Abdel Aziz Manar Président de l'union des associations marocaines d'Alsace-Lorraine

ici Alsace

11/09/2023

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00:00 7h46 précisément, c'est le moment de notre invité, le moment où l'on échange sur l'actualité avec notre invité d'une part, mais aussi avec vous.

00:07 Et on s'intéresse forcément à ce drame du week-end au Maroc et la solidarité qui s'organise après ce tremblement de terre.

00:14 C'était dans la nuit de vendredi à samedi.

00:16 - Oui, au moins 2000 morts, 200 blessés au Maroc, des bâtiments qui se sont effondrés.

00:21 Les besoins sont immenses pour les victimes du séisme.

00:24 Bonjour Abdelaziz Manar.

00:26 - Bonjour.

00:27 - Vous êtes le président de l'union des associations marocaines d'Alsace-Lorraine.

00:31 - Oui.

00:31 - Comme souvent, après les catastrophes, on veut aider.

00:34 Il y a déjà de nombreux points de collecte un petit peu partout.

00:38 Comment on trouve des points de collecte ?

00:41 Vers qui on se tourne en Alsace pour aider ?

00:44 - Tout d'abord, bonjour et merci de m'avoir invité chez vous.

00:50 Concernant ce tremblement de terre, c'était vraiment à l'improviste.

00:58 C'est vraiment affreux.

01:01 Ça nous a vraiment fait mal au cœur.

01:03 On était obligés de se mobiliser tout de suite, notamment sur l'Est de la France et le Bara.

01:10 Pour pouvoir récolter tout ce qui est nécessaire pour les sinistrés.

01:16 - Donc, on a des points de collecte dans certains magasins.

01:19 On a des points de collecte aussi dans les mosquées ?

01:21 - Oui, c'est ça.

01:22 - Aussi bien dans le Bara que dans le Haut-Rhin pour les mosquées.

01:25 - Oui, dans le Haut-Rhin.

01:26 De toute façon, il y a plusieurs associations qui sont mobilisées sur l'Est de la France.

01:32 Même sur toute la France.

01:34 Et nous, ce qui nous concerne dans le Bara,

01:39 on a à Sélestat, au Bernay et à Strasbourg, à Ilkirj Grafstaden.

01:49 Le centre, c'était à Strasbourg, alors Ilkirj Grafstaden.

01:53 Le cheminement, il va partir de cette place-là.

01:58 Parce qu'on ramasse toutes les affaires, on les met là-bas pour encherminer.

02:04 - Il y a eu un énorme élan de solidarité tout de suite.

02:08 Les gens se sont tournés vers vous.

02:10 On a eu sur les réseaux sociaux tout de suite des demandes.

02:12 Qu'est-ce qu'on peut faire ?

02:13 - Ah oui, tout le monde.

02:14 Il n'y a pas que les Marocains qui étaient mobilisés.

02:16 Il y a aussi les Alsaciens.

02:18 Vous savez, les Alsaciens sont trop généreux.

02:21 Ils étaient toujours là quand il y a eu catastrophe.

02:24 On est en train de s'organiser pour pouvoir acheminer le premier voyage.

02:33 Si tout va bien, le jeudi, ce jeudi prochain.

02:37 - S'il y a des collectes que vous organisez, de vêtements ou de produits d'hygiène pour le Maroc,

02:41 vous nous en parlez ce matin au 03 88 25 15 15.

02:44 On vous tourne le micro aussi, France Bleu Alsace.

02:46 Tenez, Caroline Paul est dans les rues de Strasbourg ce matin.

02:48 Et forcément, l'actualité du week-end, elle s'y intéresse avec vous.

02:52 Caroline, avec qui êtes-vous ?

02:53 Et quelles sont les impressions des Alsaciens que vous croisez ce matin ?

02:56 - Alors, je suis avec Florian de Strasbourg et un pote à lui, Clément, qui vient d'Avignon.

03:05 Petit café à la gare.

03:07 Et en l'occurrence, Florian, vous, vous avez appris la nouvelle du séisme au Maroc sur les réseaux, c'est ça ?

03:13 - Exactement, oui. Donc, j'ai pris mon téléphone à la petite routine.

03:17 Et j'ai vu la nouvelle sur les réseaux sociaux.

03:20 - Avec dans un premier temps un chiffre qui n'a fait qu'augmenter, en fait.

03:24 - Exactement. Donc, je me rappelle la première notification qui me dit

03:27 200 personnes décédées avec un certain nombre de blessés.

03:32 Je constate, j'ai dit "oh purée, ça a dû être quand même assez important comme séisme".

03:36 Et ensuite, après, on regarde une heure, deux heures après, on a une nouvelle notification

03:40 qui informe encore que le nombre a augmenté d'au moins par centaines.

03:44 Et ainsi de suite, tout au fil de la journée.

03:46 - Et ce matin, effectivement, on parle d'un pré-bilan de 2100 victimes.

03:52 Et ça va forcément augmenter.

03:54 Clément, est-ce que... Alors, on apprend que certains pays peuvent aller sur place aider.

04:00 La France, pour le moment, n'a pas de feu vert.

04:02 Comment vous prenez ces nouvelles-là, vous ?

04:05 - Malheureusement, je pense que ça va arriver.

04:08 C'est peut-être un peu tard, mais ça arrivera quoi qu'il arrive.

04:11 Ça arrivera quoi qu'il arrive. La France va aider le Maroc.

04:14 - Oui, on en a envie. Effectivement, on est mobilisés.

04:17 Vous êtes sensibles à ce genre de drame dans le monde ?

04:20 Alors, le Maroc, ça fait partie des destinations dans lesquelles on va en vacances, pourquoi pas.

04:25 Ça touche, évidemment, Florian.

04:27 Forcément, on est toujours un peu peinés pour ce qui se passe pour les autres.

04:31 Et puis, on aimerait aider comme on peut, mais parfois, ça prend du temps.

04:35 Le temps que tout le monde puisse s'organiser, se décider, et puis mettre les moyens nécessaires en œuvre.

04:40 - Elle s'organise ici, en Alsace, la Solidarité.

04:42 Merci beaucoup, Caroline. Merci à Florian et Clément pour leur réaction, ce matin, en direct, sur France Bleu, Alsace, dans le 6/9.

04:48 Où la Solidarité, qui, effectivement, est au rendez-vous depuis vendredi dans notre région.

04:53 - On se sent impuissants, face à cette détresse.

04:56 Abdelaziz Manar, vous êtes président de l'Union des associations marocaines d'Alsace-Lorraine.

05:01 De quoi est-ce que les gens ont besoin sur place ? Comment est-ce qu'on peut aider ?

05:05 - Au début, on a commencé par ramasser tout ce qui est médicaments et paramédicals,

05:10 parce que c'est vraiment nécessaire pour les blessés.

05:13 Maintenant, on est obligés de prendre le tour.

05:17 Tout ce qui peut servir pour les sinistrés, ce sont les bienvenus.

05:21 Après, c'est à nous de trier et d'acheminer vers le Maroc.

05:26 - Vous êtes en lien, justement, avec des gens qui sont au Maroc.

05:30 C'est compliqué partout, en ville, comme dans les campagnes, pour les zones sinistrées ?

05:37 - Vous savez, c'est comme tous les pays.

05:40 Quand il y a un tremblement de terre qui vient d'un province comme ça, tout le monde est perturbé.

05:44 Mais je suis vraiment très heureux, parce que les responsables marocains étaient vraiment mobilisés tout de suite.

05:51 Ils ont fait vraiment un grand travail. Ils ont travaillé 24/24 jusqu'à maintenant.

05:58 Ils ont fait vraiment un travail fantastique.

06:01 - On a quelques questions qui sont soulevées en ce moment autour de l'aide internationale pour le Maroc.

06:07 Seuls quatre pays sont autorisés pour l'instant.

06:11 Il y a des secouristes français qui n'ont pas pu partir.

06:13 Je vous propose d'écouter Eric Zipper.

06:15 Il est spéléologue, président d'une association spécialisée dans la recherche de victimes après les catastrophes naturelles.

06:21 - On l'a vécu assez de fois sur le terrain. On sait très bien que c'est des questions d'heures pour sortir des gens.

06:26 Donc, toute cette racasserie administrative, ces attentes de tampons, d'autorisation et de machin,

06:33 moi, ce qui me tord le ventre là-dedans, c'est que je sais qu'il y a une équipe qui est prête à partir,

06:37 qui a tout ce qu'il faut, qui a toutes les chances de sauver des gens et qui va rentrer à la maison sans avoir pu aller aider ces gens-là.

06:46 - On entend des appels à l'aide régulièrement à la télé, sur les réseaux sociaux.

06:52 Abdelaziz Manar, président de l'Union des associations marocaines d'Alsace-Lorraine.

06:57 Vous comprenez que finalement, le Maroc ne laisse pas entrer tout le monde d'un coup pour donner de l'aide.

07:03 Vous auriez souhaité qu'il y ait un afflux plus important de secouristes ?

07:07 - Vous savez, moi, je me rappelle la Turquie, quand il y avait la catastrophe de la Turquie.

07:13 C'est vraiment une grande organisation.

07:18 Et eux, ils savent pourquoi. Ils attendent.

07:23 Je ne sais pas, parce que moi, je ne suis pas sur place là-bas pour savoir exactement qu'est-ce qui se passe.

07:30 Mais vu que je suis dans l'organisation, je suis un organisateur, on ne peut pas tout faire.

07:37 Et peut-être qu'à faire un mesure, on peut quand même recevoir les gens.

07:41 C'est ça que je vois. Parce que c'est une question d'organisation.

07:44 Vous voyez, c'est vraiment gigantesque. Ce n'est pas un petit truc.

07:50 - Il faut faire les choses les unes après les autres.

07:53 - Exactement. Peut-être que d'après moi, ça doit se passer comme ça.

07:57 - Vous parliez d'un convoi qui pourrait partir dès jeudi.

08:00 Vous avez les autorisations pour rentrer au Maroc ? L'aide pourra arriver ?

08:04 - Non, on n'a pas encore demandé l'autorisation.

08:07 Il n'y a pas que moi, parce que je ne suis pas le seul à faire.

08:10 Il y a M. Massoudi qui s'occupe de tout ça.

08:13 Alors chacun fait son travail. On est bien organisé.

08:16 Chacun fait ce qu'il peut faire.

08:19 Mais de toute façon, on a l'habitude quand même de faire ces opérations.

08:23 On n'aura pas de problème.

08:24 - Et l'aide, elle est attendue sur place ?

08:26 - Bien sûr, parce que ça va être acheminé là où il faut quand même.

08:31 - Vous avez l'habitude de le faire, donc vous savez que ça arrivera à destination.

08:35 - Personnellement, j'ai envoyé pas mal de containers d'aide humanitaire,

08:42 même au Sénégal, au Maroc.

08:45 On connaît comment ça se passe.

08:48 Il faut toujours faire un inventaire, il y a des papiers à remplir.

08:51 Elle aurait demandé l'autorisation.

08:53 L'autorisation, elle l'a toujours demandé au Maroc.

08:55 Elle l'a toujours eue.

08:57 - Donc là, vous n'avez pas d'inquiétude pour lui ?

08:59 - Non, je ne crois pas.

09:01 - Merci d'être venu en direct dans les studios de France Bleu Alsace.

09:05 Abdelaziz Manar, le président de l'Union des associations marocaines d'Alsace-Lorraine.

09:10 On rappelle qu'il y a énormément de points de collecte.

09:13 On vous a mis tout ça sur francebleu.fr/alsace.

09:16 Et puis, vous l'évoquiez aussi, certaines mosquées ont ouvert des locaux pour collecter tous les dons.

09:22 - Oui, justement. Tout le monde est mobilisé.

09:24 C'est vraiment très bien.

09:26 - Le magasin pour interdire le kirch, notamment, on en parlait ce matin,

09:28 mais lui aussi se mobilise pour récolter vos dons.

09:31 Si vous souhaitez vous mobiliser, nous on aura évidemment l'occasion d'y revenir,

09:34 sur France Bleu Alsace, notamment demain, entre 9h et 11h,

09:38 où France Bleu Alsace vous prépare une émission spéciale dédiée à la solidarité ici en Alsace.

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