Tous les midis et pendant tout l'été, les invités de #MidiNewsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
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00:00:00 Il est 11h, bonjour, soyez les bienvenus.
00:00:02 Je suis très heureux de vous retrouver pour ce Midi News été.
00:00:06 11h-13h, deux heures d'info non-stop divisées en deux parties.
00:00:09 11h-midi, votre Grand Journal dans quelques instants.
00:00:12 Et puis midi-13h, la partie débat, la partie témoignage.
00:00:16 Dans quelques instants, présentation de l'équipe de mes grands témoins de ce dimanche.
00:00:20 Mais tout de suite, le sommaire de votre Grand Journal.
00:00:23 Allez, une nouvelle scène de violence.
00:00:26 Cette fois, elle s'est déroulée dans un cinéma à Nice.
00:00:29 C'était mercredi.
00:00:30 La scène a même été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux.
00:00:34 Mathilde Ibanez nous dira tout.
00:00:36 Elle a disparu il y a pratiquement 5 ans.
00:00:40 Tiffan Veyron avait 36 ans.
00:00:41 Elle avait quitté Poitiers pour le Japon depuis plus de nouvelles.
00:00:45 Sa famille cherche à comprendre.
00:00:46 Retour sur cette disparition avec Dunia Tengour.
00:00:50 Dans ce journal, on évoquera également la loi de la promotion et d'orientation
00:00:55 du ministère de l'Intérieur en faisant la part belle à l'augmentation
00:00:59 des effectifs de policiers et des gendarmes.
00:01:01 Qu'en est-il de la modernisation des forces ?
00:01:03 On se posera la question.
00:01:05 Réponse de Sarah Fanzay et de Célia Judat.
00:01:07 Et puis, dans ce journal, on sera en Grèce.
00:01:11 Trois nouveaux incendies ont éclaté hier dans le Péloponnèse.
00:01:14 On fera un point total sur la situation avec notre correspondant permanent,
00:01:18 François-Xavier Folland.
00:01:21 Pour commenter cette actualité avec moi ce dimanche matin,
00:01:26 Noémie Aluyohar, chef du service international de Factuel.
00:01:29 Soyez la bienvenue, chère Noémie.
00:01:32 Dominique Jammet, journaliste et écrivain.
00:01:34 Soyez le bienvenu, cher Dominique.
00:01:36 Et puis, j'accueille également avec beaucoup de plaisir
00:01:37 Vincent Delamorandière, avocat en droit pénal.
00:01:40 Soyez le bienvenu, cher Vincent.
00:01:42 Allez, on va débuter par cette affaire.
00:01:44 Une séance écourtée dans un cinéma de Nice en raison,
00:01:48 tout simplement, d'une bagarre.
00:01:49 Oui, d'une bagarre.
00:01:50 Les faits se sont déroulés jeudi soir lors de la diffusion du film
00:01:53 "Les dégains 2", après de multiples comportements malveillants.
00:01:57 Une bagarre a éclaté carrément à la sortie de la salle.
00:02:00 La scène a même été filmée et bien sûr postée sur les réseaux sociaux.
00:02:04 Rappel des faits, Mathilde Ibanez.
00:02:06 C'est une vidéo postée sur les réseaux sociaux d'une rare violence.
00:02:15 Les faits se sont passés ici, dans ce cinéma à Nice.
00:02:19 La séance de 22 heures du film "Les dégains 2" a dû être écourtée
00:02:23 à cause des comportements malveillants de la part de bande.
00:02:27 Après plusieurs appels à l'ordre, la décision a été prise,
00:02:30 rallumer la salle et la faire évacuer selon le directeur des cinémas de Nice
00:02:34 à nos confrères de Nice battants.
00:02:36 Dans les couloirs, une bagarre générale a alors démarré.
00:02:39 La police a dû intervenir.
00:02:45 Franchement, je ne tiens à stigmatiser personne.
00:02:47 Je ne sais pas ce qui a conduit à ce scénario.
00:02:49 Ces gens s'étaient-ils donné rendez-vous ?
00:02:51 Etait-ce prévu pour faire le buzz ?
00:02:52 De telles violences, dans une salle obscure, n'est pas un fait nouveau.
00:02:56 C'est l'effet réseau sociaux.
00:02:57 Il y a la notion de challenge aussi.
00:02:59 Le film d'horreur "Annabelle" a été victime de cet effet.
00:03:01 Il n'est resté à l'affiche que trois jours dans certaines salles en France,
00:03:04 car il y avait la volonté de faire du grabuge.
00:03:06 Pour éviter que ces scènes se reproduisent,
00:03:08 les séances de 22 heures du film "Les dégains 2" ont été supprimées.
00:03:16 C'est formidable Noemi.
00:03:18 C'est dingue la magie des réseaux sociaux.
00:03:19 On a l'impression que les scènes se reproduisent, etc.
00:03:23 Ça devient...
00:03:24 C'est assez grave, c'est assez terrible.
00:03:25 Vous savez, c'est l'illustration parfaite, je trouve,
00:03:27 de ce qu'avait dit notre ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:03:29 quand il avait parlé d'ensauvagement.
00:03:31 On a véritablement l'impression, quand on voit ces images,
00:03:33 que ces gens se comportent comme des animaux.
00:03:36 Il n'y a pas d'autre terme.
00:03:38 Ils sont là, ils se frappent entre eux.
00:03:40 Sans doute qu'il y a des différends, mais on peut encore parler.
00:03:43 C'est encore heureux.
00:03:44 Il est possible, normalement, d'exprimer des oppositions autrement
00:03:47 qu'en se mettant des coups de poing dans la figure.
00:03:49 Donc c'est vraiment l'illustration de ce que disait Gérald Darmanin.
00:03:52 Il avait été très attaqué, d'ailleurs.
00:03:53 On lui avait dit que c'était un concept d'extrême droite.
00:03:55 Mais c'est véritablement là ce qu'on est en train de voir à travers ces images.
00:03:59 C'est assez terrible.
00:04:00 - Dominique Jamais.
00:04:02 - Oui, oui.
00:04:02 - Je vous sens pensif en regardant ces images.
00:04:05 - Je vais vous dire pourquoi.
00:04:06 Ensauvagement, décivilisation, bien sûr.
00:04:09 Les bandes, les bagarres, les rixes.
00:04:11 Ce sont peut-être aussi un moyen de défoulement de la jeunesse.
00:04:14 Il n'y a pas de guerre, pour nous en tout cas.
00:04:16 Il n'y a pas de service militaire.
00:04:17 Faut bien.
00:04:18 Mais c'est aussi des voyous.
00:04:20 Je ne connais pas le film "Les dégains", donc je ne sais pas dans quelle mesure
00:04:22 il peut être lié à ces bagarres ou pas.
00:04:24 - C'est vrai que je ne vous imagine pas aller voir le film "Les dégains".
00:04:27 Mais pourquoi pas ?
00:04:28 - J'ai peut-être tort.
00:04:30 Mais non, mais ce qui m'a frappé, c'est que comme d'habitude,
00:04:33 comme désormais, c'est la règle, pratiquement la règle.
00:04:37 Il y a toujours quelqu'un avec un téléphone pour filmer les scènes.
00:04:41 Plus rien ne passe inaperçu.
00:04:43 Et la réaction de la plupart des gens qui filment ce genre de scène
00:04:47 ou des scènes de violence générale, leur réaction, c'est l'absence de réaction.
00:04:51 On filme, on n'intervient pas.
00:04:53 Et ça, c'est aussi un vrai changement de civilisation.
00:04:57 - Vincent Delamand, en l'air, ça vous inspire quoi ?
00:05:00 - Alors deux choses.
00:05:01 Déjà en amont, on s'aperçoit qu'on est dans une société avec les gens
00:05:04 qui sont complètement inflammables.
00:05:05 Il suffit de prendre la route pour voir qu'un regard...
00:05:08 Moi, j'ai des affaires de coup de couteau à l'occasion de...
00:05:12 juste de violation de priorité ou de choses vraiment graves.
00:05:17 Et en fait, on s'aperçoit qu'on est dans une société où les gens sont inflammables.
00:05:20 Et il faut apprendre à gérer ce caractère inflammable de jeunes,
00:05:26 mais pas que de jeunes, ça peut aller au-delà.
00:05:28 Ça, c'est un premier point.
00:05:29 Deuxième point, je suis très intéressé par ce que vous dites
00:05:31 sur une forme de transition, en fait.
00:05:33 Le fait qu'il y a toujours quelqu'un qui filme.
00:05:35 Moi, je pense qu'actuellement, il y a une transition sur la preuve pénale.
00:05:40 En fait, la preuve pénale, elle est libre.
00:05:44 Et on s'aperçoit qu'elle vient la plupart du temps, maintenant,
00:05:48 de vidéos qui sont prises à l'instant.
00:05:51 Et on s'aperçoit qu'on va vers un changement de type de preuve pénale.
00:05:55 Avant, pour faire une enquête, les policiers allaient dans un commissariat,
00:05:59 ils tapaient un PV, il fallait attendre, c'était long, il fallait recruter quelqu'un.
00:06:03 Maintenant, là, en fait, en quelques instants,
00:06:06 on voit les auteurs, on va pouvoir les identifier, ça va aller assez vite.
00:06:10 C'est ça qui est dingue, parce qu'en fait, vous avez raison de le souligner.
00:06:14 Ils se font filmer, c'est diffusé, ça facilite l'enquête des policiers
00:06:19 puisqu'ils ont la preuve par l'image.
00:06:21 Mais on s'aperçoit que c'est certains jeunes...
00:06:23 Ils n'ont pas conscience des choses.
00:06:25 C'est pire que ça, c'est que c'est certains jeunes que je défends,
00:06:28 non seulement ils commettent des infractions,
00:06:29 mais ils se filment en train de les commettre, un peu comme un trophée, en fait,
00:06:33 parce qu'il y a une prime à la visibilité sur les réseaux sociaux.
00:06:37 Ils espèrent une forme de buzz à partir d'une vidéo choc qui peut marquer les esprits.
00:06:44 Et vous avez là quelque chose de très intéressant, à mon sens.
00:06:48 Je pense qu'il va y avoir une étape qu'on va connaître assez vite.
00:06:52 C'est qu'on va demander à tous les citoyens,
00:06:54 est-ce que vous acceptez qu'il y ait en permanence un duplicata, en fait,
00:06:59 de vos vidéos et photos perso qui soient envoyées à des serveurs
00:07:03 qui vont "anonymiser" l'émission,
00:07:06 mais pour rapporter la preuve et établir une forme de sécurité publique.
00:07:11 Et on va devoir se poser des choix éthiques très forts dans quelques instants,
00:07:15 dans quelques mois à mon avis, puisque la preuve pénale est en train d'évoluer.
00:07:19 Noemi.
00:07:19 Oui, c'est ce que vous savez, le philosophe Guy Debord a appelé la société de spectacle.
00:07:23 C'est-à-dire qu'il faut être vu, il faut regarder.
00:07:26 Et même, j'ai envie de vous dire, ça va encore plus loin.
00:07:27 C'est-à-dire que ce qui n'est pas filmé,
00:07:29 eh bien, a beaucoup moins d'importance, a beaucoup moins d'intérêt,
00:07:32 suscite beaucoup moins de réactions, si vous voulez.
00:07:35 C'est-à-dire que véritablement, à partir du moment où vous filmez,
00:07:37 ça existe, ça existe parce que ça peut être vu,
00:07:39 ça existe parce qu'on peut le regarder.
00:07:41 Et ces événements prennent d'autant plus d'importance qu'ils ont été regardés.
00:07:45 Et on se demande parfois, c'est vrai, si les gens qui filment
00:07:50 se rendent compte qu'ils participent d'une certaine façon à cette scène
00:07:54 qu'ils sont en train de filmer.
00:07:56 Dominique.
00:07:56 Si on affine l'analyse, j'ai l'impression, là je me trompe peut-être,
00:08:00 mais j'ai l'impression que la personne qui filme est extérieure à la BACAR.
00:08:03 C'est donc différent des occasions assez nombreuses
00:08:06 où les gens se filment maintenant et en font un titre de gloire.
00:08:11 Et encore une fois, on peut être en exergue,
00:08:14 le rôle des réseaux sociaux, on n'a pas vraiment de solution par rapport à cela.
00:08:18 Mais donc on n'est pas dans la grande délinquance non plus,
00:08:20 il ne faut pas exagérer.
00:08:21 Non, non, bien sûr.
00:08:21 On est dans la violence, mais pas dans la grande délinquance
00:08:24 parce qu'ils ne sont pas venus cagouler.
00:08:26 Ça, c'est vrai.
00:08:26 On en parlera, ça sera l'un des thèmes de notre débat
00:08:29 ou de nos débats dans la partie 2 de Mini-News été.
00:08:34 On sera d'ailleurs avec un élu de la mairie de Nice.
00:08:37 Il y a quasiment cinq ans, jour pour jour,
00:08:41 la Française Stéphane Véran, je vous le disais, disparaissait au Japon.
00:08:45 Alors âgée de 36 ans, elle avait quitté Poitiers quelques jours auparavant
00:08:49 pour entamer un second voyage dans ce pays.
00:08:51 Depuis, et bien depuis, elle a assez proche tente,
00:08:54 inlassablement, de comprendre ce qui a pu se produire,
00:08:56 alors qu'aucun élément probant n'a jamais permis d'entrevoir la suite de cette affaire.
00:09:01 Rappel de l'histoire avec Dunia Tangour.
00:09:04 C'était il y a cinq ans, jour pour jour, Stéphane Véran,
00:09:09 une jeune Française, disparaissait mystérieusement à Nikko,
00:09:12 ville touristique du nord de Tokyo au Japon.
00:09:15 Depuis, la jeune femme âgée de 36 ans, à l'époque des fées,
00:09:18 n'a jamais redonné signe de vie.
00:09:20 Son entourage n'a toutefois jamais perdu espoir.
00:09:23 Tout a été fait, vous devez abdiquer, il y a une sorte de fatalisme.
00:09:27 Nous, ce n'est pas le cas, rien n'a été fait, donc on se bat.
00:09:30 Et on n'abandonnera pas.
00:09:32 Malgré les incessantes recherches de la famille, en France et au Japon,
00:09:36 personne ne sait ce qui est arrivé à la jeune auxiliaire de vie,
00:09:39 originaire de Poitiers, au grand désespoir de ses proches.
00:09:42 La frustration qui est pas d'enquête criminelle,
00:09:44 la frustration que la France ne prenne pas le relais,
00:09:47 la frustration d'attendre, d'attendre des mois interminables
00:09:51 pour savoir quel est le contenu du dossier.
00:09:54 C'est de frustration en frustration, ça vous ronge.
00:09:58 Pour les 5 ans de la disparition de Tiffen,
00:10:00 sa famille vient de lancer ce samedi une association
00:10:03 pour aider les familles de disparus à l'étranger.
00:10:05 En début d'année, le dossier a été transféré au pôle des affaires non résolues,
00:10:09 l'école Cais du tribunal de Nanterre.
00:10:12 De quoi relancer les recherches et espérer enfin trouver la vérité.
00:10:16 On va écouter également Damien Véron, le frère de Tiffen,
00:10:20 qui était notre invité dans la matinale.
00:10:22 Écoutez-le.
00:10:24 Si vous voulez, il y a énormément d'éléments,
00:10:26 par exemple, je ne vais pas non plus m'étendre,
00:10:28 du sang a été détecté dans sa chambre.
00:10:31 Donc ça veut dire que Tiffen a probablement été agressé dans sa chambre,
00:10:33 il n'y a jamais eu d'analyse.
00:10:35 Il y a eu aussi des tentatives de kidnapping
00:10:38 qui ont eu lieu autour de son hôtel.
00:10:40 Peut-être qu'effectivement, si ces pistes sont suivies,
00:10:43 nous ramèneront peut-être jusqu'à Tiffen.
00:10:46 Nous, on garde espoir.
00:10:47 C'est difficile, mais on se bat et on va tout faire pour la retrouver.
00:10:52 Vincent Delamandière, petite réaction sur cette situation.
00:10:54 C'est terrible.
00:10:55 C'est terrible, effectivement.
00:10:58 Sur un point de vue pénal, on peut s'apercevoir qu'ils disent
00:11:02 qu'il n'y a pas d'enquête criminelle.
00:11:03 Mais la famille Véron peut très bien forcer une enquête criminelle,
00:11:06 en forcer une instruction.
00:11:08 C'est une possibilité.
00:11:09 On peut contourner même l'inertie du parquet ou d'une enquête
00:11:13 pour faire ouvrir une instruction.
00:11:14 Ça, c'est un premier point.
00:11:15 Le deuxième point, le système français se retrouve
00:11:19 dans une situation très compliquée, c'est-à-dire face à un absent.
00:11:23 Il n'est pas vivant, il n'est pas mort.
00:11:24 Il y a des présomptions légales.
00:11:26 Il faut gérer ses biens.
00:11:27 Il faut gérer l'absence.
00:11:28 C'est une situation qui est très compliquée à gérer,
00:11:31 on va dire sur un plan juridique.
00:11:33 Et c'est d'autant plus difficile que sur un plan psychologique.
00:11:37 Tout le monde espère que la personne va être retrouvée
00:11:41 ou que l'information va être obtenue.
00:11:44 Ne me dites jamais, vous souhaitiez réagir.
00:11:46 Oui, je lisais ce matin dans Le Parisien
00:11:49 le récit détaillé de cette affaire Tiffen-Veron.
00:11:53 Il y a quelques mois, on avait eu l'occasion,
00:11:56 il y a plus d'un an, pardon autant pour moi,
00:11:58 on avait eu l'occasion, vous savez, à travers l'affaire Carlos Ghosn,
00:12:01 de découvrir les mœurs étranges de la justice japonaise
00:12:05 qui fonctionne sous le principe,
00:12:07 avec le principe de la présomption de culpabilité.
00:12:09 Là, on voit le fonctionnement de la police japonaise
00:12:12 qui semble fonctionner sur le principe de,
00:12:15 à partir du moment où c'est un étranger,
00:12:17 on s'en fout complètement.
00:12:18 Le Japon est un pays viscéralement nationaliste,
00:12:22 profondément xénophobe,
00:12:24 et il y a toutes sortes de difficultés en effet,
00:12:27 que vous soulignez avec raison,
00:12:28 puisque c'est une disparition pour l'instant.
00:12:30 On n'a pas d'autres éléments,
00:12:32 mais la non-coopération dans cette affaire
00:12:34 de la police japonaise est tout à fait frappante.
00:12:36 Ils s'en fichent complètement.
00:12:38 Oui, on peut même dire qu'ils font obstruction.
00:12:40 Ils ont totalement refusé de répondre aux demandes
00:12:43 des autorités françaises.
00:12:44 Et comme chacun sait, à partir du moment
00:12:46 où la famille n'a pas de réponse à ces questions,
00:12:49 il n'y a rien, c'est terrible.
00:12:51 Il n'y a aucune enquête qui est véritablement menée.
00:12:53 Et donc, on sait que les familles ne peuvent pas faire leur deuil
00:12:55 quand ils n'ont pas de réponse,
00:12:57 quand il n'y a pas eu d'enquête.
00:12:58 Ils sont dans un flou qui est terrible,
00:13:00 qui est monstrueux et qui dure depuis des années.
00:13:02 Mais le pire, c'est de ne pas savoir.
00:13:03 Le pire, c'est de ne pas savoir.
00:13:05 De ne pas avoir des détails.
00:13:05 Et la famille ne cesse d'enquêter
00:13:07 avec le peu de moyens qui sont des siens
00:13:09 depuis des années et des années.
00:13:11 Et elle n'a aucun levier pour actionner la police japonaise.
00:13:14 C'est pour ça qu'on souhaitait en parler sur notre antenne.
00:13:18 Des moyens supplémentaires pour la loi de programmation
00:13:21 et d'orientation, c'est ce que prévoit le ministère de l'Intérieur,
00:13:24 vous le savez sans doute.
00:13:25 Mais en faisant la part belle à l'augmentation
00:13:27 des effectifs de policiers et gendarmes,
00:13:30 elle risque de se faire au détriment
00:13:31 de la modernisation des forces.
00:13:33 On en parle.
00:13:34 Les détails de Sarah Fanzari et de Célia Judat.
00:13:38 Il devrait être 8 500 policiers de plus d'ici 2027.
00:13:42 C'est l'une des mesures de la loi de programmation
00:13:45 et d'orientation du ministère de l'Intérieur.
00:13:48 Coût total des opérations, 5 milliards d'euros.
00:13:50 Un budget conséquent qui, pour la Cour des comptes,
00:13:52 ne suffira pas à régler le malaise dans la police.
00:13:55 Pas plus que de renforcer la sécurité des Français.
00:13:59 Les crédits de fonctionnement et d'investissement
00:14:01 stagnent en 2023 et diminuent en 2024.
00:14:04 Il faut recruter mais également donner envie
00:14:06 aux policiers de rester en poste.
00:14:08 Manque de moyens dans les équipements matériels,
00:14:10 dans les installations ou encore dans le numérique.
00:14:12 Dans une des notes consacrées à l'augmentation
00:14:14 de l'efficacité des dépenses publiques,
00:14:16 les magistrats financiers déplorent que cette loi,
00:14:19 pourtant destinée à financer les besoins
00:14:21 criants d'investissement de la police,
00:14:23 donne finalement la priorité à l'augmentation des effectifs.
00:14:26 Un constat que partage le porte-parole de Police Alliance.
00:14:29 Ajouter des effectifs de police ne résoudra pas le problème
00:14:34 du malaise récurrent qu'il y a dans les forces de l'ordre.
00:14:37 Parfois on n'a pas les chaises adéquates pour les asseoir.
00:14:41 On a des chaises qui sont extrêmement délabrées.
00:14:46 Là on est dans des moyens informatiques
00:14:47 qui sont à la hauteur des années 2000.
00:14:49 Voilà tout ça, il faut qu'on progresse énormément.
00:14:53 On a un petit problème sur le sujet.
00:14:59 Retour, un petit problème sur le sujet.
00:15:01 Alors on le voit, ça ne suffira pas,
00:15:04 cher Vincent de La Morandière.
00:15:06 Alors effectivement, il y a une vraie problématique
00:15:10 qui est posée par ce petit reportage.
00:15:13 C'est que d'une part, il faut du recrutement supplémentaire.
00:15:18 Ça c'est sûr.
00:15:19 On voit quand on va dans les commissariats,
00:15:21 on voit des policiers qui sont exténués,
00:15:24 qui ne comptent pas les heures.
00:15:26 On voit des gens qui sont aussi, sur la question du recrutement,
00:15:30 qui ont des formations qui sont quand même relativement courtes.
00:15:33 Donc il y a une vraie difficulté sur la question du recrutement.
00:15:37 Et ce n'est pas simplement un objectif à atteindre numérique,
00:15:41 mais recruter des gens qui ont la vocation
00:15:44 et qui sont prêts aussi à encaisser un peu l'inertie de l'institution.
00:15:48 On entendait hier sur votre chaîne un policier qui disait
00:15:52 "quand on arrive dans la police, on est extrêmement motivé,
00:15:55 on a des idées au plein de la tête,
00:15:57 et puis on tombe face à une institution qui connaît des limites".
00:16:02 Et c'est vrai qu'il y a un côté désenchantement qui est assez fort.
00:16:07 Donc ça c'est le premier point.
00:16:08 Mais de l'autre, on s'aperçoit que les méthodes de travail
00:16:12 et d'investigation des policiers doivent changer.
00:16:15 Et que c'est des questions de moyens,
00:16:17 mais c'est aussi une question fondamentalement de penser la preuve pénale.
00:16:22 Aller dans un commissariat aujourd'hui pour déposer plainte,
00:16:25 vous allez faire d'abord, vous allez tomber sur un policier
00:16:29 qui va vous expliquer qu'il faut repasser plus tard
00:16:31 parce que ce n'est pas le bon moment, ce n'est pas le bon service,
00:16:34 ce n'est pas forcément le préféré de la carte.
00:16:36 C'est vrai qu'actuellement, vu le contexte du moment,
00:16:37 c'est un peu difficile.
00:16:38 Exactement.
00:16:39 Le malaise et la colère des policiers.
00:16:42 Et après, vous avez quelqu'un qui va taper
00:16:44 avec un matériel informatique qui est extrêmement vétuste,
00:16:48 il faut être très clair, et qui va prendre...
00:16:50 Et en fait, on aurait des moyens d'administrer la preuve totalement autrement.
00:16:56 Alors ça se modernise progressivement,
00:16:58 mais on est au tout début de cette transition en fait sur la preuve pénale.
00:17:05 Il me semble qu'il va falloir d'abord régler le malaise,
00:17:08 qui est une priorité, et ça peut y contribuer évidemment,
00:17:10 mais là, il faut déjà régler le malaise.
00:17:12 Et le malaise est loin d'être réglé, Dominique Chamais.
00:17:15 Oui, c'est l'actualité.
00:17:17 C'est l'actualité du moment.
00:17:18 Il n'y a pas de doute.
00:17:19 Mais la sécurité, ça coûte cher, c'est aussi bête que cela.
00:17:24 Et particulièrement dans l'État où est la France,
00:17:26 et compte tenu des lacunes dans l'équipement, la formation,
00:17:32 les salaires de la police.
00:17:35 La loi de programmation semble avoir choisi, enfin a choisi pardon, le recrutement.
00:17:41 Et d'autant plus qu'il y a eu récemment une forte diminution des effectifs de la police,
00:17:46 énormément de démissions.
00:17:47 Bon, c'est très bien de vouloir recruter plus de 8 000 policiers.
00:17:51 Dans l'année qui vient, si j'ai bien compris, c'est nécessaire, c'est indispensable.
00:17:56 Mais il y a aussi la question des salaires qui reste pendant.
00:17:58 C'est le moins qu'on puisse dire.
00:17:59 La question de l'équipement, naturellement, il n'y a pas seulement les chaises.
00:18:04 Il y a toujours un problème de matériel de défense et d'attaque,
00:18:07 un problème de voiture, de moyens, etc.
00:18:11 Et puis il y a un problème de formation.
00:18:13 Bref, il y a des problèmes absolument partout.
00:18:15 Et la loi apparemment ne répond que partiellement à la multiplicité
00:18:18 et à la gravité des problèmes.
00:18:20 Noémie, à Lully-Arden.
00:18:21 Vous avez raison.
00:18:22 D'abord, c'est vrai que c'est important de distinguer
00:18:24 et peut-être de hiérarchiser les urgences.
00:18:26 D'abord, les policiers, on les entend souvent sur cette antenne,
00:18:29 ils demandent la considération.
00:18:30 Ils demandent du respect de leur hiérarchie.
00:18:32 Ils demandent en priorité d'être respectés, écoutés, entendus.
00:18:36 Ça, c'est la priorité.
00:18:37 Maintenant, ce rapport de la Cour des comptes, il est intéressant
00:18:39 parce que la question des équipements, on pourrait se dire
00:18:41 bon, des tables, des chaises, c'est superficiel.
00:18:43 Mais non, pas du tout.
00:18:43 C'est aussi une façon de les respecter.
00:18:45 Et donc, quand vous voyez, quand vous rentrez,
00:18:47 alors ça m'arrive très rarement, je vous rassure,
00:18:49 mais quand vous rentrez dans un commissariat,
00:18:50 vous voyez bien la vétusté des locaux,
00:18:52 c'est des bureaux, effectivement, des ordinateurs.
00:18:55 Enfin, je veux dire, tout ça date de Mathieu Zalem,
00:18:57 si je peux me permettre.
00:18:58 Et vous voyez bien qu'ils travaillent dans des conditions
00:18:59 qui ne sont pas toujours les plus évidentes.
00:19:02 Vous avez toujours, d'ailleurs, sur cette antenne,
00:19:05 un policier expliqué ce matin, pardon,
00:19:07 mais qu'il allait au travail avec du papier toilette.
00:19:10 Oui.
00:19:11 Et qu'il allait au travail avec du papier toilette,
00:19:12 parce qu'il n'y avait pas de papier aussi pour les imprimantes.
00:19:15 C'est des petites choses.
00:19:16 Vous voyez, ces petites choses, elles sont symboliques
00:19:18 et elles montrent aussi la façon dont ils sont respectés,
00:19:20 donc ils peuvent travailler.
00:19:21 Et puis, je rappelle qu'ils doivent quand même être...
00:19:24 Enfin, ils travaillent avec des bandits,
00:19:26 ils doivent être un peu respectés aussi.
00:19:28 Ils doivent pouvoir jouer du rapport de force.
00:19:30 Si vous voyez un policier qui arrive au commissariat
00:19:32 avec son papier toilette et ses feuilles,
00:19:33 comment est-ce que vous voulez qu'il soit respecté par un bandit
00:19:36 qui a eu le trip de son salaire ?
00:19:37 C'est compliqué, quoi.
00:19:38 Ça sera l'un des thèmes de notre débat dans la partie 2,
00:19:40 pendant un petit peu plus de temps.
00:19:42 On va prendre la direction de la Grèce, si vous le voulez bien.
00:19:44 Les feux en Grèce, globalement sous contrôle,
00:19:46 mais quand même, trois nouveaux incendies ont éclaté hier
00:19:48 dans le Péloponnèse.
00:19:49 Plus de 100 pompiers luttent contre ces feux.
00:19:52 Ils sont appuyés par sept avions et deux hélicoptères.
00:19:54 Et ces dernières semaines, des centaines de feux
00:19:56 se sont déclarés dans le pays.
00:19:57 On va retrouver tout de suite notre correspondant permanent en Grèce,
00:20:00 François-Xavier Froland.
00:20:01 François-Xavier, bonjour.
00:20:03 Alors, quel est le point sur la situation ?
00:20:06 Et ce qui m'intéresse aussi, c'est qui des touristes français ?
00:20:10 Soyez bienvenu, François-Xavier Froland.
00:20:12 Écoutez, je suis toujours sur l'île d'Aubé.
00:20:16 Et la situation ici semble sous contrôle.
00:20:19 J'étais hier du côté des incendies
00:20:22 qui ont été éteints depuis à peu près vendredi.
00:20:25 Et c'était évidemment un paysage de cendres.
00:20:29 Du côté d'autres îles, c'est la même situation,
00:20:32 c'est-à-dire du côté de Rode,
00:20:34 qui était très inquiétante depuis un petit moment.
00:20:36 Eh bien, le feu est éteint.
00:20:39 Du côté de Corfou aussi,
00:20:40 on sait que beaucoup de Français passent leurs vacances.
00:20:43 Idem, a priori, la situation est maîtrisée.
00:20:46 C'est plus compliqué du côté du Péloponnèse.
00:20:48 Vous savez, cette région de sites antiques,
00:20:51 donc très touristique,
00:20:52 et là, plusieurs foyers sont repartis hier
00:20:55 du côté du nord de cette péninsule.
00:20:58 Alors, pour vous faire un petit point sur le tourisme,
00:21:01 sur les Français, eh bien, du côté d'Aubé,
00:21:04 je n'en ai pas vu beaucoup, pour vous dire la vérité.
00:21:06 Une hôtelière m'a même précisé
00:21:08 que certains touristes étaient repartis,
00:21:10 préférant même ne pas être remboursés
00:21:12 au moment fort des incendies.
00:21:14 J'ai discuté avec une Française qui m'a dit pour sa part
00:21:17 qu'elle était une habituée de cette île
00:21:20 et que sa famille avait eu très peur,
00:21:21 mais qu'ils étaient restés parce qu'ils sont habitués.
00:21:24 Ça fait deux ans de suite que l'île brûle.
00:21:27 Et puis, il faut quand même noter que les Français en général
00:21:29 passent surtout leurs vacances sur les Cyclades.
00:21:31 Vous savez, les îles des Cyclades qui sont au sud d'Athènes
00:21:34 et qui, en tous les cas, sont préservées
00:21:36 puisque de toute manière, il n'y a plus de végétation.
00:21:38 Ce sont des îles arides, sèches.
00:21:40 Les arbres sont partis en fumée il y a plusieurs siècles déjà.
00:21:44 Donc voilà, pour la situation,
00:21:46 on respire un peu mieux en Grèce, mais c'est toujours la vigilance.
00:21:49 - Merci beaucoup pour ce point très précis,
00:21:51 François-Xavier Freland, notre correspondant permanent.
00:21:53 En Grèce, on va parler maintenant de l'impact
00:21:56 du réchauffement climatique sur les vignes.
00:21:58 Et oui, il y a un impact.
00:21:59 Avec les fortes chaleurs, les raisins muorisent plus vite
00:22:01 et leur teneur en alcool ne cesse d'augmenter.
00:22:03 Face à cette problématique, les viticulteurs n'ont d'autre choix
00:22:06 que de repenser leurs cépages,
00:22:08 quitte à réutiliser des cépages oubliés depuis longtemps.
00:22:11 Exemple dans l'Aude avec Maxime Lavandier.
00:22:15 Sous un soleil de plomb, les raisins des Corbières,
00:22:18 dans le sud de la France, muorisent beaucoup trop vite.
00:22:21 Avec le réchauffement climatique, ils se chargent davantage en sucre
00:22:25 et sont donc plus alcoolisés.
00:22:26 - On a vu le potentiel alcoolique monter,
00:22:29 des 12, 13, 14% d'alcool,
00:22:31 avec une difficulté pour atteindre la maturité phénolique,
00:22:35 c'est-à-dire cet équilibre qui fait l'excellence des grandes vagues.
00:22:38 Face à cette problématique, Claude Vialade a dû s'adapter.
00:22:41 À la tête d'une maison de négoces de 1500 hectares,
00:22:44 elle a créé un vignoble capable de résister aux fortes chaleurs
00:22:47 avec des cépages portugais et espagnols.
00:22:49 - On est carrément allé dans le sud,
00:22:51 on a demandé les autorisations, on a importé ces cépages
00:22:54 qui fait que vous avez là le premier verderroc implanté en France
00:22:59 et un des rares albarignos.
00:23:00 À quelques kilomètres du vignoble,
00:23:02 même stratégie pour la coopérative de Castelmor.
00:23:04 Son gérant Antoine Robert a remarqué
00:23:07 qu'une variété de raisins muorissait plus tard que les autres.
00:23:09 - On a le cépage carignan qui en fait revient un peu.
00:23:13 Pourquoi ? Parce qu'il résiste bien à la sécheresse,
00:23:15 il résiste bien à la chaleur
00:23:17 et en plus de ça, il fait des vins relativement modernes,
00:23:19 c'est-à-dire fruités, ronds, quand on le fait en macération,
00:23:22 avec des degrés alcooliques qui restent moindres.
00:23:24 Comme le carignan, plusieurs cépages oubliés depuis longtemps
00:23:27 vont être de nouveau replantés.
00:23:29 - Les cépages qu'on avait abandonnés pendant 40 ans
00:23:31 qui vont revenir forcément au bout du jour.
00:23:33 Carignan, Teret, Riverink, Aramon, Senso et bien d'autres.
00:23:36 Des changements qui s'opèrent déjà dans toute la France,
00:23:39 mais il faudra être patient pour mesurer l'impact réel de ces innovations.
00:23:43 - C'est vrai que ça a un impact, Dominique Jameis, cette météo.
00:23:45 Bientôt le muscadet, on va le faire dans le Nord, si ça continue.
00:23:49 Et le cira remontera aussi.
00:23:51 - Il y a de moins en moins de gens qui contestent la réalité
00:23:54 du réchauffement climatique.
00:23:57 Les chiffres, les températures sont là pour en attester, semble-t-il.
00:24:01 Et cependant, on peut quand même se raccrocher à l'espoir,
00:24:04 peut-être, que nous avons eu affaire à deux étés
00:24:07 exceptuellement chauds et exceptuellement secs.
00:24:11 Mais sur le long terme, c'est évident qu'il va y avoir un transfert des vignobles.
00:24:16 Est-ce que les qualités de vin iront avec du sud vers le nord
00:24:19 et qu'on fabriquera bientôt du champagne au Groenland ?
00:24:23 - Oui, on en rigole, mais ce n'est pas drôle.
00:24:26 - Mais c'est une affaire de longue haleine.
00:24:29 Et c'est un déplacement qui concerne, évidemment,
00:24:34 le sujet vient le dire, les viticulteurs au premier chef,
00:24:37 qui ne concernent pas Ricochet en tant que consommateur,
00:24:41 mais à consommer avec modération, évidemment.
00:24:43 - C'est important.
00:24:44 - Allez, on termine par du football, du football féminin avec la Coupe du Monde.
00:24:48 Elle n'avait pas le droit à l'erreur,
00:24:50 mais les Bleus se sont imposés face aux Brésiliennes dans cette Coupe du Monde
00:24:53 grâce à deux têtes de génie le sommaire de Wendy Renard.
00:24:56 Les Françaises ont remporté le match 2-1.
00:24:58 Les femmes d'Hervé Renard se rapprochent donc de la qualification
00:25:02 pour le huitième de finale.
00:25:03 Cocorico, explication avec Louis Fock.
00:25:07 Elles n'avaient pas vraiment le droit à l'erreur et elles ont répondu présent.
00:25:10 - Ça n'a pas été simple, mais on a montré beaucoup de solidarité ce soir.
00:25:14 - Tout le monde a tenu son rôle aujourd'hui.
00:25:18 Et voilà, le plan de jeu a été respecté.
00:25:20 Six jours après leur entrée en liste, timide,
00:25:22 les Françaises avaient à cœur de réagir face au Brésil.
00:25:24 17e minute, Eugénie Le Sommer inscrit son 90e but en bleu.
00:25:28 La France est libérée, du moins pendant 45 minutes.
00:25:31 Après la pause, les Brésiliennes égalisent.
00:25:33 Alors les Bleus s'en remettent à leur capitaine,
00:25:36 Bacha O'Corner, Renard à la conclusion.
00:25:38 Revoilà les Bleus sur le bon chemin.
00:25:40 - On avait peut-être peur de prendre notre chance,
00:25:43 mais ce soir on a parlé toute la semaine et on s'est dit qu'il fallait se lâcher.
00:25:47 C'est une Coupe du Monde et il ne fallait pas avoir de regrets après les 90 minutes.
00:25:51 - Dans leur manière de se préparer, dans leur concentration,
00:25:54 j'ai senti qu'elles avaient envie de remettre les pendules à l'heure.
00:26:00 Grâce à cette victoire face au Brésil,
00:26:01 l'équipe de France est leader de son groupe après deux matchs.
00:26:04 L'essentiel est là, les Bleus ont leur destin en main.
00:26:08 - Et puis la natation française, un nouveau champion du monde.
00:26:11 Maxime Grousset, hier le français s'est imposé en finale du 100 mètres papillon
00:26:15 à titre de champion du monde.
00:26:16 Un nouveau record de France à 50 secondes et 14 centièmes
00:26:21 pour le natif de Nouméa pour être très précis.
00:26:24 Après deux médailles de bronze lors de ses mondiaux,
00:26:25 Grousset remporte son premier titre mondial en individuel avec 8 médailles,
00:26:29 dont 4 en or.
00:26:30 La natation française se porte bien, ô combien elle se porte bien.
00:26:33 Et ça fait plaisir à un nom des JO de Paris.
00:26:37 Voilà, on termine, on est fiers, on est contents.
00:26:40 On marque une pause dans ce Grand Journal de la mi-journée sur CNews.
00:26:43 On se retrouve dans quelques instants avec nos grands témoins,
00:26:45 Noemi Albioua, Dominique Jammet et Vincent Delamand-Rangnière.
00:26:50 A tout de suite.
00:26:51 - Soyez les bienvenus, il est 11h30,
00:26:56 c'est la deuxième partie de votre Grand Journal de la mi-journée sur CNews.
00:26:59 Voici les titres de cette deuxième partie.
00:27:02 On commencera ce journal par une histoire touchante.
00:27:05 Oui, une histoire touchante.
00:27:06 Il s'appelle Alain.
00:27:08 Il est en situation de handicap, mais n'a pas le droit à l'allocation adulte
00:27:11 car il est en couple avec une personne valide qui touche le SMIG.
00:27:14 Il doit faire la manche pour survivre sur les Champs-Elysées.
00:27:17 Son témoignage.
00:27:19 Dans ce journal, on reviendra sur le viol dont a été victime
00:27:21 une touriste mexicaine sur le champ de Marsapal.
00:27:23 L'affaire tourne au bras de fer entre la gauche et la droite
00:27:26 avec une question de fond.
00:27:27 Comment mieux sécuriser la capitale ?
00:27:29 Explication d'Adrien Spiteri.
00:27:32 La fin d'une époque.
00:27:34 La fin du ticket de caisse.
00:27:35 À partir de mardi, oui, à partir de mardi,
00:27:37 il ne fera plus partie de votre quotidien.
00:27:39 Il ne sera plus imprimé, sauf sur demande.
00:27:41 Reportage et réaction avec Maxime Lavandier.
00:27:45 Et puis bye bye, le mois de juillet.
00:27:46 Il touche à sa fin.
00:27:47 Les haussiens vont débarquer sur les lieux de vacances.
00:27:50 Quel est le bilan de ce mois de juillet ?
00:27:52 Les touristes semblent avoir été moins nombreux.
00:27:55 Explication Corentin Brio et Cristina Luzzi.
00:27:59 Enfin, on évoquera les JMJ.
00:28:01 Vous savez, les Journées Mondiales de la Jeunesse.
00:28:03 Cette année, elles ont lieu à Lisbonne, au Portugal.
00:28:05 Le départ, c'est mardi.
00:28:07 Explication Marie-Eliès Chevalier.
00:28:09 Donc toujours avec moi pour commenter cette actualité,
00:28:15 Noémie Allioua, Dominique Jamais et Vincent Delamorandière.
00:28:19 On commence donc cette deuxième partie de votre Grand Journal
00:28:22 par cette histoire touchante.
00:28:23 Oui, je dis bien cette histoire touchante.
00:28:24 Il s'appelle Alain.
00:28:25 Vous l'avez peut-être d'ailleurs croisé sur la venue des Champs-Elysées.
00:28:28 Handicapé, l'homme n'a pas le droit à la location adulte handicapé
00:28:32 car en couple avec une personne valide et qui touche le SMIG.
00:28:35 Pour subvenir à ses besoins et à ceux de sa famille,
00:28:37 Alain joue donc de l'orgue de barbarie
00:28:39 et vend des bracelets pour les touristes.
00:28:41 Reportage de Dunia Tongour et Laura Lestrade.
00:28:46 C'est sur la plus belle avenue du monde que l'on retrouve Alain,
00:28:52 musicien et vendeur de bracelets.
00:28:53 Depuis trois ans maintenant, le sexagénaire en situation de handicap
00:28:57 essaie difficilement de joindre les deux bouts.
00:28:59 L'année dernière, son allocation handicap lui a été retirée.
00:29:03 La cause, les revenus de son épouse, pourtant très peu élevés.
00:29:07 Avec 900 euros, on est obligé de se débrouiller.
00:29:10 C'est dur parce que je ne gagne pas dans la rue.
00:29:13 Je gagne un petit peu mais je ne gagne pas des centaines de mille.
00:29:17 Il faudra attendre le mois d'octobre prochain
00:29:19 pour que les ressources du conjoint du bénéficiaire de l'allocation
00:29:22 ne soient plus prises en compte.
00:29:24 Une vraie avancée.
00:29:25 Mais pour l'heure, Alain se débrouille tant bien que mal
00:29:28 tout en constatant l'insécurité grandissante
00:29:30 dans le quartier des Champs-Elysées.
00:29:32 Je ne m'attarde pas à rester sur les champs
00:29:35 et je ne m'attarde pas, je rentre tout de suite chez moi.
00:29:37 Parce que j'ai peur de me faire attaquer
00:29:39 et moi je suis facile de me faire attaquer
00:29:40 parce que s'ils veulent me prendre mon argent, ils me le prennent.
00:29:43 Pour Alain et nombre de personnes handicapées,
00:29:45 le quotidien est rythmé par les problèmes d'accessibilité,
00:29:48 travail ou lieu public,
00:29:50 une lutte de tous les instants pour faire reconnaître ses droits.
00:29:54 Noémie, une réaction qu'on a souhaitée sur ces news,
00:29:58 donner un petit coup de projecteur sur la situation d'Alain.
00:29:59 Elle est touchante cette situation quand même.
00:30:01 Oui, elle est totalement touchante.
00:30:02 On peut dire qu'il y a une forme d'absurdité législative
00:30:05 dans cette situation.
00:30:06 On sait à quel point c'est difficile déjà de trouver l'amour
00:30:08 pour les gens normaux.
00:30:09 Trouver l'amour quand on est déjà en situation de handicap,
00:30:12 c'est presque un miracle.
00:30:13 Et on vous explique que vous avez trouvé l'amour,
00:30:15 mais que vous allez être en plus pénalisé.
00:30:17 Donc si vous voulez, c'est assez terrible.
00:30:20 On est content que la loi change.
00:30:22 Il y avait une sorte de problème dans le législatif
00:30:25 qui va être réglé en octobre, de ce que j'ai compris.
00:30:28 C'est plutôt une bonne chose.
00:30:29 Et c'est vrai que le hasard a fait que la semaine dernière,
00:30:31 j'étais sur les champs et j'ai croisé ce monsieur aussi
00:30:33 qui m'a interpellé.
00:30:35 Et je ne savais absolument pas qu'on avait fait un reportage sur lui.
00:30:39 Mais c'est vrai qu'il y avait pas mal de personnes
00:30:40 qui étaient autour de lui.
00:30:41 Dominique Jammet.
00:30:43 C'est typique de ces situations relativement nombreuses
00:30:47 que vivent des gens qui n'ont pas assez pour vivre très bien.
00:30:51 Mais ont trop pour être considérés comme pauvres,
00:30:54 comme dans la misère.
00:30:56 Et l'administration, évidemment, c'est son rôle.
00:30:59 Elle applique des règles qui ne sont pas humaines,
00:31:02 qui sont techniques.
00:31:03 Et dans certains cas comme celui-ci,
00:31:05 il faudrait imaginer un souffle d'humanité et d'imagination
00:31:10 qui permettrait d'améliorer les situations comme celles-ci.
00:31:13 Ce qu'on espère, c'est qu'effectivement,
00:31:15 il trouve une solution et qu'il soit pas obligé
00:31:19 de faire la manche de la sorte sur les choses étisées.
00:31:22 Ça n'est manifestement pas un privilégié.
00:31:23 Voilà.
00:31:25 Réaction, mon cher Vincent Delamandière.
00:31:27 Le Code de l'action sociale, dans ses principes fondamentaux,
00:31:31 reconnaît un principe qui est très généreux.
00:31:34 Et avant de montrer les limites du système français,
00:31:37 on peut quand même soulever ce point-là.
00:31:40 C'est pour la lutte contre le handicap,
00:31:43 le droit de compenser les effets du handicap.
00:31:45 C'est-à-dire que l'État se considère,
00:31:49 considère qu'il a une vocation à limiter les effets du handicap
00:31:53 et d'essayer dans le maximum d'aider les gens qui ont un handicap
00:31:57 à pouvoir accéder à une vie normale, à un logement,
00:32:00 à une activité professionnelle, à une solidarité nationale,
00:32:04 à une vie de famille normale.
00:32:06 Mais la situation, effectivement, pose nécessairement
00:32:09 des difficultés quand on met en œuvre ce principe,
00:32:14 qui est quand même un principe généreux, qu'il faut rappeler.
00:32:17 Et notamment, il y a la difficulté sur la déconjugalisation
00:32:21 de certaines allocations, et notamment de l'allocation adulte handicapée.
00:32:27 On est assez habitués, dans le fond, à ce que les revenus du conjoint
00:32:32 soient pris en compte pour calculer nos droits.
00:32:35 Le système de foyer fiscal, d'ailleurs,
00:32:38 est tout à fait conforme à cette idée-là,
00:32:41 qui en elle-même n'est pas choquante.
00:32:43 Mais c'est vrai que, quand on regarde la pratique,
00:32:46 des gens handicapés, même avec un salaire,
00:32:49 même quelqu'un qui est au SMIC ou qui a même plus,
00:32:51 vont se retrouver dans des situations délicates
00:32:55 sur un point de vue administratif.
00:32:57 Et on craint fondamentalement que la question du versement
00:33:02 ou de l'absence de versement de cette allocation adulte handicapée
00:33:06 vienne perturber la vie de couple.
00:33:09 C'est-à-dire que les gens se cachent d'un côté de la vie de couple,
00:33:12 qu'ils n'osent pas déclarer qu'ils sont en couple
00:33:16 pour ne pas perdre cette allocation,
00:33:18 ou alors, à l'inverse, qu'ils n'osent pas partir
00:33:22 puisque le temps de mise en œuvre du versement
00:33:26 de l'allocation adulte handicapée,
00:33:29 on sait que ça met quelques mois,
00:33:30 que quelqu'un qui pourrait être en couple,
00:33:32 qui n'a pas le droit à l'allocation adulte handicapée
00:33:35 et qui voudrait se séparer,
00:33:39 va se retrouver sans ressources pendant six mois.
00:33:41 Oui, ce genre de situation, en tout cas,
00:33:42 c'est une incitation à se cacher.
00:33:44 Parce que vous voyez, Alain,
00:33:45 c'était expliqué dans le reportage,
00:33:47 sa compagne gagne 900 euros
00:33:49 et parce qu'elle gagne 900 euros,
00:33:50 on lui a retiré la petite allocation qu'il avait.
00:33:53 Donc effectivement, ce genre de situation
00:33:55 peut être extrêmement difficile à vivre
00:33:56 et peut amener, justement, peut inciter
00:33:59 à cacher des choses à l'administration fiscale.
00:34:01 On comprend la difficulté d'Alain
00:34:03 et on peut comprendre, alors même si vous dites,
00:34:05 et je comprends, il y a toujours la loi, l'esprit de la loi,
00:34:08 et globalement, le fait de faire un foyer fiscal
00:34:12 pour un couple, ça s'entend.
00:34:13 Mais là, dans cette situation,
00:34:14 c'est une absurdité qui lèse une personne
00:34:16 qui est déjà dans une situation d'handicap,
00:34:18 qui est déjà fragile.
00:34:20 Donc c'est vrai que ça pose un vrai problème.
00:34:23 On va revenir sur cette dramatique histoire.
00:34:25 Dans la nuit de mercredi à jeudi,
00:34:26 une touriste mexicaine dit avoir été victime
00:34:28 d'un viol sur le Champ de Mars à Paris.
00:34:30 On vous en a beaucoup parlé.
00:34:31 Deux personnes avaient été interpellées
00:34:33 et placées en garde à vue,
00:34:33 mais les gardes à vue ont été élevées.
00:34:35 Une affaire, évidemment, qui fait réagir
00:34:38 la classe politique, notamment la droite.
00:34:40 Explication, Adrien Spiteri, on en parle juste après.
00:34:44 À Paris, le torchon brûle entre la droite et la gauche.
00:34:49 Ce mercredi soir au Champ de Mars,
00:34:51 au pied de la tour Eiffel,
00:34:53 une touriste mexicaine aurait été violée par cinq hommes.
00:34:56 Rachida Dati, maire du 7e arrondissement de la capitale,
00:35:00 demande à la municipalité de réagir.
00:35:02 Combien d'agressions sexuelles et de viols
00:35:04 attend Annie Dalgo avant d'accepter
00:35:06 de fermer le Champ de Mars la nuit
00:35:08 pour que les Parisiens et les touristes soient en sécurité ?
00:35:11 Je demande à la mairie de Paris de faire passer la sécurité
00:35:14 avant la politique politicienne.
00:35:16 Pour la mairie, Rachida Dati instrumentalise le drame.
00:35:20 Quand on instrumentalise de cette manière,
00:35:22 à des fins politiciennes, un drame comme un viol
00:35:25 qui a eu lieu dans un endroit
00:35:27 comme ça aurait pu être dans un autre,
00:35:29 là on a atteint quand même une limite.
00:35:31 Donc moi j'appelle mes collègues de la droite parisienne
00:35:33 à une certaine mesure.
00:35:34 Notre engenou en tant que collectivité,
00:35:36 en tant que municipalité, c'est le travail de coordination.
00:35:39 Dans cette affaire, deux personnes ont été interpellées,
00:35:42 mais les gardes à vue ont été levés.
00:35:45 À un an des Jeux olympiques,
00:35:46 l'insécurité au Champ de Mars est pointée du doigt.
00:35:49 Le Jardin accueillera plusieurs épreuves l'été prochain.
00:35:54 Dominique Jamais, quelle est votre réaction
00:35:55 sur cette guerre entre la droite et la gauche
00:35:57 et sur faut-il ou pas fermer le Champ de Mars la nuit ?
00:36:01 On en parlera dans la deuxième partie de Midi News,
00:36:03 mais déjà une petite réaction.
00:36:05 C'est terrible quand la politique s'insinue absolument partout,
00:36:08 même sur des sujets où l'évidence humaine
00:36:12 imposerait de ne pas faire de politique.
00:36:14 Je m'explique.
00:36:16 Il y a un drame qui a une signification.
00:36:20 Il est vrai que des lieux touristiques
00:36:22 et des quartiers qui autrefois...
00:36:23 Des lieux touristiques abondamment fréquentés,
00:36:26 les plus fréquentés de Paris,
00:36:27 et des quartiers qui autrefois passaient pour sûrs,
00:36:31 ne le sont plus.
00:36:33 Ça, c'est indiscutable.
00:36:35 Pendant que Rachida Dati et Anne Hidalgo s'écharpent,
00:36:40 moi j'ai été frappé ce matin par l'information
00:36:42 que donnait le Parisien,
00:36:44 que j'ai mis attentivement ce matin.
00:36:46 La touriste mexicaine...
00:36:48 A disparu.
00:36:48 Elle a disparu.
00:36:50 Elle est introuvable.
00:36:51 Pourquoi ?
00:36:52 Parce qu'elle ne conserve pas un bon souvenir,
00:36:55 c'est le moins que l'on puisse dire,
00:36:56 de son séjour à Paris.
00:36:58 Et l'image de Paris qu'elle va rapporter,
00:36:59 elle n'a pas envie de rester pour témoigner,
00:37:01 d'être retenue des jours et des jours à Paris
00:37:04 pour raconter l'histoire sordide qui lui est arrivée.
00:37:06 Et l'image de Paris qu'elle va donner au Mexique,
00:37:09 à ses compatriotes, à sa famille,
00:37:11 n'est pas l'image que l'on souhaiterait voir donnée de Paris.
00:37:14 Donc cet aspect des choses m'intéresse au premier chef,
00:37:18 avant les...
00:37:19 Les querelles droite-gauche et gauche-droite.
00:37:21 Les explications entre droite-gauche là-dessus.
00:37:22 Et on en reparlera plus longuement si vous voulez bien,
00:37:24 dans la deuxième partie, Dominique,
00:37:26 mais votre regard est intéressant effectivement.
00:37:27 Noemi, à l'IOA.
00:37:29 Oui, écoutez, ça devrait être une question
00:37:30 apartisane normalement.
00:37:31 C'est vrai, quand on voit la gauche et la droite
00:37:33 qui s'écharpent là-dessus,
00:37:35 on se dit qu'on n'est pas au bout de nos surprises.
00:37:37 Parce que...
00:37:38 Vous savez pourquoi, il y a des enjeux.
00:37:40 Bien sûr, il y a des enjeux.
00:37:41 Mais je veux dire, là, on parle d'une affaire de sécurité.
00:37:44 Je rappelle qu'il va y avoir les JO.
00:37:45 C'est une question qui va revenir régulièrement
00:37:47 dans l'actualité.
00:37:48 Si ce lieu-là ne peut pas être sécurisé,
00:37:50 qu'est-ce qu'on va faire ?
00:37:51 Qu'est-ce qu'on...
00:37:51 Je veux dire, quelle image de la France
00:37:53 on va renvoyer au reste du monde ?
00:37:55 Alors, pour revenir sur cette affaire précisément
00:37:56 de cette Mexicaine,
00:37:58 c'est vrai qu'elle a disparu.
00:37:59 Elle a refusé de se soumettre au test
00:38:01 qui prouverait cette histoire de viol.
00:38:04 Mais on n'a pas les raisons exactes
00:38:05 pour lesquelles elle a disparu.
00:38:07 On ne sait pas exactement
00:38:08 pourquoi est-ce qu'elle a disparu.
00:38:09 On peut considérer aussi, si vous voulez,
00:38:11 qu'elle a vécu déjà un drame
00:38:14 et elle n'a pas forcément envie d'aller au bout,
00:38:16 comme ça arrive souvent...
00:38:17 Ce que disait Dominique, d'ailleurs.
00:38:18 ...des procédures judiciaires, etc.
00:38:21 Elle a peut-être voulu, tout simplement,
00:38:22 rentrer vite chez elle.
00:38:24 Et vite oubliée.
00:38:24 Auprès de sa famille.
00:38:25 On n'a pas les raisons exactes
00:38:26 qui expliquent sa disparition.
00:38:27 En tout cas, manifestement, elle a disparu.
00:38:28 Elle a refusé, effectivement,
00:38:30 de se soumettre au test.
00:38:31 Elle a refusé de poursuivre sa plainte.
00:38:34 Non, vraiment, c'est une question
00:38:36 qui devrait être à partisane.
00:38:37 Et c'est vrai qu'ils ne sont pas
00:38:39 vraiment à la hauteur, là,
00:38:40 quand on les voit s'écharper
00:38:41 pour des raisons de politique politicienne.
00:38:43 C'est assez triste.
00:38:43 On en débat tout à l'heure.
00:38:44 Vincent, très rapidement.
00:38:46 Très rapidement, en fait,
00:38:47 toutes les affaires de viol,
00:38:48 il y en a partout, tout le temps,
00:38:49 en ce moment, à Paris.
00:38:50 Et ce n'est pas du tout lié
00:38:51 à un lieu spécifique.
00:38:52 Il suffit d'aller dans le commissariat,
00:38:55 d'entendre ce qui se passe.
00:38:56 C'est très souvent lié à l'alcool,
00:38:59 aux lieux de fête, sur les quais,
00:39:01 quand il y a des boîtes de nuit.
00:39:03 C'est vraiment lié à un type d'activité,
00:39:05 de consommation d'alcool.
00:39:07 C'est très fréquemment associé à ça.
00:39:09 Et après, on peut comprendre aussi,
00:39:13 pour une victime d'une infraction
00:39:15 aussi lourde et aussi traumatisante,
00:39:16 c'est très dur, l'épreuve du commissariat.
00:39:19 C'est quelque chose qui est difficile,
00:39:20 on peut le comprendre.
00:39:21 Et on peut comprendre qu'elle ait pris du temps,
00:39:23 en tout cas, pour affronter ça.
00:39:25 Peut-être qu'elle reviendra,
00:39:27 on peut l'espérer, pour que justice soit faite.
00:39:29 On reparlera de cette guéguerre
00:39:30 entre la droite et la gauche
00:39:31 dans la deuxième partie,
00:39:33 comme je vous l'ai dit.
00:39:33 À l'étranger, un mot à l'étranger,
00:39:35 le ministère russe de la Défense
00:39:36 a affirmé ce matin que ses forces
00:39:39 avaient repoussé dans la nuit
00:39:40 une attaque menée par 25 drones
00:39:42 ukrainiens enclimés péninsule d'Alexéab
00:39:45 par Moscou.
00:39:46 16 drones ukrainiens ont été détruits
00:39:47 par la Défense antiaérienne.
00:39:49 C'est ce qu'a indiqué le ministère,
00:39:50 précisant que l'attaque n'avait pas fait
00:39:51 de victimes.
00:39:53 Un mot de politique.
00:39:55 Après une visite au Havre,
00:39:57 sur les terres d'Edouard Philippe,
00:39:58 que personne n'a oublié,
00:39:59 Elisabeth Borne sera ce dimanche,
00:40:01 où ça ?
00:40:01 Il sera à Pau,
00:40:03 chez François Béroud.
00:40:04 La première ministre qui a érigé
00:40:06 l'égalité femmes-hommes en priorité,
00:40:08 assistera à l'arrivée du Tour de France
00:40:11 cycliste féminin,
00:40:12 avant de s'entretenir avec le maire de la ville.
00:40:15 Petite réaction, Dominique Jammet ?
00:40:18 Elisabeth Borne marque son territoire.
00:40:19 Une visite chez Edouard Philippe,
00:40:22 presque adoubée par Emmanuel Macron.
00:40:23 Presque adoubée, je mets des guillemets.
00:40:25 Une visite chez François Béroud.
00:40:28 Écoutez, je me bornerai à dire
00:40:29 qu'il y a quelques jours,
00:40:31 Elisabeth Borne était condamnée.
00:40:34 Elle n'en avait plus pour longtemps.
00:40:35 Elle allait quitter Matignon.
00:40:36 On citait déjà les noms de ses successeurs.
00:40:39 Elle est toujours là.
00:40:40 Elle occupe le terrain.
00:40:41 Elle occupe le terrain.
00:40:42 Elle en profite.
00:40:43 Et je la trouve bien habile,
00:40:45 Mme Borne.
00:40:46 Réaction, peut-être ?
00:40:48 Oui, plus puissante que jamais.
00:40:50 Elle a été donc reconduite.
00:40:52 On se souvient d'ailleurs
00:40:53 même du drame émotionnel de Gérald Darmanin.
00:40:56 On en avait parlé sur cette antenne
00:40:57 parce qu'il pensait que le poste lui reviendrait.
00:40:59 Manifestement, ce n'a pas été le cas.
00:41:01 Non, je trouve qu'elle s'impose.
00:41:03 Elle continue.
00:41:04 Elle marque son territoire.
00:41:06 Elle trace sa ligne.
00:41:08 Et l'enfance crie son nom.
00:41:09 Tout à fait.
00:41:10 Pour l'instant, ça fonctionne bien.
00:41:12 Vincent de la Brodière ?
00:41:13 Moi, je souhaite simplement
00:41:14 de prendre un peu de vacances, peut-être.
00:41:16 Voilà, mais je n'ai pas d'autre commentaire.
00:41:17 Elle n'est pas d'autre.
00:41:20 Mais le gouvernement est en vacances.
00:41:21 Voilà, justement.
00:41:23 Enfin, en semi-vacances.
00:41:24 Vous savez, ils sont tous évidemment mobilisés.
00:41:27 Je me souviens de certains épisodes
00:41:28 où certains ministres étaient partis en vacances
00:41:30 et ça ne leur avait pas porté chance.
00:41:33 Il va y avoir du changement cette semaine
00:41:35 dans les magasins.
00:41:36 Je le disais dans les titres,
00:41:37 qu'à partir de mardi, finit le ticket de caisse
00:41:39 qui va disparaître de notre quotidien.
00:41:43 Il ne sera plus imprimé par les commerçants,
00:41:45 sauf évidemment sur demande,
00:41:47 un simple bout de papier qui reste pourtant tenace
00:41:49 pour un certain nombre de Français.
00:41:50 On le comprend.
00:41:51 C'est ce que nous explique Maxime Lavandier.
00:41:53 Il y a ceux qui l'ont délaissé depuis un moment.
00:41:57 Moi, je ne le demande plus.
00:41:59 Je trouve que c'est très bien.
00:42:01 En carte bleue, on a l'étiquette carte bleue.
00:42:04 Ça fait longtemps que je les refuse, je ne les veux plus.
00:42:06 Et ceux qui ont du mal à s'en séparer.
00:42:08 C'est une évolution.
00:42:09 Mais bon, moi, je vais moins.
00:42:11 Mais je vais être obligée de m'y faire.
00:42:14 Ça va me troubler quand même, parce que j'ai un peu l'habitude.
00:42:16 Mais finalement, ce n'est pas plus mal.
00:42:18 À partir du 1er août,
00:42:20 les tickets de caisse ne seront plus imprimés automatiquement.
00:42:23 Ce sera au client d'en faire la demande.
00:42:25 Une suppression qui pourrait changer complètement
00:42:27 les habitudes des consommateurs.
00:42:28 Car pour beaucoup, ces tickets ont une réelle utilité.
00:42:31 Ça m'est arrivé, oui, effectivement,
00:42:33 d'aller changer quelque chose
00:42:36 ou alors me faire rembourser
00:42:38 parce que ça m'a coûté plus cher que ce que c'était affiché.
00:42:41 Des fois, je regarde mes comptes,
00:42:42 du coup, je cumule les tickets papiers.
00:42:44 Puis quand je fais mes comptes, je regarde.
00:42:46 Après, s'il faut faire 100, je ferai 100.
00:42:48 Voté en 2020,
00:42:49 cette mesure qui découle de la loi anti-gaspillage
00:42:52 vise à réduire la production de déchets.
00:42:54 12,5 milliards de tickets de caisse
00:42:56 sont imprimés chaque année en France,
00:42:58 ce qui représente 150 000 tonnes de papier.
00:43:01 Les tours de table,
00:43:02 ce sera l'un des thèmes de nos débats tout à l'heure.
00:43:05 Mais vous lui demandez, vous, les tickets de caisse
00:43:07 ou c'est fini pour vous ?
00:43:08 Tour de table.
00:43:09 Ça dépend, mais on sait,
00:43:11 vous le savez aussi quand vous allez faire vos courses,
00:43:13 il y a un décalage très souvent
00:43:15 entre les prix qui sont affichés
00:43:17 et les prix que vous payez en caisse.
00:43:18 Et donc, il faut faire très attention
00:43:19 à ce que cette fin du ticket de caisse
00:43:20 ne signifie pas le début de l'arnaque pour les consommateurs.
00:43:23 Parce que, encore une fois,
00:43:24 le ticket de caisse permet souvent de vérifier...
00:43:26 Les gens qui font leur compte,
00:43:27 ils aiment bien le ticket de caisse.
00:43:28 ...le prix que vous avez payé.
00:43:29 Or, encore une fois, il y a quand même
00:43:30 très souvent des décalages.
00:43:32 Et je me souviens, parce que j'ai été
00:43:33 caissière pendant mes études
00:43:35 et je me rappelle que c'était quelque chose de très courant.
00:43:37 Et justement, le ticket de caisse permettait aux gens
00:43:39 de se rendre compte de l'erreur
00:43:41 et de venir montrer les choses
00:43:43 et qu'on puisse les rembourser de cet écart de prix.
00:43:47 On en reparlera tout à l'heure,
00:43:48 si vous voulez bien, ce sera l'un des thèmes de nos débats.
00:43:53 Au revoir, Juliet.
00:43:55 Bon jour, août, enfin bientôt.
00:43:56 C'est un constat quasi unanime,
00:43:57 en tous les cas, pour les professionnels du tourisme.
00:43:59 Depuis le début de la saison estivale,
00:44:01 les touristes sont de moins en moins nombreux,
00:44:03 notamment dans le sud du pays.
00:44:05 On voit tout cela avec Corotin Briaud et Christina Luzzi.
00:44:09 Un début de saison considéré comme décevant.
00:44:13 Les touristes sont moins nombreux cet été un peu partout en France,
00:44:16 avec des réservations en baisse, notamment en Corse.
00:44:20 Cette année, pour le mois de juin,
00:44:21 nous avons enregistré -35% au niveau de la baisse de fréquentation.
00:44:25 Juillet, là, nous sommes à -25%.
00:44:28 Non, cette année, c'est compliqué.
00:44:29 J'ai des amis dans la région, des socios professionnels,
00:44:32 qui eux, notent jusqu'à -50%.
00:44:35 C'est très compliqué cette année.
00:44:37 Une des raisons principales de cette baisse,
00:44:38 le prix des vacances.
00:44:40 Les touristes veulent faire des économies au vu de l'inflation.
00:44:43 Le principal facteur de cette baisse est lié à des raisons économiques.
00:44:46 Il faut dire que les Français sont beaucoup partis.
00:44:49 Par conséquent, le budget à vacances des Français n'étant pas extensible,
00:44:53 et compte tenu de l'augmentation des prix tout à fait considérable
00:44:57 dans le secteur du tourisme,
00:44:58 puisque les prix ont augmenté entre 15 et 30% en deux ans,
00:45:03 voire 58%, par exemple,
00:45:05 pour l'hôtellerie parisienne en ce mois de juillet par rapport à l'an dernier.
00:45:08 Une fréquentation plus faible que l'an passé donc,
00:45:11 mais les professionnels ne perdent pas espoir
00:45:13 et espèrent un regain des réservations
00:45:15 pour la suite de la saison estivale.
00:45:17 - Allez, mardi, ce sera le coup d'envoi des JMJ,
00:45:21 les Journées Mondiales de la Jeunesse,
00:45:23 un rendez-vous annuel durant lequel les jeunes catholiques
00:45:26 du monde entier se réunissent pour partager leur foi, vous le savez.
00:45:29 Cette année, elles ont lieu à Lisbonne, au Portugal,
00:45:31 où pas moins d'un million de jeunes fidèles sont déjà sur place.
00:45:34 Sujet Marie-Eliès Chevalier.
00:45:36 - C'est l'événement catholique de cet été.
00:45:40 Un million de jeunes catholiques sont arrivés au Portugal pour les JMJ,
00:45:44 Journées Mondiales de la Jeunesse.
00:45:46 Parmi eux, 41 000 Français.
00:45:48 Créés en 1985, c'est un moyen pour eux de se retrouver
00:45:52 et de fortifier leur foi.
00:45:53 - Moi, je vais aux JMJ pour témoigner de ma foi
00:45:57 et témoigner du fait qu'aujourd'hui,
00:45:59 on est encore de nombreux catholiques à aimer aller à la messe
00:46:02 et mépriser et à ne pas vouloir abandonner tout cela.
00:46:06 C'est très inspirant et motivant de rencontrer beaucoup de personnes
00:46:11 qui sont dans le même cas que nous, partout dans le monde.
00:46:13 Se rencontrer, tel était le souhait du pape Jean-Paul II
00:46:16 lorsqu'il a créé l'événement.
00:46:18 Montrer aux jeunes qu'ils font partie intégrante de l'Église
00:46:21 en leur montrant qu'ils ne sont pas seuls.
00:46:23 Les JMJ sont ainsi un moyen concret de témoigner d'une foi vivante.
00:46:27 - C'est aussi l'occasion pour eux de témoigner aux autres jeunes
00:46:33 de leur bonheur, de leur joie d'être catholiques,
00:46:38 mais aussi de vivre ensemble les valeurs chrétiennes
00:46:41 qui sont l'amour, le partage, le bonheur, la tolérance
00:46:46 et l'ouverture aux autres.
00:46:47 La messe d'ouverture marquera mardi le début des JMJ.
00:46:50 Le pape François, lui, arrivera jeudi sur place.
00:46:54 - Pour vous, Vincent de La Morandière,
00:46:56 ces JMJ ont plus que jamais du sens.
00:46:58 - Oui, en fait, c'est un très bon moyen pour des jeunes
00:47:01 d'expérimenter une forme de lien avec des gens d'autres communautés,
00:47:06 d'autres horizons, d'autres continents.
00:47:09 Et c'est une bonne alternative, si vous voulez, à Netflix
00:47:11 pour savoir ce qu'il se passe autre part qu'en France
00:47:17 et autre part que de nos petites vies qui sont parfois un peu enfermées.
00:47:21 On peut le dire simplement.
00:47:22 - Dominique Jammet.
00:47:25 - J'ai été impressionné par les chiffres donnés ces jours-ci par la presse.
00:47:30 Et il faut se garder sur ce sujet comme sur d'autres.
00:47:33 On en parlait tout à l'heure de céder au parisianocentrisme,
00:47:36 voire au franco-centrisme, voire à l'européocentrisme.
00:47:40 41 000 Français qui vont au Portugal pour ces JMJ.
00:47:44 Un million de fidèles ou de spectateurs, de spectateurs fidèles
00:47:49 qui sont attendus.
00:47:51 Et c'est énorme.
00:47:52 - Oui, c'est énorme.
00:47:52 - Nous, nous avons l'impression, nous vivons dans un pays en voie de grand...
00:47:55 Enfin, qui est presque au bout de sa décristallisation.
00:47:59 Et du coup, on a l'impression que la religion catholique n'existe plus beaucoup,
00:48:02 qu'elle est moribonde, etc.
00:48:03 Ça n'est pas exact.
00:48:04 Et c'est ce que montre un événement comme celui-ci.
00:48:07 - Un mot de formulaire.
00:48:09 Même pénalisé, Mark Verstappen reste le plus rapide.
00:48:13 Le double champion du monde a remporté le sprint du Grand Prix de Belgique.
00:48:17 Pierre Gasly pour Alpine termine à une belle, belle troisième place.
00:48:21 Le film de la course avec Hugo Degouzel.
00:48:26 Spa-Francorchamps sous le déluge.
00:48:27 Le départ de la course sprint retardé d'une demi-heure en attendant une éclaircie.
00:48:32 Pas de risque pris par la direction de course départ lancée et 4 tours en moins.
00:48:36 Mais la piste sèche vite et donc dilemme pour les 20 pilotes en pneus pluie.
00:48:41 Le drapeau jaune provoqué par la sortie de route et l'abandon d'Alonso resserre les positions.
00:48:47 À la relance, Verstappen est sans pitié.
00:48:50 Il est blotti, Max Verstappen.
00:48:51 Il va choisir l'extérieur avant même d'entrer dans le quai Mel.
00:48:54 Il est déjà à sa hauteur.
00:48:55 Il est passé, Max Verstappen.
00:48:57 Podium surprenant complété par Oscar Piastri et Pierre Gasly.
00:49:01 Le Français a résisté à Hamilton, pénalisé finalement septième.
00:49:05 Et au Ferrari de Sainz et Leclerc, respiration pour l'écurie alpine au cœur d'une période tumultueuse.
00:49:11 - Évidemment, ce Grand Prix de Belgique, je le rappelle, est à vivre sur Canal à partir de 15h.
00:49:18 On termine cette page sport avec le coup parfait de Demi Wollring.
00:49:22 Ce samedi, la Néerlandaise a remporté la septième étape du Tour de France Femmes au sommet du Tourmalet.
00:49:27 Wollring a également pris possession du maillot jaune et peut rêver un premier sacre sur le Tour de France.
00:49:32 Classement général, Wollring compte désormais une minute et 50 secondes d'avance avec plus qu'une étape à disputer.
00:49:42 Voilà, ainsi se termine votre grand journal de la mi-journée.
00:49:45 C'est la fin de la partie 1 de 2012.
00:49:47 On se retrouve dans quelques instants avec mes invités Noemi Alioa, Dominique Jammet et Vincent Delaborandia
00:49:54 pour la partie 2, la partie débat.
00:49:56 A tout de suite.
00:49:57 Belle journée sur CNews.
00:49:58 Il est quasiment midi.
00:50:04 Rebonjour, très heureux de vous retrouver pour cette deuxième partie 2012-été.
00:50:09 Première heure de débat, de témoignage avec notre équipe de grands témoins que je vous présente dans quelques instants à nouveau.
00:50:15 Mais tout de suite, la salle info. L'info est incarnée en ce dimanche midi par Soumaya Labidi.
00:50:20 Bonjour Soumaya.
00:50:21 Bonjour Thierry.
00:50:22 Bonjour à tous.
00:50:23 À la une de l'actualité, un homme de 49 ans s'est immolé près du domicile de son ex-compagne hier à Montauban,
00:50:30 alors qu'il avait interdiction de l'approcher.
00:50:33 D'ailleurs, son ex-compagne avait activé son téléphone, grave danger selon le parquet.
00:50:38 Une enquête a été ouverte pour établir les circonstances de cette tentative de suicide.
00:50:43 L'incendie qui a démarré jeudi dans les Alpes-Maritimes est enfin fixé.
00:50:47 Le feu a parcouru une centaine d'hectares à Beyrol, indiquent les pompiers.
00:50:51 D'ailleurs, de nombreux massifs sont fermés aujourd'hui face aux risques d'incendie.
00:50:55 Le département du Var a été placé en alerte rouge pour toute la journée.
00:50:59 Et puis, démonstration de force de Vladimir Poutine lors de l'annuelle parade de la marine russe.
00:51:05 Le chef du Kremlin a tenu un discours offensif devant un parterre de chefs d'État africains.
00:51:11 "Aujourd'hui, nous continuons de renforcer notre flotte nationale.
00:51:15 Notre peuple est capable de tenir et de défendre les frontières maritimes", a-t-il rappelé ?
00:51:23 Voilà pour l'essentiel de l'actualité à midi Thierry.
00:51:26 Merci Soumaïa, on se retrouve dans une heure ?
00:51:29 Le rendez-vous est pris.
00:51:30 Allez, tout de suite, le sommaire de cette deuxième partie de Nice.
00:51:33 Durant la séance, une bagarre a éclaté.
00:51:36 Scène presque banale est diffusée sur les réseaux sociaux.
00:51:40 On évoquera également ce bras de fer entre la droite et la gauche à Paris,
00:51:45 après le viol d'une touriste mexicaine sur le champ de Mars.
00:51:48 On parlera également de la loi de programmation et d'orientation du ministère de l'Intérieur.
00:51:53 Elle prévoit une augmentation très importante de moyens,
00:51:56 au détriment peut-être de la modernisation des forces.
00:52:00 Enfin, on évoquera la fin d'une époque, le ticket de caisse va disparaître.
00:52:05 On pourra l'obtenir toutefois sur demande,
00:52:08 mais cela ne va pas faire plaisir à tout le monde.
00:52:11 Voilà pour le programme et avec moi pour cette partie débat,
00:52:15 Noemi Aliuwa, chef du service international de Factuel.
00:52:19 Ravie de vous retrouver pour cette deuxième heure de Mini que jamais.
00:52:21 Journaliste écrivain qui a bien réfléchi sur l'histoire du ticket de caisse,
00:52:25 évidemment, dont on parlera.
00:52:26 Vincent de Lamorandière, avocat en droit pénal,
00:52:29 et notre ami Thomas Bonnet, journaliste politique CNews,
00:52:32 puisqu'on va parler dans quelques instants du rapport entre la droite et la gauche
00:52:38 sur cette dramatique histoire qui s'est déroulée à Paris.
00:52:42 On va donc commencer par cette séance écourtée dans un cinéma de Nice
00:52:47 en raison d'une bagarre.
00:52:48 Les faits se sont déroulés jeudi soir lors de la diffusion du film "Les dégains 2".
00:52:53 Après de multiples comportements malveillants,
00:52:55 une bagarre a éclaté à la sortie de la salle.
00:52:56 La scène a été filmée et postée sur les réseaux sociaux.
00:52:59 On en a parlé dans le journal il y a quelques instants.
00:53:02 Récit de Mathilde Ibanez et on sera avec Philippe Vardon,
00:53:05 conseiller municipal reconquête de Nice.
00:53:07 Mais tout d'abord, rappel de l'histoire avec Mathilde Ibanez.
00:53:11 *bruit de bruit de bruit*
00:53:15 C'est une vidéo postée sur les réseaux sociaux d'une rare violence.
00:53:19 Les faits se sont passés ici, dans ce cinéma à Nice.
00:53:23 La séance de 22h du film "Les dégains 2" a dû être écourtée
00:53:27 à cause des comportements malveillants de la part de bande.
00:53:31 Après plusieurs rappels à l'ordre, la décision a été prise,
00:53:34 rallumer la salle et la faire évacuer selon le directeur des cinémas de Nice,
00:53:37 à nos confrères de Nice battants.
00:53:39 Dans les couloirs, une bagarre générale a alors démarré.
00:53:43 *bruit de bruit de bruit*
00:53:47 La police a dû intervenir.
00:53:49 Franchement, je ne tiens à stigmatiser personne.
00:53:51 Je ne sais pas ce qui a conduit à ce scénario.
00:53:53 Ces gens s'étaient-ils donné rendez-vous ?
00:53:55 Etait-ce prévu pour faire le buzz ?
00:53:56 De telles violences, dans une salle obscure, n'est pas un fait nouveau.
00:54:00 C'est l'effet réseau sociaux.
00:54:01 Il y a la notion de challenge aussi.
00:54:03 Le film d'horreur "Annabelle" a été victime de cet effet.
00:54:05 Il n'est resté à l'affiche que trois jours dans certaines salles en France,
00:54:08 car il y avait la volonté de faire du grabuge.
00:54:10 Pour éviter que ces scènes se reproduisent,
00:54:12 les séances de 22h du film "Les dégains 2" ont été supprimées.
00:54:17 *bruit de bruit de bruit*
00:54:19 On va retrouver pour ouvrir le débat Philippe Vardon,
00:54:22 conseiller municipal en enquête de Nice.
00:54:24 Soyez le bienvenu Philippe Vardon,
00:54:26 que vous inspirent ces images et ce qui s'est passé dans votre belle ville de Nice ?
00:54:32 Vous savez malheureusement, ce qu'on voit aujourd'hui,
00:54:34 c'est que tous les loisirs,
00:54:37 tous les espaces où on devrait pouvoir se sentir bien en famille avec nos amis,
00:54:42 deviennent des lieux tant sauvagement impraticables.
00:54:45 Ici un cinéma, enfin moi, en voyant ces images, la première chose que je me suis dite,
00:54:49 c'est de m'imaginer sortant d'une séance d'un film avec mes enfants
00:54:54 et me retrouvant devant ce spectacle, ces scènes de violence.
00:54:59 Alors j'ai vu qu'on met en cause les réseaux sociaux,
00:55:02 pardon mais il faut aller quand même sur le vrai sujet.
00:55:06 On a un problème de voyous asociaux surtout.
00:55:08 Et le film en question qui était diffusé, "Les dégains 2",
00:55:14 alors j'avais déjà raté le premier, je dois vous l'avouer,
00:55:16 je suis allé voir sur internet de quoi il s'agissait.
00:55:19 On n'est pas devant n'importe quel film,
00:55:21 on est devant un film qui exalte la culture racaille, la culture citée.
00:55:26 D'ailleurs le directeur du cinéma lui-même nous dit qu'il avait dû renforcer la sécurité
00:55:32 pour la diffusion de ce film parce qu'il y avait déjà eu des incidents lors du premier.
00:55:36 Donc on n'est pas juste face à un phénomène comme ça qui se passerait, qui serait évanescent.
00:55:41 On n'a pas eu besoin a priori de sécurité supplémentaire pour "Barbie" ou pour "Openheimer".
00:55:45 Donc on est face à un phénomène de bande,
00:55:47 là aussi c'est le directeur du cinéma qui le dit très clairement,
00:55:51 qui viennent là devant un film qui exalte un peu leur univers, leur monde,
00:55:55 comme un certain nombre d'artistes le font aussi.
00:56:00 Et puis oui, ça dégénère.
00:56:02 Est-ce que c'est vraiment très étonnant ?
00:56:04 Malheureusement, je ne le crois pas.
00:56:06 Oui, il y a des bandes qui se retrouvent devant ce film,
00:56:10 et puis ça se termine comme ça.
00:56:11 On est obligé d'arrêter la séance, on doit avoir de la sécurité supplémentaire.
00:56:15 Maintenant, on déprogramme le film pour les diffusions le soir.
00:56:20 Voilà où on en est rendus.
00:56:22 On est quelques semaines après les émeutes.
00:56:24 Vous savez, à Nice, on a aujourd'hui des quartiers qui échappent totalement à l'ordre,
00:56:29 ou en tout cas à notre ordre.
00:56:30 Il y a un autre ordre qui règne, ce sont les narcotrafiquants.
00:56:34 Je pense au quartier des Moulins, par exemple, qui n'est pas très loin d'ailleurs de ce cinéma.
00:56:38 Voilà la situation dans laquelle on se trouve dans notre ville.
00:56:41 Est-ce qu'il y a encore des loisirs ?
00:56:42 Est-ce qu'il y a encore des endroits où on peut se dire "je vais y aller en famille,
00:56:46 avec mes enfants, et tout va bien se passer".
00:56:48 Malheureusement, il y en a de moins en moins, y compris à Nice.
00:56:51 On ouvre le débat, vous restez avec nous évidemment.
00:56:53 Vincent de la Mouradière.
00:56:54 Alors moi, première réaction, quand je vois ça,
00:56:57 je m'aperçois que quand on plaide pour un jeune qui a commis des violences,
00:57:01 qui a commis des violences en récidive ou des incivilités,
00:57:04 on cherche, on est obligé d'être très créatif
00:57:07 pour chercher des solutions qui permettent de le réinsérer.
00:57:10 On cherche des solutions qui permettent de faire expérimenter aux jeunes
00:57:14 une forme de dépassement de soi,
00:57:15 ou alors d'éloignement par rapport à son milieu d'origine,
00:57:18 ou alors de solidarité avec les autres citoyens.
00:57:22 Et en fait, en voyant ça, je me suis dit que ce qu'on a perdu,
00:57:27 évidemment c'est avec le service civil ou le service militaire,
00:57:31 un lieu où on avait un dépassement de soi,
00:57:34 une activité, une énergie, une solidarité avec des collègues,
00:57:39 et en fait, quand je vois ça,
00:57:42 je me dis que non seulement ils ont l'air très inoccupés,
00:57:45 ils ont l'air d'avoir beaucoup d'énergie à dépenser et qui la dépense mal,
00:57:50 et que vraiment, je suis inquiet et je regrette qu'on ne puisse pas,
00:57:54 d'une façon ou d'une autre, rétablir un service civil,
00:57:57 un service obligatoire ou un service militaire obligatoire.
00:58:02 Mais il y a eu le SNU aussi, le Service National Universel.
00:58:05 Alors ça, je...
00:58:07 - C'est plutôt un échec, qui devait être étendu,
00:58:10 qui est finalement assez restreint.
00:58:11 C'est Priscatet qui a récupéré d'ailleurs le dossier.
00:58:14 - Mais si vous voulez, dernièrement, j'ai envoyé un jeune
00:58:16 faire le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle avec un légionnaire,
00:58:20 puisqu'il avait commis des infractions qui étaient quand même sérieuses,
00:58:24 qu'il fallait prendre en compte.
00:58:26 Il a fait un séjour de rupture et en fait, il est sorti de là
00:58:29 et sa première réflexion, ça a été de me dire,
00:58:31 il y a une vie en dehors de l'île de France.
00:58:34 Et pour moi, ça a été assez marquant comme prise de conscience.
00:58:38 On est obligé de proposer des choses, on va dire,
00:58:40 finalement, qui étaient très communes avant et qui maintenant sont devenues
00:58:43 totalement, presque inaccessibles logistiquement, administrativement.
00:58:48 Des séjours de rupture, des séjours...
00:58:51 - Mais la base, on le dit sans arrêt, j'ai l'impression qu'on se répète sans arrêt sur ces plateaux,
00:58:56 mais la base, c'est quand même l'éducation.
00:58:58 C'est l'éducation, Dominique Noemi.
00:59:00 Dominique, Dominique Jameis.
00:59:01 - Oui, c'est exactement ce que je voulais dire.
00:59:04 Il faut quand même garder la mesure.
00:59:06 Je suis frappé en visionnant de nouveau cette scène de bagarre,
00:59:13 de voir qu'apparemment, ça n'est pas une bagarre préparée.
00:59:16 Nicagou, je le disais tout à l'heure, ils ne sont pas venus avec des armes.
00:59:19 Il n'y a même pas de bâton, etc.
00:59:24 C'est une bagarre qui ressemble plus à celle qu'on peut avoir,
00:59:27 qu'on peut voir, malheureusement, dans des cours de récréation
00:59:31 qu'aux émeutes qu'on a vues récemment.
00:59:32 Donc, gardons la mesure.
00:59:34 Cela dit, il est évident que si on élargit la focale,
00:59:37 nous sommes dans une société qui est aussi prête à prendre feu
00:59:40 pour un oui, pour un non, pour n'importe quoi.
00:59:42 - C'est ce qu'on évoquait tout à l'heure, un simple regard.
00:59:44 - Qu'une forêt canadienne ou qu'une forêt grecque.
00:59:46 Et on voit bien les difficultés, on les connaît.
00:59:49 La police est en difficulté, manque d'effectifs,
00:59:52 quelquefois manque de soutien, quelquefois manque de consignes.
00:59:55 La justice est en difficulté parce qu'il y a une partie des magistrats.
01:00:00 C'est leur droit en tant que citoyen et ça ne devrait pas être leur droit
01:00:02 en tant que magistrat, qui sont plutôt partisans de l'indulgence,
01:00:05 du laissé-aller, de la compréhension.
01:00:07 Il y a une partie des magistrats qui sont pour la fermeté.
01:00:10 Ce qui est en jeu, c'est naturellement l'éducation et sa faillite,
01:00:15 ou du moins son insuffisance à former à la fois des élèves et des citoyens.
01:00:20 La seule lueur d'espoir que l'on constate à l'heure actuelle,
01:00:24 c'est sur l'emploi.
01:00:25 C'est quelque chose d'extrêmement important.
01:00:27 Le fait que nous ne soyons plus dans une période d'aggravation du chômage,
01:00:31 c'est un élément d'optimisme, mais c'est bien le seul face à ce genre de phénomène.
01:00:35 Noemi, je vous donne la parole tout de suite, mais Philippe Verdon souhaite réagir.
01:00:38 Une question que je ne voulais pas poser,
01:00:39 est-ce qu'il y a eu des dégâts dans le cinéma ou pas, Philippe Verdon ?
01:00:44 Non, a priori, pas vraiment.
01:00:46 Il y a eu des lancées de pop-corn, je crois, de choses comme ça.
01:00:50 Ça, ça va, les lancées de pop-corn, ça va.
01:00:52 Oui, mais je souhaitais rebondir sur ce que disait l'avocat sur votre plateau,
01:00:58 qui remplit bien son rôle, qui est un peu le défenseur de ces jeunes gens.
01:01:02 D'abord, à propos du service militaire, je vous le dis, comme je le pense,
01:01:05 je ne suis pas sûr que j'ai envie de mettre un fusil entre les mains de ces jeunes
01:01:08 et de leur apprendre à s'en servir.
01:01:10 Ça ne me semble pas forcément la meilleure idée qu'on puisse avoir.
01:01:12 Après, je ne suis pas sûr qu'on pourra mettre non plus un légionnaire
01:01:15 derrière chacun d'entre eux pour leur faire le chemin de Saint-Jacques.
01:01:17 Et je ne suis pas sûr qu'il soit vraiment partant.
01:01:19 Je vous invite et j'invite les gens qui nous regardent,
01:01:21 parce qu'on parle un peu de manière éthérée, à aller regarder, comme je l'ai fait,
01:01:26 ce qu'est l'univers de ce film, parce qu'on passe à côté de cette dimension culturelle,
01:01:30 les dégains, les dégains 1, les dégains 2, il y avait une miniserie, etc.
01:01:35 Ça ne va pas se terminer à Saint-Jacques-de-Compostelle, a priori,
01:01:37 quand on va se marrer devant ça.
01:01:40 On est vraiment sur l'exaltation d'un mode de vie délinquant,
01:01:44 d'une culture racaille, d'une culture de cité.
01:01:47 Vous savez, moi, je ne parle pas de ça depuis mon Olympe.
01:01:50 J'ai grandi dans la cité des Moulins, dont je vous parlais tout à l'heure,
01:01:53 où aujourd'hui, ça se tire dessus à la Kalachnikov pour le contrôle des lieux de deal.
01:01:56 J'ai grandi pas loin de ce cinéma.
01:01:59 C'est un univers, malheureusement, que je connais bien.
01:02:02 Il y a eu d'autres scènes de bagarre autour d'autres films.
01:02:06 Phil Vardon, je crois que c'est autour de Creed 3 ou Creed 2, je ne sais plus.
01:02:10 Mais en fait, il y a eu d'autres scènes, pas uniquement autour de ce film.
01:02:14 Annabelle, on est un petit peu à côté du sujet, puisque ce n'était pas exactement ça.
01:02:18 Mais effectivement, on voit, mais Creed, c'est un film de boxe.
01:02:22 Là aussi, si je pouvais rejoindre une seconde, effectivement,
01:02:25 ceux-là, on ne les imagine pas tellement se dépenser vraiment dans une vraie salle de boxe.
01:02:29 Mais il y avait eu ces phénomènes-là.
01:02:32 Mais je pense qu'on passe à côté du sujet.
01:02:34 Si on est là à s'auto-flageller en permanence,
01:02:37 en relevant toute forme de responsabilité de la part de ces jeunes,
01:02:39 en disant "c'est nous", parce qu'on ne fait pas le boulot sur l'éducation,
01:02:42 "c'est nous, on devrait tous les amener sur le chemin de Saint-Jacques", etc.
01:02:46 Non, à un moment, vous savez, moi, je viens de ces quartiers.
01:02:48 J'ai grandi là. Il y a une question de responsabilité personnelle.
01:02:51 Il n'y a pas tous les gens qui terminent à se battre comme ça.
01:02:55 Et pardon, mais si justement, quand on se dit "là, ce n'est pas préparé", etc.,
01:02:59 ça n'est pas moins inquiétant.
01:03:00 Parce qu'aujourd'hui, je repose la question,
01:03:03 je reprends mes avis de simple citoyen, de père de famille.
01:03:07 Voilà, moi, si je sors d'une séance d'un dessin animé ou d'un film de Spider-Man
01:03:11 avec mes gamins et que je suis confronté à ça,
01:03:13 qu'est-ce qu'on doit faire ? Qu'est-ce qu'on doit se dire ?
01:03:15 On ne va plus au cinéma.
01:03:16 Et aujourd'hui, c'est ce que vivent de très nombreux Français.
01:03:19 Tout le monde est dans la stratégie de l'évitement.
01:03:20 On ne va plus dans tel resto qu'on aimait bien
01:03:22 parce que le quartier, ce n'est plus trop possible.
01:03:24 On ne va plus au cinéma à 22h parce que ça peut se terminer comme ça.
01:03:27 Et puis parfois, on ne va plus au cinéma du tout.
01:03:29 C'est ce que vivent les Français.
01:03:30 C'est ce que ces racailles font vivre aux Français.
01:03:35 Alors on peut...
01:03:36 - Philippe, pardon.
01:03:37 - ...pour que nous, on puisse vivre à nouveau normalement.
01:03:40 - J'entends ce que vous dites.
01:03:41 Vincent Lamourdière, évidemment, souhaite vous répondre.
01:03:43 Vous l'imaginez bien.
01:03:44 - Oui, en fait, moi, ça fait 20 ans que j'essaye de réinsérer
01:03:47 des jeunes qui ne vont pas bien.
01:03:48 J'ai été éducateur, j'ai travaillé en prison,
01:03:50 en milieu fermé avec ceux qui posent le plus de problèmes,
01:03:53 avec des toxicomanes.
01:03:55 Et je consacre toute mon activité professionnelle
01:03:58 au droit pénal, simplement au droit pénal.
01:04:00 Et je vais être clair, le point commun entre vous,
01:04:03 entre la justice, entre le ministère de l'Éducation,
01:04:06 entre l'ensemble, en fait, de l'État,
01:04:09 c'est qu'on se pose tous, on porte tous une question
01:04:11 qui est la même, c'est comment on aide des citoyens
01:04:15 à changer, à voir autre chose, à penser autrement,
01:04:20 à sortir d'un enfermement dans une logique de délinquance,
01:04:25 dans une logique de quartier, dans une logique de clan,
01:04:27 dans une logique de territoire.
01:04:29 C'est comme ça qu'on pose la question, comment on les sort ?
01:04:33 Je peux vous dire que ce n'est pas en les stigmatisant,
01:04:35 mais c'est plutôt en associant trois choses,
01:04:37 de la compétence, en leur transmettant des compétences,
01:04:40 des expériences qu'ils ne connaissent pas,
01:04:42 du contrôle, c'est vrai du contrôle,
01:04:44 mais aussi de la compassion.
01:04:46 Je vous donne la parole dans quelques instants,
01:04:47 tout d'abord Noémie qui n'a pas pris la parole sur le sujet.
01:04:50 J'ai l'impression qu'il y a deux sujets qui ont été évoqués,
01:04:52 d'une part l'ensauvagement dont on a parlé,
01:04:54 l'ensauvagement qui avait été dénoncé
01:04:55 par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
01:04:58 l'ensauvagement effectivement qui montre
01:04:59 qu'il y a une sorte de rapport déficitaire au langage
01:05:01 qui fait qu'on a recours à la violence,
01:05:03 parce que parfois il y a des oppositions
01:05:05 qui peuvent aussi s'exprimer par le langage,
01:05:07 c'est ce qu'on est en train de faire,
01:05:08 on peut s'opposer avec des arguments.
01:05:10 Or là on voit bien qu'il n'y a plus de mots,
01:05:12 il n'y a plus d'arguments, on se tape dessus,
01:05:14 on se donne des coups de poing dans la figure
01:05:15 et c'est comme ça qu'on résout un petit peu les problèmes.
01:05:17 Donc c'est véritablement l'ensauvagement,
01:05:18 ça c'est la première question.
01:05:20 Mais la deuxième qui a été évoquée par notre intervenant,
01:05:22 et là je m'oppose plutôt à ça si vous voulez,
01:05:26 c'est l'idée de criminaliser les arts globalement.
01:05:28 En gros vous allez voir ce film-là
01:05:30 et parce qu'il exalterait une forme de violence,
01:05:34 donc vous sortez et vous tabassez tout le monde.
01:05:35 Je ne suis pas du tout d'accord avec cette idée-là,
01:05:37 je pense qu'au contraire il faut protéger les arts,
01:05:39 tous les milieux ont le droit d'être représentés,
01:05:42 ça peut être une catharsis même parfois.
01:05:43 Ce n'est pas parce qu'on lit Céline qu'on est antisémite,
01:05:46 ce n'est pas parce qu'on va voir Le Parrain qu'on devient tueur.
01:05:48 Il y a une nuance énorme entre les œuvres et la réalité de la vie
01:05:52 et je pense que c'est très important,
01:05:54 il faut sanctualiser les arts globalement.
01:05:57 Et ce n'est pas en s'attaquant aux arts
01:05:58 qu'on s'attaque à la violence des rues,
01:06:00 je pense qu'il faut vraiment faire la distinction et j'y tiens beaucoup.
01:06:02 Et je vois que Philippe Wardon lève le doigt pour prendre la parole.
01:06:06 Très respectueux de ce débat, merci beaucoup Philippe Wardon.
01:06:11 Je vous donne la parole évidemment.
01:06:12 Merci.
01:06:14 Je suis désolé Noémie, mais il ne s'agit pas de stigmatiser l'art,
01:06:18 il s'agit juste de prendre conscience qu'un certain type de film ou de spectacle...
01:06:23 Pardon, mais est-ce que vous êtes allée regarder la bande-annonce de ce film ?
01:06:25 Est-ce que vous êtes allée regarder les ministères...
01:06:26 Ce n'est pas forcément mon style, mais je veux dire,
01:06:28 je défends y compris les films qui ne vont pas forcément dans mon sens.
01:06:33 Non mais la question n'est pas une question de goût.
01:06:35 Je n'ai pas dit que tout le monde devait aller voir
01:06:37 "Vaincre ou mourir" ou la trilogie de Pagnol.
01:06:40 La question n'est pas une question de goût.
01:06:41 La question est de se rendre compte qu'un type de spectacle ou qu'un type de film
01:06:45 va attirer un type de public.
01:06:46 Pardon, mais encore une fois, ce n'est pas pour Barbie, pour Oppenheimer,
01:06:49 qu'on doit renforcer la sécurité, qu'on supprime les séances à 22h.
01:06:53 Donc il ne s'agit pas de stigmatiser,
01:06:54 là je vois que c'est un peu le mot qu'on fait tourner sur le plateau, pardon.
01:06:57 Et moi je pose juste la question de savoir si les gens qui sont allés voir d'autres films,
01:07:00 eux, ils ont le droit d'être tranquilles dans ce cinéma.
01:07:03 La réalité et le directeur...
01:07:04 Non mais on peut...
01:07:06 Moi je suis très ouvert en matière d'art aussi, il n'y a aucun problème.
01:07:10 Mais juste, pardon, c'est le directeur lui-même qui dit
01:07:14 "J'ai renforcé la sécurité parce que déjà pour les dégains 1",
01:07:17 pardon là aussi j'étais passé à côté, désolé,
01:07:19 pour les dégains 1, qu'à mon avis personne sur le plateau n'a vu,
01:07:23 donc on peut tous se donner des airs,
01:07:26 mais personne ne l'a vu sur le plateau.
01:07:27 Mais justement, c'est d'autant plus une raison qui mérite...
01:07:30 Je vous confie que moi personnellement je ne l'ai pas vu,
01:07:31 je ne sais pas...
01:07:33 Visuellement j'ai fait le tournotage, personne ne l'a vu.
01:07:35 Encore une fois, ce n'est pas une question de goût,
01:07:36 il ne s'agit pas de dire qu'on aime ce film ou qu'on ne l'aime pas,
01:07:38 il s'agit juste de dire que globalement l'art doit être sanctuarisé,
01:07:42 c'est une question de fond.
01:07:43 Et je pense qu'encore une fois, le constat de la violence qui doit être combattue,
01:07:48 on le partage, mais je ne pense pas du tout que ce soit de cette façon-là,
01:07:52 en s'attaquant au film, peut-être en interdisant le film,
01:07:55 qu'on réussisse à arriver à Andy Gray.
01:07:57 Ce n'est pas la bonne manière, je pense, de prendre le problème.
01:08:01 Est-ce que les mesures que vous évoquez prises par le patron du cinéma
01:08:04 ont été prises dans d'autres cinémas ?
01:08:06 Est-ce que les mesures prises par le patron de ce cinéma
01:08:09 ont été prises dans d'autres cinémas à Nice ?
01:08:11 Je ne sais pas si c'est le cas en France ou pas, là on est sur Nice,
01:08:14 mais est-ce que vous savez si d'autres mesures ont été prises
01:08:16 par d'autres propriétaires de cinéma ?
01:08:17 Je ne sais pas si cette grande œuvre est diffusée ailleurs.
01:08:20 Mais je vous le dis très clairement, ça donne sans doute…
01:08:23 On aime tous se sentir avec un petit peu de supériorité morale
01:08:26 et être les grands défenseurs de la diversité culturelle,
01:08:29 mais si on considère que la diffusion de ce film
01:08:33 et des modes culturels qu'il transmet,
01:08:35 parce que pardon, si on parle de réinsertion,
01:08:37 si on parle de faire découvrir d'autres choses,
01:08:40 si on dit on va les amener sur les chemins de Saint-Jacques,
01:08:42 oui, le beau, le vrai, le juste, tout ça, ça rentre aussi en compte.
01:08:46 Et les produits culturels qu'on donne à voir, y compris à ces jeunes,
01:08:49 la culture qu'on transmet dans ces films,
01:08:51 la culture qu'on transmet dans certaines musiques.
01:08:54 Et je pense là aussi, je vous le dis très tranquillement,
01:08:56 mais j'ai sans doute grandi avec un peu plus de rap
01:08:58 dans les oreilles que la plupart des gens du plateau.
01:09:00 Ah, détruppez-vous, j'ai grandi à Sarcelles
01:09:02 et j'ai écrit un livre sur la ville de Sarcelles,
01:09:04 d'ailleurs c'est mon dernier livre que j'ai publié au CERF,
01:09:06 je vous invite à aller regarder, donc ne vous inquiétez pas,
01:09:08 Sarcelles, ça a été la capitale du rap pendant très longtemps,
01:09:11 je connais très très bien ces problématiques.
01:09:12 Alors en tout cas, en ce qui me concerne, on ne peut pas m'attaquer à la suite.
01:09:15 Philippe, j'aimerais donner la parole à Dominique Jammet,
01:09:19 le débat est très animé.
01:09:21 Dominique Jammet.
01:09:22 On vient de soulever un point qui ne me paraît pas capital.
01:09:25 En tout cas, on fait une méga promo pour le film.
01:09:27 Oui, peut-être.
01:09:28 Il ne faut pas l'oublier non plus.
01:09:29 Un point qui me paraît quand même important,
01:09:33 qui ne me paraît pas à négliger.
01:09:35 Il y a des spectacles, il y a des lectures
01:09:39 d'où l'on sort plus intelligent,
01:09:41 enrichi en quelque sorte par le spectacle ou par la lecture,
01:09:44 et il semblerait, je le dis avec prudence,
01:09:46 puisqu'aucun de nous n'a vu le film,
01:09:47 il semblerait que les dégains 1 et les dégains 2,
01:09:50 ça ne fait peut-être pas partie des oeuvres qui rendent plus intelligent,
01:09:54 plus humaniste, etc.
01:09:56 Est-ce que ce serait une raison de l'interdire ?
01:09:58 Non pas du tout.
01:09:59 Bon alors on est d'accord là-dessus.
01:10:01 Ça ne vaut sûrement pas un pédrinage à Compostelle.
01:10:05 Bon cela dit, je disais tout à l'heure qu'il ne faut pas surévaluer,
01:10:09 la bagarre va surjouer.
01:10:14 Et surparler à propos de la bagarre qui a éclaté,
01:10:16 cette bagarre sans préparation,
01:10:18 cette bagarre qui ne semble pas être allée très loin,
01:10:21 mais c'est un symptôme, c'est un petit symptôme.
01:10:24 C'est révélateur.
01:10:26 Voilà, c'est partiellement révélateur,
01:10:28 et nous sommes, ça c'est sûr et certain,
01:10:30 bien au-delà du problème des dégains,
01:10:32 nous sommes dans une société où à la moindre étincelle,
01:10:35 ça explose et où le nombre de gens qui pratiquent
01:10:39 la courtoisie, la politesse, l'humanité, la compréhension,
01:10:43 bref la civilisation, ne cesse de diminuer, c'est évident.
01:10:46 Les échanges en langage, en geste et en coup de poing éventuellement
01:10:51 entre la population donnent l'image d'une société
01:10:54 qui ne se porte pas bien.
01:10:57 Philippe Wardon ?
01:10:58 Évidemment qu'on ne peut pas passer à côté de cette dimension de fracturation.
01:11:02 On a entendu le terme d'ensauvagement,
01:11:04 je reprendrai aussi le terme qui a été utilisé par le président de la République lui-même,
01:11:08 la décivilisation.
01:11:09 Et la question encore une fois,
01:11:11 c'est de savoir à partir de quoi on fait du commun,
01:11:14 à partir de quoi on crée de l'union plutôt que de l'affrontement.
01:11:19 Et je crois que là, on n'y est pas,
01:11:21 on est dans une société qui se fracture de toutes parts,
01:11:25 avec un vivre-ensemble qui n'existe plus.
01:11:30 Et je le dis, Maître, vous disiez tout à l'heure,
01:11:34 on a la même préoccupation qui est celle de savoir
01:11:36 comment réinsérer ces gens, les mettre sur le chemin, etc.
01:11:39 Je vous le dis très sincèrement, ce n'est pas ma première préoccupation.
01:11:41 Ma première préoccupation, c'est de savoir,
01:11:43 si je vais moi au cinéma pâté lingostière à Nice,
01:11:45 comment je ne me retrouve pas avec mes gamins à la sortie du cinéma avec ça ?
01:11:48 Voilà, ça c'est ma première préoccupation, pour moi et pour les Niçois.
01:11:52 Ensuite, que certains de ces jeunes gens, on puisse les remettre sur le droit chemin,
01:11:55 je n'en doute pas.
01:11:55 Si ça demande à chaque fois un légionnaire pour les amener sur le chemin de Saint-Jacques,
01:11:58 ça va être un peu compliqué.
01:11:59 Pour peu qu'ils soient volontaires,
01:12:00 vous m'accorderez que ce n'est pas le cas de tous non plus.
01:12:03 Je pense que vous, dans votre expérience, vous nous confirmerez.
01:12:05 On vous écoute avec attention, mais vous préconisez quoi, vous ?
01:12:08 Exactement.
01:12:10 Ah non, mais très clairement, je pense qu'aujourd'hui,
01:12:13 si on donne à notre jeunesse, si au sortir des émeutes, quelques semaines après,
01:12:16 on se dit "attention, il faut préserver la grande diversité culturelle qui nous permet",
01:12:21 quelle chance nous avons en France d'avoir un cinéma de qualité comme les Degas.
01:12:26 Je veux dire, on passe peut-être un petit peu à côté du sujet.
01:12:29 Ce n'est pas ce qu'a dit Noemi El Dua.
01:12:31 Ce n'est pas ce qu'elle a dit.
01:12:32 Ce n'est pas une réponse à la question posée.
01:12:34 Ce n'est pas ce qu'elle a dit, mais vous ne répondez pas à ma question.
01:12:36 Vous préconisez quoi, Philippe Vardon, très concrètement ?
01:12:38 Il nous reste à peine deux minutes pour clore le débat.
01:12:42 Très clairement, quand il y a des gens qui se comportent comme ça,
01:12:44 il faut être d'une fermeté absolue.
01:12:46 La première question que je me pose, ce n'est pas la réinsertion,
01:12:48 c'est de savoir comment ils n'huileront plus à la société,
01:12:50 comment ils ne pourruiront plus la vie de gens qui vont voir des films,
01:12:53 y compris peut-être celui-là, pour toujours se tromper de salle.
01:12:56 Mais comment on fait pour que les gens qui veulent vivre...
01:13:01 Oui, mais vous, vous préconisez quoi ?
01:13:03 Philippe Vardon, en deux mots.
01:13:06 On est la fermeté et l'autorité,
01:13:09 deux mots, la fermeté et l'autorité.
01:13:11 Que la justice fasse son travail, les policiers le font suffisamment bien,
01:13:15 et je profite de votre antenne pour apporter tout mon soutien
01:13:18 à nos forces de l'ordre dans ce moment-là,
01:13:20 et notamment au mouvement qui a lieu aussi ici à Nice et à Marseille.
01:13:24 Les policiers le font bien, en général c'est la justice qui ne suit pas derrière.
01:13:28 Que la justice soit ferme, et je pense que là, déjà,
01:13:30 pour un certain nombre d'entre eux,
01:13:32 on sait qu'on a des gens qui deviennent des délinquants d'habitude,
01:13:34 mais on aura fait une bonne partie du chemin.
01:13:36 La question de la justice est la question centrale
01:13:38 de la question de la sécurité aujourd'hui,
01:13:41 et puis bien sûr, la question culturelle, la question civilisationnelle.
01:13:44 On a parmi ces gens, des gens qui ne sont pas,
01:13:47 qui ne veulent pas vivre avec nous,
01:13:48 et qui ont des comportements de ce type
01:13:50 à peu près dans tous les événements aujourd'hui.
01:13:52 Merci, merci.
01:13:54 Les événements publics à Nice,
01:13:55 c'est des choses qu'on voit se reproduire.
01:13:57 Merci beaucoup pour votre témoignage, Philippe Vardon.
01:13:59 Je rappelle que vous êtes conseiller municipal à la reconquête de Nice.
01:14:01 Deux mots, mais vraiment deux mots de conclusion, Noemi Elior.
01:14:04 Très rapidement, je voulais proposer une définition de l'ensauvagement,
01:14:07 qui est donc ce concept dont a parlé le ministère de l'Intérieur,
01:14:09 dont on parle depuis tout à l'heure.
01:14:11 C'est le signe d'un abandon du pacte social
01:14:13 et du retour à l'état de nature,
01:14:14 où chacun règle ses problèmes par ses propres forces.
01:14:17 On voit à quel point c'est véritablement l'ensauvagement
01:14:19 dont il est question ici.
01:14:20 Ça illustre parfaitement notre sujet.
01:14:22 C'est le concept à la racine de...
01:14:24 ...terme qui a été rejeté, je précise, par le ministre de la Justice...
01:14:26 ...d'extrême droite, etc.
01:14:28 Mais c'est exactement ce qu'on est en train de prendre en compte.
01:14:30 Il montre aussi la scission au sein du gouvernement
01:14:32 et plus généralement entre la police et la justice.
01:14:34 Et vous avez raison de le préciser.
01:14:35 Rapidement, Vincent, rapidement, deux mots.
01:14:37 Il faut associer trois choses, contrôle, compétence, compassion.
01:14:41 Sinon, on n'y arrivera pas.
01:14:42 Et Dominique ?
01:14:43 Écoutez, monsieur Vardon n'a qu'une jambe, si je peux dire.
01:14:47 La jambe du maintien de l'ordre.
01:14:48 Une société a deux jambes, normalement.
01:14:50 La fermeté et la culture.
01:14:52 Et on a une société qui est dépassée sur le plan du maintien de l'ordre,
01:14:55 mais qui est tout simplement démissionnaire sur le plan de la culture.
01:14:58 Non seulement le budget de la culture,
01:15:00 l'importance de la culture dans la vie sociale,
01:15:03 la personnalité des ministres de la culture,
01:15:05 ça ne cesse de s'effondrer,
01:15:07 mais on n'a plus du tout, comme ce fut le cas il y a des décennies maintenant,
01:15:11 on n'a plus du tout une société dont la télévision, la radio,
01:15:15 les spectacles sont d'un niveau culturel élevé.
01:15:17 Allez, on marque une pause.
01:15:18 Le débat a été animé.
01:15:20 Je ne pensais pas qu'on allait débattre pendant 30 minutes sur ce sujet,
01:15:23 mais on parlera juste après la pause pub
01:15:26 de cette guerre entre la droite et la gauche avec vous,
01:15:29 Thomas Bonnet va falloir nous éclairer un peu sur cette guerre
01:15:32 avec Antoine Defond, ce drame où cette touriste mexicaine
01:15:35 a été victime d'un viol sur le champ de Marsa.
01:15:37 À Paris, évidemment, c'est la guerre entre la gauche et la droite.
01:15:39 On sera avec Pierre Lissiat, conseiller régional LR d'Île-de-France.
01:15:43 A tout de suite, débat très animé en ce dimanche matin sur Bini News.
01:15:47 Eté.
01:15:48 Il est 12h30, c'est la dernière partie déjà de Bini News.
01:15:55 Vous étiez la partie débat avec des débats très chauds
01:15:58 avec nos grands témoins sur le premier sujet.
01:16:00 Toujours avec moi pour débattre Noemi Alviore, Dominique Jamais,
01:16:04 Vincent Delamand-Randière et Thomas Bonnet, spécialiste de la politique.
01:16:08 Ça va être un sujet pour vous, vous aurez besoin de vos éclairages.
01:16:11 Et on va parler justement de cette guerre entre la droite et la gauche
01:16:16 sur Paris avec Antoine Defond, le viol de cette touriste mexicaine
01:16:22 qui dit avoir été victime d'un viol sur le champ de Mars à Paris.
01:16:24 Deux personnes, je le rappelle, avaient été interpellées et placées en garde à vue,
01:16:27 mais les gardes à vue ont été levées.
01:16:28 Une affaire qui fait réagir la classe politique.
01:16:30 Rappel des faits avec Adrien Spiteri.
01:16:32 Et on sera avec Pierre Lissiat, qui est conseiller régional,
01:16:35 sans étiquette, je le précise, d'Île-de-France.
01:16:38 Mille excuses pour cette erreur, Pierre Lissiat.
01:16:40 On ouvre le débat avec vous, mais d'abord, le rappel des faits avec Adrien Spiteri.
01:16:43 À Paris, le torchon brûle entre la droite et la gauche.
01:16:49 Ce mercredi soir au champ de Mars, au pied de la tour Eiffel,
01:16:52 une touriste mexicaine aurait été violée par cinq hommes.
01:16:56 Rachida Dati, maire du 7e arrondissement de la capitale,
01:17:00 demande à la municipalité de réagir.
01:17:02 Combien d'agressions sexuelles et de viols attend Ani Dalgo
01:17:05 avant d'accepter de fermer le champ de Mars la nuit
01:17:08 pour que les Parisiens et les touristes soient en sécurité ?
01:17:10 Je demande à la mairie de Paris de faire passer la sécurité
01:17:13 avant la politique politicienne.
01:17:15 Pour la mairie, Rachida Dati instrumentalise le drame.
01:17:19 Quand on instrumentalise de cette manière à des fins politiciennes
01:17:23 un drame comme un viol qui a eu lieu dans un endroit
01:17:27 comme ça aurait pu être dans un autre,
01:17:29 là on a atteint quand même une limite.
01:17:30 Donc moi j'appelle mes collègues de la droite parisienne à une certaine mesure.
01:17:34 Notre engenou en tant que collectivité, en tant que municipalité,
01:17:37 c'est le travail de coordination.
01:17:39 Dans cette affaire, deux personnes ont été interpellées,
01:17:42 mais les gardes à vue ont été levés.
01:17:44 À un an des Jeux olympiques, l'insécurité au champ de Mars
01:17:47 s'est pointée du doigt.
01:17:49 Le Jardin accueillera plusieurs épreuves l'été prochain.
01:17:52 Pierre Lissiat, bonjour.
01:17:56 Concierge donc Régional Sans Etiquette d'Île-de-France.
01:17:58 On ouvre le débat avec vous.
01:17:59 Vous avez écouté ce que disait Céline Lervieux
01:18:01 qui accuse la droite d'instrumentaliser cette affaire.
01:18:05 Et c'est vrai qu'au milieu de cette affaire,
01:18:06 il y a quand même une touriste mexicaine qui dit avoir été violée.
01:18:11 Que répondez-vous ?
01:18:12 C'est un petit peu facile d'accuser la droite d'instrumentalisation.
01:18:17 C'est-à-dire que le constat de la dégradation de la sécurité
01:18:22 et des conditions de sécurité au champ de Mars,
01:18:24 mais pas seulement au champ de Mars,
01:18:25 dans tout Paris malheureusement,
01:18:29 faire ce constat-là aujourd'hui et malheureusement évoquer
01:18:34 les exemples très concrets qui viennent illustrer
01:18:37 cette augmentation de l'insécurité,
01:18:40 ça n'est pas instrumentaliser une situation,
01:18:42 ça n'est pas instrumentaliser des drames et des faits divers,
01:18:45 c'est simplement faire un constat.
01:18:47 Et moi je pense que ce procès en instrumentalisation-là de la ville de Paris,
01:18:51 c'est une façon pour la ville de Paris de refuser de voir
01:18:54 qu'il y a un problème à Paris, qu'il y a un problème sur le champ de Mars
01:18:58 et de prendre les mesures qui s'imposent
01:19:02 pour renforcer les conditions de sécurité.
01:19:05 Donc il n'y a pas d'instrumentalisation malheureusement,
01:19:07 il y a une dégradation de l'espace public,
01:19:10 une dégradation des conditions sécuritaires à Paris dans son ensemble,
01:19:14 c'est quelque chose que j'ai eu l'occasion de dénoncer,
01:19:16 que la droite dénonce depuis maintenant très longtemps
01:19:19 et la ville de Paris ne semble pas non seulement en prendre la mesure
01:19:22 mais vouloir vraiment s'y atteler très sérieusement.
01:19:25 Thomas Bonnet, vous êtes notre spécialiste politique,
01:19:27 ça c'est le moins qu'on puisse dire,
01:19:28 c'est le droit de faire entre la droite et les gauches.
01:19:30 Oui, parce que Rachid Haddadi demande de fermer le champ de Mars la nuit
01:19:33 et les seules réponses que l'on a pour l'instant de la part de la mairie de Paris,
01:19:37 c'est justement ces procès en instrumentalisation de ce drame,
01:19:41 c'est ce qu'a donc dit la conseillère de Paris qu'on a vu dans le sujet,
01:19:44 c'est également ce que dit Emmanuel Grégoire qui accuse d'instrumentaliser.
01:19:49 Vous avez même l'adjoint en charge du tourisme de la ville de Paris,
01:19:51 Frédéric Ockart, qui sur une autre antenne a été interrogé justement
01:19:54 sur la sécurisation du champ de Mars et qui répond qu'il faut un travail d'ensemble
01:19:58 avec notamment des pistes cyclables, on passe complètement à côté du sujet
01:20:02 et c'est aussi ce qu'on pouvait relever, rappelez-vous,
01:20:05 dans le programme présidentiel d'Anne Hidalgo,
01:20:07 certains l'ont peut-être oublié mais elle a été candidate à la présidentielle
01:20:09 et le programme sur la sécurité était là aussi composé d'un certain nombre
01:20:13 d'angles morts et c'est ce qu'on retrouve finalement aujourd'hui
01:20:15 dans la politique qui est menée par la ville de Paris.
01:20:18 Je termine en vous rappelant un fait, c'était le 14 juillet 2022,
01:20:21 on est à la fin du mandat de Didier Lallement, le préfet de police de Paris
01:20:25 et à l'époque il adresse une lettre publiée dans certains médias
01:20:28 où il parle notamment d'Anne Hidalgo et il estime qu'il y a eu des manques
01:20:33 dans le dispositif de la ville de Paris qui a été défaillant,
01:20:35 notamment dans le cadre du 14 juillet, ça se passait déjà au champ de Mars
01:20:39 et ça montrait déjà qu'il y avait sans doute un souci d'organisation logistique
01:20:43 et sécuritaire de la part de la ville de Paris, du côté de la mairie de Paris,
01:20:47 souvent ce qu'on dit c'est on rejette un peu la faute sur les autorités nationales,
01:20:50 la préfecture de police, comme si il n'y pouvait rien,
01:20:53 le résultat il est quand même là avec des défaillances majeures
01:20:57 sur le champ de Mars mais pas seulement.
01:20:59 Dominique Jammet.
01:21:00 Écoutez, fondamentalement je considère, je ne suis pas le seul,
01:21:07 je suis très majoritaire, je considère Mme Anne Hidalgo comme une mauvaise mère,
01:21:12 une mère indigne, comme vous pourrez dire.
01:21:15 Et…
01:21:15 Vous engagez vos propos là, évidemment.
01:21:17 Je les assume et en tout cas s'agissant de la sécurité,
01:21:22 du maintien de l'ordre à Paris, dans la capitale de la France,
01:21:25 c'est une mère insuffisante et qui ne se rend pas compte,
01:21:29 me semble-t-il, de la réalité.
01:21:31 C'est sous la pression de l'évidence, c'est sous la pression de l'opinion
01:21:35 que Mme Hidalgo s'est résolue difficilement, tardivement,
01:21:38 à contre-coeur à recruter une police municipale
01:21:41 comme le font d'innombrables villes de France pour des raisons tout à fait évidentes.
01:21:45 Et Mme Hidalgo, cette police municipale,
01:21:48 qui je crois compte maintenant quelques centaines de personnels,
01:21:52 elle s'en méfie, elle la tient à distance, elle ne veut pas l'employer,
01:21:56 elle ne veut pas l'armer parce que Mme Hidalgo,
01:21:58 et c'est pour ça que je disais qu'elle est insuffisante,
01:22:00 elle est hémiplégique.
01:22:02 Mme Hidalgo croit que la sécurité, c'est la droite.
01:22:06 La sécurité, elle n'est ni de droite ni de gauche.
01:22:09 Si Mme Hidalgo connaissait l'histoire du Parti Socialiste, par exemple,
01:22:13 elle saurait que des ministres socialistes de l'intérieur
01:22:16 ont été des hommes à poignes, des hommes qui ont fait régner l'ordre.
01:22:19 C'est le cas il y a très longtemps de Jules Mock,
01:22:22 c'était le cas de Pierre Jox, c'était le cas de Bernard Cazeneuve.
01:22:27 La sécurité n'est ni à droite ni à gauche, c'est un besoin.
01:22:30 Et ce que nous constatons à la rectelle, et c'est un besoin pour les uns,
01:22:33 les administrés, c'est une obligation pour les autres, les administrateurs.
01:22:37 Et que constatons-nous à un an de ces Jeux Olympiques
01:22:42 dont on nous rebat les oreilles et qui sont en effet une grande occasion
01:22:45 à tout point de vue ?
01:22:46 Mais quelle image pour la France et la ville de Paris ?
01:22:50 Les secteurs parmi les plus emblématiques de Paris et de la France
01:22:51 sont la proie de l'insécurité.
01:22:54 C'est le cas du Trocadéro, c'est le cas de l'Avenue des Champs-Elysées,
01:22:57 on en parlait tout à l'heure, c'est le cas a fortiori du site
01:23:00 le plus visité de France, le site de la Tour Eiffel.
01:23:03 Que Mme Hidalgo et sa représentante sur vos antennes l'autre jour
01:23:07 minimisent ou traitent de façon biaisée le problème en disant
01:23:11 "ah c'est la droite qui nous attaque etc." c'est pas bien.
01:23:14 Elle ne peut pas envoyer 15 policiers municipaux sur le site de la Tour Eiffel
01:23:19 pour que le monde entier ne colporte pas l'idée que Paris est une ville
01:23:23 dans le centre de laquelle on peut violer impunément des touristes et des étrangers.
01:23:27 Pierre Lissiat.
01:23:29 Oui, là où je vous rejoins c'est qu'effectivement il y a un refus idéologique
01:23:34 de la ville de Paris, de la majorité parisienne et de ses équipes
01:23:38 à adresser la question de l'insécurité.
01:23:41 Un refus idéologique qui se traduit, j'allais vous donner deux exemples.
01:23:46 La majorité à la ville de Paris s'est toujours opposée
01:23:50 au déploiement de caméras de vidéoprotection,
01:23:52 or on sait aujourd'hui que ce sont des maillons essentiels
01:23:55 dans la chaîne de sécurité, c'est une chaîne, il faut adresser tous les maillons de la chaîne.
01:24:01 Il y a aujourd'hui une caméra pour 1 700 habitants à Paris,
01:24:04 à Marseille il y en a une pour à peu près 600 habitants.
01:24:07 Deuxième exemple, vous parliez à l'instant de police municipale à Paris.
01:24:12 Malheureusement, il faut le dire, il faut le répéter et je le répéterai,
01:24:15 il n'y a pas de police municipale à Paris.
01:24:19 Tout du moins il y a des agents qui portent le nom de policiers municipaux.
01:24:23 En réalité quand on regarde vers quoi leurs missions sont concentrées,
01:24:29 ils sont déployés sur des missions, en grande majorité à 90%,
01:24:33 ils sont déployés sur des missions de verbalisation des véhicules en stationnement gênant.
01:24:38 Donc pour moi, une police municipale, elle est censée protéger.
01:24:43 Elle est censée protéger les Parisiens, protéger les visiteurs,
01:24:47 elle est censée protéger contre les incivilités et contre les insalubrités multiples.
01:24:54 Or on se rend compte qu'à Paris, nous avons des agents municipaux
01:24:58 qui sont des percepteurs municipaux, qui sont des percepteurs d'impôts locaux
01:25:02 et qui sont là uniquement, non pas pour protéger,
01:25:05 mais pour renflouer les caisses de la ville de Paris qui sont définitivement exsangues.
01:25:09 Donc il n'y a pas de police municipale à Paris, ce sont des agents qui lèvent l'impôt.
01:25:13 Pierre Lissiat, très concrètement, il faut fermer ou pas le champ de Mars très rapidement ?
01:25:18 Alors à titre personnel, je n'y suis pas favorable,
01:25:21 parce que pour moi c'est un formidable constat d'échec.
01:25:25 En revanche, je n'y suis pas favorable à terme.
01:25:28 En revanche, pour des raisons évidentes de sécurité,
01:25:31 je rejoins Rachida Dati qui demande ces mesures d'urgence,
01:25:34 qui serait de sanctuariser le champ de Mars la nuit.
01:25:37 La réalité c'est que ça ne réglera pas le problème sur le long terme.
01:25:41 Il ne faut pas demander aux Parisiens de refuser de sortir
01:25:44 ou de s'empêcher de sortir dans des lieux aussi emblématiques
01:25:47 que la tour Eiffel et que le champ de Mars.
01:25:48 Il faut simplement que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités
01:25:52 et assurent les conditions optimales de sécurité.
01:25:55 Or, ça n'est manifestement et malheureusement pas le cas aujourd'hui.
01:25:58 Merci beaucoup Pierre Lissiat.
01:26:01 Je rappelle que vous êtes conseiller régional sur le sujet d'Île-de-France.
01:26:04 Deux mots sur le sujet pour cœur le sujet, Noami.
01:26:07 Ne serait-ce qu'envisager de fermer le champ de Mars
01:26:09 parce que les délinquants font la loi, c'est quand même un aveu d'impuissance
01:26:13 qui est assez terrible de la part des pouvoirs publics.
01:26:15 Dans ce cas-là, vous allez commencer à fermer tous les endroits
01:26:17 dans lesquels vous ne pouvez pas faire régner l'ordre.
01:26:19 C'est vraiment une preuve par trois de l'impuissance publique qui est assez terrible.
01:26:25 Et ce procès en instrumentalisation, moi, me fait aussi doucement rire.
01:26:29 La sécurité n'est pas une question de gauche ou de droite, c'est un besoin primaire.
01:26:32 C'est un besoin fondamental de l'être humain.
01:26:34 Juste après les besoins physiologiques...
01:26:35 C'est ce que disait Dominique Jamet.
01:26:36 Tout à fait, il avait tout à fait raison là-dessus.
01:26:38 Donc souvent, quand on dénonce l'autre partie d'instrumentaliser,
01:26:42 on instrumentalise soi-même.
01:26:44 Dernier mot sur le sujet.
01:26:44 Très rapidement, la France, pour beaucoup de pays, est un pays de liberté.
01:26:48 C'est le symbole de la proclamation des libertés.
01:26:53 Et venir fermer cet endroit, à mon avis, c'est quelque chose qui n'est pas possible symboliquement.
01:26:58 C'est quelque chose d'extrêmement inquiétant qu'on puisse proposer,
01:27:01 sur un plan symbolique, de fermer le champ de Mars,
01:27:04 qui est vraiment le cœur et un des symboles de la France les plus puissants.
01:27:08 Au niveau de la fin...
01:27:08 Un mot sur l'idéologie dont parlait Pierre Lissiat.
01:27:11 Il faudra quand même remarquer les villes qui sont passées sur des majorités de gauche ou écologiques.
01:27:17 Je pense à Nantes, je pense à Grenoble, je pense à Lyon où des problèmes similaires se posent aussi.
01:27:21 Allez, on va terminer.
01:27:22 Il nous reste dix minutes avec un sujet qui vous passionne et qui nous concerne tous.
01:27:26 Qui intéresse tout particulièrement notre ami Vincent Delamore-Randière.
01:27:30 C'est la fin du ticket de caisse.
01:27:33 Il va disparaître de votre quotidien.
01:27:35 Il ne sera plus imprimé par les commerçants.
01:27:37 On pourra quand même toutefois le demander.
01:27:39 Mais ce n'est pas sans conséquences.
01:27:42 On va voir ça avec Maxime Lavandier et on sera avec Patrick Mercier,
01:27:45 qui est président de Défense et d'Éducation et d'Information du Consommateur.
01:27:49 Je pense qu'il n'est pas trop pour la suppression du ticket de caisse.
01:27:53 Il nous dira pourquoi.
01:27:54 Mais d'abord, explication Maxime Lavandier.
01:27:56 Il y a ceux qui l'ont délaissé depuis un moment.
01:28:00 Moi, je ne le demande plus.
01:28:01 Voilà, je trouve que c'est très bien.
01:28:03 En carte bleue, on a les tickets de carte bleue.
01:28:07 Ça fait longtemps que je les refuse, je ne les veux plus.
01:28:09 Et ceux qui ont du mal à s'en séparer.
01:28:11 C'est une évolution.
01:28:12 Mais bon, moi, je vais moins.
01:28:14 Mais je vais être obligé de m'y faire.
01:28:16 Ça va me troubler quand même, parce que j'ai un peu l'habitude.
01:28:19 Mais finalement, ce n'est pas plus mal.
01:28:21 À partir du 1er août, les tickets de caisse ne seront plus imprimés automatiquement.
01:28:25 Ce sera au client d'en faire la demande.
01:28:27 Une suppression qui pourrait changer complètement les habitudes des consommateurs.
01:28:31 Car pour beaucoup, ces tickets ont une réelle utilité.
01:28:34 Ça m'est arrivé, oui, effectivement, d'aller changer quelque chose.
01:28:38 Ou alors me faire rembourser, parce que ça m'a coûté plus cher que ce que c'était affiché.
01:28:44 Des fois, je regarde mes comptes.
01:28:45 Du coup, je cumule les tickets papiers.
01:28:46 Et puis, quand je fais mes comptes, je regarde.
01:28:49 Après, s'il faut faire 100, je ferai 100.
01:28:50 Voté en 2020, cette mesure qui découle de la loi anti-gaspillage
01:28:54 vise à réduire la production de déchets.
01:28:56 12,5 milliards de tickets de caisse sont imprimés chaque année en France.
01:29:00 Ce qui représente 150 000 tonnes de papier.
01:29:04 Allez, on ouvre le débat avec Patrick Mercier,
01:29:06 président de Défense et d'Éducation et d'Information du Consommateur.
01:29:09 Soyez le bienvenu, Patrick Mercier.
01:29:11 - Bonjour, merci.
01:29:12 - Ça ne vous fait pas plaisir ?
01:29:13 Ça fait débat, la fin de ce ticket de caisse.
01:29:15 - C'est le moins qu'on puisse dire.
01:29:17 - C'est le moins qu'on puisse dire.
01:29:18 Ça fait un gros débat tout à l'heure dans le journal,
01:29:19 mais ça ne vous fait pas plaisir à vous ?
01:29:22 - Pas trop.
01:29:23 Alors, soyons réalistes.
01:29:26 Il y a des effets positifs, à savoir que vous l'avez dit vous-même
01:29:29 et surtout ceux qui ont été interviewés.
01:29:31 Il y a à peu près 10 000 rouleaux de caisses par hypermarché qui sont utilisés.
01:29:37 Ça fait à peu près 30 milliards de tickets au total, ce qui est énorme.
01:29:43 En plus, les tickets, c'est des papiers thermiques
01:29:47 et les caissières se retrouvent en contact avec le bisphénol S,
01:29:53 ce qui n'est quand même pas une très bonne chose.
01:29:55 Alors donc, a priori, c'est une bonne idée.
01:29:57 Sauf que les réalités, c'est le problème,
01:30:00 l'enfer est pavé de bonnes intentions, on va dire comme ça,
01:30:04 dans la mesure où ça pose problématique sur plusieurs points.
01:30:11 Si vous voulez, je peux développer.
01:30:12 - Très rapidement, mais oui, dites-nous pourquoi.
01:30:15 Même si on le subodore un peu.
01:30:17 - Comment ?
01:30:17 - Dites-nous pourquoi, même si on le subodore un peu.
01:30:20 Allez-y.
01:30:20 - Oui, je m'en doute, parce que c'est un débat qui a été ouvert
01:30:24 il y a à peu près un an et demi, deux ans, et qui veut se refermer,
01:30:28 mais je pense qu'il se referme mal.
01:30:31 Premièrement, on nous dit "vous aurez par email votre facture",
01:30:38 sauf que ça coûte cher, l'empreinte carbone va en prendre un coup.
01:30:41 Et puis en plus, on délègue au consommateur le fait d'imprimer,
01:30:45 mais tout le monde n'a pas une imprimante, il n'a pas forcément Internet.
01:30:50 Donc, c'est quand même un problème, et en plus un problème de stockage.
01:30:54 Et en plus, dès l'instant où on reçoit par courriel,
01:30:58 on livre des données personnelles, et je ne vois pas très bien l'intérêt,
01:31:03 pour rester "anonyme", de le faire.
01:31:06 Mais il y a plus grave pour moi.
01:31:08 C'est-à-dire que vous allez dans un hypermarché,
01:31:11 vous faites 10 kilomètres pour y aller, bien.
01:31:13 Vous n'avez pas de ticket de caisse, a priori, parce qu'on peut quand même l'avoir,
01:31:17 mais vous rentrez chez vous, et c'est à ce moment-là que vous vous dites
01:31:20 "je regarde mon ticket de caisse, il y a un problème".
01:31:23 Le ticket de caisse, on m'a compté tant, parce qu'il faut quand même savoir
01:31:27 qu'une enquête a démontré qu'il y a eu à peu près 8% d'erreurs sur les tickets de caisse.
01:31:31 Qu'est-ce que je fais ? Pour 1,50€, je reprends la voiture,
01:31:34 je fais à nouveau 10 kilomètres aller, 10 kilomètres retour,
01:31:37 alors que si j'avais eu le ticket de caisse directement à la sortie,
01:31:40 j'aurais pu comparer ce que j'ai acheté et le prix,
01:31:42 et à ce moment-là, je me serais aperçu qu'il y avait quand même une erreur.
01:31:44 Donc, ça cause quand même un problème.
01:31:47 D'autre part, vous avez des gens qui suivent leur budget.
01:31:50 Ils suivent leur budget de comment ? D'après vous ?
01:31:53 Avec les tickets de caisse.
01:31:54 C'est vrai.
01:31:55 Donc, ça veut dire aussi que ça pose problème,
01:31:58 et puis tout le monde n'a pas le même âge,
01:32:01 il y a des personnes qui se sont réfractées.
01:32:03 C'est vrai que les gens d'un certain âge aiment bien voir les tickets de caisse.
01:32:06 Et moi, j'ai été, je le rappelais l'autre jour sur ce plateau,
01:32:09 j'étais en train de faire des courses dans la petite Super 8
01:32:13 qui est juste à côté de chez moi, et une personne d'un certain âge
01:32:16 a demandé le ticket de caisse, et a exigé le ticket de caisse.
01:32:19 Elle a eu du mal à l'avoir, et il y avait un différentiel de 3-4 euros quand même.
01:32:23 Et donc, je ne vous explique pas derrière le bouchon.
01:32:26 Il a fallu parlementer, on était derrière,
01:32:27 mais effectivement, elle avait raison de le demander.
01:32:29 Ça, c'est du concret.
01:32:30 On ouvre le débat, vous restez avec nous évidemment,
01:32:33 parce que c'est un sujet qui tient à cœur, Vincent de la Borondière.
01:32:36 Parce qu'il y a des conséquences.
01:32:37 Alors oui, moi je suis avocat de la Défense,
01:32:39 et je défends des gens qui sont accusés d'escroquerie,
01:32:41 donc je peux en parler, et forcer de constater que parmi eux,
01:32:44 il y en a qui ont une créativité qui est absolument inimaginable,
01:32:49 en fait, pour obtenir et contourner les moyens de sécurité.
01:32:53 Et en fait, quand une personne âgée,
01:32:54 et moi je suis très inquiet pour les personnes âgées qui vérifient leur compte,
01:32:57 qui ont souvent une retraite qui est faible,
01:33:00 et qui sont vraiment à 3 ou 4 euros près,
01:33:03 pour les personnes âgées, dès qu'il va y avoir une question,
01:33:05 ou une inquiétude, ou un point de vérification,
01:33:07 pour vérifier, ils vont devoir regarder leur téléphone,
01:33:10 ou ils vont devoir montrer leur téléphone.
01:33:13 Et moi je suis très inquiet, parce qu'en faisant ça,
01:33:15 ils vont donner leur téléphone à des tiers,
01:33:17 qui vont se prétendre être particulièrement bien intentionnés,
01:33:20 pour les aider à vérifier leur facture,
01:33:22 ils vont recevoir des coups de téléphone de personnes qui disent,
01:33:25 "oui, après vérification de votre dernière dépense,
01:33:31 vous avez un crédit de 10 euros sur votre ticket de caisse",
01:33:34 et ça va être l'occasion pour ces gens-là,
01:33:36 de récupérer soit en main,
01:33:38 soit les informations qui sont sur le téléphone,
01:33:40 et notamment les codes de sécurité qui sont envoyés
01:33:42 pour les paiements 3D Secure, ou autres,
01:33:44 et à mon avis, ça va être l'occasion de beaucoup d'escroqueries financières
01:33:49 aux consommateurs, et aux consommateurs les plus vulnérables et les plus âgés.
01:33:52 Donc moi je suis très inquiet sur ce point-là.
01:33:55 Ça, on peut l'avoir avec un téléphone, mais pas avec un ticket de caisse papier.
01:33:58 Allez, Dominique et Noemi.
01:34:00 Écoutez, écologique de crime, l'on commet en tournant.
01:34:03 Vous demandez le ticket de caisse vous Dominique ?
01:34:05 Euh...
01:34:07 Depuis quelque temps, je le demande, enfin...
01:34:09 Depuis quelque temps, je perçois moins de tickets de caisse,
01:34:13 puisque la question rituelle maintenant...
01:34:15 Vous voulez ou vous voulez pas ?
01:34:16 Vous en voulez ou vous en voulez pas ?
01:34:17 Alors très souvent je dis je laisse tomber,
01:34:19 et j'ai tort, parce que ce n'est pas un progrès,
01:34:22 et le prétexte de l'écologie ne doit pas servir d'alibi
01:34:27 à des régressions, c'est une régression.
01:34:29 Ne pas pouvoir vérifier la réalité et le prix des achats qu'on a fait,
01:34:33 c'est insensé, c'est incroyable,
01:34:35 et c'est à cela que l'on va nous soumettre.
01:34:37 Et c'est ce que disait aussi Patrick Mercier,
01:34:39 parce que, admettons que vous fassiez 10 km pour aller faire vos courses,
01:34:42 vous imaginez ?
01:34:43 C'est la porte ouverte à des contentieux,
01:34:45 c'est la porte ouverte,
01:34:46 M. Delamandière le soulignait à l'instant,
01:34:48 à toutes sortes de fraudes, à toutes sortes de délinquances.
01:34:51 Vraiment, on ne peut qu'être opposé à cela,
01:34:53 et je suis surpris, c'est peut-être vrai,
01:34:57 mais je suis surpris quand même par le chiffre
01:34:59 impressionnant, extravagant,
01:35:01 et sorti je ne sais trop d'où,
01:35:03 des 150 000 tonnes de papier qu'on va économiser,
01:35:06 ça avec ça, ça ferme la bouche à tout opposant.
01:35:09 On va économiser du papier, fabuleux,
01:35:12 c'est écologique.
01:35:13 Non, non, c'est une régression à laquelle je suis totalement opposé.
01:35:16 Et vous avez raison de le dire.
01:35:19 Oui, et puis c'est un travers qu'on pouvait facilement anticiper
01:35:22 à partir du moment où vous vous condamnez à mort,
01:35:23 entre guillemets, les tickets de caisse,
01:35:25 vous vous imaginez bien qu'il y a des possibilités d'escroquerie
01:35:27 qui pourraient advenir.
01:35:29 Donc la question que je me pose,
01:35:30 c'est pourquoi les communicants finalement
01:35:32 décident quand même de mettre tout ça en place,
01:35:33 tout en sachant que ce sont toujours les plus fragiles
01:35:35 qui vont être les personnes âgées.
01:35:37 Pourquoi est-ce qu'on ne prend pas en compte cette question-là
01:35:40 avant de décider de mettre en place cette fin des tickets
01:35:45 dans les magasins ?
01:35:46 Je pense qu'on devrait davantage réfléchir toujours
01:35:50 à des solutions qui prennent en compte
01:35:52 les difficultés que ça peut causer
01:35:54 aux plus fragiles, aux personnes âgées.
01:35:56 Il faut penser à eux aussi,
01:35:58 et peut-être même en priorité parfois
01:36:00 quand on prend ce genre de décision.
01:36:01 Mais je ne veux pas faire vieille école,
01:36:02 mais c'est également la même chose avec le timbre rouge,
01:36:05 le fameux timbre rouge.
01:36:06 Bah oui, il est disparu.
01:36:08 On peut même ajouter la fermeture des caisses d'alcoolicière.
01:36:10 Maintenant ce sont des caisses automatiques
01:36:11 dans beaucoup de commerces.
01:36:12 Et ça c'est un vrai problème aussi.
01:36:14 Et notamment pour les personnes âgées, c'est très compliqué.
01:36:16 Et on voit bien, quand vous allez à la poste,
01:36:17 vous voyez bien qu'il y a souvent des personnes âgées
01:36:19 qui sont en difficulté, qui demandent de l'aide.
01:36:20 Il n'y a plus de fonctionnaires,
01:36:21 il n'y a plus de personnes qui sont là pour les guider.
01:36:24 Il faut penser à eux quand on prend ce genre de décision
01:36:25 parce que ça les impacte d'eux en premier.
01:36:27 Patrick Mercier, le mot de la fin.
01:36:30 Ce que j'ai entendu me plaît bien.
01:36:32 Ah ça j'en étais sûr.
01:36:33 C'est tout à fait dans la ligne que je pense.
01:36:35 Mais en plus je rajouterais une chose,
01:36:36 c'est que le ticket de caisse, la suppression n'est pas écologique.
01:36:40 Elle va demander aux particuliers d'utiliser leurs imprimantes,
01:36:45 leur encre, l'électricité.
01:36:48 Et en fin de compte, je pense qu'à imprimer le ticket de caisse chez soi,
01:36:53 ça coûtera encore plus cher.
01:36:54 En plus, vous savez très bien que quand on utilise Internet,
01:36:57 il y a une empreinte carbone qui est phénoménale.
01:37:00 Et pour répondre et pour compléter plus exactement
01:37:02 ce que j'ai entendu avec plaisir,
01:37:03 c'est que les associations de consommateurs ont alerté dès le départ
01:37:08 cette histoire de pouvoir être écologique, etc.
01:37:13 Et on avait soulevé ces points depuis très longtemps.
01:37:15 Et là, je ne comprends pas pourquoi les décisions gouvernementales
01:37:19 ont été maintenues, sachant que l'alerte avait été donnée
01:37:23 et gentiment donnée.
01:37:24 Donc bon, j'espère que ça avait déjà été reculé.
01:37:29 Je crois que le 1er août est maintenu.
01:37:32 Il aurait peut-être fallu...
01:37:33 - Mais c'est pour ça qu'on en parle, cher Patrick, merci.
01:37:35 Merci en tous les cas d'avoir accepté de témoigner dans Mini News ET.
01:37:39 Ainsi se termine ce Mini News ET.
01:37:41 Je rappelle que vous êtes président de Défense et d'Education,
01:37:43 d'Information et du Consommateur.
01:37:45 Je souhaite remercier chaleureusement Noemi Alua, Dominique Jammet,
01:37:49 Vincent Lambrandière et Thomas Bonnet.
01:37:51 Les débats étaient animés, ça va ?
01:37:52 Vous avez passé deux heures d'information...
01:37:55 - Animée mais chaleureuse.
01:37:56 - Ça, c'est important.
01:37:57 Merci pour votre très grande fidélité à ce rendez-vous,
01:38:00 ça nous fait excessivement plaisir.
01:38:02 Merci à Anthony Rodrigues qui m'a accompagné aujourd'hui.
01:38:05 Merci à David Brunet.
01:38:06 Merci également à la programmation,
01:38:08 Emmanuel Aumonier, Raphaël de Montferrand et Jacques Sanchez,
01:38:11 que je salue.
01:38:11 Merci aux équipes en régie.
01:38:12 C'était "Qui est la réalisation ?"
01:38:13 Anthony Rodrigues et le petit jeu auquel je joue habituellement
01:38:16 avec notre ami.
01:38:17 C'était François qui était en régie, que je salue.
01:38:20 Vous pouvez revivre cette émission sur notre site cnews.fr.
01:38:23 Tout de suite, c'est La Parallèle aux Français
01:38:25 avec l'excellente Trina Magdine.
01:38:27 J'aurais le plaisir de vous retrouver pour deux rendez-vous
01:38:29 cet après-midi à 17h, tout d'abord pour Punchline
01:38:32 et à 18h pour Saz Dispute.
01:38:34 Et puis, il y a Enquête d'Esprit avant, c'est vrai, évidemment.
01:38:36 Merci Anthony de m'avoir précisé.
01:38:38 Bye bye, à tout à l'heure.
01:38:39 [Musique]