- 24/02/2024
Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans Punchline, en direct sur CNews.
00:00:04 Véni, vidi, et la suite est quelque peu différente.
00:00:07 Il est venu, il a vu, et c'était tendu pour Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture.
00:00:11 Le président de la République a été accueilli sous les sifflets.
00:00:15 Des heures ont même éclaté dans le parc des expositions entre manifestants et CRS.
00:00:19 Résultat, le Salon a ouvert ses portes avec 1h30 de retard.
00:00:23 Un président chahuté donc, mais comme à son habitude, à l'aise dans l'exercice.
00:00:27 Peut-être trop d'ailleurs, entre une conférence de presse improvisée dans un couloir,
00:00:31 un débat organisé à la va-vite en dehors du Salon,
00:00:34 Emmanuel Macron a fait tomber la veste et fait du Emmanuel Macron
00:00:38 avant de faire son entrée dans l'arène aux alentours de 13h30
00:00:41 pour inaugurer comme prévu et déambuler à l'intérieur du Salon, comme si de rien n'était.
00:00:46 Il est venu, il a vu, mais a-t-il convaincu ?
00:00:49 C'est la question qu'on vous pose comme chaque samedi.
00:00:51 On vous donne la parole dans Punchline au week-end.
00:00:53 Emmanuel Macron a-t-il réussi, selon vous, à rassurer les agriculteurs ?
00:00:58 Vous flashez le QR code pour répondre et nous écouterons vos réponses en fin d'émission.
00:01:02 Il est 17h, Mickaël Dos Santos pour le rappel des titres de l'actualité.
00:01:06 Nouvelle promesse d'Emmanuel Macron aux agriculteurs.
00:01:10 Ce matin, lors d'un long face-à-face au Salon de l'Agriculture,
00:01:12 le président de la République a fait une série d'annonces,
00:01:15 parmi elles des prix planchers pour protéger leurs revenus,
00:01:17 inscrire l'agriculture comme un intérêt général majeur de la nation française
00:01:21 ou encore éviter l'interdiction de pesticides pourtant tolérés au niveau européen.
00:01:27 Et puis toujours à Paris, les touristes retrouvent le sourire.
00:01:30 Après une grève de cinq jours, la Tour Eiffel va réouvrir ses portes au public dès demain.
00:01:35 Les salariés inquiets du modèle économique et de la dégradation de la Dame de Fer
00:01:39 ont obtenu des garanties, notamment un investissement de 380 millions d'euros jusqu'à 2031.
00:01:46 Enfin, Volodymyr Zelensky l'assure, l'Ukraine va vaincre la Russie.
00:01:50 Deux ans après l'invasion de son pays,
00:01:52 le président a tenu à envoyer un message d'optimisme à ses concitoyens.
00:01:56 Une annonce faite ce samedi dans un aéroport militaire près de Kiev,
00:01:59 en compagnie de dirigeants occidentaux.
00:02:01 Merci Michael. Prochain point sur l'actualité, on vous retrouve dans 30 minutes.
00:02:07 Punchline Weekend avec autour de la table pour m'accompagner Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RAID.
00:02:12 Bonjour Jean-Michel.
00:02:13 Bonjour Michael.
00:02:14 Bonjour à Sarah Salman, avocate au barreau de Paris.
00:02:16 Bonjour Michael.
00:02:17 Bonjour à Kevin Bossuet, également professeur d'histoire en banlieue parisienne.
00:02:21 On a également Irène Tolleré qui est avec nous, députée européenne.
00:02:24 Renew, bonsoir.
00:02:25 Bonsoir Michael.
00:02:26 Et bonsoir à Rémi Dumas, vice-président des Jeunes Agriculteurs.
00:02:30 Thomas Bonnet également est en place pour nous accompagner du service politique de CNews.
00:02:36 Alors a-t-il convaincu, a-t-il réussi à convaincre, a-t-il réussi à rassurer les agriculteurs selon vous ?
00:02:41 Je vous pose la question pour commencer à vous Kevin.
00:02:44 C'est un petit peu compliqué, il faut dire que l'exercice était entaché depuis le départ.
00:02:50 Et surtout que ce n'est pas terminé puisqu'il y est toujours.
00:02:52 Et surtout que ce n'est pas terminé parce qu'il nous a sorti un grand débat,
00:02:56 mais on est échaudé de ces grands débats.
00:02:59 Il nous avait déjà sorti ça à la suite des Gilets jaunes.
00:03:01 Qu'est-ce qu'il en était sorti ?
00:03:03 Absolument rien.
00:03:04 Le problème d'Emmanuel Macron, c'est comme il ne peut pas faire,
00:03:08 il décide de parler et pour lui parler, c'est faire.
00:03:12 On sent bien qu'Emmanuel Macron ne peut pas dire autre chose par rapport à ce qu'il dit.
00:03:18 Il est enfermé dans sa propre idéologie.
00:03:19 Cette crise agricole a mis à plat, a mis à sac trois fondements du macronisme.
00:03:25 L'européisme, l'écologie politique et le libre-échange.
00:03:29 Et donc forcément, Emmanuel Macron ne peut pas tourner le dos à cela.
00:03:33 Et puis la polémique sur les soulèvements de la terre.
00:03:36 Franchement, qu'est-ce que c'est que cette chose ?
00:03:38 On a invité des gens que Gérald Darmanin qualifiait d'éco-terroristes
00:03:45 pour débattre avec les agriculteurs.
00:03:47 Il nous dit qu'il n'était pas au courant.
00:03:49 Les soulèvements de la terre nous disent le contraire.
00:03:51 Donc on a l'impression qu'il ajoute le mensonge au mépris et à la déconnexion.
00:03:55 Donc d'un point de vue politique, c'est dévastateur.
00:03:57 Alors on va y revenir, Kévin.
00:03:58 J'ai donné la parole à Jean-Michel qui a l'air pas tout à fait d'accord avec vous sur l'approche que vous avez.
00:04:05 Non du tout, parce que d'une manière générale,
00:04:06 tout ce qui est fait en général s'est retenu contre le président de la République.
00:04:09 Pas communiqué.
00:04:10 Et en particulier, on entend toujours cette ritournelle de l'après-gilet jaune.
00:04:15 Il n'en est rien sorti.
00:04:16 Si, il en est sorti plein le truc, sauf que vous les avez oubliés,
00:04:19 vous ne voulez pas les reconnaître.
00:04:21 Il en est sorti une augmentation conséquente du SMIC.
00:04:24 Il en est sorti un certain nombre de choses importantes,
00:04:29 pas de hausse de CSG, etc.
00:04:31 Vous voyez, même vous avez du mal à vous en tenir.
00:04:34 Non, mais la problématique, c'est que d'une manière générale,
00:04:38 il y a un a priori négatif.
00:04:41 Ce qu'il faut reconnaître aujourd'hui, c'est que Emmanuel Macron,
00:04:44 à son habitude, il est allé au combat,
00:04:48 mais il est allé au combat avec des arguments.
00:04:50 Il connaît par cœur ses dossiers.
00:04:52 Il a annoncé un certain nombre de choses.
00:04:54 Et ces choses-là se surajoutent aux choses qui ont déjà été annoncées par le Premier ministre.
00:04:59 En réalité, il y a pas mal de choses qui ont été faites.
00:05:02 C'est une séquence à la fois syndicale et sociale,
00:05:07 mais c'est aussi une séquence politique parce qu'une partie aussi des syndicats agricoles,
00:05:14 pour une certaine partie, ils sont acquis aux idées du RN et pour une autre partie,
00:05:18 ils sont acquis aux idées d'extrême gauche et en particulier des soulèvements de la terre
00:05:24 parce qu'ils ont combattu ensemble sur les méga-vacilles.
00:05:27 Et c'est ces gens-là qu'il a eus aujourd'hui dans ce salon de l'agriculture.
00:05:30 Et il est allé au-devant de ces gens-là et il a discuté avec eux.
00:05:33 Il en a convaincu. Certains d'autres ne seront pas convaincus.
00:05:37 Mais on avance sur ce dossier-là.
00:05:38 Et ce qu'il faut voir, c'est qu'il y a un espèce de déterminisme important
00:05:42 qui fait qu'il y a des avancées sérieuses.
00:05:46 Donc, les choses ne sont pas parfaites, bien évidemment.
00:05:49 Et ce n'est pas fini, en plus.
00:05:50 – Alors, j'ai eu l'avis de Kevin et de Jean-Michel.
00:05:53 Je vais tous vous donner la parole.
00:05:55 On aura aussi l'avis du principal intéressé autour de la table,
00:05:58 qui est tout de même Rémi Dumas.
00:06:00 Mais juste avant, priorité au terrain, on va rejoindre notre journaliste
00:06:04 qui se trouve actuellement au salon de l'agriculture, Mathieu Deveze,
00:06:07 qui se trouve à l'intérieur du salon avec Laurence Scellarié.
00:06:10 Mathieu, le calme est-il revenu dans les allées du salon ?
00:06:13 [Bruits de la foule]
00:06:16 – Tout à fait, cher Michael.
00:06:17 La situation s'est apaisée désormais,
00:06:19 après une situation très tendue ce matin,
00:06:21 notamment avec la visite d'Emmanuel Macron.
00:06:24 Je suis avec une agricultrice, une étudiante même, en lycée agricole,
00:06:27 Maëlle, bonjour Maëlle, merci d'être en direct avec nous sur CNews.
00:06:30 Emmanuel Macron, le président de la République,
00:06:32 qui a été copieusement sifflé, hué,
00:06:34 qu'est-ce que vous en pensez ? C'est justifié selon vous ?
00:06:36 – Je pense que la réponse à votre question a déjà été dite
00:06:39 par Jérémie Bazayac et Béniata Exposito.
00:06:42 Mais il ne faut pas oublier que le travail des agriculteurs
00:06:44 est un peu trop souvent oublié,
00:06:45 qu'il n'est pas assez rémunéré à son juste prix.
00:06:48 Je trouve ça dommage, car on nourrit assez la population.
00:06:52 J'espère qu'ils le comprendront.
00:06:54 – Tant qu'il n'y aura pas de réponse notamment sur cette rémunération
00:06:57 qui selon vous est trop faible,
00:06:58 vous continuerez à vous mobiliser, à avoir des actions concrètes ?
00:07:01 – Oui, je pense très clairement que les agriculteurs ont envie
00:07:04 d'avoir des réponses et des réponses concrètes qui leur donnent un but,
00:07:09 parce qu'on est dans une situation qui est quand même délicate
00:07:12 et qu'il faut qu'ils comprennent que le travail est assez important.
00:07:15 – Comment vous faites, vous, étudiante en lycée agricole,
00:07:17 pour rester motivée quand on entend toutes ces revendications,
00:07:21 toutes ces problématiques au quotidien ?
00:07:23 – Mais il ne faut pas oublier déjà que notre métier c'est une passion,
00:07:26 on adore ça.
00:07:27 Moi personnellement je suis motivée par l'agriculture
00:07:29 parce que j'ai toujours baigné dans ça.
00:07:31 Je vais reprendre une exploitation familiale,
00:07:34 mon père m'a donné ce sens de goût d'aimer les animaux, l'agriculture,
00:07:39 c'est ma vie, c'est ce que j'ai envie de prolonger.
00:07:42 – Ça fait plaisir parce que vous le dites avec le sourire,
00:07:44 ce sont vos vaches derrière.
00:07:47 Au-delà des revendications notamment de rémunération,
00:07:50 est-ce qu'il y a d'autres problématiques au quotidien que vous rencontrez ?
00:07:53 – Mais il ne faut pas oublier que les agriculteurs travaillent 7 jours sur 7,
00:07:56 24 heures sur 24, c'est des journées longues, c'est un travail compliqué
00:08:01 et on n'a pas souvent des vacances ou des jours à se rendre disponibles.
00:08:04 Les vacances sont souvent une semaine ou 15 jours dans l'année
00:08:08 mais ça reste quand même assez compliqué
00:08:10 parce qu'il ne faut pas oublier que le travail continue
00:08:13 malgré tout qu'on ne soit pas là.
00:08:15 – Si je ne dis pas de bêtises, c'est votre premier salon de l'agriculture,
00:08:18 comment vous le vivez ces rencontres avec ces Parisiens,
00:08:21 beaucoup de familles désormais parce que la situation s'est apaisée,
00:08:24 qu'est-ce que ça vous fait ?
00:08:25 – C'est une émotion parce qu'amener sa propre vache à Paris à 17 ans,
00:08:29 c'est quand même énorme, il ne faut pas oublier qu'elles sont sélectionnées
00:08:33 sur 600 vaches parmi la France, il n'y en a que 100 qui sont retenues
00:08:36 donc c'est quand même un contexte qui est énorme et génial pour moi.
00:08:40 Et bien sûr je suis avec toute mon équipe du Sud-Ouest ici,
00:08:43 c'est un peu une deuxième famille, on s'entend bien et voilà.
00:08:47 – Merci beaucoup pour votre témoignage et votre sourire.
00:08:49 La situation désormais bien plus calme au salon de l'agriculture
00:08:52 avec beaucoup, beaucoup de familles qui déambulent dans les allées désormais.
00:08:55 – Merci Mathieu Dewez et merci à votre invité Rémi Dumas,
00:08:58 je rappelle que vous êtes président des Jeunes agriculteurs,
00:09:00 vous venez d'entendre cette étudiante.
00:09:03 La jeunesse c'est l'avenir de l'agriculture et c'est bien là le problème,
00:09:07 aujourd'hui on a besoin de jeunes motivés pour embrasser la profession
00:09:11 et dans ce contexte l'avenir est difficile.
00:09:14 – L'avenir est difficile mais il faut y croire, c'est un métier d'avenir,
00:09:16 on mangera toujours demain, c'est un métier qui a du sens,
00:09:18 on travaille le vivant, on travaille la nature
00:09:20 et puis on a une palette de métiers dans notre métier qui est énorme
00:09:24 parce qu'on travaille à nos mains la terre, on fait de la comptabilité,
00:09:27 on fait de l'administratif, de la ressource humaine,
00:09:30 de la communication et de la promotion métier
00:09:32 qui est aussi une nouvelle facette de notre métier
00:09:36 parce qu'en fait, qui mieux que nous pour l'expliquer ?
00:09:38 Et c'est pour ça qu'on a besoin aussi de ce salon de l'agriculture,
00:09:40 on a appelé au calme depuis ce matin, dire c'est bon,
00:09:43 on a montré qu'on n'était pas content, maintenant remettons-nous au travail,
00:09:47 on a des sujets sur la table,
00:09:49 le président Macron a redonné un petit cap et dégage de...
00:09:55 Voilà, ça va plutôt dans le bon sens,
00:09:57 par contre on maintient toujours la pression
00:09:59 mais on peut maintenir la pression différemment,
00:10:00 on a beaucoup travaillé dans les préfectures,
00:10:02 il a été évoqué de syndicats tout à l'heure,
00:10:04 nous, GAF, NSA, on travaille avec tout le monde
00:10:08 et c'est notre force, on est à politique,
00:10:09 on ne va pas privilégier un plus que l'autre,
00:10:13 actuellement c'est le président Macron qui est en place,
00:10:15 on parle avec le président Macron,
00:10:16 avant c'était Hollande, avant c'était Sarkozy, avant c'était Chirac,
00:10:19 autant travailler avec ceux qui ont le pouvoir en fait,
00:10:21 plutôt que d'aller...
00:10:23 avec les autres, on va pousser nos idées
00:10:25 pour que tous ensemble on arrive à un consensus.
00:10:28 En attendant, on est toujours dans la proposition, dans le travail
00:10:31 et aujourd'hui on a un salon d'agriculture qui doit retrouver son apaisement,
00:10:35 on doit retrouver les familles,
00:10:36 moi vraiment, venez nous rencontrer,
00:10:38 on a besoin de vous parler, de montrer la réalité du métier
00:10:42 et puis bien sûr, en tant que jeune agriculteur,
00:10:43 c'est vous donner envie aussi de venir,
00:10:45 parce que les agriculteurs de demain sont aussi parisiens,
00:10:47 formez-vous, venez nous rencontrer
00:10:50 et par contre, il nous faut une vision claire de l'agriculture
00:10:53 et ce qu'on demande au président de la République,
00:10:55 c'est de donner un vrai cap sur plusieurs années,
00:10:58 de donner des perspectives aux jeunes qui ont envie de s'installer.
00:11:00 Alors, envie de venir au salon et puis envie d'embrasser la profession,
00:11:04 comment donner envie à ces jeunes qui nous regardent
00:11:07 de devenir peut-être demain les agriculteurs de demain dans ce contexte ?
00:11:11 Ce qui va déclencher aussi le fait de refaire venir les gens
00:11:15 à la profession d'agriculteur, c'est les prix rémunérateurs.
00:11:18 Aujourd'hui, qui accepte de vendre à perte,
00:11:20 qui accepte de travailler des heures et des heures
00:11:23 pour un salaire parfois de misère ?
00:11:25 Ce n'est pas possible.
00:11:26 Redonnons du pouvoir d'achat aux agriculteurs,
00:11:29 parce qu'actuellement, on parle de pouvoir d'achat des Français
00:11:31 et on les comprend,
00:11:32 qu'ils ne peuvent pas forcément acheter tous nos produits
00:11:34 parce qu'ils sont trop chers.
00:11:35 Donc, essayons de produire moins cher,
00:11:37 que ce soit accessible à un maximum de personnes
00:11:39 et le pouvoir d'achat, ça peut se régler par le logement,
00:11:41 par les énergies, etc.
00:11:44 Mais il faut arrêter que l'agriculture soit toujours la variable d'ajustement.
00:11:47 Donc, redonnons ça, cette fierté aussi du monde agricole.
00:11:51 Nous, on est fiers d'être paysans,
00:11:52 mais il faut que les gens qui viennent nous voir
00:11:54 le sentent, qu'on retrouve de la dignité dans notre métier,
00:11:58 qu'on soit arrêtés d'être bafoués.
00:12:00 Encore une fois, on est invité dans les plateaux télé, c'est très bien,
00:12:03 mais c'est à chaque fois qu'il y a des crises,
00:12:04 à chaque fois qu'on manifeste.
00:12:06 Jamais il n'y a pas de beaux reportages pour "Venez chez moi,
00:12:08 je vous montre ce que je fais de bien".
00:12:10 Ce n'est jamais mis en avant. Jamais, jamais, jamais.
00:12:12 Donc, on est obligé, très rarement,
00:12:14 on est obligé de faire le taf nous-mêmes.
00:12:17 Alors forcément, ça ne fait pas vendre de venir et de dire
00:12:19 "Regardez, il travaille bien".
00:12:21 Les gens, ils s'en foutent.
00:12:22 Donc, on est obligé de montrer les dents pour se faire entendre.
00:12:25 Donc, on a besoin de tout le monde aussi.
00:12:28 Mais aujourd'hui, redonnons espoir parce que c'est un métier d'avenir.
00:12:33 - Sarah Salman, comment donner envie à la jeunesse ?
00:12:35 Comment faire briller aujourd'hui le métier ?
00:12:36 - Le problème, c'est qu'il faut toujours montrer les dents pour se faire entendre.
00:12:38 Et c'est ça le problème de la macronie.
00:12:39 Tant qu'ils ne sont pas au pied du mur, ils ne bougent pas.
00:12:42 Les agriculteurs ne sont pas des zadistes.
00:12:44 Les agriculteurs veulent vivre de leur revenu.
00:12:46 Vous ne voulez pas faire l'aumône.
00:12:47 Donc, pour moi, il a brassé beaucoup d'air et c'est un problème.
00:12:50 Pardonnez-moi l'expression, mais il y a beaucoup de blabla.
00:12:52 Alors, il fait une longue logorée de mesurettes,
00:12:55 mais rien de concret et ça me pose un problème.
00:12:57 Comment voulez-vous motiver la jeunesse alors que c'est 70 heures,
00:13:00 100 heures de travail, parfois pour moins de 1 000 euros ?
00:13:03 Il faut valoriser le pouvoir d'achat, agir au niveau européen
00:13:07 et ne pas léguer toute notre souveraineté alimentaire à l'Union européenne.
00:13:10 Un coup, c'est de la faute de Bruxelles, un coup de l'Ukraine.
00:13:13 Il faut assumer ses responsabilités.
00:13:15 Là, il est au pied du mur.
00:13:16 Il fait des mesurettes pour calmer le jeu.
00:13:18 Eh bien, moi, je ne vois rien de concret.
00:13:19 Il a brassé de l'air pour calmer le jeu et que le salon se passe bien.
00:13:23 Alors, beaucoup de blabla, vous dites.
00:13:24 Emmanuel Macron, qui était tout de même là.
00:13:27 Thomas Bonnet, j'aimerais vous entendre là-dessus.
00:13:28 D'ailleurs, il était là dès 8 heures ce matin.
00:13:30 Il était à l'heure, Emmanuel Macron.
00:13:32 Il n'a pas l'habitude de...
00:13:34 Il n'a pas l'habitude de se faire attendre, justement, le président de la République.
00:13:37 Là, il était là à 8 heures.
00:13:38 Il a été hué, chahuté.
00:13:40 Il n'a d'abord pas pu rentrer dans le salon.
00:13:42 C'est ça, puisqu'il a improvisé une conférence de presse,
00:13:46 un micro tendu, comme on dit, dans un couloir,
00:13:48 avant d'organiser finalement un mini débat avec les représentants agricoles.
00:13:52 Et là, il a fait finalement ce qu'il sait faire de mieux, peut-être.
00:13:56 C'est-à-dire, il a fait tomber la veste.
00:13:58 Il a, disons-le, retourné la tête de ses interlocuteurs.
00:14:02 On peut lui reconnaître ce talent.
00:14:03 On peut lui reconnaître ce talent.
00:14:04 Alors, c'était très mal embarqué,
00:14:06 parce que lorsque le président de la République est arrivé,
00:14:08 vous avez eu des mouvements de contestation très forts.
00:14:10 On a eu des images absolument incroyables dans les allées du parc des Expositions
00:14:13 de la Porte de Versailles, avec un face-à-face, quand même,
00:14:16 entre les gendarmes mobiles et les agriculteurs.
00:14:18 Des haies qui s'écroulent sous le poids des personnes
00:14:22 qui sont tous rassemblées les unes contre les autres.
00:14:25 Bref, des images chaotiques pour le chef de l'État.
00:14:27 Au point même que le micro tendu, comme vous dites,
00:14:29 qu'il a dû organiser, s'est fait à l'étage,
00:14:32 dans un couloir, avec un énorme dispositif de sécurité.
00:14:35 Bref, ça avait très mal démarré pour le président de la République,
00:14:38 qui a même laissé parler une forme de colère lorsqu'il a pris la parole.
00:14:41 Et puis, il a réussi à organiser un débat avec moins d'intervenants
00:14:46 que ce qui avait été initialement prévu.
00:14:48 Parce que je vous rappelle que le terme qui avait été choisi,
00:14:50 c'était celui de "grand débat".
00:14:51 On était plutôt sur un débat de taille moyenne, cette fois-ci,
00:14:54 avec moins d'intervenants.
00:14:55 Malgré tout, Emmanuel Macron, il faut lui reconnaître ça,
00:14:57 a réussi à vraiment apporter des réponses précises et détaillées
00:15:01 sur un certain nombre de sujets.
00:15:03 Vous dites qu'il a retourné ses intervenants,
00:15:04 je ne suis pas certain que tous soient complètement convaincus.
00:15:06 Vous êtes reconnus ?
00:15:07 Je savais que ça vous ferait réagir.
00:15:09 Mais on peut dire qu'on a l'impression, en tous les cas,
00:15:13 c'est l'impression qu'il donne qu'il aime cet exercice.
00:15:14 Il aime être défié, disons-le,
00:15:17 et peut-être qu'il se débrouille bien, finalement.
00:15:19 Mais ce qui est vrai, c'est que l'état d'esprit des intervenants
00:15:23 à la fin des deux heures d'échange n'était pas le même qu'au début.
00:15:25 Il y a eu quand même une atmosphère qui était plus détendue.
00:15:29 Vous avez participé.
00:15:30 Voilà, le problème était une question certainement de timing.
00:15:33 D'ailleurs, on l'a entendu lors des échanges.
00:15:35 Certains lui ont dit "on n'est plus là pour débattre,
00:15:36 on a besoin que vous nous fassiez maintenant des annonces".
00:15:38 Mais d'ailleurs, c'est intéressant ce que vous dites.
00:15:39 Je ne sais pas si en régie, on a ces deux séquences qu'on a coupées,
00:15:43 qu'on a collées pour que vous puissiez justement voir la différence
00:15:45 entre le moment où Emmanuel Macron arrive dans ce hall
00:15:49 qui n'est pas le hall où se déroule le Salon de l'agriculture,
00:15:52 le moment où Emmanuel Macron arrive avec les représentants
00:15:56 des différents syndicats pour débattre.
00:15:58 On sent que l'approche est plutôt difficile.
00:16:02 Et puis à la fin, on a les deux séquences en régie.
00:16:05 Si on peut les regarder, on en parle juste après.
00:16:07 Tout le monde se détend.
00:16:10 Venez, venez, venez.
00:16:12 On va parler ouvertement.
00:16:13 Nous, on nourrit la France.
00:16:18 Oui, c'est pour ça.
00:16:19 Moi, j'ai une confiance qu'on vous laisse.
00:16:21 Ne vous inquiétez pas.
00:16:21 Et moi, je veux au contact de tout le monde.
00:16:24 Maintenant, à vous de redescendre.
00:16:26 Merci.
00:16:28 Merci d'avoir accepté le débat.
00:16:30 Merci pour la réponse.
00:16:32 Merci pour tout ça.
00:16:33 Monsieur Macron, dans trois semaines, recevez-nous aussi.
00:16:36 On viendra vous voir.
00:16:37 On viendra vous voir.
00:16:39 Merci beaucoup.
00:16:40 Vous pouvez descendre dans le sud de la France.
00:16:42 On n'est pas loin de l'Ouest.
00:16:43 Merci.
00:16:44 On espère que vous vous laisserez.
00:16:46 Je ne lâcherai pas.
00:16:47 Nous non plus justement.
00:16:48 J'ai pris des engagements.
00:16:49 On y va les gars.
00:16:51 Merci à vous.
00:16:52 A tout de suite.
00:16:53 Monsieur le Président, merci beaucoup.
00:16:55 Allez.
00:16:56 Ne me dites pas des trucs comme ça.
00:16:59 Moi, je n'aime pas les gens comme vous.
00:17:00 Ils disent des mots définitifs.
00:17:01 Gardez le moral.
00:17:02 Je suis franc.
00:17:03 Je peux dire.
00:17:04 Oui.
00:17:05 Ce que je disais, deux salles, deux ambiances.
00:17:07 Irène Tolleray, c'est assez impressionnant, cette capacité quand même qu'il a redonné
00:17:13 confiance aux personnes à qui il s'adresse.
00:17:16 Parce qu'il a répondu avec une grande précision.
00:17:18 Donc déjà, par rapport au blabla ou pas, il faut savoir que depuis le 15 janvier,
00:17:24 il y a un plan qui a été mis en place avec des dates et tout est respecté.
00:17:29 Donc, les agriculteurs, ils le savent.
00:17:31 Les retards PAC, on avait 6% de retards PAC.
00:17:33 Aujourd'hui, il y en a 5% qui sont payés.
00:17:35 Le pourcent qui reste, c'est pour le 15 mars.
00:17:37 Des faits, des chiffres, des dates.
00:17:39 Cet exercice-là n'a jamais été fait.
00:17:41 Et sous la forme qui vient d'être faite aujourd'hui, non plus.
00:17:45 Un président de la République qui est face à des agriculteurs et qui répond à toutes
00:17:49 les questions, les plus techniques, en disant "ça, on a ça, ça, on va faire ça"
00:17:54 avec beaucoup de précision.
00:17:56 Ça n'a jamais été fait, j'ai jamais vu ça.
00:17:58 Le travail de simplification qui est embarqué, il y a du concret.
00:18:02 On avait 14 textes sur les haies, il va y en avoir plus qu'un.
00:18:05 L'intérêt général agricole dont on a tant besoin.
00:18:09 La qualification systématique d'urgence pour les projets d'irrigation.
00:18:13 Ce sont des choses extrêmement concrètes que les agriculteurs comprennent.
00:18:16 Et ils en voient les conséquences pour eux.
00:18:18 Après, moi ce que je vois, c'est qu'effectivement l'ambiance n'était pas la même.
00:18:22 Il a été applaudi, moi j'étais évidemment plus enthousiaste.
00:18:25 Parce que aussi, par rapport à ce que vous disiez sur le temps pour le faire,
00:18:31 en 2019, quand on a été élu, globalement, l'agriculture,
00:18:36 ce n'était pas la priorité de personne, comme le disait très bien Rémi.
00:18:40 C'était et l'environnement, et les accords de Paris, et ceci et cela.
00:18:43 Et donc on était beaucoup dans des injonctions réglementaires,
00:18:47 dont l'Europe a aussi son autocritique à faire.
00:18:51 Parce qu'on fait beaucoup de réglementaires, on pourrait faire aussi de l'incitatif.
00:18:55 Mais après vous comprenez aussi que les agriculteurs attendent aussi des garanties.
00:18:59 C'est-à-dire effectivement, il est applaudi à ce moment-là.
00:19:01 Mais on a aussi l'impression, c'est aussi une façon de temporiser.
00:19:06 C'est aussi une façon de temporiser.
00:19:08 Derrière, il faut que le président apporte des garanties.
00:19:11 Et je pense que les garanties seront par les réalisations concrètes,
00:19:17 en continuant les réalisations concrètes qui sont déjà là.
00:19:21 Concrètement, il y avait 62 mesures qui ont été mises dans le plan Attal.
00:19:25 Au jour d'aujourd'hui, il y en a 60% qui sont déjà réalisées.
00:19:29 Donc voilà, ça c'est du concret.
00:19:31 Le travail qui a été fait avec les préfectures,
00:19:33 sur tous les décrets de simplification, c'est les agriculteurs...
00:19:39 - Alors pourquoi les agriculteurs sont dans la rue ?
00:19:41 Parce que vous entendez que c'est merveilleux tout ça.
00:19:43 - On va retourner au salon de l'agriculture.
00:19:47 On va donner la parole à Patrick Bénézy,
00:19:49 qui est vice-président de la FNSEA,
00:19:51 président de la Fédération Nationale Bovine.
00:19:53 Bonjour M. Bénézy, merci d'être avec nous en direct sur CNews.
00:19:57 Alors vous étiez présent tout à l'heure pendant le débat.
00:20:00 Alors j'allais dire le grand débat, ce n'était pas le grand débat.
00:20:02 C'était le petit, le moyen débat, a dit tout à l'heure Thomas Bonnet,
00:20:06 qui avait lieu avec le président de la République.
00:20:08 - Vous avez été présent au débat ?
00:20:10 - Oui, vite fait, mais effectivement, j'y ai participé un petit temps.
00:20:16 - On va interpeller le président sur la question des clauses miroirs.
00:20:20 - Oui, notamment les clauses miroirs, par rapport à l'élevage,
00:20:25 c'est quelque chose d'extrêmement important.
00:20:27 Aujourd'hui, il n'y a aucune protection, ni pour le Canada,
00:20:31 ni pour aucun autre pays.
00:20:33 Et effectivement, on l'a interpellé là-dessus,
00:20:35 parce qu'il avait été dit des choses qui n'étaient pas exactes.
00:20:39 Aujourd'hui, malheureusement, on n'a aucune protection
00:20:43 sur ce qui vient des autres pays,
00:20:46 que ce soit sur les accords internationaux,
00:20:49 que ce soit sur ce qui a été négocié par ailleurs.
00:20:52 Et effectivement, aujourd'hui, un bœuf canadien est élevé
00:20:56 avec des antibiotiques de croissance, avec de la farine de viande,
00:21:00 avec de l'alimentation qui provient de phytosanitaires
00:21:04 qui sont interdits chez nous.
00:21:06 Il y a eu d'ailleurs des rapports qui ont été remis au gouvernement
00:21:09 il y a quelques années sur ces sujets-là.
00:21:11 Donc nous, ce que l'on souhaite, c'est effectivement être protégé.
00:21:15 On n'est absolument pas contre le commerce international.
00:21:18 On exporte nous-mêmes, mais on exporte avec des règles
00:21:21 et des normes qui sont très supérieures au reste du monde.
00:21:25 On veut juste une concurrence loyale,
00:21:27 ne pas être mis en concurrence avec des produits qui sont faits
00:21:31 avec des moyens de production qui sont interdits chez nous
00:21:34 et autorisés ailleurs.
00:21:36 Donc ça, c'est effectivement un sujet extrêmement important
00:21:39 pour les éleveurs, mais également pour beaucoup d'agriculteurs.
00:21:42 Et nous l'avons interpellé également sur le sujet du prix,
00:21:45 puisqu'il a évoqué le sujet des prix minimums.
00:21:50 Et pour nous, ce qui est très important, c'est qu'on ne se retrouve pas
00:21:54 dans les prochaines semaines à discuter à nouveau avec des gens
00:21:57 qui sont plus forts que nous, que ce soit les distributeurs ou autres,
00:22:00 pour négocier ces prix minimums.
00:22:02 Il y a une loi qui est passée.
00:22:03 Elle s'appelle l'état généraux de l'alimentation numéro 2,
00:22:07 et où les indicateurs de coûts de production ont été clairement définis.
00:22:11 Ces indicateurs de coûts de production, aujourd'hui,
00:22:13 on ne les atteint pas dans l'élevage,
00:22:15 quelles que soient les productions d'ailleurs.
00:22:17 Et effectivement, si l'idée des prix planchers est une bonne idée,
00:22:21 on souhaite que ce soit bien les indicateurs de coûts
00:22:24 de production interprofessionnels ou d'instituts de l'élevage
00:22:28 qui soient pris en priorité, et qu'on ne soit pas obligé
00:22:32 de renégocier dans le cadre des interprofessions,
00:22:35 avec la distribution, avec Carrefour, Leclerc,
00:22:39 avec lesquels nous avons un rapport de force,
00:22:41 bien évidemment, très différent.
00:22:43 – Jean-Michel Fauvergue.
00:22:45 – Oui, moi, il me semble que tout ça a été mis dans la discussion.
00:22:48 Effectivement, il y a des choses qui sont annoncées immédiatement
00:22:51 par le Président de la République ou par le Premier ministre,
00:22:53 et ensuite, dans le cadre des discussions,
00:22:55 les indicateurs et les choses sont mis en place.
00:22:57 Mais on s'aperçoit quand même, et moi, ce que j'ai retenu aussi
00:23:03 du discours du Président de la République, c'est qu'à un certain moment,
00:23:06 il renvoie les gens à leur responsabilité, en particulier,
00:23:10 j'ai cru comprendre que sur la branche bovine, il y avait eu un problème,
00:23:14 parce que les négociations ont été interrompues.
00:23:17 On n'est pas loin dans ce domaine-là aussi,
00:23:20 de la représentation politique et des forces politiques qui s'opposent.
00:23:25 Et je pense que M. Patrick Benézy sera d'accord avec moi dans ce domaine-là.
00:23:31 Mais la problématique de fond, c'est à un certain moment
00:23:36 de lâcher sa casquette un peu politique, pour véritablement travailler
00:23:43 en bonne entente et pour faire progresser tous ensemble.
00:23:47 On n'est pas là pour défendre des intérêts politiques
00:23:49 de tel parti ou de tel parti.
00:23:51 – Allez, votre réponse, M. Benézy ?
00:23:54 – Oui, là, effectivement, à un moment, il a été très ambigu,
00:23:58 parce qu'effectivement, il a expliqué que les producteurs étaient mal organisés,
00:24:02 – Moi, je n'ai pas trop l'ambigu, hein ?
00:24:03 – En fait, c'était de leur faute, si les prix étaient très bas.
00:24:08 Il y a juste un petit sujet, c'est que dans les interprofessions
00:24:11 et dans les filières, vous avez les distributeurs, vous avez les abatteurs,
00:24:14 pour ce qui concerne la viande bovine, et vous avez les éleveurs.
00:24:17 Aujourd'hui, nous, au niveau des éleveurs, on demande depuis le début
00:24:20 l'application des coûts de production interprofessionnels.
00:24:23 Et tout le reste de la filière, nous les refuse.
00:24:25 Donc, que peut-on faire s'il n'y a pas une règle et une loi
00:24:30 qui est appliquée et qui est faite appliquer par les gens
00:24:32 qui sont beaucoup plus puissants que les éleveurs,
00:24:35 vis-à-vis des distributeurs ou des abatteurs ?
00:24:38 Donc, effectivement, c'est bien beau d'envoyer les gens dos à dos,
00:24:42 mais que peuvent faire des éleveurs face à des distributeurs
00:24:46 qui ne veulent pas les payer aux coûts de production ?
00:24:49 C'est ça, la question.
00:24:50 Et aujourd'hui, si effectivement la réponse, c'est de nous renvoyer dos à dos,
00:24:54 il n'y a rien qui changera.
00:24:55 Bien évidemment, il faut protéger David contre Goliath.
00:24:59 Et ça, c'est du rôle du législateur.
00:25:01 Et c'est pour cela que la piste évoquée par le chef de l'État
00:25:04 doit aller au bout.
00:25:06 C'est celle des prix planchers qui doivent, par contre,
00:25:09 être mis au niveau des indicateurs coûts de production.
00:25:13 Et ça, c'est quelque chose de très important.
00:25:15 Et nous veillerons effectivement à ce que ça, ça aboutisse,
00:25:17 parce que c'est très important.
00:25:19 - Merci, M. Benézy, d'avoir été avec nous,
00:25:21 vice-président de la FNSEA et président de la Fédération nationale bovine.
00:25:24 Un mot, Kevin, vous souhaitiez réagir avant la pub.
00:25:27 - Moi, je vous trouve quand même très optimiste.
00:25:29 Hier encore, je suis allé à la rencontre des agriculteurs
00:25:32 qui étaient dans Paris.
00:25:34 Ils ne tenaient absolument pas le même discours que vous.
00:25:37 La vérité, c'est qu'ils ont l'impression
00:25:39 que vous mettez en avant quelques mesurettes.
00:25:41 Il n'y a absolument aucune solution,
00:25:44 par exemple, même aucune réponse sur cette fameuse année blanche
00:25:47 que réclament certains agriculteurs
00:25:49 au niveau du non-payement des cotisations ou encore des emprunts.
00:25:52 Il n'y a absolument rien sur l'Europe.
00:25:55 Parce que M. Macron est un européisme fervent.
00:25:58 Et sur l'adhésion de l'Ukraine à l'Union européenne,
00:26:01 il n'y a rien, ou alors pas grand-chose,
00:26:03 sur les poulets ukrainiens, en tout cas, pas suffisamment,
00:26:05 pour répondre à la colore des agriculteurs.
00:26:08 Et surtout, quand vous prenez les députés renaissance
00:26:11 au Parlement européen,
00:26:14 vous avez par exemple M. Canfin, qui est à l'origine du Green Deal.
00:26:18 Ce monsieur est pour la décroissance.
00:26:20 Il veut empêcher nos agriculteurs de travailler
00:26:23 en sombrant dans un écologisme radical.
00:26:26 Mais pourtant, cette personne, elle est où ?
00:26:29 Elle est sur la liste renaissance.
00:26:31 Elle est parmi vous.
00:26:32 Donc, à un moment, il va falloir choisir.
00:26:34 Soit on est du côté de la décroissance, de l'écologie radicale,
00:26:37 soit on est du côté de nos agriculteurs.
00:26:39 On défend en effet ces derniers,
00:26:41 parce que la vérité, c'est qu'il y a de la mise en place
00:26:43 d'un véritable plan social au niveau européen.
00:26:45 On est en train de faire avec l'agriculture,
00:26:47 ce qu'on a fait il y a 30 ans avec la sidérurgie.
00:26:49 Et vous en êtes responsable, Madame.
00:26:51 Je ne vous incrimine pas personnellement,
00:26:53 parce que vous êtes sans doute canadien,
00:26:55 mais j'incrimine votre groupe et M. Canfin,
00:26:57 qui est le bourreau des agriculteurs à Bruxelles.
00:26:59 - Irene Tolré, vous allez pouvoir répondre dans un instant.
00:27:02 On marque une courte pause, on revient
00:27:04 pour la suite, évidemment, de Punchline Weekend.
00:27:06 On va continuer, évidemment, de débattre autour
00:27:08 de cette déambulation du président de la République
00:27:10 au Salon de l'Agriculture, qui n'est pas terminé.
00:27:12 Il avait battu le record en 2019, hein.
00:27:14 14 heures dans le Salon.
00:27:16 Il n'a pas intérêt à faire moins, parce que finalement...
00:27:18 - Non, il ne fera plus ce matin.
00:27:20 Ce matin, il ne compte pas véritablement comme une déambulation.
00:27:22 Il ne pourra pas battre les 14 heures.
00:27:24 Mais s'il peut rester jusqu'à la fermeture, ce sera déjà...
00:27:26 - Ce sera déjà pas mal.
00:27:28 Restez avec nous pour la suite de Punchline Weekend, dans un instant.
00:27:30 Emmanuel Macron reprend sa déambulation
00:27:36 dans les allées du Salon de l'Agriculture.
00:27:38 Il sort de table, Thomas Bonnet, c'est ça ?
00:27:40 17h33, il sort de table.
00:27:42 - Il a déjeuné très tard,
00:27:44 parce que le programme a été un peu chamboulé,
00:27:46 ça ne vous aura pas échappé ce matin.
00:27:48 Et donc, il est allé déjeuner, c'est vrai,
00:27:50 au milieu de l'après-midi, avec les représentants
00:27:52 des filières. Et il reprend désormais sa déambulation
00:27:54 dans le hall 4, si je ne me trompe pas.
00:27:56 - Allez, on va y revenir dans un instant, juste après le rappel
00:27:58 des titres de l'actualité avec Miquel Dos Santos.
00:28:00 - Oh, bonjour Miquel, bonjour à tous.
00:28:02 Visite sous haute tension pour Emmanuel Macron
00:28:04 lors de sa déambulation au Salon de l'Agriculture,
00:28:06 cet après-midi. Le chef de l'État a été
00:28:08 sifflé, parfois insulté.
00:28:10 Il a néanmoins pu discuter avec certains exposants,
00:28:12 grâce notamment à un imposant dispositif de sécurité.
00:28:14 Le matin, dès son arrivée,
00:28:16 il avait également échangé avec des dirigeants syndicaux.
00:28:18 Des heurts avaient alors éclaté
00:28:20 entre des manifestants et les forces de l'ordre.
00:28:22 Dans l'actualité également,
00:28:24 procès requis pour une enseignante
00:28:26 et deux adolescentes dans une affaire
00:28:28 de harcèlement scolaire. Evaelle, 11 ans,
00:28:30 aurait été la cible d'humiliation régulière
00:28:32 de la part de ses camarades.
00:28:34 L'enseignante, elle, est accusée de l'avoir isolée,
00:28:36 de lui avoir crié dessus
00:28:38 à de multiples reprises.
00:28:40 La collégienne s'était finalement suicidée à son domicile
00:28:42 d'Herblay, dans le Val d'Oise, en 2019.
00:28:44 Enfin, à l'international,
00:28:46 le corps d'Alexei Navalny a été
00:28:48 remis à sa mère, annonce de la porte-parole
00:28:50 de l'opposant russe de Vladimir Poutine.
00:28:52 Ses proches réclamaient sa dépouille depuis
00:28:54 plus d'une semaine, pour le moment impossible
00:28:56 de savoir si des obsèques vont avoir lieu,
00:28:58 comme le souhaite sa famille.
00:29:00 - Merci, Michael.
00:29:02 Et à tout à l'heure. Il est arrivé
00:29:04 à 8h ce matin au Parc des Expositions
00:29:06 de la Porte de Versailles à Paris.
00:29:08 Chahuté, hué, le président de la République
00:29:10 n'a pas pu rentrer tout de suite
00:29:12 dans le Salon de l'Agriculture. Il a d'abord
00:29:14 improvisé une conférence de presse dans un couloir,
00:29:16 puis organisé ce mini-débat avec
00:29:18 les représentants agricoles.
00:29:20 Et depuis environ 13h30,
00:29:22 il déambule dans les allées du Salon.
00:29:24 On va regarder le sujet de Kylian Salé.
00:29:26 On en parle juste après. On ira rejoindre
00:29:28 d'ailleurs Élodie Huchard, qui se trouve
00:29:30 actuellement auprès qui suit le président
00:29:32 de la République au Salon de l'Agriculture.
00:29:34 13h30 ce samedi,
00:29:38 sous les huées des manifestants,
00:29:40 et avec quelques heures
00:29:42 de retard, Emmanuel Macron
00:29:44 inaugure le 60e Salon de l'Agriculture.
00:29:46 Le président de la République
00:29:48 déambule ensuite dans les allées,
00:29:50 à la rencontre des agriculteurs.
00:29:52 - Là, il faut qu'on s'en aille collectivement.
00:29:54 Il faut sauver le Salon.
00:29:56 - Mais comment ?
00:29:58 - Vous savez la solution ?
00:30:00 - Non, mais...
00:30:02 Le chef de l'État
00:30:04 rend visite à Auréliette.
00:30:06 - Elle a du mérite, hein.
00:30:08 Parce qu'elle subit un beau bordel ce matin.
00:30:10 Les géries du Salon.
00:30:12 - Les animaux sont plus calmes que les hommes,
00:30:14 cette année, M. le président.
00:30:16 Quelques heures auparavant,
00:30:18 Emmanuel Macron organise un petit débat
00:30:20 avec des agriculteurs et des syndicats.
00:30:22 - Moi, je ne lâcherai rien. Je suis au combat.
00:30:24 Je suis au combat à vos côtés.
00:30:26 Vous pouvez m'engueuler, je suis là pour ça.
00:30:28 Je ne me lâcherai pas, je le sais.
00:30:30 - Durant les 2 heures de débat, le ton monte plusieurs fois.
00:30:32 - On va aussi arrêter tous collectivement
00:30:34 de dire que l'agriculture est foutue.
00:30:36 Parce que sinon, c'est pas la peine d'aller chercher des jeunes.
00:30:38 Si le discours ambiant, c'est de dire
00:30:40 "l'agriculture est foutue et il faut que des aides de trésor",
00:30:42 je vais vous dire, il n'y a pas la peine
00:30:44 de faire une loi d'orientation. Il n'y a pas la peine de s'emmerder.
00:30:46 On ferme tout de suite le magasin.
00:30:48 - À 16h, Emmanuel Macron part déjeuner
00:30:50 avec les filières,
00:30:52 à qui il rappelle que derrière lui,
00:30:54 tout le gouvernement est mobilisé
00:30:56 pour sauver l'agriculture.
00:30:58 - Allez, c'est News en direct
00:31:00 du Salon de l'agriculture, avec nos reporters
00:31:02 sur le terrain. On va tout de suite retrouver
00:31:04 Élodie Bouchard et Charles Pousseau
00:31:06 qui suivent toujours le Président de la République.
00:31:08 Élodie, la déambulation du Président,
00:31:10 on le disait tout à l'heure, a repris.
00:31:12 Le Président de la République sort de table.
00:31:14 - Oui, exactement.
00:31:18 La déambulation dans le Hall 4,
00:31:20 qui est en fait le Hall institutionnel.
00:31:22 Il y a très peu de public ici.
00:31:24 C'est toujours le cas.
00:31:26 Il y a une très forte présence policière
00:31:28 devant ce Hall.
00:31:30 Le chef de l'État échange,
00:31:32 on l'a vu ce matin, avec des éleveurs.
00:31:34 Certes, l'ambiance est plus apaisée
00:31:36 que quand on a vu les tensions
00:31:38 entre les forces de l'ordre et les agriculteurs.
00:31:40 Mais beaucoup lui disent qu'ils en ont marre des paroles.
00:31:42 Beaucoup lui disent qu'ils ne s'en sortent pas
00:31:44 parce que tous ces agriculteurs sont attendus
00:31:46 ce moment du Salon de l'agriculture
00:31:48 pour pouvoir parler au Président de la République.
00:31:50 Le chef de l'État a donné un certain nombre
00:31:52 d'éléments de calendrier.
00:31:54 Dès lundi, ils vont réfléchir à cette trésorerie d'urgence
00:31:56 pour l'agriculture. Dans trois semaines,
00:31:58 il y aura une grande réunion avec toutes les organisations syndicales
00:32:00 et toutes les filières.
00:32:02 Le chef de l'État, à chaque éleveur qu'il rencontrait ce matin,
00:32:04 disait "dans trois semaines, on se revoit à la maison".
00:32:06 Une ambiance, donc, ici, plutôt apaisée.
00:32:08 Mais en revanche, à l'extérieur du Hall,
00:32:10 la situation reste compliquée.
00:32:12 Normalement, le chef de l'État devrait changer de Hall,
00:32:14 parcourir les quelques mètres qui le séparent du Hall 5
00:32:16 pour aller dans le stand des régions,
00:32:18 celui où on a aussi tous les stands de nourriture.
00:32:20 Pour l'instant, l'Élysée reste prudent
00:32:22 sur le déroulement. On sent aussi que le chef de l'État
00:32:24 est celui qui est en train de décider lui-même
00:32:26 de sa visite un peu au dernier moment.
00:32:28 - Merci beaucoup,
00:32:30 Elodie Huchard, et les images de Charles Pousseau
00:32:32 pour CNews au salon
00:32:34 de l'agriculture.
00:32:36 Tout se poursuit
00:32:38 finalement comme prévu
00:32:40 à l'origine, maintenant. On a l'impression que pour le moment,
00:32:42 le président,
00:32:44 effectivement, c'est lorsqu'il va devoir sortir de ce Hall
00:32:46 pour en rejoindre un autre que là,
00:32:48 les choses risquent peut-être de se compliquer, Thomas.
00:32:50 - Oui, parce qu'il faut quand même préciser
00:32:52 que ça se passe relativement
00:32:54 dans le calme depuis le début de l'après-midi,
00:32:56 cette déambulation. Vous avez pour ce faire
00:32:58 un dispositif de sécurité, je pense,
00:33:00 inédit au salon de l'agriculture.
00:33:02 Il faut quand même le préciser, parce que c'est vrai que les images
00:33:04 sont à mettre aussi en perspective. Cette déambulation
00:33:06 avec des intervenants et des interlocuteurs
00:33:08 qui sont plutôt corrects avec le chef de l'État,
00:33:10 vous avez un peu plus loin,
00:33:12 écarté à quelques mètres, des personnes
00:33:14 qui sont plus revendicatives et qui, certainement,
00:33:16 sont un peu plus en colère. Donc, il faut aussi
00:33:18 mettre ça tout à fait en perspective
00:33:20 pour expliquer que cette déambulation se passe bien.
00:33:22 Ce que l'on peut dire, quand même,
00:33:24 c'est que cette séquence est plutôt
00:33:26 positive, finalement, pour Emmanuel Macron,
00:33:28 parce que quand il est arrivé,
00:33:30 on se disait, est-ce qu'il va même pouvoir inaugurer
00:33:32 le salon de l'agriculture ? Finalement, il peut l'inaugurer
00:33:34 et il peut faire
00:33:36 une déambulation, malgré tout, malgré le dispositif
00:33:38 de sécurité. Les images sont
00:33:40 plutôt favorables au président de la République.
00:33:42 - C'est ça, Rémi Dumas ?
00:33:44 - C'est normal ce qui se passe, entre guillemets,
00:33:46 dans le sens où, nous, on voulait mettre la pression
00:33:48 mais pas bloquer le salon.
00:33:50 C'était la priorité. Notre salon, c'est notre vitrine.
00:33:52 Par contre, il fallait maintenir la pression et on la maintient
00:33:54 toujours, je veux dire, à nos adhérents,
00:33:56 quand même, que la pression sur le gouvernement
00:33:58 est liée. Maintenant, il faut revenir
00:34:00 au travail. - Même si, en début de journée,
00:34:02 il y a quand même eu quelques tensions.
00:34:04 - Oui, alors, c'est peut-être pas spécialement
00:34:06 de notre syndicat, quand même.
00:34:08 Moi, je parle pour les jeunes agriculteurs, en tout cas.
00:34:10 Mettons au travail,
00:34:12 la pression, elle y est quand même.
00:34:14 - On a vu quelques séquences
00:34:16 assez violentes, quand même. - Oui, oui,
00:34:18 mais on peut le regretter,
00:34:20 en fait, comment ça s'est passé. - On a retardé l'ouverture
00:34:22 du salon. - On a retardé l'ouverture du salon, etc.
00:34:24 Bon, c'est passé. - Ce qui n'est pas forcément une bonne image
00:34:26 pour vous. - Stop, c'est passé, on passe
00:34:28 à autre chose. Le débat, en fait, s'il avait eu
00:34:30 d'entrée cette configuration
00:34:32 depuis qu'on le demandait, c'est le salon d'agriculture,
00:34:34 débattons, et les agriculteurs,
00:34:36 on a la chance, nous, en tant que
00:34:38 responsable agricole, de rencontrer
00:34:40 le chef de l'Etat, de rencontrer les ministres, etc.
00:34:42 Là, il y avait la chance d'avoir des agriculteurs
00:34:44 de partout aussi, de différentes filières.
00:34:46 Donc ce débat-là, il aurait été organisé
00:34:48 tranquillement, avec la même
00:34:50 colère, mais pas au dernier moment,
00:34:52 "Allez, on se met là, dans une table."
00:34:54 Voilà, ça aurait été plus
00:34:56 serein pour tout le monde. Des agriculteurs
00:34:58 auraient pu interpeller le président de la République
00:35:00 comme ils l'ont fait là, mais en fait, ça aurait été
00:35:02 plus serein, et il n'y aurait pas eu ces images comme on l'a
00:35:04 vu ce matin. Maintenant, mettons-nous
00:35:06 au travail, comment on sait le faire ? Chez les jeunes agriculteurs,
00:35:08 encore une fois, nous sommes dans
00:35:10 la proposition, on fait...
00:35:12 Vous voyez ? Les gens qui parlent,
00:35:14 ils sont tranquilles, parce que ça reste quand même le chef de l'Etat,
00:35:16 quoi qu'on en dise, et quoi qu'il
00:35:18 fasse. Donc, parlons, montrons-lui
00:35:20 concrètement nos problématiques,
00:35:22 et maintenant, avançons. Par contre, on a
00:35:24 les images de ce matin, et les annonces qu'il a faites,
00:35:26 et ça, on va le tenir. Donc à lui de tenir.
00:35:28 - Il y a un sujet sur lequel le président
00:35:30 de la République n'a pas pu, évidemment,
00:35:32 passer à côté, c'est le fiasco autour
00:35:34 du Grand Débat, en présence
00:35:36 des soulèvements de la Terre, qui est arrivé
00:35:38 sur le tapis dès son
00:35:40 arrivée au salon, notamment
00:35:42 pendant ce micro tendu,
00:35:44 improvisé dans un couloir. Pour rappel, cette
00:35:46 semaine, la presse a été avertie que
00:35:48 le collectif, les soulèvements de la Terre, avait été convié
00:35:50 à participer au Grand Débat, initialement prévu
00:35:52 ce matin, ce qui a provoqué la colère
00:35:54 de la FNSEA, notamment. L'Elysée
00:35:56 a alors rapidement fait marche arrière en évoquant
00:35:58 une erreur de communication, et en précisant
00:36:00 que le collectif avait été ni convié, ni
00:36:02 contacté. Écoutez la réponse
00:36:04 d'Emmanuel Macron, ce matin.
00:36:06 - Alors, je vais vous dire, je démends
00:36:08 totalement cette information.
00:36:10 Totalement. Je n'ai jamais
00:36:12 songé, initié
00:36:14 une telle invitation. Et vous parlez au
00:36:16 président de la République, qui a assumé
00:36:18 de faire passer en Conseil des ministres
00:36:20 la dissolution des soulèvements de la Terre.
00:36:22 Donc, toute cette histoire m'a mis en colère
00:36:24 à un point que vous ne pouvez pas imaginer.
00:36:26 Je suis le président de la République qui a proposé de les dissoudre.
00:36:28 Le Conseil d'Etat, et je respecte les décisions de justice,
00:36:30 a ensuite cassé
00:36:32 cette mesure. Mais j'ai proposé de les
00:36:34 dissoudre. J'ai toujours condamné la violence.
00:36:36 J'ai toujours condamné les associations,
00:36:38 les groupements, qui rentraient
00:36:40 dans les fermes, qui attaquaient.
00:36:42 On a mis en place une cellule démétaire pour protéger
00:36:44 les agriculteurs. Donc là, ça,
00:36:46 c'est n'importe quoi. Ça n'a jamais été
00:36:48 le cas. Moi, je suis du côté du calme,
00:36:50 du civisme et du respect.
00:36:52 - Alors, quoi qu'on en dise dans cette affaire,
00:36:54 il y a quelqu'un qui n'assume pas
00:36:56 ou qui ne dit pas la vérité.
00:36:58 Il faut être clair.
00:37:00 - Ils disent qu'ils ont été invités.
00:37:02 - Je ne dis pas que c'est le président. Il est peut-être sincère.
00:37:04 - Il y a quelqu'un qui doit être mal en ce moment.
00:37:06 - Il y a quelqu'un qui a pris son poste.
00:37:08 - Honnêtement, ça paraît étrange
00:37:10 que le président de la République n'ait pas été mis au courant.
00:37:12 - Le problème, c'est que ça paraît très étrange.
00:37:14 - On a responsabilité sur les journalistes en mettant
00:37:16 en doute notre parole. Parce que, en fait,
00:37:18 disons-le, depuis 48 heures, on dit
00:37:20 que les journalistes auraient mal compris.
00:37:22 - Ça fait beaucoup de personnes qui ont mal compris.
00:37:24 - C'est ça un peu le problème. Parce que, je vous le dis,
00:37:26 je l'ai dit tout au long de cette journée,
00:37:28 l'information nous a été donnée par l'Elysée,
00:37:30 elle a été confirmée, nous avons tous les éléments
00:37:32 à notre disposition.
00:37:34 Donc, les soulèvements de la terre ont été invités.
00:37:36 Peut-être que ça n'émane pas directement du président
00:37:38 de la République. C'est une possibilité.
00:37:40 Ça dit quand même quelque chose du fonctionnement
00:37:42 interne au sein de son entourage.
00:37:44 Parce que l'invitation qui aurait été lancée
00:37:46 sans qu'elle soit validée, alors même que,
00:37:48 comme l'a dit le président, les soulèvements de la terre
00:37:50 ont été... En tout cas, il y a eu une tentative
00:37:52 de dissolution et finalement
00:37:54 qui n'a pas fonctionné. C'est quand même un peu problématique.
00:37:56 On apprend maintenant, via les soulèvements
00:37:58 de la terre eux-mêmes, dans un communiqué,
00:38:00 que finalement ce serait l'entourage
00:38:02 de Pascal Canfin notamment,
00:38:04 qui aurait tenté d'obtenir
00:38:06 le numéro de téléphone
00:38:08 des membres des soulèvements.
00:38:10 - Non mais...
00:38:12 - Ça dénote de dysfonctionnements
00:38:14 majeurs. On a quand même le président
00:38:16 de la République, il a presque l'air convaincu,
00:38:18 il nous engueulerait presque d'avoir compris ça.
00:38:20 - Mais peut-être qu'on... Attendez.
00:38:22 Il est peut-être de bonne foi,
00:38:24 mais c'est plutôt du grain.
00:38:26 - Ça veut dire que, pardon,
00:38:28 il ne gère pas son équipe, en fait.
00:38:30 Il est responsable
00:38:32 de son équipe. Donc que fait McKinsey ?
00:38:34 Que fait cette équipe de communication ?
00:38:36 C'est complètement ubuesque.
00:38:38 - Regardez ce qu'a répondu...
00:38:40 - Mais là, ce n'était pas le moment !
00:38:42 - Sur le réseau social X, l'une des porte-parole
00:38:44 des soulèvements de la terre, faudra nous expliquer
00:38:46 pourquoi l'exécutif a demandé mon numéro de téléphone
00:38:48 à plusieurs élus et responsables politiques.
00:38:50 Je ne dis pas.
00:38:52 - Je trouve ça consternant.
00:38:54 Tout d'abord, sur le fond,
00:38:56 inviter les soulèvements de la terre
00:38:58 pour débattre avec des agriculteurs,
00:39:00 c'est comme si vous aviez invité
00:39:02 des fichés S pour islamistes
00:39:04 à débattre
00:39:06 sur la laïcité.
00:39:08 Ça n'a strictement aucun sens. C'est le même symbole
00:39:10 que l'on envoie, c'est un doigt d'honneur
00:39:12 qu'on fait à nos agriculteurs. - On est tous d'accord.
00:39:14 - Ensuite, qu'on nous dise pas
00:39:16 que M. Macron n'était pas au courant.
00:39:18 Alors s'il n'était pas au courant,
00:39:20 c'est qu'il est très mal informé.
00:39:22 Il ne renseigne pas sur les débats
00:39:24 qui vont venir. On sent bien ici
00:39:26 que la Macronie est en panique.
00:39:28 On sent bien que M. Macron est influencé
00:39:30 par des écolos radicaux
00:39:32 qui lui font faire n'importe quoi.
00:39:34 Et ça en dit long sur ce
00:39:36 en même temps macronien qui se fracasse
00:39:38 sur le mur d'une opinion publique
00:39:40 qui est en effet éreinté
00:39:42 de voir ce genre de scènes.
00:39:44 Moi, ça me choque. Et dernière chose que je veux dire
00:39:46 pour les journalistes, moi je ne suis pas journaliste,
00:39:48 mais là on jette l'opprobre
00:39:50 sur l'honnêteté journalistique. C'est-à-dire qu'on est en train
00:39:52 de dire que soit les journalistes ont menti,
00:39:54 soit ils n'ont pas compris
00:39:56 et on est quand même dans un moment de crise démocratique
00:39:58 ultime et encore une fois
00:40:00 on va dire que la faute,
00:40:02 c'est la faute des journalistes. Ça, ce n'est pas possible.
00:40:04 - Alors, Irène Coleré et M. Dumas juste après.
00:40:06 - Moi, globalement,
00:40:08 la personne qui a eu l'idée lumineuse
00:40:10 d'inviter les soulèvements de la Terre, je ne sais pas qui c'est
00:40:12 mais je comprends qu'il n'ait pas envie qu'on connaisse son nom.
00:40:14 Aujourd'hui, vu le bazar...
00:40:16 - On assume que c'est un fils du président de la République.
00:40:18 - Il faut le dire, il n'y a aucun doute
00:40:20 sur le fait que ce n'est pas le président de la République.
00:40:22 Je n'ai aucun doute, y compris
00:40:24 depuis le début. - Alors la déconnexion est abyssale alors.
00:40:26 - Depuis 2019, on travaille ensemble
00:40:28 pour faire avancer
00:40:30 des dossiers au niveau européen
00:40:32 et je peux vous assurer,
00:40:34 mais bien sûr que si, par exemple,
00:40:36 toutes les flexibilisations de la politique à école commune
00:40:38 sur une politique à école commune qu'on vient
00:40:40 de mettre en place, on les a sur la table
00:40:42 lundi au Conseil Agrifiche.
00:40:44 - Et pourquoi avoir attendu autant ?
00:40:46 - Mais parce que... - Ça fait des années !
00:40:48 - Mais vous plaisantez ?
00:40:50 La dérogation des 4%
00:40:52 de 2022, c'est nous qui l'avons
00:40:54 demandée. En 2023, c'est nous qui
00:40:56 l'avons redemandée. Là,
00:40:58 pour 2024, on a fait des courriers en septembre,
00:41:00 en décembre, et on l'a obtenue.
00:41:02 Là, et dès maintenant, le texte qui est sur la table...
00:41:04 - Et le Green Deal, c'est vous qui l'avez voté.
00:41:06 Le traité sur le Mercosur ou le Chili, c'est vous qui l'avez voté.
00:41:08 On ne peut pas tenir un discours à Paris
00:41:10 et faire le contraire à Bruxelles.
00:41:12 - On ne s'entend pas.
00:41:14 On laisse parler, madame Toloè.
00:41:16 - La politique de la ferme à la fourchette dont vous parlez,
00:41:18 c'est 20 sectex.
00:41:20 Il y a des choses dedans que tous les agriculteurs
00:41:22 voulaient et dont ils sont très contents.
00:41:24 Une stratégie protéine pour sortir
00:41:26 de nos dépendances au niveau des protéines.
00:41:28 - Et les 10% de jachères ?
00:41:30 - Les 10% de jachères, ça n'a jamais existé.
00:41:32 - C'était soutenu par M. Canfin, numéro 2 de la liste de René Saint.
00:41:34 - Les 4%... - Donc vous n'êtes pas d'accord
00:41:36 avec votre proposition. - Les 4%
00:41:38 de jachères de la PAC,
00:41:40 nous avons une dérogation, la 3ème dérogation,
00:41:42 et dans la proposition de la commission,
00:41:44 nous avons un texte structurel pour le canter.
00:41:46 Nous avons aussi le ratio prairie,
00:41:48 nous avons la protection des zones humides.
00:41:50 Tous les crispants qu'on avait sur cette nouvelle PAC
00:41:52 qui ont été remontés par les agriculteurs
00:41:54 sont dans la proposition européenne
00:41:56 qui est sur la table. C'est tout. C'est du concret.
00:41:58 Ce n'est pas des blablas.
00:42:00 - On va donner la parole à Rémi Dumas
00:42:02 qui ne s'est pas encore exprimé sur ce sujet.
00:42:04 - Juste la problématique encore dans ce pays,
00:42:06 c'est que trop souvent l'administration ne prend le pas sur la parole politique.
00:42:08 Aujourd'hui, il y a des annonces qui sont faites
00:42:10 et les administrations ne sont pas prêtes à les mettre en œuvre.
00:42:12 Et on galère, nous, quand on va en préfecture,
00:42:14 quand on va dans certains endroits,
00:42:16 je n'ai cité personne,
00:42:18 il y a une parole politique,
00:42:20 mais derrière, ce n'est pas mis en œuvre ou mal mis en œuvre.
00:42:22 Voilà. C'est ça la problématique aujourd'hui.
00:42:24 - Très vite. Je voudrais dire que
00:42:26 je trouve scandaleux
00:42:28 que le soulèvement de la terre
00:42:30 ait été invité par qui que ce soit
00:42:32 parce que je me rappelle
00:42:34 ce qui s'est passé au Mégabassine,
00:42:36 et que tous les syndicats agricoles
00:42:38 ne trouvent pas ça scandaleux,
00:42:40 et en particulier la Confédération Paysanne
00:42:42 qui était à leur côté pour les Mégabassines.
00:42:44 - On va retrouver Karine Duc
00:42:46 qui est coprésidente de la coordination rurale du Lot-et-Garonne
00:42:48 et qui nous attend justement
00:42:50 au Salon de l'Agriculture.
00:42:52 Bonjour, merci d'être en direct avec nous
00:42:54 sur CNews ce soir, Karine Duc.
00:42:56 Vous étiez présente tout à l'heure
00:42:58 lors du débat avec le président de la République.
00:43:00 Comment avez-vous vécu ce moment ?
00:43:02 Qu'avez-vous pensé des annonces
00:43:04 du président ? Avez-vous été rassurée ?
00:43:06 - Alors écoutez,
00:43:12 depuis ce rendez-vous
00:43:14 de ce matin, ou de ce midi,
00:43:16 il s'est quand même passé énormément
00:43:18 de choses. Ce midi, nous avons
00:43:20 effectivement rencontré, sous l'impulsion
00:43:22 et sous la demande de mon coprésident
00:43:24 José Pérez,
00:43:26 le président de la République
00:43:28 lors d'un débat.
00:43:30 Dans ce débat, il y a eu
00:43:32 il a pris une mesure que nous avons
00:43:34 demandé depuis plus d'un mois,
00:43:36 à savoir des mesures d'urgence de trésorerie.
00:43:38 Ça, c'est quelque chose
00:43:40 de positif.
00:43:42 Encore faut-il le mettre en œuvre.
00:43:44 Après, pour tout le reste, il n'a fait que se répéter
00:43:46 sur des choses que j'avais déjà préalablement
00:43:48 entendues la semaine d'avant.
00:43:50 Il a apporté quelques détails
00:43:52 supplémentaires. Mais écoutez,
00:43:54 il a été à un mètre de nous,
00:43:56 à un mètre de l'ensemble des agriculteurs.
00:43:58 Je pense que
00:44:00 le dialogue était franc mais cordial.
00:44:02 Là, ce que je suis...
00:44:04 Je pèse mes mots.
00:44:06 Depuis tout à l'heure, la situation s'est
00:44:08 complètement inversée. Le crédit,
00:44:10 si tant est qu'il avait eu un certain
00:44:12 crédit à un moment donné, ce matin,
00:44:14 il n'en a plus du tout. Il a fait un bain
00:44:16 de foule
00:44:18 mesuré, où à chaque fois,
00:44:20 les agriculteurs n'avaient pas la possibilité de l'approcher.
00:44:22 Ça, c'est complètement honteux.
00:44:24 Et là, maintenant qu'il est...
00:44:26 ou qu'il est peut-être parti maintenant du hall
00:44:28 4, du pavillon 4,
00:44:30 certains de mes
00:44:32 agriculteurs n'avaient pas
00:44:34 accès à ce pavillon, étaient bloqués
00:44:36 à l'extérieur, se faisaient
00:44:38 taper par
00:44:40 la police par derrière, par devant.
00:44:42 Nous, nous sommes...
00:44:44 J'étais en train de faire des plateaux télé.
00:44:46 Nous nous sommes positionnés devant pour essayer
00:44:48 de trouver une issue
00:44:50 parce que nous n'avions pas
00:44:52 l'intention de rester sans
00:44:54 rien faire et de
00:44:56 constater, finalement, cet
00:44:58 embourbement de la part du président de la République.
00:45:00 Nous avons demandé à avoir
00:45:02 un responsable de la sécurité qui
00:45:04 puisse nous apporter
00:45:06 une solution et arrêter
00:45:08 ces débordements.
00:45:10 Nous avons été
00:45:12 accueillis par la police.
00:45:14 Nous sommes maintenant au milieu du pavillon
00:45:16 4 et nous sommes encerclés
00:45:18 de policiers.
00:45:20 Parce que nous avons demandé
00:45:22 à ce que
00:45:24 une sérénité soit
00:45:26 retrouvée au sein du salon de l'agriculture
00:45:28 et que les agriculteurs qui ont vocation
00:45:30 à venir dans ce hall 4 puissent
00:45:32 venir voir l'ensemble des
00:45:34 interlocuteurs qu'ils ont
00:45:36 habituellement sur le terrain et qui sont
00:45:38 tous présents ici. Il y a des relations de travail,
00:45:40 il y a des affaires qui sont à faire.
00:45:42 L'ensemble des agriculteurs n'ont pas la possibilité de venir.
00:45:44 A chaque fois qu'ils sont venus sur un stand,
00:45:46 ils se sont fait virer, comme par exemple à la MS1,
00:45:48 alors qu'il ne s'est strictement
00:45:50 rien passé. Donc, il est nécessaire
00:45:52 de rétablir ces faits.
00:45:54 Nous, encore maintenant,
00:45:56 nous sommes bloqués.
00:45:58 Je ne sais pas ce qu'il va se passer
00:46:00 pour nous d'ici à la fin
00:46:02 du salon. Je suis
00:46:04 assez inquiète de voir qu'on est
00:46:06 encore une fois enclenchés
00:46:08 le dialogue de sourds.
00:46:10 Je suis navrée de cette situation.
00:46:12 Ce matin, le président
00:46:14 de la République avait l'occasion,
00:46:16 à un moment donné, de se sortir
00:46:18 de la situation
00:46:20 avec un peu plus d'estime
00:46:22 ou en tout cas un peu plus de courage.
00:46:24 Et là,
00:46:26 ce soir, le constat
00:46:28 d'échec est énorme parce que
00:46:30 le volte-face qui est fait
00:46:32 sur le terrain,
00:46:34 suite au théâtre auquel
00:46:36 nous avons assisté ce midi,
00:46:38 il est scandaleux.
00:46:40 Il est totalement scandaleux.
00:46:42 - Merci beaucoup, Carine Duc, coprésidente
00:46:44 de la coordination rurale du Lot-et-Garonne
00:46:46 pour ce témoignage.
00:46:48 Une situation sans votre colère
00:46:50 qui ne retombe pas. On va y revenir
00:46:52 dans un instant dans la suite de
00:46:54 Punchline Weekend, toujours en compagnie
00:46:56 de mes invités. Je vais remercier
00:46:58 Irène Tolré d'avoir été avec nous
00:47:00 puisque vous n'êtes pas avec nous pour la deuxième partie
00:47:02 de l'émission. Merci beaucoup. On marque une pause
00:47:04 et on revient pour la suite de Punchline Weekend
00:47:06 sur C News. A tout de suite.
00:47:08 Et puis n'oubliez pas aussi le QR Code.
00:47:10 Juste là, le QR Code. Avez-vous été
00:47:12 convaincu ? Pensez-vous qu'Emmanuel Macron
00:47:14 a su rassurer les agriculteurs ?
00:47:16 Vous flashez, vous répondez et puis
00:47:18 on écoutera vos réponses en fin d'émission.
00:47:20 A tout de suite sur C News.
00:47:22 De retour pour la suite de Punchline
00:47:26 Weekend en direct sur
00:47:28 C News et à la une, notre question
00:47:30 du samedi dans Punchline. On vous donne
00:47:32 la parole. Emmanuel Macron a-t-il
00:47:34 réussi, selon vous, à rassurer
00:47:36 les agriculteurs ? Vous flashez
00:47:38 le QR Code qui va s'afficher
00:47:40 sur votre écran. Voilà, juste ici.
00:47:42 Vous flashez, vous répondez
00:47:44 et puis on écoutera vos réponses
00:47:46 en fin d'émission.
00:47:48 On va continuer évidemment de parler
00:47:50 de cette première journée
00:47:52 mouvementée. Emmanuel Macron chahuté
00:47:54 au Salon de l'Agriculture dans un instant
00:47:56 mais d'abord à 18h,
00:47:58 le rappel des titres de l'actualité.
00:48:00 C'est avec vous, Miquel Dos Santos.
00:48:02 Rebonsoir, Mikaël.
00:48:04 Rebonsoir, Mikaël et rebonsoir à tous.
00:48:06 Nouvelle promesse d'Emmanuel Macron
00:48:08 aux agriculteurs. Ce matin, lors d'un face-à-face
00:48:10 de deux heures au Salon de l'Agriculture,
00:48:12 le président de la République a fait plusieurs
00:48:14 annonces, parmi elles des prix planchers
00:48:16 pour protéger leurs revenus,
00:48:18 inscrire l'agriculture comme un intérêt général
00:48:20 majeur de la nation française ou encore
00:48:22 éviter l'interdiction de pesticides, souvent
00:48:24 tolérés dans d'autres pays européens.
00:48:26 Environ 287
00:48:28 millions d'euros. Le Royaume-Uni a annoncé une nouvelle
00:48:30 aide en faveur de l'Ukraine. Deux ans
00:48:32 après l'invasion russe, ce budget doit financer
00:48:34 l'achat de munitions. Récemment,
00:48:36 le gouvernement britannique avait déjà augmenté
00:48:38 son aide militaire à près de 3 milliards d'euros.
00:48:40 Londres est l'un des principaux
00:48:42 soutiens de Kiev. Enfin,
00:48:44 nouvelle offensive israélienne dans le sud
00:48:46 de la bande de Gaza. L'armée a mené
00:48:48 plusieurs frappes à Cagnes et Rafah, là où
00:48:50 se sont réfugiés 1,4 million
00:48:52 de Palestiniens. En parallèle, des
00:48:54 pourparlers ont lieu à Paris pour tenter d'obtenir
00:48:56 une trêve avec le Hamas. Une pause de six
00:48:58 semaines dans les combats et la libération
00:49:00 d'otages serait sur la table des négociations.
00:49:02 - Merci beaucoup
00:49:04 Mickaël et à tout à l'heure
00:49:06 pour un nouveau point sur l'actualité.
00:49:08 Punchline Weekend
00:49:10 avec à mes côtés, on va
00:49:12 accueillir Yoann Barbe qui est agriculteur de lait
00:49:14 et porte-parole de la FNSEA.
00:49:16 Bonsoir, merci d'être
00:49:18 avec nous. Kevin Bossuet, toujours
00:49:20 à nos côtés. Sarah Salman,
00:49:22 Jean-Michel Fauvergue et
00:49:24 Thomas Bonnet. Ces news
00:49:26 au plus proche de la crise paysanne
00:49:28 qui perturbe un quelque peu depuis ce matin. Vous l'avez
00:49:30 remarqué, l'ouverture du 60e Salon
00:49:32 de l'Agriculture, un salon qui a ouvert ses portes
00:49:34 avec 1h30 de retard et qu'Emmanuel Macron
00:49:36 a inauguré sous les sifflets.
00:49:38 Et les huées des heures ont même
00:49:40 éclaté en début de journée dans le Parc
00:49:42 des Expositions entre manifestants
00:49:44 et CRS au lendemain du
00:49:46 fiasco. On en parlait tout à l'heure autour de
00:49:48 l'organisation du Grand Débat.
00:49:50 Retour sur ces tensions tout au long de la journée
00:49:52 avec ce sujet de Juliette Sadat.
00:49:54 Une arrivée sous les huées et les coups de sifflet,
00:49:58 la scène est assourdissante.
00:50:00 Des dizaines de manifestants parviennent
00:50:02 à entrer dans le salon et se confrontent
00:50:04 aux cordons de CRS. Plusieurs personnes
00:50:06 ont été interpellées du jamais-vu
00:50:08 porte de Versailles.
00:50:10 Des agriculteurs en colère qui appellent à la démission
00:50:16 d'Emmanuel Macron et
00:50:18 Antone Lamarseiez.
00:50:20 Une tension qui ne redescend pas
00:50:26 bouscula des prises à partie jusque
00:50:28 dans l'enclos des animaux affolés.
00:50:30 Les organisateurs du salon sont
00:50:32 contraints de retarder l'ouverture aux visiteurs
00:50:34 qui s'amassent par milliers devant
00:50:36 les portes. Après une accalmie
00:50:38 qui a permis l'ouverture au public,
00:50:40 le chef de l'Etat inaugure le salon de l'agriculture
00:50:42 4h30 plus tard
00:50:44 que prévu, toujours sous les huées
00:50:46 des manifestants.
00:50:48 "Ca commence à chauffer, hein.
00:50:54 Les gens commencent à s'impatienter
00:50:56 quand même, sérieusement.
00:50:58 C'est un peu lamentable.
00:51:00 Mais bon, on a attendu
00:51:02 et dans le calme, encore."
00:51:04 Plus tard, la tension est remontée.
00:51:06 Les affrontements avec les CRS sont repris au moment
00:51:08 de la traditionnelle déambulation du président
00:51:10 qui poursuit sa visite ponctuée
00:51:12 par les invectives des agriculteurs mécontents.
00:51:14 "Voilà, pour ces images de tensions
00:51:20 en début de journée au salon de l'agriculture,
00:51:22 Yoann Barbe, je ne suis pas sûr
00:51:24 que ces tensions et l'image qu'elle renvoie aux Français
00:51:26 servent vraiment, finalement, la cause paysanne."
00:51:28 "Malheureusement, c'est peut-être pas la bonne image
00:51:30 à renvoyer, mais la crise est profonde.
00:51:32 Nos agriculteurs sont à cran.
00:51:34 Ils sont arrivés à Paris, pas pour
00:51:36 en découdre avec Emmanuel Macron,
00:51:38 mais pour échanger avec lui. Il avait promis un grand débat
00:51:40 avec les agriculteurs. La FNSA,
00:51:42 les jeunes agriculteurs, avait refusé de participer à ce débat
00:51:44 mais en aucun cas avait interdit ce débat.
00:51:46 Donc on avait demandé
00:51:48 que ce débat ne soit...
00:51:50 Enfin, on n'y participe pas. Mais pourquoi ? Parce que Emmanuel
00:51:52 Macron avait allumé le feu quand même.
00:51:54 Invité les soulèvements de la terre,
00:51:56 il avait demandé la dissolution quelques mois plus tôt.
00:51:58 Enfin, comment nous, organisation
00:52:00 syndicale en responsabilité, on pouvait
00:52:02 participer à un tel débat ?
00:52:04 On comprend nos agriculteurs et nos adhérents
00:52:06 à vouloir parler avec Emmanuel Macron
00:52:08 parce que c'est important, c'est un temps fort,
00:52:10 le Salon de l'agriculture, c'est le temps des agriculteurs
00:52:12 et pas des politiques. Aujourd'hui, Emmanuel Macron
00:52:14 a voulu faire le show, a voulu prendre en otage
00:52:16 un hall complet de ce Salon d'agriculture
00:52:18 pendant plus de plusieurs heures, jusqu'à
00:52:20 14 heures, pour que le public puisse venir.
00:52:22 Donc c'est des agriculteurs qui n'ont pas pu montrer
00:52:24 leurs animaux, c'est des agriculteurs qui n'ont pas pu
00:52:26 montrer aussi leur production, leurs produits.
00:52:28 Donc c'est ça qu'on dénonce aujourd'hui, c'est l'attitude
00:52:30 d'Emmanuel Macron, avoir persissé
00:52:32 à rester sur ce Salon de l'agriculture, qui est le Salon
00:52:34 des agriculteurs. - Alors heureusement, le calme
00:52:36 semble être revenu.
00:52:38 Il n'aurait pas fallu que ça dissuade
00:52:40 aussi le public de se rendre
00:52:42 dans ce Salon,
00:52:44 qui est quand même un Salon emblématique.
00:52:46 On va retrouver justement
00:52:48 Mathieu Devesse, qui est sur place avec Jules Bedoy
00:52:50 et qui va nous confirmer justement que le calme
00:52:52 est revenu dans les allées du Salon de l'agriculture,
00:52:54 même si la colère, Mathieu, reste palpable.
00:52:56 - Effectivement, cher
00:53:00 Michael, je vous le confirme. La situation
00:53:02 est désormais revenue
00:53:04 au calme, même si la colère est palpable,
00:53:06 notamment chez cet agriculteur. Bonjour
00:53:08 Jérémy, vous êtes agriculteur dans les Pyrénées
00:53:10 orientales. Vous avez notamment
00:53:12 participé à une action, une action coup de poing.
00:53:14 Vous avez déversé du fumier
00:53:16 sur un stand de lactalis. Est-ce que vous avez déjà
00:53:18 connu de telles situations,
00:53:20 des épisodes de violence, une situation aussi tendue ?
00:53:22 - Bonjour, alors
00:53:24 non, pas du tout. Jamais on a
00:53:26 connu un
00:53:28 Salon de la sorte.
00:53:30 D'habitude, c'était plutôt un lieu d'échange, de plaisir
00:53:32 entre le public et les éleveurs.
00:53:34 Aujourd'hui, c'est devenu
00:53:36 un lieu d'échange, mais pas pour les mêmes raisons.
00:53:38 Mais il faut
00:53:40 en passer par là et je pense que le Salon de l'agriculture
00:53:42 c'est effectivement un lieu où justement
00:53:44 on peut se faire entendre. C'est la vitrine
00:53:46 de l'agriculture française. Donc c'est important
00:53:48 qu'on soit ici aujourd'hui. - Il faut en passer par là,
00:53:50 c'est-à-dire qu'il n'y a que des épisodes de
00:53:52 violence, même si elles sont minimes
00:53:54 finalement, qui peuvent
00:53:56 faire changer les choses, faire bouger les choses. Qu'est-ce que vous avez
00:53:58 pensé de la venue d'Emmanuel Macron qui a été copieusement
00:54:00 sifflé, hué ? C'est légitime ?
00:54:02 Justifié selon vous ?
00:54:04 - C'est légitime et je pense qu'aujourd'hui
00:54:06 oui, certainement, même si on doit respecter le président
00:54:08 de la République, ça je suis d'accord. Mais
00:54:10 la pire des choses, ça aurait été
00:54:12 qu'il arrive aujourd'hui dans un fauteuil et
00:54:14 que personne ne lui fasse de remarques.
00:54:16 Ça aurait été inacceptable.
00:54:18 Donc je pense que oui, c'est légitime. C'est bien que
00:54:20 les agriculteurs, qu'ils soient sur le salon
00:54:22 ou pas d'ailleurs, se soient mobilisés
00:54:24 et qu'on se fasse entendre.
00:54:26 J'espère qu'il a compris le message.
00:54:28 Je sais qu'il a eu quelques
00:54:30 échanges avec certaines personnes
00:54:32 et maintenant on espère que ça portera leurs fruits
00:54:34 parce que des échanges on a déjà eu et
00:54:36 par contre des actes, non.
00:54:38 - Vous qui êtes agriculteur et éleveur,
00:54:40 vous me disiez "j'ai un message à faire passer"
00:54:42 notamment aux consommateurs français.
00:54:44 Lequel est-il ?
00:54:46 - On entend souvent, oui, le consommateur
00:54:48 est capable de mettre 10, 12,
00:54:50 14 centimes de plus sur sa brique
00:54:52 au supermarché.
00:54:54 Moi, je ne suis absolument pas d'accord
00:54:56 avec ça.
00:54:58 Le consommateur, c'est le lien
00:55:00 avec nous et je pense qu'on est
00:55:02 dans la même galère. C'est exactement la même.
00:55:04 Et c'est plutôt
00:55:06 aux intermédiaires à baisser
00:55:08 leurs marges parce que si on regarde
00:55:10 les marges que l'éleveur se fait ou ce que le consommateur
00:55:12 paye en rayons,
00:55:14 la marge entre, on ne sait pas où elle se passe
00:55:16 mais il y en a quand même qui gagnent bien leur vie.
00:55:18 - C'est d'ailleurs un slogan qu'on a beaucoup entendu,
00:55:20 le "les" au juste prix. Quelle suite
00:55:22 allez-vous donner au mouvement ?
00:55:24 Vous avez mené une action coup de poing avec ce
00:55:26 fumier qui a été déversé au stand Lactalis.
00:55:28 Si vous n'êtes toujours pas entendu,
00:55:30 s'il n'y a pas d'annonce concrète dans le court terme,
00:55:32 qu'est-ce que vous allez faire ?
00:55:34 - On continuera, on est là pour 3, 4 jours
00:55:36 encore. Donc,
00:55:38 il faut continuer pour se faire entendre
00:55:40 et ne serait-ce qu'avoir des échanges
00:55:42 parce que là, on fait des actions comme ça mais au final, on voit bien
00:55:44 qu'on ne rencontre personne. Les dirigeants,
00:55:46 les hautes instances de ces groupes-là,
00:55:48 on ne voit jamais personne. Eux, ils ne se mouillent pas,
00:55:50 vous inquiétez pas. Peut-être qu'aujourd'hui, ils ne sont même pas en France.
00:55:52 Je ne sais pas où est-ce qu'ils sont mais
00:55:54 ce n'est pas normal. Ils devraient être présents aujourd'hui.
00:55:56 Ils vivent grâce à nous quand même.
00:55:58 - Au-delà de cette question du prix, du "les",
00:56:00 quelles sont vos revendications ? Parlez-nous peut-être de votre
00:56:02 quotidien, des difficultés que vous rencontrez
00:56:04 tous les jours.
00:56:06 - Les difficultés, on en rencontre mais le métier
00:56:08 d'agriculteur, on l'a choisi.
00:56:10 Nous, non. C'est vraiment notre
00:56:12 revenu aujourd'hui qui est important pour nous et qui
00:56:14 nous impacte le plus. Nous, on demande du revenu,
00:56:16 on ne demande pas de vivres d'aide, on ne demande pas autre chose.
00:56:18 On veut du revenu, point.
00:56:20 - Merci. Le message est passé.
00:56:22 La situation qui est désormais apaisée,
00:56:24 en tout cas pour le moment ici, au Salon de l'agriculture,
00:56:26 avec de nombreuses familles d'ailleurs qui continuent
00:56:28 à déambuler dans les stands.
00:56:30 - Merci Mathieu Devese et merci à
00:56:32 votre invité. On évoquait
00:56:34 tout à l'heure sur ce plateau le fiasco
00:56:36 autour du feuilleton,
00:56:38 sur les soulèvements
00:56:40 de la terre. L'invitation, la non-invitation
00:56:42 des soulèvements de la terre à participer à ce grand débat
00:56:44 qui était initialement prévu
00:56:46 ce matin. Thomas Bonnet,
00:56:48 vous nous disiez que les journalistes en avaient
00:56:50 un peu pris pour leur grade finalement dans cette
00:56:52 affaire. Eh bien, il y a
00:56:54 quelques minutes, dans les allées du
00:56:56 Salon de l'agriculture, c'est
00:56:58 un journal qui en a pris pour son grade, le journal
00:57:00 La Marseillaise. Et j'ai l'impression que ça devient
00:57:02 une habitude de l'Elysée de ne pas assumer
00:57:04 les paroles ou les actes manqués du président ou de son
00:57:06 cabinet. Voici la une
00:57:08 de La Marseillaise de ce
00:57:10 matin, qui reprend des propos
00:57:12 que le président aurait tenus il y a quelques jours à des
00:57:14 responsables syndicaux. Les smicards préfèrent
00:57:16 des abonnements VOD à
00:57:18 une alimentation plus saine.
00:57:20 Thomas, vous confirmez que l'Elysée a contesté
00:57:22 ces propos. - Oui, l'Elysée a très rapidement
00:57:24 démenti les propos qui ont été rapportés
00:57:26 en une de ce quotidien. Il s'agit
00:57:28 en fait de propos qui auraient été
00:57:30 tenus le 15 février dernier lors d'une
00:57:32 rencontre, une réunion entre
00:57:34 le président de la République et les représentants
00:57:36 du MoDef. C'est un
00:57:38 syndicat agricole qui représente les exploitations
00:57:40 familiales. Et en fait, ce qui est
00:57:42 intéressant, c'est que dans un communiqué paru
00:57:44 il y a quelques jours, déjà, le MoDef avait
00:57:46 déjà fait état de la même phrase. En fait, elle était
00:57:48 passée un peu inaperçue parce que ce communiqué n'avait
00:57:50 pas été ouvert au grand public,
00:57:52 n'avait pas été lu par de
00:57:54 nombreuses personnes. Et finalement, ce quotidien
00:57:56 à La Marseillaise a rapporté aussi ses propos.
00:57:58 L'Elysée donc le dément.
00:58:00 Il y a quelques instants, Emmanuel Macron a aussi
00:58:02 contesté publiquement avoir tenu
00:58:04 ses propos. - Alors on va l'écouter
00:58:06 justement à Emmanuel Macron qui s'est
00:58:08 défendu tout à l'heure dans les allées du
00:58:10 Salon de l'Agriculture. On l'écoute.
00:58:12 - C'est un touch. D'abord je le dis en méthode.
00:58:14 Et déontologiquement, c'est un touch.
00:58:16 Je n'ai jamais prononcé une phrase comme ça. Je n'ai jamais
00:58:18 eu une formule comme celle-ci.
00:58:20 Mais vous imaginez la déontologie de
00:58:22 vos confrères qui auraient réussi
00:58:24 à mettre en une de presse
00:58:26 une phrase que quelqu'un a dit que j'aurais
00:58:28 dit. Je veux dire, c'est la fin du journalisme
00:58:30 si on fait ça. Donc il faut aussi que collectivement vous réagissiez.
00:58:32 Moi je fais, depuis ce matin,
00:58:34 je fais du homme tout le temps. J'ai fait deux
00:58:36 heures et demie de débat devant les caméras.
00:58:38 Je vous réponds dès que vous m'interrogez.
00:58:40 Il faut arrêter les conneries maintenant de me faire dire des choses
00:58:42 derrière les portes parce que quelqu'un a dit
00:58:44 ci, ci, nous a dit ça, en me mettant des guillemets.
00:58:46 Les guillemets, vous pouvez les mettre sur toutes les phrases
00:58:48 que je prononce devant la caméra. J'ai parfois eu des phrases
00:58:50 qui ont pu bousculer, je les ai toujours assumées.
00:58:52 Mais les phrases que d'autres rapportent, non.
00:58:54 - Bon, Kevin,
00:58:56 il y a un problème, visiblement, les journalistes de France
00:58:58 ne comprennent plus le président de la République.
00:59:00 - Il a une pensée complexe, si vous vous souvenez.
00:59:02 - Il a une pensée complexe, Sarah Selman.
00:59:04 - Il a une pensée complexe, effectivement. Allez-y, Kevin.
00:59:06 - Non, mais c'est quand même
00:59:08 assez problématique de s'en prendre ainsi
00:59:10 aux journalistes. On l'a vu
00:59:12 encore récemment avec ce qui s'est passé
00:59:14 avec le Conseil d'Etat. Je veux dire, il y a
00:59:16 aujourd'hui une volonté, finalement,
00:59:18 de faire taire les journalistes et une
00:59:20 volonté de les remettre en cause
00:59:22 et de remettre en question leur travail.
00:59:24 Moi, je trouve ça très grave. Surtout qu'Emmanuel Macron
00:59:26 n'a peut-être pas prononcé cette phrase, je n'en sais rien.
00:59:28 Mais c'est quand même celui qui a
00:59:30 prononcé "quand on est dans une gare, il y a
00:59:32 ceux qui ont réussi, ceux qui ne sont rien".
00:59:34 C'est quand même celui qui a traité
00:59:36 des ouvrières qui travaillaient
00:59:38 chez Doux d'illettris. Donc ce sont
00:59:40 des phrases qui,
00:59:42 dans sa bouche, quand même,
00:59:44 raisonnent assez...
00:59:46 Enfin, raisonnent encore. Et de manière plus générale,
00:59:48 je trouve qu'il y a une forme de mépris
00:59:50 d'Emmanuel Macron vis-à-vis du monde agricole.
00:59:52 Et quand vous interrogez certains
00:59:54 macronistes, pas tous, mais certains macronistes,
00:59:56 on sent bien que l'agriculture, c'est le vieux monde.
00:59:58 C'est quelque chose de complètement dépassé.
01:00:00 On veut passer à autre chose.
01:00:02 L'avenir, ce serait la décroissance.
01:00:04 Ce serait l'écologie. Et tout à l'heure,
01:00:06 vous aviez une députée Renaissance
01:00:08 qui avait un discours qui était très bien.
01:00:10 Mais le problème, c'est que tout le monde à Renaissance
01:00:12 ne partage pas ce discours.
01:00:14 Il y a des gens qui veulent
01:00:16 ouvertement que nos agriculteurs
01:00:18 produisent beaucoup moins,
01:00:20 qui sont dans une idéologie
01:00:22 de décroissance, qui considèrent
01:00:24 que les agriculteurs polluent
01:00:26 la terre, maltraitent les animaux
01:00:28 qu'ils élèvent et qui participent
01:00:30 aussi à cet agribachisme.
01:00:32 Et quand vous prenez les votes au Parlement
01:00:34 européen, vous avez Renaissance
01:00:36 qui vote avec les socialistes ou les écolos,
01:00:38 notamment, pour prendre,
01:00:40 pour mettre en place des mesures
01:00:42 qui détruisent le travail
01:00:44 de nos agriculteurs. Donc, à un moment,
01:00:46 il faut être un petit peu cohérent.
01:00:48 Moi, je n'ai rien contre Emmanuel Macron.
01:00:50 C'est devenu avec le temps un président
01:00:52 de carte postale. Vous voyez qu'il va de ce temps
01:00:54 dans ce temps, qu'il sourit, qu'il tient
01:00:56 quelques propos. Mais là, le problème, c'est qu'il apparaît
01:00:58 de plus en plus comme étant un président
01:01:00 schizophrène qui tient un discours
01:01:02 à Paris qui n'est pas celui
01:01:04 qui est tenu par ses députés
01:01:06 au Parlement européen. Et c'est ça
01:01:08 qui est incroyablement pénible.
01:01:10 Et dernière chose également que je voudrais dire.
01:01:12 Il est au pouvoir depuis 2017,
01:01:14 je crois. Je me souviens de son
01:01:16 grand discours de Rungis. Il a certes fait
01:01:18 voter quelques lois. La loi Egalim
01:01:20 1, Egalim 2, Egalim 3,
01:01:22 qui ne résout pas le problème.
01:01:24 Mais on a l'impression qu'il découvre la problématique
01:01:26 des agriculteurs. La vérité, c'est qu'il n'y a
01:01:28 aucune volonté. Là, il commence
01:01:30 à avoir peur parce qu'il y a les élections
01:01:32 européennes qui pointent le bout de leur nez
01:01:34 où vous avez un Jordan Bardella qui a plus
01:01:36 de 30%. Il se rend compte
01:01:38 en effet que si ça continue, Jordan Bardella
01:01:40 va exploser les scores.
01:01:42 Donc il fait tout pour essayer de rassurer,
01:01:44 pour essayer de promettre,
01:01:46 mais il ne remet pas en cause
01:01:48 son idéologie
01:01:50 qui est une idéologie libre-échangiste,
01:01:52 européiste, écologiste.
01:01:54 Et c'est ça qui pose problème.
01:01:56 Et c'est pour ça que les agriculteurs n'y croient pas.
01:01:58 - Il s'en est d'ailleurs pris au Rassemblement national
01:02:00 tout à l'heure. On l'écoutera.
01:02:02 Jean-Michel Fauvergne.
01:02:04 Je ne connais pas la rédaction de La Marseillaise.
01:02:06 Je ne sais pas si Emmanuel Macron
01:02:08 a réellement prononcé
01:02:10 ces mots.
01:02:12 Seulement, je suis journaliste
01:02:14 et j'ai du mal à imaginer qu'un journaliste puisse
01:02:16 inventer.
01:02:18 Je ne vois pas quel est l'intérêt qu'aurait eu
01:02:20 la rédaction de La Marseillaise
01:02:22 d'inventer et de faire dire
01:02:24 des mots au président de la République
01:02:26 comme ces mots-là.
01:02:28 - C'est quoi votre question ? Parce que moi non plus,
01:02:30 je ne sais pas ce qui a été dit.
01:02:32 C'est la manière dont le président
01:02:34 répond. - La manière
01:02:36 de cibler, de viser directement
01:02:38 ces journalistes finalement. - Juste pour préciser,
01:02:40 ils font leur une sur des propos
01:02:42 qui sont rapportés par une autre
01:02:44 personne et pas par lui directement.
01:02:46 La méthode qu'ils dénoncent, en plus
01:02:48 il dit qu'il n'a jamais prononcé cette phrase.
01:02:50 Ce qu'ils dénoncent en l'occurrence pour La Marseillaise,
01:02:52 peut-être que La Marseillaise devra
01:02:54 répondre, c'est de dire
01:02:56 qu'ils ont mis en une des propos qui sont des propos
01:02:58 rapportés et pas des propos directs.
01:03:00 - Effectivement,
01:03:02 ce sont des propos
01:03:04 qui auraient été rapportés par quelqu'un
01:03:06 qui les a rapportés, etc.
01:03:08 C'est en termes d'informations
01:03:10 un peu légers, il vaut mieux
01:03:12 croiser ces informations, surtout quand on est
01:03:14 un journal plutôt orienté
01:03:16 et plutôt d'opinion.
01:03:18 C'est ça
01:03:20 le fond du problème
01:03:22 aussi. C'est-à-dire que
01:03:24 aujourd'hui, on a assisté
01:03:26 à une journée qui était une journée
01:03:28 certes, je rebondis sur la
01:03:30 journée d'Emmanuel Macron,
01:03:32 qui était certes une journée
01:03:34 face à des agriculteurs
01:03:36 qui sont certes en colère parce que
01:03:38 ils ont un certain nombre de raisons
01:03:40 et que l'on partage d'une manière générale,
01:03:42 mais c'est une journée politique.
01:03:44 Quand vous voyez les échauffourées,
01:03:46 quand vous voyez ce qui a été fait
01:03:48 dès le départ
01:03:50 en termes de violence,
01:03:54 légère,
01:03:56 on a connu pire que ça,
01:03:58 mais les bousculades,
01:04:00 elles ne se sont pas faites comme ça,
01:04:02 ce n'était pas du spontané.
01:04:04 Vous avez deux syndicats
01:04:06 qui sont représentés.
01:04:08 Un, plutôt
01:04:10 syndicat sympathisant, en tout cas
01:04:12 avec certains militants et certains
01:04:14 organisateurs,
01:04:16 plutôt sympathisant
01:04:18 du RN et un autre
01:04:20 qui est la Confédération Paysanne
01:04:22 qui lui,
01:04:24 est quasiment copain
01:04:26 avec les soulèvements de la terre, puisqu'ils font des actions
01:04:28 ensemble. Donc vous avez quand même
01:04:30 un monde politique dans ce monde
01:04:32 agricole là et ce qui se joue
01:04:34 aussi, c'est à la fois, on en a
01:04:36 parlé, les élections européennes
01:04:38 et Kevin en a parlé
01:04:40 à juste titre, mais il n'y a pas que ça qui se joue.
01:04:42 Il me semble que bientôt,
01:04:44 il y a des élections à la Chambre d'Agriculture.
01:04:46 Et tout ce qui se
01:04:48 joue là, il faut que les gens sachent,
01:04:50 il faut que ceux qui nous entendent aujourd'hui le sachent,
01:04:52 tout ce qui est mis en place là,
01:04:54 ce n'est pas forcément, c'est profiter
01:04:56 quelquefois de la grogne
01:04:58 justifiée, du
01:05:00 mouvement justifié des agriculteurs,
01:05:02 pour politiquement s'en emparer
01:05:04 et faire son buzz politique
01:05:06 et essayer de rebondir là-dessus.
01:05:08 C'est ça qui se joue aujourd'hui et c'est ça
01:05:10 qu'il faut aussi analyser.
01:05:12 - Sarah Salmane. - C'est ce qu'il faut éviter.
01:05:14 - Je ne sais pas si Emmanuel Macron a tenu ou pas ses propos,
01:05:16 mais quand on les entend, on se dit que ce n'est pas totalement
01:05:18 impossible, même si on ne sait pas s'il les a tenus.
01:05:20 - Voilà. - Les smicards, vous citiez
01:05:22 Kevin des phrases qu'il avait dites, on peut tout à fait
01:05:24 y croire, mais Emmanuel Macron apparaît souvent comme
01:05:26 quelqu'un de méprisant, condescendant,
01:05:28 déconnecté. Il a poussé... - C'est vrai que c'est
01:05:30 un mot qui revient beaucoup depuis le début
01:05:32 de la crise, dans la bouche
01:05:34 des agriculteurs.
01:05:36 - Michaël, si vous le permettez,
01:05:38 le mot mépris, je l'ai
01:05:40 entendu partout. Dès que vous n'êtes pas
01:05:42 d'accord avec quelqu'un, vous êtes méprisant. - Pas du tout.
01:05:44 - Je l'ai entendu en particulier... - François Hollande,
01:05:46 on n'a jamais dit qu'il était méprisant.
01:05:48 - Je l'ai entendu en particulier moi,
01:05:50 quand j'étais député, de la part
01:05:52 des LFI, à chaque fois qu'on n'était pas de leur côté,
01:05:54 ils nous disaient méprisant. - Vous croyiez que c'était
01:05:56 les LFI ? - Non mais
01:05:58 les vocabulaires, il faut les changer.
01:06:00 - Ah non, quand ça devient bien compris,
01:06:02 on ne change pas. - Le mépris, Sarah,
01:06:04 quand vous discutez... - Le mot ne vous revient pas, il faut aussi
01:06:06 le déranger. - Sarah, quand vous discutez pendant deux heures et demie
01:06:08 avec les agriculteurs, comme il l'a fait
01:06:10 aujourd'hui, pendant que vous échangez,
01:06:12 il n'a pas du tout été méprisant.
01:06:14 Je ne sais pas si vous l'avez lu. - Jean-Michel,
01:06:16 ce n'est pas un mot
01:06:18 de plateau télé, ce que nous dit Sarah.
01:06:20 C'est un mot que l'on...
01:06:22 Depuis un mois sur les blocages
01:06:24 d'agriculteurs... - C'est un mot de plateau télé,
01:06:26 c'est un mot qu'on entend partout. - Oui mais c'est ce que
01:06:28 ressentent, c'est le ressenti des agriculteurs.
01:06:30 - C'est un ressenti, par essence, c'est subjectif en fait.
01:06:32 - Pas trop ceux qui l'ont applaudi
01:06:34 visiblement. - Mais ceux qui l'ont applaudi, ce sont des
01:06:36 élus, arrêtez. - Non, non, non.
01:06:38 - Ne soyez pas dupe, les agriculteurs ne sont pas dupes, ce sont
01:06:40 des élus qui... - Non, Sarah. - Ce sont des gens qui veulent
01:06:42 avoir des élus. - Vous n'avez pas regardé la séance, ce n'est pas possible.
01:06:44 - On est d'accord avec Sarah quand même. - On va... - Elle nous a inventé...
01:06:46 - Regarde, elle, la dame qui était là tout à l'heure, elle a applaudi fort.
01:06:48 - Alors si vous voulez bien, on va donner la parole
01:06:50 à un agriculteur du coup, à Yohann Barbe
01:06:52 sur ce point.
01:06:54 - Je pense quand même qu'il y a une méthode
01:06:56 quand même de la part d'Emmanuel Macron
01:06:58 qu'on retrouve tout le temps quand même.
01:07:00 Parce que vous avez parlé des propos dans un journal,
01:07:02 il a fait exactement la même chose
01:07:04 quand il a envoyé l'invitation
01:07:06 au soulèvement de la terre. Il a avoué
01:07:08 aujourd'hui que ce n'était pas lui qui avait...
01:07:10 qui était à l'initiative. Pourtant devant 150
01:07:12 journalistes qui étaient présents devant une conférence de presse
01:07:14 à l'Elysée, ça a été annoncé.
01:07:16 Peut-être par ses services, mais enfin
01:07:18 l'erreur à l'Elysée ne peut pas exister.
01:07:20 Enfin j'imagine que ce qui s'est passé
01:07:22 aujourd'hui, tout était quand même un peu préparé
01:07:24 de la part de l'Elysée. Ils savaient très bien qu'ils avaient
01:07:26 mis la pression maximale sur les agriculteurs
01:07:28 pour qu'ils forcent l'entrée et qu'on
01:07:30 fasse des images chocs et qu'ils puissent faire un show
01:07:32 et un meeting toute la journée. C'est ce qui s'est
01:07:34 passé. C'est ce que nous on a... on ne voulait pas
01:07:36 à la FNSWA, aux jeunes agriculteurs. On ne voulait pas
01:07:38 ça justement. On voulait un débat
01:07:40 pour avancer pour l'agriculture. On l'a rencontré
01:07:42 à plusieurs reprises aujourd'hui. On attend quoi ?
01:07:44 Ce matin, personne ne parle des propositions
01:07:46 d'Emmanuel Macron quand il a fait sa conférence
01:07:48 de presse au début du Salon de l'Agriculture.
01:07:50 On parle tous du mouvement d'après.
01:07:52 Donc la preuve, qu'il n'a rien annoncé. C'est ça nous qui nous perdons.
01:07:54 - Toujours est-il, Johan Barbe, qu'à la fin
01:07:56 de cette conférence, à la fin de ce débat
01:07:58 avec les agriculteurs, il est presque
01:08:00 applaudi et les agriculteurs
01:08:02 qui sont autour de lui, les représentants
01:08:04 notamment de la FNSEA, lui disent
01:08:06 "Merci Monsieur le Président,
01:08:08 merci Monsieur le Président,
01:08:10 on espère vous voir très prochainement."
01:08:12 Et on attend des garanties
01:08:14 sur ce qui vient d'être dit. - Il a annoncé des délais de 3 semaines supplémentaires.
01:08:16 Nous, en responsabilité,
01:08:18 et quand on est élu, comme on est au niveau national,
01:08:20 on a besoin quand même de garder le cap
01:08:22 et surtout de trouver des solutions pour l'agriculture.
01:08:24 Il est élu de la République,
01:08:26 on doit travailler avec lui. Donc après,
01:08:28 les applaudissements ou pas, je pense qu'il a aussi
01:08:30 des agriculteurs dans
01:08:32 notre confédération, au niveau
01:08:34 de la FNSEA et des jeunes agriculteurs, qui le soutiennent.
01:08:36 Je veux dire, c'est pas ça le sujet, nous on est
01:08:38 dans le système apolitique, ça veut dire qu'on discute
01:08:40 avec tout le monde. Mais aujourd'hui, Emmanuel Macron
01:08:42 oublie quand même l'essentiel.
01:08:44 C'est comment on redonne confiance à des éleveurs,
01:08:46 à des agriculteurs, de produire
01:08:48 pour garantir la souveraineté alimentaire
01:08:50 des Français. Je veux dire, ça,
01:08:52 il ne faut pas l'oublier. Et la PAC a été négociée
01:08:54 à Bruxelles, avant
01:08:56 le Covid, avant la guerre.
01:08:58 - En 2019. - Oui, mais avant le Covid, avant la guerre.
01:09:00 En Ukraine, non, mais tout ce qui a été écrit,
01:09:02 les textes ont été votés, effectivement, pendant le Covid,
01:09:04 mais tout était pensé avant. Donc, quand
01:09:06 on demande de réouvrir la PAC, c'est pas
01:09:08 anodin, c'est juste parce que le monde a un peu changé
01:09:10 plus rapidement que prévu. - Thomas. - Je voulais revenir
01:09:12 sur un argument qui a été beaucoup employé par Emmanuel Macron
01:09:14 tout au long de la journée, et que j'ai entendu dans les propos
01:09:16 de Jean-Michel Fauvergues et aussi d'Irène Toléré avant,
01:09:18 ce serait de dire que ceux qui bloquent,
01:09:20 ceux qui ont manifesté leur colère, sont
01:09:22 soit du Rassemblement National, soit
01:09:24 de LFI. Je trouve que c'est un argument
01:09:26 assez malhonnête, parce qu'en fait, y compris la FNSEA,
01:09:28 les jeunes agriculteurs alertent depuis bien longtemps
01:09:30 sur le fait que des actions de plus en plus
01:09:32 radicales pourraient être mises en oeuvre s'il n'y avait pas
01:09:34 de réponse concrète de la part du gouvernement.
01:09:36 Et je crois qu'on peut pas vraiment accuser ni la
01:09:38 FNSEA, ni les jeunes agriculteurs d'être encartés
01:09:40 politiquement avec l'un des deux partis
01:09:42 auxquels vous faites allusion. Donc, je pense que c'est
01:09:44 un peu malhonnête de la part
01:09:46 du, plus généralement, du Président de la République.
01:09:48 Et on voit un peu une sorte de manœuvre politicienne
01:09:50 qui consisterait à diviser, en gros,
01:09:52 les agriculteurs entre les méchants
01:09:54 du Rassemblement National, les méchants de la France Insoumise,
01:09:56 alors que finalement, même s'ils sont
01:09:58 dans des syndicats différents, qu'il y a des approches
01:10:00 différentes, ils partagent en fait 90%
01:10:02 de leurs revendications.
01:10:04 Donc, c'est un peu facile d'identifier politiquement.
01:10:06 - Moi, je suis d'accord.
01:10:08 Merci Thomas. Parce que
01:10:10 avant, il y avait le sentiment d'insécurité,
01:10:12 maintenant, il y a le sentiment de mépris.
01:10:14 On a l'impression qu'on déconsore
01:10:16 le mot mépris, tout de suite, c'est pour
01:10:18 discréditer le Président de la République.
01:10:20 Mais on n'en a absolument rien à faire
01:10:22 de mettre des gens dans des cases
01:10:24 en disant "N'écoutez pas ces personnes,
01:10:26 soit c'est les filles, soit c'est
01:10:28 le Rassemblement National". Ce sont des
01:10:30 extrémistes, mais c'est très grave de faire ça.
01:10:32 Allez à la rencontre des agriculteurs,
01:10:34 des agriculteurs qui n'arrivent pas,
01:10:36 qui n'arrivent même pas
01:10:38 à se nourrir eux-mêmes.
01:10:40 Ils sont dans une situation
01:10:42 incroyablement difficile.
01:10:44 Hier, chez
01:10:46 Eliott Deval,
01:10:48 il y avait une agricultrice qui était formidable,
01:10:50 qui nous racontait qu'avec son mari,
01:10:52 elle gagnait, elle déclarait 11 000 euros
01:10:54 par an. Est-ce que vous vous rendrez compte ?
01:10:56 Est-ce que vous pensez que c'est un salaire digne
01:10:58 pour des personnes qui travaillent 70
01:11:00 heures par semaine et qui ne peuvent même
01:11:02 pas partir en vacances ? Ça, c'est un sentiment
01:11:04 de mépris ? Non ! Parce que quand
01:11:06 on leur dit qu'il n'y a pas de problème, que tout est formidable,
01:11:08 en effet, ces gens-là se sentent
01:11:10 méprisés et ils ont raison.
01:11:12 - Au Mégabassine, vous aviez
01:11:14 à côté... - On parle des Mégabassines ?
01:11:16 - Vous aviez un syndicat
01:11:18 qui s'appelle
01:11:20 la Confédération Paysanne.
01:11:22 Vous aviez un syndicat qui s'appelle la Confédération
01:11:24 Paysanne, qui était au Mégabassine,
01:11:26 et qui a été quasiment aussi violent
01:11:28 que les...
01:11:30 - Mais c'est pas le sujet ! Là, on parle des gens
01:11:32 qui sont en train de crever ! - Aujourd'hui, Kevin,
01:11:34 vous prenez leur défense alors qu'habituellement,
01:11:36 habituellement, vous avez du côté défense du pays de l'ordre.
01:11:38 - Moi, je m'en fiche des syndicats ! Je parle des agriculteurs,
01:11:40 moi ! C'est tout ! Je ne mets pas des gens
01:11:42 dans des cas ! - Vous dites que c'est Balzac et ça,
01:11:44 c'est une forme de mépris. - Moi, j'aimerais quand même,
01:11:46 par rapport à ce débat, il est quand même
01:11:48 important qu'Emmanuel Macron se pose les bonnes
01:11:50 questions de pourquoi les agriculteurs
01:11:52 se tournent soit vers l'ultra-gauche
01:11:54 soit vers l'extrême droite. C'est ça, la vraie question.
01:11:56 Je veux dire, on est là pour produire, on est plutôt
01:11:58 des économistes sur nos exploitations
01:12:00 et là, aujourd'hui, on essaye de nous mettre dans des cases
01:12:02 comme vous le dites, et c'est pas ça l'agriculture.
01:12:04 L'agriculture, elle est plurielle. Donc, si on
01:12:06 ne prend pas conscience que les agriculteurs ont tous
01:12:08 des revenus différents, des exploitations
01:12:10 différentes parce qu'on est issus de territoires différents,
01:12:12 on fait des productions de montagne qui coûtent plus cher,
01:12:14 donc derrière tout ça, on ne demande pas une réponse
01:12:16 simple de la part d'Emmanuel Macron,
01:12:18 mais une considération filière par filière
01:12:20 pour trouver des solutions de construction
01:12:22 et de pérennisation de l'agriculture.
01:12:24 La suite de nos discussions dans un instant.
01:12:26 La pause et la dernière partie de Punchline Weekend
01:12:28 juste après sur CNews. Restez avec nous.
01:12:30 18h30 sur CNews, dernière partie de Punchline Weekend
01:12:36 avec à la une notre question
01:12:38 du samedi. On vous donne la parole,
01:12:40 Emmanuel Macron a-t-il réussi, selon vous,
01:12:42 à rassurer les agriculteurs ?
01:12:44 Vous flashez le QR code pour répondre
01:12:46 et nous écouterons vos réponses
01:12:48 en fin d'émission. Le rappel des titres
01:12:50 de l'actualité, c'est tout de suite avec
01:12:52 Miquel Dos Santos. Rebonsoir, Miquel.
01:12:54 Rebonsoir, Miquel. Emmanuel Macron continue
01:12:56 sa déambulation sous haute tension au Salon de l'Agriculture.
01:12:58 Dans les allées du Parc des Expositions,
01:13:00 le président de la République est sifflé,
01:13:02 hué, parfois même insulté.
01:13:04 Ce matin, dès son arrivée, des heures avaient été
01:13:06 éclatées entre les agriculteurs en colère et les forces
01:13:08 de l'ordre. Le chef de l'État était alors
01:13:10 réuni à l'étage avec des représentants syndicaux.
01:13:12 C'est une visite surprise.
01:13:14 Arrivé à Kiev, la première ministre italienne
01:13:16 Giorgia Meloni va présider un G7
01:13:18 virtuel sur l'Ukraine.
01:13:20 Lors de cette réunion, la France, l'Allemagne
01:13:22 ou encore les États-Unis vont discuter de nouvelles sanctions
01:13:24 contre la Russie. Le président ukrainien
01:13:26 Volodymyr Zelensky y assistera
01:13:28 également. Et face à la menace
01:13:30 de nouvelles sanctions, la Russie riposte.
01:13:32 Ce samedi, Moscou a juré qu'elle se vengera
01:13:34 partout où c'est possible.
01:13:36 Sur Telegram, Dmitri Medvedev a qualifié
01:13:38 les pays occidentaux d'ennemis, souhaité
01:13:40 qu'ils souffrent et appelé à mener des opérations
01:13:42 secrètes, à la guerre comme à la guerre,
01:13:44 a ajouté le numéro 2 du conseil de sécurité russe.
01:13:46 Merci beaucoup, Michael.
01:13:50 Emmanuel Macron au
01:13:52 Salon de l'agriculture.
01:13:54 Depuis ce matin, le chef de l'État
01:13:56 est certes chahuté,
01:13:58 mais le chef de l'État est bien présent
01:14:00 et s'il n'y a pas eu de grands
01:14:02 débats comme prévu initialement
01:14:04 ce matin, un débat
01:14:06 plus petit a tout de même eu lieu,
01:14:08 a été improvisé dans un
01:14:10 hall annexe du Parc des Expositions
01:14:12 tout à l'heure, entre
01:14:14 Emmanuel Macron et les responsables
01:14:16 des différents syndicats.
01:14:18 Je voudrais qu'on regarde une séquence
01:14:20 qui illustre bien ce qui s'est passé
01:14:22 pendant ce grand débat.
01:14:24 On voyait tout à l'heure que
01:14:26 l'ambiance avait vraiment changé entre le moment
01:14:28 où le président arrive dans
01:14:30 cette salle pour débattre avec
01:14:32 les agriculteurs et la fin
01:14:34 de ce débat qui a duré, je crois, une heure
01:14:36 et demie à peu près, presque deux heures.
01:14:38 Regardez bien, Emmanuel Macron
01:14:40 en train de discuter avec
01:14:42 ses agriculteurs et avec un agriculteur
01:14:44 qui porte un t-shirt qu'on ne voit pas très bien sur la
01:14:46 séquence, sur lequel il est inscrit
01:14:48 "Paysans sans président".
01:14:50 "Paysans sans président", alors évidemment
01:14:52 c'est un t-shirt qui ne plaît pas beaucoup à Emmanuel Macron.
01:14:54 Regardez cet échange avec le président.
01:14:56 - Monsieur le Président...
01:14:58 - ... parce que je voulais venir avec...
01:15:00 - Ouais, mais c'est moche !
01:15:02 - Non mais je l'enlève, mais...
01:15:04 Je l'enlève, bon ben je l'enlève. Mais bon, on va
01:15:06 promettre des choses, parce que je vous assurais...
01:15:08 - Alors, enlevez-le !
01:15:10 - Voilà, je l'enlève.
01:15:12 - Enlevez-le.
01:15:14 - Bonjour, Monsieur le Président.
01:15:16 Je vais faire un petit... Parce que j'étais là
01:15:18 ce matin en disant
01:15:20 "Je voulais pas que vous restiez sur le salon."
01:15:22 Parce qu'aujourd'hui, on n'a plus concurs.
01:15:24 Je viens d'arriver, je sais pas ce qui s'est
01:15:26 dit avant, et je m'en excuse. Bonjour, Monsieur le Ministre.
01:15:28 Mais je peux vous assurer...
01:15:30 Il y a deux jours, j'étais... Monsieur le Président,
01:15:32 ça m'a motivé doublement.
01:15:34 Il y a deux jours, j'étais avec une agricultrice.
01:15:36 Son mari s'est donné la mort
01:15:38 il y a quelques années.
01:15:40 Il est resté des mois
01:15:42 sans manger avec ses enfants.
01:15:44 Il ne parlait avec plus personne.
01:15:46 Pourquoi ? Parce qu'il avait la tête sous l'eau
01:15:48 par rapport à l'économique.
01:15:50 Il avait la tête sous l'eau par rapport à l'administratif.
01:15:52 Et aujourd'hui, c'est plus possible.
01:15:54 Donnez-nous confiance en vous. Aujourd'hui,
01:15:56 moi, je n'ai plus confiance aux politiques.
01:15:58 - Non mais je sais bien ! - Mais attendez, je suis lucide
01:16:00 sur la situation. - Voilà, et donc...
01:16:02 - On compte sur vous, Monsieur le Président.
01:16:04 On est en train de crever sur nos exploitations.
01:16:06 - C'est une séquence très forte.
01:16:08 Avec un président
01:16:10 et un agriculteur
01:16:12 qui, à l'origine, est totalement hostile
01:16:14 au président. Il le dit.
01:16:16 "Je n'étais pas pour vous voir
01:16:18 entrer dans le salon de l'agriculture."
01:16:20 Thomas, vous nous disiez que cet agriculteur sortait
01:16:22 de garde à vue. - En tout cas, il avait été arrêté.
01:16:24 - Il avait été arrêté. - Je ne pense pas sur votre contrôle,
01:16:26 mais c'est le représentant de la FNSEA
01:16:28 dans l'Oise. - Oui, c'est ça.
01:16:30 - Et donc, il avait été arrêté au début,
01:16:32 lors de l'agitation qu'il y a eu
01:16:34 lors de l'arrivée du président de la République, et puis il a été
01:16:36 autorisé à revenir, a priori, pour
01:16:38 échanger avec le président de la République,
01:16:40 d'où le fait qu'il a revoir cette conferte. - Il ne voulait pas le laisser
01:16:42 entrer, il ne voulait pas échanger avec lui, et puis il se retrouve
01:16:44 tout de même à vouloir
01:16:46 parler avec le président, à vouloir
01:16:48 échanger, Kevin.
01:16:50 On peut reconnaître ça, tout de même,
01:16:52 au président, cette force qu'il a
01:16:54 d'arriver à...
01:16:56 finalement, à écouter, en tous les cas,
01:16:58 et à parler avec les gens. - Je suis
01:17:00 d'accord avec vous, mais pourquoi ? Parce que
01:17:02 il y a
01:17:04 une envie de considération,
01:17:06 une envie de respect. Et c'est
01:17:08 vrai que, moi, je me mets à la place de cet agriculteur,
01:17:10 je ne suis pas du tout d'accord avec son message.
01:17:12 Monsieur Macron, il faut le respecter,
01:17:14 sa place est aussi au
01:17:16 Salon de l'Agriculture. Mais il a tellement l'impression
01:17:18 qu'on méprise ses problèmes quotidiens,
01:17:20 qu'il y a tellement une telle déconnexion
01:17:22 qu'à la fin, il en vient
01:17:24 à développer une forme de haine
01:17:26 vis-à-vis du personnel politique et vis-à-vis
01:17:28 de nos élites dirigeantes. Et là, on a
01:17:30 Emmanuel Macron, en effet, qui lui tient la main
01:17:32 et qui lui dit "mais on est
01:17:34 à égalité, on va parler".
01:17:36 Mais après, ça, c'est une séquence. Après, il va falloir
01:17:38 voir la suite. Parce que
01:17:40 ce que veulent les agriculteurs, ce sont
01:17:42 des solutions concrètes. Il y en a déjà eu quelques-unes,
01:17:44 mais je ne pense pas que cela soit suffisant.
01:17:46 On est quand même dans une
01:17:48 société où nos
01:17:50 agriculteurs ne gagnent souvent
01:17:52 pas le SMIC, alors qu'ils travaillent
01:17:54 70 heures par semaine. - Mais ce serait intéressant
01:17:56 de le retrouver, ce monsieur. Je le dis d'ailleurs
01:17:58 au service de programmation de CNU.
01:18:00 J'aimerais qu'on retrouve ce monsieur, qu'on lui donne la parole.
01:18:02 D'abord parce qu'il le mérite. Je suis sûr qu'il a beaucoup
01:18:04 de choses à dire aussi. Parce que j'aimerais comprendre ce qui
01:18:06 s'est passé dans sa tête à ce moment-là
01:18:08 lorsqu'il s'est retrouvé face
01:18:10 au président de la République. On va aller rejoindre
01:18:12 justement, en direct, du salon
01:18:14 Élodie Huchard, qui est
01:18:16 actuellement sur place,
01:18:18 et qui suit le président,
01:18:20 qui poursuit toujours sa déambulation
01:18:22 dans les allées du Parc des Expositions.
01:18:24 Élodie.
01:18:26 - Je ne sais pas si on peut vraiment parler
01:18:30 de déambulation, en tout cas pas comme on en a
01:18:32 l'habitude, parce que c'était le cas ce matin dans
01:18:34 le hall 1, c'est le cas ce matin, cet après-midi
01:18:36 dans le hall 4. En fait, tous les halls où
01:18:38 on circule avec le président de la République, en fait, il n'y a plus
01:18:40 de public. Donc c'est relativement
01:18:42 calme, et en plus ici il n'y a pas eu d'agriculteurs
01:18:44 avant, donc on n'a pas les mêmes scènes de cohue
01:18:46 qu'on a pu vivre ce matin. Ici
01:18:48 on est sur un hall plutôt institutionnel. Donc il y a des
01:18:50 questions très précises au chef de l'État,
01:18:52 et au moment même où je vous parle, il est juste derrière
01:18:54 moi sur le pavillon France, qui représente le secteur
01:18:56 de la pêche, une filière, on le sait, qui est
01:18:58 extrêmement en tension. Il a déjà été
01:19:00 interrogé longuement à ce sujet. Il a aussi déjeuné
01:19:02 avec un représentant de la filière,
01:19:04 le président qui note toutes les demandes,
01:19:06 et on se rend compte, comme le disait d'ailleurs le Premier
01:19:08 ministre au tout début de cette crise agricole, qu'évidemment
01:19:10 elle est dure à résoudre, parce qu'il y a presque
01:19:12 autant de revendications qu'il y a d'agriculteurs
01:19:14 ou d'exploitants qu'il rencontre dans
01:19:16 ce stand. L'ambiance est un peu plus calme.
01:19:18 Normalement, il devrait déambuler encore à l'issue
01:19:20 dans un autre stand. Tout le programme
01:19:22 est plutôt tenu secret. C'est toujours le cas
01:19:24 lors d'un déplacement au Salon de l'Agriculture avec le président
01:19:26 de la République. On a les premières étapes du matin
01:19:28 et ensuite c'est lui, finalement, qui fait
01:19:30 son agenda. Et puis, il y a aussi
01:19:32 ceux qui sont mécontents de cette visite, parce que
01:19:34 que ce soit ce matin dans le hall 1 avec les animaux, ou là
01:19:36 dans ce hall institutionnel, eh bien il y a des
01:19:38 exposants qui donc, finalement, ne peuvent pas
01:19:40 travailler normalement. Ils n'ont pas accès au public.
01:19:42 Le public ne peut pas venir à eux. Et donc, certains
01:19:44 sont un peu désespérés de cette première journée.
01:19:46 On rappelle que le Salon va encore durer une semaine
01:19:48 mais pour tous les exposants qu'on peut croiser,
01:19:50 l'humeur n'est pas franchement au beau fixe
01:19:52 après une première journée, finalement, un petit peu pour rien.
01:19:54 - Merci beaucoup, Elodie
01:19:56 Huchard, en direct du Salon de l'Agriculture
01:19:58 et les images de Laurence Ellarié
01:20:00 pour CNews. On va
01:20:02 rejoindre à présent
01:20:04 Julien Quéré, qui est salarié agricole
01:20:06 dans une exploitation de pommes
01:20:08 en Corrèze. Bonjour, merci d'être
01:20:10 en direct avec nous sur CNews
01:20:12 depuis le Salon de la
01:20:14 Porte de Versailles. Vous avez
01:20:16 22 ans, vous allez reprendre l'exploitation
01:20:18 agricole d'un agriculteur qui part à la retraite.
01:20:20 C'est bien ça ?
01:20:22 - C'est ça.
01:20:24 Tout à fait, vous avez raison.
01:20:26 - Vous étiez présent, vous avez pu
01:20:28 échanger avec le président de la République ?
01:20:30 - Non, malheureusement, je
01:20:34 devais être présent, le débat était annulé hier.
01:20:36 Je devais être convoqué
01:20:38 mais ça a été fait à la va-vite.
01:20:40 Donc les forces de l'ordre n'avaient pas la liste
01:20:42 complète, donc ils ne m'ont pas laissé rentrer.
01:20:44 Mais oui, normalement, j'aurais dû y participer.
01:20:46 - On imagine une certaine...
01:20:48 - Ce que je trouve dommage, c'est que
01:20:50 les jeunes ne sont pas assez représentés dans les débats.
01:20:52 Ça reste
01:20:54 quand même assez dommage.
01:20:56 - Alors, je vous laisse poursuivre
01:21:00 puisqu'effectivement, on imagine
01:21:02 votre déception si vous n'aviez pas
01:21:04 effectivement pu assister
01:21:06 à ce débat. Qu'auriez-vous
01:21:08 eu envie de demander
01:21:10 de dire au président de la République ?
01:21:12 Qu'attendez-vous des annonces
01:21:14 du président concernant la jeunesse ?
01:21:16 On parle beaucoup de cette jeunesse
01:21:18 qui est l'avenir de l'agriculture française.
01:21:20 - Oui, moi je voudrais porter votre attention
01:21:26 sur l'arboricole parce que c'est mon domaine.
01:21:28 Actuellement, je suis employé dans une ferme
01:21:30 qui produit des pommes. Il faut savoir que
01:21:32 50% des exploitants sont considérés comme des
01:21:34 seniors, c'est-à-dire qu'ils ont 55 ans
01:21:36 ou plus. Donc j'aimerais attirer
01:21:38 l'attention du président
01:21:40 que d'ici 5 à 10 ans, il va y avoir
01:21:42 un tournant majeur dans l'arboriculture française
01:21:44 et je trouve qu'il ne prend pas en compte
01:21:46 suffisamment les jeunes.
01:21:48 Oui, faciliter la transmission d'une exploitation,
01:21:50 c'est bien facile à dire. Cependant, il y en a
01:21:52 énormément qui s'installent
01:21:54 et qui sont obligés d'acheter. Moi,
01:21:56 aujourd'hui, à 22 ans, je suis obligé de
01:21:58 débourser plus d'un million d'euros pour
01:22:00 acheter le foncier, les installations,
01:22:02 les bâtiments et le matériel.
01:22:04 Je ne sais pas s'il se rend compte de ce que ça représente,
01:22:06 mais un million d'euros,
01:22:08 plus d'un million d'euros à 22 ans,
01:22:10 moi, sur 10, 15 ans,
01:22:12 voire même peut-être 20 ans, je vais devoir
01:22:14 vivre sur le salaire de ma femme. J'aimerais
01:22:16 qu'il m'explique comment est-ce que je vais faire pour vivre,
01:22:18 pour faire grandir mes enfants, si je n'ai pas
01:22:20 de salaire. Franchement, c'est
01:22:22 utopique et je pense que
01:22:24 la jeunesse se rend compte
01:22:26 du défi qui nous attend. Je trouve ça
01:22:28 bien dommage que le président ne nous prenne pas en compte.
01:22:30 C'est bien beau de faire des débats
01:22:32 à la va-vite qui ne sont pas organisés
01:22:34 et je trouve que ce n'est pas professionnel de sa part.
01:22:36 Et c'est un vrai problème, vous avez raison
01:22:38 de le souligner. Julien Quéré, merci
01:22:40 d'avoir été avec nous. Les images
01:22:42 d'Axel Raybaud pour
01:22:44 CNews. Johan Barbe, vous avez
01:22:46 entendu cet agriculteur,
01:22:48 ce jeune agriculteur
01:22:50 qui, finalement, nous dit
01:22:52 qu'il va reprendre une exploitation agricole
01:22:54 et qui est courageux dans cette
01:22:56 situation, dans ce contexte-là,
01:22:58 aujourd'hui. Mais c'est sûr qu'il est plein
01:23:00 de courage et plein de volonté pour avancer et surtout
01:23:02 il croit encore en l'agriculture et c'est ça qui est important
01:23:04 de rappeler. On a énormément de jeunes encore qui ont
01:23:06 envie d'aller dans ce métier d'agriculteur
01:23:08 et il faut les encourager. Mais aujourd'hui
01:23:10 tous ces discours ambiants, on sent
01:23:12 quand même, alors engagés
01:23:14 certainement, mais qui nous amènent pas
01:23:16 plus loin que hier. Je veux dire, on a eu
01:23:18 le Premier ministre qui nous a fait plusieurs prises de parole,
01:23:20 qui nous a fait déjà des annonces. Je ne veux pas dire
01:23:22 qu'on n'a rien eu, on avance dans le bon sens, on le sent.
01:23:24 Mais on sent quand même aussi
01:23:26 une volonté de parler très vite
01:23:28 sur la simplification.
01:23:30 2500 mesures remontées
01:23:32 par les préfets français.
01:23:34 Il a fallu attendre les mouvements agricoles pour se rendre
01:23:36 compte que l'administration française
01:23:38 était bloquée par des textes de partout.
01:23:40 Enfin je veux dire, c'est inadmissible de penser
01:23:42 ça et c'est la réalité.
01:23:44 Donc aujourd'hui ce qu'on demande nous à Emmanuel Macron,
01:23:46 c'est le cap, le cap de l'agriculture
01:23:48 de demain. Son discours qu'il a fait ce matin,
01:23:50 il n'y a pas de cap pour l'agriculture.
01:23:52 Il nous a réuni ce cap dans trois semaines.
01:23:54 C'est bien de nous reconvoquer trois semaines plus tard.
01:23:56 Mais amuser les agriculteurs comme ça,
01:23:58 je vous rappelle qu'on a des exploitations à faire tourner.
01:24:00 Si on est venu au salon de l'agriculture pour échanger
01:24:02 avec Emmanuel Macron et attendre de sa part
01:24:04 des annonces, c'était ce qu'il avait promis
01:24:06 en plus quand le Premier ministre
01:24:08 avait pris la parole. Il avait dit
01:24:10 "je parlerai aux agriculteurs lors du salon".
01:24:12 Ça n'a pas eu lieu. Ce matin
01:24:14 il a fait une conférence de presse. Ça fait des avances.
01:24:16 Ok. Mais en attendant,
01:24:18 on n'a pas le cap pour l'agriculture d'après 2030.
01:24:20 - Johann Barbe, je vous ai entendu dire tout à l'heure
01:24:22 que le Président de la République était venu
01:24:24 aussi pour faire de la politique.
01:24:26 Il en a fait effectivement depuis ce matin
01:24:28 pour faire de la politique, pour s'en prendre
01:24:30 notamment au Rassemblement National.
01:24:32 "Les agriculteurs français méritent mieux
01:24:34 que de la mauvaise politique"
01:24:36 a-t-il dit. Je vous propose
01:24:38 de l'écouter. On commande juste après.
01:24:40 - Vous avez des gens qui sont là avec un projet politique.
01:24:42 C'est de servir le Rassemblement National.
01:24:44 De faire demain, voire près demain,
01:24:46 une haie d'honneur pour les dirigeants
01:24:48 du Front National. - Vous m'avez entendu.
01:24:50 - Mais bien sûr. Et de mener une campagne politique.
01:24:52 L'agriculture française,
01:24:54 elle mérite mieux que de la mauvaise politique.
01:24:56 Et elle mérite mieux que leur projet
01:24:58 de décroissance et de bêtise
01:25:00 qui consiste à expliquer aux gens
01:25:02 que la solution, ce serait de sortir de l'Europe.
01:25:04 Le Rassemblement National, c'est le parti du Frexit.
01:25:06 De la sortie de l'euro. Maintenant, c'est les transformistes
01:25:08 du Frexit. Je vais vous dire,
01:25:10 s'il n'y a pas d'Europe, il n'y a pas d'agriculture.
01:25:12 Tout ça, la réalité. - Il faudrait peut-être dire
01:25:14 à Emmanuel Macron que le Front National n'existe plus.
01:25:16 - Il l'avait déjà fait
01:25:18 pendant sa conférence de presse.
01:25:20 C'est à dessein.
01:25:22 - Ah, c'est fait ?
01:25:24 - Il l'avait fait dans sa conférence de presse.
01:25:26 Il fait exprès pour ramener
01:25:28 le Rassemblement National à son passé.
01:25:30 - Mais quelle mauvaise foi !
01:25:32 - Sarah Selman, est-ce vraiment le lieu, déjà, pour taper
01:25:34 sur le Rassemblement National ? - Mais quelle mauvaise foi ! Il y a deux stratégies.
01:25:36 Premièrement, jouer la montre. Parce qu'il se doute bien
01:25:38 que les agriculteurs ne peuvent pas être sur les tracteurs
01:25:40 à Paris tout le temps. Ils ont une exploitation à faire tourner.
01:25:42 Ils ne sont pas aux 35 heures.
01:25:44 Deuxième stratégie, déplacer le problème
01:25:46 pour ne pas parler. Le seul sujet,
01:25:48 enfin, un des seuls sujets, c'est l'asphyxie
01:25:50 financière, vivre dignement
01:25:52 de son travail qui, en plus, est un métier passion.
01:25:54 Lui, il nous explique que c'est de la faute du Rassemblement
01:25:56 National qu'il appelle Front National.
01:25:58 Mais ce n'est pas le sujet, s'il veut faire ça.
01:26:00 Il peut le faire autour d'une interview, sur un plateau
01:26:02 télévisé. Là, le vrai problème, c'est
01:26:04 comment on vit décemment, quand on a
01:26:06 des agriculteurs qui ont moins de 500 euros
01:26:08 par mois. Le sujet, ce n'est pas de savoir
01:26:10 s'il y a le Frexit ou pas le Frexit. Le sujet, c'est
01:26:12 comment on fait pour vivre. Il y a des suicides.
01:26:14 C'est une urgence. Il dit, dans trois semaines,
01:26:16 et on va parler du Rassemblement National.
01:26:18 C'est honteux. C'est inacceptable.
01:26:20 Jean-Michel, est-ce que c'est vraiment le lieu, finalement,
01:26:22 pour ce genre de politique ?
01:26:24 Non, je ne pense pas
01:26:26 que ce soit le lieu pour
01:26:28 dire les choses de cette manière-là.
01:26:30 Pour le coup, quand même,
01:26:32 il est en face aussi, je redis
01:26:34 ce que je vous ai dit tout à l'heure, on est en face
01:26:36 aussi de mouvements politiques. Cette
01:26:38 journée, aujourd'hui, n'est pas qu'une journée syndicale
01:26:40 face à des agriculteurs. Vous avez
01:26:42 à l'intérieur de
01:26:44 syndicats particuliers, des gens
01:26:46 qui sont très engagés dans les mouvements
01:26:48 politiques à l'extrême gauche et à l'extrême
01:26:50 droite. Et donc,
01:26:52 la
01:26:54 cohue qu'il y a eu, d'une manière générale,
01:26:56 était une cohue qui allait dans ce
01:26:58 sens-là. Donc là, il est en train d'y répondre.
01:27:00 Mais moi, je crois que l'idée,
01:27:02 ce n'est pas d'y répondre.
01:27:04 Quand il a eu son
01:27:06 dialogue, en début
01:27:08 de matinée,
01:27:10 avec les
01:27:12 agriculteurs, là, il a fait des
01:27:14 propositions qui sont intéressantes.
01:27:16 Vous rajoutez ces propositions-là
01:27:18 aux propositions qui ont été faites par
01:27:20 le Premier ministre à deux reprises,
01:27:22 il y a quand même un lot de propositions
01:27:24 qu'il va falloir, à un certain
01:27:26 moment, développer, défendre, etc.
01:27:28 Il revoit
01:27:30 les syndicats dans
01:27:32 trois semaines, si je ne me trompe pas.
01:27:34 Avec les filières.
01:27:36 On est sur un
01:27:38 mouvement qui a été pris en compte.
01:27:40 Donc, les choses
01:27:42 sont lancées.
01:27:44 Et espérons qu'évidemment,
01:27:46 ça s'accélère. Parce que
01:27:48 il y a un problème qui m'a touché
01:27:50 tout à l'heure avec le monsieur qui a enlevé
01:27:52 son t-shirt. Il a parlé de suicide.
01:27:54 Et moi, ça me touche parce qu'on a
01:27:56 le même problème dans la police nationale.
01:27:58 Les agriculteurs, je pense qu'il y a un suicide
01:28:00 chaque deux jours. Un suicide tous les deux jours.
01:28:02 La police,
01:28:04 on n'en est pas loin.
01:28:06 C'est des métiers passion.
01:28:08 Et à un certain moment, quand on est désespéré
01:28:10 pour une raison ou pour une autre, là, les agriculteurs,
01:28:12 c'est parce qu'ils n'arrivent pas à vivre
01:28:14 de leurs exploitations.
01:28:16 Les policiers, c'est parce qu'ils sont
01:28:18 peu considérés par une partie
01:28:20 de la population et en partie
01:28:22 une partie de la population politique
01:28:24 qui les agresse, je pense,
01:28:26 en particulier à l'extrême-gauche.
01:28:28 Là, on a des problématiques
01:28:30 de suicide. Il faut s'y pencher.
01:28:32 Et il faut véritablement
01:28:34 arriver à faire évoluer
01:28:36 ces dossiers-là rapidement.
01:28:38 - Alors, Kevin, juste avant de vous donner la parole,
01:28:40 on va regarder la réponse, justement, de Marine Le Pen
01:28:42 au propos d'Emmanuel Macron
01:28:44 qui a répondu sur le réseau social X.
01:28:46 "Sincèrement, il y a encore des gens
01:28:48 qui croient à ce gros mensonge,
01:28:50 le Rassemblement national,
01:28:52 c'est le parti du Frexit",
01:28:54 a dit Emmanuel Macron.
01:28:56 Kevin ?
01:28:58 - Oui, moi, je suis assez choqué
01:29:00 par le mépris que l'on retrouve.
01:29:02 Il existe donc
01:29:04 de bons électeurs, de mauvais électeurs,
01:29:06 comme il existe de bonnes politiques
01:29:08 et de mauvaises politiques.
01:29:10 Il nous raconte
01:29:12 qu'il y a de bons agriculteurs,
01:29:14 ceux qui le suivent,
01:29:16 et il y a de mauvais agriculteurs,
01:29:18 ceux qui soutiendraient le fascisme
01:29:20 ventripotent incarné
01:29:22 par Marine Le Pen. Ça, c'est du sectarisme,
01:29:24 c'est du mépris,
01:29:26 et ce n'est pas possible. En outre, moi, je ne suis pas
01:29:28 un aficionado du programme économique
01:29:30 de Marine Le Pen que je trouve beaucoup trop
01:29:32 à gauche. Néanmoins, dire
01:29:34 que Marine Le Pen est pour le Frexit,
01:29:36 ça s'appelle mentir.
01:29:38 Je veux dire, à un moment donné, si on veut...
01:29:40 - Kevin ? - C'est pas vrai.
01:29:42 À un moment donné, si on veut un débat
01:29:44 de qualité, un débat respectueux,
01:29:46 il faut peut-être
01:29:48 cesser de diaboliser, écouter
01:29:50 vraiment les Français et cesser de mentir.
01:29:52 Là, je suis désolé, ce n'est pas
01:29:54 digne d'un président de la République
01:29:56 qui doit rassembler l'ensemble des Français
01:29:58 et qui doit rassembler les agriculteurs.
01:30:00 Il n'a pas à distribuer les bons points
01:30:02 en fonction des votes
01:30:04 de tel ou tel. Ça, il n'est pas dans son rôle.
01:30:06 Et moi, ça me choque.
01:30:08 - Oui, mais ça lui permet de déplacer le problème.
01:30:10 - Je voudrais quand même réagir.
01:30:12 Cette reprise politique par l'ensemble des partis.
01:30:14 Nous, à l'AFNSWA et aux Jeunes agriculteurs,
01:30:16 on y tient à rester apolitique.
01:30:18 Aujourd'hui, on demande à chaque
01:30:20 parti politique d'avoir un cap pour l'agriculture.
01:30:22 On ne l'a plus ni par le pouvoir
01:30:24 en place, ni par les autres politiques.
01:30:26 On est toujours sur une reprise médiatique permanence
01:30:28 par rapport à la crise actuelle. Ce n'est pas ça qu'on demande.
01:30:30 On ne demande pas de répondre immédiatement à la chose.
01:30:32 C'est comment on amène l'agriculture française
01:30:34 vers la réalité de la souveraineté alimentaire française.
01:30:36 C'est comment on passe le cap.
01:30:38 Parce que vous parlez d'agriculture
01:30:40 avec le suicide.
01:30:42 Aujourd'hui, je voudrais rappeler que les agriculteurs,
01:30:44 en plus du poids économique des exploitations,
01:30:46 donc de l'endettement personnel que nous avons,
01:30:48 nous avons aussi le poids
01:30:50 de la transmission du patrimoine familial.
01:30:52 C'est un poids qui pèse sur l'agriculture française
01:30:54 parce qu'on a voulu une agriculture française
01:30:56 dite familiale.
01:30:58 Le terme, il est important pour nous
01:31:00 parce que nos agriculteurs, c'est notre famille.
01:31:02 Donc aujourd'hui, nous dire
01:31:04 qu'on ne nous entend pas, ce n'est pas normal.
01:31:06 On est dehors.
01:31:08 Je ne veux pas rappeler le tragique accident
01:31:10 qui a eu lieu tout au début de nos actions
01:31:12 avec Alexandra et Camille. Mais en attendant,
01:31:14 c'était la mère et la fille qui
01:31:16 venaient de s'installer hors cadre familial,
01:31:18 qui ont cru en l'agriculture et qui sont venus défendre
01:31:20 leur métier pour en vivre dignement.
01:31:22 Parce qu'une famille, c'est ça.
01:31:24 Moi, avec mon fils et ma fille sur mon exploitation,
01:31:26 ils sont toujours avec moi.
01:31:28 Donc demain, effectivement, ils aimeraient bien reprendre l'exploitation.
01:31:30 Et j'ai envie de la transmettre et j'ai envie
01:31:32 d'installer des jeunes avec moi parce que la réalité
01:31:34 de l'agriculture, c'est qu'on est là
01:31:36 pour les Français, pour les nourrir
01:31:38 avec passion et surtout
01:31:40 avec respect du consommateur.
01:31:42 Et ce qui s'est passé aujourd'hui,
01:31:44 finalement, on n'a respecté personne.
01:31:46 Ni les agriculteurs, ni les consommateurs.
01:31:48 Donc il est temps de remettre tout le monde autour de la table.
01:31:50 Effectivement, je pense que la grande distribution
01:31:52 joue son jeu, les industriels aussi.
01:31:54 Mais derrière, on a aussi tout ce qui est la restauration
01:31:56 hors domicile, qui ne veut pas rémunérer
01:31:58 les Français, les agriculteurs français,
01:32:00 et surtout qui ne veut pas consommer des produits français.
01:32:02 Un mot très rapide, Sarah.
01:32:04 Simplement, ce qui est désagréable, c'est qu'il a joué sa partition pour les Européennes
01:32:06 puisque le Rassemblement National est à 32%
01:32:08 et ce n'était pas le lieu.
01:32:10 Je pense que ce qu'il a dit, c'est tout à fait juste.
01:32:12 Ce qui comptait, c'est comment vont vivre les agriculteurs.
01:32:14 Allez, on termine avec notre question du
01:32:16 samedi dans Punchline Weekend.
01:32:18 Emmanuel Macron a-t-il, selon vous, réussi à
01:32:20 rassurer les agriculteurs ? Vous avez été non pour eux
01:32:22 à vous exprimer. Merci, on écoute
01:32:24 quelques-unes de vos réponses.
01:32:26 Monsieur Macron
01:32:28 n'a rassuré personne,
01:32:30 ni les agriculteurs, ni le
01:32:32 peuple français, à part parler,
01:32:34 parler, parler, il ne sait rien faire
01:32:36 d'autre. Effectivement,
01:32:38 Macron dehors.
01:32:40 Monsieur Macron, il n'est pas du tout rassurant.
01:32:42 Sur la forme, il va l'être.
01:32:44 Sur le fond, il ne l'est pas du tout.
01:32:46 Enfin, s'il les mettait tant que ça à l'agriculture,
01:32:48 on n'en serait pas là aujourd'hui.
01:32:50 Et puis, dire
01:32:52 "plis d'une colère" comme ça, ça ne sert à rien
01:32:54 de faire appel aux jeunes.
01:32:56 À un moment donné, moi je n'ai pas envie de traverser la route pour faire un autre boulot.
01:32:58 Moi, ce que je veux être demain, c'est agriculteur.
01:33:00 Je ne pense pas du tout que Macron ait
01:33:02 réussi à rassurer les agriculteurs.
01:33:04 Ils sont trop intelligents pour ça.
01:33:06 Ils ont du bon sens.
01:33:08 Et ils voient surtout que Macron
01:33:10 en est encore au stade du débat,
01:33:12 du diagnostic, alors que ce qu'ils veulent,
01:33:14 c'est de l'action. Ils se sont surtout rendus
01:33:16 compte qu'Emmanuel Macron, en réalité,
01:33:18 n'est plus qu'un gouverneur d'un petit État au sein de l'Europe.
01:33:20 Et que ça n'est plus du tout ici
01:33:22 que ça se décide. C'est en fait
01:33:24 au niveau européen. Et que là-dessus, en fait,
01:33:26 il ne peut rien, absolument rien.
01:33:28 Je ne pense pas qu'Emmanuel Macron ait été convaincant.
01:33:30 Du blabla, du blabla,
01:33:32 comme toujours.
01:33:34 Pas très convaincant, hein, parmi les messages qu'on a reçus.
01:33:36 Mais est-ce que la dame qu'on n'a pas eue avant n'a pas tout dit, finalement ?
01:33:38 - Si. - Elle a tout dit. - De l'action.
01:33:40 Merci beaucoup, Kévin Bossuet, d'avoir
01:33:42 été avec nous ce soir, professeur d'histoire
01:33:44 en banlieue parisienne, Sarah Salman,
01:33:46 avocato au barreau de Paris. Merci Sarah.
01:33:48 Merci à Johan Barbe,
01:33:50 producteur de lait, porte-parole de la FNSEA.
01:33:52 Et puis, Jean-Michel Fauvergue,
01:33:54 ancien chef du RED. Merci à vous.
01:33:56 C'est déjà la fin de notre émission. Dans un instant,
01:33:58 face à Bob Côté avec Éliott Deval,
01:34:00 Arthur Dematrigan et Mathieu Bob Côté.
01:34:02 N'oubliez pas le QR code aussi pour
01:34:04 télécharger l'application CNews et revoir toutes nos émissions.
01:34:06 Moi, je vous retrouve à 22h30
01:34:08 pour Soir Info. A tout à l'heure.
01:34:10 [Musique]
Recommandations
2:39:55