"Avec la France Insoumise ça n'aurait absolument aucun sens, on est d'accord sur rien en ce qui concerne la politique européenne et la politique internationale donc ça n'a pas de sens de faire de choses qui n'ont pas de sens. Les Verts ont décidé d'y aller tout seuls et je les comprends. Il faut que le Parti socialiste porte une liste totalement pro-européenne, il faut ressaisir" explique ce mardi matin Anne Hidalgo sur France Inter.
Retrouvez tous les entretiens de 8h20 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien
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00:00 nous recevons ce matin la maire socialiste de Paris dans le grand entretien du 7-9-30.
00:04 Questions, réactions, amis auditeurs, amis auditrices, au 01-45-24-7000 et sur l'application
00:11 de France Inter. Anne Hidalgo, bonjour.
00:14 - Bonjour à vous.
00:15 - Bonjour.
00:16 - Et bienvenue à ce micro, on va revenir dans un instant sur le vote hier soir par
00:19 le Conseil de Paris du Plan local d'urbanisme.
00:23 - Historique.
00:24 - Historique, un projet qui veut verdir la capitale, tourner le dos au béton comme vous
00:28 dites, mais d'abord cette quatorzième journée de mobilisation intersyndicale contre la réforme
00:34 des retraites qui se tient aujourd'hui, alors même que la loi a été promulguée et que
00:39 le décret portant l'âge légal de départ à 64 ans a été publié dimanche au journal
00:44 officiel.
00:45 Est-ce selon vous un baroud d'honneur du mouvement ?
00:48 - D'abord c'est un mouvement que je veux saluer parce qu'il est exemplaire, il est pacifique,
00:54 il est unitaire, les syndicats ont réussi à faire émerger des sujets que les partis
00:59 politiques notamment à gauche n'arrivaient pas à poser dans le débat public, la question
01:04 du travail, la question du rapport au travail, la question du pouvoir d'achat, tous ces sujets-là
01:08 qui sont essentiels et dans l'unité.
01:11 Et ils démontrent quoi ? Parce que c'est ça qui est quand même aussi en jeu.
01:14 D'abord qu'il y a un système très injuste qui va continuer à pénaliser les femmes,
01:18 les plus pauvres, les gens qui sont rentrés tôt dans la vie active, mais surtout il montre
01:25 un délitement total de notre démocratie.
01:27 Pas de démocratie sociale, on est quand même à peu près le seul pays démocratique civilisé
01:33 pour reprendre ce terme, dans lequel effectivement il n'y a pas de négociation avant une loi
01:38 aussi importante, il n'y a pas eu de débat à l'Assemblée Nationale et là maintenant
01:43 même sur la loi du groupe Lyot, on nous explique qu'il faudrait qu'il n'y ait pas de débat.
01:50 On est en train d'assister, peut-être qu'on ne le voit pas, mais enfin à la fin de la
01:54 démocratie parlementaire.
01:56 Ni plus ni moins à cette loi et cette manœuvre du gouvernement sur cette réforme des retraites.
02:03 Elisabeth Borne vous répondrait qu'elle a reçu les syndicats en novembre-décembre
02:06 à plusieurs reprises, qu'il y a eu des heures et des heures de négociations et de
02:10 discussions à l'Assemblée Nationale.
02:11 La négociation c'est quelque chose de très précis.
02:13 On ne va pas refaire le match, la question est de savoir s'il a la proposition de l'UPR.
02:17 Non mais on peut dire les choses telles qu'elles sont, c'est-à-dire que non, ce qu'elle
02:21 dit n'est pas vrai, il n'y a pas eu de négociation.
02:23 Une négociation c'est un processus qui est très clair entre les syndicats, le patronat.
02:28 Il n'y a pas eu de négociation, il n'y a pas eu de discussion à l'Assemblée Nationale,
02:31 il n'y a pas eu de vote.
02:32 Ah mais ça c'est la faute de qui ? Je pense que c'est quand même le gouvernement
02:36 qui dirige les débats.
02:37 C'est le gouvernement qui a la responsabilité et avec le Parlement sur les lois.
02:42 C'est pas les insoumis qui n'ont pas voulu…
02:44 Vous savez, je n'ai pas beaucoup de sympathie pour le cirque qu'il y a à l'Assemblée
02:49 Nationale et quand au Conseil de Paris, Madame Dati nous fait le même cirque, je n'ai
02:54 pas beaucoup de sympathie.
02:55 En plus, à vrai dire, ça ne m'amuse pas du tout.
02:57 Je sais qu'il y a des gens que ça fait rire, moi ça ne me fait pas rire du tout.
03:00 Mais ils ne sont pas à l'origine ni de l'ordre du jour, ni même de la conduite
03:05 des débats.
03:06 Est-ce qu'il y a encore quelque chose à jouer à l'Assemblée Nationale jeudi où
03:09 maintenant il faut fermer le banc sur la réforme des retraites ?
03:12 Je pense qu'il ne faut jamais fermer le banc de la démocratie.
03:15 Et en fait, c'est quand même ça qui est en jeu.
03:16 Je vous le dis, on est dans un système où sur le plan économique, il y a vraiment une
03:24 volonté du gouvernement de ne pas entendre, de ne pas faire de légalité, de ne pas faire
03:29 de redistribution vers les catégories, les classes moyennes et les catégories populaires.
03:36 Il y a une volonté de quelques-uns, de quelques-uns très puissants, avec des intérêts économiques
03:41 très puissants, de tout prendre.
03:43 Ils sont dans une prédation totale des ressources de la planète, de l'exploitation humaine.
03:48 Et en plus, aujourd'hui, la démocratie est complètement inexistante.
03:54 Je vous le redis, c'est très grave ce qui se passe.
03:56 Ce qui se passe avec ce néolibéralisme.
04:00 Il y a eu des élections présidentielles.
04:04 La personne n'a voté pour cette loi sur les retraites et tout le monde a voté contre
04:09 quoi ? Contre le péril de l'extrême droite.
04:11 Et qu'est-ce qui va se passer à l'arrivée ? Eh bien le péril de l'extrême droite.
04:15 Pourquoi ? Parce que la démocratie est en train de s'effondrer.
04:17 Alors que la justice, Anne Hidalgo, vous avez demandé début mai de retirer les banderoles
04:23 de soutien aux grévistes que vous aviez installés au fronton de la mairie de Paris, vous avez
04:28 récidivé, si j'ose dire, en installant hier deux nouvelles banderoles avec des émoticones,
04:33 des émojis qui font un clin d'œil.
04:35 Et vous avez tweeté « mairie solidaire avec le mouvement social ». Vous vous asseyez,
04:41 Anne Hidalgo, sur la décision de justice ? Vous vous en moquez à tous les sens du
04:45 terme ? Non, c'est très important, bien sûr, des
04:48 décisions de justice et il faut les respecter.
04:50 Et je la respecte, puisque le message n'est pas un message, entre guillemets, de soutien
04:57 écrit.
04:58 Mais pourquoi ? C'est un message ironique.
04:59 C'est un message ironique.
05:01 Qui veut dire quoi ? Que la démocratie a besoin de respirer.
05:03 Que la démocratie a besoin de fraternité.
05:06 A besoin de confrontation pacifique, de débat.
05:09 Et que, oui, ce message, c'est aussi un message à toutes ces Françaises, tous ces
05:14 Français, à ce mouvement social qui va encore défiler.
05:18 Pourquoi ? Pour défendre des droits.
05:19 Des droits qui ont été acquis après la deuxième guerre mondiale.
05:24 Cette deuxième guerre mondiale où on a compris que si on voulait éviter à nouveau
05:27 des chaos, il fallait qu'il y ait aussi de l'égalité des droits économiques et
05:32 sociaux.
05:33 Et bien, c'est un message fraternel à toutes ces femmes et à tous ces hommes.
05:37 Et c'est un message aussi de vigilance démocratique.
05:41 Non, le débat ne doit pas s'arrêter.
05:43 Et je le dis, la neutralité des politiques, le jour où c'est la neutralité des politiques,
05:50 alors il n'y a plus de politique et alors il n'y a plus de démocratie.
05:53 Sauf que la justice vous a dit qu'il faut que les frontons des mairies soient neutres.
05:56 Je ne suis pas allée devant le Conseil d'État pour pas poursuivre.
06:00 Et je respecte la décision du tribunal administratif.
06:04 Le fronton de la mairie de Paris est très neutre, mais il est très bienveillant, très
06:08 fraternel et très en soutien de la démocratie.
06:11 Sur le plan économique, un mot avant de vous entendre sur Paris.
06:13 Comment vous trouvez l'état de la France, de la situation économique ? Le pays n'a
06:17 pas vu sa note dégradée par Standard & Poor's.
06:20 Bruno Le Maire maintient la prévision de croissance de 1% dans un contexte où il y
06:24 a certains pays qui sont en récession, notamment l'Allemagne.
06:26 Il ne cesse de vanter les bons chiffres du chômage et ils sont là.
06:30 Diriez-vous que le pays tient le coup malgré les turbulences internationales ?
06:34 Mais non, le pays est dans une situation catastrophique sur le plan économique.
06:40 D'abord parce que, vous le savez très bien, le rapport Pisani-Ferry le dit, il faut investir
06:46 massivement dans la transition écologique, il faut absolument tenir compte de la dette,
06:52 c'est clair, mais tenir compte de la dette écologique qu'on est en train de léguer
06:55 à nos enfants.
06:56 La Caisse des dépôts et de consignation, la CDC, avec Eric Lombard, ne dit rien de
07:02 moins qu'il vaut mieux avoir un peu plus de dette financière pour résoudre la dette
07:08 écologique.
07:09 Et qu'est-ce qu'on est en train de faire ? L'inverse.
07:10 C'est-à-dire que le pays, en tous les cas nos gouvernants actuels, ne mise que sur
07:15 du très court terme, de l'intérêt à très court terme et pas du tout sur le moyen et
07:20 sur le long terme.
07:21 Ils n'intègrent même pas, même pas, que la transition écologique que nous devons
07:26 faire parce que sinon on ne pourra plus vivre.
07:28 Notre plan local d'urbanisme, il dit quoi ? Il dit qu'il faut s'adapter parce qu'à
07:32 50 degrés on ne vit pas dans une ville comme Paris.
07:34 Et donc qu'est-ce qu'on fait pour s'adapter ? On pose des actes.
07:37 Et ces actes, ils ont un coût.
07:39 Et l'acte posé par Elisabeth Borne, le plan sur la transition écologique par exemple,
07:43 pour vous c'est rien ? C'est rien ?
07:44 Il n'y a rien du tout aujourd'hui.
07:46 Il n'y a rien du tout aujourd'hui.
07:48 Et d'ailleurs s'ils voulaient être un peu efficaces, qu'est-ce qu'ils feraient ?
07:51 Ils feraient comme on fait dans des pays décentralisés.
07:54 On mettrait autour de la table ce que je leur ai proposé maintes et maintes fois.
07:59 Les principaux investisseurs publics, les grandes régions, les grandes métropoles,
08:05 pour se mettre d'accord sur la nature des investissements, sur le montant de ces investissements.
08:09 Aujourd'hui, nous avons un... Vous savez, c'est comme si ce système ultra-libéral,
08:15 néo-libéral que supporte avec beaucoup d'enthousiasme ce gouvernement,
08:20 était en train de faire sa propre "demolition party".
08:24 Ils sont en train de saccager, mais saccager ce pays en ne le préparant pas à l'avenir.
08:30 Peut-être qu'il n'y a pas assez, mais dire que les milliards mis sur la transformation,
08:35 la rénovation des bâtiments, la rénovation thermique des bâtiments,
08:38 les milliards mis sur le plan vélo par exemple, et je vous donne quelques exemples, c'est absolument rien ?
08:43 Écoutez, ça n'est rien parce qu'en fait ce sont des gouttes d'eau qui sont faites comme autant de mesures d'annonce.
08:49 Regardez ce qui s'est passé hier sur la question du logement.
08:53 Autant de mesures qui sont des annonces dans lesquelles il n'y a absolument aucune volonté de travailler avec des acteurs.
09:00 Vous savez, on n'y arrivera pas sur la transition écologique, un, si on n'écoute pas les scientifiques,
09:05 deux, si on ne s'appuie pas sur les collectivités locales, trois, si on ne pousse pas les entreprises et les filières économiques
09:12 à aller très vite vers cette transition, et quatre, si on n'accompagne pas socialement les personnes dans les changements de vie que ça suppose.
09:22 Regardez sur cette histoire de mobilité, comment les zones à trafic limité ou les zones à faible émission
09:29 sont aujourd'hui en panne partout en France. Pourquoi ?
09:33 Parce qu'il n'y a pas les mesures d'accompagnement social pour aider les gens à changer leur véhicule,
09:38 pour aider les gens à changer leur mode de transport.
09:40 Et regardez les primes pour changer sa voiture, et vous voyez très bien quand M. Attal vous dit
09:46 "il ne faut s'intéresser qu'à la dette et c'est ça le principal défi et c'est pas la transition écologique",
09:52 vous voyez très bien dans quoi on est. Alors vous pouvez vous satisfaire, on peut ici, dans notre entre-soi français,
10:01 dire qu'au Corrico on est les meilleurs, non on n'est pas les meilleurs. On n'est pas les meilleurs et ceux qui agissent ne sont pas accompagnés.
10:07 Et quand le gouvernement refuse toujours d'aller chercher du côté notamment de l'impôt sur les grandes fortunes,
10:14 notamment un ISF vert, mais il y a aussi beaucoup d'autres modalités pour aller capter, mobiliser, regardez le rapport Pisaniferi.
10:23 Il propose un ISF vert justement.
10:25 Bien sûr, un ISF vert et il propose aussi de travailler sur des filières, de travailler avec les collectivités territoriales.
10:33 En France, les communes, les collectivités locales, elles portent 70% de l'investissement public.
10:39 Dans cet investissement public, il y a quoi ? Il y a les travaux sur les voiries, il y a les travaux sur le logement et la rénovation des logements.
10:45 On n'est pas aidé par le gouvernement là-dessus. Le plan de relance post-Covid n'a absolument pas aidé.
10:51 Vous n'avez pas reçu de l'argent du plan de relance européen ?
10:54 30 millions d'euros pour Paris, 4,5 milliards pour Toulon, 2,5 milliards pour Nice. Cherchez l'erreur.
11:00 Quelques mots sur les JO. Anne Hidalgo, nous sommes à moins de 400 jours du coup d'envoi de ces jeux qui mettront la ville de Paris sous les feux de la rampe mondiale.
11:10 Beaucoup se demandent si la ville est prête à recevoir cet événement planétaire. 13 millions de personnes attendues tout de même. Réponse ?
11:17 Oui, bien sûr. Et d'ailleurs, vous savez...
11:19 On est prêt ?
11:19 Oui, on est prêt. Et d'ailleurs, ce qui est très agréable aussi, parce qu'on a bossé. Il y a eu du boulot. Et du boulot intelligent.
11:27 Vous saluez Gérald Darmanin ?
11:29 Je salue le travail qu'on a réussi à faire ensemble et vraiment son écoute. Je ne suis pas d'accord avec lui sur plein de sujets.
11:36 Mais vraiment sur les jeux, je salue sa grande responsabilité. Et donc oui, un an avant les jeux, ce qui est très rare pour regarder tous les Jeux Olympiques et Paralympiques qu'il y a eu dans le monde.
11:47 Un an des jeux, en général, c'est le stress et tout le monde dit "on ne va pas y arriver".
11:51 Eh bien, on est prêt. On est dans les budgets et on est dans les temps. Et d'ailleurs, j'ai fait des jeux. Un moteur, un accélérateur de la transition écologique de Paris.
12:00 Donc Aurachida Dati, votre opposante préférée, dit "on n'est pas prêt".
12:05 En période normale, Paris est déjà moitié paralysé. Fermer des axes et des ponts à la circulation n'aidera en rien à fluidifier la mobilité.
12:11 Que se passera-t-il quand tous les spectateurs des Jeux Olympiques et Paralympiques arriveront en Paris ?
12:15 Aujourd'hui, la ville fait comme si cette question n'existait pas. Elle fait de la politique et vous dites "c'est faux".
12:20 Elle fait son show. Ça amuse certains, ça ne m'amuse pas du tout. Parce que je pense que le show qu'elle fait est ni plus ni moins un show totalement inspiré du Trumpisme.
12:31 C'est-à-dire de quelque chose qui vient aussi démolir le débat public, la démocratie.
12:35 Vous savez, on a passé trois ans de mandats à se faire insulter, injurier, interrompre, critiquer.
12:43 C'est normal la critique en démocratie, en politique.
12:46 Elle dit qu'elle s'oppose.
12:47 Mais je n'appelle pas ça vraiment de l'opposition. Ou alors c'est de l'opposition qui ne travaille pas, qui ne travaille pas un contre-projet.
12:54 Donc je l'appelle à être honnête, à être beaucoup plus honnête.
12:58 Le prix de certains billets a pu faire polémique.
13:00 Pour la cérémonie d'ouverture, pouvez-vous nous dire combien de billets seront accessibles à prix abordable ?
13:06 Et surtout, combien de personnes pourront assister à la cérémonie gratuitement ?
13:10 Aujourd'hui, quand même, bien sûr, il y a des billets très très chers et ça choque et c'est choquant.
13:16 Mais il faut aussi, sur la partie de financement privé des Jeux, accepter qu'il y a un modèle économique.
13:23 Mais 50% des billets qui sont vendus sont à moins de 50 euros.
13:29 Mais c'est souvent pour des matchs ?
13:32 Tous les matchs, vous savez, sont très très intéressants.
13:34 Je vous assure, moi j'ai eu la chance d'aller voir, y compris des disciplines sportives que je ne connaissais pas du tout.
13:42 Et tous les matchs sont très intéressants.
13:44 Et quand même, 50% des billets à moins de 50 euros, ça mérite d'être dit.
13:48 Et sur la cérémonie d'ouverture, plusieurs centaines de milliers de billets gratuits.
13:55 Mais pour qui ?
13:57 Pour toutes celles et ceux, on aura l'occasion de faire une communication conjointe d'ailleurs avec Tony Estanguet et Gérald Darmanin sur le sujet.
14:06 Puisque c'est l'État qui va mettre en place cette billetterie gratuite.
14:10 Et donc elle sera ouverte à toutes et tous.
14:12 On en dira plus, mais quand même, plusieurs centaines de milliers de billets gratuits pour assister à la cérémonie qui sera un événement grandiose.
14:22 Ça ne s'est jamais vu, un stade, ça comprend 80 000 à 100 000 places.
14:26 Il y aura 100 000 billets payants et plusieurs centaines de milliers gratuits.
14:30 Anne Hidalgo, il y a des milliers de questions sur l'appli d'Inter.
14:34 Évidemment, on va vous poser quelques questions sur Paris rapidement.
14:36 Ce plan local d'urbanisme qui a été adopté hier en Conseil de Paris, un plan dont l'objectif est de verdir la ville.
14:42 Vous vous engagez à mettre en place 300 hectares d'espace vert ou ouvert au public d'ici 2040.
14:48 C'est très ambitieux, d'autant plus que...
14:50 Alors vous allez me dire c'est l'opposition, mais l'opposition dit que depuis que vous avez été élue,
14:54 il n'y a eu que 30 hectares, en tout cas entre 2014 et 2020, qui ont été verdis.
15:00 Vous n'en avez fait que 30 hectares en 7 ans, vous voulez en faire 300 d'ici 2040.
15:05 N'est-ce pas juste irréaliste ?
15:07 Alors 30 hectares, c'est beaucoup déjà, c'est vrai, en une mandature.
15:11 Et à chaque mandature, 2014, 2020 et 2020, 2026, c'est à chaque fois 30 hectares nouveaux.
15:18 Et là, on change d'échelle.
15:19 Et alors comment vous allez faire 300 ?
15:21 Grâce à la planification de ce plan qui est une grande première.
15:26 Ce plan, je l'ai dit tout à l'heure, c'est quoi ?
15:28 D'ailleurs, il est salué comme ça par la presse internationale aujourd'hui.
15:31 C'est le premier plan d'adaptation d'une ville au changement climatique.
15:36 C'est le premier plan d'une ville totalement en adéquation avec l'accord de Paris sur le changement climatique.
15:45 Et donc, oui, dans ce plan, qu'est-ce que nous faisons ?
15:48 Nous réservons des parcelles, nous réservons des espaces...
15:51 Où ? Expliquez-nous, parce que ça semble...
15:53 Il faut vraiment que je me mette en tête.
15:55 300 hectares, où est-ce que vous allez les trouver ?
15:56 300 hectares, je vous invite à regarder.
15:58 Il y a plus de 60 hectares qui vont être des hectares de grands parcs.
16:02 Il va y avoir entre 10 et 15 nouveaux parcs.
16:05 D'ailleurs, vous savez que tout le nord-est parisien, grâce à l'accélération que nous donnent les Jeux olympiques et paralympiques,
16:11 est en train de se transformer.
16:13 Je vous donne rendez-vous dans quelques mois à la porte de la chapelle qui a été longtemps décriée.
16:19 Vous verrez ces grands parcs.
16:21 Ils sont décriés à cause du trafic, Anne Hidalgo.
16:23 C'était un enfer de rentrer à la porte de la chapelle.
16:25 Vous allez voir ce que nous avons fait et ce que nous sommes en train de faire.
16:27 Donc oui, 300 hectares, dans lesquels il y aura aussi des parcs et des jardins privés,
16:32 dans lesquels on va reconquérir beaucoup de pleine terre.
16:35 Beaucoup de pleine terre dans ce qu'on appelle les "coeurs d'îlots", dans des cours qui, pour certaines, sont des cours privés.
16:40 Dans les cours d'immeubles, vous allez mettre des espaces verts dans tous les cours d'immeubles de Paris ?
16:43 Partout où on peut remettre de la pleine terre, on va le faire.
16:47 Et donc c'est un plan local d'urbanisme bio-climatique qui est évidemment un plan qui va guider Paris, son urbanisme, dans les 10-15 ans qui viennent.
16:59 Ce sont des documents stratégiques et qui s'appuient aussi sur un autre élément très important, sur notre plan d'investissement,
17:06 puisqu'il faut accélérer.
17:08 Donc que marque ce plan ?
17:09 C'est l'accélération de Paris dans la transition écologique et sociale, parce qu'il y a aussi 40% de logements abordables.
17:17 On file au standard, on nous attend Chantal.
17:19 Chantal, vous nous appelez de la capitale de Paris, bonjour.
17:22 Oui, oui, oui, je vous appelle de la capitale, effectivement.
17:25 Bonjour à tous, bonjour Madame Hidalgo.
17:28 Je voulais savoir si vous aviez conscience du scandale que représente la mise en péril de la vie des Parisiens chaque jour en traversant les rues.
17:39 Nous sommes à Sailly, je suis une seigneure de 75 ans qui sillonne Paris.
17:44 Donc ce n'est pas que dans mon quartier que je vois ça, c'est partout.
17:48 À quel point nous risquons notre vie quand nous traversons à cause des voies cyclables ?
17:53 Pas à cause des voies cyclables, je rectifie, à cause des cyclistes qui systématiquement, pratiquement, passent au feu rouge.
18:02 Ils ne font pas semblant, ils ne font pas un petit peu, ils tracent leur route sans prendre en considération le feu rouge.
18:10 Je dis bien, nous sommes en risque à chaque fois que nous traversons la rue lorsqu'il y a des voies cyclables.
18:17 Avez-vous conscience de cela ? Et avez-vous l'intention de rectifier le tir en matière de réglementation ?
18:24 Merci Chantal pour cette question, j'ajoute celle de Rose sur l'application.
18:30 Comment justifier des bouchons insupportables, des transports publics défaillants, des voies de vélo à contresens des voitures ?
18:37 La démagogie écolo ne fonctionne plus, à quand de vraies actions et des solutions efficaces pour pallier la défaillance et les prises élevées des transports ?
18:45 Ça c'est sur les mobilités à Paris.
18:47 Sur les mobilités d'abord, globalement, dire que si on veut atteindre là aussi les objectifs, ce n'est même pas des objectifs,
18:56 les recommandations fixées par l'Organisation Mondiale de la Santé, il faudra, je le dis, parce qu'on peut se raconter beaucoup d'histoires,
19:03 il faudra réduire de 60% encore le trafic dans la métropole parisienne.
19:09 Parce que, je vous assure, le cocktail pollution, chaleur, changement climatique, c'est un cocktail mortel.
19:19 Donc si on veut juste répondre aux obligations de l'Organisation Mondiale de la Santé, il va falloir réduire de 60%.
19:25 Donc oui, le choix, et je l'assume, d'aller vers des mobilités actives et notamment vers le vélo, est un choix qui s'inscrit dans cette stratégie.
19:33 Mais là où je suis tout à fait d'accord avec notre première auditrice, c'est qu'évidemment il faut revoir les règles.
19:38 Alors, on n'est pas restés les bras ballants.
19:40 Nous avons d'abord fait une votation citoyenne dans laquelle, et Madame ne me parle plus aujourd'hui des trottinettes,
19:49 mais où la décision a été prise et les Parisiens l'ont votée eux-mêmes, de faire en sorte qu'il n'y ait plus de trottinettes en libre-service.
19:59 Ça sera à partir du 1er septembre et nous sommes en train de terminer un Code de la rue que nous avons travaillé d'ailleurs avec les Parisiennes et les Parisiens.
20:09 Je vous invite à participer à ce travail-là, Madame, parce que c'est très important.
20:13 Il y a beaucoup de gens qui disent ce que vous dites et je souscris en grande partie à cette nécessité de remettre des règles du jeu.
20:21 Le Code de la rue sera voté en juillet prochain au Conseil de Paris et nous avons une police municipale parisienne qui, elle aussi, est chargée de faire respecter ces règles.
20:35 Mais je vous invite à participer peut-être à ces derniers travaux.
20:39 J'ai eu l'occasion de conduire moi-même des grandes réunions publiques sur le sujet.
20:44 Et pour ce qui est des transports publics, je renvoie à Madame Pécresse.
20:48 Une question de Clément que je sens ironique.
20:51 Ça va mieux les finances de la ville ? C'est pour quand l'augmentation des impôts locaux ?
20:58 Je pense qu'il fait référence à votre décision contestée d'augmenter la taxe financière de 52% en 2023, en rupture avec votre promesse électorale de 2020 de ne pas toucher aux impôts locaux.
21:09 Alors oui, les finances de la ville vont bien. D'ailleurs, je vous invite à reposer la question à Monsieur Attal ou à Monsieur Bohn.
21:16 Vous écoutez la matinale d'Inter, on ne peut pas dire qu'on ne leur pose pas tous les jours la question sur la dette.
21:21 Et leur poser la question, puisqu'ils ont évoqué eux-mêmes la faillite de la ville de Paris.
21:26 Non, il n'y a pas de faillite de la ville de Paris. Oui, la ville de Paris est très bien notée.
21:30 Ils voulaient vous mettre sous tutelle.
21:32 Oui, ils voulaient nous mettre sous tutelle. Demandez-leur où en est la fameuse mise sous tutelle, parce que ça faisait les gros bandeaux de beaucoup de chaînes d'info.
21:38 Donc, les finances de la ville vont très bien, je vous remercie.
21:42 J'aurais préféré que l'État paie sa dette vis-à-vis de la ville.
21:46 L'État doit 1,2 milliard d'euros à la ville de Paris qu'il ne paye pas.
21:50 Sur quelle base ?
21:51 Sur beaucoup de bases. Par exemple, sur des dépenses que la ville fait pour le compte de l'État.
21:57 La ville est aussi un département. Par exemple, je dépense, la ville dépense 400 millions d'euros cette année pour le RSA.
22:05 Savez-vous combien l'État rembourse cette dépense-là ? Il devrait intégralement la compenser.
22:11 Il rembourse 40 millions d'euros. Donc, il y a 1,2 milliard d'euros de dette de l'État qui a essayé, je le dis, de nous étouffer, de nous mettre sous la contrainte.
22:21 J'ai choisi quoi ? J'ai choisi de respecter la promesse du changement, de faire en sorte que la transformation de la ville se fasse et de financer le changement climatique.
22:31 J'applique ni plus ni moins ce que Éric Lombard ou Pisani Ferry disent l'in commun.
22:37 Il reste une minute, Anne Hidalgo. En France, les partis de gauche se divisent sur les européennes. Pensez-vous qu'il faille que le PS y aille seul, y aille avec les Verts ou tous ensemble sur une même liste, nupes ?
22:46 Avec la France insoumise, ça n'aurait absolument aucun sens. On n'est d'accord sur rien en ce qui concerne la politique européenne et la politique internationale.
22:56 Donc, ça n'a pas de sens de faire des choses qui n'ont pas de sens. Ensuite, qu'il y ait les Verts ont décidé, et je les comprends, d'y aller tout seul.
23:06 Il faut que le PS porte une liste totalement pro-européenne. En tous les cas, je pense qu'il faut se ressaisir. La soumission à Jean-Luc Mélenchon...
23:20 Là, vous parlez d'Olivier Faure ?
23:21 Oui, bien sûr, je parle d'Olivier Faure, je parle d'une tendance qui est une tendance d'une partie de la direction du PS. On ne peut pas continuer comme ça.
23:33 Il y a un rapport qui est écrit sur Twitter, la NUPES appartient aux millions de Françaises et de Français qui veulent le rassemblement de la gauche et des écologistes.
23:39 Elle doit grandir et s'élargir. Trop longtemps, la division a servi la droite. Demain, elle pourrait servir l'extrême droite. Rien ne justifie de tuer l'espoir. C'était il y a deux jours.
23:45 Oui, il ne faut jamais tuer l'espoir. D'ailleurs, vous voyez, à Paris, moi, je travaille avec toute une équipe dans le respect. Il n'y a pas de domination de l'un sur l'autre.
23:54 Si on arrive sur une vision commune à voter hier ensemble un plan local d'urbanisme historique, parce qu'en 2006, Lévers ne l'avait pas voté, c'est parce qu'on se respecte et on bosse.
24:05 Et on bosse pourquoi ? Pour les gens. On bosse pour améliorer la situation des gens. Le rassemblement, l'union, c'est extrêmement important et je le pratique tous les jours.
24:15 Vous avez parlé de domination patriarcale de Jean-Luc Mélenchon. Est-ce qu'elle n'est pas tout simplement politique ? C'est-à-dire qu'il a fait 22% quand le PS a fait moins de 2% ?
24:22 Je pense qu'elle est aussi très patriarcale. Vous savez, moi, je suis très choquée. Je reconnais les rapports de force et les rapports de force électoraux.
24:29 Mais quand vous avez quelqu'un qui vous explique à longueur de journée qu'une petite gifle d'un homme sur sa femme, c'est un fait privé et que c'est tellement difficile un divorce qu'il vaut mieux laisser ça dans la sphère privée,
24:41 je suis féministe. Ça fait 20 ans, 30 ans que je me bats pour que ces choses-là viennent comme des sujets politiques et pour qu'on fasse progresser les droits des femmes.
24:51 Donc j'appelle toutes celles et ceux qui sont féministes et qui se laissent impressionner par ce patriarcat. Qu'ils soient de droite ou de gauche, ça reste du patriarcat.
25:00 Merci Anne Hidalgo, Madame la maire de Paris, d'avoir été au micro-dinter ce matin, 8h48.