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Retrait des forces françaises en Afrique : pour Dominique de Villepin, la France fonctionne "très à l'ancienne" et méconnait profondément les "nouvelles réalités africaines"
franceinfo
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11/09/2023
L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin est l'invité du 8h30 franceinfo, lundi 11 septembre 2023.
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situation toujours très tendue au Niger notamment là-bas les poutchistes
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accusent la France de je cite "déployer des forces en vue d'une agression".
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Comment la France doit réagir dans cette situation ? Est-ce qu'il faut
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dialoguer avec les poutchistes ?
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Vous posez la question à un diplomate par définition.
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Je pense qu'il ne faut jamais cesser de se parler et nous disposons de canaux
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très nombreux. On n'est pas obligé de le faire par la voix du président de la
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République ou de la ministre des affaires étrangères. Mais il faut oui
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maintenir des canaux. Il faut se comprendre, il faut savoir là où il y a
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des points de friction, là où les choses peuvent être arrangées.
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Rien n'est pire que la table vide et la crise qui de ce fait se développe.
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Mais on parle aux poutchistes même si le président déchu, Mohamed Basoum, il est...
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Justement, justement. Si on veut faire en sorte qu'il y ait une solution rapide à
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la crise, faisons en sorte de ne pas aggraver les choses et trouvons les
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moyens d'avancer dans la compréhension la plus grande possible.
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Et puis il y a beaucoup de pays amis dans cette région qui peuvent servir
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d'intermédiaire, faire passer des messages. La CDAO, le Nigeria, beaucoup
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d'autres pays francophones. Donc il y a mille et une façons. Le pire c'est de se
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durcir, de camper sur sa position, d'être convaincu qu'on a raison.
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Beaucoup des erreurs que nous avons commises dans cette région depuis 2013
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sont dues à l'incapacité à ouvrir les yeux et ouvrir les oreilles sur des
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réalités que nous comprenions. Mais précisément la France est très ferme
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face aux poutchistes au Niger, trop ferme. Je n'allais dire pas ferme comme il faut.
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Faire preuve de fermeté, faire preuve de conviction c'est nécessaire mais pas au
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détriment de la recherche de solutions, pas au détriment de l'imagination qu'il
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faut qu'il faut mettre en oeuvre dans une ingénierie de crise. La crise c'est une
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immense disponibilité et c'est la capacité à surprendre. Et de ce point de
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vue là, ne nous refermons pas sur nous-mêmes, sur le sentiment d'avoir
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raison. Le but, l'objectif c'est bien sûr les peuples de cette région et c'est la
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sécurité dans cette région. - Il y a une mauvaise évaluation des rapports de force.
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- Ne faisons pas la politique du pire, rien ne serait plus grave.
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- Il y a une mauvaise évaluation des rapports de force de la part de la France.
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- Je crois qu'il y a une très profonde méconnaissance aujourd'hui par un certain
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nombre des autorités des nouvelles réalités africaines, des nouvelles
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réalités des sociétés, des nouvelles réalités des sociétés. Ce sont des pays
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où la jeunesse est très importante, cette jeunesse s'informe sur des réseaux sociaux.
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Nous n'avons pas forcément les moyens d'accéder à elle. Nous fonctionnons très
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à l'ancienne. Là où il faudrait faire preuve... - On a un regard, j'allais dire, encore du
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côlon, le regard du côlon encore ? - Oui, ce sont des relations qui sont encore
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marquées par l'empreinte néocoloniale. On rejette l'idée de la France Afrique,
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mais pour les Africains, l'emblème même de la France Afrique, c'est la présence militaire.
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- Il faut y renoncer. Les 1500 militaires au Niger doivent parler.
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- Mais la présence militaire ne peut pas se faire sur ce mode-là, ce mode traditionnel,
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c'est-à-dire le mode des interventions, le mode des bases, tout ceci est dépassé.
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Donc il faut le faire dans le cadre de coopérations choisies, dans le respect de
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la souveraineté de ces États. Et nous avons pu apparaître dans les dernières années comme ne
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respectant pas toujours cette souveraineté. Et en plus, une intervention qui commence en 2013 et
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qui est toujours présente en 2023, c'est absurde. S'il y a un pays qui sait, de par son histoire,
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de par son engagement historique, que ce n'est pas ce qu'il faut faire, c'est la France, je vous
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rappelle qu'on a expliqué au monde dans la crise irakienne que ce n'était pas la voie qu'il fallait
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choisir. Donc vraiment, de ce point de vue-là, évitons toutes les tentations néoconservatrices
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qui peuvent s'exprimer au sein de certaines parties des pouvoirs français.
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La France a pêché par indécision, par naïveté aussi en Afrique, notamment face à Wagner et aux Russes.
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Je l'ai dit surtout par méconnaissance. L'Afrique change. Il faut se rendre compte que l'Afrique en 2050,
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c'est 2 milliards et demi d'habitants. Il faut se rendre compte que l'Afrique joue un rôle
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aujourd'hui considérable dans le monde, sur le plan diplomatique, sur le plan de ses ressources.
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Il faut se rendre compte, et on le voit au G20.
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- Il n'y avait plus de la France, il y a un sentiment anti-français qui se développe.
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- Il y a un sentiment de rejet, pourquoi ? Parce qu'elle est devant et qu'elle n'est pas devant de la bonne façon.
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Elle est devant avec ses militaires. Et nous avons déséquilibré la présence française en multipliant
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une présence militaire et sans avoir une présence économique et une présence diplomatique à la hauteur
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de cette présence militaire. Donc il y a un déséquilibre. Aujourd'hui, on le voit au G20, qui vient de se terminer.
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Les BRICS constituent aujourd'hui un acteur considérable dans le jeu international. Il faut donc prendre axe
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de cette situation nouvelle, ne pas imaginer que parce qu'ils seraient divisés, ils vont compter moins.
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Ils sont au moins unis sur la volonté de tenir à distance le monde occidental, que la France utilise
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sa capacité entre le nord et le sud, entre l'est et l'ouest, pour marquer cette différence.
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