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  • 29/11/2023
Alors que l'inflation se fait moins forte dans l'UE, quelles sont les perspectives économiques pour les mois qui viennent et comment les consommateurs et entreprises voient-ils les choses ? Reportage en Belgique et interview de Paolo Gentiloni, commissaire européen à l'Économie.

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Transcription
00:00 Les Européens ont été submergés par les effets de l'inflation au cours des 12 derniers
00:08 mois.
00:09 Même si les nuages se dissipent et que l'inflation est passée sous la barre de 3%, la croissance
00:14 semble obstinément faible.
00:15 Alors est-ce que les entreprises et les consommateurs ressentent une baisse au niveau des prix ? Comment
00:21 va évoluer la croissance économique au cours des prochains mois ? Pour en savoir plus,
00:25 je suis en Belgique où le taux d'inflation annuel en 2023 est l'un des plus bas de la
00:30 zone euro.
00:31 Prix des aliments, coûts de l'énergie, dans cet épisode nous allons à la rencontre
00:42 des entreprises et des consommateurs avant de parler avec le commissaire européen pour
00:46 l'économie.
00:47 Mais d'abord, regardons en détail les dernières prévisions économiques publiées par la
00:52 Commission européenne dans notre cours accéléré.
00:57 Des perspectives économiques européennes pour l'année prochaine et au-delà sont
01:02 mitigées.
01:03 Le côté positif, c'est que l'inflation dans la zone euro poursuit sa tendance à
01:08 la baisse.
01:09 En octobre 2023, d'après les estimations, elle est tombée à 2,9% après avoir atteint
01:14 un pic de 10,6% un an plus tôt.
01:17 Pour autant, la croissance dans l'ensemble de l'Union européenne a récemment ralenti.
01:22 Elle devrait être de 0,6% en 2023 mais atteindre 1,3% l'an prochain.
01:27 Le marché du travail reste solide et de manière générale, les salaires ont augmenté.
01:34 A l'avenir, les conflits et le changement climatique pourraient peser sur l'économie.
01:40 De plus, on peut s'interroger sur la manière dont les pays de l'Union européenne s'adapteront
01:45 à la fin prochaine des plans de relance nationaux.
01:47 La vie est devenue très très chère.
01:57 Je ne crois pas moi aux baisses des prix.
01:59 C'est trop cher, les fruits, les légumes.
02:01 Moi je trouve que les commerçants actuellement font un effort assez important pour pouvoir
02:05 maintenir les prix en fonction de la situation internationale.
02:09 Les prix de l'énergie, du transport et de certaines matières premières se sont stabilisés
02:14 au cours des derniers mois.
02:16 Pourtant, ni ses clients ni Yacine Malkoc, le gérant de cette épicerie belge, n'observe
02:21 une baisse des prix des aliments.
02:22 Que ce soit dans les fruits et légumes, surtout dans les produits phares comme dans les bananes
02:27 ou que ce soit dans les champignons ou que ce soit dans les tomates, dans la majorité
02:30 des produits, il y a une augmentation de plus ou moins 30%.
02:33 Dans le passé, les fruits et légumes étaient pour toutes sortes de portefeuilles.
02:37 Aujourd'hui, on retrouve vraiment une baisse de clientèle énorme par rapport aux prix
02:42 qui ont augmenté.
02:43 En effet, en Europe, le prix des aliments a continué d'augmenter en 2023.
02:48 Par exemple, en deux ans, on enregistre une hausse de 37% pour les œufs, 53% pour les
02:54 pommes de terre et 75% pour l'huile d'olive.
02:57 Malgré tout, au cours des derniers mois, ces prix ont augmenté moins rapidement.
03:03 Alors que les mesures anti-inflation des pays d'Europe arrivent à leur terme, est-ce
03:09 que les prix vont se stabiliser ? J'en discute avec le commissaire européen
03:13 Paolo Gentiloni.
03:15 Est-ce que les entreprises et les familles vont sentir la différence dans leurs portefeuilles
03:21 bientôt ?
03:23 Est-ce que l'inflation va continuer à diminuer ?
03:49 Le coût, mais aussi l'approvisionnement en énergie restent un souci majeur pour les
04:14 grandes entreprises industrielles.
04:16 Et Tex, une multinationale basée en Belgique, a besoin de beaucoup d'énergie pour fabriquer
04:21 ses produits de construction.
04:23 L'inflation pousse donc à la recherche d'efficacité, comme l'explique Bernard Delvaux, PDG des
04:28 Tex.
04:29 Tout ce qui touche à la réduction de la consommation est évidemment essentiel.
04:34 Nous avons des plans dans nos 160 usines pour réduire la consommation intrinsèque, avec
04:38 des investissements pour des technologies plus efficaces.
04:41 Dans la zone euro, l'inflation annuelle a fortement diminué pour l'énergie, passant
04:47 de 41,5% fin 2022 à -11,2% fin 2023.
04:53 Pourtant, Tex a vu ses coûts augmenter et la demande dans la construction diminuer
04:59 à cause de la hausse des taux d'intérêt.
05:01 Ses effets sur la compétitivité européenne préoccupent Bernard.
05:04 L'énergie coûte deux, trois fois plus cher qu'il y a deux ans, beaucoup plus cher qu'aux
05:08 Etats-Unis, beaucoup plus cher qu'en Chine, beaucoup plus cher qu'au Maghreb.
05:11 Donc pourquoi ne pas produire dans ces pays-là ? Et puis les salaires sont évidemment, grâce
05:16 à l'inflation ou à cause de l'inflation, plus élevés qu'avant.
05:19 Donc produire en Europe est de plus en plus cher.
05:21 Alors si le prix de l'énergie est en baisse, peut-on s'attendre à des prix plus compétitifs
05:27 dans un futur proche ? J'en discute avec Adèle El Gamal, professeure en géopolitique
05:32 de l'énergie.
05:33 Les prix de l'énergie dépendent d'une combinaison de facteurs qui tous sont très
05:37 incertains.
05:38 On est très approvisionné encore en Europe à travers les pipelines et à travers le
05:42 gaz naturel liquéfié en provenance de Russie.
05:44 Et donc une rupture totale pourrait effectivement remettre les marchés sous tension.
05:48 Et puis évidemment, la crise au Moyen-Orient, on imagine très facilement qu'une extension
05:53 du conflit et par exemple une plus grande intégration de l'Iran ou de l'Arabie saoudite
05:58 pourraient évidemment perturber complètement la donne.
06:01 En attendant, Adèle rappelle également que selon le FMI, près de la moitié de l'inflation
06:07 de ces deux dernières années est due à une hausse des marges de grandes entreprises
06:11 profitant de l'augmentation des prix.
06:13 Aujourd'hui, il s'attend à un réajustement et même si l'inflation a baissé, la situation
06:19 reste délicate.
06:20 On a peine quand même à revenir à une inflation à la cible des 2%.
06:25 C'est un exercice d'équilibrisme pour à la fois essayer de maintenir l'inflation
06:30 à des taux acceptables sans entrer en récession.
06:33 On voit évidemment qu'ici le spectre assez grave d'une possible stagflation, c'est-à-dire
06:38 une faible croissance économique ou une décroissance économique avec un haut niveau d'inflation
06:43 est un risque qu'on va malheureusement devoir affronter dans les semestres qui viennent.
06:47 De retour à la Commission européenne, je demande à Paolo Gentiloni si le ralentissement
06:54 de la croissance économique continuera l'année prochaine.
06:57 Quelles sont les perspectives pour le mois et l'année prochaine ?
07:02 Nous avons eu une croissance de près de zéro cette année, à la fin de l'année.
07:07 L'année prochaine, nous estimons une rébondance moindre de la croissance, qui est basée sur
07:15 la renaissance de la consommation privée, mais aussi sur une meilleure condition pour
07:22 l'international trade, si c'est confirmé par la réalité.
07:29 Si l'Europe parvient à mitiger l'impact de la crise des prix dans les prochains mois,
07:47 la patience sera de mise pour que les Européens puissent reprendre leur souffle, dans l'espoir
07:51 que les conflits géopolitiques actuels trouvent une issue rapidement.
07:55 ♪ ♪ ♪
07:57 [Musique]

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