• il y a 6 mois

Chaque jour, Thomas Schnell et ses invités font un point complet sur l'actualité.
Retrouvez "Europe 1 13h" sur : http://www.europe1.fr/emissions/europe-1-midi3

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Transcription
00:00 - Bonjour Jean-Claude Dassier, bonjour Olivier Dardigolles.
00:02 - Bonjour les amis.
00:03 - Merci d'être avec nous.
00:05 Séquence politique particulièrement intense.
00:07 Et le risque de l'ultra gauche dans la rue ce week-end,
00:11 on l'a déjà vu hier, à Lille, à Lyon, à Toulouse, à Bordeaux,
00:15 des manifestations anti-RN, parfois émaillées de casse.
00:18 Et ce chiffre, c'est une information européenne que l'on vous révèle aujourd'hui.
00:21 Entre 50 et 100 000 manifestants sont attendus par les forces de l'ordre ce week-end.
00:27 Faut-il redouter une escalade de la violence dans ces prochains jours ?
00:29 - Il y aura jusqu'au 30 juin un climat politique et social particulier,
00:35 marqué par les enjeux et le calendrier politique,
00:37 décidé par le président de la République.
00:40 Et en effet, il y aura ce type de mobilisation.
00:46 Le tout est de savoir si ce sera simplement une dimension politique
00:51 de contestation de l'éventualité de l'arrivée de Bardella à Matignon,
00:55 ou si des tendances Black Bloc, pour dire la chose telle qu'elles sont,
00:59 viendront se greffer et créer le désordre.
01:01 À cela, je n'ai pas la réponse.
01:02 - Des syndicats qui appellent aux manifestations,
01:04 auxquelles pourraient se rejoindre des antifas ?
01:07 Jean-Claude Dessier ?
01:07 - Oui, moi je vais tout de suite à la conclusion.
01:09 Je pense, maintient et confirme que cette dissolution est une folie,
01:14 est une sottise.
01:15 On s'apprête à accueillir le monde entier.
01:17 Il y aura même, au passage, la Coupe du monde de football,
01:22 bon, le championnat d'Europe, pardon,
01:24 plus les Jeux Olympiques dans quelques semaines.
01:28 Tout ça est une folie.
01:30 Je ne sais pas ce qui est passé par la tête du président de la République.
01:33 J'en reviens à votre question,
01:35 faut-il s'attendre à une dégradation de la situation ?
01:38 Faut-il y voir un phénomène de violence
01:42 qui viendra s'ajouter aux arguments,
01:44 espérons le plus serein possible,
01:47 qui s'échangeront à la télé et ailleurs ?
01:49 La réponse est oui.
01:50 Je pense que les antifas, comme on dit,
01:53 vont voir comme jamais,
01:54 et les syndicats aussi,
01:56 vont voir comme jamais la menace du Rassemblement national aux portes du pouvoir.
02:00 On le dit depuis longtemps, mais là,
02:02 comme on dit, chacun le touche du doigt.
02:06 Encore une fois,
02:08 tout ça est de la faute du président de la République,
02:10 qui croyait être malin,
02:12 en essayant de pousser à des dates impossibles, impraticables,
02:17 une campagne électorale.
02:18 Je ne sais même pas si dans les campagnes,
02:20 on pourra imprimer tous les bulletins
02:22 et toutes les déclarations d'intention des candidats.
02:25 C'est une folie.
02:27 Et c'est une folie qui va produire des effets
02:29 on ne peut plus néfastes et dangereux.
02:32 En même temps, on va avoir une campagne et ses conséquences,
02:35 et ça va être dur, parce que tout indique
02:37 que le Rassemblement national a de bonnes chances,
02:39 sinon de gagner de manière absolue,
02:41 du moins d'arriver quand même largement en tête,
02:44 et va s'installer dans ce pays,
02:46 une situation qui va faire que dans un camp,
02:49 on aura avec la gauche,
02:51 la protestation permanente
02:53 contre la menace fasciste,
02:55 il n'y a beaucoup à dire là-dessus,
02:56 on peut en parler si vous le souhaitez,
02:57 et puis le résultat du Rassemblement national
03:00 qui risque, j'en sais rien moi,
03:02 je ne suis pas Madame Soleil,
03:03 mais qui risque quand même
03:05 d'obtenir de très bons résultats
03:07 le 30 juin et le 7 juillet.
03:09 Justement contre le Rassemblement national,
03:11 l'ultra-gauche était dans les rues de Lyon,
03:12 hier au moins 4000 personnes avec beaucoup de dégradations.
03:15 Je propose qu'on écoute Yven Lecauze,
03:18 il est responsable national de l'Union Nationale Inter-Universitaire,
03:21 il était l'invité de CNew ce matin.
03:23 On a eu des manifestations contre une prétendue extrême droite,
03:26 contre l'arrivée du Rassemblement national
03:28 et de leurs alliés au pouvoir,
03:31 et évidemment comme à chaque manifestation d'extrême gauche,
03:34 cette manifestation a débouché
03:36 sur de nombreuses dégradations,
03:38 sur des prises à partie de policiers
03:41 et sur l'attaque d'un local catholique.
03:43 On a en plein jour, dans le centre-ville de Lyon,
03:45 des organisations d'extrême gauche,
03:47 dont la France Insoumise,
03:49 qui manifestent et qui vont dégrader un local
03:52 parce qu'il est catholique.
03:53 On aurait dans le sens inverse,
03:54 des manifestations contre le Front Populaire
03:57 qui est d'extrême gauche,
03:58 et qui déboucheraient sur des attaques par exemple de mosquées.
04:02 On aurait dans les médias, directement partout,
04:05 la une des journaux sur l'extrême droite est islamophobe.
04:08 Et elle a raison, parce que ça serait tout aussi inadmissible.
04:11 Mais là, finalement, on voit qu'il y a un silence médiatique.
04:13 Le Front Populaire devrait s'appeler le Front anti-France.
04:16 Alors, est-ce qu'il faut s'attendre, Olivier Dertigolles,
04:18 que les 17 prochains jours,
04:20 cette violence politique à laquelle on assiste depuis quelques jours
04:23 se traduise en violence dans la rue ?
04:25 Il faudra toujours faire une distinction,
04:26 parce qu'on a eu l'expérience de ça
04:28 avec le mouvement contre la réforme des retraites,
04:31 entre des personnes, et c'est leur droit,
04:33 qui souhaitent se rassembler pour manifester leur crainte
04:37 d'une arrivée au pouvoir du Rassemblement National,
04:40 mais qui le font dans le respect de l'ordre public,
04:43 qui le font sans un état d'esprit de violence,
04:46 mais simplement pour affirmer leurs préoccupations.
04:49 Et des personnes qui ne sont d'ailleurs absolument pas intéressées
04:53 par l'avenir politique du pays,
04:54 mais qui sont des casseurs,
04:56 dont on connaît l'organisation.
04:59 Je suis, moi, toujours assez stupéfait du fait que,
05:03 alors qu'ils sont connus, qu'ils sont parfois même affichés,
05:06 ils puissent venir pourrir le mouvement démocratique et social
05:11 sans qu'ils puissent renouveler ça très régulièrement.
05:16 J'espère qu'il n'y aura pas...
05:17 Parce que nous sommes une société cocotte minute.
05:19 Il y a une crise politique terrible.
05:21 Emmanuel Macron a décidé de jeter de l'essence là-dessus.
05:25 Alors qu'il fallait calmer le jeu.
05:27 Il a en effet une immense responsabilité.
05:30 Mais j'espère que d'ici le 30 juin,
05:32 puis après le 7 juillet,
05:34 il pourra y avoir la dispute politique, démocratique,
05:37 mais dans le respect du cadre, justement, républicain.
05:41 Mais, bien évidemment, ce contexte-là décrit tout à l'heure par Jean-Claude Dassier...
05:44 - Pourquoi il jette de l'huile sur le feu Olivier Dertigolle, Emmanuel Macron ?
05:47 Parce que quand nous sommes dans une telle situation politique,
05:51 un président de la République, gardien des institutions,
05:54 de l'avenir de notre démocratie, de nos institutions,
05:59 doit avoir la main qui tremble avant chaque décision.
06:02 Et il devait véritablement comprendre que,
06:06 croyant un coup stratégique extraordinaire,
06:09 se disant "vu la campagne Glussmann et son score,
06:11 la gauche n'arrivera pas à coaliser",
06:13 c'est le cas,
06:14 n'imaginant pas ce qui vient de se passer
06:17 concernant ce qui coalise autour de Bardella.
06:22 Rien de ce qu'il avait prévu ne se passe,
06:24 ce n'est pas la première fois d'ailleurs.
06:26 D'une certaine manière,
06:28 c'est un responsable politique qui fait preuve d'irresponsabilité.
06:34 Ce qui m'étonne vraiment dans ce macronisme,
06:37 alors qu'il y a quand même autour de lui des personnes expérimentées,
06:41 que personne ne lui ait dit concrètement,
06:43 dans le cercle rapproché,
06:45 tu es sûr ?
06:46 Il faut peut-être y réfléchir à deux fois.
06:48 Il essaie pas ses légios, c'est un moment heureux,
06:51 on allait vers les textes budgétaires à l'automne,
06:53 on me voyait !
06:54 Olivier, pardon, je t'en prie de finir.

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