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Nicolas Beytout : « Nous allons essayer d’adapter et de domestiquer ce que les robots conversationnels peuvent nous amener à faire dans le domaine de la presse ».
franceinfo
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12/05/2023
Nicolas Beytout Directeur de l’Opinion fait le bilan des 10 ans de son quotidien.
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News
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- Bonjour Nicolas Béthout. - Bonjour Laurent Vallière.
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- Trois cahiers pour ce numéro anniversaire en vente durant dix jours, dont surtout un
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cahier de 16 pages intitulé « La liberté d'entreprendre » avec une soixantaine de
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contributeurs prestigieux.
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C'était évident pour vous que la thématique de votre numéro d'anniversaire c'était
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vous qui vous êtes lancé un journal libéral, pro-business comme vous le dites, pro-européen,
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qu'il fallait parler de ça et faire parler des gens importants sur cette thématique-là ?
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- Oui, la liberté en général et puis la liberté d'entreprendre en particulier. On est une
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rédaction entre guillemets d'entrepreneurs. La plupart de ceux qui sont là aujourd'hui
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étaient déjà là il y a dix ans et ils ont rejoint un projet d'entrepreneurs créé
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avec cette flamme de la liberté d'entreprendre qui est l'opinion. Effectivement, dix ans,
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une expérience assez folle à l'époque. Beaucoup de gens nous avaient dit « mais
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vous rêvez d'abord, il n'y a plus de place pour le print, pour le journal papier, tout
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est digital ». La réalité, c'est que non, on a fait un journal numérique avec
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une extension papier et le papier a été absolument déterminant dans notre existence.
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Beaucoup de gens nous avaient dit « libéral, mais vous n'avez aucun espace, ça n'existe
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pas ». La réalité, c'est que le libéralisme existe et il est porté par un certain nombre
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de gens. Voilà, tous les oiseaux de malheur qui nous avaient dit il y a dix ans « ça
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ne marchera pas », voilà, dix ans après, on est là.
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On va en reparler de la crise du papier. J'allais dire que celui qui est le moins
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langue de bois parmi vos 60 contributeurs, c'est Xavier Niel, le patron de Free. C'est
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titré « son papier, démissionnez et montez votre boîte ». C'est presque un peu vous,
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même si vous n'avez pas démissionné. Mais vous avez monté votre boîte.
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J'ai monté ma boîte, voilà. Et je ne l'ai pas fait seul. On est parti à 40. Aujourd'hui,
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on est à peu près à 150 puisqu'on a fait des acquisitions, entre autres, l'Agefi
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qui est une magnifique marque B2B.
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Mais vous revendiquez ce que dit Xavier Niel. Vous aussi, vous dites à tout le monde « démissionnez
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et montez votre boîte ». Parce qu'il dit quand même que les entrepreneurs sont eux
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qui changent le monde, pas les politiques.
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Oui, c'est vrai. Les entrepreneurs changent le monde au sens où ils amènent concrètement
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ce que l'inventivité peut donner comme progrès. Les politiques sont essentielles.
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Et moi, je n'ai absolument aucun mépris pour les politiques. Mais je pense que tous
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ceux qui regardent l'actualité en général, l'actualité politique en particulier, sont
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fascinés en bien ou en mal, d'ailleurs, par les politiques. Et cela oublie souvent
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de regarder l'apport exceptionnel des chefs d'entreprise, des entrepreneurs, les petits,
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les moyens, les gros, qui, par leur travail, créent de la richesse et permettent à un
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pays comme la France de tenir son rang.
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Alors, vous avez créé votre boîte il y a 10 ans. L'opinion, vous disiez que vous
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vous êtes lancé au mauvais moment. C'est vrai qu'on peut dire que depuis 10 ans, les
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revenus publicitaires ont fondu comme neige au soleil. Je crois que ça a été divisé
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par deux au moins.
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Dans le marché, vous voulez dire.
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Le marché publicitaire. Comment vous tenez ?
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On tient grâce à plusieurs choses. D'abord, parce que les recettes de diffusion sont importantes
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et puis aussi parce que, assez vite, comme d'autres médias, il n'y a pas de recette
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magique pour ça. Assez vite, dès que la marque, l'opinion, a commencé à exister
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un petit peu, on a essayé de l'étendre à d'autres activités, en particulier la
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création de colloques, de conférences, de remises de prix. Toutes ces activités...
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Qui sont plus rentables.
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Événementielles. Qui ne sont pas forcément plus rentables, mais qui, en tout cas, nous
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permettent d'être, comme on dit dans notre jargon, "contracycliques" avec la publicité.
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La publicité tendanciellement baisse, même si ce n'est pas le cas à l'opinion. Elle
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reste une contribution extrêmement importante à notre chiffre d'affaires, mais ça nous
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permet de lisser les à-coups de la publicité.
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Mais est-ce qu'on peut dire, est-ce que vous pouvez nous dire, quelle est la diffusion du
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journal ?
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Oui, bien sûr.
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C'est tiré à cobien. Parce que moi, j'avais lu à peu près 42 000 exemplaires, mais dont
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la moitié est en fait distribuée dans les hôtels, gratuitement, dans les aéroports.
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Alors ça, c'est un point très important et très intéressant, ce que vous soulevez
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là. Parce que lorsqu'on s'est lancé, par définition, le jour d'avant, il y avait zéro
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exemplaire de l'opinion. Ça n'existait pas et personne ne savait qu'on allait être lancé.
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Le lendemain, il y a une petite émulation, une curiosité. Et puis le surlendemain, les
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gens se disent « Ok, très bien, je retourne à mes habitudes, je reprends mon quotidien
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habituel, j'écoute ma radio tous les matins et après tout, je ne bascule pas directement
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à l'opinion ».
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Qu'est-ce qu'on doit faire quand on lance un média comme ça ? On doit le diffuser
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même gratuitement. Tous les journaux de la Terre, quand ils ont à conquérir un nouveau
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territoire, font de la diffusion gratuite en espérant capter un lecteur, l'intéresser
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et l'amener à s'abonner. J'ai le souvenir, quand je dirigeais la rédaction des Échos,
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les Échos étaient propriétaires du Financial Times. Le Financial Times a dépensé des
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sommes faramineuses, complètement disproportionnées par rapport à ce que nous, presse française,
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nous savons faire pour s'implanter aux États-Unis. Le FT est un journal britannique. Il a voulu
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conquérir New York et les États-Unis. Il a fait de la diffusion gratuite dans des proportions
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absolument inimaginables. Nous, à notre échelle, on a essayé de faire la même chose. Et en
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effet, au début, parce que nous n'existions pas et qu'il fallait bien mettre le produit
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dans les mains, un peu comme dans les supermarchés, les démonstrateurs qui vous font goûter
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un petit gâteau et espèrent que vous allez, dans les rayonnages, acheter le paquet entier.
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Et aujourd'hui, alors ? Combien de gens achètent en kiosque ? L'opinion, je me demandais.
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Aujourd'hui, on a, je vais vous dire, on a à peu près 40 000 exemplaires, 38 500 exemplaires
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par jour. 59% sont en des diffusions numériques, abonnés et vente au numéro en numérique,
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par exemple, par les grandes plateformes de diffusion, ce qu'on appelle les kiosques
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numériques. Et le reste, c'est-à-dire 41% pour le print, 59% pour le numérique.
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Alors, en 2013, vous espériez arriver à l'équilibre financier en 2016. Et alors,
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je lis des journaux comme Mediapart, on apprend qu'en fait, vous avez encore fait 5 millions
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d'euros de déficit l'an dernier. Quand est-ce qu'à votre avis, en 2021, pardon,
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pas en 2022, en 2021, c'est quoi les chiffres ? Et quand est-ce que vous arriverez quand
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même à l'équilibre financier ? Parce que ça fait 10 ans, on se dit combien de temps
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vous pouvez tenir en fait ? Et comment vous tenez d'ailleurs ?
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Alors, comment est-ce qu'on tient ? C'est relativement simple. D'abord, il ne vous
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a pas échappé que depuis 10 ans, il s'est passé un certain nombre de choses, comme
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le Covid, le Covid avec des gens qui ne peuvent plus sortir, qui ont peur de toucher du papier,
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qui n'achètent plus les journaux, qui s'informent par la télévision et qui comptent tous les
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jours le nombre de morts. Ce n'était pas une ambiance extraordinaire. Accessoirement,
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pour ce qu'on appelle l'événementiel, les colloques, les salons, tout ça n'existait
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plus du tout. Donc, nos plans, évidemment, ont été bouleversés. La guerre en Ukraine,
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vous le disiez tout à l'heure, il y a eu une baisse tendancielle de la publicité.
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Évidemment, ça a touché tous les médias, dont nous. Donc, on a eu à souffrir de la
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tendance générale qui touche toute la presse, plus des événements particuliers qui ont
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impacté l'ensemble de l'économie, dont la presse. Quand est-ce qu'on va être à
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l'équilibre ? Nous, on pense que c'est le plan qu'on présente à nos actionnaires
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qui nous soutiennent. Et ça répond à l'autre partie de votre question. Comment est-ce qu'on
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tient ? Parce que nos actionnaires nous soutiennent et apportent des capitaux pour nous aider
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à nous développer. On est parti de zéro chiffre d'affaires. Zéro. On est aujourd'hui
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à 25 millions de chiffre d'affaires. C'est gigantesque. Dans l'univers de la presse,
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c'est pas microscopique. Et donc, nos actionnaires nous soutiennent et ils pensent qu'en effet,
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comme nous, à l'horizon de ce qu'on appelle un business plan, c'est-à-dire dans les
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deux ans qui viennent, l'équilibre sera atteint.
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Et sans mauvais esprit, l'aide de l'État à la presse doit beaucoup aider en ce qui
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concerne une entreprise de presse comme la vôtre.
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Oui, l'aide...
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Libérale. C'est ça qui est paradoxal.
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Oui, mais ça, c'est un procès qu'on nous a fait. Non, c'est pas paradoxal. C'est très
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simple. Le libéralisme, c'est l'égalité des conditions de concurrence. Et donc, moi,
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je dis le jour où il n'y a plus d'aide à la presse, je veux bien m'en passer. Mais
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être le seul qui essaye de survivre sans aide à la presse, alors que tous mes petits
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camarades, accessoirement mes concurrents, qui ne se sont pas privés d'essayer de nous
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en empêcher, vivent avec les aides à la presse. Là, je dis non. Le libéralisme, c'est l'égalité
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des conditions de concurrence.
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Alors, la suite de l'opinion, c'est quoi ? Qu'est-ce qui marche ? Qu'est-ce qui pourrait
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mieux fonctionner dans votre journal ?
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Ce qui peut mieux fonctionner, c'est croître plus vite, c'est avoir plus de moyens pour
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investir. Je suis frappé de voir que depuis quelques années, depuis quelques mois même,
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l'accélération et l'intensification des besoins d'investissement dans le digital
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se manifestent vraiment dans tous les domaines de ce qu'est notre activité de presse. L'avenir,
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c'est essayer de domestiquer et d'adapter ce que les robots conversationnels, ChatGPT
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et autres, peuvent nous aider à faire.
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C'est essayer de...
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Quoi, par exemple ? Qu'est-ce que ChatGPT peut faire dans un journal comme l'Opinion ?
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Alors, je vais vous donner un exemple, que ce soit le ChatGPT ou autre chose. L'intelligence
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artificielle, par exemple, nous permet aujourd'hui, vendredi, de mettre en ligne les éditos dans
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la voix de ceux qui les réalisent. Et progressivement, tout le journal va être écoutable en
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audiolisation avec des robots qui prennent la voix des journalistes qui signent ces articles.
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C'est à la fois prodigieux et assez simple. On sait déjà faire la lecture par un robot
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d'un texte. Là, on est les premiers à amener un petit plus, qui est que c'est dans la voix
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de celui qui signe l'édito.
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Mais est-ce qu'un robot pourrait chez vous écrire des articles ou des brèves, par exemple ?
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Écrire des articles, non. Écrire des brèves, non, parce que nous n'avons pas de brèves,
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justement. Nous sommes une exception dans la presse. Nous, on s'est fondé sur l'idée
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qu'il fallait du temps pour développer des analyses, des angles. On est un journal engagé
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et être engagé, ce n'est pas juste cinq lignes pour balancer une information, c'est
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de l'analyse et c'est de la valeur ajoutée. Non, les robots peuvent, par exemple, nous
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aider à créer des résumés qu'on met justement comme produit d'appel pour faire venir les
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gens sur les articles.
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NICOLAS : Merci beaucoup Nicolas Béthou et bon anniversaire à l'Opinion.
10:05
NICOLAS BÉTHOU : Merci.
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