A l'occasion de la délocalisation de la matinale à Marseille, RTL donne la parole au chef triplement étoilé Alexandre Mazzia, qui fait partie des trois chefs français choisis pour cuisiner pour les athlètes sur le village olympique, et au capitaine du "Belem" Aymeric Gibet : c'est lui qui a ramené la flamme Olympique de Grèce en France, à Marseille précisément.
Regardez L'invité d'Yves Calvi avec Yves Calvi du 22 avril 2024
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00:00 - RtLmatin en direct de Marseille.
00:08 - Il est 8h19, RtLmatin en direct de Marseille.
00:11 On se trouve à Mandinebégo, Louis Bodin et Philippe Cavre-Evier que vous retrouverez dans un instant.
00:14 Marseille, première étape française des JO, puisque la flamme olympique arrive sur le Vieux-Port le 8 mai prochain.
00:20 Elle est à bord au moment où je vous parle du BELM, ce splendide 3 mois qui a plus d'un siècle.
00:25 Bonjour Emeric Gibet, vous êtes le capitaine du BELM.
00:28 Merci beaucoup d'être en direct avec nous ce matin.
00:30 Vous êtes en pleine mer, direction Athènes.
00:32 Où êtes-vous exactement ?
00:33 - Allô ? Alors visiblement, on doit avoir un petit...
00:47 - Ce n'est pas le cas pour l'instant.
00:48 On va essayer de le récupérer.
00:49 Vous savez que dans ces moments-là, il faut être patient, qu'on espère surtout pouvoir rétablir cette liaison qui fonctionnait il y a quelques instants.
00:56 Je vous explique, le bateau est donc au cœur de la Méditerranée.
01:00 Il part récupérer la flamme pour la ramener ensuite à Marseille.
01:03 Emeric Gibet, est-ce que vous m'entendez ?
01:05 - Oui, moi je vous entends. Bonjour.
01:08 - Formidable. Merci beaucoup.
01:09 Vous êtes le capitaine du BELM.
01:11 Merci d'être en direct avec nous.
01:12 Vous êtes en pleine mer, direction Athènes.
01:14 Je vous demandais, où êtes-vous exactement ?
01:16 - Alors exactement, là, on est en train de passer une île qui s'appelle Géorgios.
01:23 On est à plus qu'à quelques milles de Athènes.
01:25 Nous sommes prévus d'arriver à 16h aujourd'hui.
01:28 16h aujourd'hui pour nous à Athènes.
01:29 - Génial. Donc vous allez tenir les délais pour nous ramener notre flamme.
01:32 - Oui, c'est ça. C'est l'objectif.
01:35 On a cette chance incroyable de pouvoir accoster avec le bateau à Athènes.
01:40 Dans un premier lieu, pouvoir ouvrir le BELM au maximum de personnes en visite publique et scolaire aussi.
01:47 Et puis surtout, cette journée du 27, où on aura l'occasion, cet honneur, ce privilège d'accueillir,
01:52 d'embarquer la flamme à bord avec nos éclaireurs pour appareiller en direction de Marseille.
01:57 - Extraordinaire. Dites donc, cette flamme, quand vous l'aurez récupérée, vous la mettez où sur le bateau ?
02:01 - Alors c'est une question que tout le monde se pose.
02:04 Alors pour l'instant, on a pressenti un lieu qui s'appelle le Grand Roux.
02:08 Il faut savoir que nous, on ne va pas transporter le flambeau, mais on va transporter une lanterne.
02:12 Une lanterne fermée, qui est sécurisée pour le transport.
02:16 Et après, on ne s'interdit pas de la déplacer à bord pour qu'elle puisse déambuler sur le bateau.
02:22 Pourquoi pas, moi, c'est vrai qu'à la titre personnelle, j'aurais bien la faire monter tout en haut du mât.
02:26 Donc je ne sais pas, on verra si c'est possible.
02:28 - Extraordinaire.
02:28 - Elle est accompagnée par des gardiens qui s'assurent que la flamme ne s'éteigne pas.
02:33 Et puis on aura tous notre petit moment privilégié avec la flamme, je pense.
02:36 - Formidable. Alors les gardiens, ils sont trois à veiller sur elle.
02:38 Et chacun fait un quart de huit heures, si j'ai bien compris.
02:42 - Alors c'est ça, l'idée c'est d'avoir une personne en permanence disponible pour, j'imagine, refaire le plein.
02:49 Parce qu'il y a un combustible, bien entendu.
02:52 Et puis, oui, pour accompagner, sécuriser cette flamme.
02:56 Et puis ces gardiens...
02:58 - Alors, je crois qu'on a notre première coupure, si je comprends bien.
03:01 - En pleine mer, c'est assez logique.
03:03 - On va voir si on peut récupérer le capitaine Emmerich Jibet,
03:06 qui, je vous le rappelle, en ce moment, était à quelques câbles de Georgios.
03:11 Vous êtes avec nous à nouveau ?
03:14 - Oui, moi je vous entends très bien.
03:15 - Super, formidable.
03:16 Bon, je rappelle que vous mettez donc ensuite le cap sur Marseille.
03:19 12 jours de mer avec votre passager précieux.
03:22 Il va vraiment falloir en prendre soin.
03:23 Dites-moi, c'est quand même une sacrée responsabilité pour vous le capitaine, votre équipage et le BELM,
03:27 dont l'histoire est déjà extraordinaire.
03:29 On vous a confié une mission exceptionnelle.
03:33 - Alors c'est vrai que j'ai un patrimoine unique qui est le BELM.
03:37 Il a 127 ans, donc pour nous c'est très important de privilégier notre navire.
03:41 Mais en plus de ça, on nous charge d'un symbole mondial.
03:45 Et c'est vrai que le BELM, qui est de 1896, l'année des premiers Jeux de Coubertin,
03:49 lui a vu l'histoire des hommes.
03:50 Et pour la première fois, le navire va participer à l'histoire des hommes
03:55 en amenant sa pierre à l'édifice et en transportant pour la flamme.
03:58 Donc c'est une première mondiale.
04:00 On n'a jamais fait transporter la flamme olympique sur un voilier,
04:04 plus que centenaire, qui a le même âge que les Jeux olympiques.
04:07 Donc vraiment, il y a un sens pour ce transport de flammes,
04:10 ce convoyage de la flamme.
04:12 - Merci infiniment d'avoir été avec nous.
04:14 Ce sont des moments très émotions.
04:15 Excusez-nous pour ces quelques ruptures qu'on a eues,
04:17 mais finalement, la liaison était extraordinaire avec le BELM.
04:20 Vous nous ramenez la flamme à Marseille et c'est ça le plus important.
04:24 Merci encore.
04:25 Amandine, c'est à vous.
04:25 - C'est assez magique de penser que ce BELM, il est en pleine mer
04:28 et on était en lien avec lui.
04:31 Bonjour Alexandre Maziar.
04:32 - Merci beaucoup d'être avec nous ici ce matin sur le Vieux-Port,
04:36 chef 3 étoiles ici à Marseille.
04:38 Vous êtes l'un des trois grands chefs d'ailleurs,
04:39 chargé de nourrir les athlètes pendant ces JO.
04:42 On va y revenir et vous allez avoir le plaisir,
04:44 le privilège de porter cette flamme ici à Marseille.
04:47 Je vous voyais avoir les yeux qui brillaient
04:50 quand on entendait le capitaine du BELM.
04:53 C'est un moment magique.
04:53 - C'est un moment magique, c'est un moment formidable.
04:55 Je pense qu'on vit des moments assez extraordinaires une fois dans une vie.
04:58 Je pense qu'il faut savoir l'accueillir et en donner le meilleur.
05:01 Et ça reste des symboles très très forts.
05:03 - C'est une fierté pour vous ?
05:04 - Ah oui bien sûr, une fierté, un honneur.
05:06 Et puis je dirais aussi une responsabilité quelque part.
05:09 On représente quelque chose de fort.
05:10 - Vous allez être 10 000 partout en France à porter cette flamme.
05:13 Sur 200 mètres, j'allais dire, c'est tout petit.
05:16 - Exactement.
05:17 - Mais malgré tout c'est important.
05:18 - Oui malgré tout c'est important.
05:19 Et puis on repense évidemment, on se dit pourquoi nous ?
05:22 Alors on repense évidemment à nos...
05:24 Moi je repense à mes pères, à les gens qui m'ont formé,
05:27 à la transmission, le savoir-faire.
05:29 Et puis il y a un geste fort, le relais.
05:32 Donc de passer aussi un savoir-faire et une transmission.
05:35 - Transmission que vous mettez en pratique, j'imagine,
05:38 au quotidien dans votre métier de chef.
05:41 Vous avez été choisi avec Amandine Chéniot et Akram Benalal
05:44 pour nourrir les athlètes.
05:46 15 000 athlètes à nourrir, matin, midi et soir.
05:50 C'est énorme.
05:51 - C'est juste...
05:52 Oui, quand on regarde comme ça en termes de numéraire,
05:54 c'est juste incroyable.
05:56 Mais on est accompagné par Soudexolive,
05:58 qui est une équipe aussi bien extraordinaire
06:01 que l'événement qui s'y prépare,
06:03 avec des artisans, je dirais,
06:06 et des joualiers de notre territoire qu'on va mettre en avant.
06:09 Et surtout avec des profondeurs du goût
06:13 pour remettre la gastronomie française en avant.
06:16 - Alors il faut mettre la gastronomie française en avant
06:18 et en même temps, ce sont des athlètes en pleine compétition.
06:21 Il y a des impératifs aussi ?
06:22 - Nutritionnels, nutritifs.
06:24 Et puis c'est vrai qu'il faut prendre en compte la performance,
06:28 la récupération.
06:29 Et puis je dirais, pour nous,
06:31 je dirais surtout le plaisir.
06:32 - Et vous avez travaillé avec des médecins ?
06:34 - Médecins du sport, préparateurs physiques,
06:36 préparateurs mentaux, nutritionnistes,
06:39 certaines fédérations aussi, avant cette mission-là.
06:43 Donc ça m'a permis d'approfondir mon domaine de compétence et de connaissance.
06:47 - Et ça veut dire qu'on peut faire bon et efficace pour un sportif ?
06:52 - Ah oui, je peux vous le confirmer, bien sûr.
06:55 - Ça fait plusieurs mois, deux ans je crois même que vous préparez ça ?
06:58 - Oui, deux ans et demi de labeur, de travaux.
07:02 Mais c'est aussi de connaissance et d'approfondir.
07:04 On sait que la performance maintenant, elle a évolué depuis ces dernières années.
07:06 Moi, à l'époque où je jouais un petit peu au basket,
07:08 - Voilà, vous avez été basketteur.
07:10 - Ça a bien changé.
07:11 Les performances ont bien changé, donc il a fallu s'adapter.
07:14 C'est une vraie richesse, une richesse intellectuelle.
07:16 - Comment justement on passe de basketteur pro à chef étoilé ?
07:21 - Alors, c'est pas ça en fait.
07:22 Moi, je suis un cuisinier qui a fait du basket.
07:27 Je ne me suis pas arrêté du jour au lendemain et dire "ça y est, demain je vais cuisiner".
07:30 Ça aurait été simplement fou.
07:33 Mais non, c'était pas ça.
07:34 C'est tout au long de ma carrière, j'ai eu la chance de rencontrer des gens incroyables
07:37 qui m'ont permis de faire mes deux passions jusqu'en nationale une
07:40 et qui m'ont permis de continuer en fonction de mes responsabilités,
07:42 de continuer et de parfaire mes connaissances au niveau culinaire.
07:45 Donc, ça m'a permis de faire le tour de France et le tour du monde.
07:48 - Il y a une exigence qui est un peu la même quand même.
07:50 - Ah oui, il y a beaucoup de points communs.
07:51 Il y a la performance, mais surtout je dirais la curiosité,
07:55 la curiosité, l'envie de faire plaisir, la pugnacité, la rigueur, la précision
08:00 et puis surtout la passion.
08:03 - Finalement, vous bouclez la boucle et c'est un joli clin d'œil le fait de porter la flamme,
08:07 d'être comme ça, de cuisiner pour ces athlètes.
08:12 Vous bouclez la boucle ?
08:14 - Oui, sentimentalement c'est fort.
08:15 Et puis je vais vous dire, je n'ai jamais pris autant connaissance
08:18 de toutes les reconnaissances qu'on a eues ces 10 dernières années.
08:21 En ayant appris que j'allais porter la flamme.
08:26 Je pense qu'il y a un certain recul qui s'est passé, je ne sais pas quoi,
08:29 et qu'on s'est aperçu que, enfin, je me suis pris plus, on va dire,
08:34 je dirais la connaissance de tout ce qu'on a pu accomplir ces 10 dernières années,
08:37 avec toutes nos récompenses, avec ce symbole fort.
08:41 - Marseille, ça représente quoi pour vous ?
08:45 - Marseille, c'est sa luminosité, c'est cette lumière incroyable,
08:48 c'est ses jolies du territoire, c'est ses artisanats,
08:51 c'est ces gens fabuleux qui mettent en avant cette région
08:54 qui pour moi est le jardin de la France.
08:56 Voilà, cette pêche, et puis, voilà, comme on disait,
08:59 cette luminosité, elle est juste fabuleuse, même s'il y a un peu de vent, mais bon...
09:02 - Oui, il y a un peu de vent, mais bon...
09:03 Mais c'est vrai que ce bleu, il est magique.
09:07 Est-ce que ce que vont manger nos athlètes, on le retrouve dans votre restaurant ?
09:10 - Bien sûr.
09:11 Alors moi, j'ai voulu mettre en avant aussi la partie végétale,
09:14 et puis aussi la mer, la mer avec ses merlus,
09:17 ce collin avec ce lait de poisson fumé qu'on va retrouver avec des pois chiches.
09:21 Pois chiches, montaloup de verveine, parce qu'on va éviter un peu le gras.
09:24 Donc voilà, cette gourmandise avec ce sucre naturel de betterave réduit.
09:28 Tout ça, ce sont des techniques qu'on a approfondies,
09:31 mais surtout des techniques de goût et de plaisir.
09:33 Donc on va retrouver notre territoire, évidemment, en avant dans nos assiettes.
09:38 - Un grand merci, Alexandre, d'avoir été avec nous ce matin.
09:43 Votre restaurant, bien sûr, à M, ici à Marseille.
09:48 Et puis j'en profite pour remercier le journal La Provence,
09:51 qui est en partenariat avec nous pour cette délocalisation.
09:55 J'espère que je vous ai mis l'eau à la bouche un peu, Yves ?