Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, Elisabeth Lévy, Olivier Dartigolles et Patrick Vignal, député Renaissance de l’Hérault.
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00:00 Les vraies voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:04 Et donc, fruit d'un accord entre syndicats et patronat, le gouvernement présente aujourd'hui,
00:08 en tout cas a présenté aujourd'hui en Conseil des ministres, le projet de loi sur le partage
00:11 des valeurs dans les entreprises.
00:13 Un programme qui a pour objectif d'étendre les dispositifs d'intéressement, de participation
00:17 et de prime aux très petites entreprises.
00:20 Philippe.
00:21 Oui Cécile, selon plusieurs conditions, un, que la société fasse des profits et un bénéfice
00:26 net égal à au moins 1% de son chiffre d'affaires pendant 3 exercices consécutifs, 1% de résultat
00:32 c'est pas brillant pour une entreprise, selon les estimations du gouvernement, plus d'un
00:36 million et demi de salariés des TPE pourraient en profiter.
00:40 Alors est-ce que pour vous, le gouvernement est en train de prendre un tournant social ?
00:44 Est-ce qu'il fait un virage à gauche après la réforme des retraites ? Ou il s'est mis
00:47 les syndicats à dos ? Ou est-ce que pour vous c'est de la poudre aux yeux ? Ça passera
00:51 ou pas ? Vous êtes pour, vous êtes contre.
00:53 Un seul numéro, le 0826 300 300.
00:56 Philippe, on en parlait il y a quelques secondes justement de ces jeunes femmes qui se disent
01:02 qu'elles n'arrivent pas après des années et des années et des années de travail, passer
01:06 légèrement au-dessus du SMIC, c'est peut-être la solution aujourd'hui ?
01:09 Sûrement Cécile, alors tout ce qui est de nature, de mon point de vue, à restaurer
01:17 davantage de justice sociale, de faire entrer la France dans un réformisme authentique
01:23 qui nous éviterait toute révolution, genre et les filles, dévirer en tout cas, tout
01:29 ce qui est de nature à favoriser une meilleure équité économique et sociale, à mon assentiment
01:38 absolu.
01:39 J'ajoute qu'il y a quelque chose qui me gêne dans l'interrogation pertinente de
01:45 Sud Radio, c'est que ça ne relève pas de la gauche, ça n'est pas un virage à gauche.
01:50 Ce qui est annoncé, et si c'est fait ma chère Cécile, c'est quelque chose qui
01:57 incombe à la responsabilité de la droite également.
02:01 La justice sociale n'est pas la propriété de la gauche.
02:05 Elizabeth Lévy ?
02:06 D'abord je dois vous dire que je n'ai pas vu le projet de loi dans le détail, en
02:13 revanche, il y a une réforme qui me semble aller dans le bon sens, c'est celle du RSA,
02:17 après l'application.
02:18 Quand on dit ça, c'est toujours sur le papier, il faut voir comment ça va être
02:22 appliqué, parce que ça, ça peut être une cata.
02:25 Moi je crois qu'il y a aussi une urgence à remettre, alors il y a cette question des
02:29 salaires, j'approuve totalement ce qui a été dit, mais je rappelle que pour les petites
02:33 entreprises, c'est souvent une question existentielle, qu'elles ne peuvent pas augmenter tout simplement.
02:38 Il y a beaucoup de coûts qui ont augmenté aussi, n'oubliez pas, beaucoup de coûts
02:42 de matières premières, beaucoup de coûts de services, de prestations, donc c'est très
02:45 compliqué.
02:46 On a la crise immobilière qui arrive, qui va se traduire dans le BTP, on ne va pas rigoler.
02:51 Mais ce qui me semble urgent, c'est quand même aussi de remettre au travail toute cette
02:56 partie des Français qui ne travaillent pas, mais qui ne travaillent jamais, c'est-à-dire
03:00 pas des gens qui ont été jetés dehors, qui dans le fond, vivent en permanence depuis
03:06 des années.
03:07 Si vous voulez, il y a une France qui bosse, qui bosse trop et qui est mal payée en fait,
03:10 et qui est surtout trop fonctionnée, et puis il y en a une qui vit dans le système de
03:16 l'assistance, etc., et qui n'en sort pas non plus.
03:19 Et ça, ça me paraît, et je pense que c'est un des éléments de la grogne contre la réforme
03:24 des retraites, c'est que ça pèse encore sur ceux qui déjà travaillent.
03:28 Or, il y a dans notre pays, beaucoup plus qu'en Allemagne, les actifs représentent
03:33 moins de, je crois, moins de 50% de, ou 50% peut-être, de la population active.
03:39 En Allemagne, il y a une différence de 15 points, mais sur les chiffres bruts, je me
03:43 trompe.
03:44 - Olivier Dardigolle, est-ce qu'il y a vraiment une France, comme dirait Elisabeth Lévy,
03:48 c'est moite-moite, c'est-à-dire qu'il y a une France qui travaille et une autre qui
03:52 profite ?
03:53 - Je pense que c'est caricatural, je pense qu'on ne vit pas bien quand on est au RSA,
03:59 je pense qu'il y a beaucoup trop de personnes aujourd'hui qui n'arrivent plus à vivre
04:03 de leur travail, ce qui est un autre sujet, j'en ai parlé tout à l'heure avec la
04:06 smicardisation du monde salarié.
04:09 Pour généraliser l'intéressement et la participation, pourquoi pas ? Moi, je ne suis
04:15 pas hostile à ce qui est proposé, à condition que ce ne soit pas une diversion pour ne pas
04:21 parler de l'augmentation des salaires.
04:22 Je suis totalement d'accord avec le fait que les entreprises qui ne peuvent pas le faire,
04:26 ne peuvent pas le faire, mais on voit très bien aujourd'hui sur le partage de la valeur
04:29 entre capital et travail, au cours des 20 dernières années, les sommes allant vers
04:36 le capital, la rémunération du capital des actionnaires des dividendes, va vers des
04:40 niveaux et des taux de rendement qu'on n'a jamais connus.
04:43 La phase actuelle du capitalisme financier fait qu'il y a un vrai problème entre la
04:48 rémunération du travail et la rémunération du capital.
04:51 Il va falloir poser en grand cette question-là, et les entreprises qui pourraient augmenter
04:57 réellement pour de vrai les salaires vont aller vers des dispositifs d'intéressement
05:02 et de participation.
05:03 Et donner de l'intéressement, est-ce que ça ne va pas surtout créer encore deux vitesses,
05:07 c'est-à-dire entre les boîtes, qui pourront donner de l'intéressement ?
05:10 Là, ce qui est proposé, c'est que les sociétés fassent des profits, des bénéfices nets
05:14 au moins de 1% de son chiffre d'affaires.
05:16 Je n'appelle pas ça faire des bénéfices, mais 1%.
05:18 1% de chiffre d'affaires, on ne se bagarre pas pour 1% en général.
05:21 Notre invité est avec nous, Patrick Vignale est arrivé, député Renaissance de l'Hérault.
05:25 Bonsoir Patrick.
05:26 Bonsoir.
05:27 Bonsoir Monsieur le député.
05:29 Merci d'être avec nous en direct sur Sud Rideau.
05:33 Le spectacle est terminé Patrick Vignale.
05:43 Juste sur cette proposition de loi, aujourd'hui, pour les dispositifs d'intéressement et de
05:49 participation des primes des très petites entreprises, est-ce que c'est aux très petites
05:55 entreprises ou c'est plutôt aux PME ?
05:58 Ça me paraît dingue de me dire que les très petites entreprises vont aussi devoir mettre
06:03 la main à la poche alors que c'est toujours difficile de subvenir.
06:07 Vous savez, on n'a pas toujours fait tout bien dans cette majorité, mais il y a une
06:11 chose que nous avons fait et ça remonte déjà avec François Hollande, avec le CICE, c'est-à-dire
06:17 qu'on a décidé d'aider les entreprises, c'est quand même 150 milliards de vos impôts
06:21 et des miens, pour relancer l'économie.
06:23 Moi, je vous parlais de la région Occitanie, on a du mal à trouver des collaborateurs
06:28 et des salariés, donc mathématiquement et naturellement, les salaires ont été augmentés.
06:34 Je vous prends le cas de la restauration de l'hôtellerie, on a beaucoup de mal à trouver
06:38 du personnel, donc les salaires ont été augmentés.
06:41 Et moi, je pense effectivement qu'il y a trois niveaux.
06:44 La relation entre ceux qui travaillent avec des salaires moyens, 1500, 1600 euros, ceux
06:50 qui ne sont pas l'accession au travail et les dividendes des 80 milliards, où on doit
06:55 peut-être momentanément, ce que je pense moi, mettre une contribution afin d'apurer
07:03 un peu le quoi qu'il en coûte, parce que vous êtes à 260 milliards qui ont été
07:07 mis pour le quoi qu'il en coûte.
07:09 On a 3000 milliards de dettes et on a besoin d'investir beaucoup dans l'économie verte.
07:14 Donc si vous voulez, je pense que ça va se faire naturellement avec les entreprises.
07:18 Et puis, qu'on soit clair, la petite PME de trois salariés où le responsable se paie
07:24 à peine et souvent paie plus ses salariés, on ne lui demandera pas une contribution.
07:29 On va demander une contribution supplémentaire, si vous voulez, à ces entreprises moyennes
07:33 qui font des bénéfices.
07:35 Et je vais le dire gentiment, il y a certains grands groupes qui font des bénéfices, qui
07:40 ont obtenu des aides de l'État et qui se permettent de licencier ou de ne pas augmenter
07:44 ses salariés.
07:45 Vous voyez, l'idée c'est de rééquilibrer tout cela.
07:48 - Philippe, il est temps de réagir.
07:49 - Mon cher Patrick, je ne parviens pas à comprendre sur le plan de la méthode et je
07:56 dépasse un peu le macronisme, entendons-nous.
07:59 Pourquoi les...
08:00 Non mais je veux dire, ça n'est pas une mise en cause.
08:03 Pourquoi les pouvoirs, en général, ont des scrupules, voire des difficultés pour répondre
08:10 à des évidences de justice sociale ?
08:13 Là, ce qui est proposé paraît tellement évident, qu'on soit de droite ou de gauche,
08:19 pourquoi est-ce que toujours c'est si tardif ?
08:22 - Vous savez pourquoi, cher Philippe ? C'est qu'en fait, la droite c'était le travail,
08:27 le travail s'émancipe, et la gauche c'était le travail, le travail s'alienne.
08:32 Et depuis la crise du Covid, aujourd'hui il y a une nouvelle relation au travail.
08:36 Et je crois en faire partie de ceux qui l'ont vu rapidement, rappelez-vous pour la réforme
08:41 des retraites, les gens aujourd'hui, la jeune génération, ils veulent un sens au travail.
08:45 Moi j'ai participé à des évaluations où des cadres, des ingénieurs disaient "moi,
08:51 avant de savoir mon salaire, je veux savoir si j'ai mes 35 heures, je veux savoir si
08:56 l'entreprise est plus verte".
08:58 On a changé de paradigme.
09:00 Le Covid a fait qu'on est sur un trépied vie personnelle, vie familiale et vie professionnelle.
09:06 Si vous voulez, je pense que tout cela va se lisser parce qu'effectivement on est
09:11 quand même à une période où on a du mal à recruter.
09:14 Ça c'est le premier point.
09:16 Et le deuxième point, moi je ne voudrais pas non plus que cette contribution devienne
09:21 une taxe parce que c'est français.
09:23 Aujourd'hui on a besoin d'avoir 5 à 6 milliards par an, c'est le rapport de Jean
09:27 Pizani, pour financer cette industrie verte.
09:31 Est-ce qu'on va augmenter les impôts des classes moyennes ? Il faut les baisser.
09:35 Parce que c'est quoi une classe moyenne ? C'est 1 780 euros.
09:38 Donc si vous voulez, on a besoin, nous la classe politique, d'avoir un peu plus de
09:42 courage et on a besoin surtout d'avoir un vrai échange, ce qui est compliqué en ce
09:47 moment entre le patronat, les syndicats et que nous les politiques, on soit des arbitres
09:52 de tout cela.
09:53 J'espère, Patrick Vignal, qu'on arrivera dans la période qui vient à avoir un vrai
09:59 et beau débat sur le travail.
10:01 Parce qu'on a vu que via le débat sur les retraites, ce qui est monté vraiment de
10:05 manière spectaculaire, c'est la question du travail, de son sens, de son utilité,
10:10 de sa valeur.
10:11 Moi j'ai des copains qui vivent bien de leur métier dans différentes branches, mais
10:15 qui me disent "Olivier, je ne sais pas si je continuerai de le faire jusqu'au bout,
10:19 c'est très difficile, je ne veux pas développer".
10:21 Ils disent "il y a des process de management qui me font perdre l'envie d'aller au
10:26 boulot parce que c'est ordre contre ordre, c'est beaucoup le tableur Excel.
10:30 Mais moi j'aurais envie de voir la personne, mon n+1, et avoir un échange humain avec
10:35 lui pour pouvoir parler du sens de tout cela.
10:39 Et donc je pense que c'est une question presque de société, quasiment civilisationnelle.
10:44 Et j'espère qu'on pourra avoir un beau débat là-dessus.
10:46 Vous savez Olivier, on s'est trompé la majorité.
10:49 En fait on s'est trompé parce qu'on a voulu faire une réforme des retraites sur
10:54 un tableau Excel en disant aux Français "on a besoin de 12 milliards".
10:58 En fait ce n'était pas ça.
10:59 C'était déjà 30 milliards que vous mettez par an pour financer les retraites.
11:04 Mais effectivement la relation au travail c'est le management, c'est le nombre de
11:08 personnes qui sont en burn-out, c'est l'idée à un moment donné de dire "pourquoi je
11:13 m'investis dans le travail et donc dans la société".
11:17 Mais ça, ça veut dire un débat apaisé et ça veut dire ce qui n'est pas le cas
11:21 à l'Assemblée parce qu'on a des postures politiciennes.
11:25 Vous avez la Nupes qui dit "le patron c'est un salaud", il exploite.
11:29 Une certaine droite qui dit "Patrick travaille", non.
11:32 Heureusement qu'il y a les macronistes pour dire toujours la vérité vraie, le bon et
11:36 le bien parce que sinon je ne sais pas comment on ferait.
11:39 Je ne donnerai pas de leçon.
11:41 Souffrez, souffrez juste que je vous interrompe juste sur cette question du travail.
11:45 Je ne sais pas, moi je suis quand même frappé par une chose.
11:48 C'est que, à l'évidence, la tendance lourde c'est que le temps de travail a baissé
11:54 car tellement temps mieux, on peut faire d'autres choses.
11:56 Deuxièmement, l'ubérisation ne changera pas le fait que vous aurez quand même besoin
12:00 de gens pour faire les paquets.
12:01 Il y aura des tâches, il y a des tâches matérielles.
12:04 La vie ne peut pas se dérouler simplement dans le virtuel.
12:08 Donc il y a des tâches matérielles, physiques, qui impliquent des corps, qui vont devoir
12:13 continuer.
12:14 On a besoin des tagères, et bien il faut des menuisiers pour les construire.
12:18 Mais moi ce qui me frappe, c'est le lien victimaire que nous avons pratiquement tous.
12:22 C'est-à-dire, bien sûr, il y a des travaux moins intéressants que d'autres.
12:26 D'ailleurs, ce serait peut-être bien de valoriser l'effort à l'école de façon à ce que
12:30 les gens puissent avoir accès à des travaux plus épanouissants, au lieu de leur dire
12:33 toute la journée qu'ils sont des victimes de la violence pédagogique.
12:37 Si on leur apprenait un peu à se concentrer et à bosser, ce serait peut-être mieux.
12:41 Mais ce qui me frappe, c'est que plus personne ne se dit une chose qui me paraît simple,
12:45 aussi, c'est que le travail, même s'il n'est pas marrant, c'est deux choses.
12:49 C'est l'autonomie.
12:50 C'est-à-dire que ça c'est une dignité en soi, de subvenir à ses besoins, ou à ceux
12:57 de sa famille si vous voulez.
12:58 - Soit collectif, soit collectif.
13:00 - Et le lien social.
13:01 - Voilà.
13:02 Et deuxièmement, pourquoi est-ce que des dames, comme celles de Verbaudet ou d'autres
13:06 usines, pleurent quand leur usine ferme ? Moi je me rappelle de dames qui étaient dans
13:09 une usine de poulets.
13:11 C'est horrible une usine de poulets, ça sent mauvais, c'est affreux, c'est horrible.
13:14 Elles pleuraient pourquoi ? Parce que c'est leur copine, leur copain, leur vie sociale.
13:19 C'est le moyen aussi de sortir, d'échapper à l'enfermement parfois, qui est le foyer.
13:24 C'est quand même… Donc arrêtons si vous voulez d'avoir une vision aussi de dire
13:29 "ah bah oui, oui, il y a des travaux, effectivement, qui sont moins marrants que d'autres".
13:33 - Non mais moi, chère madame, moi j'ai pas de souci.
13:35 Le travail c'est l'émancipation.
13:37 Mais je vais vous donner un exemple précis.
13:40 Quand j'ai travaillé sur Assion-Cœur de Ville, la place des maisons de santé des
13:44 médecins de ville.
13:45 On a connu certainement sur le plateau le médecin de famille qui pouvait travailler
13:51 80 heures le samedi, le dimanche, les urgences.
13:54 Ce qu'on a fait aujourd'hui, et ce n'est pas une critique, c'est que les nouveaux
13:58 médecins qui arrivent sur le marché vous disent simplement "je ne veux pas sacrifier
14:02 ma vie de famille à ma vie professionnelle".
14:05 Et ça veut dire qu'un médecin de famille aujourd'hui est remplacé par deux médecins.
14:10 Et là, la classe politique doit avoir cette réflexion sur cette nouvelle relation.
14:15 Et il ne faut pas dire que la génération qui arrive est plus saignante.
14:19 L'ubérisation est intéressante.
14:21 50% des métiers seront ubérisés.
14:24 Et on aura besoin, Elisabeth Duhamel, c'est moi qui vous le dis, on n'a plus d'humanité.
14:29 Aujourd'hui, je porte une loi sur la médiation sociale.
14:33 Comme les gens ne se parlent plus, il faudra bientôt qu'on ait des médiateurs dans le
14:36 couple, dans la famille.
14:37 Philippe David, qui est un grand communicant, aura besoin d'être pas très vignal de la
14:46 négociation avec ses enfants au casiment des tartes aux fraises.
14:50 On a perdu ce côté humain.
14:54 Et donc je crois que nous, on doit, ce que disait Olivier, on doit anticiper cette nouvelle
14:59 relation.
15:00 Et je crois franchement que les Français dans leur ensemble veulent travailler.
15:04 Vous parliez, Elisabeth, du RSA.
15:06 Moi aussi, je me dis qu'il y a 80% des gens qui sont au RSA.
15:10 Je passe souvent à des femmes seules avec trois gosses.
15:13 Le mec, c'est mari, là, je manque.
15:15 Celle-là, je ne vais pas lui demander de faire 20 heures par semaine.
15:17 Celle-là, je vais essayer d'y faire une formation pour qu'elle soit autonome, pour qu'elle
15:21 s'émancipe, pour qu'elle puisse vivre des enfants et tout ça.
15:25 Patrick, ne bougez pas, on va faire réagir Jean-Noël, notre prévoit auditeur.
15:29 Qui est entrepreneur ?
15:30 Jean-Noël, c'est un sujet qui vous concerne, ce partage.
15:34 Ça me concerne à juste titre parce que j'ai trois collaboratrices et j'ai une petite société.
15:41 C'est vrai que quand on arrive à l'IS, on arrive au bidon et j'étais au bidon pas plus
15:44 tard qu'hier avec mon esprit comptable, qu'on paye l'IS et qu'on voit qu'au niveau de salaire,
15:49 si on augmente parce qu'on ne peut pas trop augmenter, on sort d'un Covid, on rembourse
15:54 un TGE, on rembourse les charges sociales qui ont été suspendues pendant deux ans mais
15:58 sont provisionnées.
15:59 C'est très compliqué de pouvoir augmenter des salaires avec les charges que nous avons.
16:06 Ce n'est pas évident.
16:08 Alors c'est sûr que personnellement j'ai une petite société mais après on prend des
16:11 sociétés un peu plus grosses qui ont plus de chiffre d'affaires, qui ont plus d'attitude
16:15 pour pouvoir augmenter et jouer un petit peu avec les bilans.
16:18 Je ne parle pas un peu des multinationales, des sièges sociaux, s'il est en France ou
16:23 pas en France, où on peut optimiser.
16:25 Alors là c'est encore autre chose.
16:26 Par rapport au travail, oui il faut donner l'envie d'avoir envie aux collaborateurs
16:32 ou à la collaboratrice de pouvoir s'impliquer dans cette société.
16:35 Elisabeth Lévy a tout à fait raison.
16:37 Une usine ferme qui perd de l'emploi et des gens qui ont passé 30 ans ou 25 ans dans
16:42 une société sont complètement meurtris et complètement dépouillonnés par rapport
16:45 à tout ça.
16:46 Je les comprends.
16:47 Mais nous en France, enfin qu'en France mais en Europe, on a un petit peu cassé ce
16:53 mode de travail qui avait de la valeur travail.
16:56 Aujourd'hui c'est par rapport à certaines personnes.
16:59 Vous en avez, M. Vignal qui est député, je vais lui répondre un petit peu quand même.
17:03 Il y a des gens qui sont RSA, qui veulent rester au RSA, qui ne veulent pas travailler
17:08 parce que vous avez des gens, vous avez toute une filière qui en restant un petit peu à
17:11 la maison, gagnent pratiquement autant si ce n'est plus sans aller travailler.
17:16 Et là par contre il y a un gros problème.
17:18 Et pour M. Vignal aussi pour lui répondre, au niveau de nos politiques sur cette réforme
17:23 des retraites, je vous en disais un petit mot quand même, le premier acte qui doit
17:28 se faire c'est pour nos élus politiques, nos sénateurs et nos députés, la retraite
17:34 il faut la revoir, on va commencer par les élus.
17:37 - Jean-Noël, vous parlez des gens qui sont au RSA, il y a aussi des gens qui sont au
17:42 RSA qui ne veulent pas travailler parce qu'ils savent que sans diplôme, sans expérience,
17:48 ils feront des boulots qui sont...
17:50 - Ça mal payé.
17:51 - Et ça c'est aussi un souci, il faut leur donner envie aussi.
17:55 Il faut leur donner envie de sortir du RSA et de leur proposer des dignités de travail
18:01 et des vraies expertises.
18:02 - Et une formation ?
18:03 - Tout à fait, mais vous avez aussi, moi je connais un plombier encore du sud, il a
18:08 7000 euros par mois.
18:09 - Oui.
18:10 - Vous voyez ? Et il y a des métiers d'artisanat qui viennent très rapidement.
18:13 - Mais qu'il faut revaloriser parce que ce sont des métiers d'avenir.
18:15 - Oui, ils sont revalorisés, c'est un métier revalorisant et tout le monde ne peut pas
18:18 être Bac+5 et puis arriver sur des marchés de travail à 1700-1800 euros par mois.
18:24 - Philippe Villiers.
18:25 - Patrick, je voudrais revenir vers vous très vite.
18:28 - Allez-y.
18:29 - Comment faire lorsqu'on sent un tempérament réactionnaire pour que la nostalgie pour
18:38 hier ou des valeurs, des vertus, des comportements, un état des pouvoirs semblait exemplaire,
18:45 comment faire pour supporter le présent quand on est un député ?
18:50 - Non mais moi je vais être clair, je suis comme Jean-Noël, je suis un chef d'entreprise,
18:54 moi j'ai 4 ou 5 salariés, je suis conscient d'une chose en ce moment, on marche sur la
18:59 tête en France.
19:00 Tout cela parce qu'on a peut-être une partie de la classe politique qui est dans l'indécence
19:05 mais c'est une petite partie Jean-Noël, l'ensemble des élus ont envie de faire bien.
19:10 Un mot sur les retraites, depuis 2017 les parlementaires se sont mis au régime général,
19:16 les sénateurs ce n'est pas le cas, il faut qu'ils y viennent aussi parce que pour pouvoir
19:20 porter des politiques publiques, il faut être soi-même transparent.
19:24 Mais le vrai débat qu'on a, on ne pourra pas faire progresser, cher Philippe, la société
19:29 en disant celui qui est au RSA ne veut pas travailler.
19:32 Mais moi j'ai eu des gens dans mon club qui m'ont dit "écoutez M. Vignal, seul avec
19:37 2 enfants, le RSA plus le complément, je gagne autant que si je travaillais à Intermarché,
19:42 arriver à 5h du matin jusqu'à 10h, revenir de 4h à 20h pour 1100 euros".
19:48 Donc il y a ce que je disais tout à l'heure, c'est le vrai débat entre le travailleur
19:52 presque pauvre aux Mics à 1400 euros et la personne seule avec 2 gamins qui gagne 1200.
19:58 C'est cela qu'on doit revoir de front en compte, mais pas sans arrière-pensée politicienne.
20:05 Et malheureusement en France, vous voyez ce qui se passe, tout le monde est déjà à
20:09 2027, donc nos collègues de l'ANUP c'est Jean-Luc qui va gagner les élections, ceux
20:14 de Marine, ça va être Marine, notre amnistiative, Xavier Bertrand, en fait nous les politiques,
20:19 on ne prend pas le temps de régler les problèmes, on règle trop nos comptes.
20:23 - Très belle formule. - Merci beaucoup Patrick Vignal d'avoir été avec nous, député Renaissance de l'Hérault.
20:29 Merci beaucoup Jean-Noël d'avoir été avec nous.
20:32 Vous restez ? On reste ensemble encore pendant quelques minutes, on revient dans un instant.
20:37 On fait une petite pause, c'est les Vraies Voix jusqu'à 19h.