Christophe Dumaillet, co-secrétaire de la FSU de la Drôme

ici Drôme Ardèche

04/09/2023

Le gouvernement a promis un enseignant devant chaque élève pour cette rentrée scolaire 2023/2024 maios selon la FSU de la Drôme, cette promesse ne sera pas tenue au collège et au lycée.

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00:00 Jusqu'à 9h, c'est le 6/9, France Bleu Dromardèche.

00:05 8h moins le quart, le gouvernement semble serein pour cette rentrée scolaire.

00:09 Tout le monde aura un enseignant, ça c'est la promesse, j'ai même une citation.

00:14 Emmanuelle Champagne, nous sommes avec le co-secrétaire de la FSU dans la Drôme.

00:18 Bonjour Christophe Dumayet. Bonjour.

00:20 Un professeur dans chaque classe, vous y croyez vous ?

00:22 Alors pour aujourd'hui peut-être, dans le premier degré comme dans le second degré,

00:27 puisqu'on accueille les élèves dans le second degré, mais à partir de demain, certainement pas.

00:31 Il manque déjà des professeurs dans le second degré.

00:34 Le premier degré est épargné, pour les petits, là il y aura effectivement un instit qui sera là,

00:39 ou une institutrice qui sera là pour accueillir les enfants et qui sera là pour faire cours.

00:42 A priori pour le premier degré oui, mais c'est au prix de nombreux sacrifices,

00:47 puisque de toute façon, d'ores et déjà, dès aujourd'hui, il n'y a absolument plus aucun remplaçant dans la Drôme.

00:53 On a pris tout ce qu'il y avait, les listes complémentaires pour le concours,

00:58 on a recruté des contractuels en plus, qui parfois donnent lieu à quelques incohérences,

01:03 mais force est de reconnaître que pour le premier degré ça va.

01:07 En revanche, pour le second degré, bien sûr, il manque déjà des professeurs.

01:10 Nous avons pu le constater à droite à gauche, vendredi lors de la pré-rentrée.

01:14 Collège, lycée, donc pour prendre un cas que vous connaissez bien, vous êtes au lycée de Saint-Vallier vous ?

01:18 Oui.

01:19 Ce matin, il y aura donc tous les enseignants, mais à partir de demain, il se passe quoi ?

01:23 Ce matin, on accueille les secondes, j'y vais tout à l'heure,

01:27 mais à partir de demain, il manque déjà dans mon établissement,

01:31 deux professeurs de physique chimie, alors 18 heures d'un côté, 7 heures de l'autre,

01:35 et puis un professeur de maths-sciences pour la partie professionnelle.

01:39 C'est la même chose dans d'autres établissements, un autre exemple,

01:42 18 heures d'histoire-géographie en moins au lycée Camille-Vernay,

01:46 parce qu'une jeune lauréate a renoncé à son concours en histoire-géographie.

01:51 Il manque même un poste de principal adjoint au lycée,

01:57 pardon au collège Alain Born à Montélimar, donc ça touche absolument tous les personnels.

02:01 Il manque un personnel de, une secrétaire de direction au collège André Cotte,

02:05 bon voilà, non. Après, le pacte républicain, ou plutôt la promesse républicaine

02:10 du président de la République, son devoir républicain, il ne l'a franchement pas tenu.

02:14 Alors concernant le pacte, on en a parlé aussi,

02:17 des profs qui remplacent d'autres profs qui sont absents,

02:20 la solution, ce n'est pas ça finalement ?

02:23 Sur le papier, ça ne semble pas si mal.

02:25 - Sur le papier, ça ne semble pas si mal, mais une fois de plus,

02:27 c'est une grande hypocrisie, parce que c'est peut-être le mot qu'il faut retenir

02:30 de la rentrée finalement pour le gouvernement,

02:32 c'est hypocrisie d'un côté et autoritarisme de l'autre.

02:35 C'est de l'hypocrisie parce que d'une part, on ne dit pas la vérité,

02:41 les professeurs qui éventuellement accepteront ce pacte

02:46 feront des remplacements et ils auront en fait des astreintes.

02:49 A chaque fois qu'un professeur sera absent, on va demander à un autre

02:52 qui aura pacté, si je puis dire, avec le diable,

02:55 d'aller faire un remplacement, mais attention,

02:58 il ne faut pas croire que ce sera dans la même discipline.

03:01 Un professeur de français pourra éventuellement aller faire des cours de français

03:07 alors qu'un prof de maths est absent.

03:09 - Est-ce que c'est si grave ?

03:12 - Qu'est-ce qu'on veut ?

03:15 Est-ce qu'on veut véritablement donner une formation à des élèves

03:19 ou est-ce qu'on veut qu'il y ait un adulte devant chaque élève ?

03:22 Ce n'est absolument pas la même chose.

03:24 Un professeur de mathématiques doit faire des mathématiques,

03:26 s'il n'est pas là, on doit le remplacer le plus rapidement possible

03:29 par un professeur de mathématiques,

03:31 et pas par un professeur de français ou d'histoire-géographie.

03:34 - Christophe Dumayet, vous êtes co-secrétaire de l'AFSU dans la Drôme,

03:39 vous avez des collègues à vous qui ont déjà dit qu'ils s'engageraient

03:42 pour ce pacte ou qui ont dit au contraire qu'ils ne s'engageraient pas ?

03:45 - On a les deux cas.

03:48 D'un côté, une grande majorité de collègues a priori,

03:51 parce que là on n'a pas encore de chiffres précis,

03:54 une grande majorité de collègues ne veulent pas s'engager

03:58 parce que c'est vraiment travailler plus pour s'épuiser plus,

04:01 mais dans le lot, il ne faut pas oublier,

04:03 là encore, c'est de l'hypocrisie de la part du gouvernement,

04:06 c'est une forme de mensonge,

04:08 la pseudo-revalorisation des professeurs ça ne fonctionne pas,

04:11 oui il y a une petite revalorisation,

04:13 mais elle ne permet même pas de combler l'inflation.

04:17 Donc il est certain que certains de mes collègues vont pacter,

04:22 mais bien malgré eux, c'est vraiment parce qu'il y a des problèmes d'argent.

04:27 - Les disciplines les plus en tension aujourd'hui c'est quoi ?

04:30 - C'est maths, c'est sciences physiques, c'est français,

04:34 l'être d'ailleurs ce sont les disciplines qui ne font absolument pas le plein au concours,

04:42 parce qu'il faut voir le nombre de postes qui n'ont pas été pourvus,

04:44 là aussi il y a une hypocrisie, un mensonge du gouvernement.

04:47 - Une dernière chose quand même Christophe Dumayet,

04:49 concernant l'annonce de Gabriel Attal, le ministre de l'éducation,

04:52 de repousser finalement les épreuves anticipées du bac au mois de juin,

04:56 là vous applaudissez ou pas ?

04:58 - Là nous nous prenons ça comme une véritable victoire,

05:01 l'AFSU dénonce le bac blanquer depuis sa création,

05:05 mais il a quand même fallu attendre que ce baccalauréat se mette complètement en place,

05:11 pour que la première fois, il ait lieu dans une session normale,

05:13 il ne faut pas oublier qu'il y a eu le Covid auparavant,

05:15 et pour se rendre compte de ce que nous avions prévu,

05:20 à savoir que l'absentéisme monstrueux qui a été engendré par les épreuves au mois de mars.

05:26 - Parce que beaucoup d'élèves savaient qu'ils auraient déjà le bac au mois de mars, à l'issue des épreuves.

05:30 - Voilà, donc oui c'est une victoire,

05:32 mais là encore, le gouvernement fait preuve d'autoritarisme,

05:36 ne respecte absolument ni les personnels, ni les usagers,

05:40 puisque annoncer ça à une semaine de la rentrée,

05:42 c'est vraiment faire un effet d'annonce,

05:44 mais il ne faut pas oublier que les professeurs travaillent pendant les vacances,

05:46 et ils sont obligés de revoir toutes leurs progressions,

05:48 pour pouvoir faire au mieux leur travail.

05:51 - Christophe Dumayet, le co-secrétaire de l'AFSU sur France,

05:54 Bledrand-Mardèche, ce matin, on vous souhaite quand même une bonne rentrée,

05:56 tout à l'heure au lycée de Saint-Vallier.

05:58 - Merci. - Bonne journée.

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