Le président directeur général de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, était l’invité de BFMTV après une réunion de négociations avec les syndicats sur les compensations liées aux Jeux olympiques. Les différents partis se sont entendus sur une prime de 95 euros brut par jour travaillé, pouvant aller jusqu’à 1900 euros brut pour 20 jours d’exercice
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00:00 Si on parle d'économie, allons-y. Moi, depuis que je suis président, j'ai ramené cette entreprise dans le vert.
00:04 Le groupe SNCF fait des bénéfices. L'année dernière, 1,3 milliard de résultats nets.
00:09 2,5 milliards de cash flow, positif. Quand je l'ai trouvé, elle est tout en négatif.
00:13 Donc les résultats sont là pour ça. On n'a pas opposé l'économie qu'elle sociale. On a fait les deux. J'ai fait les deux.
00:19 J'ai rétabli les comptes de cette entreprise, qui est dans le vert depuis 3 ans,
00:22 et j'ai le droit de faire des négociations sociales dans mon entreprise, sinon ce n'était pas la peine de nous transformer en société anonyme.
00:28 Je suis PDG d'une société, je négocie comme je l'entends, et c'est l'intérêt, bien compris, de le faire.
00:33 Alors après, le quantum économique. Moi, la masse salariale chez moi, c'est 10 milliards d'euros, 150 000 personnes.
00:39 L'accord, c'est 35 millions par an, 0,35 %.
00:42 Donc c'est un procès politique qu'on vous fait ?
00:43 Je vous laisse apprécier. En tout cas, je ne suis pas dans le terrain de la politique. Je fais mon boulot de chef d'entreprise,
00:48 d'entreprise publique. Je fais attention à l'argent public parce que, bien sûr, j'ai parfaitement conscience,
00:52 cette entreprise, elle appartient à l'État et donc aux Français. Mais je vais vous donner notre chiffre.
00:56 Mais vous savez combien d'argent j'apporte au gouvernement, par exemple, cette année, pour améliorer le réseau ?
01:00 Vous allez nous le dire ?
01:01 Je vais vous le dire. On apporte 1,7 milliard d'euros sur nos résultats.
01:05 Donc il y a 1,7 milliard d'euros qui sont apportés par les résultats de la SNCF à l'État,
01:09 qui les met en plus de la régénération du réseau. Mais c'est de l'argent gagné pour l'entreprise.
01:12 Et ça, vous l'avez dit à Bruno Le Maire ?
01:13 Donc 35 millions d'euros, voilà, c'est à comparer avec mes résultats positifs et l'argent que je dégage
01:18 pour le bien de tous les Français.
01:20 Et ça, vous l'avez dit à Bruno Le Maire ? Parce qu'il voulait vous voir après cet accord en disant
01:23 "il faut qu'on s'explique, en tout cas, il faut qu'il m'explique et rende des comptes".
01:26 Une explication a-t-elle eu lieu ?
01:28 Oui, elle a eu lieu le 15 mai, donc la semaine dernière, elle s'est d'ailleurs bien passée.
01:32 Et c'est tout à fait légitime. Il est ministre de l'Économie, il a besoin d'avoir des informations économiques.
01:37 Peut-être ont-elles été insuffisantes. Et moi, je le crois tout à fait quand il dit qu'il n'avait pas assez d'éléments
01:41 pour apprécier les enjeux économiques de ce dossier.
01:43 Je lui ai amené toutes les informations, une information qu'il n'avait pas, par exemple,
01:46 qui me paraît intéressante en termes de gains pour l'entreprise.
01:48 Quand les gens travaillent davantage la nuit, notamment sur les TGV, moi je vais gagner des TGV.
01:53 Puisque voilà. Et vous savez qu'un TGV c'est 35 millions d'euros par âme.
01:57 Si j'en économise une dizaine sur un part de 400, c'est possible.
01:59 Je gagne 350 millions d'euros d'économies en chartes de capital.
02:03 Donc il faut l'apprécier globalement.
02:04 Donc quand les cheminots de la SNCF acceptent de travailler la nuit et qu'on les accompagne,
02:08 ils font gagner 350 millions d'euros à la SNCF.