Guillaume Martin au départ du 110e Tour de France ! L'occasion de parler vélo mais pas seulement !
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00:00 Guillaume, on est reparti pour l'objectif top 10 sur ce Tour de France ?
00:08 Oui c'est ça, c'est une barre symbolique, après c'est l'objectif minimal.
00:13 J'ai envie surtout de reprendre ma marche en avant en termes de progression au général sur le Tour.
00:17 J'avais toujours progressé sur chacune de mes participations avant le dernier où j'avais dû quitter la course.
00:22 En 2021 c'était 8ème, ce serait sympa de faire un peu mieux.
00:32 Les suiveurs disent que cette 3ème place, ce podium, est plus que jouable pour beaucoup de coureurs. On n'y pense pas dans un cran de la tête ?
00:41 Il faut que pas mal de conditions soient réunies et notamment d'avoir des jambes exceptionnelles.
00:47 Je ne m'embarrasse pas trop d'objectifs chiffrés, parce que ce qui est important c'est de répondre près sur le terrain.
00:58 On va être vite fixé demain et ensuite ça viendra ou ça ne viendra pas avec.
01:02 On sait aussi qu'il peut se passer tellement de choses en 3 semaines, y compris pour les deux premiers présumés.
01:08 On peut faire plein de plans sur la comète, mais dès demain chacun va être remis à sa place.
01:18 Vous nous avez dit il y a quelque temps que ce début de saison était un peu cata pour vous et que vous en étiez mécontent.
01:23 Le mois de juillet peut sauver tout ?
01:25 Oui, déjà ça a été un peu mieux depuis quelques semaines avec une 6ème place à Liège-Bastogne-Liège,
01:31 une 6ème place au Dauphiné avec d'excellentes sensations. J'espère être dans la continuité de ces performances.
01:39 On sait que le Tour de France c'est là où beaucoup se jouent d'une saison.
01:46 Une seule journée peut aussi rattraper toute une saison.
01:52 Je suis content de l'aborder, théoriquement dans de bonnes conditions.
02:01 J'étais un tout petit peu malade après le Dauphiné. J'ai souffert un peu d'allergie, j'étais un peu encombré au niveau des bronches.
02:10 Je suis en train tout juste de m'en sortir. J'espère que ça ira sur les premiers jours de course et je pense que j'en serai débarrassé ensuite.
02:17 Et de sorte de pouvoir être performant notamment sur les 2 et 3ème semaines.
02:23 On voit que le temps est très instable d'ici. Vous l'avez vu hier soir, les routes sont encore plus humides.
02:27 Est-ce que vous craignez qu'il pleuve pour ajouter un peu plus de péril sur ces premières étapes avec des routes déjà sinueuses ?
02:34 Et l'attention, la nervosité inhérente aux premières étapes ?
02:37 On a du bon matériel sous la pluie et je suis plutôt performant sous la pluie. Je ne sais pas si je serai le coureur le plus désavantagé.
02:45 On a eu de la pluie sur le départ du Dauphiné, on a été plutôt performant.
02:51 Après, c'est le Tour de France, on a tous en souvenir l'étape de Nice avec la pluie.
02:58 C'était assez épique mais finalement moi je l'avais plutôt bien vécue.
03:04 Je pense que dans tous les cas on n'aura pas autant de pluie que ça.
03:07 Peut-être que le bitume ici est adapté à la pluie, il ne doit pas être trop trop glissant.
03:13 Sur trois semaines, il faut être adapté et préparé à toutes les conditions.
03:21 Est-ce que quand on est ici à la veille d'un grand départ, on est dans une bulle ou on suit un peu les actualités en France ?
03:30 Évidemment qu'on les suit. Moi je me réveille en écoutant la radio.
03:36 Heureusement qu'on n'est pas complètement déconnecté de ce qui se passe.
03:41 J'ai besoin de ça, de ne pas être concentré sur mon petit nombril.
03:47 Je m'informe. Je pense qu'il y a un prisme.
03:55 On est à Bilbao, il y a ce Tour de France, ce côté sportif qui nous omnibile.
04:01 On est un peu en décalage. On perçoit totalement ce qui se passe en France.
04:07 Quand je serai en France, j'habite dans un petit village en campagne.
04:11 Je pense que je n'ai pas la même perception que quand on habite en ville.
04:16 Mais quand on est cycliste, ça ne veut pas dire qu'on n'est pas citoyen.
04:20 Et ce qui se passe depuis deux ou trois jours, les émeutes en ville, comment tu vois ça ?
04:26 La violence, c'est jamais bien. C'est banal de le dire, mais c'est évident. Il faut le répéter.
04:33 Ce qui est évidemment très choquant, c'est que ça vient d'une violence policière.
04:41 Les forces de l'ordre ne devraient pas être dans cette situation de violence non fondée, de violence mortelle.
04:55 C'est un drame tragique.
04:59 Ce qui se passe en conséquence de ça, c'est aussi le témoignage, le signe d'un vrai clivage dans la société.
05:09 Normalement, on devrait être peut-être soudé aux forces de l'ordre.
05:15 Et là, on voit qu'il y a un affrontement, mais c'est un témoignage récent d'une situation qui couvre depuis assez longtemps.
05:24 On a vu ce qui se passait à Saint-Sauline, les sujets sur la désolation des soulèvements de la terre.
05:34 Et puis, bien avant d'autres événements, il y a un problème de confiance envers l'autorité.
05:46 Je pense qu'il y a un vrai gros travail à faire pour rétablir cette confiance, parce que là, on est dans une situation vraiment problématique.
05:55 C'est peut-être un peu exagéré, mais ça te trône dans la tête, dans ta préparation, ton approche à la première étape ou pas ?
06:01 Non, il ne faut pas exagérer les choses. Effectivement, quand on est sur le terrain, ensuite sur le vélo, on fait la part des choses.
06:14 En tout cas, moi, j'ai cette capacité à switcher assez vite.
06:20 C'est-à-dire que quand je suis sur le vélo, je suis focalisé à 100 % sur mon sport, sur mon métier.
06:28 Et après, en revanche, je suis capable d'adopter de nouveau cette posture du citoyen,
06:36 de regarder ce qui se passe avec un peu de recul et de hauteur, sans être complètement égocentré et parasité par mes émotions immédiates.
06:47 J'ai bien conscience aussi qu'il y a des choses bien plus graves qu'une course de vélo.
06:54 Sujet un peu plus "sympa", saison 2 de Netflix. On était fans, on a regardé, on est contents, pas contents ?
07:02 Je n'ai pas regardé, donc la réponse va être assez rapide.
07:05 Pour pouvoir couper après les étapes, je n'ai certainement pas envie de regarder des séries sur le vélo.
07:12 Ça me rappellerait vraiment le travail. Donc non, je n'ai pas regardé.
07:16 Il y avait eu une série avant sur Movistar que je n'avais pas regardé non plus.
07:20 Mais de savoir qu'il y a Netflix, une saison 2, c'est reparti pour un tour ?
07:24 J'en suis assez indifférent, je ne les vois pas trop. Nous, Cofidis, on ne fait pas partie des équipes suivies.
07:32 Donc c'est sans doute bien pour le vélo, parce que ça risque de rendre ce sport un peu plus populaire.
07:43 Après, on pense aussi à Netflix et aux gros moyens qu'ils mettent. Je vois bien comment ils fonctionnent.
07:52 [Musique]