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Déportation : Evelyn Askolovitch et son fils Claude Askolovitch racontent leur histoire l Speech
Konbini
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03/11/2023
Catégorie
📚
Éducation
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00:00
On m'a volée ma toute petite enfance,
00:03
uniquement parce que j'étais juive, je n'avais rien fait.
00:05
Elle savait qu'elle avait été dans les camps,
00:07
mais entre les camps et elle, entre ce qui lui était arrivé à elle,
00:11
il y avait un mur d'une épaisseur absolue.
00:13
On a été envoyés dans le premier camp.
00:17
C'était un camp de concentration qui était dans l'est des Pays-Bas,
00:22
Furt.
00:23
Peut-être une petite fille de 4 ans et demi à la faculté
00:26
d'enregistrer ce qu'elle veut bien.
00:29
Je sais juste des bribes du premier camp de concentration
00:33
que j'ai cassé un thermomètre, qu'on m'a engueulée,
00:37
que j'ai pleuré.
00:38
Je n'ai enregistré aucun train, même pas le dernier train quand on est sorti.
00:43
Et puis j'ai fermé parce que j'étais tellement malade que je pense,
00:48
peut-être que j'avais envie de vivre
00:50
et que c'était le seul moyen de survivre, de ne pas se rappeler.
00:55
Evelyne est quelqu'un, ça fait partie des souffrances qu'elle s'est infligée,
00:57
c'est quelque chose qu'elle a redécouverte en témoignant.
00:59
Elle commence par témoigner pour retrouver son histoire
01:02
et témoignant, on retrouve l'histoire de son pays.
01:04
On ne savait pas, rien ne disait que la proportion de Juifs tués aux Pays-Bas
01:09
est équivalente à celle de la Pologne.
01:10
Parce que je veux qu'on sache qu'aux Pays-Bas,
01:14
on n'en parle toujours pas et que ça a existé
01:17
et que les trois quarts des Juifs ayant vécu aux Pays-Bas ne sont pas revenus
01:22
et qu'on occulte ça complètement parce que ça,
01:26
je veux qu'on le sache et qu'on ne l'oublie pas.
01:28
Après la guerre, pas beaucoup d'enfants sont sortis.
01:31
Il y avait des gens qui s'étaient enfuis aux États-Unis,
01:33
qui revenaient aux Pays-Bas.
01:34
À ce moment-là, on allait chercher Evelyne dans son lit.
01:36
On la faisait se lever parce qu'il voulait toucher
01:38
cette petite fille qui s'en était sortie.
01:40
Elle a fui cela aussi pendant des années.
01:43
Elle ne voulait pas être la petite fille qui s'en était sortie.
01:45
Elle ne voulait pas.
01:45
Ma grand-mère à Bergen-Belsen va donner des cours de français...
01:48
- Anglais. - Des cours d'anglais, pardon.
01:50
Des gens qui sont très durs, qui sont des déportés Juifs de Salonique,
01:54
qui travaillaient avec les nazis et qui étaient des capos
01:56
à qui on avait confié la garde du camp.
01:59
Donnant ces cours-là, elle avait un peu plus de nourriture.
02:02
Elle avait pu échanger de la nourriture contre un médicament
02:04
dont mon grand-père avait besoin, sinon il allait mourir.
02:06
Elle les a sauvés et en même temps,
02:09
et en même temps, ça c'est quelque chose qui tourmente Evelyne,
02:12
qui est sous un syndrome d'abandon depuis toujours,
02:14
le jour où les Allemands sont rentrés aux Pays-Bas,
02:17
elle a essayé de se tuer.
02:18
Il y a eu beaucoup de suicides ce jour-là, surtout des médecins.
02:21
Il y a un coin dans le cimetière à Amsterdam
02:24
où il y a des tombes, tous morts le même jour,
02:28
le jour de l'entrée.
02:29
Des Juifs allemands réfugiés qui voyaient brusquement
02:32
le monstre les rattraper.
02:33
Et je me suis toujours demandé comment elle a pu essayer de se tuer
02:39
et de me laisser seule avec mon père.
02:42
Mon père l'a découvert, lui a sorti la tête du four.
02:47
- Et après elle a rattrapé. - Et après elle a rattrapé.
02:49
Avec la même force, parce que ma mère était une forte...
02:52
Elle allait à travers les murs pour atteindre un but.
02:56
Quand j'étais petite, je me disais très fort,
02:59
quand j'ai très peur de quelque chose, les choses n'arrivent pas.
03:03
Et je me suis défendue d'être très heureuse,
03:07
parce que dans ma tête d'idiote,
03:11
quand on est très heureux, après quelque chose arrive
03:14
et qu'il faut presque mériter un bonheur total.
03:19
- On paye. - On paye.
03:22
Je paye chaque instant où peut-être je n'ai pas le droit.
03:27
J'essaye de ne plus le faire, mais c'est très compliqué.
03:31
Quand je suis petit, j'ai 3-4 ans,
03:33
elle me retire d'école maternelle parce qu'elle pense que j'y suis malheureux.
03:35
C'est l'âge auquel elle a été déportée et séparée de ses parents.
03:39
Je n'étais pas plus malheureux que ça.
03:40
Ça fait de moi un pleutre et un couard toute ma vie.
03:43
Mais elle, l'idée, c'était, à mes enfants, il n'arrivera rien.
03:47
Et bang !
03:48
Entre 2008 et 2011, le mec de ma soeur meurt,
03:53
ma femme meurt, mon père meurt.
03:55
Et c'est après cela que la Shoah lui revient,
03:59
parce qu'il n'y a pas d'autre choix, parce que c'était là, ça t'attendait.
04:02
Et elle est brave, parce qu'elle y va, et elle y va toute seule.
04:05
Et j'ai pris un amoureux.
04:07
Voilà.
04:09
En tremblant que j'allais payer encore,
04:12
mais que peut-être que j'avais quand même aussi le droit à un bonheur.
04:18
Mais attends, c'est un amoureux dont les deux parents sont morts en déportation.
04:22
Quand des photographes photographient des vieux déportés,
04:24
ils sont dedans avec leur bon sourire.
04:26
Ils en sont très fiers.
04:28
On m'a volé ma toute petite enfance, uniquement parce que j'étais juive.
04:33
Je n'avais rien fait.
04:34
Je raconte que ça a existé.
04:37
Puis j'essaie qu'on n'oublie pas qu'il est possible.
04:41
Je crois que l'antisémitisme, c'est quelque chose.
04:44
Je l'ai eu en France.
04:47
J'ai travaillé, j'étais dans une boîte où ma chef de service,
04:51
en 1961, a pu me dire, je sais très bien pourquoi vous travaillez,
04:57
Madame Ascolo-Bisch, parce que vous, vous autres, vous aimez l'argent.
05:03
On a pu le dire tranquillement en 1961.
05:06
Un jour, parce qu'elle doit donner des documents pour avoir droit à une pension
05:10
pour les anciens déportés, une amie lui envoie des documents
05:13
qu'elle récupère au musée de l'Holocauste à Washington,
05:17
qui sont des registres des camps nazis dans lesquels elle était.
05:20
Que j'imprime et sur lesquels je pleure pendant trois jours.
05:25
Des listes avec mon nom à moi.
05:28
Et là, c'est devenu la réalité.
05:30
J'avais vraiment, moi, été dans des camps.
05:34
C'était la vérité soudain, la vraie vérité.
05:38
Et là, à l'époque, tu as quel âge ?
05:39
J'avais 73 ans.
05:42
Je pense que la Shoah est vraiment quelque chose
05:47
que personne ne peut imaginer.
05:49
On ne peut pas imaginer qu'on a décidé en janvier 1942
05:55
qu'il fallait la solution finale du peuple juif
06:00
et qu'il fallait qu'il n'y ait plus un seul juif en Europe.
06:04
C'est quand même quelque chose d'assez unique,
06:07
qu'au moins qu'on s'en rappelle.
06:09
En juin 2022, il y a une cérémonie à Fürth.
06:12
Et Evelyne, pour la première fois, donc âgée à l'époque de 83, presque 84 ans,
06:17
accepte l'invitation.
06:18
Je suis arrivée là.
06:20
J'étais assise et j'étais paralysée.
06:23
Et là, les enfants, c'est mon truc.
06:26
J'aime les enfants.
06:27
Je vais voir une petite fille, un petit garçon.
06:30
Et j'ai dit c'est vous qui allez présider la cérémonie.
06:33
Et elle me fait "oui, oui, madame".
06:35
J'ai dit "t'as peur ?"
06:36
Elle me dit "ah oui".
06:37
J'ai dit "tu sais, j'ai plus peur que toi".
06:40
J'ai quand même fait mon discours.
06:42
Je ne sais pas comment je l'ai fait.
06:44
Mais le camp, plus jamais.
06:47
*BIP*
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