« Vérité sur les salaires » : des responsables communistes et des travailleurs reçus à Matignon
  • il y a 3 mois
Une délégation menée par Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, et des travailleurs a été reçue samedi par le cabinet de Gabriel Attal afin d'apporter des témoignages de personnes frappées par la vie chère.

Dirigée par le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, cette "opération vérité sur les salaires" a réuni plusieurs dizaines de travailleurs, militants et élus communistes qui ont multiplié les témoignages de salariés touchés par le coût de la vie, sur une tribune à proximité du métro Varenne, à quelques centaines de mètres de l'Hôtel de Matignon.

Une délégation composée de M. Roussel, des sénateurs Ian Brossat et Silvana Silvani, de la tête de liste aux européennes Léon Deffontaines et de plusieurs travailleurs s'est ensuite rendue à Matignon.

« Ça touche l'énergie de la personne et le moral, on survit et on ne rêve plus. » nous explique Lamia, salariée chez Monoprix depuis 24 ans avec un salaire de 1450 euros net. Sa collègue Soumaya précise à notre micro : « à partir du 10 de chaque mois, de nombreux salariés réclament des acomptes...Est-ce normal ? »

Ils se sont entretenus pendant une cinquantaine de minutes avec le directeur de cabinet Emmanuel Moulin et des conseillers du Premier ministre. Dans leurs bras : des pétitions contre la vie chère, 71.000 selon M. Roussel, et « un peu plus de 200 fiches de paies », autant de témoins pour eux du tassement des salaires et des retraites en France.

A la sortie, Fabien Roussel a jugé « important d'avoir des témoignages comme ça qui rentrent à Matignon ». Mais il s'est dit déçu par la réponse du cabinet de Gabriel Attal qui les a informé qu'un rapport sur les salaires, confié à deux économistes Antoine Bozio et Etienne Wasmer, serait remis aux services du Premier ministre "d'ici à l'été".
Cette mission a été lancée en novembre dans le sillage de la conférence sociale du 16 octobre, dédiée aux rémunérations et aux parcours professionnels, a précisé Matignon.

En tout cas, "dans les 6, 7, 8 mois qui viennent on ne verra rien venir", a déploré M. Roussel, appelant à une indexation des salaires et des retraites sur l'inflation, et qu'à minima les factures d'électricité et les franchises médicales n'augmentent pas. Gabriel Attal a annoncé une réforme sur les bas salaires pour "désmicardiser" la France, lors de sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale.

« Le Premier ministre ne va pas pouvoir longtemps agiter ce slogan sans mesure concrète derrière », a déploré Ian Brossat. Léon Deffontaines a lui tissé le lien avec les revendications du monde agricole, appelant à « augmenter considérablement les salaires dans ce pays », pour que « chacun puisse acheter un poulet fermier », et soutenir la production française.
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