle chaque élection parce qu'elle est importante, 2017, le
09:52système, appelons ça comme ça, liquide l'option Fillon, à travers une méthode assez
09:57gênante, on sort une affaire un peu loufoque pour être capable d'exécuter le candidat et
10:02finalement l'élection ne porte pas sur ce que la France vient de vivre depuis Charlie ou
10:07les différents attentats, le débat porte sur des costumes, le débat porte sur des costumes, c'est
10:13quand même assez particulier, évacuation. Et là, ça se poursuit 2017, on pourrait dire que le système s'empare
10:17vraiment du jeu politique avec la candidature Macron et tout le reste est laissé dans les
10:21marges, c'est confirmé évidemment en 2022. Mais le problème c'est quand vous détruisez l'ensemble
10:26des forces politiques classiques et ordinaires et que vous ne cessez de vous diaboliser, vous
10:30diaboliser, vous diaboliser, mais les problèmes qui sont à l'origine de l'émergence d'une
10:35force politique alternative qu'on appelle aujourd'hui le rassemblement national, le commun
10:38est mortel et de plus en plus nombreux à voter pour le parti interdit, le commun est mortel et de
10:44plus en plus nombreux à se mobiliser en disant on va quand même voter pour eux même si on n'a pas
10:48le droit de le faire. Le système médiatique ne parvient plus à recouvrir le malheur et le
10:53malaise de tant de français qui se tournent alors, c'est leur point de vue vers cela. Et finalement
10:58dans la manifestation ce week-end, ou qui voyait tomber dans la rue, c'est un peu triste en fait, il y avait
11:03deux côtés de vieux socialistes, je dirais existentiellement agonisants, on voyait qu'il
11:09y avait 78 ans et la jeunesse en meilleure de le Front National, mais tu n'es plus la jeunesse mon
11:14Gaillard, ce n'est plus toi exactement. Donc une vieille France qui d'une certaine manière hurle
11:19encore ses slogans de jeunesse, aussi une partie de la gauche woke zombie qui était présente et
11:25aussi les porteurs du drapeau de Gaza, les pro-amas d'une certaine manière qui eux se sont
11:30mobilisés et qui témoignent de l'avenir d'une certaine France qui elle s'opposera évidemment
11:34sans doute au Rassemblement National. Donc le point d'aboutissement de tout ça, c'est que le réel a
11:39repris ses droits quoi qu'on en pense. La colère qui était à l'origine en 2002 s'est transformée en
11:44projet politique. J'ai une petite vidéo à vous montrer au cours de l'émission et à vous me dire
11:51ce que vous en pensez. Mais je la garde bien sous le coude. On entend Mathieu Bocoté
11:56pontant de nombreux appels. Est-ce qu'il ne témoigne pas d'un maintien du cordon sanitaire
12:01finalement? Il est toujours présent le cordon sanitaire. Il est très efficace parmi les élites
12:07et on va donner quelques exemples. Lionel Jospin ce matin a donné son appui en fait à la gauche.
12:13Je reviendrai sur ce type d'appui mais la figure du cordon sanitaire aujourd'hui c'est évidemment
12:19cet intellectuel de référence qui est Anne Sinclair. Anne Sinclair qui nous explique qu'elle s'est battue
12:23toute sa vie contre l'extrême droite. Je croyais qu'elle était journaliste et qu'elle n'était pas
12:27militante et orientée. Mais elle nous a dit aujourd'hui que finalement sa carrière journalistique
12:30est une carrière militante. J'étais étonné. Je ne l'avais jamais vu comme tel. Naïf. Donc on
12:36mobilise les vieilles gloires et que nous dit-elle? Que nous dit-elle? Qu'on ne peut pas d'abord voter
12:40RM de son point de vue parce que c'est un parti fondé par des collabos dit-elle. C'est l'argument
12:44très neuf. Personne ne l'avait jamais sorti celle-là. Elle est xénophobe. On pourrait lui dire, elle qui
12:49je crois était en lien personnellement avec le parti socialiste dans sa vie. On pourrait lui rappeler
12:53que le parti socialiste était fondé par un homme, François Mitterrand, qui avait reçu la
12:56francisque sous Vichy. Est-ce qu'elle se montre complice de cette francisque? Il faut poser la
13:01question. C'est une question importante qui a même fait fleurir la tombe du maréchal Pétain. Je suis
13:05curieux de savoir comment Anne Sinclair voit cela. Mais surtout, elle nous dit, je vais voter pour la
13:10gauche, mais pas pour toute la gauche parce que je suis très en colère, notamment contre la gauche
13:14LFI. Donc je voterai parce qu'ils sont favorables à la haine. Ils favorisent la haine des
13:20juifs. C'est important comme accusation. Mais elle dit, je voterai pour les autres, pas pour LFI, mais pour un
13:25candidat des autres gauches. Donc elle nous dit, Anne Sinclair, intellectuelle de référence de la
13:30moralité politique, nous dit, je suis prête à voter pour des gens qui s'associent à des promoteurs
13:37de la haine des juifs. Madame Anne Sinclair dit, si vous êtes socialiste et que vous acceptez de vous allier avec
13:41LFI ou avec le NPA ou avec Raphaël Arnault, c'est pas grave. On accepte de s'associer. Dans ce cas-là, c'est
13:46la violence politique. On est prêt à s'associer à la haine des juifs pour peu qu'on s'y assisse pas dans
13:51mon propre vote directement. C'est intéressant comme réflexion, je trouve. Autrement dit, elle
13:55accepte de voter pour des partis qui collaborent, dirait-on historiquement, avec des partis qu'elle
14:00accuse, un parti qu'elle accuse elle-même de faire la promotion de la haine des juifs. C'est particulier.
14:05Ensuite, je suis pas certain que l'argument va fonctionner. Parce qu'Anne Sinclair, c'est un pute dans la
14:11guerre présente, c'est comme un mousquet au temps de la guerre nucléaire, mais il n'en demeure pas
14:15moins qu'elle a cherché à se faire entendre. Ensuite, il y a la Ligue des sportifs mobilisés. D'abord Mbappé,
14:21qui nous a dit notamment, un homme admirable, un joueur exceptionnel, qui nous dit « je ne pourrais pas
14:26voter, j'aimerais pas être dans un pays dont les... je me reconnais pas dans ces valeurs si jamais les
14:31extrêmes prenaient le pouvoir ». Et plusieurs ont fait remarquer, peut-être un peu méchamment, sur les réseaux
14:36sociaux que Mbappé n'avait aucun problème par ailleurs à s'associer au Qatari indirectement,
14:41pays où, de mémoire, l'homosexualité est illégale, la préférence nationale s'applique, qui naturalise
14:48très très peu. Est-ce qu'il se sent soudainement en conformité avec de telles valeurs? Je serais
14:54curieux de savoir. Et tous les autres, la Ligue des indignés, qui nous disent que le sport est
14:58contradictoire avec l'extrême droite. Alors, quoi qu'on pense de ce qu'ils appellent l'extrême droite,
15:02je comprends pas l'argument du caractère contradictoire entre le sport et l'extrême droite.
15:06Factuellement, je ne comprends pas, mais eux comprennent probablement. Il y a Marion Cotillard
15:10aussi, inévitablement, la figure de l'oligarchie culturelle qui explique aux gens de quelle manière
15:15voter parce que, franchement, leur vote est un peu indécent, dit-elle. Mais le véritable argument est
15:21ailleurs. C'est l'argument du chaos économique, où on dit, vous savez, si vous votez pour le
15:25Rassemblement national, la France va s'endetter terriblement. Et là, c'est à ce moment qu'un point
15:29d'interrogation qui perce dans l'esprit des gens, mais ne l'est-elle pas déjà considérablement? On
15:34nous dira, la situation économique va devenir bien pire pour le commun des mortels. Ce à quoi
15:40plusieurs répondent, mais dans un pays où la question du pouvoir d'achat est aussi obsessionnelle,
15:43c'est peut-être parce que ça ne va vraiment pas bien. Quand la question, depuis des mois,
15:47depuis deux, trois ans, c'est est-ce que les gens vont être capables de faire leur épicerie,
15:51finalement faire leur marché, est-ce que c'est une vraie... J'ai l'impression que la question
15:54économique ne va déjà pas très bien. Mais on nous dit néanmoins que c'est le véritable enjeu. C'est
15:58un argument qui fonctionne, en passant. Le chaos économique viendra. L'argument, finalement,
16:03est assez simple. On dit, il ne vous reste plus grand-chose. Ça va mal. Mais ça pourrait aller
16:07encore pire si vous ne vous fiez plus à notre expertise. C'est un argument.
16:12À quoi ressembleront, dernier mot, Mathieu Bocoté, les trois prochaines semaines? On voit que tout va
16:17à une vitesse grand V. À quoi peut-on s'attendre? Alors, je crois que ce que je dis ce soir va
16:21quand même... Dans trois semaines, ça va s'amender. Moi, le vrai moment, c'est l'entre-deux-tours. Et
16:27vous pouvez être certain, moi j'en suis convaincu, que l'entre-deux-tours, la mobilisation va prendre.
16:32Le rituel antifasciste pour dénoncer l'ORN, au nom d'une alliance de l'autre côté. Vous savez,
16:40il y a des antisémites, la violence politique, la lutte contre la démocratie parlementaire,
16:44le refus des institutions, le refus du droit. On a des alliés qu'on peut. Là, ça va être très
16:50important. Je crois franchement que le centre, à ce moment-là, ça va être le test de vérité pour
16:53plusieurs. Le test de vérité. Laquelle des deux extrêmes, parce qu'ils nous présentent ça comme
16:57ça, vont-ils choisir? Où le centre basculera-t-il? Il est possible qu'à ce moment, on assiste en
17:02fait à une semaine qui se vivra comme un tour infernal pour bloquer à tout prix l'avènement
17:08de ce qu'ils présentent comme le fascisme au pouvoir. Je crois que le cordon sanitaire n'a
17:13pas dit son dernier mot. Merci pour votre regard. Dans un instant, j'ai une petite vidéo à vous
17:18montrer. Oh là là, je le garde bien sous le coude. Non mais une petite vidéo de ce qu'il s'est passé
17:22pendant la manifestation contre l'extrême droite ce week-end. Je pense qu'elle vous interpellera
17:28comme moi. Dimitri, on se voit se pencher à présent avec vous sur le programme du Nouveau Front
17:32Populaire, mais avec l'angle économique. Il a été présenté vendredi, 23 pages de mesures économiques,
17:37sociales et fiscales. Alors j'aime bien, c'est un thème, on dit, notamment Mathieu Bocoté, qu'il a
17:41regardé ce que donneraient ses impôts. Vous pouvez refaire ça. Il a regardé ce qu'on donnerait ses impôts sur...
17:46Non mais c'est vrai. 50 milliards dans l'été. Le programme du Nouveau Front Populaire, vous me regardez comme ça,
17:51était appliqué. Il a peur, il a peur. Non mais je ne connais pas, je ne sais pas combien vous gagnez, je ne sais pas
17:56ce que vous m'avez dit, mais vous avez testé, vous avez eu peur. Donc Mathieu a eu peur. Alors dites-nous tout du
18:00programme du Nouveau Front Populaire au niveau économique. Les vrais chiffres, vraiment ce qu'il propose.
18:07Écoutez, il n'y a pas de chiffrage donné par le Nouveau Front Populaire, mais comme la base, le substrat de ce
18:14programme, c'est quand même celui du programme de Jean-Luc Mélenchon de 2022, on a quand même une idée.
18:18À l'époque, l'Institut Montaigne nous avait dit, ça sera 330 milliards de dépenses nouvelles et de recettes en moins,
18:24donc plus 330 pour 110 milliards de recettes nouvelles, ce qui faisait un trou dans la caisse de 220 milliards, c'est
18:30quand même pas rien. Et alors, ce programme, il est conçu en trois temps. Vous avez d'abord les 15 premiers jours qui sont
18:36baptisés, la rupture, puis vient ce qu'on appelle l'été de la bifurcation, c'est-à-dire les 100 premiers jours, les trois
18:42premiers mois, avant la phase des transformations. Alors, je ne vous parle que des mesures d'argent et d'économie, parce
18:47qu'il y a beaucoup d'autres choses sur les droits des LGBT, le désarmement de la police, la mise au pas des médias, etc.
18:52On va regarder ça, peut-être, pendant la semaine.
18:54Exactement. La première chose qui saute aux yeux, c'est le caractère hyper dépensier du programme. Alors là, je pense que vous
18:59n'avez pas pu allumer la télévision sans entendre ça, quand même, parce que c'est quand même assez choquant. C'est un festival de
19:04dépenses nouvelles. Je prends la mesure, qui est une des mesures phares du programme, concernant les retraites. Donc, l'idée du
19:11nouveau Front populaire, c'est d'abroger le décret qui avait fait passer l'âge de départ en retraite à 64 ans, donc la réforme
19:17d'Emmanuel Macron. Rien que ça, rien que ce geste-là, d'abroger ce décret-là, on reviendrait donc à 62 ans, à la situation
19:23antérieure. C'est un coût de 13 à 18 milliards d'entrées. Chiffrage Bercy. À chaque fois, je vous dirai d'où viennent les chiffres que je
19:29vous donne. 13 à 18 milliards. Et si on fait le retour à la retraite à 60 ans, parce que c'est l'objectif ultime du nouveau Front
19:36populaire, alors là, 60 ans, c'est 70 milliards de dépenses nouvelles en pension de retraite. 70 milliards en plus pour notre
19:47système social. C'est pas le budget de l'État, c'est le budget de la solidarité nationale. 70 milliards. Et en plus, il faut déduire de tout ça,
19:56toutes les cotisations qui ne rentrent plus dans les caisses du système de retraite, dès lors que vous êtes en retraite à 61 ans, quand vous
20:03deviez travailler 3 ans de plus, vous ne cotisez pas CQFD. Concernant les retraites, d'autres mesures, le minimum contributif, c'est-à-dire
20:09la pension minimum de retraite. Le nouveau Front populaire veut le faire passer au niveau du SMIC. Le minimum vieillesse, celui-là, au niveau du seuil
20:18de pauvreté. Donc, il y aurait un rehaussement. Tout ça, bien sûr, financé par vos cotisations sociales. J'aborderai après le volet fiscal. L'Alliance des
20:25Gauches veut que le RSA soit pris en compte dans le calcul des trimestres de retraite. Le RSA, ce qui est une allocation sociale. Vous ne payez rien,
20:32vous ne cotisez rien pour cela. Ça vous est versé sur le budget, sur la dépense publique pour vous. Vous cotisez. Les APL, les aides au logement,
20:40plus 10%. Le point d'indice des fonctionnaires, plus 10% également. Ça, ça coûterait 20 milliards d'euros, nous disait l'Institut Montaigne il y a 2 ans de
20:48cela. Une garantie d'autonomie pour les jeunes, c'est-à-dire que vous êtes en études, vos parents n'ont pas trop de sous, l'État vous verse une sorte de
20:54petit salaire. Ça coûterait 12 milliards d'euros, selon l'Institut Montaigne toujours. La gratuité intégrale de l'école, c'est-à-dire y compris la cantine,
21:01y compris le périscolaire, etc. 7 milliards d'euros. Le remboursement intégral de la PMA, qui serait bien sûr ouverte aux personnes trans. Alors là, il n'y a pas de
21:10chiffrage, mais bon, c'est une dépense supplémentaire. Une grande loi contre les violences sexuelles et sexistes, assortie d'un budget de 2,6 milliards par an,
21:17contre les violences sexuelles et sexistes. Une garantie universelle des loyers, c'est-à-dire que l'État assurerait les cautions de tous les locataires.
21:26Le budget de la culture, il passerait à 1% du PIB par an. 1% du PIB, ça fait 25 milliards d'euros, c'est considérable. C'est plus que le budget de la police, le budget de la culture.
21:35Pour les sports, on serait à 1% du budget de l'État, donc de l'ordre de 7 milliards d'euros. Donc vous voyez, c'est accumulation de dépenses. Et encore, je ne vous donne pas tout.
21:42Je vous donne ce qui m'a paru le plus spectaculaire. Pour l'économie maintenant, il est prévu de passer le SMIC à 1 600 euros net par mois, c'est-à-dire une augmentation de 200 euros,
21:52soit 15% d'augmentation du SMIC quand l'inflation est à 2,5%. Vous voyez, ce n'est quand même pas anodin. C'est-à-dire qu'on aurait en fait un quart des actifs qui seraient au SMIC.
22:02Et l'idée serait aussi d'indexer les salaires sur l'inflation. Ça, c'est un surcoût de la masse salariale estimée à 50 milliards d'euros pour les entreprises.
22:10Et là, je vous parle des deux mesures qui seraient donc les plus coûteuses pour l'économie française en termes d'alourdissement du coût du travail.
22:16Donc, vous avez des hausses de salaire et de l'autre, des baisses du temps de travail parce que sinon, ce n'est pas drôle. Donc, les 35 heures strictes, voire les 32 heures pour les métiers pénibles.
22:28Et alors, autre mesure, celle-là qui est la première qui est avancée par l'Alliance des Gauches, c'est le blocage des prix des produits de première nécessité.
22:35Alors là, écoutez, pour tout le reste, on peut discuter. On peut évidemment envisager des hausses budgétaires. Il y a des logiques économiques.
22:43D'ailleurs, je vous expliquerai quelle est la logique du programme derrière. Mais le blocage des produits de première nécessité, enfin, je veux dire, tout le monde le sait.
22:49Le Venezuela l'a fait. La Hongrie l'a fait il y a quelque temps. C'est archiconné. La France le fait sur les médicaments, par exemple. Vous bloquez les prix d'un produit, qu'est-ce qui se passe ?
22:57Vous êtes dans une économie ouverte. Vous allez créer une pénurie tout simplement parce que le producteur, il n'a aucune incitation à venir vous vendre.
23:03Donc, il va vendre ailleurs, là où il vendra plus cher. Et on le voit, toutes ces pénuries de médicaments que nous avons, ces médicaments de base, tiens, il n'y en a plus dans nos pharmacies. Pourquoi ?
23:10Parce que la France plafonne le prix de ses médicaments et les fabricants vont les vendre ailleurs. CQFD. Et donc, là, on ferait ça pour l'alimentaire, pour les produits de santé, etc., etc.
23:20Ça, c'est la première mesure du nouveau front populaire. Ça laisse quand même un petit peu... Ça donne un peu à réfléchir.
23:25— Et la gauche prévoit aussi une petite révolution fiscale. On marque une pause et on en parle dans un instant. Plus ma petite vidéo surprise. À tout de suite.
23:33— Retour sur Face à l'Info. Dans un instant, ma petite pépite de la soirée, ma petite vidéo. On a beaucoup de sujets ce soir. Mais j'ai envie de vous relancer, Dimitri, sur la gauche, qui prévoit aussi une petite révolution fiscale.
23:51On est en train d'analyser le programme économique fiscal du nouveau front populaire.
23:56— Oui, oui, parce que beaucoup de dépenses publiques supplémentaires, il va falloir quand même les financer. Alors juste sur le logement, parce que j'ai pas eu le temps de terminer tout à l'heure, mais je voulais le dire.
24:04Si vous êtes propriétaire bailleur, la gauche veut l'encadrement obligatoire des loyers en zone tendue. Donc vous ne fixerez plus votre loyer comme vous l'entendez, voire il faudra le baisser.
24:13Et mieux encore – alors ça, c'est la mesure bijou, je trouve – l'interdiction des expulsions locatives pour un payé s'il n'y a pas de proposition de relogement.
24:21Donc votre locataire ne vous paye pas. Vous arrivez après un parcours du combattant à obtenir son expulsion. Ah bah oui, mais vous pourrez pas si vous ne lui trouvez pas un logement.
24:30Vous avez compris la logique ? Ça veut dire « locataire, ne payez plus, on va vous trouver quelque chose ». C'est la logique totalement absurde de l'une des nombreuses mesures de ce programme.
24:40Alors le choc fiscal, effectivement. Alors on y vient, parce que oui, on donne beaucoup d'argent, il faut bien en prendre ailleurs.
24:45Donc alors d'abord, pour tout le monde, ça pour le coup c'est vraiment l'égalité, hausse des cotisations retraites de 1,25 point. La gauche en espère 16 milliards.
24:55L'impôt sur le revenu, aujourd'hui vous avez 5 tranches. – Déjà on n'est pas sûr d'avoir de la retraite ? – Oui, oui, bah voilà, là vous serez un peu plus sûr.
25:01Mais comme je vous ai dit, si on revient à 60 ans, il faudra plus de 70 milliards par an, ça suffira pas. L'impôt sur le revenu, aujourd'hui vous avez 5 tranches.
25:09Bah là ce serait d'en faire 14, avec des taux marginaux pour les tranches les plus élevées. Ça n'est pas écrit dans le programme, mais on peut imaginer qu'on soit sur ce que propose par exemple un économiste de gauche comme Thomas Piketty,
25:21avec des taux marginaux de 70 à 80 %. On n'est pas très loin de ce qu'avait proposé François Hollande, vous vous rappelez la taxe à 75 %, bah là vous aurez une tranche de vos revenus qui pourrait atteindre ces niveaux-là.
25:33La gauche en espère 5 milliards d'euros. La CSG, donc ça c'est un des grands impôts les plus, un des impôts les plus importants, elle deviendrait progressive. Plus vous gagnez d'argent, plus la CSG augmentera.
25:46Alors il s'agit aussi d'abolir les privilèges des milliardaires. Notez qu'on ne vous parle pas de supprimer les privilèges, on parle d'abolir les privilèges, on est dans une logique révolutionnaire.
25:56Parce que tout ce paquet fiscal ferait l'objet d'une loi qui serait prise le 4 août, comme par hasard. Le 4 août 1789, voilà, abolie, exactement.
26:07Retour de l'impôt sur la fortune ISF avec un volet climatique, alors là la gauche en espère 15 milliards d'euros. Sur les successions, attention, il pourrait être introduit un héritage maximum, c'est-à-dire au-delà d'une certaine somme, l'État prend tout.
26:20C'est ce qu'avait dit Jean-Luc Mélenchon. L'État prend tout. Au-dessus de 12 millions d'euros, c'est ce qu'avait dit Jean-Luc Mélenchon en 2022.
26:28Autre mesure, le crédit d'emploi à domicile, donc pour tous les gens qui ont des nounous, etc. Ça, ce serait supprimé. C'est 5 milliards d'euros que récupérerait l'État.
26:36Une taxe kilométrique aussi sur les produits importés. Tout ce que vous importez, il y aurait une taxe. Plus ça vient de loin, plus ce serait taxé. Donc par exemple, vos téléphones portables, tout ce qui vient de Chine, coûterait sensiblement plus cher.
26:47Ce n'est pas vraiment une mesure pouvoir d'achat, ça. Enfin bon, ça fait partie des mesures qui sont sur la table. Voilà pour le volet fiscal. Qu'est-ce qu'il faut retenir de tout ça ?
26:56Je vais aller vite. Je pense que fondamentalement, d'abord, la gauche n'a pas beaucoup de soucis de financer son programme. Je crois que ce n'est pas leur sujet, en fait.
27:04Parce qu'on entre, d'ailleurs, cette semaine, au niveau européen, en procédure pour déficit excessif. Je pense que la gauche a en tête d'entamer un bras de fer avec l'Union européenne en disant
27:15le pacte de stabilité. Vous savez, le fameux 3% de déficit à ne pas dépasser. Il y aurait un bras de fer. Ça, c'est une idée de la France insoumise.
27:22Ensuite, la logique, c'est quoi ? C'est de dire faisons de la dépense publique, donnons de l'argent aux gens, ça créera de la consommation. Donc c'est une politique, en fait, de relance de la demande.
27:31Et ça générera plus de croissance, ça rapportera plus que ça ne nous a coûté. D'abord, ça fonctionne quand vous n'avez pas beaucoup de dette au départ, ce qui n'est absolument pas le cas de la France.
27:44En plus, vous avez une logique économique qui est quand même assez étonnante. Si on consomme davantage, on va acheter quoi ? On va acheter des produits made in France.
27:51Alors qu'on ne produit plus rien, pratiquement, notre industrie est réduite à peau de chagrin, donc on importerait davantage. Donc on déséquilibre notre balance commerciale.
27:57Si vous rendez le travail plus cher et que les gens travaillent moins, le coût du travail augmente, donc votre compétitivité baisse, donc vos exportations baissent.
28:05Vous voyez un peu l'espèce de cataclysme économique potentiellement qui peut se mettre en branle.
28:10Alors je vais finir sur cette belle phrase, mais vous savez, on peut se payer de mots avec ce programme. Voilà ce que nous écrit la gauche en tête de la phase justement des transformations,
28:20c'est-à-dire cet avenir radieux qui nous attend si nous appliquons le programme. Sa cohérence globale à ce programme, c'est l'application pleine et entière des principes suivants,
28:27liberté, égalité, fraternité, son cap, c'est l'harmonie des êtres humains entre eux et avec la nature. Alors vu ce qu'il a dit des milliardaires, je pense que dans la conception de la gauche,
28:36les milliardaires ne sont pas des êtres humains.
28:39Merci beaucoup Dimitri pour cette analyse. Ma petite vidéo, elle attend encore un petit peu. Je vous la montre dans un instant.
28:48Vous la faites chauffer.
28:49Oui, il la fait chauffer. Alors Marc, maintenant, il y a quelque chose qui a vraiment choqué. Philippe Poutou, qui lui-même le dit, pour la police qui tue officiellement,
28:58il sera candidat à Trèbes, là où le policier Arnaud Beltrame a été tué dans une attaque terroriste. On a vu Raphaël Arnaud, fiché S, qui sera candidat à Avignon,
29:07là où Éric Masson, le policier, a été assassiné. En quoi peut-on parler d'indécence ? En quoi une partie des membres du Front populaire propage-t-il la haine séparatiste nuisible à la République ?
29:20Alors avant de revenir sur les cas précis, on prend le préambule du programme tel qu'il a été édité. Nous combattons le projet raciste de l'extrême droite.
29:31Nous luttons contre la multiplication des discours de haine et contre la prolifération des menaces et des violences qui abîment notre démocratie. Nous refusons la calomnie.
29:44Alors, des petits exemples. Vous et moi et tous nos amis de CNews, on a été qualifiés par Marine Tonelier de nazis. C'est vrai, ce n'est pas un petit quelque chose.
29:55Mon père déporté, je suis un nazi. Voilà. Mais ce n'est pas de la calomnie, ça. Non, non. Nous sommes véritablement les ordures des ordures.
30:06Alors après, oui, si on prend le cas de M. Poutou, j'ai ressorti des éléments de son combat, et en particulier lorsqu'il attaque la police.
30:16La question à se poser, d'ailleurs, est-ce que demain, il n'y aura plus de police quand la gauche sera au pouvoir ? Parce que comme la police est constituée de personnages
30:25qui défouraillent à tout moment, est-ce qu'ils auront besoin de protecteurs lorsqu'ils tiendront les fonctions ou est-ce qu'ils iront librement, comme tout un chacun pourrait espérer,
30:36dans une société où tout le monde se respecterait, où on n'a pas besoin de faire preuve d'« autorité » ? Alors voilà les propos de M. Poutou qui se présentent là,
30:49donc, où le colonel Beltrame a laissé sa vie. – Donc le gendarme. J'ai dit policier, c'était un gendarme, pardon.
30:56– Le gendarme est donc colonel. La police tue, des policiers tirent et tuent un jeune à Angoulême. Bon, voilà, il n'y a pas besoin de relire dans le détail.
31:06Et puis il y a une affiche, une affiche au moment de la pandémie. Voyons cette affiche. Alors regardez, nous sommes tous des saints, mais pas toi !
31:16Pas toi qui portes l'uniforme. Alors n'oublions pas non plus que quand on porte l'uniforme, on n'est pas spécialement toujours face à des manifestants.
31:25Au jour le jour, on a les interventions de police secours, on a les interventions de sauvetage. Quand une famille se déchire avec un homme qui est là alcoolisé,
31:35qui frappe femmes et enfants, la police intervient, etc. Il ne faut peut-être pas oublier tout ça. Mais bon, il n'en reste pas moins que M. Poutou a l'indécence
31:47de se présenter là où le colonel Bertram a laissé sa vie volontairement pour sauver des otages. Mais ça ne pose pas de question. Nous sommes, quand on est dans les 40 % de gens,
32:02quand je dis « nous », je parle de ceux qui ont voté, on est dans le camp de la haine, le camp à combattre. C'est-à-dire qu'il n'y a aucune différenciation,
32:11aucune sorte d'image qui nous vient du fond des temps, avec des groupuscules qui levaient la main à la façon hitlérienne, etc., qui défilaient agressifs.
32:23Et ceux qui, aujourd'hui, se rebellent contre quoi ? Eh bien contre, je dirais, le multiculturalisme. Alors pour eux, c'est ce que l'on appelle l'islamophobie.
32:35Une autre haine, donc ils condamnent la haine antisémite qui se multiplie, mais une autre haine cible particulièrement les musulmans ou les personnes assimilées à cette religion,
32:48l'omniprésence des discours islamophobes dans certains médias de presse écrite ou audiovisuelle. Alors quand je prends, par exemple, défense de la loi de 1905 dans son sens strict,
33:02la laïcité, est-ce que je deviens une ordure ? Est-ce que je deviens un islamophobe ou est-ce que je suis simplement quelqu'un qui souhaite que l'on n'enferme pas
33:12ceux qui se sont installés chez nous, qui ont un statut de citoyen, de les enfermer dans leur communautarisme, les assigner à l'identitaire.
33:26C'est-à-dire qu'aujourd'hui, dans des quartiers entiers, vous ne pouvez pas aller en liberté. Vous devez vous conformer à ce que la communauté a instauré dans le lieu où vous vivez.
33:38Donc les jeunes femmes, elles sont obligatoirement avec le voile. Il y en a de plus en plus dans la rue. Est-ce que c'est islamophobe que de dire ça ?
33:46Est-ce que c'est islamophobe de remarquer aussi qu'il y a de plus en plus de gandouras ? C'est-à-dire que les hommes eux-mêmes entendent se placer dans la société civile,
33:57partout sur le trétoil, dans leur identité religieuse et non pas dans leur identité citoyenne.
34:05Est-ce que dans leur programme, ils prévoient de supprimer les médias christianophobes ?
34:10Ça sous-entend ça. Mais alors dans le côté christianophobe, vous avez également les revendications pour que la personne qui se sent musulmane
34:22et qui se vit en tant que telle avant de se vivre citoyenne, les lieux de prière dans les entreprises, avec des horaires.
34:29J'ai rappelé l'autre jour ce qui s'était passé en 1982 à Aulnay-sous-Bois, où les ouvriers souhaitaient non pas une revendication sociale et salariale,
34:38ils revendiquaient avant tout le droit à la prière. Imaginez que demain, certains demandent le droit à la prière avec le curé
34:48et la possibilité d'aller à l'église durant les heures de travail. Est-ce que dans le principe de notre laïcité, on ne serait pas offusqués ?
34:57Bien évidemment que tout le monde hurlerait, et moi le premier. Donc vous voyez cet amalgame.
35:02C'est-à-dire que pernicieusement, on nourrit toutes les haines, et en particulier en encourageant ce communautarisme, et on dit aux jeunes
35:11on ne vous aime pas dans ce pays, on ne veut pas que vous soyez ce que vous êtes. Mais vous êtes quoi en réalité ? Vous êtes des français.
35:18Et bien voilà comment aujourd'hui on trompe les gens et on nourrit cette haine vis-à-vis de ceux qui à 40% ont manifesté le fait de ne pas se sentir
35:30dans cette république laïque et de voir trop se communitarismenter avec l'immigration. Mais ça c'est oublié. On focalise plutôt sur le pseudo-social.
35:41Dans un instant avec vous Mathieu, on verra, on va se projeter dans un an, c'est le nouveau Front Populaire et Tout Pouvoir.
35:47Que se passe-t-il là ? Quoi ressemblera la France ? On en parle dans un instant. Et avec vous Charlotte, on va parler de l'immigration.
35:54Est-ce que le Rassemblement National a réellement le pouvoir de faire passer un référendum, d'agir vraiment sur cette principale préoccupation des français ?
36:03Juste avant notre petite pépite, vous avez parlé de la différence entre 2002, les manifestations, et le week-end dernier.
36:11Bien sûr il y avait 5 fois moins, mais dites-moi si par exemple ce profil-là on l'avait et ces propos-là étaient tenus en 2002 ?
36:19Aujourd'hui, soit vous restez avec nous dans la lutte, y compris après les élections, et on se décolonisera ensemble, soit on est amenés à crever tous ensemble.
36:35On ne crèvera pas seuls, parce qu'on est face au même système, ici et là-bas, le système colonial et capitaliste.
36:46Vous êtes avec nous ou bien on est appelés à crever tous ensemble ?
36:50Non mais ce qui est terrible, c'est que vous avez les sportifs qui sont là, qui s'opposent à cette droite dangereuse.
36:57Vous avez cette femme qui représente ceux qui dans les communes qui ont voté Écolo, comme Grenoble, comme Rinde,
37:06où on donne la place et le temps pour le burkini. Voilà la société qu'ils veulent ? C'est ça la société de la tolérance ?
37:13C'est ça la société de la fraternité ?
37:15On sent chez cette femme un patriotisme profond, un amour de la France, un désir ardent de sauver son pays,
37:21parce qu'en fait elle a le sens de la communauté. Si vous ne nous soutenez pas, on va tous crever ensemble.
37:27Autrement dit, vous allez y passer les enfants. Donc à la fois on pourrait dire que c'est une menace,
37:32mais peut-être que c'est une déclaration d'amour inversé.
37:34On pourrait aussi se dire qu'en 2002, il y avait probablement moins de gens qui disaient ça,
37:38parce qu'il y avait probablement moins de gens qui ressemblaient à ça dans ce pays.
37:42Non mais là il y a à la fois la menace et surtout ce discours décolonial absolument digéré,
37:47où la France est une colonie chez elle. Donc il faut que la France disparaisse pour que Madame se sente bien
37:51et que plus personne ne soit en danger de mort.
37:53Quand les Français deviendront étrangers chez eux, la France sera décolonisée.
37:59Nos comment ?
38:00Ils ont tout dit, mais moi c'est ça aussi, cette idée que... Qu'est-ce qu'elle veut décoloniser en fait ?
38:07Est-ce que c'est la Palestine ou est-ce que c'est la France ?
38:10Non mais il faut que la France n'existe plus.
38:13Dans les clubs de sport, on vient avec des attitudes religieuses, on fait la prière dans les vestiaires,
38:19on porte des tenues, etc. parce que sinon, on n'a pas le droit de faire du sport.
38:24En trois secondes, vous avez vu le nombre de bannières de quelques jours sur le mode
38:29Jordan Bardella au feu, on aura ta peau, tout ça.
38:32Imaginez, c'est dans une manif du RN, on avait quelque chose comme
38:36Mélenchon, on aura ta peau, et puis au feu telle telle personne, mais ça serait le scandale absolu.
38:42Je n'ose pas savoir que ça n'arrive pas de telles déclarations dans des manifs qui seraient version RN ou tout ça.
38:48Mais bon, il y a une clause de tolérance parce que ces gens-là combattent la haine quand même.
38:53Merci beaucoup pour vos remarques.
38:55Mathieu, dans un instant, préparez-vous pour nous projeter dans un an un peu de politique-fiction.
39:00Je vous ferai rêver.
39:03Pas trop quand même. Rêverait-vous cauchemar pour certains ? On va voir.
39:07Charlotte Dornelas, voilà une question que tout le monde se pose.
39:10Parce que de l'avis de tous jusqu'à Emmanuel Macron, d'ailleurs,
39:14un sujet majeur s'invite dans le vote des Français, celui de l'immigration.
39:18Mais est-ce qu'un gouvernement différent pourrait réellement agir différemment
39:23quand on voit comment les LR ont eu du mal à durcir la loi de Gérald Darmanin
39:29sur ce sujet d'immigration qui intéresse tant de Français ?
39:33Oui, la question...
39:34Quel marge de manœuvre ?
39:35C'est ça. Elle est d'autant plus légitime que c'est un sujet dont on a beaucoup parlé ces derniers temps,
39:39notamment au moment de la loi Immigration,
39:41que dans le spectre politique français, mis à part finalement l'Union des Gauches,
39:46l'intégralité du reste du spectre veut prendre des moyens pour limiter.
39:51Certains ne parlent que de l'immigration illégale,
39:53mais reconnaissant par là qu'il y a un sujet à venir sur ce sujet,
39:58et Emmanuel Macron, vous le disiez, a réagi.
40:00Bon alors, il a dit une chose et son contraire sur ce sujet,
40:03une fois n'est pas coutume,
40:05mais il a quand même dit qu'on a bien compris le message, l'insécurité et l'immigration.
40:08Donc je pense que quand il a parlé le plus naturellement du monde sans avoir préparé son discours,
40:12c'est quand même la chose qui est sortie.
40:14Et à droite, avec ou sans union des uns ou des autres,
40:18tous s'accordent à dire que c'est un sujet extrêmement important.
40:21J'ajoute par ailleurs que ça fait au minimum deux ans, même un peu plus,
40:24mais depuis la dernière élection présidentielle,
40:26qu'on hiérarchise en permanence les priorités des Français
40:29en nous expliquant est-ce que c'est le pouvoir d'achat ou l'immigration.
40:32Notez que l'immigration, ce n'est pas un sujet abstrait.
40:34Ce sont des milliers, des dizaines de milliers, des centaines de milliers,
40:38voire des millions de gens qui veulent venir en Europe,
40:40et donc parfois en France,
40:42et avec qui on développe une générosité qui elle aussi coûte de l'argent.
40:47Donc évidemment que l'immigration est aussi un sujet économique
40:50pour l'avenir de la France.
40:52Et les trois parties de droite à la dernière élection présidentielle
40:57promettaient un référendum pour redonner finalement aux Français le pouvoir,
41:04puisqu'ils sont seuls à pouvoir le prendre,
41:06de redéfinir la hiérarchie des normes sur la gestion de l'immigration.
41:11Et alors si on regarde un peu ce qui s'est passé ces derniers mois,
41:15on a de quoi se poser la question.
41:17Il faut comprendre pourquoi cette question se pose réellement.
41:20Est-ce qu'un autre gouvernement pourrait faire différemment ?
41:22Surtout avec Emmanuel Macron comme président de la République,
41:25ce qui ne changera pas le 7 juillet.
41:27Quand Gérald Darmanin présentait sa loi immigration,
41:30il répétait légitimement pour le coup qu'il n'était que ministre de l'intérieur,
41:34et que donc il ne pouvait que proposer une loi ordinaire.
41:38Comprenez par là, j'évolue dans un système
41:41où les traités ne m'appartiennent pas à moi ministre de l'intérieur,
41:44où la jurisprudence des cours suprêmes ne m'appartient pas à ma ministre de l'intérieur.
41:48Je ne peux pas déplacer ces curseurs-là.
41:50Donc dans ce système-là tel qu'il est en place,
41:53je peux adapter certains curseurs,
41:55et c'est ce qu'il avait fait notamment,
41:57et la communication avait été extrêmement forte là-dessus,
41:59pour faciliter l'expulsion des personnes
42:02qui sont condamnées ou qui troublent l'ordre public en France.
42:05Mais vous voyez, on l'avait déjà dit,
42:07c'était assez restreint par rapport au sujet immigration.
42:10Quand les LR, qui avaient été soutenus en l'occurrence par le RN au Sénat,
42:15avaient réécrit le texte initial de cette proposition de loi,
42:19ils voulaient notamment durcir l'accès aux prestations sociales,
42:22en disant on va rendre moins attractive la France.
42:24Le Conseil constitutionnel censurait pour des raisons de forme.
42:27On avait parlé de cavaliers législatifs à l'époque.
42:29Le Conseil constitutionnel censurait.
42:31Les LR n'ont pas lâché.
42:33Ils ont déposé une proposition de loi en disant on va le mettre à part,
42:36comme ça on ne pourra plus nous dire que ça n'a pas de rapport avec le texte initial.
42:39Et ils voulaient passer par le référendum d'initiative populaire,
42:43en se basant sur la question des aides sociales de l'immigration,
42:47donc une question économique inhérente à l'immigration.
42:50Cette fois-ci, le Conseil constitutionnel la déclare non conforme à la Constitution,
42:55parce qu'il y a une différence entre les citoyens et les autres.
42:58Récemment, on l'a vu encore, le Conseil constitutionnel lit le devoir d'égalité
43:02en dehors de toute question administrative,
43:04c'est-à-dire l'aide juridictionnelle, on en avait parlé ici,
43:07est ouverte à tous, que vous soyez citoyen français,
43:10étranger régulier en France ou étranger irrégulier en France,
43:14il n'y a plus de différence.
43:15Là, encore une fois, l'aide juridictionnelle, ça coûte de l'argent,
43:18c'est aussi un sujet économique.
43:20Ensuite, le Conseil d'Etat interdisait il y a quelques mois,
43:23sur décision de Gérald Darmanin,
43:25ils interdisaient le refoulement des étrangers illégaux à la frontière italienne.
43:29Pourquoi ? Parce qu'il y a une directive retour prise au niveau européen
43:33qui oblige que vous ayez 30 jours pour partir ou non de votre propre volonté
43:37quand vous êtes étranger en situation irrégulière.
43:39Donc là, Gérald Darmanin lui-même avait été censuré là-dessus.
43:42Et par ailleurs, vous vous souvenez, le même Conseil d'Etat,
43:45il y a quelque temps encore, jugeait que l'engagement de SOS Méditerranée,
43:49en l'occurrence, n'était pas politique.
43:51SOS Méditerranée, il y a deux gens, il y a le secours en mer,
43:53mais il y a aussi le rapatriement des personnes sur les côtes européennes
43:56et non pas dans les pays d'origine.
43:58Le Conseil d'Etat jugeait qu'il n'était pas nécessaire
44:03de considérer cette activité comme un engagement politique
44:06et que donc les subventions d'argent publics,
44:09là encore une fois il est question d'argent,
44:11pouvaient être octroyées à ces associations.
44:13Donc dans un contexte où tous les indicateurs d'immigration régulière et irrégulière
44:18sont à la hausse en France comme partout aux frontières extérieures de l'Europe,
44:22où en effet on voit bien la question démographique
44:25dans tous les pays d'origine de l'immigration,
44:28notamment extra-européenne, explose,
44:30évidemment que cette question est extrêmement importante.
44:34Et c'est la raison pour laquelle le référendum
44:36était réclamé par tous les partis de droite
44:38et c'est la raison aussi pour laquelle on peut se demander
44:40ce que pourrait faire un gouvernement,
44:42entre les mains, enfin en travaillant avec Emmanuel Macron comme président,
44:46qui n'a pas voulu aller sur ce terrain-là
44:49de redéfinition, on va dire, des normes
44:52et donc de la puissance publique,
44:54parce que c'est ça dont il s'agit sur ce terrain migratoire.
44:57On a bien compris le rapport entre immigration et économie
45:00et c'est intéressant à souligner.
45:01Alors là justement, est-ce qu'Emmanuel Macron
45:03qui resterait chef de l'État, chef des armées,
45:08est-ce qu'il serait lui peut-être capable de dire non,
45:12par exemple à un référendum ?
45:13Qu'est-ce qui pourrait se passer si Jordan Bardella,
45:16imaginons, Premier ministre, propose ce référendum ?
45:19En tout cas, il en a le pouvoir
45:21et jusqu'à maintenant Emmanuel Macron nous a toujours dit non.
45:23Au moment des Gilets jaunes, souvenez-vous, on avait dit
45:25on aura cette question, ce débat sur l'immigration,
45:27on n'a pas eu le débat et le référendum,
45:29il y avait eu un flou pendant un moment
45:32et puis finalement ça n'était pas possible.
45:33Et quand les LR demandent un référendum d'initiative partagée
45:37entre la population française et des parlementaires,
45:40on dit non sur ce sujet-là.
45:42Il y a un risque que le non soit ailleurs,
45:44surtout si vous n'avez pas le soutien du Président de la République.
45:48Mais l'avocat Philippe Fontana, dont on a déjà parlé ici,
45:51parce qu'il a écrit un livre qui s'appelle
45:52« La vérité sur le droit d'asile »
45:54et notamment sur le dévoiement du droit d'asile ces dernières années,
45:58lui a tenté de répondre à cette question,
46:00c'est-à-dire dans l'état actuel de la volonté
46:02ou de l'absence de volonté d'Emmanuel Macron
46:04de conduire ce référendum,
46:06est-ce qu'il serait possible de faire quelque chose,
46:08quelle que soit la manière dont ce gouvernement
46:11qui veut restreindre l'immigration serait mis en place.
46:14Et il parle de cinq séries de mesures possibles à adopter.
46:18C'est à la fois intéressant de voir ce qu'il est possible
46:20de faire quand même aujourd'hui
46:21et à la fois intéressant de voir aussi le petit couloir
46:27c'est ça dans lequel on peut agir
46:29sans redonner la parole aux Français
46:31pour qu'ils reprennent justement,
46:32qu'ils redonnent le pouvoir à leurs autorités politiques.
46:35Donc là aujourd'hui, qu'est-ce que ça veut dire
46:38ce qu'on peut faire aujourd'hui ?
46:39C'est un, ce qui appartient à la compétence du législateur
46:41et qui ne contrevient pas à la jurisprudence du Conseil constitutionnel.
46:45Voilà le couloir dans lequel se place Philippe Fontana
46:48pour nous dire ce qu'il serait possible de faire.
46:50Il dégage cinq séries de mesures
46:52sur lesquelles il serait possible d'agir dans l'état actuel des choses.
46:56Un, il l'appelle la plus emblématique
46:58parce qu'évidemment il y a aussi une question de messages envoyés,
47:00c'est abroger le caractère automatique
47:02de l'acquisition de la nationalité française
47:05à la majorité d'un enfant qui est né en France,
47:07de parents étrangers et qui ont résidé
47:09depuis l'âge de 11 ans et au moins pour 5 ans
47:11sur le territoire national.
47:12Vous savez que c'est la règle aujourd'hui.
47:14Lui, il dit qu'il faudrait l'abroger.
47:16Ça avait été d'ailleurs adopté en 2023
47:18justement sur proposition de DLR.
47:20Ça avait été censuré cette fois-ci pour raison de procédure.
47:23Il lui dit qu'il faudrait le reproposer
47:25en l'écrivant juridiquement correctement.
47:27Je le traduis avec des mots un peu barbares.
47:29Et il dit pareil,
47:31il faudrait des conditions de naturalisation durcies.
47:34Là encore une fois, par décret,
47:36ça avait été passé en 2012 et abrogé par la gauche,
47:39mais il est possible de durcir les conditions de naturalisation.
47:42C'est-à-dire par exemple sur la question de l'assimilation,
47:44de la connaissance de l'histoire de France,
47:46de la volonté aussi de s'inscrire dans cette histoire de France.
47:50Il est possible d'être plus dur,
47:53en tout cas plus exigeant.
47:55La deuxième chose, c'est les prestations sociales
47:57non-contributives à une durée de séjour régulier et stable.
48:00Là encore une fois, vous vous souvenez,
48:02les LR ont proposé.
48:04Le Conseil constitutionnel a estimé que 5 ans, c'était trop.
48:06C'est pour ça que je vous dis que c'est intéressant
48:08de voir où en est le pouvoir du politique en France.
48:11Et lui dit, 5 ans,
48:13le Conseil constitutionnel a jugé que c'est trop,
48:15il faudrait réessayer,
48:17parce que 3 ans, ça devrait passer.
48:19Il explique la question de principe,
48:21qui dit qu'à 3 ans, ça peut passer à 5 ans.
48:23Moi, j'ai du mal à comprendre.
48:25Donc c'est très intéressant de voir
48:27ce qu'il est possible ou pas de faire.
48:29La troisième chose, c'est faire objectiver par le Parlement
48:31les besoins en matière d'immigration,
48:33c'est-à-dire avoir des chiffres précis,
48:35le nombre d'étudiants qui rentrent,
48:37qu'est-ce qu'ils deviennent, qu'est-ce que ça apporte,
48:39sur la question du travail,
48:41parce qu'on nous parle toujours de l'immigration du travail,
48:43qui est très faible au regard de l'immigration générale.
48:45Donc avoir des chiffres extrêmement précis
48:47qui nous permettraient de voir que c'est infinitésimal
48:49par rapport à la question migratoire.
48:51Évidemment, mais notons quand même
48:53que les quotas sont interdits,
48:55donc on pourrait l'objectiver, mais on ne pourrait pas dire
48:57derrière, on va prendre un quota d'immigration de travail,
48:59un quota ceci, sans référendum.
49:01Pourquoi ? Parce que les traités nous obligent
49:03à étudier au cas par cas la demande d'asile
49:05et non pas à décider nous-mêmes
49:07qui viendra ou non.
49:09A priori, quatrièmement,
49:11déclarer irrecevable une demande d'asile d'une personne
49:13qui a transité par un pays tiers sûr,
49:15c'est-à-dire, vous savez, une personne qui est arrivée
49:17dans un pays tiers, on lui a refusé l'asile et elle vient
49:19tenter sa chance en France. Ça, c'est une directive.
49:21Pour le coup, c'est conforme à une directive de l'Union Européenne.
49:23Ça pourrait être mis en place. Et enfin,
49:25subordonner l'adoption des budgets
49:27de coopération dans les pays
49:29d'origine de notre immigration
49:31à, évidemment, la délivrance
49:33de l'essai passé consulaire. Là, vous savez,
49:35c'est toute la question diplomatique
49:37la renforcer. Donc voilà qu'elles pourraient
49:39être les séries de mesures de quelqu'un qui a travaillé,
49:41Philippe Fontana a travaillé énormément sur cette question-là.
49:43Vous voyez qu'on reprend
49:45pas la main aussi facilement que ça.
49:47C'est vraiment une question qu'on s'est corsetée
49:49bien comme il faut. Donc, il y a des choses
49:51à faire, mais qui ne résolvent pas
49:53la question des entrées, ni
49:55de la circulation, pour autant. Comment
49:57l'expliquer ? Alors, en 1980,
49:59il y a une succession, et nos téléspectateurs
50:01le savent par cœur, parce qu'on a décortiqué
50:03quand même cette question depuis longtemps, mais
50:05en 1999, on a signé
50:07le traité d'Amsterdam qui, lui,
50:09fait de la politique d'immigration,
50:11d'asile et de visa une compétence
50:13commune dans l'Union européenne. Voilà
50:15pourquoi nous n'avons pas la main sur toutes ces questions-là.
50:17Par ailleurs, on le voit en permanence.
50:19Vous savez, les traités imposent justement
50:21la question de l'étude au cas par cas,
50:23l'interdiction du refoulement pour cette raison
50:25précise, et par exemple, la libre circulation
50:27des européens comme
50:29des extra-européens au sein de Schengen.
50:31C'est une question qui se pose en ce moment.
50:33Qu'est-ce qui est intéressant, si
50:35demain, le gouvernement est différent en France ?
50:37C'est qu'on a vu au Parlement européen
50:39les droits dans les différents
50:41groupes parlementaires européens,
50:43les droits de renforcer leur présence,
50:45notamment sur cette question. On a vu le
50:47PPE, on entend beaucoup parler d'Ursula
50:49von der Leyen, qui fait partie en effet du PPE,
50:51mais il y a eu une guerre au sein du PPE
50:53qui a été renforcée, là, au Parlement,
50:55et qui demande, par exemple, l'examen
50:57des demandes d'asile hors du territoire de l'Union européenne.
50:59Donc, si le Parlement français
51:01est raccord avec certaines
51:03demandes, il peut y avoir un accord,
51:05notamment au moment où la France passe au Conseil
51:07de l'Europe, pour pousser certaines dispositions
51:09qui pourraient être adoptées par le Parlement
51:11européen. Vous voyez, la route est extrêmement
51:13longue, tout ça est très compliqué, parce que juridiquement,
51:15on a dressé un château de cartes
51:17absolument incompréhensible, mais
51:19il y a quand même des choses à faire,
51:21même si cette route est ardue.
51:23C'est une question que beaucoup
51:25de Français se posent. Merci beaucoup
51:27d'y avoir répondu. Projetons-nous maintenant
51:29dans un an, imaginons
51:31un an après l'élection
51:33d'un nouveau
51:35gouvernement du Nouveau Front
51:37populaire. À quoi ressemblerait
51:39la France selon vous, Mathieu Bocoté ?
51:41Serait-elle dans l'effervescence ?
51:43Serait-elle dans le
51:45chaos ? Probablement l'effervescence
51:47vengeresse, pour certains.
51:49Je pense que la première chose à faire, c'est de rappeler
51:51que cette chaîne serait fermée.
51:53C'est-à-dire qu'il faut comprendre, dans l'esprit
51:55du Nouveau Front populaire,
51:57et je reviendrai dans le détail,
51:59ce qui n'est pas
52:01dans leur logique,
52:03les propos, les diagnostics,
52:05les analyses, les rappels
52:07de faits qui n'entrent pas dans leur vision
52:09du monde, ils assimilent ça à des propos
52:11haineux. Rappelons-nous
52:13par ailleurs la séquence du tribunal
52:15révolutionnaire à l'Assemblée nationale
52:17où plusieurs ont voulu
52:19soumettre cette chaîne, et d'autres
52:21demain probablement, à une forme
52:23d'inquisition politique. Donc on pourrait s'attendre
52:25à ce que cette chaîne soit fermée. Pour certains, c'est
52:27peut-être un bonheur. Pour d'autres, c'est la fin
52:29du pluralisme en information, ce qui sera peut-être
52:31un bonheur pour certains.
52:33Alors, première chose à se dire,
52:35c'est qu'il faut se rappeler ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon
52:37il n'y a pas si longtemps, on en a parlé
52:39la semaine dernière, lorsqu'il dit
52:41si, dans son esprit, l'extrême droite,
52:43comme il l'appelle, prend le pouvoir, ils vont nous mettre dur,
52:45parce que nous aussi, on va leur mettre dur
52:47si on prend le pouvoir. Nous aussi,
52:49autrement dit, on va les mater. Nous aussi,
52:51on va les casser. Donc il y a une intention
52:53vengeresse ici, c'est ce que j'appelle l'effervescence
52:55vengeresse. Il faut comprendre
52:57la conception de la prise du pouvoir
52:59pour la gauche radicale. Pour la gauche
53:01radicale, la prise du pouvoir, ce n'est pas
53:03il y a des institutions et on va les utiliser
53:05en fonction de nos programmes.
53:07Ils annoncent la nécessité d'une rupture
53:09radicale, disent-ils.
53:11Et plus encore, une rupture qui se
53:13veut irréversible.
53:15C'est-à-dire que s'ils prennent le
53:17pouvoir, eh bien,
53:19il n'est plus possible de revenir
53:21en arrière. Ils veulent prendre
53:23le pouvoir pour changer
53:25les règles. Donc qu'on se comprenne bien, ce n'est
53:27pas une élection où serait élu
53:29un gouvernement et dans 3 ans, 2 ans,
53:31il y aura un autre gouvernement. C'est une élection
53:33où l'objectif explicite,
53:35c'est de changer les règles
53:37à la fois de la vie démocratique et
53:39aussi du fonctionnement de la société.
53:41Parmi les objectifs, alors ça, je le dis, c'est pas
53:43formulé comme tel, mais disons-le, il y a
53:45une volonté de naturaliser massivement, évidemment,
53:47les clandestins, de naturaliser massivement
53:49et favoriser l'arrivée massive
53:51d'immigrés. On peut revenir sur le détail du programme
53:53dans les prochains jours. C'est au nom du
53:55réfugié climatique, en fait, les clauses
53:57qui permettent de justifier une arrivée massive d'immigrés
53:59désirées de leur point de vue,
54:01une immigration massive désirée.
54:03Concrètement, on appelle ça,
54:05avec la naturalisation,
54:07une modification du corps électoral.
54:09Il s'agit de changer la composition
54:11du corps électoral pour que
54:13des populations que l'on juge
54:15favorables au
54:17nouveau front populaire soient à ce point
54:19présentes dans le corps électoral que lorsqu'il y aura
54:21les prochaines élections, il y aura un avantage structurel
54:23à nos amis de la France insoumise
54:25et compagnie. De même,
54:27des lois liberticides, c'est important
54:29de le mentionner. Je le disais
54:31pour une chaîne d'information,
54:33mais plus largement, on nous dit
54:35que nous allons lutter par tous les moyens nécessaires
54:37contre ce qu'ils appellent
54:39le racisme et ce qu'ils appellent
54:41l'islamophobie. Théoriquement, on est tous pour ça.
54:43Jusqu'à ce qu'on voit la définition qu'ils donnent
54:45de cela, il s'agit dans les
54:47faits de la mise en place
54:49d'un dispositif répressif
54:51généralisé pour tout
54:53discours qui ne célèbre pas
54:55l'arrivée au pouvoir de ce
54:57parti. De ce point de vue,
54:59il faut bien comprendre que c'est aussi un modèle où, au nom
55:01de la lutte contre l'islamophobie,
55:03où l'islamisme va pouvoir s'afficher
55:05sans gêne, on l'a vu dans la manifestation
55:07dont vous nous avez parlé, la dame
55:09qui était là est une représentante convaincante
55:11de la gauche qui émerge
55:13aujourd'hui, de cette gauche voilée
55:15et gauche, on pourrait dire, quelque peu
55:17conquérante et militante. Il y a des gestes autoritaires,
55:19je les mentionne comme ça parce que le nord-américain
55:21que je suis est toujours un peu étonné, on dit
55:23confiscation, si nécessaire, des logements
55:25disponibles pour pouvoir loger
55:27les populations qui manquent de logements. Donc globalement,
55:29vous faites venir le
55:31sud, le remonte vers le nord, vous créez les conditions
55:33pour que le sud remonte vers le nord, les logements
55:35manquent, vous confisquez les logements des
55:37autres, vous confisquez la propriété des
55:39uns et des autres pour favoriser le
55:41logement des populations immigrées
55:43qui se seront installées.
55:45C'est une société, autrement dit, qui, au bout
55:47d'un an, ce qui me paraît assez évident,
55:49n'est plus dans une logique démocratique
55:51classique. Je ne dis pas qu'il n'y aura pas d'élection
55:53ensuite. Je dis qu'on aura enclenché suffisamment
55:55de mesures pour que les bases
55:57d'une société nouvelle soient installées. Sur le plan
55:59économique, je me réfère à Dimitri simplement,
56:01c'est une société qui programmera
56:03la pénurie. Mieux vaut avoir
56:05également rien qu'avoir inégalement
56:07quelque chose. Ça, c'est
56:09le socialisme, c'est la gauche qu'on aime
56:11et c'est une société à la Chavez.
56:13N'exagérez-vous
56:15pas un peu,
56:17Dimitri me fait signe que non,
56:19est-ce que ça serait un peu catastrophique
56:21dans ce que vous dites ? Vous exagérez, non ?
56:23Non, je ne crois pas.
56:25Non, parce que ces gens-là rêvent de prendre le pouvoir
56:27depuis si longtemps que le jour où ils le prennent,
56:29ils ne se contenteront pas de l'exercer
56:31à moitié. En plus, on pourrait dire
56:33théoriquement, ils l'exercent déjà, idéologiquement,
56:35une bonne partie des institutions portent ce programme,
56:37mais là, ils veulent aller plus loin. Il faut
56:39comprendre quelle est la composition de cette alliance
56:41de gauche. C'est une composition où,
56:43finalement, François Hollande sert
56:45de caution bourgeoise,
56:47semi-bourgeoise,
56:49la gauche NPA,
56:51la gauche LFI, la gauche Raphaël Arnault,
56:53et soyez certaines d'une chose, si cette coalition
56:55prend le pouvoir, LFI
56:57va dévorer tout rond, je pense que ça se dit ici,
56:59va dévorer tout rond. Tout cru.
57:01Tout cru, on dirait ici.
57:03Alors, on ne va plus manger cru et rond.
57:05Va dévorer complètement, en fait, cette gauche
57:07socialiste plus classique qui lui aura servi
57:09de marche-pied, qui aura
57:11collaboré à l'arrivée au pouvoir de cette nouvelle
57:13gauche. Je devine que Mme Anne St-Clair,
57:15dans les circonstances, se demandera, mais mon dieu,
57:17pourquoi ai-je voté ainsi?
57:19On verra. Peut-être qu'elle sera heureuse.
57:21Belle nuit.
57:23Bon, allez,
57:25excellente suite de programme. Tout de suite, Pascal Praud,
57:27L'heure des Prouds 2. Encore un peu de bonheur.