Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews
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00:00:00 Bonjour à vous et bienvenue à tous pour Midi News.
00:00:05 Voici le programme.
00:00:06 Ce qui s'est passé depuis 24h48 est assez inédit.
00:00:10 Suite aux propos du président français, quasiment tous les pays occidentaux, tous
00:00:14 nos alliés ont désavoué la France dans des termes extrêmement clairs.
00:00:19 Alors comment expliquer de tels propos sans préparation, sans concertation et puis quelles
00:00:24 conséquences et surtout qu'en pensent les Français ?
00:00:27 Nous allons vous dévoiler dans quelques instants notre sondage exclusif sur ce point.
00:00:32 Et puis on analysera aussi le débat interne avec les propos de Gabriel Attal s'interrogeant
00:00:37 sur les troupes de Poutine en France à travers la présence de Marine Le Pen et du Rassemblement
00:00:44 National.
00:00:45 On écoutera cette vive passe d'armes.
00:00:47 À cinq mois des Jeux Olympiques et Paralympiques, un employé de la mairie de Paris s'est fait
00:00:52 dérober son ordinateur et des clés USB qui contenaient les plans de sécurisation de
00:00:59 la ville.
00:01:00 On évoquera les questions de sécurité, toutes ces questions-là avec la policière et syndicaliste
00:01:04 Linda Kabab à partir de 13h.
00:01:06 Et puis je vous présenterai bien sûr tous nos invités dans quelques instants.
00:01:09 Mais tout d'abord, le journal.
00:01:11 Bonjour à vous, cher Michael, ravi de vous retrouver.
00:01:13 Merci Sonia.
00:01:14 Bonjour à vous, bonjour à tous.
00:01:15 Les poids lourds de la politique au salon de l'agriculture.
00:01:19 Aujourd'hui, c'est au tour de Marine Le Pen, Laurent Wauquiez et Fabien Roussel de se
00:01:22 rendre à la rencontre des agriculteurs.
00:01:25 Écoutez justement le secrétaire national du Parti communiste tout à l'heure qui échangeait
00:01:29 avec les syndicats agricoles.
00:01:31 Sur cette question des prix rémunérateurs, des prix qui vous permettent de vivre, de
00:01:36 dégager un bénéfice, un salaire et qui vous permettent de vivre.
00:01:39 C'est la proposition qu'on défend depuis la première fois que tu as déposé ce texte
00:01:42 de loi.
00:01:43 2009.
00:01:44 2009, 2013, 2015.
00:01:45 A chaque fois, on a défendu ça à l'Assemblée Nationale.
00:01:49 Et enfin, ça arrive dans le débat de faire en sorte que vous, quand l'industrie agroalimentaire,
00:01:57 les grandes surfaces vous achètent, qu'on puisse vous acheter à un prix vous permettant
00:02:00 de tirer un salaire.
00:02:01 Dans le reste de l'actualité, des plans de sécurisation des JO ont été volés à
00:02:07 un employé de la mairie de Paris.
00:02:09 L'homme qui se trouvait à bord d'un train s'est fait subtiliser son ordinateur ainsi
00:02:13 que des clés USB.
00:02:14 Une enquête a été ouverte suite à son dépôt de plainte.
00:02:17 Le procès du meurtre d'Eric Masson.
00:02:20 Hier, la famille du brigadier a été entendue.
00:02:23 Son père est notamment revenu sur les aveux d'Ilyas Akoudad qui a reconnu avoir tiré
00:02:28 sur son fils.
00:02:29 Bonjour Noémie Schultz.
00:02:30 Vous suivez ce procès pour CNews.
00:02:32 Noémie, la matinée était justement consacrée à l'interrogatoire du principal accusé.
00:02:37 Oui, minute par minute, presque seconde par seconde, tant les choses sont allées vite
00:02:42 ce soir de mai 2021.
00:02:44 Le président tente de retracer le fil des événements.
00:02:47 Ilyas Akoudad explique que ce jour-là, il est sorti de chez lui avec une arme car il
00:02:51 avait des différends avec des individus du centre-ville d'Avignon.
00:02:55 Il répète qu'il ne savait pas qu'Eric Masson et son collègue étaient policiers.
00:02:59 Si j'avais vu un brassard, jamais je ne me serais arrêtée, j'aurais pris la fuite.
00:03:03 Moi, je ne vais pas au contact des policiers, je fais tout pour ne pas attirer leur attention.
00:03:07 Alors pourquoi les aborde-t-il ? Demande ensuite le président.
00:03:10 Pour moi, c'était des dealers, je voulais l'intimider, je voulais qu'ils partent.
00:03:15 L'interrogatoire, souvent laborieux, se déroule dans une salle d'audience comble, remplie
00:03:19 de policiers, collègues, amis de la victime, qui parfois ne cachent pas leur agacement
00:03:23 face à ces réponses, ou le regard aussi des proches d'Eric Masson.
00:03:27 L'embarras, la gêne de l'accusé, son criant, surtout quand le président lui demande de
00:03:31 décrire avec précision les secondes qui précèdent les tirs mortels à l'encontre
00:03:36 du policier.
00:03:37 Que lui avez-vous dit ? Je ne souhaite pas le redire, j'ai voulu faire mon beau, repenser
00:03:41 à tout ça.
00:03:42 Je suis en colère contre moi-même.
00:03:43 C'est important qu'on le sache, insiste le magistrat, ce sont des secondes cruciales,
00:03:48 parce que c'est là que se joue la vie d'un homme.
00:03:50 Merci beaucoup Noémie Chou, le centre direct du Palais de Justice d'Avignon.
00:03:55 Et puis pour Jean-Luc Mélenchon, l'envoi de troupes en Ukraine serait une erreur du
00:04:01 président.
00:04:02 Il parle même de dérapage incontrôlé.
00:04:04 Le leader de la France insoumise réagissait aux déclarations d'Emmanuel Macron lundi
00:04:07 soir.
00:04:08 Je vous propose de l'écouter.
00:04:09 Je suis, comme la plupart des observateurs bien informés, consterné.
00:04:13 Ah bah oui, la politique étrangère de la France est faite de dérapages incontrôlés,
00:04:19 d'annonces sans tasque, comme ouvrir le parapluie nucléaire sur toute l'Europe.
00:04:23 Alors restant sur cette annonce-là, pourquoi un dérapage ?
00:04:26 Mais monsieur Jeindre, sérieusement, vous me demandez pourquoi c'est un dérapage ?
00:04:31 Je pense que vous allez me répondre sérieusement.
00:04:32 Oui, bien sûr, ça ferait de nous des belligérants.
00:04:35 Et voilà, Sonia, ce qu'il fallait retenir de l'actualité sur CNews à midi.
00:04:41 A tout à l'heure.
00:04:42 A tout à l'heure, cher Michael.
00:04:43 On va évidemment évoquer ce que dit Jean-Luc Mélenchon.
00:04:47 Et je le disais, ce qui s'est passé en 24-48 heures est assez inédit.
00:04:52 Et nous allons vous révéler dans quelques instants un sondage sur ce que vous pensez.
00:04:57 Un échantillon de Français, évidemment, interviewé sur la question.
00:04:59 Et vous, que pensez-vous de l'éventuel ? C'est une hypothèse.
00:05:03 Envoi de troupes au sol en Ukraine.
00:05:04 Mais tout d'abord, nos invités.
00:05:05 Je suis entourée, bien entourée, évidemment, d'un chroniqueur politique, Olivier D'Artigolle,
00:05:10 est avec nous.
00:05:11 Bonjour, Sonia.
00:05:12 Bonjour à vous, cher Olivier.
00:05:13 Magistrat, honoraire, Philippe Bilger nous accompagne.
00:05:15 Bonjour.
00:05:16 Bonjour à les journalistes.
00:05:17 Ça nous fait la mitié d'être là.
00:05:18 Gabriel Cluzel, merci.
00:05:19 Bonjour à vous.
00:05:20 Il est professeur d'histoire et géographie.
00:05:23 Kevin Bossuet nous apprend.
00:05:24 Bonjour, Sonia.
00:05:25 Bienvenue et bonjour à vous.
00:05:27 En quelques heures, imaginez donc, tous les pays occidentaux, tous nos alliés ont nous
00:05:31 avoué.
00:05:32 La France en des termes extrêmement clairs.
00:05:34 Il n'y a aucune ambiguïté de leur part.
00:05:35 En tous les cas, nous parlons d'un sujet majeur, de Berlin à Madrid en passant par
00:05:40 Rome, sans oublier l'Alliance Atlantique.
00:05:41 C'est non, non à l'envoi de troupes au sol.
00:05:44 Et sur la scène politique intérieure, vous allez voir que toutes les oppositions s'interrogent
00:05:48 pour le moins, si ce n'est comme Jean-Luc Mélenchon désavoue le président.
00:05:52 Et qu'en pensent les Français ? Regardez, c'est un sondage que nous venons d'obtenir.
00:05:56 Sondage CSA pour CNews Europe 1.
00:05:59 La question est claire.
00:06:00 On va la voir s'afficher à l'écran.
00:06:03 Que pensez-vous ? Faut-il envoyer des troupes militaires françaises en Ukraine ?
00:06:08 Eh bien, écoutez, c'est sans ambiguïté.
00:06:11 76% de ceux qui y ont été interviewés se prononcent clairement pour nous.
00:06:15 23% quand même.
00:06:16 Oui, donc on interrogera aussi ce pourcentage.
00:06:20 Mais enfin, Gabriel Kruzels, il faut se rendre compte, les Français qui se sont réveillés
00:06:24 hier avec la déclaration du président français se disent mais qu'est-ce qu'on est en train
00:06:28 de vivre et quel est le risque ?
00:06:29 C'est vrai que ça a été vécu comme presque une déclaration de guerre.
00:06:35 Il faut quand même oser dire les mots.
00:06:36 La question que se sont posées les Français ordinaires, c'est est-ce que nous voulons
00:06:42 que nos enfants aillent se faire tuer en Ukraine ?
00:06:45 Parce que parler d'envoyer des troupes, même si depuis il y a eu quelques rétro-pédalages,
00:06:50 il ne fallait pas comprendre ceci, il fallait interpréter cela.
00:06:53 Eh bien, c'est ce que cela veut dire tout simplement.
00:06:56 Et là, évidemment, les Français ne sont pas du tout prêts à cela.
00:07:02 Ils ont le souvenir aussi, ils en ont déjà perdu.
00:07:04 C'est très concret.
00:07:05 Moi, je crois que la guerre, on en parle avec beaucoup de légèreté autour des plateaux
00:07:08 de télévision, mais il faut surtout en avoir une vision extrêmement concrète.
00:07:12 Et on a vu un engagement militaire comme au Mali, eh bien, il y a des morts, il y a des
00:07:17 cercueils qui reviennent.
00:07:18 Et face à l'Ukraine, ça peut être beaucoup de cercueils.
00:07:23 Donc, c'est vrai que face à la Russie, avec l'Ukraine, ça peut être beaucoup de cercueils.
00:07:28 Donc, évidemment, la réaction des Français est très forte et on le voit dans ce sondage.
00:07:34 Moi, ce qui m'a surtout perturbée, c'est que finalement, vous savez, le cardinal de
00:07:38 Rey disait "nul ne sort de l'ambiguïté avec assez d'épans".
00:07:40 Cela n'a pas servi l'Ukraine parce que finalement, cela a montré quoi ? Cela a montré à la
00:07:45 Russie que les Européens n'étaient pas prêts à aller se battre.
00:07:48 Et cela, ce n'était pas une bonne idée.
00:07:51 Et finalement, cela a rassuré Poutine au lieu de lui faire peur.
00:07:54 Ce qui frappe, c'est l'inconstance en réalité.
00:07:57 Moi, j'aimerais que vous nous expliquiez l'insoutenable légèreté.
00:08:00 C'est-à-dire, est-ce que c'est le même Emmanuel Macron, Philippe Bilger, qui affirmait
00:08:03 il y a deux ans qu'il ne fallait pas humilier la Russie et qu'il fallait discuter avec Poutine.
00:08:07 Ce même Emmanuel Macron était donc le premier défenseur d'une stratégie de la retenue
00:08:12 à l'égard de la Russie et c'est aujourd'hui le premier promoteur de la guerre.
00:08:15 Sonia, je crois qu'on ne comprend rien à Emmanuel Macron et sans surestimer ma propre
00:08:22 lucidité, quand on ne comprend pas qu'il est gouverné uniquement par le désir d'une
00:08:29 solitude provocatrice.
00:08:31 Pendant quelques secondes, il veut être seul à proposer même des choses dont il devine
00:08:37 probablement qu'elles vont être démenties par le commun de ses alliés.
00:08:42 Deuxième élément, Gabriel vous l'avez rappelé, il faut bien voir qu'il a dit cela en répondant
00:08:50 à une question et apparemment depuis hier, on cherche à minimiser la portée de ce qu'il
00:08:56 a affirmé.
00:08:57 Et le dernier élément, Sonia, si vous le permettez, c'est le fait que peut-être, pour
00:09:03 le créditer de quelque chose de positif, a-t-il voulu instiller dans l'esprit public français
00:09:10 l'importance de lutter contre la Russie et de ne pas perdre en réalité un combat qui
00:09:18 est pour l'instant mal barré ?
00:09:20 Mais quand vous avez, j'allais dire, le monde occidental, puisqu'on va le résumer ainsi,
00:09:25 qui vous désavoue, est-ce que au minimum vous essayez d'expliciter les choses ? Moi
00:09:30 ce qui m'intéressait ce matin, je vais vous faire réagir, sur les ministres, quels qu'ils
00:09:34 soient d'ailleurs, de quel que soit le portefeuille, comment eux ils ont compris les choses ? Parce
00:09:38 que c'est nous qui avons tous mal compris.
00:09:40 Écoutons notamment le ministre Christophe Béchu ce matin.
00:09:43 Tous les chefs d'État et de gouvernement se sont retrouvés pour réaffirmer un soutien
00:09:48 à l'Ukraine.
00:09:49 Et dans ce contexte, le président de la République a rappelé le chemin qu'on avait parcouru.
00:09:53 En disant, il y a deux ans, vous aviez dans tous les sénacles, y compris parmi une partie
00:09:58 des dirigeants européens, des gens qui disaient "on est d'accord pour envoyer des sacs de
00:10:01 couchage et des gilets par balles, mais pas d'armes".
00:10:04 Il y a un an, on avait un débat sur le fait de savoir s'il fallait faire en sorte de donner
00:10:09 des blindés, des missiles pour permettre aux Ukrainiens de se défendre.
00:10:13 Et en rappelant ce qu'avaient été les étapes et en mesurant la nécessité de maintenir
00:10:17 un soutien à l'Ukraine, le président de la République, dans cette continuité, il
00:10:21 n'a pas annoncé un calendrier de déploiement.
00:10:23 Il a dit "on ne peut rien exclure".
00:10:25 Le président de la République n'a pas dit qu'il voulait envoyer des troupes belligérantes.
00:10:28 Quand il dit qu'on ne peut pas exclure les troupes au sol, il parle aussi bien d'instructeurs,
00:10:32 de gens capables d'aller conduire et accompagner.
00:10:34 Donc on avait mal compris.
00:10:35 Je dis que la phrase est suffisamment large pour, dans le cadre d'une ambiguïté stratégique
00:10:40 qui fait partie des armes dont nous avons besoin vis-à-vis des Russes, bien insister
00:10:44 sur le fait que notre soutien aux Ukrainiens, il est potentiellement sans limite.
00:10:49 Que ces choses-là sont joliment dites.
00:10:55 Monsieur Séjourné, après la déclaration présidentielle, a dit dès le lendemain qu'il
00:11:00 s'agissait de démineurs.
00:11:01 Aujourd'hui, l'opération des minages est au sein de l'exécutif.
00:11:05 Quel plaid comme conditionnalité !
00:11:07 Le président a fait l'unanimité.
00:11:10 L'unanimité contre lui.
00:11:12 C'est-à-dire l'isolement aujourd'hui du chef de l'État sur le terrain européen,
00:11:19 international, sur une question aussi grave, frappée d'autant de dangerosité.
00:11:24 Et quelque chose, moi je le dis, je ne suis pas un soutien fervent, mais pour la France,
00:11:30 c'est terrible comme séquence.
00:11:31 Elle est terrible.
00:11:32 On rappelle souvent, mais écoutez, ce sont aussi des dossiers tellement compliqués et
00:11:37 graves.
00:11:38 On rappelle ce qu'avait dit Emmanuel Macron en déplacement en Israël, sur la fameuse
00:11:40 force et la coalition anti-régional et international contre le Hamas.
00:11:45 Il avait dit les deux dimensions, il n'y avait strictement aucun début de commencement
00:11:48 de discussion avec des partenaires.
00:11:50 Et de même de concertation et de préparation, j'allais dire avec les militaires, avec aussi,
00:11:56 il ne faut pas l'oublier, on a quand même un président du Sénat et une présidente
00:11:59 de l'Assemblée nationale.
00:12:00 Moi je me demande, mais j'ai déjà la réponse, s'ils ont été avertis d'une telle sortie
00:12:05 du président.
00:12:06 On a quand même un Parlement dans notre pays.
00:12:08 Tout ça était quand même assez sidérant, quelle que soit la couleur politique du président.
00:12:12 Le ministre de la Culture n'est pas au courant quand il annonce les prix planchers.
00:12:15 Donc il y a quelque chose, psychologiquement je suis assez d'accord avec Philippe Bilger.
00:12:20 Est-ce que la nature, le psyché présidentiel conduit la France aujourd'hui sur des sujets
00:12:26 qu'il faut maîtriser et sur lesquels un homme, ça s'empêche dans des moments où
00:12:30 les questions sont lourdes et sérieuses.
00:12:32 Olivier, et en plus quand ils nous disent des instructeurs ou des agents, mais ils sont
00:12:36 déjà sur place à Limboverd.
00:12:38 D'ailleurs il l'a dit en précisant "de façon officielle", ça veut dire que de façon
00:12:42 officielle il y en a déjà.
00:12:44 Et puis moi je crois qu'Emmanuel Macron connaît trop le verbe et manie trop bien
00:12:48 la langue pour ne pas savoir que quand on dit "on envoie des troupes", c'est des
00:12:51 troupes, avec tout ce que cela comporte d'imaginaire collectif.
00:12:55 Je ne peux pas croire que le président de la République mette en avant un tel sujet
00:13:01 pour faire oublier autre chose.
00:13:03 Ah si, moi je le crois Sonia.
00:13:05 Je pense qu'on est dans la petite politique politicienne.
00:13:08 Il y a eu la séquence du salon de l'agriculture qui était complètement désastreuse avec
00:13:12 les soulèvements de la terre et je pense qu'il a utilisé ce sujet pour cliver, pour
00:13:17 incarner le camp du bien avec d'un côté finalement les résistants face à la Russie
00:13:22 et de l'autre les fameux collabos qui ne soutiendraient pas pleinement l'Ukraine.
00:13:27 Et je trouve qu'il joue un jeu extrêmement dangereux parce que, comme vous l'avez dit,
00:13:32 Poutine qu'est-ce qu'il voit ? Une France foncièrement divisée avec toutes les forces
00:13:37 d'opposition qui ne sont pas derrière le président de la République, qui sont contre
00:13:42 lui.
00:13:43 Et une Europe également divisée.
00:13:44 Quand vous prenez des pays comme la Pologne ou comme la Suède qui ont vraiment peur
00:13:47 de la Russie, c'est-à-dire que ces deux pays ont déjugé ce qu'a dit Emmanuel Macron.
00:13:53 Je trouve ça extrêmement grave.
00:13:55 Et dernier point aussi, les Français ont l'impression finalement d'être dépossédés
00:13:58 de la construction européenne.
00:14:00 Par exemple, sur l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne, personne n'a été
00:14:04 consulté.
00:14:05 Les peuples n'ont pas été consultés.
00:14:07 Donc on a l'impression finalement que sur des questions essentielles, le peuple français
00:14:11 n'a pas son mot à dire et ça participe à la crise démocratique qui est de plus
00:14:16 en plus abyssale dans notre pays.
00:14:17 C'est vrai qu'on a l'impression de fuite en avant.
00:14:19 En plus, la diplomatie, c'est de l'horlogerie fine, c'est de la dentellerie.
00:14:23 C'est très très fin et nuance.
00:14:25 Malgré la gravité du sujet, on a parfois l'impression que chez lui, il y a une désinvolture
00:14:31 impérieuse.
00:14:32 C'est joli en tous les cas comme exemple.
00:14:37 Non mais il lance quelque chose et puis après on verra quoi.
00:14:44 Et il est très étonné d'avoir des réactions négatives.
00:14:48 Mais vous avez raison.
00:14:50 Hier, Philippe, il fallait voir la fin de non recevoir des chancelleries qui tombaient
00:14:54 les unes après les autres.
00:14:55 L'Allemagne, Olaf Scholz, Berlin, je l'ai dit, Madrid, Rome, l'Alliance atlantique,
00:15:02 Joe Biden.
00:15:03 On me dit, oui, mais Joe Biden, ce que me dit la majorité, il a des contraintes internes
00:15:08 une élection, nous aussi, une élection européenne.
00:15:10 D'ailleurs, on va voir à Londres de ça ce qu'a dit Gabriel Attal dans l'hémicycle.
00:15:14 Mais tout d'abord, écoutez la porte-parole du gouvernement qui vient de réagir à notre
00:15:18 sondage et à ce que pensent les Français.
00:15:20 On l'écoute, Priska Téveneau.
00:15:23 Je pense que par rapport à ce qui a été dit lors de la conférence de presse tenue
00:15:27 par Emmanuel Macron suite à cette conférence sur l'invasion russe lundi, il a été très
00:15:34 clair.
00:15:35 Il n'y avait pas consensus sur ce point précis.
00:15:37 Et donc, j'entends parfaitement votre sondage et je vous rappelle un autre sondage qui avait
00:15:43 été fait peut-être par votre groupe ou un autre d'ailleurs, qui était que majoritairement,
00:15:50 plus de 70 %, je ne me souviens plus, mais je pense que vous retrouverez les chiffres,
00:15:54 mais le fait que nous devons continuer à nous mobiliser pour la souveraineté du peuple
00:15:59 ukrainien.
00:16:00 Alors, on a quelques secondes pour essayer de comprendre ce qui a été dit.
00:16:05 C'est le temps de rappel des titres avec vous, Michael.
00:16:08 On prépare nos réponses après.
00:16:09 A vous.
00:16:10 Merci.
00:16:11 Les poids lourds de la politique au salon de l'agriculture.
00:16:13 Aujourd'hui, c'est au tour de Marine Le Pen, Fabien Roussel et Laurent Wauquiez de se
00:16:16 rendre à la rencontre des agriculteurs.
00:16:18 Ils ont été accueillis, vous le voyez, dans le calme.
00:16:20 Des plans de sécurisation des Jeux olympiques ont été volés à un employé de la mairie
00:16:26 de Paris.
00:16:27 L'homme qui se trouvait à bord d'un train s'est fait subtiliser son ordinateur portable
00:16:30 ainsi que des clés USB.
00:16:31 Une enquête a été ouverte suite à son dépôt de plainte.
00:16:33 Et puis, après plusieurs jours d'attente, l'annonce des obsèques d'Alexei Navalny.
00:16:37 Son équipe précise que les funérailles se tiendront vendredi après-midi à Moscou.
00:16:42 Un événement qui pourrait mobiliser de nombreux partisans de l'ancien opposant numéro un
00:16:46 à Vladimir Poutine.
00:16:47 Bien, nous parlons, on continue d'évoquer ces sujets graves quand même qui engagent
00:16:53 notre responsabilité et plus la vie d'homme, femme, évidemment.
00:16:57 Il est légitime aussi que les oppositions, toutes les oppositions, s'interrogent sur
00:17:02 les propos du président et leurs conséquences.
00:17:04 Mais pour le Premier ministre, Marine Le Pen n'est pas du tout au clair sur ses liens
00:17:08 avec la Russie et beaucoup plus.
00:17:10 Parce que là, peut-être quand même une frontière a-t-elle été franchie, une ligne rouge,
00:17:17 si c'est le cas, écoutez cette passe d'armes hier à l'Assemblée.
00:17:20 En affirmant que l'envoi de troupes au sol n'était pas exclu, Emmanuel Macron a franchi
00:17:25 une étape supplémentaire vers la co-belligérance, faisant planer un risque existentiel sur 70
00:17:31 millions de Français et plus particulièrement sur nos forces armées déjà déployées
00:17:36 à l'est de l'Europe.
00:17:37 Si vous aviez été élu en 2022, Madame Le Pen, on ne serait pas en train de fournir
00:17:41 des armes aux Ukrainiens pour se défendre, on serait en train de fournir des armes à
00:17:44 la Russie pour écraser les Ukrainiens.
00:17:46 C'est ça la réalité, c'était dans votre programme.
00:17:48 Madame la Présidente Le Pen, vous m'interrogez sur une hypothèse de soldats français ou
00:17:58 européens sur le sol ukrainien.
00:17:59 Mais je vais vous le dire Madame Le Pen, quand on lit les enquêtes qui sont réalisées,
00:18:04 encore celles du Washington Post le 30 décembre dernier, il y a lieu de se demander si les
00:18:07 troupes de Vladimir Poutine ne sont pas déjà dans notre pays.
00:18:10 Je parle de vous et de vos troupes Madame Le Pen.
00:18:13 Parfois tout ce qui est excessif est assombrissant.
00:18:16 C'est ça, c'est exactement.
00:18:17 C'est un élérant.
00:18:18 C'est un élérant, voilà.
00:18:19 Mais en fait, je vous pose la question directement, c'est ce que dit Gabriel Attal.
00:18:23 Est-ce que le parti de Marine Le Pen est collaborationniste avec la Russie ?
00:18:27 Je pense, à l'instar de Kevin Bossuet, qu'on est en train de construire un décor.
00:18:32 Ce n'est plus la réduction ad hitlerum, c'est la réduction ad putinum.
00:18:35 Et on construit un décor.
00:18:37 Et donc, il y a les méchants collabos qui sont alliés à Vladimir Poutine et les gentils
00:18:43 du parti Renaissance, d'Emmanuel Macron, qui eux sont un peu les Américains qui s'appeleraient
00:18:48 à intervenir pour sauver l'Ukraine, si je résume.
00:18:52 C'est vrai que c'est très cynique d'imaginer qu'on se sert d'une cause internationale
00:18:56 grave pour servir la politique intérieure.
00:18:58 Mais qu'imaginer d'autre ? Qu'imaginer d'autre ? Parce que même Éric Ciotti, qui
00:19:02 n'est pourtant pas le grand turiféraire de Marine Le Pen, a dit « bon là, quand même,
00:19:08 c'est quand même très exagéré, c'est tellement excessif que vous l'asservez ».
00:19:11 Je ne sais plus exactement quels sont ses mots.
00:19:13 Donc c'est vrai qu'il n'y a pas d'autre explication que celle-là.
00:19:18 Et puis, il faut quand même reconnaître à cet épisode une réussite, c'est qu'on
00:19:21 ne parle plus des agriculteurs.
00:19:22 Exit les agriculteurs.
00:19:24 Emmanuel Macron a réglé son problème avec les agriculteurs.
00:19:26 L'image du Premier ministre se macronise sur ce terrain de la riposte au Rassemblement
00:19:33 national, c'est peut-être un peu dommage parce qu'il avait réussi au tout début
00:19:37 à avoir sa propre personnalité, sa propre communication.
00:19:40 C'est le premier point.
00:19:41 Second point, je pense que la démesure de la réponse du Premier ministre rend presque
00:19:46 Marine Le Pen, pour le coup, très mesurée.
00:19:49 Et donc, ça ne cesse de nourrir un processus qui, d'après moi, fait le jeu électoral
00:19:57 de Marine Le Pen pour le 9 juin.
00:19:59 Pour autant, on peut aussi aborder ce sujet tranquillement en disant que oui, le RN a
00:20:04 été un parti pro-russe.
00:20:06 C'est factuel par des déclarations passées, par des relations effectives et que le même
00:20:12 parti a dénoncé l'intervention russe en Ukraine.
00:20:16 Je pense qu'on peut dire les deux.
00:20:17 Quasiment tous.
00:20:18 Oui, l'unanimité, l'ensemble des ventailles politiques.
00:20:21 Mais on peut dire les deux parce que c'est une réalité.
00:20:24 Est-ce que c'était un tropisme pro-russe parce que la politique de la France était
00:20:28 aussi, peu ou prou, dirigée…
00:20:31 Je ne vais pas avoir un propos hypocrite.
00:20:37 Un tropisme pro-russe, mais des liens effectifs avec le régime de Poutine.
00:20:42 Vous savez, je suis d'accord, mais les historiens font attention à une chose, c'est l'anachronisme.
00:20:50 De ne pas juger des choses passées en fonction des lunettes du présent.
00:20:55 Je sais, mais certains reprochent à Marine Le Pen des prises de position alors qu'il
00:21:00 n'y avait pas de guerre en Ukraine.
00:21:01 Et je trouve ça profondément injuste.
00:21:04 En outre, moi j'ai regardé un petit peu les déclarations de Jordan Bardella il y
00:21:08 a un an, il a été très clair sur le sujet.
00:21:11 Il a dit "on a fait preuve de naïveté vis-à-vis des intentions et des ambitions
00:21:16 de Vladimir Poutine et en tant que patriote, je le cite, on ne peut pas être…
00:21:20 Et Kevin, vous vous rappelez la réponse de Marine Le Pen ?
00:21:23 En tant que patriote, on ne peut pas être insensible au fait qu'un État souverain
00:21:28 a été violé.
00:21:29 Et il avait dit à l'époque qu'une ligne rouge avait été franchie.
00:21:32 Enfin, il y a une dernière chose sur le prêt russe.
00:21:35 Il faut s'interroger quand même sur une chose.
00:21:39 Comment un parti aussi puissant que le Rassemblement National n'arrive pas à contracter dans
00:21:43 une démocratie un prêt et qu'il soit obligé d'aller en Russie ?
00:21:47 Donc on peut critiquer le Rassemblement National sur plein de choses.
00:21:49 Il y a des choses qui ne vont pas dans ce parti, mais il faut être juste et quand on
00:21:53 est dans le débat public et dans le débat politique, il faut faire preuve d'honnêteté.
00:21:56 Moi, ce qui m'inquiète, c'est ce qu'a dit Gabriel Kluzel.
00:21:58 Vous avez raison, on peut interroger.
00:22:00 D'ailleurs, ça a été largement fait.
00:22:02 C'était Emmanuel Macron lors du fameux débat qui lui avait dit « moi, mon banquier
00:22:05 n'est pas russe ». Mais la question c'est est-ce qu'aujourd'hui et au sein de l'hémicycle
00:22:11 Philippe Légère, on peut ne pas être sur la même ligne que l'exécutif et ne pas
00:22:16 être traité, si je puis dire, de pro-russe ? Est-ce que c'est encore possible dans
00:22:20 ce pays ?
00:22:21 Absolument.
00:22:22 Par ailleurs, j'ai une direction qui souvent m'est reprochée pour Gabriel Attal.
00:22:28 Là, il est clair que pour la première fois, il transgresse une qualité d'urbanité
00:22:37 républicaine en ayant une réponse, mon Dieu, qui le banalise.
00:22:41 Ça vous surprend à l'approche des Européennes ?
00:22:43 Ah tout de même, Sonia.
00:22:45 J'espérais qu'il tiendrait le cap d'une forme de dignité plus longtemps que cela.
00:22:52 Il est crevé.
00:22:53 Deuxième élément, il faut bien voir qu'à partir du moment où Marine Le Pen a réussi
00:23:06 sa normalisation en évacuant tous les délires historiques du père, eh bien il ne reste
00:23:12 plus grand-chose à lui reprocher, comme vous l'avez dit très bien, et le caractère
00:23:18 théoriquement prorusse que vous avez très bien dénoncé, Kévin, est un argument qui
00:23:24 peut apparaître fiable pour le macronisme.
00:23:27 Quand il vous arrive d'attaquer quelqu'un, ce qui est très rare puisque vous êtes un
00:23:29 homme tellement aimable…
00:23:30 Il peut le faire mais on ne s'en rend pas compte.
00:23:32 Oui, mais alors quand il le fait, il vise juste.
00:23:35 À la fin de l'envoi, il touche.
00:23:37 Est-ce qu'il a touché Gabriel Attal ? Parce que Marine Le Pen, écoutez comment elle
00:23:41 répond.
00:23:42 Calmement, elle a le beau rôle si je puis dire et elle a tout à fait raison de répondre,
00:23:48 même de manière modérée, écoutons-la.
00:23:49 Je le dis très clairement, dans une démocratie mature, le Premier ministre ne peut pas systématiquement
00:23:58 répondre par un injure à la première force d'opposition.
00:24:01 Je crois que ma question était légitime, qu'elle était exprimée de manière extrêmement
00:24:08 modérée, raisonnable.
00:24:10 Il y a une consigne, semble-t-il, qui a été donnée aujourd'hui à la Macronie dans
00:24:16 son ensemble d'insulter, de mentir, de diffuser des fake news.
00:24:22 Et ça ne grandit pas notre pays, notamment au regard de nos partenaires.
00:24:31 C'est elle qui serait le luxe de qualifier de complotiste ?
00:24:35 Oui, bien sûr, c'est un tapis rouge pour elle.
00:24:37 J'aimerais répondre à Kévin sur un point.
00:24:38 C'est que ceux qui suivent Poutine, ceux qui l'ont fait avec l'agression de l'Ukraine
00:24:42 s'est inscrit dès sa première élection dans son discours.
00:24:45 Et dans son projet politique sur la Grande Russie et un projet impérialiste.
00:24:49 Pour résumer, quand Jordan Mardela a dit "nous avons fait preuve de naïveté", j'ai
00:24:54 souvenir de la réponse de Marine Le Pen, qu'il avait un peu retoqué en disant "non,
00:24:57 non, nous n'avons eu aucune naïveté".
00:24:58 Donc il y a quelque chose là à creuser sur la relation de Marine Le Pen au projet politique
00:25:05 de Vladimir Poutine.
00:25:06 Je veux simplement dire que j'ai vraiment noté que l'axe russe sera celui de l'attaque
00:25:14 mais aussi de la défense de ce gouvernement.
00:25:16 Moi ce matin, je suis allée au salon de l'agriculture, j'ai croisé Agnès Pannier-Runacher, je l'ai
00:25:19 interrogée, je lui ai dit "c'est important de défendre les agriculteurs français".
00:25:21 Elle me dit "oui, c'est très important de défendre notre souveraineté face au marché
00:25:25 agricole et énergétique déréglé par les Russes".
00:25:30 Donc c'est vraiment, les Russes aujourd'hui sont l'alpha et l'oméga de tous nos malheurs.
00:25:35 Je pense que ce sera le discours, le fil rouge de tout le gouvernement les semaines à venir.
00:25:40 Et on attend le débat de la France.
00:25:42 Oui, si c'est à ce niveau-là.
00:25:44 Bon, écoutez, on va suivre dans quelques instants aussi la déambulation sur le terme
00:25:49 aujourd'hui de Marine Le Pen au salon de l'acteur sur la forme et sur le fond.
00:25:52 Elle m'a étonnée là, avec ce qui vient d'être dit sur les prix planchers.
00:25:56 Le RN est-il pour ou contre les prix planchers ? Moi je me souviens qu'ils ont souvent dit
00:26:01 que c'était une trappe à pauvreté.
00:26:03 Le RN a voté la PPL des Insoumis, la plus récente sur les prix planchers.
00:26:08 C'est pas ce qui est dit.
00:26:09 Bon, on va vérifier tout ça.
00:26:10 A tout de suite.
00:26:11 A tout de suite, on se retrouve.
00:26:12 La visite au salon de l'agriculture se poursuit.
00:26:20 Tous les responsables politiques y passaient pas que les responsables politiques, c'est
00:26:24 surtout évidemment nous tous les Français.
00:26:26 Vous y étiez d'ailleurs.
00:26:27 Oui, j'y étais ce matin.
00:26:28 C'était très sympathique.
00:26:29 Très bien accueilli.
00:26:30 Quel accueil avez-vous eu ? C'est la question.
00:26:31 Les gens sont tous charmants et me disent tous.
00:26:35 Alors ils me disent de me dire bonjour à Sonia, à Kevin, à tout le monde.
00:26:40 Je vais être obligée de vous embrasser.
00:26:42 Toto et Lolo.
00:26:43 On va faire des soirées de suite.
00:26:44 On va faire un dessus de radio.
00:26:45 On va passer au stade Libérine Atlantique, c'est un de pas quittaux.
00:26:49 Moi, j'y suis allé dimanche et je crois que je suis l'auteur de la photo de Sarah
00:26:54 Salman.
00:26:55 Ah, c'est vous ? Oui, c'est moi.
00:26:56 Il faut vous féliciter ? Elle était très contente de la photo et moi aussi.
00:27:00 Plus d'un million 4x.
00:27:01 On l'avait montré.
00:27:02 Tout d'abord, les titres avec vous, cher Mickaël, et on reprend notre débat après.
00:27:07 Une famine généralisée menace la population gazaouie.
00:27:11 L'ONU et la communauté internationale s'inquiètent qu'aucun camion ne soit entré dans l'enclave
00:27:15 palestinienne depuis le 23 février.
00:27:17 Une situation particulièrement préoccupante dans le nord du territoire.
00:27:20 L'État vient en aide aux pêcheurs du golfe de Gascogne à sortir la tête de l'eau bloquée
00:27:25 à quai pendant un mois à cause des dauphins.
00:27:28 Une plateforme a été lancée pour les soutenir, annonce de Christophe Béchut ce matin sur
00:27:32 CNews et Europe 1.
00:27:33 Et puis Marine Le Pen en visite au Salon de l'agriculture depuis ce matin.
00:27:36 La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale se dit pour un prix garanti.
00:27:42 Une façon de clarifier sa position après le volte-face de Jordane Bardella lundi sur
00:27:46 la question des prix planchers.
00:27:47 Justement, je vous remercie Mickaël.
00:27:50 On va en parler d'abord sur la forme parce qu'on a vu Marine Le Pen, on va la voir sur
00:27:53 nos images arpentées des allées du Salon, dans une ambiance conviviale.
00:28:00 D'ailleurs de manière générale, les oppositions sont très bien reçues et reconnaissons aussi
00:28:07 que quand vous êtes au pouvoir, ce n'est pas la même…
00:28:10 Quoique, ah non, je dis, non, non, Jacques Chirac est vert, toujours, la star du Salon.
00:28:17 Appétit pentagruérique, concours de levée de coude, gagné à plate couture.
00:28:22 C'est un peu injuste d'ailleurs pour être tout à fait franc parce qu'il passait pour
00:28:25 très enraciné comme avait pu l'être aussi Giscard.
00:28:29 La Corrèze !
00:28:30 Mais la Corrèze, voilà exactement, il l'était enraciné.
00:28:34 Mais la construction de l'Europe qu'aujourd'hui fustige le nombre d'agriculteurs, il en
00:28:39 est quand même à l'origine, il en est d'ailleurs artisan.
00:28:41 Il faut quand même reconnaître à Emmanuel Macron qu'il n'est pas le seul ouvrier
00:28:45 de la situation actuelle.
00:28:47 Mais Jacques Chirac était très fort.
00:28:49 Moi, ce qui m'a frappée pour revenir ce matin sur le Salon de l'agriculture, c'est
00:28:52 que Marine Le Pen était très entourée, elle est très connue aussi.
00:28:56 Alors qu'il y a des ministres d'Emmanuel Macron qui passent complètement inaperçus,
00:29:02 qu'il n'y a même pas d'hostilité, mais ils ne sont pas connus.
00:29:04 Il y avait Yael Brown-Pivet, les gens étaient autour de moi, ils me disaient "ce n'est
00:29:07 pas quelqu'un qu'on voit" alors je faisais un peu le guide touristique, vous voyez.
00:29:11 "Ce n'est pas quelqu'un qu'on voit à la télé".
00:29:12 Je lui dis "si, si, c'est le président de l'Assemblée nationale".
00:29:15 Donc cette méconnaissance de ceux qui nous dirigent m'a vraiment frappée.
00:29:19 Et dont le ministre de l'agriculture au nu.
00:29:22 Moi je suis allé au Salon, il était là dimanche après-midi, même le ministre de
00:29:28 l'agriculture n'était pas prévisité.
00:29:30 Bon alors ce n'est pas du tout contre les ministres, d'abord il change beaucoup,
00:29:34 beaucoup de points.
00:29:35 Il y a un turnover, je n'aime pas ce mot, mais qui est incroyable.
00:29:37 Certains ne sont pas en politique depuis très longtemps, je ne parle pas de M.
00:29:41 Feneau.
00:29:42 Donc bon voilà.
00:29:43 C'est vrai que quand, mais moi je me souviens, il n'y a pas si longtemps, on a fait tellement
00:29:47 de Salons de l'agriculture.
00:29:49 Un Bruno Le Maire, quand il était ministre de l'agriculture, était très bien reçu
00:29:54 également.
00:29:55 Et la séquence de Normandie qui s'est passée correctement, notamment avec Alshamika.
00:30:01 Il est ingénieur agricole, donc ils lui reconnaissent aussi une proximité.
00:30:04 Bon allez, on vient à notre sujet.
00:30:05 Une séquence importante, pourquoi ? Le prix plancher qui a été proposé par, enfin c'est
00:30:10 un engagement d'Emmanuel Macron.
00:30:12 Prix plancher, alors il est européen, pour garantir le revenu des agriculteurs.
00:30:17 Je vous rappelle quand même, puisqu'on parle de M. Feneau, qu'il y a quelques semaines
00:30:20 sur notre antenne, il avait dit que c'était de la démagogie de la part de la France insoumise.
00:30:25 Et il nous a expliqué au grand rendez-vous que ce n'était pas du tout la même chose
00:30:27 que ce que faisait la France insoumise.
00:30:29 Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai toujours pas compris la différence.
00:30:31 Mais ce n'est pas grave, j'ai du retard, je vais essayer de m'y mettre.
00:30:34 Écoutons maintenant, c'est important, Marine Le Pen.
00:30:36 Il y a eu une sorte de pas de deux, pas très bien perçu.
00:30:40 C'est-à-dire Jordan Bardella a dit qu'il était opposé au prix plancher, puis qu'il
00:30:43 était pour.
00:30:44 Marine Le Pen a apporté une mise au point.
00:30:46 Sur des volumes précis, s'ils n'arrivent pas à se mettre d'accord, alors l'État
00:30:56 intervient comme arbitre.
00:30:58 Évidemment, ce n'était pas le prix garanti d'avant où on a vu des surplus, etc.
00:31:06 Parce qu'à partir du moment où on fait un prix garanti sans volume, on se retrouve
00:31:12 souvent avec un risque de surplus.
00:31:14 Mais bien sûr, je suis parfaitement d'accord avec vous.
00:31:17 C'est le système aux États-Unis qui fonctionne sur des filières précises, sur d'autres
00:31:22 un peu moins.
00:31:23 Les acteurs, en amont, en aval, se mettent d'accord pour que le prix rémunérateur
00:31:31 qui permet le salaire paysan, qui prend donc en compte les coûts de production, fasse
00:31:36 qu'un prix est fixé dans la filière pour que tout le monde se retrouve.
00:31:39 C'est le partage de la valeur ajoutée.
00:31:40 Et s'il n'y a pas d'accord, l'État arrive et dit "nous décidons que c'est ça, pour
00:31:47 cinq ans".
00:31:48 Moi, je pense que c'est une question, il y a eu de nombreuses.
00:31:53 Par exemple, un député André Chassaigne qui a déposé une PPL, une proposition de
00:31:57 loi sur les prix planchers dès 2005.
00:32:00 Dans les niches parlementaires, ces questions reviennent beaucoup.
00:32:03 C'est la question du revenu paysan.
00:32:05 Et on peut quand même affirmer, dans la crise agricole, que cette question du revenu paysan,
00:32:12 de pouvoir tout simplement vivre son travail, est essentielle.
00:32:15 Je suis d'accord.
00:32:16 Mais là, en réalité, c'est prix plancher, soit au niveau national ou européen.
00:32:20 Mais toutes ces questions ne se voient qu'à l'aune, véritablement, du marché européen.
00:32:28 Et ce qui m'a frappée, c'est qu'Emmanuel Macron, dans ce fameux format restreint d'échange
00:32:33 avec les agriculteurs, ce qu'il a pu faire avec les organisations syndicales, c'est
00:32:37 qu'il est revenu sur l'Europe, qui ont eux-mêmes contribué à construire ce que vous disiez.
00:32:41 Paul Gabriel, sur le Green Deal, il dit, le président reconnaît, et on lui donne raison,
00:32:47 que c'est une forme de décroissance.
00:32:50 C'est d'ailleurs écrit noir sur blanc.
00:32:52 Mais qui l'a mis en avant, si ce n'est l'eurodéputé M. Pascal Campin ?
00:32:56 Il la reproche au Rassemblement national.
00:32:59 Le problème, c'est qu'Emmanuel Macron passe pour un homme à sincérité successive,
00:33:03 si j'ose dire.
00:33:04 Parce qu'on peut dire la même chose du nucléaire.
00:33:06 Aujourd'hui, il déplore la fin du nucléaire.
00:33:09 Il se réjouit qu'on ait une forte, une souveraineté énergétique grâce au nucléaire.
00:33:16 Mais qui l'a démantelée ? Qui s'en est réjoui ? Il n'y a pas si longtemps, Fessenheim, etc.
00:33:20 Je ne vais pas revenir sur tous ces débats que nous avons eus.
00:33:22 Et bien, sur le plan agricole, c'est tout à fait pareil.
00:33:26 Pour les agriculteurs, c'est Dr Jekyll et Mr Hyde.
00:33:29 Et il se dit, c'est Dr Jekyll dans France et Mr Hyde à Bruxelles.
00:33:33 Mais qui est le vrai visage ? C'est Janus qui est le vrai visage de nos dirigeants.
00:33:38 C'est comme ça qu'on nourrit le populisme.
00:33:40 C'est comme ça qu'on nourrit une forme d'incrédulité qui fait que les gens n'ont même plus envie de voter, d'ailleurs, parfois.
00:33:47 Parce qu'ils se disent, on nous roule dans la farine, quoi qu'il arrive.
00:33:50 Donc, cette affaire du Green Deal, il faut voir aussi qu'il y a une infiltration.
00:33:55 Il y a des réseaux. Ce n'est pas du complotisme de dire ça, parce que des gens s'en vont.
00:33:59 Vous savez, le réseau Lelière, ce fameux réseau de fonctionnaires écolo
00:34:02 qui dit qu'il faut investir la fonction publique pour faire avancer nos idées.
00:34:07 Dans un excellent livre, pardonnez-moi, de Bernard Acquoyer, ancien président de l'Assemblée nationale
00:34:10 et qui est maintenant un expert de ces sujets négligents, il explique tout ce que vous dites.
00:34:14 Une toile d'araignée.
00:34:15 C'est ce qui est très fort et qui fait qu'aujourd'hui, Emmanuel Macron a l'air de se contredire
00:34:20 à chaque fois qu'il dit quelque chose en faveur des agriculteurs, parce qu'il y a tous passifs.
00:34:24 La FNSEA est un lobbyiste puissant, puisqu'il co-gère la PAC depuis des années.
00:34:30 Mais attendez, vous avez raison.
00:34:31 Mais quels sont les deux conseillers qui sont responsables de l'invitation des soulèvements de la terre ?
00:34:35 Ce sont deux conseillers proches de M. Panfront et Nicolas Hilo qui sont au sommet de l'État.
00:34:39 Et après, Emmanuel Macron a dit que tout ce qui se passe à l'Élysée, il en est responsable.
00:34:44 Mais Gabriel, votre propos est très pertinent.
00:34:47 Je suis frappé de voir à quel point on fait en permanence un sort ou en même temps,
00:34:53 mais il ne la parle en même temps.
00:34:55 Ce serait un signe d'intelligence politique de dire parfois tout et son contraire et de choisir,
00:35:01 mais il a des sincérités successives, ce qui est beaucoup plus dangereux.
00:35:05 Moi, je trouve que ce qu'il y a de pervers chez Emmanuel Macron, c'est qu'il essaye...
00:35:09 De pervers, pas politiquement.
00:35:11 Oui, oui.
00:35:12 On est dans le débat politique.
00:35:14 Tout à fait.
00:35:15 Chez Emmanuel Macron, c'est qu'il essaye d'enrober son européisme et son libre-échangisme, entre guillemets,
00:35:21 de l'écologie, alors que ça n'a strictement aucun sens.
00:35:24 Regardez ce qu'ils sont en train de faire en Europe.
00:35:27 Ils nous racontent qu'il faut importer des produits qui viennent d'ailleurs,
00:35:32 des produits qui respectent beaucoup moins les normes environnementales que celles de nos agriculteurs.
00:35:40 Emmanuel Macron vous dirait, c'est moi qui bloque en ce moment le Mercosur.
00:35:43 Oui, mais là aussi, c'était en même temps, puisqu'il y a encore quelques mois,
00:35:47 il nous disait, enfin quelques années, que le Mercosur était quelque chose d'important,
00:35:51 qu'il ne fallait pas aller contre, quand vous prenez les députés macronistes
00:35:54 qui ont voté par exemple le traité de libre-échange vis-à-vis de la Nouvelle-Zélande ou encore du Chili,
00:35:59 c'est exactement la même optique.
00:36:00 Allons plus loin.
00:36:01 Est-ce que vous pensez véritablement qu'on peut dire aucun accord de libre-échange ?
00:36:05 Non, on ne peut pas dire aucun accord de libre-échange,
00:36:08 mais moi j'en ai marre de l'instrumentalisation que fait Emmanuel Macron, notamment de nos agriculteurs,
00:36:13 parce qu'en mettant en avant l'écologie contre le monde agricole, c'est ce qu'il fait,
00:36:18 on participe à l'agribashing, alors que nos agriculteurs sont les premiers écolos.
00:36:22 La France possède en effet un patrimoine paysager incroyable,
00:36:26 et ce sont nos agriculteurs qui en prennent soin.
00:36:29 Et c'est ça que je n'aime pas, les agriculteurs ont l'impression d'être des cibles
00:36:33 d'une politique européiste qui les dépasse.
00:36:36 Et c'est ça le problème, et c'est pour ça qu'il y a une fracture telle
00:36:39 entre Emmanuel Macron et le monde agricole.
00:36:42 On va voir dans quelques instants, puisque vous parlez de cette dichotomie
00:36:46 entre paysans, agriculteurs, pêcheurs aussi, et écologistes,
00:36:50 mais je dirais écologistes porteurs de l'écologisme,
00:36:53 ce sont souvent des écolos radicaux, vous verrez la réponse du ministre de la Transition.
00:36:59 Il la connaît mon ami Olivier Dardigolle, qui m'a envoyé un petit message ce matin,
00:37:05 on y aura sur le fond, mais il est vrai.
00:37:08 Par exemple, le Green Deal, là c'est très sérieux,
00:37:12 j'ai suivi ce dossier, mais ça m'intéressait de voir comment ça se passe au niveau européen.
00:37:15 Il a été véritablement porté, défendu par M. Canfin,
00:37:18 je n'ai aucune acrimonie par rapport à M. Canfin,
00:37:21 il est eurodéputé, renue donc de la majorité,
00:37:25 et il assume une forme de décroissance.
00:37:27 Alors comment le même président de la République peut dire
00:37:30 "Maintenant le Green Deal c'est le grand méchant loup", je caricature un peu.
00:37:34 Comment peut-on, nos téléspectateurs et nous tous citoyens, comprendre cela ?
00:37:37 Mais pardon, Sonia, Kevin parlait de perversion politique,
00:37:43 je ne voudrais pas traiter le président de schizophrène,
00:37:47 mais sur le plan politique, bien évidemment,
00:37:52 j'ai l'impression qu'il est écartelé, mais délibérément,
00:37:57 entre ce qu'il concède à la France et ce qu'il doit donner à l'Europe.
00:38:02 Est-ce que ce n'est pas une présidence bavarde qui donne ça ?
00:38:06 Je me demande si à force de parler, on ne dit pas "ça peut arriver",
00:38:09 tout est son contraire.
00:38:11 Forcément, et surtout que je crois que le président, parfois,
00:38:15 est emporté par la force des mots.
00:38:19 C'est-à-dire que c'est un homme qui n'a pas peur, en réalité.
00:38:23 Il adore les provocations, il aime surprendre,
00:38:27 et donc parfois, je pense qu'il ne maîtrise pas toujours les mots,
00:38:32 il est étonné parfois qu'il dépasse sa pensée.
00:38:35 Quand il dit sur la Confédération rurale,
00:38:39 et qu'il assimile la coordination rurale à un vote rassemblement national,
00:38:45 je ne sais pas s'ils sont de le cœur et l'air intolerable,
00:38:48 mais pour avoir fait beaucoup de salons et les connaître,
00:38:50 il y a une vraie diversité aussi.
00:38:52 Ce n'est pas parce que vous accueillez de manière positive Marine Le Pen
00:38:56 que vous glissez un bulletin, et quand bien même.
00:38:59 C'est ce qu'il a lui-même depuis des dizaines d'années,
00:39:02 il n'y a que la FNSEA qui est l'interlocuteur privilégié.
00:39:05 Il a été adoubé, et de ce fait, il a un peu ficelé quand même.
00:39:09 C'est bien ce que le nombre d'agriculteurs reproche à la FNSEA,
00:39:12 qui d'ailleurs a couru derrière.
00:39:13 La coordination rurale étant l'objet d'une scission de la FNSEA en 1991
00:39:17 sur la négociation d'une PAC.
00:39:18 Exactement.
00:39:19 La coordination rurale par son indépendance peut inquiéter,
00:39:23 et donc Emmanuel Macron, selon la technique éprouvée,
00:39:26 va chercher à la diaboliser.
00:39:29 Vous dites que la coordination rurale, c'est le Rassemblement national,
00:39:33 vous l'avez immédiatement flinguée, pour parler vulgairement.
00:39:36 La technique, c'est celle-ci.
00:39:37 Ce qui est insupportable chez Emmanuel Macron, c'est sa délégitimation
00:39:41 dès que quelqu'un émet une critique.
00:39:43 Il est sans arrêt en train de vouloir mettre les gens dans des cases,
00:39:47 et comme vous l'avez dit Gabriel, de les diaboliser.
00:39:51 Les agriculteurs, il y en a des formidables,
00:39:54 et il y a une image qui m'a quand même égratigné dans l'esprit dimanche dernier,
00:40:01 c'est ces CRS contre les agriculteurs.
00:40:03 J'ai trouvé ça incroyable.
00:40:05 C'est-à-dire que les agriculteurs sont des gens civilisés,
00:40:07 des gens éduqués, des gens responsables,
00:40:10 et on a mis en phase 2 des CRS qui n'avaient d'ailleurs pas envie d'être là.
00:40:14 Je pense que ça participe à la grippe agitive, et c'est dommage.
00:40:16 Cette même France face à face a fait mal au cœur,
00:40:17 maintenant on peut dire de manière républicaine quand même,
00:40:20 qu'un président empêché, entravé complètement…
00:40:23 Et ça ce n'était pas normal, je suis d'accord.
00:40:25 Mais c'est un fait face à face entre les travailleurs de la terre et les travailleurs de la terre.
00:40:29 Nous parlions de Prisca Téfnou tout à l'heure, qui porte parole du gouvernement.
00:40:32 Moi j'ai été assez heurtée qu'elle puisse dire, des agriculteurs,
00:40:36 oui, crier "nous sommes chez nous",
00:40:38 mais ça rappelle le cri du Front National,
00:40:42 même elle a dû dire le mot Front National, puis le mot Rassemblement National.
00:40:44 Mais pardon, si les agriculteurs n'ont pas le droit de dire qu'ils sont chez eux,
00:40:47 au salon de l'agriculture, moi je ne sais pas où ils sont chez eux.
00:40:50 C'est vrai que ça c'est quelque chose d'assez choquant,
00:40:53 j'ai trouvé ça très maladroit de sa part.
00:40:56 Moi je les ai vus chanter la Marseillaise, ces agriculteurs, sur un certain nombre de vidéos,
00:40:59 il me semble qu'Emmanuel Macron aurait pu relever ça et dire
00:41:02 "je suis heureux de les voir si attachés à la France,
00:41:05 ils ont souvent leur tracteur pavoisé du drapeau français, ça m'a beaucoup frappé aussi".
00:41:09 Parce que sinon on a vraiment l'impression que c'est deux mondes,
00:41:12 un monde, vous savez c'est le journaliste anglais Goodhart qui disait ça,
00:41:15 un monde les "somewhere" et un monde les "anywhere",
00:41:17 ceux qui sont de quelque part et ceux qui sont de nulle part.
00:41:19 Et là on a l'impression que le salon de l'agriculture est le lieu de l'affrontement de ces deux mondes.
00:41:23 La question posée à Priska Deveno lui a permis de sortir cette ânerie.
00:41:28 Oui, voilà.
00:41:29 Les titres avec vous, Amikel.
00:41:32 6 départements en vigilance orange, toujours pour des crues importantes,
00:41:36 notamment dans le nord du pays où les habitants sont à bout.
00:41:39 Certains vivent les pieds dans l'eau depuis novembre dernier.
00:41:42 Nous ne sommes pas encore au printemps et pourtant les allergies dues aux pollens sont déjà de retour.
00:41:46 Au total, 36 départements sont en alerte rouge.
00:41:49 Le sud et le grand est du pays sont particulièrement touchés.
00:41:52 Et puis le printemps qui s'impatiente donc et pas uniquement dans notre pays.
00:41:56 Une vague de chaleur balaie actuellement les Etats-Unis et le Canada.
00:42:00 33 degrés ont été enregistrés à Dallas, 15 degrés à Montréal.
00:42:03 Des températures hors normes pour une fin février.
00:42:06 Eh bien ça intéresse le ministre de la Transition écologique et de la cohésion des territoires.
00:42:13 Je vous plante un peu le décor, parce que imaginez un instant quand même.
00:42:16 C'est le ministre de l'écologie, avec souvent des écologistes, des écolo-radicaux à gérer.
00:42:21 Mais c'est aussi le ministre qui doit veiller aux intérêts par exemple des pêcheurs.
00:42:24 Et vous savez que ça fait un mois que nos pêcheurs dans le golfe de Gascogne sont interdits de pêche.
00:42:29 Pourquoi ? Pour éviter la pêche accidentelle, les accidents avec les dauphins.
00:42:34 Les pêcheurs disent "mais c'est pas du tout de notre faute".
00:42:36 Faites le décompte là de la mortalité des dauphins, essayez de voir pourquoi ils sont morts.
00:42:39 C'est pas pendant ce mois où nous n'avons pas pêché.
00:42:42 Vous allez voir que les chiffres sont les mêmes.
00:42:44 Mais moi j'ai posé la question au ministre, je dis "est-ce que vous êtes le ministre de l'écologie d'abord,
00:42:49 ou le ministre aussi de ces ONG écolo qui ont saisi le Conseil d'État pour empêcher les pêcheurs de pêcher,
00:42:56 ou est-ce que vous êtes le ministre des pêcheurs ? On écoute sa réponse.
00:42:58 On doit être capable de regarder en même temps ce qu'est la réalité d'une perte de revenus et la survie d'espèces.
00:43:07 Vous êtes le ministre des pêcheurs ou des ONG environnementales qui ont empêché les pêcheurs de pêcher ?
00:43:11 Je suis le ministre, si j'ose dire, de la planète.
00:43:15 Penser que l'objectif des pêcheurs est de vider la mer des poissons ou des espèces, c'est mentir aux gens.
00:43:20 Donc ils sont les premiers à être concernés par ces sujets.
00:43:24 Mais il y a des cas dans lesquels les politiques que nous conduisons,
00:43:27 elles doivent aider au maintien des équilibres écologiques à cause de la mauvaise qualité de nos stations d'épuration.
00:43:32 On a la contamination du littoral qui entraîne la fermeture pour les huîtres.
00:43:36 On voit le lien qu'il y a entre préserver une planète, préserver un pays dans lequel on fait attention à l'environnement
00:43:42 et les conséquences pour le revenu de ceux qui vivent du vivant.
00:43:45 C'est exactement la même chose. Il faut qu'on arrive à trouver un équilibre.
00:43:48 La nature continue à nous fournir des solutions pour lesquelles on n'a pas inventé au niveau humain des alternatives.
00:43:56 On a effacé un petit trait non pas d'humour.
00:43:59 Oui, parce que quand il dit le ministre de la planète, vous le dites, c'est ambitieux.
00:44:02 La manière dont il a annoncé avec un peu de grandiloquence, avec une ou deux secondes pour travailler son effet, avait en effet un effet comique.
00:44:12 On a un président du monde et un ministre de la planète. C'est pas moi.
00:44:15 Et on n'est pas content parfois.
00:44:18 C'est un vrai sujet. C'est vrai que ça peut faire rire.
00:44:23 Mais sur le fond, c'est une manière de fonctionner qui est inquiétante.
00:44:28 Les Français attendent des dirigeants qui défendent les Français.
00:44:32 Ils ont été élus pour défendre les Français, pas pour défendre la planète.
00:44:34 Et Emmanuel Macron n'a pas été élu pour être le président du monde entier.
00:44:37 Il y a une vraie forme d'inquiétude.
00:44:41 C'est une réflexion aussi qui distingue deux styles d'écologie.
00:44:45 C'est celle qui est au service d'une espèce de déesse Gaïa dans laquelle l'homme n'aurait plus d'importance.
00:44:51 Et puis ceux qui pensent que l'écologie, c'est l'environnement.
00:44:54 Et donc l'environnement c'est fait pour nous.
00:44:58 Et c'est la même chose en Europe.
00:45:00 Vous avez quand même une commission européenne qui essaye d'effacer les frontières,
00:45:02 qui essaye d'effacer les identités, qui essaye d'effacer les nations.
00:45:06 Et forcément, les peuples se rebellent.
00:45:08 Attendez, il faut se rebeller dans les urnes.
00:45:10 Évidemment, on va continuer à en parler.
00:45:13 Restez avec nous. Nous allons recevoir la policière Linda Kebab.
00:45:17 Il y a quand même des faits de société qui nous interpellent.
00:45:22 Il y a ce qu'a dit hier Alain Bauer qui a beaucoup été relevé sur une explosion des homicides.
00:45:28 Cette homicidité aujourd'hui.
00:45:30 Il y a quand même quelque chose que je ne savais pas.
00:45:32 Est-ce que vous saviez que pour les viols, les victimes, le décompte et le recensement des victimes
00:45:38 n'étaient faits que sur une tranche d'âge de 18 à 74 ans ?
00:45:42 Au-delà, on n'est pas considéré comme violente.
00:45:44 On n'est pas considéré. Ah oui, d'accord.
00:45:46 On n'est plus une femme.
00:45:48 Or malheureusement, tragiquement, on a eu des faits dernièrement.
00:45:52 Restez avec nous sur ces sujets. Linda Kebab, vous tous à venir.
00:45:55 Merci d'être avec nous. La seconde partie de Midi News.
00:46:04 On va évoquer ce qu'a dit sur notre antenne Alain Bauer
00:46:07 qui a fait beaucoup réagir le criminologue
00:46:09 qui a dénoncé un retrait orchestré de l'État et la nature ayant horreur du vide.
00:46:14 La place grandissant de la violence, l'hyper-violence.
00:46:17 Il parle aussi d'une année 2023 avec un record d'homicides,
00:46:20 avec ce terme, l'homicidité.
00:46:22 On va l'analyser notamment avec la policière et syndicaliste Linda Kebab.
00:46:26 Merci d'être là et bonjour à vous.
00:46:28 Bonjour.
00:46:29 A tout de suite, Linda Kebab, avec nos invités.
00:46:31 Nous évoquons également ce qui s'est passé avec l'employé de la mairie de Paris
00:46:36 qui s'est dérobé son ordinateur et des clés USB
00:46:39 qui contenaient les plans de sécurisation de la ville volés dans un train.
00:46:43 Il faut prendre la voiture, dit madame Hidalgo.
00:46:47 Si on lui avait dit, il n'en aurait pas eu.
00:46:49 On en parlera parce que là, pour les policiers aussi,
00:46:52 et Linda Kebab nous le dira, c'est un enjeu énorme,
00:46:55 l'enjeu sécuritaire, mais tout d'abord, le journal.
00:46:58 Rebonjour à vous, cher Michael.
00:47:00 Rebonjour Sonia, bonjour à tous.
00:47:02 Les poids lourds de la politique en visite aujourd'hui au Salon de l'agriculture.
00:47:06 C'est au tour notamment de Marine Le Pen et de Manuel Bompard.
00:47:09 Mathieu Devese, vous êtes sur place au parc des expositions de la porte de Versailles à Paris
00:47:14 et entre la présidente du groupe du Rassemblement National et le député de la France Insoumise.
00:47:19 C'est un peu deux salles, deux ambiances aujourd'hui.
00:47:22 Effectivement, cher Michael, une visite en catimini ici, celle des députés insoumis.
00:47:29 Pour la troisième journée consécutive, une délégation est présente ici au Salon de l'agriculture
00:47:33 et ce matin, vous aviez notamment Manuel Bompard, le coordinateur de la France Insoumise
00:47:37 et Aurélie Trouvé, qui est députée de Seine-Saint-Denis et vous l'avez dit,
00:47:41 pas vraiment la même ambiance ni la même effervescence, qu'elle soit médiatique
00:47:45 ou par rapport au nombre de visiteurs qui se pressent pour aller à la rencontre de Marine Le Pen.
00:47:49 Ici, il n'y a pas vraiment de foule, alors Manuel Bompard et Aurélie Trouvé
00:47:53 ont échangé avec des volaillers pour écouter leurs revendications,
00:47:56 notamment vis-à-vis de l'importation trop importante, selon ces volaillers de volaille en provenance d'Ukraine.
00:48:01 Et puis, il y a quelques minutes, ils ont échangé juste derrière nous
00:48:04 avec des représentants de la Confédération Paysanne.
00:48:07 On le rappelle, la Confédération Paysanne qui a mené hier une action coup de poing
00:48:10 en investissant le stand de l'Actalis. En tout cas, cet après-midi, le climat
00:48:14 pourrait être à nouveau tendu, puisque la France Insoumise va aller au contact
00:48:18 du syndicat de la coordination rurale. On le rappelle, la France Insoumise
00:48:22 qui a soutenu notamment le mouvement écologiste des soulèvements de la terre,
00:48:25 ce qui n'a pas vraiment plu, non, à la coordination rurale.
00:48:31 Dans l'actualité également, l'État vient en aide aux pêcheurs du golfe de Gascogne,
00:48:35 bloqués, hackés pendant un mois à cause des dauphins.
00:48:38 Une plateforme a été lancée pour les soutenir, annonce de Christophe Béchut ce matin
00:48:43 sur CNews et sur Europe 1.
00:48:46 Les réactions se multiplient après les déclarations d'Emmanuel Macron lundi.
00:48:50 Alors, faut-il selon vous envoyer des troupes françaises en Ukraine ?
00:48:55 C'est la question posée par notre dernier sondage CSA pour CNews Europe 1
00:49:00 et le JDD, la réponse est non pour 76% des personnes interrogées.
00:49:04 C'est non également pour 67% des électeurs de gauche.
00:49:09 Et toujours sur ce sujet, la porte-parole du gouvernement, Priska Tevno,
00:49:13 a tenté de justifier les déclarations d'Emmanuel Macron.
00:49:17 Tout à l'heure, c'était juste après le Conseil des ministres. Je vous propose de l'écouter.
00:49:21 Un président de la République, le président de la République, Emmanuel Macron,
00:49:25 face au durcissement de la position russe, en quelques jours a pu réunir 27 chefs d'État,
00:49:31 de gouvernement ou leurs représentants, il y a à peine 48 heures à l'Élysée.
00:49:36 C'est que tous, tous sont unanimes pour reconnaître qu'il y a un durcissement de la position russe.
00:49:43 Et je pense que cela, nous devons le rappeler.
00:49:46 Nous devons parler d'une voix unique, forte et ferme pour rappeler que non,
00:49:50 non, nous ne pouvons accepter une victoire russe.
00:49:55 Enfin, après plusieurs jours d'attente, l'annonce des obsèques d'Alexeï Navalny.
00:50:00 Son équipe précise que les funérailles se tiendront vendredi après-midi à Moscou.
00:50:04 Un événement qui pourrait mobiliser de nombreux partisans de l'ancien opposant numéro 1,
00:50:09 à Vladimir Poutine.
00:50:11 Voilà pour l'actualité. La suite des débats, tout de suite avec vous, Sonia Mabrouk, et bien sûr vos invités.
00:50:16 Merci, Michael. Effectivement, avec Gabriel Pluzel, Olivier Dartigold, Kevin Bossuet,
00:50:21 Philippe Bilger et Linda Kebab, qui est déléguée nationale unité SGP Police.
00:50:26 Auteur également, avec ce livre remarqué, "Gardienne de la paix et de la révolte".
00:50:31 Beaucoup de sujets à tous vous soumettre et surtout, et en particulier vous,
00:50:34 sur ces sujets sécuritaires, Linda Kebab.
00:50:36 Je voudrais démarrer par ce que certains, probablement, auraient appelé ou vont appeler un fait divers.
00:50:43 Mais je dis que, que dit d'une société l'agression d'une femme non-âge et neige ?
00:50:48 Une femme de 99 ans s'est fait voler violemment son sac à l'arraché.
00:50:52 Ce sont des faits de société que vous retrouvez dans les quotidiens régionaux,
00:50:57 dans toutes les régions de France, etc.
00:51:00 Moi, je dis souvent, d'ailleurs, CNews, il y a des centaines et des centaines de CNews,
00:51:04 ce sont tous ces quotidiens régionaux qui évoquent ces sujets-là.
00:51:08 Cette femme, cette non-âge et neige s'est fait donc arracher son sac sur un parking d'un supermarché,
00:51:15 dans l'Essonne, violemment. Ecoutez et voyez ces réactions résumées par Augustin Donadieu.
00:51:20 C'est ici, sur le parking de ce centre commercial dans l'Essonne, qu'a eu lieu l'agression.
00:51:27 Lundi, peu après 10h, une femme centenaire vient faire ses courses avec sa petite sœur,
00:51:32 comme elle le font habituellement.
00:51:34 Sauf que ce matin-là, la femme âgée est prise pour cible par le conducteur d'un véhicule.
00:51:39 Ce dernier l'agresse et lui dérobe son sac.
00:51:42 Dans l'attaque, la vieille dame chute lourdement au sol et se casse l'humérus.
00:51:47 Le voisinage de la retraitée est sous choc.
00:51:50 On ne peut pas tolérer que des personnes âgées se fassent agresser, comme des enfants du reste, c'est inadmissible.
00:51:55 Ils pourraient penser que ça pourrait être leur mère, leur grand-mère, il faut réfléchir un peu.
00:51:59 C'est simplement incompréhensible. C'est ma voisine, elle habite avec sa sœur, on ne le voit pas très souvent,
00:52:07 mais c'est vraiment... Comment on peut faire ça pour une vieille dame qui n'a rien demandé,
00:52:13 qui ne mérite que du respect ? Donc c'est vraiment quelque chose qu'on ne comprend pas,
00:52:18 comment des personnes puissent agir de la sorte.
00:52:21 Selon le Parisien, hier en milieu de journée, les auteurs de ce vol avec violence n'avaient toujours pas été interpellés.
00:52:27 Ils sont activement recherchés par la police.
00:52:32 Ça me rappelle ce qui s'était passé à Cannes avec cette grand-mère qui avait été violemment agressée.
00:52:38 Et ce qu'avait dit, et certains lui avaient reproché le maire de Cannes, David Lissner,
00:52:41 il avait dit "s'il s'agissait de ma mère, il aurait réagi de manière vigoureuse, virulente".
00:52:48 Mais c'est vrai, Linda Kebab, toutes les victimes, je peux te dire, une victime est une victime.
00:52:53 Mais alors quand même, une femme, cet âge-là, cette fragilité, etc.
00:52:58 S'il n'y a pas un respect ou une forme de sanctuarisation de ces personnes-là,
00:53:03 qu'est-ce qui reste dans notre société ?
00:53:05 Oui, vous faites appel à une forme d'empathie que les personnes que l'on côtoie au quotidien dans notre fonction n'ont pas.
00:53:11 Alors je vais me garder de donner des éléments d'enquête puisque l'enquête avance très vite.
00:53:16 D'ailleurs, petit message, quand il y a de la vidéoprotection,
00:53:20 message au maire qui s'oppose à la vidéoprotection,
00:53:23 quand il y a de la vidéoprotection, parfois ça permet d'anticiper les infractions,
00:53:27 mais aussi souvent ça permet d'avancer dans les enquêtes.
00:53:31 Donc l'enquête avance, je suis assez optimiste sur le travail de mes collègues sur place
00:53:38 et sur leur possibilité d'interpeller très rapidement les auteurs.
00:53:41 Je dis les auteurs parce qu'en effet, c'est une voiture lambda qui est signalée volée, il faut le dire.
00:53:47 Donc déjà ça pose le contexte et qu'ils s'en prennent à une pauvre dame d'une centaine d'années,
00:53:53 vous avez dit 99 ans, elle est né en 1923, à une centaine d'années déjà,
00:53:57 et ils s'en prennent à elle, elle est blessée, vous l'avez dit, gravement,
00:54:00 parce qu'à son âge ce type de blessure est considéré comme grave,
00:54:03 et ils s'en vont la laissant au sol.
00:54:06 Donc il faut imaginer qu'il aurait pu y avoir n'importe quel scénario à la suite.
00:54:11 Ça n'a pas eu d'effet sur leur personne.
00:54:14 Donc voilà, on est sur un binôme dans une voiture volée qui s'en prend à une dame âgée.
00:54:19 Une fois qu'on a dit ça, est-ce que vraiment on est étonné,
00:54:23 est-ce que vraiment on déplore la situation dans laquelle on se trouve aujourd'hui en France en 2024 ?
00:54:28 Je répète souvent, nous sommes dans un pays qui est pacifié,
00:54:32 alors que certes qui n'est pas parfait,
00:54:34 où on pourrait faire encore mieux d'un point de vue social et économique,
00:54:37 mais néanmoins, on ne peut plus comparer les voleurs d'aujourd'hui avec ceux d'il y a 100 ans.
00:54:43 On ne vole plus du pain pour se nourrir, non,
00:54:46 aujourd'hui on vole une dame âgée dans une voiture volée et on la laisse au sol.
00:54:51 L'une des vraies questions je trouve dans notre société,
00:54:54 c'est est-ce que chaque individu, en fonction de son acte, est récupérable ?
00:54:58 C'est une vraie question.
00:55:01 Alors quand vous attaquez à une personne centenaire, nonaginaire, en fait une grande fragilité,
00:55:07 et forcément on a tous, je le stime, un être humain, un phénomène d'identification,
00:55:12 votre grand-mère, votre arrière-grand-mère, tout ce que ça évoque pour vous,
00:55:15 et que vous, il n'y a plus rien, il n'y a aucune barrière, aucune pensée de saine, aucune empathie,
00:55:20 est-ce que vous êtes encore récupérable ?
00:55:22 Mais votre interrogation, Sonia, est totalement légitime,
00:55:27 et quand vous l'évoquez dans votre annonce,
00:55:31 il y a une délinquance, une criminalité de toute manière insupportable.
00:55:36 Mais au sein de ces catégories-là, il y a des actes plus indignes que d'autres,
00:55:42 et c'est fondamental.
00:55:44 Et bien sûr, j'ai toujours considéré, mais je suis très, très minoritaire,
00:55:49 qu'il y a une infime partie de la population qui est irrécupérable.
00:55:55 On aura beau faire tout ce qu'on peut, tout ce qu'on veut pour elle,
00:55:59 elle sera malheureusement en permanence la proie de ses démons.
00:56:04 Alors pour des petites choses ou des grandes choses.
00:56:07 Pour des grandes choses, en quelques instants, nous parlerons du procès du meurtrier présumé d'Éric Masson.
00:56:11 Là, nous sommes dans un cas extrême, une gravité totale,
00:56:15 avec un policier qui a été abattu, vous aviez dit le mot,
00:56:20 comme un chien, un policier, un père de famille,
00:56:23 et un suspect qui avait menti, qui n'avait pas arrêté de mentir,
00:56:26 qui maintenant reconnaît avoir été l'auteur du coup de feu.
00:56:32 Donc on va en parler, mais la question d'être récupérable ou pas,
00:56:36 à l'aune, une victime est une victime, enfin, c'est ça, moi ça m'interroge beaucoup.
00:56:40 Et vous laissez la personne, cette femme, c'est pas possible.
00:56:45 Vous voyez ce que je veux dire ?
00:56:48 C'est assez terrifiant, et vous savez, Emmanuel Macron avait utilisé ce mot de décivilisation,
00:56:53 qu'il y avait été beaucoup reproché, mais comment qualifier autrement ce genre de phénomène ?
00:56:59 Vous disiez, ce n'est plus les mêmes voleurs qu'il y a, les mêmes bandits qu'il y a un siècle,
00:57:05 et c'est évident, on ne voit pas Jean Valjean agresser ainsi une femme de cet âge-là,
00:57:12 ni même une certaine criminalité, il y a quelques dizaines d'années,
00:57:16 qui avait son code d'honneur, c'est pas pour ça que ce n'était pas des brigands
00:57:20 et des gens qui s'assinaient mutuellement,
00:57:23 mais ce genre de choses leur auraient paru tout à fait déshonorantes.
00:57:28 Et c'est vrai que ces agressions de personnes âgées,
00:57:31 qui y a-t-il de plus vulnérables qu'une personne âgée ou qu'un bébé,
00:57:36 sont proprement terrifiantes.
00:57:38 C'est le retour à la loi du plus fort, quand on nous avait appris à défendre la veuve et l'orphelin.
00:57:44 Il y a une vraie question de civilisation qui dépasse,
00:57:47 alors vous faites votre travail et vous le faites très bien,
00:57:50 qui déplace la police, mais qui dépasse parfois même la justice,
00:57:53 parce que c'est presque une question fondatrice, philosophique dans notre pays.
00:57:58 D'ailleurs, quand le président dit "des civilisations",
00:58:01 maintenant, c'est ça, on lâche un énorme mot,
00:58:04 mais personne ne sait comment y remédier.
00:58:06 Parce qu'on l'a dit, on a dit les choses.
00:58:08 On continue à subir.
00:58:09 Et on n'a pas parlé des personnes âgées violées.
00:58:14 Moi, cette question, je me la pose tous les jours dans ma pratique enseignante.
00:58:19 Moi, depuis 10 ans que j'enseigne, je me la pose vraiment.
00:58:23 Je me souviens, au début de ma carrière, j'avais une élève qui faisait exprès
00:58:27 de mettre la main des petits sixièmes dans la porte
00:58:30 et qui claquait la porte pour leur faire mal.
00:58:32 Et là, je me suis demandé, mais comment on peut faire une chose pareille ?
00:58:35 Comment on peut tendre ainsi vers le mal ?
00:58:38 Et on avait tout fait.
00:58:39 On avait convoqué les parents, on avait organisé des réunions
00:58:43 pour essayer de comprendre avant le conseil de discipline,
00:58:46 et on n'a pas pu éviter ce conseil de discipline.
00:58:49 Et là, je me suis posé la question, mais à quoi je sers ?
00:58:51 Est-ce que je peux sauver finalement tous les élèves ?
00:58:54 Et j'ai un peu fouillé, j'ai un peu creusé,
00:58:56 et j'ai vu des parents qui étaient souvent aux abonnés absents,
00:58:59 une structuration morale qui n'a pas été faite,
00:59:01 et surtout, une élève qui faisait ça et qui demandait des règles,
00:59:05 qui demandait un cadre qu'on ne lui avait jamais donné.
00:59:09 Et c'est pour ça que quand j'entends certaines personnes
00:59:12 qui se revendiquent de la gauche, par exemple, nous dire,
00:59:15 "attention, ce sont des petits bébés, il ne faut pas les considérer
00:59:18 comme des adultes", mais c'est faux.
00:59:20 Il faut au contraire les considérer, mettre en place des règles
00:59:23 avant qu'il ne soit trop tard, parce que là,
00:59:25 cet enfant avait 13-14 ans, quand elle en aura 19 ou 20 ans,
00:59:29 si on n'a rien fait, je pense qu'elle sera véritablement récupérée.
00:59:33 On a évoqué hier, on a parlé de cet enfant de 11 ans
00:59:38 qui a été mis en examen, apologie de terrorisme.
00:59:41 Il a été retrouvé sur son ordinateur des fichiers Daech, 11 ans,
00:59:45 et qui a été contrarié par ce que lui a dit le professeur.
00:59:49 Il n'est pas quand même… Il peut regarder des vidéos de Daech,
00:59:54 mais il est contrarié par les propos d'une enseignante.
00:59:57 - Bien sûr, on pense à cette dame avec les conséquences physiques,
01:00:00 mais psychologiques, parce qu'à cet âge-là, ça peut avoir
01:00:03 des syndromes de glissement derrière et tout, qui sont extrêmement graves.
01:00:07 Donc on souhaite que ça va aller pour elle, l'enquête est en cours.
01:00:10 - Voilà, c'est important.
01:00:12 - Ça, c'est déjà très positif.
01:00:14 Et après, est-ce que récupérable ou pas ?
01:00:16 Moi, j'ai chaque fois envie, sur ces dossiers qu'on éclaire ici,
01:00:22 de savoir, est-ce qu'il y a eu dans l'itinéraire des gens
01:00:25 qui se sont comportés de cette manière-là, et donc c'est insupportable et inhumain,
01:00:29 est-ce qu'il y a eu un premier signal qui n'a pas été pris en considération ?
01:00:34 Est-ce qu'il y a eu une première mesure de justice qui n'a pas été suffisamment…
01:00:39 Est-ce que, à la première sortie de route, est-ce que notre société a réagi ou pas ?
01:00:44 Parce que souvent, on se rend compte qu'il n'y a pas eu la réaction en temps, en lieu et en heure.
01:00:49 Après, sur la seconde chance, j'ai été 10 ans prisonnier en mission locale,
01:00:52 j'ai souvenir que l'une de mes dernières interventions
01:00:54 est de mettre un conseiller mission locale insertion à la maison d'arrêt de Pau,
01:00:57 dans le quartier mineur des femmes.
01:00:59 J'étais présent sur ce premier entretien, le projet de cette personne était de devenir fleuriste,
01:01:04 et j'ai reçu 5-6 ans après un courrier venant d'Angoulême me disant qu'elle était fleuriste.
01:01:11 C'est important aussi de citer ça, mais vous allez voir,
01:01:14 et c'est pour ça que je remercie Linda Kaveh d'être là,
01:01:16 je ne veux pas trop parce que là il y a une enquête qui est en cours,
01:01:18 on va passer au constat d'Alain Bauer, avec vraiment là des chiffres,
01:01:22 et puis j'ai appris qu'il y a des éléments qui sont assez stupéfiants, édifiants pour le moment,
01:01:27 vous allez nous dire ce que vous en pensez, tout d'abord le rappel des titres avec vous, cher Michael.
01:01:31 Le défilé se poursuit au salon de l'agriculture,
01:01:34 aujourd'hui c'est au tour notamment de Marine Le Pen et Laurent Wauquiez
01:01:37 de se rendre à la rencontre des agriculteurs,
01:01:39 ils ont été accueillis dans le calme, contrairement aux députés de la France insoumise, Manuel Bompard.
01:01:45 Des plans de sécurisation des Jeux Olympiques ont été volés à un employé de la mairie de Paris,
01:01:51 l'homme qui se trouvait à bord d'un train s'est fait subtiliser son ordinateur portable,
01:01:55 ainsi que des clés USB, une enquête a été ouverte suite à son dépôt de plainte.
01:01:59 Et puis après plusieurs jours d'attente, l'annonce des obsèques d'Alexey Navalny,
01:02:03 son équipe précise que les funérailles se tiendront vendredi après-midi à Moscou,
01:02:07 un événement qui pourrait mobiliser de nombreux partisans de l'ancien opposant numéro 1, Vladimir Poutine.
01:02:13 Hier, lors de la grande interview, le criminologue Alain Bauer a dénoncé un retrait orchestré de l'Etat
01:02:19 et la nature ayant horreur du vide la place grandissant de la violence, voire de l'hyper-violence.
01:02:23 Alors il explique le concept d'homicidité, il ne fait pas de différence entre homicide et tentative d'homicide,
01:02:32 parce qu'il rappelle le traumatisme et que quand même, ce n'est qu'un homicide raté, dit-il.
01:02:38 Je vais vous donner les chiffres tout à l'heure, écoutons-le sur le constat tout d'abord.
01:02:42 L'Etat n'a pas compris qu'en se retirant, la liberté, ce n'était pas la sécurité.
01:02:49 La liberté de frapper, ce n'est pas la sécurité.
01:02:52 Le fait que les forces de police interviennent, elles interviennent, c'est une sorte de voiture-balai de la société,
01:02:56 elles interviennent à leurs risques et périls.
01:02:58 On voit, il y a un procès en cours sur un policier assassiné il y a quelques mois,
01:03:03 et à cause d'un grand retrait des forces de sécurité,
01:03:06 parce qu'on considérait justement qu'il fallait en faire des forces d'intervention et plus des forces de présence, visibilité, protection.
01:03:12 C'est un retrait, une sous-traitance, on peut l'appeler comme on veut, mais la nature a horreur du vide.
01:03:17 Quand l'Etat se retire, la violence s'installe.
01:03:20 Ce que j'ai voulu raconter, c'est comment en 500 ans, nous avions domestiqué l'homicide
01:03:25 et comment il était en train de revenir et qu'il fallait pouvoir le traiter.
01:03:29 Le retour de l'Etat, c'est la manière de traiter ce sujet, c'est le retour de la promesse et c'est donc le retour de la protection.
01:03:35 Alors attention, retrait de l'Etat, pas de policiers, pas de bleus sur le terrain,
01:03:41 même à l'inverse, même s'il reste des déserts sécuritaires dans notre pays.
01:03:45 Linda Kebab, l'année 2023 a connu une explosion de ces homicides, la barre des 1 000 homicides a été dépassée
01:03:51 et les tentatives plus de 4 000.
01:03:53 Et Alain Beaubois nous dit que même l'outil statistique n'a jamais enregistré une telle explosion.
01:03:57 C'est-à-dire qu'on est dans un nouveau, et il dit que c'est un nouveau cycle,
01:04:00 et qu'à un moment ça a vraiment baissé, et que nous sommes aujourd'hui dans un nouveau cycle historique.
01:04:06 Alors j'imagine que vous sur le terrain, vous l'éprouvez, vous le constatez.
01:04:09 Oui, on le constate et surtout on le voit, de toute façon les chiffres sont ce qu'ils sont.
01:04:13 Alors parfois on peut les interpréter, mais là pour le coup ils sont froids.
01:04:16 C'est important de préciser toujours les tentatives d'homicides ou les homicides ratés.
01:04:20 Même le code pénal ne fait pas la différence entre l'auteur d'un homicide et l'auteur d'une tentative d'homicide.
01:04:25 Ça c'est la théorie, en pratique souvent il y a une grande différenciation quand il y a des prononcés de peine.
01:04:30 Mais en tout cas l'intention elle est là, de tuer.
01:04:32 Plus de 4 000 l'année dernière, c'est assez inédit.
01:04:36 On avait eu des chiffres très élevés en 72, puis ça a reculé.
01:04:40 Et ça reprend depuis moins d'une dizaine d'années, progressivement.
01:04:45 Et assez insidieusement, le souci, je vous le dis très sincèrement comme je le pense,
01:04:49 c'est que les observateurs de la société, qui sont à même de faire des analyses froides, scientifiques,
01:04:55 sont dans un véritable déni de la situation.
01:04:58 J'ai le souvenir il y a deux ans d'avoir eu des mots échangés, et pas les plus cordiaux avec des sociologues,
01:05:04 qui étaient dans le déni permanent de la montée de la hausse de la violence,
01:05:08 qu'il s'agisse de violences volontaires ou d'homicides dans la société,
01:05:11 et qui faisaient une traduction des chiffres complètement faussés.
01:05:13 Genre ils disaient "mais attendez, nous sommes en train d'aller vers des franchissements de seuil inédits de ces 50 dernières années".
01:05:21 Vous avez dit dans votre livre.
01:05:23 Exactement. C'est exactement ce que j'écrivais, c'était en 2020.
01:05:26 C'était dans cette période-là où je m'accrochais, pour dire les choses trivialement,
01:05:31 avec des sociologues qui refusaient de reconnaître la situation.
01:05:33 La barre des 4000 tentatives d'homicide, c'est énorme. 1000 homicides, c'est énorme, c'est inacceptable aujourd'hui.
01:05:39 Alors en effet, dans une société qui est supposée être pacifiée, on a un État qui s'est retiré,
01:05:43 pas seulement du côté sécuritaire, mais l'Éducation nationale, les collectivités locales,
01:05:49 tout le service public, tous les observateurs de la société et des familles,
01:05:53 ceux qui étaient aussi en mesure de tirer des alertes, notamment les assistantes sociales, etc.
01:06:00 L'hôpital public également, qui est un observateur comme un autre.
01:06:03 Et puis on a demandé, comme l'a dit si bien M. Boyer, aux policiers d'être des "voitures ballées".
01:06:08 C'est-à-dire qu'une fois que la société est en échec, on demande à la police, puis à la justice,
01:06:12 avec leur bout de chandelle, de tenter de nettoyer.
01:06:15 Mais en réalité, "voitures ballées", mais les poils sont émoussés.
01:06:18 On ne peut plus… C'est-à-dire qu'on est en train de tenter de vider un océan,
01:06:23 que de l'autre côté, on s'attache encore à remplir, notamment par un retrait de l'État.
01:06:27 Il y a eu des politiques publiques de démantèlement du service public depuis plusieurs années,
01:06:31 depuis plusieurs mandats. Ce n'est pas forcément le fait de l'actuelle présidence de la République.
01:06:34 Néanmoins, à force de… Dans notre État qui est jugé comme social, c'est-à-dire la France, c'est une démocratie.
01:06:41 Mais c'est la base de notre contrat social.
01:06:43 Voilà, nous avons un contrat social en République.
01:06:45 Et ce contrat, l'État malheureusement a semblé ne pas respecter certaines clauses.
01:06:49 Et nous, on est non plus des observateurs, mais des constatateurs de la situation,
01:06:53 avec une hausse des violences volontaires, des violences qu'on appelle vulgairement gratuites,
01:06:56 mais pour nous qui aimons le droit, on ne dit jamais que c'est gratuit.
01:07:00 C'est déjà volontaire. Parfois, c'est encouragé par un contexte.
01:07:04 Et puis derrière, les homicides avec des risques permanents.
01:07:07 On a parlé il y a quelques minutes de cette dame de 100 ans.
01:07:10 Nous souhaitons évidemment la guérison.
01:07:12 Mais si demain, elle venait, malheureusement, il devait y avoir un inutil dramatique,
01:07:16 eh bien, ça viendrait s'ajouter dans un contexte, franchement, où on parle d'un vol,
01:07:20 un vol qui pourrait conduire à quelque chose de dramatique en 2024.
01:07:24 – C'est important parce que la parole de Bauer,
01:07:26 quand l'État retire la violence, prend la place,
01:07:29 et puis après, c'est l'image de la voiture ballée.
01:07:31 Moi, j'ai connu des quartiers populaires
01:07:33 où il y avait un gardien d'immeuble et pas un digicode,
01:07:36 où il y avait ce qu'on appelle l'éducation populaire,
01:07:38 des associations, des acteurs locaux, l'éducateur sportif, la salle de musique,
01:07:44 l'aide scolaire aux devoirs, le soir, quoi.
01:07:47 Il y avait tout un maillage d'adultes et avec un autocontrôle social, j'ai envie de dire.
01:07:52 Et quand un enfant se comportait… j'ai vraiment vécu dans cette société-là,
01:07:55 quand un enfant se comportait mal, les parents étaient avertis le soir même,
01:07:59 en disant "Fais attention, il s'est passé ça".
01:08:01 – Gabrielle Cluzel ?
01:08:02 – Non mais tout ça, on le voit très bien quand on lit le bouquin de Norbert Elias
01:08:07 qui s'appelle "La dynamique de l'Occident",
01:08:08 il montre comment nos mœurs se sont construites,
01:08:10 c'est ce que dit Pau-Preuil à L'Invoware, au cours des siècles,
01:08:13 les mœurs se sont pacifiées, il y a eu un pacte social
01:08:17 qui fait qu'on a confié à l'État le monopole de la violence légitime
01:08:22 et les citoyens, les Français en l'occurrence, ont accepté,
01:08:26 à l'époque on ne les appelait pas des citoyens,
01:08:28 de ne pas exercer la justice eux-mêmes.
01:08:31 Et la justice, je pense que tout le code pénal, etc.
01:08:35 s'est aussi moulé sur cette pacification des mœurs,
01:08:39 c'est-à-dire qu'elle a été peut-être plus bienveillante.
01:08:41 Quand on dit aujourd'hui "On a une justice qui n'est pas adaptée aux enfants d'aujourd'hui",
01:08:44 évidemment cette justice-là s'est moulée sur des mœurs plus douces, si j'ose dire.
01:08:51 Et moi je crois qu'on a fait face à un double phénomène,
01:08:54 le premier c'est qu'on a douté nous-mêmes de nos mœurs,
01:08:56 avec Mai 68 il y a eu une forme de bascule avec l'interdit d'interdire,
01:09:00 et puis toute une réflexion, on s'est décentré de la victime
01:09:03 pour se centrer sur l'accusé, il est de bon ton de sacraliser Badinter,
01:09:09 mais on peut avoir des désaccords avec lui s'il a construit notre justice,
01:09:13 c'était quand même la façon de voir d'un Michel Foucault contre la prison,
01:09:17 d'ailleurs Michel Foucault et Badinter s'entendaient très bien,
01:09:19 et l'autre phénomène, donc ça a vraiment déconstruit nos mœurs,
01:09:23 et même l'espèce de corset moral qui tenait la société,
01:09:27 et puis on a eu l'arrivée sur notre sol d'une population
01:09:29 qui n'avait pas eu la même constitution des mœurs,
01:09:33 et qui arrivait avec dans ses bagages des rapports sociaux plus violents,
01:09:37 et d'ailleurs les gens issus de ces pays-là disent souvent
01:09:40 qu'on était trop faibles en France avec nos compatriotes qui déraillaient.
01:09:44 On va continuer à en parler, parce que là vous avez posé le décor,
01:09:47 on a envie évidemment de vous entendre également,
01:09:49 Philippe Bilger, Camille Bossier, on reviendra sur le procès maçon,
01:09:52 pardonnez-moi, du meurtrier, enfin de l'accusé,
01:09:55 parce qu'il a reconnu et du suspect, il reste du policier Eric Masson,
01:10:00 à l'instant un salut à Naïma M. Fadel qui nous regarde,
01:10:03 qui fait partie aussi très souvent des invités,
01:10:06 qui dit "le maillage existe, sauf qu'on l'a délégué,
01:10:08 notamment à des grands frères".
01:10:10 - Ah ça c'est vrai.
01:10:11 - C'est vrai, vous dites.
01:10:12 - Oui donc il n'existe plus.
01:10:13 - Oui.
01:10:14 - Oui, il n'existe plus.
01:10:15 Mais la question c'est aussi pourquoi,
01:10:17 est-ce que ce n'est pas seulement pour des questions économiques,
01:10:19 idéologiques, et ça c'est d'autant plus grave,
01:10:21 on y reviendra tout de suite, une courte pause.
01:10:23 La suite de Midi News avec le procès du suspect
01:10:31 dans l'affaire du policier Eric Masson,
01:10:34 nous serons sur place avec notre journaliste Noémie Schultz,
01:10:37 et puis évidemment vous Linda Kebab et Philippe Bilger.
01:10:40 On va voir à la fois la justice, si je puis dire,
01:10:43 et la police, mais tout d'abord, vos titres Michael.
01:10:46 Nouvelle mobilisation d'agriculteurs.
01:10:49 Dans les bouches du Rhône,
01:10:50 ils sont une trentaine à demander aux mairies
01:10:52 de mettre en berne le drapeau européen
01:10:54 en soutien aux agriculteurs.
01:10:56 Certains affirment même être prêts à décrocher
01:10:58 tout drapeau autre que le drapeau français ou provençal.
01:11:01 Une famine généralisée menace la population gazaouie.
01:11:04 L'ONU et la communauté internationale s'inquiètent
01:11:06 qu'aucun camion ne soit entré dans l'enclave
01:11:08 depuis le 23 février.
01:11:10 Une situation particulièrement préoccupante
01:11:12 dans le nord du territoire.
01:11:14 Et puis le printemps est en avance.
01:11:16 Une vague de chaleur balaie actuellement les Etats-Unis et le Canada.
01:11:19 33 degrés ont été enregistrés à Dallas,
01:11:21 15 degrés à Montréal.
01:11:22 Des températures hors normes pour une fin février.
01:11:25 Sur C News et dans Midi News en particulier,
01:11:29 nous suivons jour après jour le procès du suspect
01:11:33 dans l'affaire Eric Masson, le policier.
01:11:36 Eric Masson, policier, père de famille.
01:11:38 On va montrer encore une fois la photo de ce policier.
01:11:41 Je rappelle à chaque fois qu'il y a eu une énorme déflagration.
01:11:43 Et vous tous, Linda Kepa, vous me l'aviez dit
01:11:45 lors de la grande interview, le choc que ça avait été.
01:11:48 Peut-être rappeler en quelques mots toujours,
01:11:50 hommage évidemment à la mémoire de ce policier
01:11:53 et puis soutien à sa famille.
01:11:55 Oui, un choc qui perdure avec un grand soutien.
01:11:59 Chaque jour, beaucoup de collègues qui se pressent
01:12:01 aux portes du tribunal pour être présents
01:12:04 autour de la famille d'Eric.
01:12:06 Déflagration depuis ce 5 mai 2021,
01:12:08 où il a été abattu froidement, en pleine journée,
01:12:11 par un dealer multirécidiviste.
01:12:13 Et ô combien jeune, criminel à 19 ans,
01:12:16 qui a une Kalachnikov sous le manteau
01:12:19 et qui abat froidement un père de famille.
01:12:22 Hier, il y a eu les mots de la famille d'Eric.
01:12:25 Et puis on apprend, pour ceux qui ne le savaient pas,
01:12:28 comment son épouse a appris la nouvelle.
01:12:31 C'est un collègue qui se présente au domicile
01:12:33 à l'heure où les petites filles se brossent les dents
01:12:35 et attendent que leur papa rentre de la maison
01:12:37 pour être embrassé.
01:12:38 C'est un homme qui intègre loyal,
01:12:40 qui devait quitter le terrain pas longtemps après ces faits-là,
01:12:44 en tout cas la date de ces faits-là,
01:12:45 pour devenir formateur et enseigner aux plus jeunes policiers
01:12:48 son expérience et son savoir-faire.
01:12:51 Alors, c'est très émouvant, c'est dur ce que vous dites.
01:12:55 C'est vrai que moi, j'ai le souvenir de nous tous,
01:12:58 c'était un autre cadre,
01:13:00 c'était le cadre terroriste manié en ville.
01:13:02 C'était un choc terrible,
01:13:03 parce qu'on était entrés dans l'intimité,
01:13:05 dans la maison des policiers.
01:13:07 Et là, nous sommes sur une opération,
01:13:08 oserais-je dire banale, mais en tous les cas de contrôle.
01:13:10 D'un point de vue, ça arrive très souvent aux policiers.
01:13:14 Et cette victime, Eric Masson, père de famille,
01:13:19 avec un suspect qui a nié les faits pendant très longtemps.
01:13:23 On a raconté hier ce qui s'est passé.
01:13:25 Il a reconnu, acculé de toute façon,
01:13:28 son téléphone avait borné sur place, sur le point de deal.
01:13:30 Et tout l'enjeu, ça vous nous l'expliquerez dans quelques instants, Philippe,
01:13:33 c'est évidemment le fait que ce soit sur un policier.
01:13:37 Est-ce qu'il savait que c'était un policier quand il a tiré ?
01:13:40 Noémie, Noémie Schultz qui est sur place.
01:13:42 Avec vous, Noémie, on va revenir sur les explications de l'accusé.
01:13:47 Est-ce qu'elles ont été, j'allais dire, confuses ?
01:13:51 Et sur quoi s'est-il appuyé ?
01:13:54 Il a été interrogé toute la matinée.
01:13:56 Et pour résumer, j'ai fait le con, j'ai voulu faire le beau.
01:13:59 Voilà à quoi tient la mort d'Eric Masson.
01:14:01 Ce matin, Eliassa Koudad a expliqué que ce 5 mai 2021,
01:14:05 il était sorti de chez lui avec une arme,
01:14:07 car il savait qu'il allait aller dans le centre-ville d'Avignon
01:14:10 et qu'il avait des différends avec des individus du centre-ville.
01:14:14 Il répète qu'il ne savait pas qu'Eric Masson et son collègue étaient policiers.
01:14:17 Si j'avais vu un brassard police, jamais je ne me serais arrêtée.
01:14:20 Moi, je ne vais pas à leur contact.
01:14:22 Je fais tout pour ne pas attirer leur attention.
01:14:24 Pourquoi les aborde-t-il ?
01:14:26 Lui a donc demandé le président.
01:14:28 Pour moi, c'était des dealers.
01:14:29 Je voulais l'intimider, je voulais qu'il parte.
01:14:31 C'est pour ça, a-t-il expliqué, qu'il sort son arme.
01:14:34 Le problème, poursuit-il, c'est qu'Eric Masson n'a pas eu peur,
01:14:37 qu'il met sa main sur son arme.
01:14:39 Et là, pris de panique, il dit avoir tiré.
01:14:42 L'interrogatoire se déroule devant une salle absolument comble,
01:14:45 remplie de policiers, collègues, amis de la victime,
01:14:48 sous le regard aussi, bien sûr, des proches d'Eric Masson.
01:14:50 Et l'embarras, la gêne de l'accusé sont souvent criants,
01:14:54 surtout quand le président lui demande de décrire avec précision
01:14:57 les secondes qui ont précédé les tirs mortels.
01:15:00 Que lui avez-vous dit ?
01:15:01 Je ne souhaite pas le redire.
01:15:02 Repensez à ça.
01:15:03 Ce fait que je suis en colère contre moi-même, j'ai voulu faire le beau.
01:15:07 C'est important qu'on le sache, insiste le président.
01:15:09 Ce sont des secondes cruciales, parce que c'est là que se joue la vie d'un homme.
01:15:14 Noémie, comment les proches ?
01:15:16 Vous avez décidé de décrire ce contexte.
01:15:18 Comment les proches d'Eric Masson ont-ils reçu tout ça ?
01:15:21 Ecoutez, ces explications ne les convainquent pas du tout.
01:15:25 D'ailleurs, dans la salle, on entend parfois,
01:15:27 venant des bancs sur lesquels ont pris place de nombreux policiers,
01:15:31 des soupirs agacés.
01:15:33 Hier, le père d'Eric Masson, Marc Masson, a dit que pour lui,
01:15:36 les aveux étaient orchestrés, que c'était des faux regrets,
01:15:39 un show médiatique.
01:15:40 Pour lui, il n'y a pas de doute qu'Ilias Akoudad a visé son fils
01:15:44 comme s'il était policier.
01:15:46 Il espère que la condamnation prendra en compte cette circonstance aggravante.
01:15:49 Même si, on le rappelle, dans les faits,
01:15:51 même si Ilias Akoudad n'est pas condamné pour meurtre
01:15:54 sur personne dépositaire de l'autorité publique,
01:15:56 la peine encourue reste la réclusion à perpétuité,
01:15:58 car il a agi en état de récidive.
01:16:00 Mais pour les proches, pour la partie civile,
01:16:03 ce serait important que juridiquement soit reconnue cette qualification.
01:16:07 Des proches qui n'ont pas non plus été sensibles aux excuses
01:16:10 présentées à la toute fin de l'interrogatoire par l'accusé,
01:16:13 c'est son avocat qui lui dit "Avez-vous quelque chose à ajouter, à dire au juré ?"
01:16:18 J'ai honte de le dire, je sais que tout ce que monsieur Masson voudrait,
01:16:21 c'est de récupérer son fils.
01:16:22 Je pense tous les jours à Éric Masson et j'y penserai jusqu'à la fin de mes jours.
01:16:26 Voilà, donc cet interrogatoire s'est terminé.
01:16:28 Et cet après-midi, la parole est aux avocats.
01:16:31 Plédoirie de la partie civile avant un réquisitoire attendu demain matin à 9h.
01:16:35 Très attendu, on verra tout cela avec vous.
01:16:37 Merci Noémie pour tous ces éléments et ces détails en direct,
01:16:40 en duplex Noémie depuis le palais de justice d'Avignon dans le Vaucluse.
01:16:44 Linda Kebab, vous avez aussi le résumé ou les éléments de ce procès.
01:16:50 Est-ce qu'il y a des choses qui vous interpellent, qui vous choquent, qui vous heurtent ?
01:16:55 Alors il y a deux choses.
01:16:56 Il y a d'abord les faits, les contradictions permanentes de l'accusé,
01:16:59 qui est parfois même contredit par son avocat,
01:17:01 puisque tentant le tout pour le tout durant les débats,
01:17:05 l'avocat a presque voulu faire croire que Éric n'avait même pas son arme.
01:17:09 Pour justifier que peut-être son client ne savait pas que c'était un policier.
01:17:12 Or, dans le même temps, son client dit qu'Éric a posé sa main sur son arme.
01:17:16 Déjà, dans la mise en scène entre l'avocat et le client,
01:17:19 il y a peut-être des couacs entre le réalisateur et le comédien.
01:17:23 Et puis évidemment, cette mise en scène autour de la famille,
01:17:27 ces aveux, ou plutôt ces demi-aveux, qui ne satisfont pas,
01:17:33 parce qu'ils ne vont pas jusqu'au bout de la démarche,
01:17:35 ils se font au moment où la mère de l'accusé est à la barre.
01:17:41 Elle se contredit, elle ment, elle est offensive,
01:17:43 même à l'égard de l'avocat de son fils,
01:17:46 c'est-à-dire à quel point même le fait d'être revêtu d'un habit
01:17:49 d'auxiliaire de justice lui est réprouvable.
01:17:54 Et puis c'est ce comportement qui en dit long,
01:17:58 malheureusement, tout à l'heure on parlait de la morale,
01:18:01 de la structure morale de l'enfant,
01:18:03 mais qui en dit long sur ce qu'elle a fait de son fils,
01:18:06 c'est à ce moment-là que maître Berton s'adresse à son client
01:18:09 et lui ouvre la voie et lui donne possibilité de s'exprimer encore
01:18:13 dans une mise en scène qui est grossière.
01:18:15 Moi j'ai une pensée pour la famille d'Éric,
01:18:18 qui est très digne, qui sort de la salle
01:18:20 quand les mots sont insupportables et inentendables,
01:18:23 quand l'indécence est au paroxysme,
01:18:25 comme au moment où la sœur de l'accusé,
01:18:27 ne sachant pas que son frère vient d'avouer,
01:18:29 elle est à la barre en tant que témoin,
01:18:31 elle continue la mise en scène, vous savez,
01:18:33 la première version qui avait été élaborée
01:18:36 entre l'avocat et le client, à savoir "mon frère est innocent",
01:18:39 le juge l'a évidemment laissé parler avant de lui dire
01:18:42 "votre frère vient d'avouer", c'est bon,
01:18:45 enfin, baisser le rideau quoi,
01:18:46 et toujours cette indécence permanente.
01:18:48 C'est important la reconnaissance de cette circonstance aggravante,
01:18:51 parce que oui, il faut reconnaître qu'Éric a été tué parce que policier.
01:18:55 Éric avait son brassard en main, lâcheuse,
01:18:58 c'est-à-dire celle qui prend partie dans le trafic de stupéfiants,
01:19:02 a reconnu qu'il avait le brassard en main.
01:19:04 Je n'ai pas envie de croire qu'un acheteur de stupes
01:19:07 ait envie d'avoir une version favorable à l'égard d'un policier
01:19:10 et de mentir pour lui.
01:19:11 Donc évidemment qu'il avait le brassard en main,
01:19:13 évidemment qu'il a crié police, Romain, le coéquipier d'Éric, le confirme,
01:19:19 évidemment qu'une fois qu'il a tué Éric,
01:19:22 et alors que Romain continuait à crier police,
01:19:24 le mis en cause, l'accusé a continué de tirer en direction de Romain,
01:19:31 heureusement, sans parvenir à le toucher.
01:19:33 Donc cette circonstance aggravante, il est important de la reconnaître,
01:19:36 il est important de reconnaître que ce policier a été tué parce que policier.
01:19:40 Et vous, vous l'attendez, et pour vous, et j'ai dure au-delà pour l'associer,
01:19:43 c'est très très important, l'enjeu là,
01:19:45 on l'a bien compris, il a été parfaitement résumé par Linda.
01:19:48 Moi ce qui m'interpelle, au-delà de l'acheteuse, de ce qu'elle a dit,
01:19:51 c'est qu'à un moment c'est presque parole contre parole,
01:19:53 c'est-à-dire qu'on a des policiers qui ont dit oui,
01:19:55 on s'est présenté en tant que policier qui a été blessé,
01:19:58 évidemment mise à part Éric Masson,
01:20:00 et vous avez le suspect dont on sait qu'il a menti, etc.,
01:20:03 qui va me dire "mais moi je ne savais pas qu'il était policier".
01:20:05 Donc on met à égalité ces paroles ?
01:20:08 Oui, enfin à un moment donné, la cour d'assises aura à trancher,
01:20:12 et il est évident que sur ce point-là,
01:20:16 je voudrais l'évoquer de la même manière que je pratiquais
01:20:22 mon rôle d'avocat général durant plus de 20 ans à la cour d'assises de Paris.
01:20:27 Les évidents ont le droit d'être questionnés,
01:20:31 j'ai bien connu Franck Berton, un grand avocat,
01:20:35 il est évident qu'il a une stratégie,
01:20:38 il a fait en sorte que son client ne conteste pas l'incontestable,
01:20:43 et pour le reste il se bat sur ce qui aujourd'hui,
01:20:47 apparemment, prête encore aux doutes.
01:20:50 Mais on verra, de toute façon c'est un crime commis en récidive,
01:20:55 et il y aurait déjà là un motif énorme pour une peine extrêmement sévère.
01:21:02 Mais quand même, attention, si ce n'est pas reconnu comme étant...
01:21:06 Ça joue sa période de sécurité, c'est ça, derrière ?
01:21:09 Oui, on peut la mettre...
01:21:12 - La présence aggravante, là, elle est aggravante pour lui,
01:21:15 mais elle est majeure pour les policiers et autres.
01:21:18 - Bien sûr.
01:21:19 - Bon, on verra, on ne va pas préjuger.
01:21:22 - Il faut bien voir ce que l'oralité des débats va instiller dans la tête des juristes.
01:21:26 - C'est reconnaître qu'il est mort en policier.
01:21:29 - C'est essentiel.
01:21:31 - C'est ça qui est l'enjeu.
01:21:33 - Oui, absolument.
01:21:35 - Pour la famille, pour ses collègues, pour la société.
01:21:38 - Si je peux, Sonia, sur le débat d'avant, rapidement,
01:21:41 j'admets bien volontiers la faillite des éducations à l'école,
01:21:46 dans les familles,
01:21:48 mais la dégradation qui a été constatée,
01:21:53 l'Etat qui se retire, c'est une forme de banalité,
01:21:58 mais c'est très vrai, quand le langage s'appauvrit, la violence vient.
01:22:03 Mais il y a deux choses qui m'ont frappé au fil des années.
01:22:07 C'est le fait, d'abord, que la responsabilité individuelle du transgresseur
01:22:13 a été reléguée radicalement, préjudiée,
01:22:19 en faveur d'une responsabilité sociale.
01:22:23 C'est-à-dire que la gauche, la société est coupable,
01:22:28 mais le transgresseur ne l'est plus.
01:22:32 Et deuxièmement, c'est le fait qu'en réalité,
01:22:38 il y a de la part d'une minorité, j'ai pu l'évoquer tout à l'heure,
01:22:44 une sorte de permanente dangerosité
01:22:49 qui résiste à tous les traitements, à toutes les structures pénitentiaires.
01:22:54 Et c'est très grave.
01:22:56 - On va finir sur quelque chose qui est à la fois un sujet
01:23:00 qui n'est pas grave en soi, mais qui peut l'être,
01:23:03 compte tenu de l'enjeu dont on parle, puisqu'il s'agit de la sécurité
01:23:06 autour des JO, sachant qu'il y a des millions de touristes
01:23:09 qui vont converger vers la capitale.
01:23:11 C'est une sacrée tuile, quand même, si je peux dire,
01:23:13 à cinq mois des JO olympiques et paralympiques.
01:23:15 C'est un employé de la mairie de Paris.
01:23:17 Il a porté plainte après le vol, dans le train de son ordinateur
01:23:20 et des clés USB qui contenaient les plans de sécurisation
01:23:23 de la ville pour les JO.
01:23:25 Les faits se sont produits lundi soir à la gare du Nord à Paris,
01:23:28 à l'hôpital, entre 19h et 19h.
01:23:30 L'ingénieur venait de s'installer tranquillement à bord du train
01:23:33 qui allait partir en direction...
01:23:35 Bon, ça, à la limite, c'est des informations.
01:23:37 J'allais tout vous lire, mais bon.
01:23:39 Il a remarqué que sa sacoche avait disparu.
01:23:41 Déjà, il aurait pu la garder.
01:23:43 Je ne sais pas, moi, si j'ai des informations quand même précieuses,
01:23:45 je me dis que je la garde quand même sur mes genoux.
01:23:47 Non, je ne sais pas.
01:23:49 - Et on ne se trimballe pas avec ce genre d'informations, enfin.
01:23:51 Ou on sécurise son ordinateur, je ne sais pas.
01:23:53 - Mais moi, je pense là vraiment aux policiers.
01:23:56 Linda Kaeff, très souvent avec vous, on a parlé de cet enjeu.
01:23:58 Et vraiment, il n'est pas minime.
01:24:00 On espère que ça se passe bien, l'événement lui-même.
01:24:03 Je ne vais pas dire ce que j'en pense, je l'ai déjà dit.
01:24:05 Je précise, ce n'est pas une opinion.
01:24:07 - Vous serez à Paris, cette période-là ?
01:24:09 - Avec vous, on va encourager nos athlètes.
01:24:13 C'est ça, ce qui est le plus important.
01:24:15 Mais est-ce que ça vous inquiète, quand vous apprenez ça ?
01:24:18 Ou est-ce que c'est une péripétie, j'allais dire, dans tout ça ?
01:24:22 - Ça inquiète, je vais vous dire pourquoi.
01:24:24 C'est presque cocasse si l'enjeu, comme vous le disiez, n'était pas énorme.
01:24:28 C'est assez cocasse parce que dans le même temps,
01:24:31 on est en train de créer, en tout cas, mon institution est en train de créer un LOFAC.
01:24:35 C'est un office de lutte contre la cybercriminalité.
01:24:38 Et moi, ce qui m'interpelle, c'est qu'un ingénieur, cyberingénieur,
01:24:43 qui est partie prenante pour les JO de Paris, garde des données sur des clés USB.
01:24:49 C'est juste pour dire qu'en France, on en est encore à garder des données,
01:24:53 soit sur un cloud américain, soit sur des clés USB.
01:24:56 J'ai une appétence particulière pour la cybercrime
01:24:59 et je suis toujours effarée d'entendre dire que ça se fait.
01:25:02 Mais malheureusement, ça se fait.
01:25:04 Les clés USB, les clouds américains, il faut arrêter un moment.
01:25:07 Après, c'est vrai qu'on a un problème en France,
01:25:10 c'est qu'on n'a pas notre propre cloud français.
01:25:13 Et ça nous oblige parfois à stocker aussi des données sur des nuages
01:25:17 qui ne nous appartiennent pas.
01:25:19 - Il y a une question de formation en cybercriminalité sur ce type de poste.
01:25:29 Il faut savoir qu'il y a des formations qui peuvent être dispensées
01:25:32 par des services spécialisés sur ce qu'il ne faut pas faire.
01:25:36 Et notamment, laisser sa sacoche au-dessus de sa tête
01:25:38 pour aller vérifier à quel heure part son train ensuite.
01:25:41 - Soyez fiers d'être des amateurs.
01:25:44 - C'est un peu ça.
01:25:46 - On est finis d'avoir lu un live en quelque sorte.
01:25:50 - Merci à la mairie de Paris.
01:25:52 - Le problème, c'est que ça nous fait sourire, mais l'enjeu est grave.
01:25:55 - C'est pour ça qu'on voulait l'aborder. Je vous remercie.
01:25:57 C'était passionnant de vous avoir autour de cette table.
01:25:59 Merci Linda Kebab et à nos amis tous, évidemment, vous tous ici.
01:26:02 Je vous dis à bientôt. À très bientôt.
01:26:05 À suivre, c'est Nelly Denac, évidemment.
01:26:08 Demain, ce sera Thierry Cabane à Midi News.
01:26:14 J'ai un mot d'excuse.
01:26:18 On se retrouve très bientôt dimanche pour le grand rendez-vous.
01:26:21 Évidemment. À très bientôt.
01:26:23 !