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  • 26/09/2023
Élisabeth Borne recevra cet après-midi les distributeurs pour les convaincre de vendre le carburant à prix coutant. Une nouvelle tentative gouvernementale après l'échec de la vente à perte, alors que les prix de l'essence et du gazole continuent de flamber. Pendant ce temps, les automobilistes paient le prix fort. Pour en parler RTL Midi reçoit Pierre Chasseray, délégué général de l'association "40 millions d'automobilistes".
Regardez L'invité de RTL Midi du 26 septembre 2023 avec Céline Landreau.

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Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL midi avec Céline Landreau
00:06 Elisabeth Born recevra cet après-midi les distributeurs pour les convaincre de vendre le carburant à prix coûtant.
00:13 Nouvelle tentative gouvernementale après l'échec de la vente à perte.
00:17 Ça semble mieux parti pour la vente à prix coûtant puisque déjà Michel-Edouard Leclerc annonce que les stations Leclerc vendront à prix coûtant
00:26 quotidiennement dès ce week-end.
00:29 Mais les automobilistes, eux, en attendant, continuent de payer le prix fort. Bonjour Pierre Chasseret.
00:33 Bonjour.
00:34 Vous êtes le président de 40 millions d'automobilistes, on vous retrouve dans un instant.
00:37 Mais d'abord un constat grâce à Christophe Bourrou, notre spécialiste auto qui a sillonné les stations-services ce matin entre Paris et Orléans
00:44 et qui a vu qu'il était difficile de trouver aujourd'hui du carburant à moins de 2 euros le litre.
00:49 Oui, alors sur la trentaine de stations que nous avons croisées, plus de la moitié
00:53 affichait plus de 2 euros le litre, alors que ce soit du samplon 95 ou du diesel.
00:59 Les stations les plus chères sur voie rapide, au sortir de Paris et sur autoroute,
01:04 prix oscillant entre 2,12 et 2,36 euros.
01:08 2,36 euros, c'est le record, à 15 kilomètres de la sortie de la capitale, une station Shell pour un litre de gazole, soit
01:16 43 centimes de différence avec la moins chère située en pleine Beauce à Genville.
01:22 Autrement dit, pour un plein d'une citadine comme une Renault Clio ou une Peugeot 208,
01:26 c'est 17 euros de différence tout de même. Enfin la bonne nouvelle, car il y en a, et oui,
01:31 ça vient de l'E85, le bioéthanol, avec 1,02 euros en moyenne le litre, mais surtout le GPL
01:38 avec des prix ne dépassant jamais les 1 euro, seul bémol sur notre parcours.
01:43 A peine une station sur trois distribuait ses carburants.
01:47 Merci Christophe Bourrou. Bon, ces chiffres, Pierre Chassereau, on imagine qu'ils ne vous surprennent pas ?
01:52 Non, ils ne me surprennent pas, et puis j'ai quand même l'impression d'un président déconnecté de la réalité.
01:57 Aujourd'hui, rien n'est fait, le président de la République s'autofélicite
02:01 de ne pas vouloir financer ce qu'il appelle les énergies fossiles.
02:05 On peut le comprendre. Moi, ce que j'aimerais comprendre, c'est comment les automobilistes vont faire
02:09 pour réaliser des économies qui leur permettront de changer potentiellement leur véhicule.
02:13 Alors, la dernière mesure, en tout cas décision du gouvernement, c'est de prôner la vente à prix coûtant.
02:20 Certains distributeurs ont l'air de dire oui, on l'évoquait à l'instant avec Leclerc qui va le faire dès ce week-end.
02:24 On rappelle que pour l'automobiliste, c'est des économies mesurées quand même sur un plein.
02:31 Bon, alors, il faut aussi parler à ceux qui s'attendent, lorsqu'il y a une opération à prix coûtant,
02:36 à retrouver peut-être le prix du carburant à 1,50 euro.
02:38 Ce ne sera pas le cas.
02:39 C'est-à-dire que la distribution, la grande distribution, les grands magasins,
02:43 quand ils peuvent se permettre de compenser ce non-chiffre d'affaires par un gain sur les produits alimentaires
02:50 et les autres produits qu'ils vendent dans leurs hyper,
02:53 ça répond à très peu de stations.
02:55 C'est-à-dire qu'on va gagner quoi ?
02:56 Un maximum de 5 centimes sur le litre.
02:59 Attendez, soyons sérieux.
03:01 Est-ce que vous pensez honnêtement que les Français en ce moment attendent 5 centimes de moins sur le litre de carburant ?
03:08 Bien évidemment non.
03:09 Et puis alors, les petits...
03:11 Qu'est-ce qu'ils attendent exactement ? Parce que 50 centimes de moins, ça paraît compliqué en cette période.
03:14 Ce qui est quand même fou, c'est qu'on a réussi à presque faire accepter que 2 euros, c'était le prix normal.
03:20 Ce n'est pas un prix normal.
03:21 Quand on se compare à nos voisins européens, la différence, elle se fait sur un point et un seul.
03:27 La fiscalité.
03:28 Et alors, si vous me permettez,
03:30 parce que maintenant que je vais l'expliquer, je ne veux plus l'entendre.
03:34 Ce n'est pas parce que Bruno Le Maire nous met en avant cette formule magique qui est
03:38 "une aide coûterait trop d'argent à l'État qu'il faut la reprendre".
03:42 Je m'explique.
03:44 C'est pourtant très simple, mais je pense qu'il faut bien l'entendre.
03:47 Les prix du carburant, ils sont taxés de 2 taxes, 2 coups de matraque.
03:51 Le premier, c'est la TICPE.
03:54 C'est une taxe fixe au litre, en gros, entre 65 et 70 centimes.
03:59 Ça, ça ne bouge pas.
03:59 Quoi qu'il arrive, que le prix du baril soit bas ou haut, c'est 65 à 70 centimes.
04:03 Et la deuxième part de taxes, on la connaît bien, c'est la TVA.
04:06 C'est 20%.
04:07 Autrement dit, 20% d'un euro, ça fait 20 centimes.
04:11 20% de 2 euros, 40.
04:13 20% de 2 euros, 50.
04:14 50 centimes.
04:16 Et donc, plus le prix du baril est cher,
04:18 regardez cette mécanique de l'absurde,
04:21 plus le carburant, le prix du baril est cher,
04:23 plus les taxes sont lourdes.
04:24 - L'argent rentre dans les caisses de l'État par cette TVA qui est proportionnelle au prix du carburant.
04:28 - La fiscalité est à revoir de fond en comble.
04:33 On ne peut pas percevoir le plus de fiscalité au moment où les prix sont plus hauts.
04:36 Ça n'a pas de sens.
04:36 - Et en même temps, quand le gouvernement s'engage dans une stratégie de décarbonation
04:39 et prône une planification écologique,
04:41 vous comprenez que c'est aussi compliqué de subventionner ces énergies fossiles ?
04:45 - On ne subventionne pas lorsque l'on est dans le trop perçu.
04:49 On subventionnerait si on serait dans le déficit.
04:52 Si redonner de l'argent aux automobilistes,
04:55 eh bien, ça serait le synonyme d'une perte d'argent pour l'État.
04:58 Ce n'est pas le cas.
04:59 Comme je viens de vous le démontrer,
05:00 aujourd'hui, l'État engrange de l'argent.
05:02 C'est un trop perçu sur les automobilistes.
05:04 Il faut rendre l'argent.
05:06 - On le rend d'une certaine manière avec l'annonce du chèque carburant,
05:09 par exemple, dimanche soir.
05:11 - Mais le chèque carburant...
05:11 - 100 euros par an par voiture pour les plus modestes.
05:13 - Et pour les déplacements de confort.
05:14 Alors j'insiste parce que je me suis posé la question
05:16 après ces propos lunaires du président de la République.
05:19 Je pense que ça a langue à fourcher.
05:21 Parce qu'un déplacement de confort, monsieur le président de la République, c'est quoi ?
05:24 C'est quand on se rend à l'hôpital ?
05:26 C'est quand des grands-parents, qui sont les grands oublis et les redrétés,
05:29 tant pis pour eux, on les a oubliés, ils n'auront rien.
05:31 C'est quand des personnes retraitées vont chercher leurs petits-enfants à l'école
05:34 parce que les parents travaillent ?
05:35 C'est ça le confort ?
05:36 Le confort, c'est quand on emmène ses enfants à l'école ?
05:38 C'est du confort ?
05:39 C'est quoi un déplacement de confort, monsieur le président de la République ?
05:41 Le déplacement de confort n'existe pas.
05:43 Il y a aujourd'hui une surfiscalité sur les carburants qui n'est pas acceptable.
05:47 Et je pense qu'il faut comprendre que la transition écologique,
05:51 que l'on souhaite tous, que l'on imagine tous,
05:53 que l'on appelle tous, ce n'est pas la rupture écologique.
05:57 La rupture, ce mot même, une rupture, c'est violent.
06:00 La transition, ça se fait dans la douceur.
06:03 Là, il n'y a pas de douceur.
06:04 On dit aux gens, tant pis pour vous, on vous matraque à coup de taxe,
06:07 tant pis pour vous, et puis si vous n'êtes pas content,
06:09 vous n'avez qu'à acheter un véhicule électrique,
06:12 même si vous n'avez pas de prise pour le brancher.
06:13 On comprend que vous n'êtes pas complètement convaincu
06:16 par les propositions avancées par l'exécutif.
06:18 Merci beaucoup Pierre Chasseret, président, je le rappelle,
06:21 de 40 millions d'automobilistes.
06:23 On marque une pause dans cette édition d'RTL Midi,
06:26 et dans un instant, on va revenir sur une tendance.
06:29 Alors certes, c'est minoritaire, mais elle se répand de plus en plus,
06:33 des femmes qui choisissent d'accoucher à domicile
06:36 et de ne pas aller faire ça à la maternité.
06:40 On y revient dans un instant.
06:41 RTL, pour tout comprendre de l'actualité.
06:44 [SILENCE]

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