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23/01/2024

Emmanuel François - Maire de Saint-Pierre-des-Corps

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00:00 Trois nouveaux quartiers sont désormais politiques de la ville dans la métropole de Tours.

00:04 Il y a les Tourettes à Tournord, il y a le Morier à jouer les Tours, il y a la Galboisière à Saint-Pierre-des-Corps.

00:09 C'est la première fois d'ailleurs depuis 2015 que cette géographie prioritaire est remodelée entièrement

00:14 et on en parle ce matin avec votre invitée, Laurette Puyreau.

00:17 Bonjour Emmanuel François, vous êtes le maire de la ville de Saint-Pierre-des-Corps

00:21 mais aussi vice-président à la métropole, délégué à la politique de la ville.

00:25 On disait trois quartiers de la métropole deviennent donc des quartiers prioritaires.

00:29 Pourquoi ces trois quartiers-là, notamment à Saint-Pierre-des-Corps où vous êtes maire, la Galboisière ?

00:34 Alors la définition d'un quartier prioritaire c'est une poche de priorité d'au moins 1000 personnes

00:39 dans une enclave, dans une ville qui fait plus de 10 000 habitants

00:42 et avec des revenus moyens de moins de 10 000 euros par an.

00:47 Et donc quand un quartier est placé en quartier prioritaire de la politique de la ville,

00:51 l'objectif c'est quoi ? C'est de rééquilibrer quelque chose ?

00:56 Exactement, de gommer les inégalités.

00:58 Alors gommer les inégalités en matière de mobilité, on essaie de faire davantage sur la mobilité,

01:03 en équipement public, en commerce de proximité, parce que vous avez pu remarquer que ces quartiers

01:07 des fois souffraient d'un manque de commerce de proximité, en sécurité,

01:13 et puis surtout ne pas oublier qu'il y a un taux de chômage important dans ces quartiers.

01:17 Et j'ai entendu monsieur le maire de Tours qui disait qu'il y avait 30% de chômeurs,

01:23 des jeunes de moins de 25 ans dans ces quartiers.

01:25 - 16-20 ans.

01:26 - C'est généralement 25 à 30%.

01:29 - Est-ce que c'est un constat d'échec de la métropole de voir qu'il y a trois nouveaux quartiers

01:34 placés en quartier prioritaire ?

01:36 - Je ne peux pas vous dire que c'est un constat d'échec.

01:38 C'est probablement un échec de société ou un écueil de la progression de la pauvreté.

01:45 On est d'ailleurs en discussion avec la commissaire de la pauvreté sur la métropole

01:49 pour mettre en place un plan de solidarité de la pauvreté.

01:54 Non, ce n'est pas un constat d'échec, mais il faut que l'on réagisse de façon à ce qu'on puisse,

01:58 comme je vous l'ai dit, gommer les inégalités.

02:00 Ça apporte beaucoup de choses d'être dans un quartier prioritaire.

02:03 Ça apporte des leviers financiers pour les rénovations des quartiers notamment.

02:07 Et on peut parler aussi de l'ANRU, qui est l'Agence nationale de la rénovation urbaine.

02:11 Vous avez dans ces quartiers prioritaires souvent des immeubles qui sont extrêmement vieux, abîmés.

02:17 Les bailleurs participent, la région participe, la CAF participe.

02:23 L'ANRU, je viens d'en parler, la métropole puis les villes.

02:25 En gros, sur l'ensemble de la métropole, grâce à l'ANRU,

02:29 c'est un levier de 250 millions d'euros qui a pris place.

02:33 - Dans les quartiers prioritaires, il y a aussi beaucoup d'associations.

02:38 Vous travaillez avec eux ?

02:39 - C'est indispensable. C'est eux qui maillent le territoire.

02:43 Et souvent, dans la politique de la ville, on définit un budget et on fait des appels à projets.

02:48 Les associations se proposent justement de faire des projets pour aller vers les jeunes,

02:53 sortir les jeunes du quartier, les amener un petit peu ailleurs, avoir autre chose.

02:58 Des actions aussi vers l'inclusion, vers l'emploi,

03:02 qui sont des axes prioritaires sur le nouveau contrat de ville qu'on est en train d'écrire.

03:07 - Quand un quartier est placé en quartier prioritaire, il y a donc des subventions qui payent.

03:12 Comment ça fonctionne ?

03:14 - Il y a des subventions. Il y a des subventions de l'État, je vous en ai parlé par l'ANRU notamment.

03:18 Il y a des subventions métropolitaines. La métropole participe à hauteur de 750 000 euros par an.

03:23 L'État participe et la préfecture participe à hauteur de 3 millions d'euros, 3 millions 5 même d'euros par an,

03:30 2 millions 5 pour des actions et 1 million pour employer au sein de la métropole

03:34 des personnes qu'on appelle des adultes-relais.

03:37 Ce sont des personnes qui sont issues des quartiers prioritaires et qui bénéficient d'un emploi.

03:41 - Donc cet argent bénéficie à ces personnes-là, mais aussi pour rénover des logements,

03:46 aussi pour le travail il me semble, il y a cette question de réinsérer les gens dans le travail.

03:53 - Exactement, je suis content que vous en parliez parce qu'il y a plusieurs leviers.

03:57 Quand on devient quartier prioritaire, même si on ne s'en réjouit pas,

04:00 on a la possibilité d'avoir des classes qui sont plus petites.

04:04 Donc il y a une action via l'éducation nationale.

04:07 Il y a une action, nous, que l'on développe sur l'ensemble, qu'on essaye de développer sur l'ensemble du territoire,

04:11 qui est pour l'instant jouer les tours et tours sont emparées, nous bientôt sur les cités éducatives.

04:16 C'est-à-dire qu'on a des moyens pour faire en sorte que l'éducation, on puisse développer davantage l'éducation.

04:23 Et puis sur l'emploi, ce que vous disiez à l'instant, ce qui est très important,

04:27 on va développer ce qu'on appelle les cité-labs.

04:29 Qu'est-ce qui est le mieux dans un quartier prioritaire pour ces jeunes qui sont souvent perdus

04:34 et qui ont du mal vis-à-vis des patrons d'insérer, d'intégrer une entreprise ?

04:39 On veut absolument développer l'auto-entrepreneuriat, ce qui est une excellente solution.

04:44 Alors bien sûr, tous ne peuvent pas être auto-entrepreneurs, mais on étudie les dossiers

04:49 et en fonction des dossiers, on peut permettre de les aider de manière juridique, de manière économique et puis de manière financière.

04:57 - Très rapidement, est-ce que tout ça c'est suffisant pour faire évoluer ces quartiers ? Est-ce qu'il faut plus ?

05:03 - Mais de toute façon, vous savez bien que dans ce pays, la pauvreté progresse.

05:08 Donc évidemment, ça n'est pas suffisant.

05:10 - Merci de nous avoir parlé de ces nouveaux quartiers prioritaires de la ville.

05:14 Emmanuel François, vous êtes maire de Saint-Pierre-des-Cors, mais aussi vice-président à la Métropole chargée de la ville.

05:21 - Du contrat de ville et de la politique de la ville.

05:24 - Exactement, merci beaucoup.

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