Manosque : à 56 ans, Margaret est la "seule femme de la région à tenir un snack-kebab"
  • il y a 6 mois
Figure emblématique de Manosque depuis la fondation de son snack "L'Oasis Gourmand", cette "maître kébabiste" rencontre un franc succès ces dernières années. Sa personnalité attachante fait recette auprès de la clientèle.

Dans la cité de Jean Giono, les snacks où sont préparés des kebabs ne manquent pas. Il suffit de se balader un peu pour croiser au minimum un Manosquin la galette (ou le pain) à la main. Et si à première vue aucun ne sort du lot, en écoutant attentivement les rumeurs qui circulent dans le centre-ville, une enseigne située près de la porte Saunerie tire son épingle du jeu.

"L'Oasis Gourmand", peut-on lire au loin. En se rapprochant, un détail attire l'attention. Une femme à côté de la broche d'un kebab s'occupe de ses clients. Derrière le comptoir, il n'y a personne pour l'aider. Un fait rare. "Je suis la seule femme à tenir un snack-kebab dans le Sud de la France", affirme Margaret Khedhir.

Un projet mené de A à Z

Une fierté pour cette patronne de 56 ans, qui connaît un fort succès depuis la naissance de son enseigne. "Quand je regarde l'assiette de mes clients, il n'y a jamais de restes quand ils ont terminé de manger". Une réussite d'autant plus honorable, que Margaret a construit son affaire de "toutes pièces". Partie de zéro, celle qui est originaire de Sainte-Tulle a vu sa vie chamboulée à l'âge de 45 ans, après avoir subi "trois handicaps", qui lui ont coûté un licenciement.
Travaillant dans une boulangerie pendant 20 ans, elle a dû se reconstruire du jour au lendemain. Mais pas le temps pour les remords, cette mère d'une fille de 13 ans voyait l'avenir avec conviction. "Grâce à la prime de licenciement, j'ai réalisé un prêt sur sept ans et j'ai ouvert le snack. J'ai débuté endettée."
Il ne restait plus qu'à assimiler les secrets d'une galette. Et en cherchant par hasard sur le net, Margaret tombe sur un site qui attire son œil immédiatement : la "Kebab Academy". Fondée par "France Kebab", cette formation a pour but d'initier des "Maîtres Kébabistes". Une aubaine pour la Tullésaine qui voyait dans cet enseignement la possibilité d'avoir un coup d'avance par rapport à ses concurrents. "J'ai fait huit jours de stage. Ma formation a été très spécifique. Je suis la seule à avoir ce diplôme dans la région."

La bonne humeur, la recette miracle

Si Margaret a appris les bases avec ce séminaire, elle a développé sa touche personnelle au fil des années. L'objectif étant de toujours miser sur la qualité, même s'il faut parfois puiser dans le portefeuille. "Tous mes produits sont de qualité et faits maison, insiste-t-elle. Je ne les prends jamais en grande surface. Je me remets également toujours en question. Toutes les trois semaines, je fais des nouvelles galettes. Ce sont petits trucs en plus qui coûtent plus cher, mais cela fait la différence."

Un écart que réalise cette kébabiste grâce à ses méthodes de travail, mais également avec une bonne humeur qui l'accompagne toute la journée. Très proche de ses clients, elle n'hésite pas à discuter avec eux sur leur quotidien. "J'ai une clientèle très fidèle et de toutes nationalités, avoue-t-elle. Je me suis fait beaucoup d'amis, ma vie sociale, c'est mon travail."
Margaret n'oublie pas également d'avertir son public sur l'univers des fast-foods. À travers son expérience, Margaret est scandalisée par ces confrères dans lesquels elle ne se retrouve pas. "Je dis souvent à mes clients de faire attention à ce qu'ils mangent. Des fournisseurs ajoutent du gras pour faire le poids. Le monde du kebab est pourri".
Des valeurs qu'elle ne partage donc pas. Le secret pour réussir dans cette branche : "Travailler avec passion. Chaque kebab, je le produis avec amour."
Recommandée