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00:00 - Europe 1 - La France bouge
00:02 Elisabeth Assayag - La France bouge, si vous nous rejoignez, merci d'être avec nous. La France bouge avec des entrepreneurs, des startups, des parcours de vie.
00:10 Aujourd'hui on a le président du groupement Les Mousquetaires. Nous sommes avec vous Thierry Cotillard.
00:15 Pourquoi ? Parce que vous êtes vous le président du groupement Les Mousquetaires, mais vous êtes aussi le patron de trois magasins intermarchés
00:21 en région parisienne. Ce sont plus de 3000 chefs d'entreprise
00:26 indépendants, puisqu'ils ont leurs propres magasins. C'est ça le groupe intermarché, c'est la force et la puissance de ce groupe. Vous nous l'avez
00:32 dit depuis le début de l'émission, les négociations commerciales,
00:35 beaucoup d'industriels, alors tous ne jouent pas le jeu,
00:38 mais on a des gros industriels, notamment les fabricants de pâtes, qui se remettent à la table des négociations et ça c'est une excellente nouvelle.
00:44 On est très content de pouvoir l'entendre et on va poursuivre avec des entrepreneurs qui trouvent des solutions pour pouvoir,
00:53 pour qu'on puisse mieux se nourrir. En plus de ça, il fait attention à la planète et c'est vous Charlotte Mann, vous êtes le cofondateur de
00:58 Nous Antigaspi.
01:00 La France bouge,
01:02 la start-up du jour. Alors Charles, vous avez 35 ans, c'est ça ?
01:06 Je vais revenir un petit peu sur votre parcours, parce qu'on aime bien savoir à la France bouge qui se cache derrière les
01:11 entrepreneurs. Vous avez fait l'école de commerce, vous avez fait l'ESSEC, vous avez été diplômé en
01:15 2010 et vous avez démarré dans une carrière qui n'a rien à voir avec
01:20 la grande distribution, puisque vous avez démarré dans un fonds d'investissement
01:23 spécialisé dans la reprise d'entreprises en difficulté. Vous y êtes resté combien de temps ?
01:29 Cinq ans.
01:29 Cinq ans tout de même, mais
01:30 vous aviez du mal à vous projeter, je veux dire à vous jeter, à vous projeter.
01:36 Je pense que j'étais un peu trop jeune pour endosser la casquette de l'actionnaire et de l'investisseur et il y avait déjà
01:42 un souhait
01:44 d'occuper une fonction plus opérationnelle et vous l'avez dit, j'ai 35 ans, je fais partie d'une génération
01:50 qui est forcément très exposée
01:54 aux enjeux écologiques
01:56 à venir.
01:59 Donc là, votre changement radical ?
02:01 Exactement, mon souhait c'était de plus concilier, de concilier davantage mon occupation professionnelle et mes aspirations
02:06 personnelles pour un monde plus durable.
02:09 Donc vous rejoignez la startup Phoenix, c'était en 2016, où là vous êtes chargé du développement et de la gestion des invendus.
02:16 Donc il y avait déjà les prémices de nous anti-gaspi, ça vous a inspiré tout ça ?
02:20 Oui tout à fait, Phoenix s'était lancé pour aider les distributeurs et les commerçants à gérer leurs invendus
02:25 et je me suis intéressé en fait à un autre gisement du gaspillage alimentaire en France, qui est celui
02:30 généré chez les producteurs et les industriels. Et nous anti-gaspi
02:34 est venu de l'idée d'apporter une solution
02:37 Vous êtes une solution pour la grande distribution et pour nous les consommateurs ?
02:41 Alors je suis avant tout une solution pour les producteurs et les industriels
02:46 dont je rachète les invendus afin de les commercialiser dans nos 30 magasins en France.
02:50 Des invendus qui ne peuvent pas être mis dans les rayons des supermarchés c'est ça ?
02:53 Exactement, ces invendus c'est généralement trois choses, soit c'est des produits qui ont un petit défaut physique
02:57 voilà, défaut de forme, de calibre, de taille, de couleur ou de poids.
03:01 La deuxième raison ça peut être que ces produits ont des surplus de production, donc ils ne trouvent pas de place dans les magasins de grande distribution
03:08 et enfin ça peut être des fins de série, c'est à dire des produits qui ont déjà été fabriqués mais qui entre temps ont été remplacés
03:15 par des nouveaux produits, une nouvelle recette, un nouveau packaging et donc ne trouvent plus leur place dans les magasins de grande distribution.
03:21 Donc ça c'est Nous Antigaspi, j'espère que vous n'avez pas trop grignoté le pitch parce que vous allez quand même devoir faire le pitch.
03:26 Je crois que vous avez trois
03:28 trois formules notamment dans Nous Antigaspi, vous allez tout nous raconter, on vous laisse une minute, c'est parti.
03:34 Donc Nous Antigaspi est une jeune entreprise de la distribution alimentaire
03:38 reconnue pour son impact social et environnemental
03:41 et donc comme on le disait, dont la mission est de réduire le gaspillage alimentaire. Alors pour les auditeurs,
03:46 le gaspillage alimentaire en France c'est aujourd'hui 10 millions de tonnes
03:50 de produits qui terminent à la poubelle tous les ans et pour un coût économique de l'ordre de 16 milliards d'euros.
03:57 Et donc pour lutter contre ce désastre
03:59 social et environnemental,
04:02 on a ouvert donc depuis 2018 une trentaine de magasins en France, principalement en Bretagne et en région parisienne.
04:10 Grâce à ces magasins, on peut aujourd'hui accompagner un peu plus de 1000 producteurs et industriels
04:15 contre le gaspillage alimentaire en leur rachetant leurs invendus et afin de les proposer aux consommateurs.
04:21 Nos clients
04:23 trouvent dans nos magasins une offre alimentaire de qualité,
04:27 durable, qui va être composée de fruits et légumes, de produits frais et d'épiceries à prix réduit.
04:32 Ces invendus comme je disais, c'est essentiellement des surplus de production ou des fins de sale.
04:38 Merci pour votre pitch, Charlotte Mann, cofondateur de Nous Antigaspi. Thierry Cotillard, vous connaissez Nous Antigaspi ?
04:43 Oui, alors déjà je tiens à saluer la démarche de Charles, parce que 1) il se met à son compte et 2) la démarche elle est géniale.
04:50 Nous on avait travaillé avec
04:52 une startup qui s'appelle toujours et qui a pris une taille plus importante, Smartway,
04:57 et qui proposait de faire du zéro gâchis, c'est à dire les dates courtes dans nos points de vente étaient proposées avec des réductions à nos consommateurs.
05:02 Donc la démarche Antigaspi,
05:05 je crois que d'ailleurs il faut dire qu'il n'y a pas de concurrence, je salue la démarche de Charles parce que tout ça c'est complémentaire,
05:10 c'est vertueux, et donc nous ce qu'on fait après l'avoir proposé aux consommateurs,
05:13 chaque adhérent, on l'a dit, est indépendant et travaille avec des associations locales.
05:18 Chaque adhérent a le droit de choisir sa propre association ?
05:20 Bien sûr, et donc souvent c'est le centre d'action sociale, c'est les restos du coeur du coin, etc.
05:24 Et pour nos bases où on a aussi des stocks,
05:26 là on a six partenariats avec les plus grands, les restos du coeur, secours populaires, banque alimentaire,
05:31 et c'est essentiel parce qu'évidemment, vous venez de le dire, c'est fâcheux d'avoir autant de gaspillage, donc il faut le réinjecter
05:38 sous une forme ou une autre dans le circuit.
05:40 Qu'est-ce que vous récupérez le plus Charles ?
05:42 Alors c'est directement chez les producteurs et les industriels.
05:45 Et alors ça peut être surtout sur les fruits et légumes, des produits qui sont soit avec des petits défauts physiques,
05:52 - Les légumes moches comme on dit - Voilà,
05:54 des tomates, des pommes un petit peu marquées, des concombres ou des courgettes qui ont une forme un peu tordue ou un calibre anormal.
06:01 Ça, ça va être sur les fruits et légumes. Et après sur les produits frais et l'épicerie,
06:04 ça va être soit des surplus de production qui vont avoir en magasin une durée de vie un peu plus courte
06:08 que les produits qu'on a l'habitude de trouver en grande distribution.
06:11 Et ça peut être notamment sur les produits d'épicerie, en sucré ou en salé,
06:16 des produits qui ont été remplacés par de nouvelles références.
06:19 Thierry Cotillard, vous du côté d'intermarché, très régulièrement vous regardez la surproduction en France du côté des fruits et légumes
06:25 pour aussi ajuster les prix, éviter des hausses démesurées.
06:30 C'est une démarche qu'on a eu pendant le Covid.
06:32 Moi, je me rapprochais de Christiane Lambert, qui était la présidente de la FNSEA.
06:35 On faisait le point puisqu'il ne pouvait pas avoir de débouchés, notamment sur la restauration.
06:39 Et donc, quand il y avait surproduction, on avait pris un engagement
06:42 d'écouler la surproduction en vendant à prix coûtant.
06:45 Ça avait un avantage des prix accessibles pour le consommateur.
06:48 Et comme ce n'était pas cher, on en passait beaucoup de volume.
06:51 - Et ça perdure ? - Ça perdure sur les filiers en difficulté.
06:53 On l'a fait sur la pomme récemment. On sait qu'il y avait un sujet.
06:56 Et on est en contact. Et donc, il y a un lien établi avec le monde agricole pour essayer de s'aider.
06:59 - En ce moment, c'est quoi la surproduction ?
07:01 - C'est plus dans l'autre sens.
07:03 Ça va être le sujet de la sécheresse en Espagne et de la pénurie
07:06 qui fera malheureusement augmenter un peu les prix en France.
07:09 - De ? - De quelques dizaines de centimes.
07:13 - Et de quels produits ? - On a évidemment les agrumes.
07:17 Et ça va être encore quelques dizaines de centimes d'euros.
07:20 Alors, si vous permettez, parce qu'on parle toujours d'intermarché,
07:22 j'ai des collègues qui font du bricolage.
07:24 Et on a une start-up comme Charles, qui s'appelle "Too Good to Go", que vous connaissez.
07:28 Qui fait un truc super sympa.
07:30 C'est-à-dire qu'il récupère les plantes qui sont un peu défraîchies.
07:33 Et il les propose à des prix très réduits à des gens qui refont leur jardin.
07:37 Et c'est 1000 plantes qui sont sauvées tous les mois.
07:41 - Et ça, c'est Brico ? - Brico Marchand.
07:43 - Et qui travaille avec "Too Good to Go", que nous connaissons bien, la France bouge.
07:47 Avec sa fondatrice, Lucie Bache, qui sera notamment la présidente du jury des trophées européens de l'avenir.
07:53 J'espère vous y voir Thierry Cotillard.
07:55 - J'y serai, on m'a donné la date.
07:57 - Ah très bien, c'est le 20 juin.
07:59 Vous restez autour de la table de la France bouge,
08:01 Charlotte Mann, cofondateur de "Nous en petits gaspilles".
08:03 Et vous Thierry Cotillard, c'est le moment de vous présenter l'autre pépite du jour,
08:07 en route pour les trophées européens de l'avenir.
08:09 En tout cas, c'est ce qu'on vous souhaite.
08:10 Ce sera peut-être pour l'édition 2024.
08:12 C'est vous, Dylan Le Thiers, vous êtes le cofondateur de KNAP.
08:15 Ça s'écrit K-N-A-P.
08:17 Alors vous, vous avez imaginé le caddie de demain.
08:20 - C'est ça. - Enfin, c'est celui d'aujourd'hui.
08:22 Puisque vous le vendez maintenant.
08:24 Vous allez nous raconter toutes ses vertus dans un instant,
08:28 juste après une petite pause.
08:29 À suivre des chariots connectés pour la grande distribution.
08:36 C'est comme le chariot de supermarché que vous prenez depuis 50 ans.
08:39 Il roule pareil, mais il peut vous donner plein d'informations.
08:42 À tout de suite sur Europe 1.
08:43 d'Europe 1.
08:44 Elisabeth Assayag sur Europa.