Avec Erik Tegnér, directeur de la rédaction de "Livre Noir" ; Charles-Henri Gallois, président de Génération Frexit et auteur de "Les Illusions économiques de l'UE".
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##LE_FAIT_DU_JOUR-2023-09-19##
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00:00 Ça se passe dans une île, ça se passe aujourd'hui au moment où on est là avec vous,
00:04 auditeurs de Sud Radio, on parle.
00:06 Eh bien, la semaine dernière,
00:10 10 000 migrants en provenance d'Afrique du Nord et d'Afrique subsaharienne
00:14 ont débarqué sur l'île de Lampedusa,
00:16 vous savez, à 100 km de Tunisie,
00:20 à la porte de l'Italie, la porte de l'Europe.
00:24 Alors, grande réunion avant-hier, effectivement,
00:29 Ursula von der Leyen était là avec Giorgia Meloni,
00:31 voilà le plan de l'Europe, qu'est-ce qu'on fait avec les migrants, etc., comment ça se passe.
00:36 Et je suis heureux d'accueillir aujourd'hui Eric Tegner.
00:40 - Bonjour André. - Bonjour Eric.
00:42 Directeur de la rédaction de Livre Noir,
00:44 qui fait d'excellentes interviews et d'excellentes enquêtes sur tout cela.
00:47 Et ça fait 6 mois, Eric, que vous sillonnez un tout petit peu la région,
00:50 et puis là, vous revenez de 3 jours pleins à Lampedusa.
00:54 Et on a déjà regardé des vidéos que vous avez publiées, que vous avez diffusées,
01:00 et il y a quelque chose d'étonnant, parce qu'on dit d'un côté, effectivement,
01:04 on entend les ONG qui disent "oui, réfugiés de guerre", etc., etc.
01:08 et d'un autre côté, on entend les personnes que vous interviewez,
01:12 et qui disent "non, non, non, attendez, il y a des raisons économiques et on explique pourquoi".
01:17 Alors, comment ça se passe, qu'est-ce que vous avez vu,
01:19 en résumant évidemment, on est à la radio,
01:22 Eric Tegner, qu'est-ce que vous avez vu à Lampedusa,
01:24 et qui vous a confirmé dans ce que vous regardez depuis quelques mois ?
01:28 - Oui, exactement. En effet, moi, ça fait 6 mois que j'enquête sur le terrain,
01:32 je suis allé en Tunisie, où j'ai vu certains de ces migrants, en fait,
01:35 qui étaient sur le point de partir à Lampedusa,
01:37 je suis allé à Ceuta, dans une enclave espagnole au Maroc,
01:40 j'ai fait toute la route des Balkans,
01:41 Lesbos aussi, qui a vécu ce que vivait Lampedusa il y a quelques années,
01:45 tout ça pour une enquête qui sort dans 10 jours, le 27 septembre,
01:47 pour le magazine de Livre Noir, et effectivement, je me suis rendu,
01:50 on était la première équipe de journalistes français sur place à Lampedusa,
01:54 et ce que j'y ai vu était complètement à l'opposé de ce qu'on entend aujourd'hui dans les médias,
01:59 j'ai absolument tout filmé sur place, donc tout est sourcé.
02:02 Et qu'est-ce qu'ils nous disaient ?
02:04 Globalement, à 90%, ceux que j'ai interrogés,
02:07 et je n'ai fait que ça non-stop pendant 72 heures,
02:10 me disaient "je fuis la misère dans mon pays,
02:14 je viens en Europe pour gagner de l'argent,
02:17 mon pays n'est pas en guerre".
02:19 Il y avait qui ? Il y avait des Ivoiriens,
02:21 il y avait des Guénéens, il y avait des Maliens,
02:24 il y avait des Camerounais, donc énormément de francophones,
02:27 qui étaient de facto intéressés de venir en France.
02:30 J'ai également interviewé un Burkina Bé,
02:33 quelqu'un qui venait du Burkina Faso,
02:35 et qui me disait très clairement "je viens aussi parce que j'aime le football, etc."
02:40 donc il y a toujours ce côté, vraiment pour eux, c'est l'El Dorado la France, c'est un rêve,
02:45 et qui me disait "vous savez, je viens aussi pour les aides sociales".
02:48 Ça, il y a la vidéo sur les réseaux sociaux.
02:50 - Oui, vous disiez "comme ça, je viens pour les aides sociales".
02:53 - Pour les aides sociales, et au Burkina Faso,
02:55 on en parle, de ces aides à la télévision et sur les réseaux sociaux.
02:59 - Vous voulez dire qu'à la télévision Burkina Bé,
03:01 ils viennent en France ? - Ils en parlent, ils sont complètement au courant,
03:03 et j'en ai parlé justement à ces migrants-là,
03:05 ils étaient au courant de tout ça.
03:07 J'ai vu, pour être honnête, à peu près une centaine de Tunisiens seulement,
03:11 parce que j'entends les responsables européens qui disent que
03:13 ce sont essentiellement des Tunisiens qui fuient la misère économique,
03:17 qui effectivement existe en ce moment en Tunisie,
03:19 mais je suis tombé sur un groupe où ils m'ont dit "nous ne sommes qu'une centaine".
03:23 Globalement, tout le reste, c'était de l'immigration économique,
03:26 à part quelques Syriens et quelques Afghans.
03:28 Et moi, il y a quelque chose, à un moment donné, qui m'a en fait choqué,
03:32 c'est que je me suis rendu, parce que je faisais des allers-retours entre le hot-spot,
03:35 qui était ouvert à la presse, en tout cas à l'entrée,
03:38 et le bateau où justement ces migrants étaient amenés,
03:42 après avoir été enregistrés.
03:43 - D'où débarquaient ces migrants, le bateau ?
03:45 - Ils débarquent, ensuite ils vont au hot-spot,
03:47 ils y passent quelques jours, puis ils sont enregistrés,
03:49 et ils sont ramenés à des bateaux,
03:50 des bateaux de la marine italienne,
03:52 qui les amènent là, en Sicile et en Italie,
03:55 pour ensuite les répartir en Europe.
03:56 Et à ce moment-là, du coup, j'ai interviewé tous ces migrants,
03:59 qui m'expliquaient à nouveau "nous venons pour des raisons économiques",
04:02 quand je leur demandais d'ailleurs "mais vous savez,
04:05 il y a également du chômage en France et en Europe".
04:07 Ils me répondaient "oui, mais l'accès au travail est plus facile".
04:09 Je leur disais "mais vous pourrez travailler si vous n'avez pas de papier ?"
04:12 Ils me répondaient "mais oui, je le pourrai,
04:14 parce que j'ai de la famille là-bas qui me dit que c'est possible".
04:16 Et qui me dit que "derrière, peut-être que je gagnerai ces papiers".
04:19 C'est intéressant, parce qu'en ce moment, on parle de la question
04:21 du possible appel d'air si jamais on légalise
04:24 ces 100 papiers qui travaillent sur les métiers en zone tendue.
04:26 Et lorsque j'ai interviewé ces personnes-là,
04:29 il y a une personne de l'European Union for Asylum,
04:33 c'est-à-dire en fait un groupe de l'Union Européenne,
04:35 exactement, qui est financé par l'Union Européenne,
04:38 qui s'occupe de l'asile.
04:39 Et elle vient me voir cette personne,
04:41 et elle me dit "vous n'avez pas le droit de filmer les visages de ces migrants".
04:45 Je dis "mais pourquoi en fait, à un moment donné,
04:47 moi vous savez, je suis habitué aussi à voir toutes ces vidéos d'SOS Méditerranée,
04:50 où on voit des migrants qui disent "nous sommes des réfugiés de guerre",
04:53 et c'est sur les réseaux sociaux, c'est alimenté, c'est sur le site internet.
04:56 Donc je lui dis "pourquoi ?"
04:57 Elle me dit "mais vous savez, ces personnes-là,
05:00 elles sont en règle générale en train de préparer un dossier
05:03 de demande de droit d'asile, parce qu'elles sont persécutées dans leur pays".
05:06 Mais je lui dis "mais en fait, non, c'est pas ça qu'ils me disent".
05:08 Je lui dis "oui mais si vos vidéos, derrière, ils finissent,
05:11 ils sont renvoyés par l'ambassade à la Cour notamment nationale du droit d'asile en France,
05:16 sur laquelle on a enquêté également chez Livrenant en écoutant énormément d'auditions,
05:19 si on envoie ces vidéos-là, leur demande de droit d'asile va être retoquée,
05:23 parce que le juge va leur dire "mais monsieur,
05:25 à un moment donné, vous me dites que vous êtes réfugié de guerre,
05:27 alors qu'en fait, quand vous êtes arrivé à Lampedusa, un journaliste,
05:30 vous lui avez dit que c'était un réfugié économique".
05:33 Et ça, ça m'a scandalisé, parce qu'en fait, ça m'a fait prendre conscience de quoi ?
05:36 Que à chaque fois, on laisse justement le pouvoir médiatique aux ONG,
05:41 qui sont les premiers à réceptionner les migrants aux frontières européennes,
05:45 - Et qui les brief à ce moment-là, qui leur dit "voilà, il faut dire ça, ça et ça".
05:48 - Le jour où ils arrivent en France, ils répondent beaucoup moins facilement,
05:51 ils vous disent systématiquement qu'ils sont réfugiés de guerre,
05:53 alors qu'en fait, à Lampedusa, ils étaient ravis de pouvoir me parler,
05:56 ils étaient ravis, et donc ils expliquaient tout,
05:59 et cela, ça ne sortait pas, et ça ne sortait pas non plus autant sur des médias,
06:03 je pense notamment à vos confrères de BFMTV, j'en parle parce que hier,
06:07 il y a eu justement une échappée un peu entre le journaliste de BFMTV sur place
06:13 et Nadine Borano, parce qu'effectivement, le journaliste de BFMTV
06:17 n'expliquait pas ce que j'ai vu, pourtant on était à peu près dans le même coin,
06:21 et qui allait expliquer qu'en fait, non, il y avait beaucoup de réfugiés de guerre,
06:26 je ne l'étais pas vu en fait, et il ne disait pas qu'il y avait des réfugiés économiques,
06:29 tout comme il allait expliquer qu'il y avait énormément de femmes et d'enfants,
06:33 il y en avait, je pense à peu près 10%, mais c'était majoritairement des hommes,
06:38 des hommes jeunes, mais des hommes...
06:40 - Quand vous dites 10%, c'est-à-dire qu'il y avait 90% d'hommes ?
06:41 - 90% étaient des hommes, et 90% des gens que j'ai interrogés
06:45 venaient pour des raisons économiques, ça il faut le savoir,
06:47 parce que ça veut dire que quand, aujourd'hui, Emmanuel Macron, Elisabeth Borne,
06:52 ou certains responsables européens comme Ursula von der Leyen,
06:55 nous disent que c'est notre devoir, hui gare à notre Constitution,
06:59 de les recevoir dans le cadre du droit d'asile parce que ce sont des réfugiés de guerre,
07:03 c'est un mensonge tout simplement.
07:04 Lorsque je vois justement une dépêche de l'AFP,
07:07 qui reprend les termes d'un haut-commissaire européen, qui dit
07:10 "au bout de 6 jours, nous ne sommes pas en mesure de savoir qui sont ces gens",
07:14 à quel moment moi, tout seul, j'arrive à le savoir ?
07:17 Vous savez, c'est facile, vous allez au niveau du hotspot,
07:19 l'adresse elle est sur Google Maps, c'est pas caché,
07:21 vous allez au niveau du hotspot de Lampedusa,
07:23 vous vous mettez à l'entrée, vous avez le droit de le faire,
07:26 et il y a un filtrage en fait, vous les voyez passer un par un.
07:28 Moi je me positionnais là, j'attendais, et je leur disais
07:31 "vous venez d'où ?"
07:32 Et donc je savais que samedi matin, il y a eu une arrivée de Camerounais,
07:35 que la veille c'était essentiellement des Guénéens,
07:38 que les premiers à être arrivés c'était des Tunisiens,
07:40 ça je le sais, donc ça veut dire qu'ils le savent en fait,
07:43 parce qu'ils ont beaucoup plus de moyens, mais ils le cachent.
07:45 Parce que je pense, et je l'ai vu, j'ai été surpris aussi,
07:48 c'est-à-dire qu'en fait ils se sont laissés dépasser.
07:50 Et pendant 24 heures, 36 heures, il y a eu toutes ces images qui ont circulé,
07:54 c'était objectivement le bazar,
07:55 et ils ont essayé de reprendre le contrôle,
07:57 et ils ont évacué en espace d'une nuit, la moitié du camp,
08:00 sur les terres justement européennes et de la Sicile.
08:03 - Ils les ont évacués où ?
08:04 - Ils les ont évacués dans certains ports de Sicile,
08:07 le port de Campeone,
08:09 et ils les ont évacués également dans des ports d'Italie,
08:12 parce que, je l'ai bien senti,
08:13 ils refusent de faire la même chose qui s'est passé avec l'Ocean Viking,
08:16 c'est-à-dire une arrivée claire,
08:18 dans un bateau unique, sur un port français.
08:21 Ça, ça marque tout le monde.
08:23 Sauf qu'aujourd'hui, les gens pensent que ces migrants sont encore à Lampedusa,
08:26 alors qu'il y en a déjà plusieurs centaines à Menton.
08:29 Dans le même temps, Darmanin dit qu'il ne va pas les accueillir.
08:31 - Et les ONG qui sont là, adoptent le point de vue en disant
08:33 "Attention, vous êtes tous réfugiés de guerre,
08:35 il y a des avocats, on leur apprend les éléments de langage qu'il faut qu'ils aient."
08:40 - Bien sûr, vous savez,
08:41 moi dans ce magazine qu'on sort le 27 septembre,
08:44 il y a deux enquêtes qui sont intéressantes.
08:45 La première, c'est celle d'une de mes journalistes,
08:48 qui a passé trois mois en infiltration,
08:50 comme bénévole, au sein d'Utopia 56.
08:53 Donc elle a participé à un ensemble de formations,
08:58 elle était tellement engagée qu'il lui proposait des promotions, etc.
09:02 Et on démontre, dans cette enquête,
09:04 qu'ils sont dans cette logique,
09:06 ils savent très bien que ces réfugiés sont des réfugiés économiques,
09:10 et ils leur disent de toute façon,
09:11 il n'y a qu'avec le droit d'asile qu'ils peuvent passer.
09:13 Donc il faut leur apprendre ça.
09:14 Il faut leur apprendre aussi qu'au niveau de Châtelet,
09:19 vous pouvez avoir à 10 euros une attestation,
09:22 justement une attestation civile.
09:24 Ils expliquent tout cela.
09:25 Et de l'autre côté...
09:26 - Attendez, au niveau de Châtelet, attestation civile...
09:28 - Il y a des endroits où en fait vous avez besoin...
09:29 - Châtelet à Paris, vous voulez dire ?
09:30 - Oui, Châtelet à Paris.
09:31 Vous avez besoin d'un certain nombre de documents
09:33 pour faire vos demandes, etc.
09:34 Pour aussi parfois justifier votre âge,
09:36 pour dire que vous êtes mineur.
09:38 Et ça, ces documents-là, s'achètent à 10 euros.
09:40 Donc ça, on l'expliquera en détail dans cette enquête.
09:43 Et le deuxième point, c'est la Cour nationale du droit d'asile.
09:45 Elle est à Montreuil.
09:46 Il y a à peu près 48 chambres.
09:47 Il y a 13 auditions par chambre chaque jour.
09:49 Donc c'est énorme, c'est complètement saturé.
09:51 Et donc, un de mes...
09:53 mon journaliste, mon rédacteur en chef,
09:54 Jules Laurence, il s'y est rendu.
09:56 Et dedans, donc en fait, il a auditionné.
09:58 En disant qu'il était étudiant,
10:00 parce qu'en fait, il bloque ça aux journalistes.
10:01 Il a écouté un peu tous les récits qui étaient racontés.
10:04 C'était absolument toujours le même récit.
10:07 Les mêmes types d'avocats,
10:08 qui derrière étaient ravis, dans la salle d'attente,
10:11 à les briefer et à leur expliquer,
10:13 c'est bon, ça a bien marché, etc.
10:15 Et ça, c'est absolument déroutant.
10:17 - La structure langagière, la structure sémantique,
10:19 absolument la même, uniforme, etc.
10:21 - Mais bien sûr. Et c'est un parcours, en fait.
10:23 C'est un parcours. Ils arrivent à un endroit,
10:25 ils ont le package pour venir
10:26 et ils connaissent toutes les procédures sur place.
10:28 - Oui, cette mécanique est assez...
10:32 je n'irais pas plus que préoccupante.
10:34 Enfin, en tout cas, elle est tellement démonstrative
10:36 de ce qui se passe aujourd'hui.
10:38 Je te demanderais de rester avec nous.
10:40 On va appeler Charles-Henri Gallois.
10:42 Bonjour, Charles-Henri Gallois.
10:44 - Bonjour, Henri Bercoff.
10:45 - Bonjour. Vous êtes président de Génération Frexit
10:47 et vous avez écrit "Les illusions économiques de l'Union européenne".
10:51 Mais là, on va parler de quelque chose.
10:53 Je vous ai lu sur les réseaux sociaux récemment.
10:56 Écoutez ce que disait, juste un mot,
10:59 ce que disait ce matin David Lislard, le maire de Cannes,
11:03 qui passait à Sud Radio, chez Jean-Jacques Bourdin.
11:06 Voici ce qu'il disait.
11:07 - En termes de mesures, il faut rétablir
11:11 la possibilité d'expulser les clandestins
11:13 qui ont été supprimés fin 2012, de mémoire.
11:16 Donc rétablir le délit de séjour illégal.
11:19 Il est évident qu'il faut revoir les conditions du droit du sol.
11:21 On a commencé à le faire sur Mayotte,
11:23 mais aujourd'hui, on a un droit qui...
11:26 - Trop permissif.
11:27 - Si vous voulez, moi je suis attaché à l'état de droit.
11:29 Il y a des gens qui disent qu'il faut jeter l'état de droit.
11:31 L'état de droit, c'est la liberté.
11:32 Mais l'état de droit, il n'est pas figé, il ne faut pas le fossiliser.
11:34 L'état de droit, ça ne doit pas être l'impossibilité
11:37 du droit de l'État d'appliquer des mesures.
11:40 Ce qui est proposé par voie référendaire
11:43 pour dépasser les blocages du droit européen,
11:47 notamment la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme
11:50 ou du Conseil d'État.
11:52 - Alors, oui, référendum, jurisprudence,
11:55 au QDF, les clandestins, il faut faire des lois,
11:58 il faut revenir, remigration, etc.
12:00 Chacun y va de ses propositions.
12:02 Charles-Henri Gallois, aujourd'hui,
12:04 et vous avez écouté ce que disait Eric Tegner
12:07 et ses reportages que l'on peut voir sur Le Livre noir,
12:09 qui sont très parlants en tout cas.
12:11 Est-ce qu'aujourd'hui, dans le cadre de l'Union européenne,
12:13 les lois de l'Union européenne, soyons extrêmement clairs,
12:16 aujourd'hui, ils arrivent, qu'est-ce qu'on peut faire ?
12:19 Est-ce qu'on peut vraiment, dans le cadre de l'Union européenne
12:22 telle qu'il s'opère aujourd'hui,
12:24 et Ursula von der Leyen était encore à Lampedusa,
12:27 qu'est-ce que vraiment on peut faire
12:29 sans transgresser les lois ou les dictates de l'Union européenne ?
12:34 - Déjà, là, ce qu'il faut dire aux Français,
12:37 il faut dire les choses, il faut arrêter, je pense,
12:40 disons, les Français en ont marre qu'on leur raconte des salades
12:43 et qu'ils soient pris pour des imbéciles, c'est-à-dire que
12:45 moi, je suis favorable à l'application des EQTF,
12:48 je suis bien évidemment favorable à l'exclusion des étrangers délinquants
12:51 et favorable, d'ailleurs, ces gens-là ne devraient pas être accueillis sur nos côtes,
12:54 on devrait les renvoyer directement dans les ports d'origine.
12:57 La problématique qui se pose, c'est à partir du moment
13:00 où vous êtes dans l'Union européenne et dans l'espace Schengen,
13:02 je veux dire, dans l'espace Schengen,
13:04 ou même, d'ailleurs, c'est dans les traités de l'Union européenne,
13:06 il y a une licence de contrôle aux frontières,
13:08 mais vous pouvez expulser demain les étrangers délinquants ou les EQTF,
13:12 c'est-à-dire qu'ils peuvent revenir du jour au lendemain,
13:14 sans aucun contrôle, par l'Italie, par la Grèce ou par l'Espagne.
13:18 Ce n'est pas très compliqué de comprendre
13:20 que quand on n'a pas de frontière nationale, c'est bien plus facile d'aller en France.
13:23 Vous avez deux frontières, normalement, si chacun avait ses frontières nationales,
13:27 pour ce qui est de l'Espagne et de l'Italie,
13:28 mais pour ce qui est de la Grèce, par exemple, qui est un grand lieu de passage,
13:31 vous devez passer, si chacun avait ses frontières nationales,
13:34 par l'Albanie, le Monténégro,
13:36 vous devez passer également par la Croatie, par la Silovanie, par l'Italie,
13:40 puis par la France.
13:41 Vous voyez bien que les obstacles sont bien plus nombreux,
13:43 et que là, c'est dissuasif.
13:44 Et il y a d'autres problématiques.
13:46 C'est bien gentil ce que dit David Wiesner,
13:48 mais c'est la directive retour de l'Union européenne, en fait,
13:50 qui fait que, imaginez bien, quand vous récupérez un immigré illégal en France,
13:55 vous n'avez pas le droit de l'expulser.
13:57 Ça doit être volontaire.
13:58 - Vous n'avez pas le droit de l'expulser.
14:00 Si un immigré illégal arrive en France,
14:02 - En premier temps.
14:03 - Oui, on ne peut pas, en moins, si c'est l'autorité française,
14:06 je ne peux pas l'expulser.
14:07 C'est ça que vous me dites.
14:08 - Je ne peux pas l'expulser.
14:09 Donc en réalité, il est complètement illusoire de dire que,
14:11 dans le cadre de l'espace Schengen et de l'Union européenne,
14:13 on va lutter contre l'immigration illégale.
14:15 D'ailleurs, Georgia Meloni, qui avait été élue là-dessus,
14:17 elle avait fait exactement le même sketch pendant sa campagne,
14:20 et l'immigration illégale a doublé depuis qu'elle est là.
14:22 - Oui, on a vu ça.
14:23 - Et pour ce qui est même de l'immigration illégale...
14:24 - Charles-Henri Gallois, restez avec nous, on a juste une petite pause.
14:27 Restez avec nous et on est avec Éric Tegner, on continue.
14:30 C'est quand même très passionnant, ça concerne absolument tout le monde.
14:33 C'est le tableau dans lequel nous vivons et nous vivrons.
14:36 - Et si vous voulez réagir, n'hésitez pas 0826 300 300,
14:39 si vous voulez poser une question.
14:41 Éric Tegner ou Charles-Henri Gallois, 0826 300 300, à tout de suite.
14:45 - Avec Éric Tegner, directeur de la rédaction de Livre Noir,
14:48 avec Charles-Henri Gallois, président de Génération Frexit,
14:51 on parle effectivement de l'Empedouza, comme on parlerait de l'Esbos,
14:55 comme on parlerait d'autres points de friction, d'autres hot spots qui sont très hot, hélas.
15:01 Et Charles-Henri Gallois, juste et très rapidement, malheureusement,
15:05 on n'a pas tellement de temps, mais on reprendra ces discussions
15:08 parce qu'elle est capitale et ce n'est pas seulement une discussion et des mots.
15:12 Ce sont des êtres humains, il ne faut pas l'oublier.
15:15 Au fond, vous dites, vous, on ne peut pas expulser, on ne peut...
15:19 Vous vous dites évidemment, Charles-Henri Gallois, il faut sortir de l'Union européenne.
15:24 Certes, mais à supposer que ce soit fait, ce n'est pas demain la veille,
15:29 est-ce que la France seule, ou en tout cas la France retrouvant sa souveraineté,
15:33 peut enrayer ce qui est en train de se passer,
15:37 sachant qu'en qu'une fois, comme dit Éric Tegner,
15:39 les 90% sont des réfugiés économiques et on a tout ce problème ?
15:44 Charles-Henri Gallois.
15:45 Je pense qu'il faut arrêter de... Je veux dire, on se moque des gens.
15:50 Ces bateaux, ils sont arrivés, il n'y a pas 6000 personnes qui arrivent du jour au lendemain,
15:53 c'est complètement organisé.
15:55 Et maintenant, on a des moyens technologiques, militaires, de satellite, de drone ou autre,
16:00 pour savoir précisément s'il y a des bateaux ou pas qui traversent la Méditerranée.
16:04 C'est évidemment, une fois que vous avez repris le contrôle
16:06 et que vous n'êtes plus soumis aux règles de l'Union européenne,
16:09 vous pouvez faire ce travail, vous pouvez empêcher les bateaux de venir.
16:12 C'est exactement d'ailleurs ce que fait l'Australie.
16:14 Mais là où il faut être honnête, moi je suis favorable à un référendum sur l'immigration,
16:18 mais il faut dire les termes.
16:19 C'est-à-dire qu'un référendum sur l'immigration,
16:23 sans référendum sur l'appartenance à l'Union européenne,
16:25 c'est Georgia Melanie, c'est une trahison, c'est le Karcher sans eau de Nicolas Sarkozy.
16:31 Si vous voulez le Karcher avec de l'eau, il faut oui un référendum sur l'immigration,
16:35 mais il faut qu'il soit couplé avec un référendum sur l'appartenance à l'Union européenne,
16:39 parce que c'est bien gentil référendum sur l'immigration,
16:41 mais vous ne pourrez pas appliquer les résultats.
16:43 Si vous n'avez pas l'autre référendum en parallèle.
16:45 Donc c'est tout ce qu'il faut dire.
16:47 Là on parle de l'immigration illégale,
16:49 mais je rappelle aussi quand même que l'immigration illégale, c'est énorme.
16:52 C'est 500 000 personnes en France l'année dernière.
16:54 C'est une ville comme Toulouse, en deux ans c'est une ville comme Marseille.
16:57 Quel est le premier pourvoyeur ?
16:59 C'est le regroupement familial, qui est lui aussi gravé dans le marbre par une directive de l'Union européenne.
17:04 Je rappelle que Salvini, quand il était au pouvoir sur l'immigration légale, ça n'a pas bougé.
17:08 Parce qu'on ne peut pas en fait lutter contre les règles de l'Union européenne,
17:11 parce que le droit vous en empêche,
17:13 la supériorité du droit européen sur le droit national est inscrite au niveau des juridictions européennes.
17:18 Dans notre constitution il y a l'appartenance à l'UE.
17:20 Et donc c'est toute cette jurisprudence de l'Union européenne qui fait que vous devez vous en extraire.
17:25 Et j'ajoute que n'ayant plus notre souveraineté monétaire,
17:28 si on n'applique pas les règles de l'Union européenne comme certains préconisent,
17:31 non seulement il y a les amendes, mais il y a surtout la BCE qui peut vous tromper le robinet monétaire.
17:36 - Et on est au courant, vous savez les amendes, si vous refusez telle ou telle migrante, telle amende, etc.
17:42 - Oui, avec le pacte.
17:43 - Tout à fait. Alors Charles-Éric Gallois, merci.
17:45 Éric Tegner, au fond, sur place, on se dit d'un côté, on se dit, voilà, sur le, je dirais, sur le méga paysage,
17:55 on se dit voilà, on est en fait, c'est Gulliver et Lilliput, on est enserré dans une série de choses.
18:01 Voilà, en fait, c'est même pas on est pour, on est contre, on a l'impression qu'on ne peut rien faire.
18:06 Et vous, sur le terrain, vous constatez aussi cela quelque part, c'est-à-dire qu'il y a un système très organisé,
18:12 effectivement 10 000 personnes qui arrivent en quelques jours, et puis enfin tout le système.
18:16 Mais au fond, la question que vous pouvez se poser, et on se dit, mais alors moi, si je suis africain,
18:22 donc évidemment que j'ai envie d'aller en Europe, évidemment que j'ai envie de profiter, mais je comprends aussi.
18:26 Qui ne comprendrait pas ça ? Mais en même temps, combien ? 10 millions, 100 millions, 50 millions ?
18:31 C'est quand même assez hallucinant quand tu réfléchis.
18:35 - C'est vrai que moi, avant d'arriver à Lampedusa, j'avais plein d'idées en tête, c'est-à-dire on a toujours,
18:41 on écoute ces propositions qui peuvent être faites, l'idée aussi de réformer Schengen,
18:45 ou de dédier Schengen uniquement aux Européens.
18:48 Quand on y est, on se sent totalement dépassé, parce que, évidemment que ces migrants étaient très touchants,
18:55 c'est-à-dire que moi, le premier soir où je suis arrivé, je suis allé au restaurant le soir pour dîner,
19:00 et en fait, il y avait plein de jeunes Ivoiriens juste devant, qui étaient en train de demander,
19:05 tout simplement, qu'on leur donne de la nourriture, etc. C'est très difficile.
19:10 Mais en fait, il y a un aspect qui est important, c'est que la crise, elle est vraiment devant nous.
19:16 Moi, je vous disais, quand j'étais en Tunisie, en fait, il y en a énormément,
19:20 et ce que est en train de faire la Tunisie, c'est qu'ils sont justement en train de dire, on en a assez des subsahariens.
19:24 Donc, il y a un accès au travail qui est beaucoup plus difficile.
19:26 - Il y a vraiment un problème presque racial entre les dûneurs et les subsahariens.
19:31 - Clairement, il y a des guerres entre eux, c'est-à-dire que dans le hot-spot,
19:34 il y avait des guerres entre maghrébins et subsahariens, ça c'était réel.
19:39 Lorsque j'interrogeais les Guinéens, par exemple, avec qui j'ai beaucoup parlé pendant près d'une heure,
19:44 je leur disais, mais en fait, les Tunisiens, comment ça se passe ? Ils disent, mais ils sont racistes.
19:49 Tous les maghrébins sont racistes. Je leur dis, mais attendez, je croyais que c'était les Européens blancs.
19:52 Ils disaient, mais non, pas du tout. Donc, en fait, il faut comprendre que c'est un...
19:56 Moi, je marche beaucoup Compostelle. Compostelle, ça fonctionne étape par étape.
19:59 On se ressource, on fait une autre étape. Eh bien, eux, c'est leur chemin de Compostelle.
20:03 Ils partent d'un pays, ils vont dans un autre pays, ils travaillent deux, trois mois,
20:06 ils gagnent de l'argent pour pouvoir payer le passeur suivant, puisqu'ils ne partent pas avec 20 000 euros.
20:10 À ce moment-là, ils font une étape. Tunisie, ils vont traverser avec le passeur, ça coûte 4 à 5 000 dirhams.
20:16 Et une fois qu'ils arrivent en Europe, il y a transfert union, on peut leur envoyer de l'argent, etc.
20:21 Ça fonctionne absolument comme ça partout. Mais ce qu'il faut comprendre aussi, c'est qu'effectivement,
20:26 à partir du moment où la raison pour laquelle ils viennent, c'est une raison économique,
20:30 en fait, ils vont tous vouloir venir. Et ceux qui viennent aujourd'hui, c'est ceux qui, tout simplement,
20:34 ont le plus d'argent, ont le plus de ressources. C'est ce que disait déjà Stephen Smith dans "Ruée vers l'Europe".
20:40 Et ça, c'est important de le souligner. Et j'entendais aussi des responsables politiques qui disaient,
20:44 mais vous savez, c'est difficile pour ces migrants de quitter leur famille.
20:47 Pas forcément, parce que leur famille, souvent, elle est en France. C'est ce qu'ils me disaient.
20:51 Ils me disaient à un moment donné, en fait, ça fait des années qu'il y a la rue.
20:54 Bien sûr, donc en fait, on est en train d'assister au transfert d'un continent vers un autre, tout simplement.
21:00 Et ça, on se sent désarçonné. Et au-delà de toutes les mesures qu'on peut faire,
21:04 la principale mesure à faire, c'est de leur envoyer un message, qu'il ne soit pas un message technique,
21:10 qu'il soit le message qui dit que s'ils viennent effectivement illégalement, ils finiront par retourner chez eux.
21:14 Donc ils vont comprendre qu'ils vont devoir travailler pendant six mois et traverser le monde
21:18 pour au final avoir perdu plein d'argent et devoir rentrer chez eux.
21:22 S'ils comprennent ça, ça va limiter. Bien sûr que ça ne va pas l'arrêter.
21:25 Ça, c'est une évidence, mais ça va la limiter très fortement. Et ça, c'est important d'en avoir conscience.
21:31 On va parler de tout ça avec vous. Merci Éric Tegner. Merci Charles-Henri Gallois.
21:36 Je crois que c'est très, très, très important vraiment de voir le réel.
21:40 Après, chacun fait son choix ou ses choix.