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Une stigmatisation de la droite à Sciences Po ? | LE CRAYON
Le Crayon
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06/03/2024
L’avis de Mathias Vicherat, directeur de Sciences Po Paris. Face à lui, 3 étudiants de Sciences Po.
Retrouvez ce débat : https://youtu.be/1J3kM1x50fU
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00:00
– À Sciences Po, il y a quand même une stigmatisation très forte
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de tous les étudiants qui sont plus à droite qu'Emmanuel Macron
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et qui sont considérés, excusez-moi le terme, comme des fachos.
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Je veux dire, il y a des étudiants qui demandent des cours
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après avoir été absent sur les groupes de promo,
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qui ne sont pas engagés en politique et à qui on répond,
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on ne sympathise pas avec l'extrême droite.
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Il y a beaucoup d'étudiants qui disent que personne ne veut faire des exposés avec eux
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parce qu'ils sont considérés comme de droite.
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Moi-même, je me suis déjà fait suivre par Amissa et une de ses collègues
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en amphithéâtre, enfin, pardon, dans le hall,
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avec une pancarte marquée "Fachos" et une flèche sur ma tête.
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– C'était l'Uni.
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– Oui, alors attendez, j'ai un tract de l'Uni, si vous voulez,
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pour regarder, vous allez m'expliquer ce qu'il y a de fachos.
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– Là, je pense que ce qu'on peut se dire, c'est que d'abord l'Uni existe,
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l'Uni est représentative et l'Uni est dans les instances
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et notamment au conseil de l'Institut.
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– La pancarte n'était pas marquée "l'Uni était un facho",
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c'était quand même très intéressant, on va en avoir une à personne.
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– Moi, ce que je veux dire, c'est que d'abord, en plus, on va lancer,
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là, on a fini les travaux, un groupe sur les discriminations
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avec un dispositif sur les discriminations.
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Et les discriminations, en vertu, et vous avez été auditionnés au nom de l'Uni,
00:59
l'Uni a été auditionnée notamment…
01:01
– Oui, oui, mais je vous ai fait très reconnaissance,
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et je sais que l'administration agit.
01:04
– Ce que je veux dire, c'est que moi, je ne souhaite évidemment pas
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qu'il y ait de discrimination au regard des opinions,
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ça c'est absolument anormal.
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Et donc, encore une fois, moi, je ne peux pas maîtriser tout ce qui se passe
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dans la péniche, la péniche étant l'endroit de rassemblement à Sciences Po,
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dans le jardin, ce que les étudiants peuvent se dire les uns les autres,
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moi, je ne suis pas dans une cour d'école.
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En revanche, ce que je veux, c'est faire en sorte qu'il y ait ce cadre
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qui permette d'avoir vraiment toutes les opinions qui puissent s'exprimer.
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Et, pardon, mais l'association Reconquête a été élue représentative,
01:37
l'association Reconquête a existé à Sciences Po,
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quelle meilleure preuve d'un pluralisme ?
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Et puis, par ailleurs, ce plateau-là, aujourd'hui, vous trois,
01:43
vous êtes tous les trois représentatifs de Sciences Po,
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et tous les trois, vous avez des opinions, des parcours,
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des idées différentes, etc.
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Donc, ça montre quand même qu'on peut faire vivre le pluralisme.
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La question, c'est, effectivement, de faire en sorte que le cadre
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et les outils puissent permettre de rendre ce pluralisme plus robuste.
01:59
- Puis, je trouve ça quand même assez culotté,
02:00
si on parle de stigmatisation et de harcèlement,
02:03
et on parle de Reconquête et de l'Uni,
02:05
Reconquête et l'Uni stigmatisent des catégories d'étudiants,
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stigmatisent des couleurs de peau, stigmatisent des religions.
02:13
Donc, oui, bien sûr, oui.
02:14
Oui, oui, donc là, prendre l'exemple du tract de l'Uni,
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enfin, je ne sais pas si tu es venue ici pour régler tes comptes
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sur comment se sont passées les élections syndicales à Sciences Po cette année,
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mais il n'y a pas de stigmatisation des étudiants de droite à Sciences Po,
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il y a juste une conscientisation et un refus d'accepter
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l'intolérance de l'extrême droite et leur discours de haine,
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leur discours raciste, homophobe, islamophobe,
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mais c'est quand même, je trouve ça quand même assez fou
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qu'on en vienne à reprocher aux étudiants
02:49
de refuser les discours d'extrême droite,
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que ce soit à Sciences Po ou dans le cadre universitaire.
02:55
– Comment t'aimerais que ça fonctionne, Elisa ?
02:57
– Moi, je ne veux pas qu'il y ait des discours d'extrême droite
03:00
qui soient présents dans une école où on étudie.
03:03
Il doit y avoir un climat où on se sente accepté,
03:07
peu importe son genre, peu importe son orientation sexuelle,
03:10
sa couleur de peau, sa religion, on doit pouvoir être à l'aise,
03:14
on doit pouvoir étudier dans des conditions d'études…
03:17
– Mais c'est le cas à Sciences Po.
03:18
– C'est le cas à Sciences Po, mais c'est pour ça que, pour moi,
03:22
on ne doit pas accepter l'extrême droite dans nos lieux d'études,
03:25
parce que c'est contraire à des bonnes conditions d'études pour toutes et tous.
03:30
– Je ne te parle pas d'accepter ou non des propos politiques,
03:32
je te parle d'une intolérance à Sciences Po qui…
03:35
– Envers l'extrême droite ?
03:36
– Non, envers tous les étudiants qui refusent l'opinion majoritaire bien pensante,
03:43
notamment, j'ai des témoignages en tête de personnes sur le campus de Menton
03:47
qui disent qu'on ne peut pas assumer à Sciences Po pour qui on vote sereinement
03:50
si on ne vote pas tout ce qui est, comme j'ai dit, au plus à droite, Emmanuel Macron.
03:56
– Qu'est-ce que tu en penses d'un oeil extérieur à ces questions politiques,
03:59
puisque c'est moins ton créneau, Benjamin ?
04:01
Qu'est-ce que toi tu en penses ?
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– Moi, de base, je viens d'école de commerce,
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où les gens s'en fichent de la politique, très clairement.
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– Ils sont plutôt d'extrême gauche en école de commerce ?
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– Non, en école de commerce, très clairement, on est majoritairement soit à politique,
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soit un peu plus à droite, éventuellement,
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parce qu'on part tous en banque d'affaires, en conseil en stratégie, etc.
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Bon, l'orientation est assez évidente,
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mais moi, quand je suis arrivé à Sciences Po, c'est vrai que j'ai ressenti surtout
04:26
dans une école de commerce, que c'est vrai qu'il y avait un climat assez à gauche
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et que j'avais du mal parfois à assumer peut-être des positions de droite.
04:33
Moi, je ne m'intéresse pas plus que ça à la politique politicienne,
04:37
j'intéresse beaucoup à l'histoire de la politique, ces implications au quotidien,
04:41
mais c'est vrai que je ne fais pas de la politique pure.
04:43
Mais c'est vrai qu'à Sciences Po, ce que j'ai senti, effectivement,
04:45
c'est que je suis assez d'accord avec toi dans le sens où
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tu ne peux pas totalement assumer tes opinions
04:53
si elles ne sont pas conformes à un espèce de mouvement sociétal de Sciences Po,
04:57
en gros, très clairement, une gauche assez prononcée.
05:00
Mais je veux dire, moi, par exemple, dans mon cas personnel,
05:03
je suis à Sciences Po pour venir finir mes études,
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pour venir prendre beaucoup de sciences humaines, finir mon diplôme.
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Et pour quelqu'un qui n'est pas forcément politisé à votre échelle,
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par exemple, à votre point,
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c'est vrai qu'on peut sentir que je suis assez pesant.
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-Mais moi, je pense qu'il y a aussi des miroirs grossissants et des impressions,
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parce que moi, je ne peux pas être sur la logique de dire
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qu'on va être derrière chaque étudiant en disant "il ne faut pas faire ci,
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il ne faut pas faire ça", ce n'est pas mon rôle.
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Mais franchement, quand on voit le nombre d'initiatives,
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la représentativité, la présence, notamment, de l'Uni dans les instances,
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les invités, etc., moi, je ne peux pas dire,
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on ne peut pas laisser dire que la droite n'a pas voix de cité à Sciences Po.
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Que y ait un poids majoritaire des étudiants qui sont à gauche,
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c'est un fait statistique.
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Que y ait, dans ce moment-là, j'ai été étudiant comme vous,
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et j'avais des batailles aussi idéologiques avec certains de l'Uni
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qui étaient mes potes, mais avec lesquels je me battais sur le plan des idées.
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Mais ça restait mes potes par ailleurs.
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Moi, je considérais qu'on pouvait dissocier
06:01
des combats qui étaient de nature politique, syndicale, etc.,
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et puis une amitié, parce qu'on se retrouvait sur autre chose.
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- Est-ce que vous trouvez que ça a changé, notre génération ?
06:08
- Oui, je pense que ça a un peu changé.
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Moi, franchement, j'ai toujours considéré qu'y compris,
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alors, pardon, je vais vous parler un tout petit peu de moi,
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trois secondes, mais que dans les amitiés,
06:16
on est dans des amitiés souvent qui nous complètent.
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C'est-à-dire que moi, les amitiés qui reproduisent exactement
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ce que l'on est ou ce que l'on pense, etc.,
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ça peut être très bien, ça peut être réconfortant,
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mais ce n'est pas forcément ce qui fait le plus avancé.
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- Et puis, c'est pas suffisant. - Et c'est sans doute pas suffisant.
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Et c'est pour ça que moi, dans ma trajectoire, notamment politique,
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j'ai été très investi à Gaulle, j'ai monté à TAC, à Sciences Po,
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j'étais à l'UNEF, j'ai travaillé avec Jean-Luc Mélenchon,
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après, j'étais à la Ville de Paris, etc.
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Mais j'ai toujours eu, tout en m'opposant politiquement,
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des amis, c'est pas mon ami de droite,
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mais vraiment des amis de droite, en grand nombre.
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Et je considérais que les discussions, etc.,
06:49
étaient nourries et étaient vraiment intéressantes.
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Je comprends le climat général des deux côtés.
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D'ailleurs, je respecte vos deux positions,
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parce que je pense qu'elles participent de logique de perception,
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donc de participe d'une réalité.
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Une réalité qui est pas la même, perçue,
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mais qu'à partir du moment où vous le ressentez, ça existe.
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Et ce que je souhaite, moi, c'est pas vous dire,
07:07
avec un coup de baguette magique,
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"Tout le monde va s'aimer, tout va bien aller",
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c'est que je veux juste poser un cadre qui permette d'être juste,
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et un cadre qui permette à une forme d'éthique du débat de se retrouver.
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Parce qu'en fait, ça a été très bien dit,
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Sciences Po est aussi à l'image, en réalité, de manière plus forte,
07:23
parce qu'on est plus engagé à Sciences Po,
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on est plus passionné sur ces sujets,
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mais à l'image de la société et de la jeunesse.
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Et en fait, Sciences Po n'est pas à l'écart de la société,
07:31
c'est juste plus fort, parce que les étudiants et les étudiantes de Sciences Po
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sont, d'une certaine manière, j'allais dire, plus au fait,
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parce que c'est des problématiques qu'ils traitent, y compris dans leurs études,
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et donc, d'une certaine manière, avec une véhémence peut-être plus forte qu'ailleurs.
07:46
Mais c'est un problème qui concerne toute la société,
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et je crois que retrouver cette éthique du débat,
07:51
retrouver cette possibilité du dialogue...
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On avait un programme que vous n'avez pas connu,
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mais qui était formidable, de Bruno Latour, qui s'appelait "Forecast",
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et qui était sur comment on gère les controverses,
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et comment la controverse peut être même source de connaissances,
08:01
et comment avancer.
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- Qui s'appelle "Cartographie des controverses".
08:04
- Exactement. "Cartographie des controverses".
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Moi, j'aimerais retrouver, avec l'école de journalisme, avec d'autres,
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la possibilité, y compris dans les cours, de montrer, de proposer
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que Sciences Po fasse un peu figure, encore une fois, d'avant-garde
08:15
sur l'éthique du débat, parce qu'on a besoin de ça.
08:17
Honnêtement, on est dans une société, moi, je suis effaré,
08:20
quand j'allume la télévision, quand je vois les débats politiques,
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du niveau de haine, ou l'autre, on ne conteste pas simplement son idée,
08:28
on conteste ce qu'il est, on essentialise l'opposition à l'autre,
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c'est pas possible, on peut pas être comme ça.
08:33
Et moi, je ne souhaite pas que Sciences Po accompagne cette dérive,
08:36
au contraire, je souhaite qu'on se saisisse de cette situation,
08:38
de l'intelligence de nos étudiants et de nos étudiantes,
08:40
qui est extraordinaire, qui est plurielle,
08:42
qui est avec une diversité sociale, géographique, internationale, etc.,
08:48
et qu'on se saisisse de ça, une espèce d'écosystème
08:50
de comment on essaie de faire en sorte qu'il y ait du débat possible.
08:54
Pour moi, c'est indispensable, parce que la société va très mal.
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