Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 01/12/2023
Laurence de Nervaux, du laboratoire d'idée Destin Commun, était l'invitée de BFMTV ce vendredi soir dans Week-end Direct.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00 Et c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, selon vous, on s'oppose encore aujourd'hui en France
00:03 et que le vivre ensemble, l'expression qui vaut ce qu'elle vaut,
00:05 mais il n'est plus l'actualité, il est même quasiment impossible.
00:08 L'organisation que je dirige qui s'appelle Destin commun,
00:11 qui est présente également au Royaume-Uni, en Allemagne, en Pologne, aux États-Unis,
00:14 a été créée en 2017 après l'assassinat d'une parlementaire britannique
00:18 qui a été tuée en pleine rue une semaine avant le Brexit.
00:20 Le cœur de notre mission, de notre objet, c'est de lutter contre la polarisation.
00:24 Qu'est-ce que c'est que la polarisation ?
00:25 C'est le fait que de plus en plus dans le débat public,
00:27 on a tendance à partir dans un schéma binaire où on est pour ou on est contre.
00:32 Et il y a une dimension de la polarisation qu'on appelle la polarisation affective
00:35 qui vient accentuer cette polarisation,
00:37 qui est le fait, qui est l'animosité à l'égard du camp adverse, si vous voulez.
00:41 Je me permets simplement de dire que nous venons d'assister
00:44 à une illustration de cette polarisation,
00:47 dont nous sommes tous aujourd'hui un peu prisonniers.
00:49 Pourquoi ? Parce qu'il y a une tendance aujourd'hui
00:52 que les anglo-saxons appellent "identity politics",
00:55 qui consiste à exacerber et à instrumentaliser
00:58 nos représentations de nos identités.
01:01 Les identités, c'est quelque chose de réel,
01:02 mais c'est aussi quelque chose qu'on peut instrumentaliser.
01:04 Et c'est fait par la droite et par la gauche,
01:07 en l'occurrence plutôt par l'extrême droite et par la gauche radicale.
01:10 Et c'est absolument toxique et nocif.
01:12 Et c'est le plus important message à faire passer pour moi sur ce plateau,
01:17 c'est que ça ne correspond pas à la réalité de notre pays aujourd'hui
01:21 et à l'opinion des Français qui sont lassés, épuisés
01:25 et queurés de ça. La France n'est pas Twitter.
01:27 Après la séquence Nael et Meuts Urbain,
01:30 nous avions fait un sondage, vous vous souvenez de ce moment
01:33 qui était absolument emblématique de cette polarisation,
01:35 où on était sommés de choisir son camp.
01:37 C'était le camp des policiers contre le camp de Nael,
01:40 la cagnotte A contre la cagnotte B.
01:42 On n'avait pas le choix, il fallait choisir.
01:44 Eh bien, notre sondage a montré que l'énorme majorité des Français
01:47 était beaucoup plus nuancée, modérée, prenant en compte la complexité.
01:51 Et c'est ce à quoi il faut absolument s'attacher,
01:53 en essayant à tout prix de faire un petit peu baisser la température,
01:56 parce que sinon, la guerre civile, bien sûr on y va.
01:59 Mais si on en parle, si on la décrit, elle va finir par advenir.
02:03 À force d'en parler, on va la faire venir.
02:04 Bien sûr, il y a un moment où il faut savoir ce qu'on veut.
02:06 Si on veut finir comme les États-Unis, où un citoyen sur deux
02:09 considère qu'il a besoin d'avoir une arme pour se sentir en sécurité
02:12 et que la loi l'y autorise, allons-y.
02:14 Mais peut-être qu'il y a une autre voie à emprunter.

Recommandations