• il y a 5 mois
Nicolas Metzdorf, député Renaissance de Nouvelle-Calédonie, est l'invité du Live Switek ce mercredi matin pour évoquer la situation insurrectionnelle sur l'archipel. Deux personnes sont mortes dans la nuit de mardi à mercredi. 

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Transcription
00:00 Il n'y a clairement pas le choix, on est dans une situation insurrectionnelle totale,
00:04 c'est limite la guerre civile,
00:07 il y a des barricades dans tout le grand Nouméa entre calédoniens qui sont surarmés,
00:13 la Calédonie c'est 250 000 habitants et c'est 100 000 armes en circulation.
00:18 Aujourd'hui, clairement, si on n'a pas l'état d'urgence de décréter,
00:22 en tout cas si on n'a pas l'intervention maximale de toutes les forces de sécurité
00:26 que possède la République française dans la région...
00:29 Ça veut dire l'armée ?
00:30 Ça veut dire l'armée, en tout cas l'armée pour se positionner sur les sites stratégiques
00:35 et en dégager les forces de l'ordre pour qu'elles aillent faire du maintien de l'ordre,
00:39 c'est ça l'idée.
00:41 On est clairement devant une troisième nuit parce que c'est la nuit en Nouméa-Calédonie là,
00:45 il est 20h ou 20h30,
00:46 on peut avoir une troisième nuit qui peut être encore plus mortrière que ce qu'a été l'après-midi.
00:51 Je rappelle ce qui s'est passé la nuit dernière,
00:54 deux morts, des centaines de blessés, des échanges de tirs entre émeutiers et des groupes d'autodéfense,
00:59 c'est ce que disait le représentant de l'État là-bas,
01:01 des bâtiments publics incendiés, situation insurrectionnelle,
01:04 c'est le mot que vous avez repris.
01:07 Le couvre-feu n'a rien changé, rien du tout,
01:10 il y a des renforts qui sont envoyés,
01:12 est-ce que les renforts vont arriver à temps ?
01:14 Les renforts ont commencé à arriver et ils continuent
01:18 et je remercie Gérald Darmanin d'avoir intervenu dans ce sens-là.
01:22 Mais le problème quand vous avez une ville de 150 000 habitants
01:26 comme l'île Nouméa et le Grand Nouméa
01:28 et que tout le monde est en insurrection,
01:29 c'est une guérilla civile,
01:31 c'est l'escadron de gendarmerie ou le deuxième escadron de gendarmerie envoyé
01:35 et finalement c'est une goutte d'eau dans l'océan.
01:37 Mais pardon, guerre civile entre qui et qui ?
01:39 Pour bien l'expliquer aux téléspectateurs qui nous regardent ce matin,
01:42 d'après vous, entre qui et qui ?
01:43 Il y a depuis le début de la fin des trois référendums,
01:48 une branche très radicalisée des indépendantistes en Nouvelle-Calédonie
01:52 qui contestent les résultats de ces référendums
01:54 et qui veulent obtenir par la force ou par la menace envers l'État
01:58 l'indépendance quand même malgré le vote des Calédoniens.
02:00 Je le rappelle, par trois fois les néo-calédoniens
02:05 ont choisi de rester dans la République française par référendum.
02:07 Et donc ils veulent quand même obtenir l'indépendance très rapidement,
02:11 donc ils sont prêts à mobiliser…
02:12 Je parle des indépendantistes les plus radicaux
02:13 parce qu'il y a des indépendantistes très modérés avec qui on discute…
02:16 Et qui appellent au calme ce matin d'ailleurs.
02:17 Et qui appellent au calme et avec qui ça se passe bien.
02:19 Donc je ne mets pas tout le monde dans le même sac,
02:20 mais la branche très radicalisée des indépendantistes
02:22 met la jeunesse un petit peu désœuvrée dans la rue, très violente.
02:26 Ça ressemble un petit peu aux émeutes que vous avez connues en métropole,
02:29 qu'on a connues en métropole.
02:31 Et en fait il y a une population calédonienne majoritaire
02:34 qui a voté le fait d'être français qui est attaquée
02:37 dans leur entreprise, dans leur maison, dans leur foyer
02:40 et qui ont peur pour leur vie et leur survie
02:43 et qui du coup devant le manque un petit peu de force de l'ordre
02:47 se mettent à se défendre eux-mêmes
02:49 parce qu'ils ont peur pour leur famille.
02:51 Donc est-ce que c'est une guerre civile ?
02:52 Est-ce que c'est des émeutes ?
02:53 Est-ce que… Je ne sais pas moi, je ne suis pas un expert.
02:56 – Est-ce que vous, vous avez peur pour vous ?
02:58 Je vous dis ça parce qu'on sait,
03:00 c'est ce que nous disait un certain nombre de personnes hier,
03:02 que vous personnellement, certains indépendantistes,
03:05 certains durs dans le camp indépendantiste,
03:09 ont dit que vous étiez désormais persona non grata
03:11 sur l'île de Nouvelle-Calédonie.
03:13 – Je ne suis pas sûr de pouvoir rester en vie très longtemps,
03:18 mais c'est la Nouvelle-Calédonie, c'est comme ça,
03:20 Jean-Marie Thibault a été assassinée, notre histoire est violente,
03:24 mais le combat que l'on mène, et il n'y a pas que moi qui est mis en danger,
03:27 je ne veux pas parler de moi,
03:28 tous les Calédoniens aujourd'hui se sont mis en danger,
03:30 mais le combat que l'on mène actuellement,
03:33 c'est le modèle de société pour la Nouvelle-Calédonie,
03:35 c'est est-ce qu'on veut une société démocratique
03:38 qui respecte le résultat des votes
03:39 et qui permet aux Calédoniens nés en Nouvelle-Calédonie
03:42 et arrivés depuis plusieurs dizaines d'années
03:44 de voter aux élections locales, c'était ça le projet de loi,
03:46 ce n'était pas voter à référendum, voter aux élections locales,
03:50 est-ce qu'on veut une société universaliste,
03:52 c'est-à-dire que tous les Calédoniens naissent libres et égaux en droit,
03:55 ou est-ce qu'on reste sur le fait colonial d'il y a deux siècles
03:59 et on considère qu'il y a des Calédoniens plus légitimes que les autres,
04:02 et c'est ça qui se débat aujourd'hui en Nouvelle-Calédonie.

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