Avec Olivier Sanguy, responsable de l’actualité spatiale à la Cité de l’espace à Toulouse
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00:00 Et avant les étoiles, il y a notre bon vieux satellite, la lune des japonais.
00:05 Un japonais en tout cas sera même le premier non-américain à marcher sur la lune.
00:10 C'est la promesse faite par le président américain Joe Biden.
00:14 On en parle avec notre invité Olivier Sanguie. Bonjour à vous !
00:17 Bonjour !
00:18 Bienvenue sur Sud Radio, responsable de l'actualité spatiale à la Cité de l'espace à Toulouse, toujours fidèle au poste.
00:26 Des japonais marcheront sur la lune avant des européens finalement.
00:30 Alors on est partagé entre fascination et déception par chauvinisme Olivier Sanguie ?
00:35 Oui on peut, c'est la réaction immédiate mais il y a un contexte géopolitique et plus général qui l'explique.
00:42 C'est à dire qu'il ne faut pas oublier que, comme vous l'a rappelé, c'est une promesse de Joe Biden.
00:47 Donc c'est la présidence, l'exécutif américain, ce n'est pas la NASA qui a pris la décision.
00:51 On ne va pas faire un schéma géopolitique, on sait qu'il y a des problèmes en Asie, au Pacifique.
00:57 Et là il y a un accord avec le Japon derrière cela.
01:00 Maintenant il ne faut pas oublier que le Japon amène concrètement une pierre angulaire importante du programme Artemis.
01:05 C'est le programme de retour vers et sur la lune dans l'agence spatiale européenne et partenaire.
01:09 A savoir ce rover qui est en fait un habitat mobile et c'est extrêmement ambitieux comme proposition technique.
01:15 Voilà, à quelle période on peut espérer voir quelqu'un reposer le pied sur la lune ?
01:21 Alors ça c'est une excellente question.
01:25 D'ailleurs nous à la Cité de l'Espace on a des expositions sur ce sujet là.
01:29 On montre ce que va être l'habitat lunaire demain et il faut reconnaître que la date, on est prudent.
01:34 Parce qu'au départ ça devait être 2024, maintenant c'est plutôt 2026 pour la mission américaine.
01:39 Mais ce n'est pas garanti, ça n'a pas été dit, qu'un japonais sera dès la première mission de retour sur la lune.
01:45 Et il ne faut pas oublier qu'il y a la Chine qui pourrait bien se poser sur la lune en 2029.
01:50 Bon, est-ce qu'on est retourné sur une course sur l'espace entre cette fois-ci la Chine et les Etats-Unis ?
01:56 Eh bien écoutez, le mot "course" que vous dites, il a été dit par exemple par le patron de la NASA, M. Bill Nelson.
02:03 Il a dit "nous sommes dans une course avec la Chine".
02:05 D'autres acteurs sont moins affirmatifs, ils préfèrent dire qu'il y a une émulation par exemple.
02:10 Mais le mot "course" a été en effet prononcé par certains responsables américains.
02:14 Après il faut dire que même si les relations américano-chinois ne sont pas toujours très bonnes,
02:19 elles sont sans commune mesure avec ce qu'elles étaient avec l'Union soviétique il y a plusieurs décennies
02:24 pendant la conquête de l'espace.
02:26 Il faut bien le dire aussi, qu'est-ce que va nous apporter comme innovation dans la vie de tous les jours
02:31 cette nouvelle course à la Lune ? Parce que la précédente en avait apporté beaucoup.
02:36 En effet, la précédente avait notamment aidé les Etats-Unis à devenir, on va dire, les numéros 1 de l'informatique
02:42 puisque l'informatique a connu une accélération entre autres lors de la première course à la Lune.
02:47 Ce qui va se passer c'est que les technologies qu'on va mettre au point pour aller sur la Lune
02:51 en effet vont venir sur Terre comme toutes les technologies spatiales.
02:54 On va notamment faire beaucoup de progrès peut-être en recyclage de l'eau, ce qui est important.
02:59 C'est déjà le cas dans l'ISS. L'ISS par exemple, il faut savoir que les astronautes boivent leur urine qui a été purifiée.
03:05 - Oui, ça fait envie.
03:06 - Voilà, c'est utilisé sur Terre pour permettre à des populations d'accéder à de l'eau potable par exemple.
03:12 Donc il va y avoir comme ça tout un lot de technologies et c'est aussi, parce que c'est affiché par la NASA,
03:19 c'est la préparation au grand voyage habité sur Mars.
03:23 Mais alors là on est dans des décennies, une logique de plusieurs décennies.
03:26 - Exactement et la Lune n'est jamais qu'une première étape, mais pourtant quelle étape !
03:29 On vous rappellera Olivier Sanguy. On espère aussi voir un européen et surtout un français poser le pied un jour sur la Lune.
03:35 Ce serait quand même formidable.
03:37 Merci beaucoup. Je rappelle que vous êtes responsable de l'actualité spatiale à la Cité de l'Espace à Toulouse.