00:06 Il est 7h38, Angléco avec vous François Langley. Bonjour à tous. Il s'est produit hier un véritable coup de tonnerre dans le monde
00:12 délicieux de la crème glacée. C'est vrai. L'annonce de la vente des glaces carte d'or est magnum.
00:16 Deux marques que les français connaissent bien et qui appartiennent au géant de la grande consommation Unilever avec Ben & Jerry et Cornetto.
00:25 Unilever c'est une multinationale britannique. Elle possède de nombreuses marques mais pas seulement dans l'alimentaire, par exemple les savons d'oeuvre
00:32 et les produits de nettoyage domestique Sif. Alors pourquoi se sépare-t-il comme ça brusquement de ces marques renommées ?
00:38 D'abord parce que la croissance des ventes est modeste. Unilever souffre en bourse de la comparaison avec son rival américain Procter & Gamble
00:46 qui a connu des années excellentes. Sur les cinq dernières années l'action Unilever a perdu 9%
00:53 quand celle de Procter & Gamble affiche un plus 59%.
00:56 Calamiteux pour le britannique d'où l'idée de se concentrer sur les activités les plus prometteuses
01:03 en cédant ce business de 8 milliards d'euros annuels quand même.
01:07 - Mais alors vous nous dites que c'est la bourse en fait qui décide de la stratégie au bout du compte ?
01:09 - En partie. Le fait est que ces grands groupes alternent au fil des périodes et au fil des modes les phases d'expansion et de recentrage.
01:18 Quand ça ne va pas fort on se concentre sur un plus petit nombre d'activités pour les développer et redresser la rentabilité.
01:24 C'est souvent à l'occasion d'un changement de patron. C'est d'ailleurs ce qui s'est passé chez Unilever.
01:29 En réalité si l'entreprise se sépare des glaces c'est à cause de la croissance insuffisante
01:35 2,3% l'année dernière. C'est le taux le plus faible de toutes les activités du groupe.
01:40 - Ah oui.
01:40 - Mais aussi à cause de la chaîne du froid qu'il faut entretenir pour stocker et pour transporter ses produits.
01:47 - Pardonnez-moi mais en quoi est-ce un problème ?
01:49 - Émission de carbone.
01:51 Les congélateurs en magasin ça représente 10% de l'empreinte carbone d'Unilever.
01:56 - Non.
01:56 - C'est le Wall Street Journal qui nous apprend ça. Pas terrible pour une entreprise qui veut améliorer ses performances dans ce domaine.
02:01 Sans compter, alors autre raison possible secondaire mais le conflit avec sa filiale Ben & Jerry
02:07 qui a pris fait et cause contre la politique de colonisation d'Israël.
02:11 Ben & Jerry a d'ailleurs appelé il y a quelques jours au cessez le feu dans le conflit.
02:15 Ce qui a provoqué un boycott de la part du centre Simon Vizental
02:19 et un procès entre la maison mère Unilever et la filiale Ben & Jerry.
02:24 - Purissant. Alors c'est peut-être une question de gourmand mais ce qui m'étonne c'est que la croissance du marché des glaces soit faible.
02:28 - Vous savez aux Etats-Unis tout le sucré est en pleine remise en cause.
02:32 À cause notamment de l'essor extraordinaire du médicament amégrissant Osempi qu'on en a parlé ici
02:38 il y a quelques jours. Ce produit inhibe la sensation de faim, il peut même supprimer complètement l'envie de sucre.
02:44 Et il y aurait déjà des conséquences sur le marché des confiseries, sur le marché des desserts en tout cas on les redoute.
02:50 - Et chez nous en Europe ?
02:51 - Très différent. Très différent en France particulièrement avec l'essor des spécialités faites par des PME, souvent régionales,
02:58 avec des produits naturels qui connaissent un vrai succès. Et la France a encore une marge de progression.
03:03 Les français ne mangent que 6 kg de crème glacée par habitant et par an.
03:09 Bon pas le même jour. - C'est pas mal oui.
03:11 - C'est 30% de moins qu'un italien et deux fois moins qu'un estonien ou un belge, les champions d'Europe.
03:18 Vous remarquerez que curieusement c'est au nord de l'Europe qu'on mange le plus de glace.
03:22 Un chiffre faible qui tient sans doute à une particularité bien française, le grand nombre de desserts existants,
03:28 en France, chez nous, qu'on consomme deux fois plus que les autres européens.
