Il a servi l'État toute sa vie, au plus près du pouvoir présidentiel. Jean-Pierre Jouyet l'admet lui-même sans détour, il appartient à cette élite administrative si française, à « l'énarchie », une caste de hauts fonctionnaires qui règne sans partage sur la machine bureaucratique. L'État providence, omniprésent dans la vie du pays, a perdu de sa superbe. La France est (sur)endettée et les services publics, décrépits, n'ont jamais aussi mal fonctionné. De cette déshérence pourraient surgir des pulsions populistes, nous prévient l'auteur d'Est-ce bien nécessaire, Monsieur le ministre ?(Albin Michel), une confession tourmentée d'un serviteur dévoué – et désabusé – de l'État, qui espère encore un sursaut réformateur.