Saint-Denis : les arrêts de bus supprimés vont faire marcher les habitants jusqu'à 10 minutes
  • l’année dernière
« Vous saviez que cet arrêt de bus va être supprimé ? ». Devant l’arrêt de bus Place Lanne, à quelques mètres de la Basilique de Saint-Denis, Sonia Gomar interpelle les usagers. « On n’est pas obligé de se laisser faire », glisse-t-elle à une dame entre deux âges, assise sur le banc de l’abribus. Ancienne présidente du collectif des « Usagers de la ligne 13 », cette ancienne bibliothécaire est une habituée des combats liés aux mobilités. Son nouveau cheval de bataille : la suppression cet été de six arrêts des lignes de bus RATP 153, 253 et 239, dans l’hypercentre de Saint-Denis. Ils seront déplacés à quelques rues de là pour permettre de piétonnier la zone, « réunifier les places Jean-Jaurès, de l’Hôtel-de-Ville et du Caquet, et créer un plateau végétalisé, sans voirie, sauf desserte des riverains, secours et livreurs », précise Katy Bontinck, la première adjointe du maire Mathieu Hanotin (PS) . « Ça va être épouvantable pour les gens, les parents avec poussettes, les personnes âgées, malades ou fatigués », développe Sonia Gomar. « On a besoin de venir dans le centre pour accéder aux commerces », commente désabusé, Émilie Bulot, une habitante du quartier de La Plaine. « En nous privant d’un accès facilité, on nous isole », estime la jeune maman en évoquant ses difficultés à se déplacer avec sa poussette. Devant l’arrêt faisant face au Carrefour de Saint-Denis, amené lui aussi à être délocalisé, un habitant confie envisager de faire ses courses dans une autre ville, pour éviter de porter ses sacs sur plusieurs centaines de mètres. « Les bus continueront à desservir le centre-ville, à 5 à 8 minutes plus loin que l’arrêt habituel. On sait que c’est un changement mais marcher un petit plus, c’est quelque chose qui est accessible au plus grand nombre », estime Katy Bontinck en rappelant que la ligne 13 ainsi que le tramway passent à proximité. « Je ne peux pas prendre le métro, il n’y a pas d’ascenseur », observe Émilie Bulot, sa poussette à la main. La mise en place de navettes électriques ou l’amélioration du fonctionnement de la ligne bleue (les minibus réservés aux personnes à mobilité réduite) sont également à l’étude.
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