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"Il y a 4 ans, je suis tombée dans l'anorexie" Le témoignage de Capucine
SantéMagazine.fr
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21/03/2022
"Il y a 4 ans, je suis tombée dans l'anorexie" Le témoignage de Capucine
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Je m'appelle Capucine et je viens d'avoir 24 ans et je suis ici parce que je suis tombée
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dans une anorexie il y a 4 ans.
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Je pense que le premier phénomène ça a été surtout de prendre une licence d'athlétisme
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et de vouloir faire des performances.
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Je voulais faire moins de 40 minutes sur 10 kilomètres et faire de belles courses en
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crosse et donc j'ai décidé en même temps de prendre cette licence, de commencer un
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régime et de faire attention à ce que j'allais manger.
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La nourriture me faisait déjà...
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Il y avait déjà des petites histoires avec la nourriture depuis quelques années quand
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j'ai perdu notamment mon chien ou encore mon grand-père.
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Je me suis rendu compte que je ne pouvais pas tout contrôler dans la vie.
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Je me suis raccrochée à la nourriture et à ce que je pouvais contrôler.
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Quand j'ai commencé j'étais environ 54 kg et au début c'était pas si méchant que
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ça.
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J'avais les aliments dans un carnet, j'avais des tableaux avec les chiffres, les calories,
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je comptais à la fin de la journée.
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Et au fur et à mesure j'ai commencé à perdre du poids et à vraiment rentrer dans
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l'entraînement intensif.
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Et là j'ai commencé à faire de belles performances.
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Mon premier 10 kilomètres, je crois que j'ai perdu 2 minutes.
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J'avais fait en 43 quelque chose et là je l'ai direct fait en 41 au bout de 2 mois.
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Donc j'ai poussé la chose encore plus loin.
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J'ai commencé à diminuer ma jauge de calories.
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1300 à quelques mois, ensuite 700 calories.
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Et là par contre j'ai commencé à supprimer des aliments, petit à petit des aliments
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qui ont mis très très longtemps ensuite à revenir dans mon quotidien.
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5 mois j'ai perdu 10 kg.
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Je me demande parce que mes parents faisaient confiance en mon entraîneur.
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Ils se sont dit, je le sais plus tard, mais ils se sont dit "enfin vraiment si lui ne
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nous dit rien, tout va bien".
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Ils se sont notamment dit ça parce que ma petite soeur disait "il y a quelque chose
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qui ne va pas avec Capucine" parce que je la voyais rarement et elle a vu qu'en fait
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je perdais du poids petit à petit.
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Et c'est mon entraîneur au bout de quelques mois qui a appelé mes parents en disant "quelque
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chose ne va pas avec Capucine, elle maigrit beaucoup".
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Et donc ça a fait boule de neige.
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Mes parents ont appelé mes soeurs, ils ont appelé les amis qui me restaient.
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Et donc ils se sont rendu compte que vraiment en effet il y avait quelque chose qui déraillait
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un peu chez moi sans vraiment savoir ce que c'était, ni même moi je ne savais pas vraiment
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ce que c'était.
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Je savais juste que je n'arrivais pas plus à manger comme avant.
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Même si à des moments quand j'étais chez mes parents, des fois je les regardais et
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dans ma tête je me souviens que je criais, c'était intérieurement mais je criais "j'ai
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besoin de votre aide".
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Et des fois même je me mettais à les regarder avec les yeux plein de larmes et je les implorais
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de m'aider sans qu'aucun son ne sorte de ma bouche.
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Et ensuite je suis partie à La Rochelle pour finir ma licence de maths.
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Et à partir de ce moment-là il y a une rupture amoureuse très difficile, je perds ma filleule,
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enfin il y a tout ça qui se met en place, je suis déscolarisée et là par contre la
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dépression s'installe, les idées noires arrivent et l'hôpital psychiatrique arrive.
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J'avais juste un rendez-vous normal avec ma psychiatre, je rentre dans le bureau et
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là il y a une infirmière qui rentre et qui ferme la porte à clé.
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Et là je commence à comprendre et la psychiatre appelle ma mère, la messieure au parleur
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et elle m'explique qu'ils ont pris la décision de m'enfermer, clairement, il n'y a pas d'autre
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mot, pour mon propre bien et parce qu'ils ont peur pour moi.
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Et donc je commence un séjour en hôpital psychiatrique, shooté aux médicaments pour
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me faire dormir, je ne mange pas plus que ça parce que ce n'est pas un hôpital spécialisé
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dans les TCA et je continue de perdre du poids jusqu'à ce que mes parents viennent me chercher
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parce que le confinement de 2020 va être annoncé.
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Je suis enfermée pendant trois mois avec mes parents et ma petite sœur en Normandie.
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Au début c'était très compliqué, je voyais mes parents complètement démunis et honnêtement
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je ne voulais pas faire d'efforts parce que moi je voulais juste mettre fin à ce qui
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se passait et donc mettre fin à ma vie, clairement c'était ce que je voulais faire.
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Et au bout de quelques semaines du confinement, il y a ma petite sœur qui a eu une peine
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de cœur et donc elle n'était vraiment pas bien et comme je déteste la voir triste,
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je me suis promis de la faire sourire, de la faire rire et de l'aider à aller mieux.
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Et c'est là que ça a recommencé à prendre vie en moi, la petite étincelle qui s'est
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allumée et donc ma petite sœur m'a aidée à me remettre doucement au sport, elle m'a
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aidée à manger notamment avec elle parce que j'avais un peu honte de manger devant
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mes parents et elle m'a aidée à aller mieux.
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Pendant le confinement vraiment il m'a sauvé la vie et elle aussi.
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Je dirais qu'il s'est passé tellement de choses en Normandie, mon état s'y est dégradé
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comme il s'y est amélioré donc c'est toujours un peu compliqué.
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D'aller en Normandie et de devoir manger.
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De toute façon les repas familiaux sont compliqués en soi parce que je veux pas qu'on me regarde
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comme une bête de foire ou qu'on se dise "ouah c'est bien elle mange" parce qu'il
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y a toujours ce petit sentiment de honte.
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On se dit "j'ai fait tant d'efforts pour perdre du poids et aujourd'hui je mange parce
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que j'en ai besoin" mais donc au final tous les efforts que j'ai faits n'ont servi à
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rien.
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Donc il y a toujours cette petite voix qui est là et je pense que ça, ça restera hyper
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présent et c'est pour ça qu'au final même s'il y en a qui disent être guéris, je pense
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qu'on garde beaucoup de séquelles.
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C'est un sujet hyper important parce que justement je me souviens que quand j'ai commencé à
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tomber malade, mon fond d'écran c'était des photos de sportives très très minces
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mais maigres et en fait je voulais leur ressembler et en plus quand on commence à chercher quelque
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chose sur les réseaux sociaux on tombe tout le temps sur ça après.
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Et donc les images de sportives très affûtées, très maigres avec les côtes, les abdos,
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clairement je voulais ressembler à ça et j'ai même réussi à un moment.
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Plus je le voyais, plus ça me confortait dans l'idée de continuer mon régime et
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enfin entre guillemets mon régime.
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Et oui donc ça a eu un gros impact.
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Ça l'a encore aujourd'hui parce que j'ai encore beaucoup de mal à poster des photos
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de moi parce que je me dis "est-ce que je suis trop grosse pour la poster ?" et c'est
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encore hyper présent mais d'un autre côté les réseaux sociaux peuvent nous aider à
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aller mieux parce qu'il y a tous ces comptes qui prennent vie en ce moment sur le body
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positivisme et je trouve ça génial et ça m'aide beaucoup.
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Donc ça dépend ce qu'on veut voir sur les réseaux mais ça peut, comme le sport,
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être autant destructeur que nous aider à nous reconstruire.
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Quand j'ai commencé à écrire, je pensais pas déjà que j'écrivais un livre.
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C'est quand j'ai commencé à aller très très mal que je me suis dit "je vais écrire
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des lettres à ma maladie".
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Non j'aime pas dire "ma maladie" parce que ça veut dire qu'elle m'appartient à
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la maladie.
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Donc j'ai commencé à écrire des lettres et au fur et à mesure ces lettres je me suis
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rendue compte qu'elles donnaient vie à quelque chose.
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Et pendant le confinement j'ai voulu écrire pour expliquer à ma famille, pour qu'ils
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réussissent à m'accompagner.
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Et au bout de quelques mois il y a une sorte de notice qui est née.
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C'est vraiment ça, c'est une notice qui explique comment je suis tombée malade, qu'est-ce
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qui s'est passé dans ma tête et comment on peut m'aider à m'en sortir en sachant
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ce qui se passe dans ma tête.
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Et donc mes parents ont eu le livre au bout de quelques mois et c'est eux qui m'ont
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toussé à le publier ensuite parce que ça les a aidés à comprendre et ça les a aidés
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à m'aider à m'en sortir en tout cas, à m'accompagner.
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C'est l'encadrement des parents.
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Il faut vraiment qu'ils restent, même si les enfants sont majeurs, il faut que les
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parents soient fermes, qu'ils les obligent à assister au repas même si l'enfant va
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avoir des difficultés, même si derrière l'enfant va...
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Moi je sais que j'étais obligée d'assister au repas mais je mangeais plus à côté avec
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ma soeur.
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Il faut vraiment les encadrer, ne pas les laisser déborder parce que sinon ils peuvent
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vraiment dévier et retourner dans des comportements destructeurs qui vont les faire perdre du
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poids.
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Il faut aussi, dans cet encadrement, apporter de l'espoir et de l'amour.
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Il faut vraiment leur faire comprendre que la famille elle sera là et que l'enfant n'est
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pas tout seul.
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Dire "t'es pas tout seul" et "on s'en sortira tous ensemble parce qu'on est derrière toi".
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Ma grande soeur a mis au monde Ambre qui était son cèdre, ma fille Eul.
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Et donc certes ça a créé un grand désarroi mais aujourd'hui c'est aussi grâce à elle
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que j'arrive à m'en sortir et que je m'en sors et que j'avance surtout parce qu'en fait
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on s'est tous promis dans la famille que vu qu'elle n'avait pas eu la chance de vivre,
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qu'on vivrait pour elle.
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Et donc vraiment c'est un point hyper important et c'est pour ça aussi que j'en parle parce
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que dans le livre il n'y a pas que l'anorexie, il y a aussi le deuil périnatal.
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Et au final ça dit aussi que toute la famille peut être impactée parce que je ne suis pas
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la maman, je ne suis que la marraine non officielle.
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Mais je trouve ça hyper important et ce week-end je vais courir les championnats de France
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de crosse avec son nom inscrit sur ma main parce que toutes les grandes courses maintenant
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je les fais avec elle.
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Merci.
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