Le président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale et député d’Eure-et-Loir Olivier Marleix était l'invité de Questions politiques sur France Inter, dimanche 7 mai. Il a notamment été interrogé sur les divisions au sein de sa famille politique et sur ses propositions concernant l'immigration.
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00:00 - Bonjour et bienvenue dans "Questions politiques".
00:10 Le rendez-vous politique du dimanche midi sur France Inter,
00:13 à la radio, sur France Info, à la télé et bien sûr en partenariat
00:17 avec le journal "Le Monde".
00:18 Notre invité en direct et jusqu'à 13h est aujourd'hui un homme
00:22 qui a, comment dire, fort à faire pour maintenir l'unité
00:25 de ses 62 députés.
00:27 La réforme sur la loi des retraites, pardonnez-moi,
00:32 a divisé comme jamais une droite qui était depuis des mois
00:35 déjà au bord du gouffre,
00:37 celui creusé par la dernière élection présidentielle.
00:39 Aujourd'hui, les Républicains se retrouvent face à leur destin.
00:42 Doivent-ils basculer et rejoindre la Macronie ?
00:45 Parviendront-ils à se ressouder, à se recomposer,
00:49 bref, à se ressusciter ?
00:50 Ces quelques questions et d'autres, nous les poserons
00:52 aux députés et présidents du groupe Les Républicains à l'Assemblée,
00:56 Olivier Marlex est donc notre invité ce dimanche
00:59 dans "Questions politiques".
01:00 "Questions politiques".
01:01 Karine Bécard sur France Inter.
01:06 Mais d'abord, bonjour tout le monde.
01:08 Bonjour.
01:09 Bonjour Nathalie Saint-Cricq de France Télévisions.
01:11 Bonjour Karine Bécard de France Inter.
01:13 Bonjour Claire Gatinois.
01:14 Bonjour.
01:15 Du journal "Le Monde" et je me tourne également
01:17 et je salue Anne Souhaitement du service politique de France Inter.
01:20 Bonjour.
01:21 Alors, vous avez ausculté et disséqué toute cette semaine
01:24 d'actualités politiques.
01:25 On commence avec vous, Nathalie Saint-Cricq.
01:27 Vous avez repéré cette tribune ce matin dans la presse,
01:30 signé Éric Ciotti, le patron du parti Les Républicains,
01:33 qui aimerait bien que le président Macron
01:36 tienne ses promesses en matière de droit de succession.
01:38 Il n'est peut-être pas le seul.
01:39 J'ai évité de vous parler du couronnement de Charles III.
01:41 Donc je vais revenir sur le droit de succession.
01:43 Je considère que c'est un...
01:44 Enfin, on peut considérer que c'est un dossier
01:45 qui est piégé depuis tout temps.
01:47 On ne peut pas souvenir parce que personne n'est aîné,
01:49 mais dans les années 70,
01:50 Jean-Jacques Savance-Rébert avait lancé le débat
01:52 en disant qu'il fallait augmenter massivement
01:54 les taxes sur les successions
01:55 des très grosses fortunes ou des grosses fortunes.
01:58 Grosse fortune, c'est un peu compliqué
02:00 parce que chacun a une notion un peu différente
02:02 de ce que c'est que cette grosse fortune.
02:03 -A partir de combien ? -C'est extrêmement subjectif,
02:05 extrêmement différent sur les personnes.
02:07 Il est vrai qu'Emmanuel Macron, dans sa campagne,
02:09 avait promis de baisser les droits de succession
02:12 sur les transmissions.
02:13 Il avait promis de donner une franchise
02:15 éventuellement plus grande.
02:16 Alors la franchise, c'était quand vous héritez,
02:18 il y a une décote, on vous enlève 100 000,
02:20 150 000, 200 000 sur lesquels vous ne payez pas de ducsession.
02:24 Et là, manifestement, il s'est dit
02:26 que c'était un dossier suffisamment explosif
02:27 pour pas forcément le remettre sur le terrain.
02:29 Explosif pourquoi ?
02:30 Parce que tous les rapports que l'on a disent
02:32 que c'est à l'origine des inégalités sociales.
02:35 C'est-à-dire qu'en gros, ce qu'on hérite de ses parents,
02:37 ce qu'on hérite de sa famille ou ce qu'on a,
02:39 c'est à partir de là qu'on peut toujours faire
02:41 tout ce que l'on veut dans la vie,
02:42 mais que les inégalités s'offrent.
02:44 Alors, donc, mesures de droite pour certains,
02:47 mesures de gauche pour les autres,
02:49 qui proposent, et c'était dans le programme du PS,
02:51 d'augmenter les droits.
02:52 Tout ce qu'on peut se dire, c'est que c'est tellement piégeux
02:54 ou piégé qu'on se voit mal comment on lancerait le débat
02:57 pour l'instant et qu'on n'a que des poids à prendre,
02:59 parce que finalement, les Français sont un peu paradoxaux
03:02 si, effectivement, à gauche, on pense qu'il faut augmenter,
03:04 et à droite, qu'il faut les baisser.
03:05 Quand on est soi-même concerné,
03:07 l'affectif l'emporte sur la rationalité
03:09 et on considère, in fine, que ce qu'on a gagné toute sa vie,
03:12 c'est plutôt pour ses enfants que pour l'État.
03:14 Tout juste.
03:15 Alors, ce qui est intéressant dans la séquence également,
03:17 c'est aussi d'observer nos très nombreux ministres,
03:20 Claire Gatinois, des ministres qui, vous semble,
03:23 en tout cas pour certains, de plus en plus déconnectés.
03:25 Expliquez-nous.
03:26 Oui, tout à fait. Je voulais parler d'un ministre en particulier,
03:29 le ministre de l'Economie...
03:31 Bruno Le Maire.
03:32 Bruno Le Maire, exactement, qui a occupé l'actualité
03:36 avec le...
03:38 en présentant un sujet peut-être encore plus brûlant
03:41 que le couronnement de Charles III ou la réforme des retraites,
03:44 c'est son échappée littéraire.
03:46 Donc le ministre de l'Economie...
03:47 La fugue américaine.
03:48 La fugue américaine.
03:49 Le ministre de l'Economie vient publier ce livre
03:51 dans la prestigieuse collection Blanche.
03:53 Le livre est épais, 470 pages et demie.
03:56 Son écriture est nerveuse, souligne Libération,
03:58 et c'est un roman.
04:00 On a déjà beaucoup parlé de cet ouvrage
04:02 pour les quelques lignes coquines, dirons-nous,
04:04 qui ont fait le buzz ces dernières semaines
04:06 et provoqué des sarcasmes
04:08 dans les couloirs des ministères et du Palais-Bourbon.
04:10 L'ouvrage fait suite à une production littéraire
04:12 déjà abondante du ministre depuis son arrivée à Bercy,
04:15 Paul, Une Amitié, en 2019,
04:17 L'Ange et la Bête, en 2021,
04:19 suivi d'Un Éternel Soleil.
04:21 Bref, Bruno Le Maire dort peu et/ou écrit beaucoup.
04:25 Je ne vais pas m'improviser critique littéraire,
04:27 mais le livre que j'ai commencé à parcourir
04:29 peut assurément figurer dans la catégorie des "page-turners",
04:32 comme le ministre le fait dire à son héros Oscar.
04:35 Que Bruno Le Maire soit un génie littéraire
04:38 incompris ou pas n'est pas le sujet.
04:40 Et le ministre qui fait la promotion de son livre
04:42 tout en vantant le panier entier Inflation
04:44 a bien le droit de se détendre en écrivain.
04:46 En écrivant, pardon.
04:47 Après tout, d'autres font du footing ou de la boxe.
04:50 Il ne s'agit pas de censurer le droit de rêver,
04:52 comme se choque l'ancienne plume de l'Elysée,
04:54 Sylvain Faure dans L'Express.
04:56 La politique, nous dit-il, ne doit pas devenir
04:58 une sorte de mission tenant de la vestale et de l'ermite.
05:01 Alors où est le problème ?
05:03 Quand Bruno Le Maire est interrogé sur son passage érotique,
05:05 il sourit en suppliant de lire son livre.
05:08 En lisant, on comprendra que Bruno Le Maire est un ministre,
05:11 mais aussi un écrivain.
05:13 C'est là qu'est le problème, finalement.
05:15 Un ministre tout macroniste qu'il est,
05:17 peut-il être en même temps écrivain
05:18 parce que tel est son bon plaisir ?
05:20 Voilà un peu plus de trois mois que la France est secouée
05:22 par des manifestations contre la réforme des retraites.
05:25 Des Français modestes sacrifient une partie de leur salaire
05:28 pour faire grève et faire entendre leur colère
05:30 face à un pouvoir qu'ils jugent déconnecté et arrogant.
05:33 Et voici que sort dans cette collection,
05:35 Gallimard, un ouvrage qui parle de deux frères
05:38 en voyage à la Havane pour assister au concert
05:41 d'un pianiste de renom.
05:42 Bruno Le Maire vit-il dans le même monde
05:44 que les Français à qui il dirige ?
05:46 Le ministre dégage avec ce livre l'étrange image
05:48 d'un pouvoir presque frivole qui s'échappe de sa tâche
05:52 et au fond se désintéresse du pays.
05:54 Bruno Le Maire veut peut-être nous montrer
05:55 qu'il est un personnage plus complexe qu'on ne l'imagine,
05:58 qui n'est pas seulement cet homme de droite
06:00 qui cire ses chaussures le dimanche
06:02 et se préoccupe de la rectitude des comptes publics.
06:04 Certes, mais le moment est mal choisi.
06:07 Se divertir, même au sens pascalien du terme,
06:09 en s'étourdissant dans l'activité littéraire,
06:11 pour un ministre de son rang, n'est pas un crime, bien sûr,
06:16 pas non plus une faute, mais le faire savoir
06:18 au moment où le pays traverse une grave crise politique et sociale
06:21 apparaît pour le moins déplacé.
06:22 Merci, Claire.
06:23 Et dans ce contexte compliqué, justement,
06:26 les députés de la majorité,
06:27 et là, je me tourne vers vous, Anne Souhaitement,
06:29 les députés de la majorité s'autonomiseraient
06:32 de plus en plus, un peu comme l'ont fait avant eux
06:34 les députés, les Républicains. Racontez-nous.
06:36 Alors, moi, je voudrais effectivement vous parler
06:38 d'une image qui m'a marquée cette semaine.
06:40 C'était mardi, à l'Assemblée, réunion intergroupe de la majorité.
06:44 Qu'est-ce que ça veut dire que tous les députés
06:47 Renaissance, donc du Parti présidentiel,
06:48 Modem et Horizons, sont ensemble ?
06:51 Et l'idée, c'était un petit peu opération calinothérapie,
06:54 et on veut booster les troupes.
06:55 La Première ministre se déplace au 3e sous-sol,
06:59 vient parler, expliciter sa feuille de route.
07:01 Voilà, donc l'objectif était extrêmement clair.
07:04 Et figurez-vous que la presse, tenue à l'écart, c'est normal,
07:07 essayait de savoir ce qu'il était en train de se dire.
07:10 Et à ce moment-là, première image qui marque,
07:12 un député quitte la réunion,
07:14 ça ne fait que quelques minutes que ça a commencé,
07:16 et il nous lance, très simplement, "ça ne sert à rien,
07:19 "de toute façon, je ne sais plus trop ce que je fais ici."
07:21 Et à quasiment au même moment, deuxième image concomitante,
07:24 je vois passer derrière un autre député, en vélo,
07:27 un député Renaissance qui avait même pas pris le temps de venir,
07:32 estimé que ça n'était pas nécessaire.
07:33 Alors, ce que je voulais vous dire, c'est qu'il n'est évidemment pas question
07:37 de dire que tous les députés de la majorité
07:39 sont en rupture avec l'exécutif, ce n'est pas vrai,
07:41 mais c'est quand même le symbole d'un 49-3,
07:44 de cette décision de passer en force sur les retraites,
07:47 qui a vraiment marqué un virage
07:49 dans ce rapport qu'ont les députés avec la majorité.
07:51 Les prises de distance, elles sont désormais quotidiennes.
07:54 Alors, il y a ces réunions qu'on quitte,
07:56 il y a ces députés qui se mettent en apparenté,
07:59 ça a l'air un peu technique, mais il y en a quatre qui ont fait ça,
08:01 ils sont Renaissance, maintenant, ils sont apparentés Renaissance.
08:03 Vous avez aussi ces critiques ouvertes, par exemple,
08:06 sur les 100 jours, que maintenant, on dit publiquement,
08:09 on crée aussi son propre agenda,
08:11 les députés s'autonomisent complètement,
08:13 il y en a deux qui font un tour de France, de l'énergie, voilà.
08:16 Et puis, il y a ces consignes qui ne sont plus respectées.
08:19 Exemple, cette semaine, en commission, c'est pareil,
08:22 c'est un peu dans les arcanes, mais une loi sur le drapeau européen
08:25 qui deviendrait peut-être obligatoire devant les mairies,
08:27 et là, bim, le modem décide de ne pas voter,
08:30 c'est rejeté à la surprise générale.
08:31 Bref, avant d'être un député de la majorité,
08:34 aujourd'hui, on est un député, et en fait, on est un auto-entrepreneur.
08:38 - Merci à toutes les trois.
08:39 Il est grand temps d'accueillir notre invité,
08:42 Olivier Marlex, député d'Eure-et-Loire,
08:45 et surtout, le président du groupe Les Républicains
08:47 à l'Assemblée nationale.
08:48 (Générique)
08:50 - France Inter. - Entrez.
08:51 (Générique)
08:53 - Venez vous installer. - Questions politiques.
08:55 (Générique)
08:57 - Karine Becker.
08:58 - Prenez votre temps, asseyez-vous confortablement,
08:59 ça va durer une heure.
09:01 Bonjour, Olivier Marlex. - Bonjour.
09:03 - Merci d'avoir accepté notre invitation
09:05 en cette veille de 8 mai et en ce week-end de couronnement
09:09 en Angleterre, le couronnement de Charles III, évidemment.
09:13 Comment est-ce que vous observez tout ça ?
09:15 Comment est-ce que vous observez la monarchie, ce régime politique ?
09:17 Est-ce que sa stabilité vous fait envie, vous fait rêver ?
09:21 - Écoutez, moi, ce qui m'a impressionné,
09:22 j'ai regardé le couronnement,
09:24 bon, deux heures de messe, c'est un peu long.
09:28 Mais ce qui m'a impressionné, c'est que, en occasion de ce sacre,
09:32 ça rappelle qu'il y a quelque chose d'un peu sacré dans la nation.
09:37 Quand on voit le Premier ministre, je crois qu'il est hindou,
09:41 M. Sinak, aller lire les évangiles, etc.
09:45 Tout ça est un moment intéressant.
09:48 Et puis, c'est la cône vertébrale pour ce pays qui,
09:53 nous, en France, on a eu M. Hollande, M. Macron,
09:58 c'est un truc, effectivement, qui nous manquait.
10:00 Et puis, deuxième, j'ai relevé une phrase de l'archevêque de Canterbury
10:04 qui dit, je crois, "le service, c'est l'amour en action".
10:09 Que le chef de l'État commence son règne,
10:16 c'est pas un mandat, lui, son règne, avec cette philosophie,
10:20 on est...
10:21 Il faudrait bien s'en inspirer un peu en France.
10:22 Je suis pas sûr que M. Macron considère que...
10:24 - Vous trouvez que c'est commode, peut-être, pour les successions,
10:27 également, puisque c'est par ordre de première naissance ?
10:30 - Non, je sais pas ce que vous voulez dire par là.
10:32 - Bah, qu'il n'y a pas d'élection organisée.
10:34 - Il n'y a pas de primaire à faire, il n'y a pas de...
10:37 - Mais ce qui est intéressant aussi, ce que vous soulignez tout à l'heure,
10:39 c'est la façon dont Ishi Tsunak, hindou, a lu un texte de la Bible
10:44 qui montre que, par moment, il y a un esprit de concorde
10:47 qui peut être nécessaire.
10:49 - Oui, c'est ça, c'est ça que je retiens.
10:50 - Et qui peut être, et serait bien utile aussi,
10:52 aujourd'hui, en France, pour faire avancer le pays,
10:54 oublier des divergences.
10:55 - C'est ce que je retiens, ce côté de communion,
10:59 ce moment un peu sacré de la nation,
11:01 où tout le monde se retrouve, au-delà de personnes du roi,
11:05 ce côté sacré qu'on reconnaît à la nation britannique.
11:09 Et puis, je vous dis, quand même, cette idée que le service,
11:13 c'est l'amour en action, en politique, on parle pas comme ça.
11:15 C'est dommage.
11:16 C'est dommage, parce que c'est quand même le fondement
11:18 de notre engagement politique.
11:19 - Allons, passons à la droite, entrons dans le vif du sujet,
11:21 avec la droite française, dont on ne sait plus trop
11:25 où elle se situe exactement en ce moment.
11:27 Dans un très récent sondage très intéressant,
11:28 Odoxa, qui a été publié vendredi dans le Figaro,
11:32 51 % de vos sympathisants LR vous encouragent
11:36 à rester indépendants, et dans le même temps,
11:38 ils sont 61 % à vous pousser vers un accord
11:42 avec le gouvernement.
11:43 Vous vous situez où, Olivier Marleix, aujourd'hui ?
11:45 - On se situe exactement au même endroit depuis six ans
11:49 que le président de la République a été élu.
11:50 Nous, nous refusons
11:53 la tripartition du pays,
11:57 qui a été la stratégie d'Emmanuel Macron.
11:58 La stratégie d'Emmanuel Macron, c'est j'essaie de rassembler
12:01 un bloc central, je prends...
12:04 Un bloc central et je pousse les Français de gauche
12:08 dans les bras de l'extrême gauche, les Français de droite
12:10 dans les bras de l'extrême droite, de Mme Le Pen,
12:13 et je suis au centre, le garant de tout ça,
12:16 une espèce de bloc élitaire contre un bloc populaire
12:18 qui serait fracturé.
12:20 Moi, je trouve que c'est cette fracturation du pays,
12:22 qui, pour moi, a été une stratégie politique
12:24 de la part d'Emmanuel Macron,
12:25 est quelque chose d'absolument épouvantable
12:28 pour notre pays, d'absolument détestable.
12:30 Et donc, pardon, ça fait six ans que nous refusons
12:33 d'entrer dans cette espèce de mécanique infernale
12:37 qui ferait, au bout du compte,
12:38 si on avait cédé à je ne sais quelle sirène macronienne,
12:42 que la seule alternative à Emmanuel Macron serait Mme Le Pen.
12:46 Et on ne veut pas de ce projet politique-là.
12:49 Donc, nous continuons à affirmer qu'il doit y avoir
12:51 une alternative à droite à Emmanuel Macron.
12:53 -C'est quoi, la majorité ? -C'est notre projet politique.
12:56 -Donc, pour trouver des majorités, il faut trouver des alliances.
13:00 Vous pourriez être, effectivement, la jambe qui permettrait...
13:03 -Il y a une majorité relative,
13:05 parce que les Français ont souhaité
13:07 que le président de la République n'ait pas de majorité absolue.
13:09 Ils ont souhaité, en quelque sorte, le mettre sous tutelle
13:12 d'une assemblée nationale
13:13 où toutes les forces politiques d'opposition sont présentes.
13:16 La France... Enfin, la NUPES, qui est le premier groupe,
13:19 le premier ensemble, on va dire.
13:21 Le Rassemblement national, les Républicains,
13:23 avec 62 députés.
13:25 Chacun a son rôle à jouer dans cette assemblée nationale.
13:29 Moi, d'ailleurs, j'ai refusé dès le départ que le gouvernement...
13:32 Vous savez, M. Darmanin avait fait une hiérarchisation
13:34 des ennemis, des adversaires, de je sais pas quoi.
13:36 Non, le gouvernement, il doit parler avec toutes les forces...
13:38 -Ca veut dire qu'il y a une liberté de vote ?
13:40 Est-ce qu'en clapon qu'on comprenne ?
13:41 -Le gouvernement doit parler avec toutes les forces politiques
13:44 présentes à l'assemblée nationale.
13:45 C'est le projet politique, c'est le souhait politique
13:47 qu'ont exprimé les Français en votant.
13:49 Il faut respecter cette assemblée nationale.
13:50 -Vous êtes quand même à la tête d'un groupe.
13:52 Comment vous appréhendez les futurs textes à venir ?
13:54 Il reste quand même un certain temps.
13:56 -Comme nous l'avons fait depuis bientôt...
13:57 -Et d'abord, est-ce que vous êtes capable de dominer ça ?
13:59 -Comme nous l'avons fait depuis bientôt un an,
14:01 où en réalité, on a été très unis,
14:03 on a des commentaires, etc., sur la quasi-totalité des textes,
14:07 je vous invite à regarder le vote des Républicains
14:12 à chaque fois qu'on a pu voter.
14:13 Il y a des fois où on n'a pas pu voter,
14:14 comme sur la réforme de retraite avec le 49-3,
14:16 mais on a été extrêmement unis.
14:18 Il y a parfois eu 4, 5 voix différentes.
14:20 5, 6 voix.
14:21 Sur 62, on a été en réalité extrêmement unis.
14:23 C'est la Macronie qui aime bien dire qu'on serait divisé, etc.
14:27 Non, on a été extrêmement unis dans nos votes.
14:29 On vote en fonction de nos convictions,
14:31 de ce qui nous paraît utile à l'intérêt national,
14:33 utile aux Français.
14:35 -Vous avez juste été très désunis sur la réforme de retraite.
14:37 Vous avez juste été très désunis sur la réforme de retraite.
14:41 C'est le seul texte où ça a été compliqué.
14:42 Vous avez juste été très désunis sur la réforme de retraite.
14:44 -La réforme de retraite, c'est plus compliqué
14:47 parce que quand vous êtes dans l'opposition,
14:49 aller voter une réforme qui est impopulaire dans le pays,
14:52 c'est plus compliqué.
14:53 Moi, je suis celui qui considérait qu'on n'avait pas d'Etat d'âme à avoir
14:56 étant donné qu'on avait combattu la réforme de 2018
14:59 qui cassait la quête de sécurité sociale,
15:01 que celle-ci, en revanche, nous paraissait
15:03 totalement, totalement inévitable.
15:05 Pour vous faire une confidence,
15:06 je suis allé passer 4 jours en Espagne.
15:08 En Espagne, ils viennent de faire,
15:09 exactement en même temps que nous, une réforme des retraites.
15:12 Savez-vous qui est au pouvoir en Espagne ?
15:13 -Un socialiste. -La gauche.
15:15 La gauche soutenue par l'extrême gauche.
15:17 Ils ont fait une réforme de retraite qui a consisté à augmenter
15:19 la progressivité des cotisations sur les salaires.
15:22 Très bien, c'est quelque chose d'assez courant.
15:25 Aucun problème là-dessus.
15:27 Mais croyez-vous qu'à l'occasion, ils ont touché à l'âge de la réforme,
15:29 qu'ils soient revenus sur la réforme imposée par l'Union européenne,
15:33 le FMI, au moment de la crise de l'euro ? Non.
15:36 La gauche au pouvoir en Espagne a maintenu la retraite,
15:39 l'âge de départ à 67 ans.
15:42 Ils sont certains que la droite française
15:45 soit plus à gauche que la gauche espagnole.
15:48 Évidemment, tout ça n'est pas sérieux.
15:50 -On va peut-être pas refaire le marché des retraites.
15:52 -Est-ce que vous avez tiré les leçons de la séquence retraite
15:55 dans votre président du groupe ?
15:57 -La séquence retraite, je vous dis, pour nous,
15:58 c'était un moment, je pense, qui a été un moment
16:00 de tension un peu particulière, parce que porter une réforme,
16:05 assumer une réforme impopulaire quand vous êtes dans l'opposition,
16:08 c'est jamais évident, ça demande un peu de courage.
16:12 -Ah oui, c'est pas mal. -Nous l'avons fait.
16:14 Et après, notre ouverture d'esprit,
16:17 une fois encore, le fait que notre seul curseur
16:18 soit l'intérêt national,
16:20 ça vaut quand c'est un texte qui est proposé par la majorité,
16:23 qui propose le retour au nucléaire.
16:24 Ça fait 10 ans que je me bats pour qu'on revienne au nucléaire,
16:27 qui a été une faute absolue.
16:29 J'ai utilisé le droit de tirage de mon groupe
16:33 pour créer une commission d'enquête
16:34 pour mesurer à quel point tout ça avait été tragique,
16:37 à quel point les Français ont subi une explosion, du coup,
16:41 d'électricité cet hiver à cause de ce renoncement au nucléaire.
16:44 Le gouvernement propose, a fait un virage à 180 degrés
16:48 pour revenir au nucléaire.
16:50 On n'allait quand même pas combattre ce texte.
16:51 Donc on l'a soutenu et sous notre impulsion,
16:53 il a été adopté, il a même été plus largement,
16:55 parce que je crois que le Rassemblement national l'a voté,
16:58 les communistes l'ont voté, donc très largement.
17:01 Mais on a voté aussi un texte venant, il y a sept semaines,
17:04 venant, je crois, de la gauche,
17:07 pour s'opposer au démantèlement d'EDF.
17:09 Moi, je suis farouchement attaché à l'intégrité d'EDF,
17:14 qui est un trésor national, qui nous a permis longtemps
17:17 d'être le 1er producteur d'électricité dans le monde,
17:19 1er exportateur d'électricité au monde,
17:22 avec l'intégrité, c'est quoi ?
17:24 C'est que ce soit la même entreprise
17:25 qui fasse la production avec le nucléaire,
17:28 le stockage avec...
17:29 -On ne va pas faire le catalogue de tous les textes.
17:31 -M. Macron a voulu casser tout ça.
17:32 Donc tout ça pour dire qu'on vote
17:35 en fonction de l'intérêt national.
17:36 -La question, c'est après la réforme des retraites,
17:39 ça a quand même été compliqué.
17:41 Là, vous nous expliquez qu'aujourd'hui,
17:42 tout va bien entre les différentes lignes
17:43 au sein de votre parti.
17:44 On se demande pourquoi vous avez organisé cette semaine
17:46 un séminaire, si tout va bien.
17:48 Pourquoi est-ce qu'il fallait la guérille au Tarakli ?
17:50 -Je pense que c'était un moment, en réalité,
17:52 assez banal de la vie d'un groupe parlementaire.
17:55 Cette assemblée, elle vit à un rythme assez effréné.
18:00 Je crois qu'on a besoin de se retrouver régulièrement
18:02 entre nous, faire des pauses, reprendre un peu d'auteur,
18:04 évoquer les débats qui vont arriver.
18:06 C'est quelque chose d'assez différent.
18:07 -Une petite précision.
18:09 Tout à l'heure, vous disiez que vous êtes contre
18:12 ce schéma politique que veut imposer,
18:15 selon vous, Emmanuel Macron, avec ses trois blocs,
18:17 le Bloc central et les deux extrêmes.
18:19 La fracturation du pays.
18:20 Donc, vous voulez que la droite se fasse entendre.
18:23 Aujourd'hui, c'est quoi, la droite ?
18:25 C'est la ligne droite sociale d'Aurélien Pradié ?
18:28 C'est la ligne plus souverainiste de Bruno Retailleau ?
18:31 Ou c'est la ligne plus libérale que vous défendez vous-même ?
18:36 -Je ne sais pas. J'ai toujours détesté,
18:38 récusé ces débats sur les lignes.
18:39 Je les faisais à une époque où nous étions très forts.
18:41 -Mais c'est important d'avoir une idéologie
18:43 quand on est un parti.
18:44 C'est ce que vous reprochez à Emmanuel Macron,
18:46 c'est en même temps.
18:48 -Non, c'est pas ça que je reproche à Emmanuel Macron.
18:51 C'est la stratégie de fracturation du pays.
18:52 C'est toute autre chose.
18:53 Nous, au contraire, on a cette ambition à vouloir rassembler,
18:56 à vouloir échapper à cette fracturation
18:58 qui fait qu'aujourd'hui, vous avez des électeurs de droite
19:00 qui sont partis chez M. Macron,
19:01 des électeurs de droite qui sont partis chez Mme Le Pen.
19:04 Nous, on considère qu'effectivement,
19:05 évidemment, encore faut-il avoir des convictions à défendre,
19:07 mais que ces convictions,
19:10 elles doivent permettre un large rassemblement
19:12 que les Français prennent un sujet comme l'immigration,
19:14 un sujet qu'on a mis sur la table.
19:15 Le gouvernement est incapable d'avancer sur l'immigration.
19:17 -On va en parler un peu plus tard si vous le voulez bien.
19:19 -Non, mais bon, on en parlera quand vous voudrez.
19:21 Mais en réalité, je pense qu'on est tout à fait prêts à se rassembler.
19:25 -La question, c'est que, pour reprendre ce que disait Claire,
19:26 c'est qu'on voit clairement malgré tout qu'il y a trois lignes
19:29 et on se demande qui est encore écouté
19:31 au sein du Parti des Républicains.
19:32 Est-ce qu'Éric Ciotti, quand il parle,
19:34 il est écouté par la totalité des élus du Parti des Républicains ?
19:37 Et est-ce que quand vous avez une décision à prendre,
19:39 est-ce que votre groupe est en capacité de le suivre ?
19:41 Ça, c'est intéressant.
19:42 -Je ne vais pas être langue de bois.
19:43 C'est vrai qu'il y a eu un renouvellement très profond
19:47 du leadership à droite.
19:50 Pour l'instant, un renouvellement un peu par l'élimination,
19:53 malheureusement. Regardez, en dix ans,
19:55 comme le paysage a été...
19:56 -C'est-à-dire par défaut ? -A été dévasté.
19:58 Non, mais en tout cas, totalement dévasté.
20:02 J'ai, évidemment, le retrait de la vie politique
20:05 de Nicolas Sarkozy, le retrait de François Fillon,
20:09 le départ d'Alain Juppé,
20:13 toute une génération qui est partie.
20:15 La génération suivante, elle est souvent dans ces régions
20:19 avec le non-cumul des mandats.
20:22 Donc, elle n'est pas dans le quotidien
20:23 de la vie politique des Français.
20:25 Et donc, oui, il faut apprendre à trouver
20:26 une autre organisation.
20:29 Il y a un président qui a été élu et très bien élu,
20:31 le Républicain, qui est Éric Soti.
20:33 Moi, je ne souhaite pas que certains continuent
20:35 à faire le match de l'élection interne.
20:37 -Et donc, en quiconque, il est écouté ?
20:39 -C'est Éric, le patron du parti.
20:40 Oui, je pense qu'il est, évidemment, écouté.
20:44 Je suis président du groupe à l'Assemblée nationale,
20:46 un président du groupe au Sénat.
20:48 -Vous comprenez qu'il peut y avoir un trouble
20:49 pour les électeurs ?
20:50 Ils ne comprennent plus qui est lr, finalement.
20:52 -Non, mais si vous me dites que les leaders des Républicains
20:57 qui parlent au nom des Républicains,
20:58 comme je le fais aujourd'hui dans la vie politique française,
21:00 ont un déficit de notoriété par rapport à Mme Le Pen,
21:04 je ferais très humblement...
21:06 -On ne parle pas de notoriété, on parle de conviction.
21:08 Comment voulez-vous que les électeurs comprennent
21:10 qu'il y a un parti qui a toujours défendu la retraite à 65 ans,
21:14 soit dans les rangs de l'opposition,
21:16 au projet qui est un petit peu plus doux
21:20 que défend Mme Le Pen ?
21:21 -19 députés qui ne voulaient pas voter
21:24 et qui ont voté la motion de censure.
21:28 C'est 19 sur 62 députés.
21:31 Donc il y avait quand même une grosse majorité.
21:33 Le Sénat a voté de manière encore plus massive.
21:38 Donc il n'y a pas d'état d'âme.
21:41 Notre projet politique, il est toujours aussi clair.
21:44 C'est le redressement de ce pays,
21:45 le redressement de ce pays en mettant de l'ordre dans les comptes.
21:49 M. Macron laissera un pays au bord de la ruine.
21:51 Enfin, on est aujourd'hui au bord de la faillite,
21:54 avec 3 000 milliards de dettes.
21:55 C'est un intérêt qui augmente
21:57 et qui va continuer à augmenter
21:59 avec la dégradation de la note de la France.
22:01 Deux, on a besoin d'un redressement régalien.
22:04 C'est évident.
22:05 Depuis que M. Macron est au pouvoir,
22:06 vous n'avez eu aucune loi pénale digne de ce nom
22:09 pour remettre à niveau la réponse pénale
22:12 dont nous avons besoin dans ce pays.
22:14 Vous n'avez eu aucune loi durcissant les règles
22:16 en matière d'immigration.
22:17 C'est une désertion totale de la part de M. Macron
22:20 en matière sur les sujets régaliens.
22:23 Une désertion totale.
22:24 On est diamétralement en opposition
22:26 avec ce qu'a fait M. Macron sur ces sujets-là.
22:28 Voilà, sur le troisième sujet qui m'est cher,
22:31 je pense qu'on redressera ce pays
22:33 qu'avec une réindustrialisation forte.
22:36 M. Macron a ouvert le pays à tous les vents de la mondialisation
22:39 de manière caricaturale et totalement anachronique.
22:41 À un moment où tous les autres pays avaient compris
22:44 qu'il fallait faire un peu marche arrière
22:46 sur ces excès de la mondialisation.
22:48 Voilà un troisième sujet...
22:49 - Pour imprimer la marque LR,
22:50 est-ce que vous n'auriez pas intérêt
22:52 à ce qu'un Gérard Larcher devienne Premier ministre,
22:54 auquel cas, son nom est absolument partout ?
22:57 Ça vous donnerait le leadership, finalement ?
22:59 - Nous n'avons pas le même projet politique qu'Emmanuel Macron.
23:02 Je viens de vous le dire à l'instant.
23:04 Je peux continuer.
23:05 On va parler d'industrie, on pourrait parler d'agriculture.
23:07 - Vous restez sarkozyste ?
23:09 Parce que Nicolas Sarkozy est favorable
23:11 à cette alliance entre votre parti et les macronistes.
23:14 Vous êtes encore un sarkozyste ?
23:16 - J'ai pas entendu Nicolas Sarkozy dire ça récemment.
23:19 La dernière fois qu'il s'est exprimé,
23:21 il dit qu'il faut que le Président Macron
23:23 se tourne vers la droite, vers des idées de droite.
23:26 C'est ce qu'il essaie de faire de temps en temps.
23:28 - Il était favorable à l'idée d'un contrat de gouvernement
23:30 comme Rachid El-Dati, comme Jean-François Tompé.
23:32 - Je n'ai pas parlé de Nicolas Sarkozy.
23:33 - Clairement, on va refaire la question.
23:35 Gérard Larcher dit "pas aujourd'hui".
23:39 Il n'a pas eu la réaction.
23:40 Il aurait pu bondir en disant "il n'en est pas question".
23:42 Non, il n'a pas dit ça du tout.
23:44 - Il laisse la porte ouverte.
23:46 - La journaliste qui l'interroge redit clairement non
23:51 à cette proposition.
23:53 - C'est impensable.
23:54 - Je vous dis tout aussi clairement non.
23:56 Nous n'avons pas le même projet politique que M. Macron.
23:58 Il est même assez diamétralement opposé
24:00 sur tous les sujets que je viens d'évoquer,
24:03 le laissé-aller en matière de dépenses publiques,
24:05 l'effondrement de nos services publics,
24:07 l'effondrement de l'Etat régalien, de la justice...
24:11 - La justice, c'est ce que j'ai bien inventé.
24:14 - Ca veut dire que pour les 4 années qui viennent,
24:16 vous allez être dans une opposition permanente
24:19 ou est-ce qu'au nom de l'intérêt social de la nation,
24:21 vous imaginez voter le projet de loi justif
24:24 ou le projet de loi immigration ?
24:26 - Les Français ont souhaité,
24:27 je pense qu'il y a une certaine cohérence,
24:29 ils ont réélu le président de la République par défaut.
24:32 Je pense qu'il est difficile de soutenir autre chose.
24:34 Il a été réélu par défaut au second tour
24:37 de cette élection présidentielle.
24:41 Ca entache le fait qu'il ait refusé,
24:43 qu'il ait fui l'élection présidentielle,
24:44 qu'il ait fui le débat présidentiel.
24:46 Souvenez-vous de ce qui se disait à l'époque,
24:47 on le dénonçait, le fait que le président de la République
24:49 refuse d'entrer en campagne.
24:50 Il est rentré en campagne plus tardivement...
24:53 - Nicolas Sarkozy aussi pour le 2e avril.
24:55 - Notamment.
24:56 - Il y avait la guerre en Ukraine à Genève.
24:57 - Il était rentré en campagne plus tôt et lui, par ruse,
25:00 par calcul, il s'est dit "plus tard, j'entrerai en campagne,
25:04 plus j'aurai de chances d'être réélu".
25:05 Voilà ce qu'il en coûte aujourd'hui.
25:08 Il a refusé cette occasion de construire un pacte
25:10 avec les Français et donc oui, ça porte atteinte,
25:14 non pas à la dimension, évidemment,
25:18 totalement légale de cette élection,
25:20 mais au fond à sa légitimité populaire dans le pays.
25:24 Et les Français, par cohérence, ont voulu le priver
25:26 d'une majorité absolue et donc l'oblige à essayer,
25:31 à l'Assemblée nationale finalement,
25:32 de construire un tout petit peu de concorde nationale
25:34 que lui n'est pas capable de produire.
25:37 - Et donc pour clore ce sujet, il n'y aura pas de débauchage
25:40 des Républicains qui pourraient entrer
25:43 dans le prochain gouvernement ?
25:45 - Visiblement, sans arriver un peu au bout de cette démarche,
25:48 moi très sincèrement, ce serait la pire des façons
25:52 de faire ce petit jeu de débauchage.
25:54 Qui consiste à quoi ?
25:56 Soyons très francs et très honnêtes,
25:58 ça consiste à essayer de discréditer les Républicains.
26:00 Depuis le début, c'est ça.
26:02 C'est pour dire "mais vous, de toute façon,
26:03 vous avez été dévendu, on vous achète,
26:06 on vous offre un portefeuille ministériel et vous y allez,
26:09 vous n'êtes plus crédible", etc.
26:10 C'est fait pour tuer un parti d'opposition,
26:13 parce que M. Macron ne veut pas avoir d'autre opposition
26:16 que Mme Le Pen, qui est son opposante choisie.
26:18 Regardez la publicité que ce gouvernement fait
26:20 matin, midi et soir pour Mme Le Pen.
26:23 Quand M. Darmanin, dans un exercice pas très malin,
26:27 s'en prend à Mme Méleny en essayant de faire croire
26:29 une comparaison qui est d'ailleurs excessivement flatteuse
26:31 pour Mme Le Pen, en la comparant à Mme Méleny
26:35 en disant que c'est un échec.
26:36 Quand M. Véran va au Danemark pour dire "regardez le projet",
26:41 quand on écoute trop l'extrême droite, ce que ça donne,
26:44 ils sont en permanence dans cette recherche.
26:45 Donc ce projet qui consiste à vouloir casser
26:50 la seule opposition à la seule autre alternative
26:56 que Marine Le Pen, évidemment, est un projet détestable.
26:58 Et donc je ne les invite pas à poursuivre sur ce chemin.
27:02 - On considère aussi qu'ils prennent ce qu'il y a de mieux
27:03 à droite et à gauche.
27:04 Et on peut considérer aussi que Gérald Darmanin,
27:06 parce que là, vous le prenez sur Méleny,
27:08 mais si vous le prenez sur l'immigration,
27:10 sur la loi de sécurité et tout, on peut considérer
27:12 qu'il durcit la position du gouvernement
27:14 pour pas que ce soit Marine Le Pen qui récupère.
27:15 - Je ne crois pas qu'il ait durci.
27:16 - Enfin, en gros, qu'il dit la même chose que vous.
27:17 - Non, non, mais regardez, Gérald Darmanin,
27:20 dans l'hypercommunication, pour donner l'illusion d'une action,
27:24 la réalité, c'est que...
27:25 Est-ce que M. Darmanin a fait un texte sur l'immigration
27:27 depuis qu'il misait l'intérieur au nom ?
27:28 - Est-ce que vous le voteriez ?
27:29 - Quels sont les résultats, M. Darmanin ?
27:31 Je vais vous donner un chiffre.
27:32 On arrive aujourd'hui à 500 000 étrangers
27:34 accueillis légalement en France chaque année.
27:36 500 000.
27:37 C'est, en ordre de grandeur, enfin, on n'est pas tout à fait,
27:40 on est à 340 000, plus 140 000 de modeurs d'asile.
27:44 Mais presque 500 000.
27:46 C'est une ville comme Toulouse chaque année.
27:48 Reprenez les chiffres sous Nicolas Sarkozy,
27:50 sous la droite au pouvoir,
27:51 on était quasiment à la moitié de ces chiffres-là.
27:53 - On avait un peu plus d'occuterre qui était...
27:55 - C'est vrai que ce sujet avance.
27:56 Pourquoi est-ce que vous ne voulez pas discuter
27:58 avec le gouvernement, justement, sur ce projet de loi immigration ?
28:01 - Parce que ce qu'on sait du projet de loi immigration
28:04 du gouvernement, c'est un projet de loi en même temps.
28:06 C'est un projet de loi où M. Darmanin faisait croire
28:09 qu'il allait être ferme et que, de l'autre côté,
28:11 on ouvrait les vannes de l'immigration
28:13 en inventant un nouveau titre de séjour professionnel,
28:17 un nouvel appel d'air.
28:18 En réalité, on n'a pas besoin de ce titre de séjour.
28:21 On a déjà un titre de séjour, compétences et talents
28:23 qui permet tout à fait de recruter des gens
28:26 quand on en a besoin.
28:27 Donc c'était un texte, en réalité, en même temps,
28:30 au mieux de la communication,
28:32 au pire, l'ouverture des vannes une nouvelle fois.
28:34 - Et donc votre proposition de loi...
28:35 - C'est pas celle que nous voulons, donc nous déposerons notre...
28:37 - Elle sera meilleure ? Elle sera meilleure en quoi, celle-là, alors ?
28:39 Qu'est-ce qu'il y aura d'autre dans cette loi différente
28:42 de celle que propose le gouvernement ?
28:44 - La question de l'immigration, elle est infiniment plus large
28:46 que ce que propose le gouvernement. Déjà, c'est...
28:48 - Parce que Gérald Darmanin avait travaillé avec vous, quand même.
28:50 Il avait travaillé largement avec les élus de droite
28:52 pour fabriquer son texte.
28:53 - Une fois, une réunion avant la loi d'orientation
28:57 sur la sécurité intérieure et ce texte-là.
28:59 Non, le premier sujet, c'est être lucide, aujourd'hui,
29:03 sur les causes de l'immigration.
29:04 Dans les causes de l'immigration...
29:06 - Prenez le temps de boire, je vous en prie.
29:07 Prenez le temps de boire.
29:08 Je vous en prie, prenez le temps de boire.
29:09 - Dans les textes, pardon...
29:10 Dans les causes de l'immigration en France,
29:13 il y a un phénomène nouveau depuis 10 ans, 10, 15 ans.
29:17 C'est vraiment une immigration sociale.
29:19 C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la façon dont les droits sociaux
29:23 sont ouverts aux étrangers arrivant sur notre territoire
29:27 est beaucoup trop lâche, trop souple
29:29 et donc fait qu'il y a un vrai appel d'air.
29:32 Donc, il faut avoir le courage de commencer par ça
29:34 dans les nouvelles causes de l'immigration.
29:36 Vous savez qu'en France, pour bénéficier
29:39 du minimum vieillesse,
29:40 il suffit de 3 ans de séjour en France.
29:42 C'est-à-dire que quelqu'un qui n'a jamais cotisé
29:45 pour 1 euro de retraite en France,
29:48 a droit, au bout de 3 ans de séjour...
29:50 - Et vous voulez le passer à 5, c'est ça ?
29:53 - Je pense qu'il faut être beaucoup plus...
29:57 - Dur ? - Dur et restrictif sur ces mesures-là.
29:59 Est-ce que c'est 5 ans, est-ce que c'est 10 ans ?
30:01 Mais la solidarité nationale, on ne peut pas en bénéficier
30:04 sans avoir jamais payé ni un euro d'impôt ou de cotisation.
30:09 Idem sur le RMI, sur le RSA, pardon, aujourd'hui,
30:12 sur le RSA, c'est...
30:14 Pardon, je reviens.
30:15 Sur le minimum vieillesse, c'est un tiers des bénéficiaires
30:18 en France aujourd'hui qui sont étrangers.
30:20 Un tiers des bénéficiaires qui sont étrangers.
30:22 Et qui ont 940 euros par mois sans jamais avoir cotisé.
30:25 Vous savez, moi, je me souviens, dans ma circonscription,
30:28 il y a quelques années, il y a 4 ou 5 ans,
30:30 quand il y a eu la crise du gaz en Algérie,
30:33 j'ai reçu plusieurs personnes,
30:34 plusieurs personnes âgées, retraitées, algériens,
30:37 venus me voir, qui avaient la famille en France,
30:39 en me disant "au bout de combien de temps
30:40 "j'ai le droit au minimum vieillesse si je reste en France ?"
30:42 Donc oui, c'est un appel d'air.
30:44 Le RSA, vous avez une quinzaine de pays
30:47 où les gens ont droit au RSA.
30:50 Au bout, c'est pareil...
30:54 Non, pardon, c'est plus que c'est possible.
30:56 Les quinzaines, c'est pour le minimum vieillesse.
30:58 On n'y a droit qu'au bout de 3 ans.
31:02 C'est pour une quinzaine de pays.
31:03 Pays du Maghreb et des pays d'Afrique subsaharienne.
31:05 Sur le RSA, vous y avez droit aujourd'hui au bout de 3 ans.
31:08 Il faut durcir aussi considérablement...
31:12 - Mais le volet répressif du projet de loi de Gérald Darmanin,
31:16 il n'était pas suffisant ?
31:17 - Non, mais pardon.
31:18 Le volet répressif, il n'y avait pas grand-chose dans ce volet répressif.
31:21 Il y avait une réforme du contentieux des OQTF.
31:23 Donc, pardon. D'abord, être lucide
31:26 sur ce qui est aujourd'hui devenu une nouvelle cause
31:29 de l'immigration dans notre pays,
31:30 qui est cette immigration sociale.
31:33 Sur le RSA, là aussi, c'est de la pure solidarité.
31:37 C'est-à-dire que c'est ce qu'on appelle un minima non-contributif.
31:40 Une solidarité non-contributive.
31:43 Les gens n'ont jamais cotisé.
31:45 Qu'un étranger qui a été autorisé à séjourner,
31:48 qui est résident, qui a une carte de résident de 10 ans,
31:50 puisse bénéficier, s'il a un accident de parcours,
31:53 un accident de la vie du RSA, ça peut se comprendre,
31:56 mais que quelqu'un qui est venu avec un titre de séjour temporaire
32:01 parce qu'il avait un travail
32:04 ou parce qu'il était étudiant
32:06 puisse, après, bénéficier de la solidarité,
32:09 ça n'a aucun sens, en réalité.
32:11 Donc, il faut remettre tout ça à plat. C'est le premier volet.
32:13 Ensuite, effectivement, on est d'une totale inefficacité
32:16 sur les expulsions.
32:17 Et là aussi, ce n'est pas que du contentieux sur les OQTF.
32:20 C'est un sujet beaucoup plus large.
32:21 - On n'est pas de laissés-passer consulaires.
32:23 Eric Ciotti s'est rendu au Maroc récemment.
32:26 Est-ce que vous pensez que vous, au pouvoir,
32:27 ou Eric Ciotti au ministère de l'Intérieur,
32:30 les Marocains et les Algériens
32:32 nous donneraient des laissés-passer consulaires en masse
32:35 de manière à pouvoir renvoyer leurs ressortissants ?
32:37 - Ce que j'observe, c'est quand la droite était au pouvoir,
32:40 la droite... - Un peu plus...
32:41 Patrick Stéphanini, qui n'est pas un gauchiste,
32:44 explique que les OQTF,
32:45 obligation de quitter les territoires français,
32:47 c'est un casse-tête épouvantable.
32:49 - Non, mais ça, je pense... - Pour renvoyer les gens
32:51 qui disent qu'ils n'ont pas de papier d'identité.
32:53 Les pays d'origine ne veulent pas les reprendre sur tout passé.
32:56 - Il y a deux choses.
32:58 Il y a déjà des questions très techniques
32:59 sur la durée de rétention.
33:01 C'est-à-dire que si vous regardez les gens
33:02 que vous devez expulser que 48 heures,
33:04 vous n'avez pas beaucoup le temps d'avoir...
33:06 - Là, vous changez de sujet, on est sur les OQTF.
33:08 - Pardon ? Sur les OQTF ?
33:09 - Oui, mais là, je dis, vous changez de sujet.
33:11 Le centre de rétention, c'est encore autre chose.
33:13 On parle des OQTF, effectivement,
33:14 aujourd'hui, il y en a 3 % qui sont appliqués.
33:16 - Oui. Pourquoi ?
33:17 - C'est toujours très compliqué... - Il y a en réalité deux choses.
33:19 Il y a la question, il y a le temps
33:21 que vous gardez les gens sous la main, si je puis dire,
33:23 pour pouvoir les expulser.
33:24 Ça, c'est un délai de rétention.
33:28 - De traitement des cas et de recours.
33:29 - Rétention. Donc ça, effectivement,
33:30 il y a un sujet à traiter de manière beaucoup plus efficace.
33:34 Et ensuite, il y a obtenir le laissez-passer consulaire.
33:36 Là, ça passe par la voie diplomatique.
33:38 La droite au pouvoir était infiniment plus efficace.
33:41 - Donc vous comptez juste sur le fait d'être la droite au pouvoir
33:43 éventuellement un jour pour y arriver ?
33:45 - Non, mais après, il faut aller plus loin.
33:48 Ça fait, tenez, un exemple...
33:49 - Ou alors vous dites qu'il y a un manque de volonté politique
33:50 de la part du gouvernement.
33:51 - Un exemple et un seul de l'absence de volonté politique réelle
33:54 du gouvernement sur ce sujet-là.
33:55 Nous avons proposé lors de la dernière loi de finances,
33:58 lors du dernier budget,
34:00 que les aides au développement
34:02 aux pays qui ont versé des aides au développement
34:05 soient soumises à l'acceptation de la délivrance
34:09 de ces laissez-passer consulaires.
34:11 Le gouvernement a refusé de faire un lien entre les deux.
34:14 Donc le gouvernement, en réalité, ne se donne pas
34:15 tous les moyens d'être efficace.
34:17 - Il y avait des points d'énergie et de négociation
34:18 qu'il y avait entre un certain nombre de pays
34:20 qui faisaient que ces dépenses, ils ne savent que de leur prédire
34:22 de leur couper l'aide.
34:23 - Vous aurez zéro d'aide au développement
34:25 dès lors qu'il ne joue pas le jeu avec la France.
34:26 Croyez-moi qu'il comprendrait assez vite le message.
34:28 - M. Marleix, sur cette loi immigration
34:31 que vous êtes en train de préparer,
34:32 est-ce que tout le monde est d'accord au sein de LR ?
34:34 On voit bien que sur les quotas, Eric Ciotti dit oui,
34:36 d'autres disent non, c'est inefficace.
34:39 Sur le référendum d'initiative populaire
34:41 proposé par Aurélien Pradié et Dumont aujourd'hui
34:44 dans le journal du dimanche, est-ce que c'est la position du parti ?
34:46 Vous êtes tous d'accord ou comme sur les retraites,
34:49 il va falloir affiner ?
34:50 - On a annoncé avec Eric Ciotti, Bruno Rotaillot,
34:53 qu'on allait faire une proposition de loi
34:54 qu'on mettrait sur la table d'ici la fin...
34:58 Je pense d'ici la fin du printemps, fin mai, début juin.
35:02 On aurait un projet sur la table, en réalité, des mesures.
35:05 Ça fait dix ans qu'on dit ce qu'il faut faire.
35:07 - Vous avez un texte au Sénat qui est créé ?
35:09 - Non, le texte au Sénat, il est uniquement relatif aux OQTF.
35:13 C'est les conclusions, une fois encore.
35:15 Je viens de vous dire que le sujet,
35:16 je pense qu'il est infiniment plus large que ça.
35:18 Il y a le volet des étrangers délinquants.
35:21 - C'était pas la question d'un souhaitement, pardonnez-moi.
35:23 - Non, non, pardon.
35:25 - Il y a une tribune aujourd'hui qui est signée effectivement
35:27 de deux députés, Pradié et Dumont, qui vous disent
35:29 "Ce serait bien de faire plutôt un référendum d'initiative partagée."
35:32 Vous dites quoi ? Banco ou pas ? C'est une bonne idée ?
35:34 - On n'a pas le droit de faire de référendum d'initiative partagée,
35:37 de RIP en matière d'immigration.
35:40 Parce que le RIP, c'est dans le champ de l'article 11.
35:42 L'article 11, c'est les questions environnementales,
35:44 économiques, sociales, et la jurisprudence dit
35:46 qu'on ne peut pas faire de RIP en matière...
35:47 Donc, je n'ai pas vu leur projet,
35:50 mais on n'a pas le droit sur l'immigration.
35:51 Et puis, on peut aller plus vite, on peut aller directement.
35:54 Moi, ce que je crois, enfin, il y a deux choses.
35:56 Il faut sans doute, pour être tout à fait complet
35:59 sur l'immigration, il y a deux choses.
36:01 Il y a aujourd'hui ce qu'on a les moyens de faire, sans doute,
36:04 dans le cadre législatif.
36:08 Regardez ce qu'ont fait les Danois.
36:10 Les Danois ont réduit considérablement,
36:12 les sociodémocrates, c'est la gauche au pouvoir,
36:15 qui a réduit considérablement l'appel d'air
36:18 en matière d'immigration,
36:19 avec les mêmes contingences que nous,
36:22 la même Union européenne, la même Cour de justice,
36:25 et la même CEDH.
36:26 - Et ce que vous soulignez tout à l'heure,
36:28 et ce que soulignait aussi Olivier Véran,
36:30 c'est que de ça résulte un problème de main-d'oeuvre, aujourd'hui.
36:35 - Oui, mais M. Véran nous explique
36:36 qu'il veut plus d'immigrants en France.
36:38 - Qu'est-ce que vous répondez
36:40 aux petites et moyennes...
36:42 Qu'est-ce que vous répondez aux BTP,
36:45 bâtiments et travaux publics,
36:46 aux restaurateurs,
36:47 aux petites et moyennes entreprises,
36:50 ou aux MEDEF, qui, eux, n'ont pas une position,
36:53 certains de nos députés, qui, eux, considèrent
36:56 notamment qu'il y a des domaines,
36:58 on peut parler de la vieillesse, de l'aide,
37:00 de tout le domaine du caire,
37:01 où on n'a personne, où personne ne veut le faire.
37:04 Qu'est-ce que vous leur répondez ?
37:05 - Il y a parfois des questions de rémunération, de salaire.
37:08 Il faut que les employeurs s'interrogent
37:10 quand ils n'arrivent pas à trouver de main-d'oeuvre.
37:13 Il y a beaucoup de gens en France
37:15 qui ne peuvent pas avoir 2 millions de personnes au RSA
37:19 et ce plan qu'on n'a pas à se demander.
37:22 Donc, oui, tout ça est sur la table,
37:25 mais on ne peut pas dire durablement,
37:27 comme l'ont fait certains,
37:28 que l'aide est absolument nécessaire.
37:30 On a totalement de quoi faire pour remettre tout le monde au travail.
37:34 - Ce n'est pas une position très idéologique
37:36 et qui manque un peu de pragmatisme ?
37:38 - Non, mais ça ne manque pas de pragmatisme.
37:40 - Vous avez des députés de votre groupe
37:42 qui disent, dans des régions rurales,
37:44 "Moi, pour aller faire du fromage, je vois dans les fermes
37:47 "qu'il n'y a que des migrants qui arrivent du Château
37:50 "qui veulent travailler."
37:52 - Je suis originaire du Cantal, je n'ai pas vu beaucoup de migrants
37:55 dans le Cantal faire du Saint-Nectaire ou du Cantal.
37:58 - Non, on a des sujets de main-d'oeuvre
38:01 sur certains métiers dans l'agriculture,
38:03 mais plutôt sur les fruits et légumes
38:07 ou sur le ramassage des pommes de terre, etc.
38:10 - Donc, parfois, c'est nécessaire.
38:12 - Je pense qu'il y a d'autres moyens,
38:14 une fois encore, dans un pays où il y a encore
38:17 un certain nombre de chômeurs, d'allocataires du RSA.
38:19 Il y a quelque chose à faire pour remettre tout le monde au travail
38:23 avant d'avoir recours à cette facilité.
38:25 J'ai rencontré le président du MEDEF,
38:27 il m'a dit "Ne laissez jamais dire
38:29 "que c'est à la demande du patronat,
38:33 "que le gouvernement, que la demande des employeurs..."
38:36 C'est nous qui avons demandé l'assouplissement des règles.
38:39 "Ne laissez pas dire ça."
38:41 En réponse à votre question...
38:43 - Le durcissement de l'assurance-chômage, en revanche,
38:47 c'est-à-dire le fait de rendre plus difficile l'indemnisation
38:50 et moins longue et moins élevée,
38:52 ça, vous trouvez que ça va dans le bon sens
38:54 pour essayer de remettre des gens dans le travail
38:57 et pas les autres main-d'oeuvre étrangères ?
38:59 - Bien sûr, regardez, aujourd'hui,
39:01 on va avoir le sujet de la question du RSA,
39:04 qui, pour le coup, faut traiter de manière pragmatique,
39:07 parce que c'est un peu plus compliqué
39:09 que semble dire parfois le gouvernement,
39:11 mais on ne peut pas accepter, dans ce pays,
39:14 d'avoir 1,8 million, je crois,
39:18 de gens qu'on laisserait sur le côté.
39:23 D'ailleurs, c'est une philosophie, chez certains,
39:26 de se dire, bon, on s'en occupe pas,
39:29 c'est des gens pas très employables, etc.
39:31 Pour moi, la question du RSA,
39:33 c'est à la fois une question d'équité.
39:36 On peut pas imaginer, aujourd'hui...
39:40 Oui.
39:41 Un coup...
39:42 Une personne seule, avec deux enfants, au RSA,
39:46 la totalité des aides, c'est 1 400 euros par mois.
39:49 Je dis pas qu'on vit bien avec 1 400 euros,
39:51 mais c'est 1 400 euros, la totalité des aides,
39:54 les enfants, le supplément familial,
39:56 les allocations familiales, c'est 1 400 euros.
40:00 Vous êtes au SMIC,
40:04 ou un tout petit peu plus que le SMIC.
40:07 En réalité, vous gagnez pas beaucoup plus à la fin du mois.
40:10 Je parlais de la réforme du RSA,
40:11 qui oblige à faire quelque chose,
40:14 qui oblige à avoir une formation.
40:15 Sur le RSA, deux choses.
40:17 Oui, je pense qu'il y a une question d'équité
40:19 qu'on peut pas tolérer, ça.
40:22 Il faut faire le maximum pour ramener tout le monde
40:24 vers le travail.
40:25 C'est une question d'équité,
40:27 vis-à-vis de la France, qui fait l'effort de se lever tôt.
40:30 Et c'est une question aussi...
40:31 - 30 % ne touchent pas le RSA. - C'est une question de dignité.
40:34 Je refuse une société dans laquelle on accepterait
40:38 définitivement que X % de la population
40:42 ne serait pas...
40:43 Il y a une obligation en échange du RSA
40:46 pour la dignité et le sens du travail.
40:47 Ca va dans le bon sens.
40:49 J'ai proposé, c'est nous, les Républicains,
40:51 qui avons mis ce sujet sur la table,
40:53 dans le projet des Républicains,
40:54 de dire qu'il faut 15 heures d'activité en face.
40:57 - Mais Olivier Marlex, pardonnez-moi,
40:59 mais toutes ces idées, on les entend depuis très longtemps...
41:02 - Les 15 heures d'activité,
41:04 c'est les Républicains qui les ont mis
41:06 dans le projet législatif.
41:08 - Oui, Laurent Wauquiez le défend, cette idée-là,
41:10 depuis très longtemps.
41:11 Ce qui est intéressant, dans la tribune
41:13 signée Dumont et Pradier,
41:16 qui sont des élus, les Républicains,
41:18 ils disent qu'il est grand temps
41:20 que l'on mette des idées neuves et crédibles.
41:23 Est-ce que là, dans tout ce que vous nous dites
41:25 sur l'immigration, sur le RSA,
41:27 est-ce qu'on est dans des idées neuves et crédibles ?
41:29 - Ca fait 10 ans qu'on est dans l'opposition.
41:31 Donc effectivement, on se doit de dire
41:33 que ça fait 10 ans qu'on radote.
41:35 C'était leur expression.
41:36 Oui, mais moi, j'assume de radoter.
41:38 J'assume d'avoir raison sur le fait
41:40 que nous allons dans le mur
41:42 avec des politiques de gauche en matière d'immigration.
41:45 - Vous assumez vraiment des divisions
41:47 au sein des Républicains ?
41:48 - Non, il n'y a pas de division.
41:50 On travaille quotidiennement avec Pierre-Henri Dumont
41:52 sur les sujets d'immigration.
41:54 Il n'y a pas de division entre nous sur ces sujets-là.
41:57 Et donc, pour terminer sur la question de l'immigration,
42:00 en réalité, il y a deux niveaux.
42:02 Il faut aller au maximum de ce qu'on peut faire
42:04 dans le cadre des traités internationaux aujourd'hui,
42:06 mais on a des marges de manoeuvre.
42:08 Sur le regroupement familial, en réalité,
42:10 on est en deçà de ce que permet de faire
42:13 la Cour européenne des droits de l'homme.
42:16 Donc on peut durcir, on a des marges.
42:18 Et puis, il y a un moment, effectivement,
42:20 où il faut sans doute aller plus loin,
42:21 c'est modifier notre Constitution,
42:25 et ça suppose de modifier notre Constitution,
42:27 et c'est peut-être, effectivement,
42:29 de nous redonner un moyen de tenir à distance
42:32 cette jurisprudence de la Cour européenne des droits de l'homme.
42:35 - Vous avez le sentiment que ça, c'est la priorité des Français
42:38 en ce moment, de lutter contre l'immigration ?
42:41 On sent que la France est fracturée ?
42:43 - Je ne dis pas que c'est le seul sujet.
42:44 Je ne dis pas que c'est le seul sujet.
42:47 Jacques Zemmour, pendant la campagne présidentielle,
42:49 il disait que c'était le seul sujet.
42:51 Je dis pas que c'est le seul sujet,
42:52 mais c'est un sujet aujourd'hui essentiel,
42:54 essentiel dans notre pays,
42:57 et qu'évidemment, il faut agir,
42:59 et que depuis 10 ans, une fois encore, on n'a rien fait.
43:02 Je vais vous donner trois chiffres.
43:04 Le nombre de...
43:06 C'est une façon de montrer aussi que la droite et la gauche,
43:08 ce n'est pas la même chose.
43:09 Quand Nicolas Sarkozy est élu président de la République,
43:12 il y a 2,9 millions de titres de séjour
43:17 autorisant des gens à séjourner en France.
43:19 Quand il s'en va, en 2012, il n'y en a plus que 2,6.
43:22 On passe de 2,9 à 2,6.
43:24 - Donc 300 000 en moins.
43:25 - Il y a une baisse du nombre de titres de séjour
43:28 autorisés dans notre pays.
43:31 François Hollande arrive, on remonte à 2,9 millions.
43:35 Voilà.
43:37 Ce qu'on avait réussi une première fois dans notre histoire récente,
43:40 de réduire l'immigration légale,
43:42 M. Hollande le piétine
43:44 et on annule les efforts de Nicolas Sarkozy.
43:47 Savez-vous à combien on est aujourd'hui ?
43:48 On est à 3,7 millions.
43:50 C'est-à-dire que le quinquennat de M. Macron
43:56 a réussi en matière migratoire, avec M. Darmanin à ses côtés,
44:00 à faire pire que François Hollande.
44:03 - Avec des crises internationales qui ont fait aussi...
44:05 - Il est temps d'agir sur ce sujet-là.
44:07 Et vous savez, même quelqu'un, je reviens sur le fait
44:09 qu'il faut arriver à reprendre nos distances
44:12 par rapport à la jurisprudence de la Cour européenne
44:14 des droits de l'homme,
44:16 quelqu'un d'aussi raisonnable, d'aussi sérieux
44:20 que Michel Barnier avait, dans son projet de réélection présidentielle,
44:23 proposé un bouclier constitutionnel pour tenir à distance.
44:27 Pourquoi ? Parce que... Je ne vais pas rentrer dans le détail juridique.
44:30 - Il s'est cité un tollé à Bruxelles.
44:31 - C'est trop un tollé de mauvaise foi,
44:33 parce qu'il parlait essentiellement de la CEDH,
44:35 mais qui n'a rien à voir avec les instances européennes.
44:39 Mais en clair, aujourd'hui, en Allemagne,
44:41 ils ne gèrent pas la jurisprudence
44:43 de la Cour européenne des droits de l'homme comme nous.
44:46 Ils ne gèrent pas comme nous.
44:47 Ils ont une Cour constitutionnelle qui fait le filtre
44:48 et qui réserve, qui dit "non, ça, on ne l'appliquera pas".
44:51 Nous, on applique tout, et c'est le juge de première instance
44:54 qui dit, non pas la loi française,
44:57 mais parfois le contraire de la loi française,
44:59 la jurisprudence de la Cour européenne.
45:00 On ne peut plus tolérer ça.
45:00 - Olivier Marlex, le temps file.
45:02 Vous êtes avec nous jusqu'à 13h, mais il est déjà 12h50 presque.
45:05 Depuis le début de cette émission,
45:07 on sent que le thème dont vous voulez parler, c'est l'immigration.
45:10 Qu'est-ce qui se passe avec la droite ?
45:11 Vous courez à ce point-là, derrière Marine Le Pen ?
45:13 - Ecoutez, soyons sérieux,
45:15 ça fait 20 ans qu'on entend cette rengaine
45:21 sur les questions d'immigration, la droite au pouvoir.
45:24 Une fois encore, je vous ai redonné les chiffres,
45:26 elle a été extrêmement efficace.
45:29 On n'a aucune leçon à recevoir de Marine Le Pen.
45:31 C'est un sujet...
45:32 - Comme le dit Karim, on a l'impression
45:34 que c'est l'unique sujet de la droite.
45:35 - Je ne veux pas... Non, non, mais je pourrais vous parler
45:37 d'industrie pendant des heures, si vous le voulez,
45:39 et du patriotisme économique.
45:41 Je ne veux pas m'éloigner.
45:44 Mais sur cette question de l'immigration,
45:48 effectivement, on ne va pas abandonner ce sujet.
45:50 Nicolas Sarkozy l'avait traité de manière extrêmement énergique
45:54 quand il était président de la République.
45:55 On ne va pas aujourd'hui abandonner ce sujet-là
45:58 au Rassemblement national.
45:59 Après, on a beaucoup d'autres sujets.
46:00 On parlera du logement.
46:01 Avec Les Républicains, on va organiser une convention
46:04 sur le logement à la fin du mois,
46:06 parce qu'on est en train de créer dans ce pays
46:08 une crise du logement sans précédent.
46:10 Une crise du logement terrible.
46:11 On arrive, on construit, on met en chantier
46:14 environ 100 000 logements de moins que dans les années 2005-2006.
46:18 - Mais au final, ce qu'on ne comprend pas,
46:19 c'est comment est-ce que vous envisagez votre stratégie
46:21 pour vous réinstaller dans la course de 2027
46:24 et espérer l'emporter ?
46:25 Comment vous allez le faire ? On n'entend pas.
46:27 - Tout simplement en raffirmant nos convictions,
46:28 en montrant qu'il y a une politique alternative
46:30 à celle d'Emmanuel Macron,
46:33 et qu'elle passe par beaucoup de sujets,
46:35 pas seulement par la question...
46:36 - Alors, le 8 juin, on va tout de suite être confrontés
46:38 à quelque chose.
46:39 Il y a une proposition de loi Lyot.
46:41 - Lyot, pardon.
46:42 - Du groupe Lyot.
46:43 - Du groupe Lyot, qui est présenté
46:46 comme une deuxième occasion de faire battre
46:49 la majorité actuelle.
46:52 Cette fois-ci, tout le monde, personne ne vote.
46:55 - Aurélien Pradié a déjà dit qu'il la voterait.
46:57 - Oui.
46:58 - On peut même l'écouter, si vous voulez.
47:00 - Je n'ai pas encore interrogé chacun des...
47:02 - Vous les connaissez.
47:03 Il n'y en a pas suffisamment pour que vous soyez
47:05 dans un terrain connu.
47:06 - Je croyais que vous étiez écouté.
47:07 Vous avez expliqué que vous étiez écouté
47:08 par les députés de votre groupe.
47:09 - Il faut être sérieux des minutes.
47:10 Pardon de me répéter, mais je reviens.
47:12 Regardons quand même ce qui s'est passé autour de nous.
47:15 Il y a eu, sur cette réforme de retraite,
47:18 une... Comment dire ?
47:20 Beaucoup de crispations,
47:24 de crispations inutiles.
47:25 Je pense que le président de la République,
47:27 par sa stratégie de clivage permanente,
47:30 par la verticalité du pouvoir,
47:32 par une forme d'arrogance du pouvoir,
47:37 je dirais, n'a pas permis de poser le sujet
47:40 comme il aurait fallu.
47:41 - Mais comment ?
47:42 - Parce que c'était mal présenté, du coup ?
47:43 - Moi, je suis convaincu
47:47 qu'on ne redressera pas ce pays
47:50 si on ne produit pas un peu plus.
47:52 On peut pas être le pays de l'Union européenne,
47:55 mais un des pays du monde qui travaillerait le moins...
47:57 - Comment pouvez-vous convaincre les Français
47:59 si vous n'êtes pas convaincant Aurélien Pradié
48:01 qui fait partie de votre groupe ?
48:02 - C'est pas mon sujet de convaincre Aurélien Pradié.
48:03 - Il est quand même dans votre parti.
48:05 - Non, non, mais c'est pas mon sujet.
48:07 - Est-ce que cette fois-ci, vous sanctionnerez
48:08 certains, les 19 qui ont voté la motion ?
48:10 - C'est pas le sujet.
48:11 - Si ça revient le 8 juin...
48:13 - On a un pays qui est en train de décrocher.
48:16 On a fait un similaire il y a quelques jours.
48:17 J'avais fait venir Kissance Satétienne,
48:19 grand économiste qui rappelait que l'Union européenne,
48:21 il y a ne serait-ce que 15 ans,
48:22 c'était 20 % du PIB mondial.
48:24 On est à 15 % aujourd'hui.
48:26 Donc, à ce rythme-là,
48:28 nous allons disparaître de l'histoire.
48:30 Moi, je ne veux pas que la France disparaisse de l'histoire.
48:32 Et pour ne pas disparaître de l'histoire,
48:34 il faut que ce pays accepte de travailler un peu plus.
48:37 Si ce pays veut garder son haut niveau de redistribution,
48:40 son haut niveau de vie sociale,
48:42 il faut qu'il accepte de produire un peu plus de richesses.
48:45 - Vous soutenez pas la PPL-Lyot,
48:46 sachant qu'elle peut être adoptée à une majorité relative.
48:49 - Si la Grande-Bretagne travaille à 67 ans,
48:51 si les Pays-Bas travaillent à 67 ans,
48:52 si l'Italie, Mme Mélanie, n'est pas revenue sur les 67 ans,
48:55 les socialistes, la gauche au pouvoir,
48:57 ne sont pas revenus sur les 67 ans en Espagne.
48:59 À qui peut-on faire croire que la France
49:01 peut être le seul pays du monde où on travaille jusqu'à 62 ans ?
49:04 Je prends un pari, si demain Mme Le Pen
49:05 était présidente de la République,
49:07 si M. Mélenchon était Premier ministre,
49:08 personne, personne ne reviendrait sur cette réforme,
49:12 parce que c'est malheureusement du bon sens.
49:14 Alors après qu'on l'améliore,
49:15 que demain on réfléchisse à des solutions
49:17 pour remettre un petit peu plus de liberté.
49:19 Vous savez par exemple qu'aujourd'hui,
49:20 vous avez une décote si vous partez avant les 43 ans,
49:23 les 43 annuités, mais vous n'avez pas de décote sur l'âge.
49:26 - Mais la question, elle n'est pas là, Olivier Marlex.
49:27 La question, très justement posée par Anne Souhaitement,
49:30 c'était, il va y avoir encore un certain nombre de députés chez vous
49:33 qui va voter cette loi Lyot,
49:34 qui veut supprimer l'article 7 de l'ancienne réforme.
49:38 - Comment voulez-vous qu'on soit audibles
49:39 si je passe mon temps à répondre à la question de savoir
49:42 qu'est-ce que je fais par rapport à ce que pense...
49:44 - Non mais juste, vous les sanctionnez ou pas ?
49:46 Vous les sanctionnez ou pas ?
49:48 - Ça n'est pas mon sujet.
49:49 - Si aujourd'hui on est de droite, on ne peut pas voter.
49:51 - C'est ce que je fais, je préfère commencer par là,
49:53 être ferme sur les convictions que doit porter la droite,
49:56 faire sans rougir, je ne me suis pas caché pendant ce débat,
49:59 je l'assume, je sais ce qu'il y a d'impopulaire.
50:01 Je regrette qu'on n'ait pas pu aller au fond du débat
50:03 sur des sujets comme la question de la pénibilité.
50:06 Vous n'avez que 11 000 personnes, 11 ou 12 000,
50:07 qui partent en retraite par an,
50:09 alors que vous avez 2 millions de comptes pénibilité.
50:11 Donc oui, ça ne marche pas.
50:12 Le texte va améliorer les choses en multipliant par deux,
50:15 normalement, les points et donc le nombre de personnes
50:17 qui vont pouvoir partir plus tôt.
50:18 Mais ça ne marche pas bien.
50:20 Il y a plein d'autres sujets,
50:21 j'en regrette qu'on n'ait pas pu les évoquer dans ce débat,
50:23 mais sur le fond,
50:25 sur le fond, ne racontons pas d'histoire aux Français.
50:27 - Je voudrais qu'on aborde, pour finir,
50:29 quelques points d'actualité, Olivier Marlex.
50:32 Est-ce que vous redoutez la cérémonie du 8 mai,
50:34 qui doit avoir lieu demain,
50:35 présidée évidemment par Emmanuel Macron,
50:37 sur l'avenue des Champs-Elysées ?
50:38 Est-ce que vous avez peur que ce soit une cérémonie chahutée ?
50:41 - Non, j'espère pas.
50:42 Ecoutez, sans être au même niveau
50:46 que les Anglais de respect de la nation,
50:50 je pense qu'il y a quand même des...
50:52 - Des symboles qu'il ne faut pas toucher ?
50:55 - Il faut être capable de commémorer.
50:57 On commémore la paix.
50:58 On voit à quel point aujourd'hui, d'ailleurs,
51:00 cette paix, y compris en Europe, est redevenue fragile.
51:02 On pense évidemment à l'Ukraine,
51:05 à la violation du droit international
51:08 décidée par M. Poutine.
51:12 On voit qu'aujourd'hui, on a de nouveau
51:14 une espèce d'axe qui se dessine dans le monde
51:16 entre les démocraties et des régimes
51:20 d'une nature différente, qui, eux...
51:23 Je pense à la Chine, je pense à la Russie,
51:24 qui, eux, considèrent que tout ça...
51:26 - Mais est-ce que le niveau de tension sociale
51:28 aujourd'hui en France... - On ne prendait pas ses bornes.
51:29 - Est-ce que les bornes ont été dépassées
51:30 par les Français ou certains politiques ?
51:31 - Et est-ce qu'il va falloir une loi anti-casseurs,
51:33 comme le réclame votre collègue Bruno Retailleau au Sénat ?
51:37 - On va avoir une commission d'enquête
51:38 à l'Assemblée nationale sur le sujet.
51:40 Il y a déjà une loi anti-casseurs.
51:41 Le Conseil constitutionnel l'avait en partie censurée.
51:44 Je pense qu'effectivement, il faut peut-être la réactualiser.
51:47 Mais, enfin, voilà, je...
51:50 Vous imaginez demain, si un 8 mai,
51:52 les manifestations étaient...
51:55 Les manifestations de commémorations
51:57 étaient perturbées par des casseurs,
51:59 ce serait évidemment insupportable.
52:00 Je pense que personne ne sera irresponsable.
52:02 - Est-ce que vous trouvez, quand vous regardez la télévision
52:05 et que vous voyez ce qui se passe...
52:06 - Bien sûr, il y a des groupes de casseurs.
52:08 Bien sûr, on dépasse les bornes,
52:09 parce que, un, il y a des groupes de casseurs,
52:11 les Black Blocs, qui sont parfois, d'ailleurs,
52:13 qui viennent de l'étrange, etc.
52:14 Et deux, on dépasse les bornes
52:16 quand toutes les forces politiques en France
52:18 ne condamnent pas ces casseurs.
52:19 Je vous rappelle qu'il y a eu plus de 400 policiers blessés.
52:23 Le 1er mai, c'est absolument inacceptable
52:25 que certains hommes politiques refusent, dans notre pays,
52:28 de condamner ces casseurs.
52:31 Je suis attaché, évidemment, à la liberté de manifester,
52:36 qui est une liberté constitutionnelle,
52:37 mais tout ça doit se faire dans le respect,
52:40 évidemment, des forces de l'ordre.
52:41 - Et qu'est-ce que vous pensez, globalement,
52:42 de cette stratégie qu'a Emmanuel Macron,
52:43 d'aller au contact des Français, d'arpenter le pays,
52:46 du nord au sud et d'est en ouest,
52:48 pour essayer de se réconcilier avec lui ?
52:50 - C'est la seule méthode à suivre ? C'est la bonne stratégie ?
52:52 - Il ne faut pas que tout ça tourne non plus au spectacle.
52:56 Je pense que ce que les Français attendent,
52:57 c'est de la sincérité.
52:59 Je ne sais pas si Emmanuel Macron est capable de sincérité,
53:03 parce que pour être sincère, il faut avoir des convictions.
53:06 Or, malheureusement, je n'ai toujours pas compris
53:07 qu'elles étaient profondément les convictions d'Emmanuel Macron.
53:10 - Vous pensez qu'il faut remanier et qu'Elisabeth Borne,
53:13 c'est plus possible, comme certains disent ?
53:14 Tout ça, c'est quand même chez vous.
53:16 - Je pense que tout ça est assez secondaire.
53:20 Voilà, c'est pour faire la même politique.
53:21 Moi, je pense que le président de la République, il doit...
53:26 - Élargir ? - Je ne sais pas. Non, non, non.
53:27 Il doit changer de comportement.
53:29 C'est sans doute un vœu pieux.
53:31 Mais les Français attendent de sa part sans doute un peu d'humilité.
53:36 Voilà, et son espèce de cinéma qui vient de créer sur les 100 jours.
53:41 Enfin, on le voit bien, c'est un mauvais film.
53:44 - Anne Souetement. - J'ai une toute petite dernière question.
53:46 Vont être lancées des consultations cette semaine
53:48 par la présidente de l'Assemblée sur la réforme des institutions.
53:51 Il nous reste très peu de temps, mais vous devez discuter avec elle
53:53 en tant que présidente groupe. Est-ce que vous, vous êtes favorable
53:55 au retour sur le droit d'amendement,
53:57 limitation du 49.3, par exemple ?
54:00 - Cumule des... - Sur le travail parlementaire,
54:02 je pense qu'il y a un certain nombre de choses à faire
54:05 pour redonner un peu plus de liberté, de poids au Parlement.
54:10 On a, dans le précédent quinquennat,
54:13 M. Macron et le règlement intérieur qui a été de l'Assemblée
54:16 a tendance à restreindre la liberté d'initiative des parlementaires,
54:19 la liberté d'expression aussi des parlementaires dans l'hémicycle,
54:22 ce qui me paraît évidemment extrêmement fâcheux, extrêmement grave.
54:25 Après, il y a d'autres sujets de révision constitutionnelle
54:28 qu'a annoncées la présidente de l'Assemblée
54:31 vouloir soutenir, notamment sur la question de la proportionnelle.
54:33 - Vous en pensez quoi ? - Ce qu'elle dit ce matin
54:35 dans le journal du dimanche est absolument édifiant.
54:37 C'est-à-dire qu'elle dit,
54:38 "Aujourd'hui, il n'y a pas de majorité absolue, c'est très bien,
54:41 mettons la proportionnelle pour que ça continue toujours."
54:44 Bon, c'est-à-dire, moi, je pense que l'ingouvernabilité du pays
54:47 ne doit pas redevenir la règle.
54:49 On a connu ça sous la 4e République.
54:51 Là, on est dans un moment particulier où les Français ont fait ce choix
54:54 parce qu'ils ont réélu un président de la République qui avait fui le débat
54:56 de ne pas y donner de majorité.
54:58 Ça ne doit pas devenir la règle dans notre pays.
55:00 Merci beaucoup, Olivier Marlex,
55:02 d'être venu ce dimanche sur le plateau de "Questions politiques".
55:04 Merci à toutes les trois. Merci à toute l'équipe.
55:07 Je salue évidemment mon ami Thomas Négarov
55:09 qui sera de retour dimanche prochain.
55:11 En attendant, bonne semaine à tous.