Samir Nasri / Medhi Benatia L'ENTRETIEN

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Transcript

00:00 -Mon gars, comment tu vas ? -Ca va.

00:02 -Bien ? -Ouais, impeccable.

00:03 -Et alors ? -C'est comme la première fois.

00:05 C'était ici, un entraînement.

00:07 -Un synthétique, un synthétique. -Un synthétique.

00:09 C'était pas le même terrain.

00:10 Là, il y avait les têtes avec la Ligue des Champions.

00:12 Il y avait Mono en gros, maintenant.

00:13 -Moi, j'ai jamais eu Mono.

00:15 -Il y en a plus. -C'est vrai que là, il en a plus.

00:17 -Ça va faire 22 ans, après.

00:18 -T'imagines, je lui dis mes 10 mois.

00:21 "Questions, tranquille, hein.

00:22 Tu sais que j'ai pas encore beaucoup parlé à la presse.

00:25 Je vais pas te faire des questions."

00:27 "Qu'est-ce qui me répond ?" "Non, non, non, commence pas.

00:29 Les questions, c'est mon domaine."

00:31 -Il faut. On va être tranquille.

00:34 -Tout de suite.

00:35 -Alors, dis-moi, en quoi consiste ton rôle ici, à Marseille ?

00:40 -C'est conseiller, proposer, assister.

00:43 Je suis pas décideur, ici.

00:45 Non, c'est pas vrai.

00:46 Je vais pas m'inventer quelque chose pour te dire.

00:47 C'est pas vrai, je suis pas décideur.

00:48 Je suis là pour conseiller, je suis là pour proposer.

00:51 Et le coach, Stéphane et Pablo,

00:54 sont là pour te dire ce qu'on fait ou ce qu'on fait pas.

00:57 Après, voilà, ça aurait été ailleurs, honnêtement.

00:59 J'aurais pas du tout accepté.

01:00 Et aujourd'hui, je suis là, je suis là vraiment,

01:03 et je tiens à le dire, lié, et j'ai pas honte de le dire,

01:05 lié aussi au président, parce que c'est lui qui m'a fait venir.

01:08 -Quel est le projet de l'OM ?

01:10 Parce qu'on a du mal à s'identifier lorsqu'on regarde ça

01:12 d'un oeil extérieur, avec le nombre de mouvements

01:15 qu'il y a chaque saison.

01:17 -Quand tu changes beaucoup d'entraîneurs

01:18 et que tu n'arrives pas à trouver une certaine stabilité,

01:21 malheureusement, ça crée du changement et ça crée du mouvement.

01:23 Et les gens te disent "oui, mais c'est instable".

01:25 Oui, c'est vrai. C'est vrai, c'est factuel.

01:27 On peut pas dire que c'est pas vrai.

01:28 -Moi, très honnêtement, j'aimerais faire un projet sur 3, 4 ans

01:33 avec un entraîneur comme Gennaro Gattuso,

01:36 avec des idées, avec des joueurs

01:39 qui rentrent parfaitement dans ce projet-là.

01:42 -Comment s'est passé ce Mercato ?

01:44 Est-ce que tous les mouvements étaient prévus

01:46 ou est-ce que vous avez été préoccupé par le fait

01:49 que tous les mouvements étaient prévus

01:51 ou est-ce que vous avez été pris de court ?

01:53 -C'est une bonne question. Non.

01:54 On s'attendait vraiment à vivre un Mercato très calme

01:57 parce qu'on cherchait...

02:00 Je n'aime pas appeler ça comme ça,

02:01 mais on cherchait un peu une doublure à gauche.

02:03 On s'est vite rendu compte, avec la blessure aussi du capitaine, de Val,

02:06 qu'il allait falloir aussi intervenir au milieu de terrain.

02:08 Sauf que malheureusement, on était sous contrôle des NCG,

02:11 on ne pouvait pas faire grand-chose, on était un petit peu dans l'embarras.

02:14 Voilà comment est venu après l'idée Jean-Nana.

02:17 -Il est arrivé cette offre pour l'Audi d'Arabie Saoudite...

02:22 -Qui n'était pas prévue au départ. -Qui n'était pas prévue du tout.

02:25 On en a parlé avec le président, il nous a dit "non, non, on ne touche pas".

02:29 On a dit au coach qu'on ne vendrait pas derrière, donc on ne touche pas.

02:32 Malheureusement, le joueur a su par son agent qu'il y avait cette offre-là,

02:36 le coach l'a reçu, il lui a dit "écoute, j'ai une offre qui est arrivée,

02:39 apparemment vous ne voulez pas accepter, etc.,

02:41 mais moi je vais gagner quatre fois le salaire, il faut me laisser partir".

02:44 Le coach, le lendemain, il nous attrape à moi et au presse,

02:47 il me dit "les gars, on vient me parler d'argent, je suis entraîneur de football,

02:50 ça ne me plaît pas, mais s'il a la tête ailleurs, il faut le laisser partir".

02:53 Donc là, on a commencé à s'activer, à essayer de tirer aussi

02:56 la plus belle offre possible pour les intérêts du club.

03:00 -OK, d'accord, et avec Gattuso, ça se passe bien,

03:03 parce que j'ai cru voir justement qu'il y a eu des tensions entre vous

03:06 par rapport au transfert de l'Audi.

03:08 -Samir, la seule chose que je peux te dire, et le coach est un peu comme nous,

03:12 on a nos qualités, nos défauts, mais on ne peut pas faire semblant,

03:16 on peut pas faire autre chose. Je n'ai jamais eu le moindre souci

03:19 avec le coach depuis que je suis arrivé, et je pense que je n'en aurai pas du tout.

03:22 Arriver ici et parler deux heures avec Gattuso avant l'entraînement,

03:25 c'est même pas du travail. C'est une chance, c'est un plaisir,

03:28 c'est un kiff, tu t'assoies avec Gattuso, tu parles football,

03:34 donc non, c'est pas vrai.

03:36 -Le sujet qui a fait beaucoup parler, c'est Jonathan Kloss.

03:39 Qu'est-ce qui s'est vraiment passé avec lui, qu'on essaie de savoir ?

03:42 -Très simple. Je suis arrivé, pareil, comme je t'ai dit,

03:46 au mois de novembre. On m'a mis en garde sur 2-3 joueurs

03:50 dont le comportement était parfois un petit peu limite.

03:53 Jonathan faisait partie de ces joueurs-là.

03:56 Je sais qu'il avait été reçu plusieurs fois dans le bureau du coach

03:59 pour lui expliquer ce qu'on attendait un petit peu de lui

04:02 dans l'attitude en tant que leader international français.

04:06 On pensait que le message était passé, malheureusement, ça l'était pas.

04:10 On arrive contre Monaco, Jo demande le changement,

04:13 et nous, sur un jour aussi important, t'es obligé de lui dire

04:16 qu'il faut serrer les dents, c'est pas un moment où tu peux me lâcher,

04:19 parce qu'il nous manque 10 ou 12 mecs.

04:22 Quand tu sors et qu'on apprend par le staff médical

04:25 que c'est un coup, qu'en fait, y avait rien de particulier

04:29 que le joueur avait demandé à sortir, tout le staff,

04:32 on n'est pas content. On s'est dit, mais le joueur, il veut partir.

04:36 Donc le club me demande d'appeler son agent.

04:40 Il était 23h30, minuit, après le match de Monaco,

04:43 et je laisse une anode vocale à l'agent en disant,

04:46 s'il peut me rappeler, que c'est important pour nous

04:49 de pouvoir avancer rapidement.

04:51 Quand je fais le message, heureusement, y a les gens du club autour de moi,

04:56 y a le coach, y a le président.

04:58 "Ah, mais y a eu des menaces." Non, y a pas eu de menaces,

05:01 personne n'a menacé personne, on est dans du football ici.

05:04 Y a eu simplement une envie de dire, les gars, si c'est mieux,

05:07 peut-être que le joueur a des envies d'ailleurs, on les écoute.

05:11 On verra à la fin de saison ce qui se passera.

05:14 - Le coach l'a réintégré, son état d'esprit est mieux ?

05:17 - Son état d'esprit, il est mieux. Depuis cette affaire-là,

05:20 c'est un petit peu mieux.

05:22 - C'est quoi ton ambition à toi personnel ?

05:26 Est-ce qu'on est en adéquation avec les ambitions que le club a ?

05:30 - On sait qu'on est dans une période très compliquée.

05:33 Mon ambition, c'est de finir le mieux possible,

05:36 c'est de gagner un titre avec Marseille.

05:40 Je prends aussi, si c'est l'Europa League, je signe.

05:43 Mais je pense que ce club, ses fans en tout cas,

05:46 quand on voit la passion qu'il y a, il mérite de connaître

05:49 ce genre de joie, de victoire.

05:51 Et je pense que ce club le mérite sincèrement.

05:54 *Musique*

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