45 personnes ont été arrêtées lors de rassemblements en marge des funérailles d'Alexeï Navalny. Des milliers de personnes étaient rassemblées ce vendredi près de l'église moscovite où se déroulaient les obsèques de l'opposant politique russe afin de lui rendre hommage, malgré le risque d'arrestation
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00:00 On vient d'avoir un chiffre, 45 arrestations lors des hommages aux obsèques de Navalny.
00:06 Oui, effectivement, parce qu'en fait, il y a eu ce grand rassemblement impressionnant en périphérie de Moscou aujourd'hui.
00:16 Mais dans d'autres villes du pays, certaines personnes ont tenté de rendre hommage aussi à Alexei Navalny.
00:21 Comme elles étaient hors de ce sang médiatique, diplomatique, politique moscovite, et qu'elles étaient beaucoup moins nombreuses,
00:30 les consignes n'étaient visiblement pas les mêmes auprès des policiers de la police locale.
00:35 Et donc, presque par réflexe d'ailleurs, certainement, les policiers locaux ont arrêté quelques-uns des partisans de l'opposant.
00:44 Mais de manière générale, pour ces Russes qui sont sortis aujourd'hui, qui ont participé à ces cérémonies,
00:50 il y avait un côté, voilà, c'est la dernière fois, peut-être la dernière fois qu'on est en possibilité de participer à ce genre de choses,
00:56 de montrer notre mécontentement. Et c'est d'ailleurs pour ça que tout s'est vite mélangé.
00:59 Il y avait un mélange d'hommages avec Sénat Navalny, il y avait un mélange de slogans politiques anti-Russine, avec aussi des slogans anti-guerre.
01:07 Et voilà, tout ça, ça montre juste que les Russes, si vous leur donnez un tout petit peu de liberté,
01:13 vont savoir la saisir et l'exploiter pour montrer ce qu'ils ressentent réellement.
01:17 Parce que tout ça, tout ce qu'on a entendu, tout ce que j'ai entendu aujourd'hui, moi, ça fait plusieurs années maintenant que je ne l'entends pas.
01:23 Je sais que ça existe, je sais que les gens le pensent, mais on ne l'entend pas parce qu'il n'y a plus d'occasion de l'entendre.
01:29 Donc, vous êtes en train de nous dire que c'est la plus grande manifestation anti-guerre, finalement, depuis des années, à Moscou ?
01:37 Exactement, mais c'est d'ailleurs un peu le tabou de la journée, c'est-à-dire que personne ne veut qualifier ça de manifestation.
01:42 Et ça arrange même presque les autorités russes qui, en fait, ont géré le mécontentement lié à la mort d'Alexandra Vanni,
01:49 ce qui montrerait d'ailleurs peut-être que ce n'était vraiment pas contrôlé, cette mort par le Kremlin,
01:53 et que Vladimir Poutine n'avait peut-être pas l'intention de tuer Alexandra Vanni, maintenant.
01:58 Et ce mécontentement populaire, disons-le, le gérait.
02:01 Ça a été aujourd'hui une gestion de la colère, d'une colère sociale.
02:05 Et cette gestion, eh bien, elle montre que les autorités russes n'ont pas voulu considérer cette journée comme une manifestation,
02:13 alors qu'elles auraient très bien pu le faire, parce qu'effectivement, j'ai souvenir des manifestations, justement, d'Alexandra Vanni,
02:19 qu'il a organisées à l'époque dans le centre de Moscou, où c'était en 2018-2019, mais surtout l'année 2018,
02:26 qui ressemblaient exactement à ce que j'ai vu aujourd'hui, avec des corridors de policiers qui vous orientent sur les trottoirs,
02:32 et puis qui vous hurlent dessus avec des haut-parleurs qui vous donnent des ordres en permanence,
02:37 qui sont menaçants, le visage cagoulé, qui vous regardent droit dans les yeux pour vous empêcher de crier des slogans,
02:43 et qui finissaient, à l'époque, par vous arrêter, ce qui n'est pas arrivé aujourd'hui.
02:47 Effectivement, c'était totalement le même genre d'ambiance, avec quand même un hommage qui existait réellement.
02:52 Toute la journée, j'avais autour de moi des jeunes, des moins jeunes, qui pleuraient à la simple idée de penser à la mort d'Alexandra Vanni.