Colère des agriculteurs : «Ils souhaitent qu'on arrête de les emmerder», lance Karl Olive

  • il y a 9 mois
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr

Retrouvez "Le grand rendez-vous" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-grand-rendez-vous
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Carle Olive, la colère des agriculteurs ne retombe pas.
00:02 Gabriel Attal sera tout à l'heure dans une exploitation bovine en Indre et Loire, dans un village.
00:07 Mais rien n'y fait. La FNSEA et les jeunes agriculteurs promettent un siège de la capitale
00:13 pour une durée indéterminée à partir de demain à 14 heures et également le blocage de Rungis.
00:17 Comment l'élu que vous êtes, le député, l'ancien maire, juge ces actions et ce regain de tension aujourd'hui ?
00:25 J'ai envie de dire que Gabriel Attal, qui a été nommé il y a 15 jours, on est en période d'épiphanie.
00:29 C'est une fève tous les jours dans la galette. La première chose, c'est que souhaitent les agriculteurs en France.
00:34 On peut se rappeler qu'il y a 150 agricultures différentes en France. Ils souhaitent être payés au juste prix.
00:40 Et je le dis en connaissance de cause puisque je suis issu d'une famille fermière dans le Finistère Sud, à Spézet.
00:47 Ils souhaitent être finalement payés au juste prix. Ils souhaitent qu'il y ait de la réciprocité entre les droits et les devoirs,
00:53 que les règles soient les mêmes en France et en Europe. Et ils souhaitent surtout, pardonnez-moi l'expression,
00:59 qu'on arrête de les emmerder avec les normes qui sont comme des bottins.
01:02 Et alors, est-ce que cet argumentaire est bien compris par l'exécutif ? Est-ce que, selon vous, le gouvernement mesure l'ampleur de la crise ?
01:10 Parce que là, imaginez-vous Paris ou d'autres villes bloquées pour plusieurs jours. Quel spectacle cela va-t-il donner ?
01:17 D'abord, moi, je veux aussi balayer devant notre porte. Il est temps, et ce n'est pas depuis hier que je le réclame, vous le savez, Sonia Mabrouk,
01:25 il est temps de changer de logiciel dans ce pays, d'aller sur le terrain. Je le disais l'été dernier dans une tribune, allons sentir le cul des vaches.
01:32 Allons prendre la température du terrain. Et force est de constater que depuis 15 jours, c'est ce que Gabriel Attal fait. Ce n'est pas simple.
01:39 — Ça ne marche pas. — Bien sûr que ça... — Non, ça ne marche pas, puisque le blocage continue, le mouvement continue.
01:43 — Non, mais M. Dupont, vous savez, ce n'est pas un claquement de doigts. Ce n'est pas quelque chose qu'il a dit hier. Ça ne date pas de 10 ans.
01:48 Ça fait 20 ans. Les agriculteurs, ils sont au bout du rouleau. Ils sont au bout du rouleau. Il faut arrêter de mettre le mot « défiance » avant le mot « confiance »
01:57 dans ce pays, dans ce monde agricole, comme dans d'autres sujets. — Allez les voir, c'est bien. Mais manifestement, les mesures qui ont été annoncées
02:01 vendredi ne satisfont pas une grande partie... — M. Dupont, excusez-moi, ça fait 48 heures que les mesures ont été annoncées. Il y a des mesures, malgré tout,
02:08 qui vont dans le bon sens. Et je vais vous donner un exemple. Je vais essayer d'être très clair. J'ai eu le préfet de la Nièvre encore ce matin,
02:14 Michael Galli, qui m'expliquait que les mesures annoncées vendredi étaient exactement celles que lui-même avait eues en retour de la part des agriculteurs
02:23 qu'il avait rencontrées il y a 2 et 3 semaines. Donc ça va dans le bon sens. Tout n'est pas parfait. Et vous allez voir que le Premier ministre
02:29 va annoncer un certain nombre de mesures, certainement aujourd'hui. Demain, lors de la politique générale, le ministre Marc Fesneau continue d'être
02:36 à la rencontre. Tout n'est pas parfait. Et ça va passer en un claquement de doigts. — M. Bocoté. — Alors j'entends que vous dites votre solidarité
02:42 des agriculteurs, vous dites que les mesures viennent. Mais pour l'instant, l'enjeu – vous me pardonnerez de le rappeler –, c'est la possibilité que Paris
02:48 soit assiégée – ce sont les termes – pendant plusieurs jours, de manière... pour une période de temps indéterminée. Pour vous, un tel siège serait légitime ?
02:57 — Mais ce sont pas des voyous, les agriculteurs. Ce sont des gens responsables. Qu'est-ce qu'ils ont à perdre ? Vous voyez les agriculteurs,
03:04 les tracteurs défiler, aller, comme ce fut un temps avec les Black Blocs, là, défoncer des vrilles, etc. ? C'est absolument pas le cas.
03:12 — Qu'est-ce que vous entendez alors par « siège responsable de Paris » ? — Je dis simplement qu'il faut prendre la mesure de la situation, et c'est ce qui est fait.
03:18 Il faut encore une fois qu'on arrête – je vais vous donner des exemples d'empresserie – d'emmerder les agriculteurs. Un exemple.
03:24 La taille des haies. La famille Gousseau, qui est agriculteur, osa lui et le roi dans ma circonscription, m'expliquait. On n'ose même plus planter un arbre.
03:33 Vous connaissez le jeu des 7 familles. Il y a 14 réglementations. Donc c'est 2 fois le jeu des 7 familles, avec le code de l'urbanisme, le code du patrimoine,
03:40 le code de l'environnement. Est-ce qu'on peut faire confiance dans ce pays avant d'être systématiquement en présomption de culpabilité ?
03:46 C'est ça qu'attendent notamment les agriculteurs. — J'entends ce que vous dites. Vous parlez sur la question de fond. Mais là, il y a un enjeu politique
03:51 qui n'est pas au détail, à moins que vous pensez que ce soit le cas. Plusieurs disent « Nous allons assiéger Paris ». Vous me dites « Ce ne sont pas des Black Blocs ».
03:58 Très bien. Je vous pose la question. Qu'est-ce qu'un « siège responsable » ? Qu'est-ce que ça veut dire, un siège qui serait tolérable pour vous ?
04:03 — Je dis simplement qu'il faut respecter effectivement ce qui se passe, parce qu'encore une fois, le monde agricole est au bout du rouleau.
04:11 On a besoin de notre agriculture en France. Et c'est bien de le rappeler avant qu'effectivement, il y ait des circonstances
04:17 à-t-il d'une autre, pour être très clair par rapport à ça. Après, il faut faire preuve de responsabilité. J'entends effectivement le fait d'aller sur un gis.
04:23 C'est 30 % de la distribution dans les commerces et dans les restaurations. Il faut être vigilant. Et je pense qu'il faut aussi que chacun d'une autre,
04:32 des groupements politiques d'ailleurs, comme du côté du monde agricole, que chacun soit responsable, comme c'est le cas actuellement,
04:39 parce que c'est le cas actuellement. — On entend votre appel à la responsabilité. C'est le cas actuellement. Qu'est-ce que vous pensez ?
04:43 Car le livre de ceux... Oui, on va arriver sur le fond des mesures et des doléances des agriculteurs. À gauche, qui dénonce un depoids de mesure
04:51 après la prise de parole du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, qui a dit « Il y a des coups de sang légitimes ». Et je vais pas envoyer en gros
04:56 les CRS et les forces de l'ordre. Est-ce que vous dites oui ? On ne peut pas envoyer ces forces de l'ordre face à des agriculteurs qui travaillent,
05:03 comme vous le dites, et qui, depuis des années, en fait, poussent ce coup de gueule ? — Moi, je veux juste dire que la gauche, c'est formidable,
05:09 parce qu'elle est toujours dans les commentaires. Ils ont une culture qui est magnifique. C'est la culture du Yaka Faucon. À ça, pour commenter,
05:15 ils sont là. La gauche, l'extrême-gauche, ils sont toujours là pour bien commenter. Mais quand il s'agit de passer aux travaux pratiques,
05:20 ils sont bien plus absents. Moi, j'aimerais qu'on fasse aussi preuve de responsabilité à cet endroit-là. Pourquoi ? Parce que...
05:27 — Ce sont eux, les irresponsables. — Non, je dis pas que ce sont les irresponsables, parce qu'on est tous, encore une fois... Moi, je cherche pas
05:34 des responsabilités des uns et des autres. On est tous. Et je le dis, on balaye devant notre porte, y compris sur la majorité présidentielle.
05:39 — Parce qu'on marche pas. — Je vais juste terminer, monsieur Dupont, s'il vous plaît. Simplement, je dis qu'il faut aussi arrêter...
05:44 On parle par exemple du bio, avec la gauche et l'extrême-gauche et ses écolos qui se prennent pour des coboys, qui veulent
05:50 systématiquement empiler des normes supplémentaires. Bah formidable. Qu'est-ce qui se passe ? Bah le prix de la tomate en Espagne
05:55 est deux fois plus important ou presque que celui de la France. Aujourd'hui, vous avez des agriculteurs qui n'osent même plus
06:02 avoir le label bio. Pourquoi ? Parce que c'est des emmerdes à la clé. Il faut avoir des normes qui vont s'empiler. Et derrière,
06:09 vous croyez que ce sont... — Carl Oly, mais alors pourquoi on a tellement attendu ? Là, on voit Gabriel Attal avec une botte de foin
06:16 qui énonce ses mesures. Tout à l'heure, il sera dans ce village. Vous, vous aviez alerté au mois d'août dans une tribune au JDD.
06:22 Pourquoi le gouvernement n'a-t-il pas anticipé cette crise alors qu'on voyait que tout cela s'émet en Europe ?
06:29 — D'abord, je pense qu'il faut qu'on soit écouté en stéréo et pas en mono, y compris dans la verticalité du pouvoir, premièrement.
06:36 Deuxièmement, il faut qu'on arrête avec cette technocratie qui veut nous inventer la machine à courber les bananes d'être un tout petit peu
06:44 plus près du terrain. Vous voyez ce que fait Gabriel Attal ? Lui, il vient sentir le cul des vaches, là. Lui, il vient écouter.
06:49 — Ça veut dire que sa prédécesseur ne le faisait pas assez ? — Je vous dis pas ça. On est tous responsables, M. Dupond.
06:53 Ça fait 7 ans que j'explique au président de la République qu'il y a eu les Gilets jaunes, qu'a fait le président de la République.
06:58 Il est derrière à aller faire le grand débat national, le tour de France. Il continue les séquences. C'est ça, la vérité du terrain.
07:04 — Parce que c'est une critique en creux de l'exercice du pouvoir depuis 2017, que vous êtes en train de nous faire d'un pouvoir
07:08 qui est déconnecté, qui est technocratique. — Mais M. Dupond, pas depuis 2017. Depuis 20 ans. Vous pensez que la crise agricole,
07:14 elle date depuis avant-hier ? Mais ça fait 20 ans que ça dure. Et on pourrait prendre le sujet de l'immigration.
07:18 On pourrait prendre le sujet des retraites. À un moment donné, il ne faut pas fuir ses responsabilités. Oui, il faut aller en prendre
07:24 plein la figure sur le terrain. Et c'est ce qui se passe. Et ça fonctionne. Et puis s'inspirer un peu de ce que font les maires.
07:29 Vous voyez, les maires, ce sont les personnes les plus plébiscitées de ce pays. Ils sont pas écoutés ou peu écoutés.

Recommandations