En Provence, le 4 décembre n'est pas une date comme les autres car la fête de la Sainte-Barbe à une connotation particulière. En ce jour, de nombreux provençaux vont semer le blé de l’espérance dans trois coupelles recouvertes de coton.
Cette tradition provençale compte parmi les plus importantes à l’approche des fêtes de Noël et remonterait
à l’Antiquité romaine.
Plusieurs histoires expliquent cette coutume ancrée en premier lieu dans le monde agricole.
Les cultivateurs avaient peur que la terre ne soit plus fertile d’une année sur l’autre. Pour s'en assurer, ils plantaient des graines de blé de la récolte précédente le 4 décembre pour nourrir la terre. Si les graines avaient bien germé à la mi-décembre, cela signifiait un présage positif pour les récoltes de l’année à venir.

Ce rite païen est ensuite reprise par l’Église catholique et se retrouve dans la coutume provençale. Les graines de blé sont semées et arrosées dans trois coupelles qui représentent la Trinité.
Comme à l'Antiquité, la germination et le bon développement des graines indiquent une année de bonne augure. Cette fois-ci, le message s'élargit à la famille puisqu'il indique bonheur et prospérité pour le foyer lors de l'année suivante. Une signification qui se retrouve dans le proverbe provençal "Quand lou blad vèn ben, tout vèn bèn”, que l'on peut traduire par quand le blé va bien, tout va bien.

Selon la tradition provençale, les trois coupelles seront disposées sur la table lors du gros souper le 24 décembre. Elles seront ensuite ornées de ruban rouge et jaune le jour de Noël. Enfin, elles seront placées près de la crèche dès le 26 décembre et jusqu’à l’épiphanie.

La Sainte-Barbe ne représente pas uniquement le semis du blé. C’est aussi un jour de fête pour les pompiers et les mineurs. Sainte-Barbara, surnommée la Sainte du feu, est la sainte patronne de ces corporations.