Manifestations du 1er Mai : les policiers face aux violences

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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des manifestations et des violences qui ont eu lieu partout en France hier, 1er Mai.
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Transcript
00:00 On va faire un bilan de ce qui s'est passé ce 1er mai avec ce bilan terrible côté force de l'ordre,
00:05 406 policiers et gendarmes blessés, avec à Paris notamment cet officier de police qui a été brûlé très grièvement.
00:13 On fait le point avec Somalia Labidi et on en dévoile ensuite.
00:16 Un policier gisant sur le bitume, en flamme après le jet d'un cocktail Molotov.
00:22 Il est secouru par ses collègues qui tentent de l'éteindre, le tout encerclé par des manifestants radicaux.
00:28 Grievement brûlé au visage et aux bras, ce membre d'une compagnie d'intervention sera transporté à l'hôpital.
00:35 Ses jours ne sont pas en danger.
00:37 Comme lui, d'autres membres des forces de l'ordre ont sérieusement été blessés.
00:41 Un CRS inanimé a été traîné par ses collègues après le jet d'un projectile à Paris.
00:48 Des charges de black bloc qui se sont multipliées dans le cortège parisien, et ce, quel que soit le moment.
00:54 Même lorsque les forces de l'ordre encadrent les pompiers, appelés pour éteindre un feu allumé par ces radicaux.
01:00 A Nantes ou encore à Lyon, les forces de l'ordre ont également connu une journée sous haute tension.
01:05 Comme dans plusieurs villes, le canon à eau a été utilisé pour disperser les éléments perturbateurs.
01:12 Voilà pour ce qui s'est passé dans la capitale le 1er mai.
01:15 Il y a eu aussi beaucoup de violence en région et notamment à Lyon.
01:18 Nous sommes en direct avec la préfète du Rhône.
01:20 Bonsoir Madame Fabienne Bussiau, merci de répondre aux questions d'Europe 1 et de CNews.
01:24 Est-ce que vous avez constaté vous aussi cet engrenage de la violence à Lyon ?
01:28 Oui, très clairement. Hier à Lyon, c'était la manifestation la plus violente que nous avons connue
01:34 depuis le début de ce mouvement contre la réforme des retraites. C'est très clair.
01:38 Avec quel type d'action ont été menées ? Est-ce qu'il y avait des éléments radicaux comme il y en avait beaucoup à Paris ?
01:42 Nous avions 17 000 manifestants et devant cette manifestation, nous avions 2 000 ce qu'on appelle ludiquement personnes à risque.
01:49 Et parmi ces 2 000, il y avait 1 000 black blocs. Donc oui, nous avions vraiment une manifestation violente.
01:56 C'est énorme, 1 000 black blocs pour Lyon. Est-ce que certains d'entre eux étaient connus des services de police ?
02:01 Il y avait des fiches sur ces personnes ?
02:04 Alors écoutez, pour l'instant, nous avons fait beaucoup d'interpellations.
02:08 58 pendant la manifestation, déjà 8 après la manifestation.
02:13 Ils sont actuellement entre les mains de la police. Donc je n'ai pas les identités.
02:17 Mais ça, nous le saurons dans les heures et les jours qui viennent.
02:19 Quel type d'exactions ont été commises, Madame la Préfète ?
02:22 Comme ce que malheureusement vos images ont révélé, des actions d'abord anti-police graves.
02:30 J'ai quand même eu 66 policiers blessés, blessés et contusionnés, 19 blessés.
02:38 Donc un qui est sorti du bloc cet après-midi avec des polyfractures.
02:44 Donc vraiment des choses quand même assez graves.
02:47 Et puis des exactions, des feux, des commerces saccagés.
02:51 On a quelques commerces qui ont même été pillés.
02:54 Des incendies allumés à l'intérieur des commerces.
02:57 Pour fort heureusement, nous avons pu chaque fois intervenir et les éteindre.
03:00 Donc vraiment, la vie de nos policiers en danger, mais aussi la vie des habitants et des citoyens.
03:05 Quand on met le feu à l'intérieur d'un magasin, chez nous c'était un McDo.
03:09 Eh bien très clairement, ça veut dire qu'on cherche à atteindre la vie.
03:14 On ne peut pas ignorer qu'au-dessus il y a des appartements et des habitants.
03:16 Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas faire d'interpellation préventive ?
03:19 Les Français ont beaucoup de mal à comprendre qu'on connaît ces casseurs
03:22 qui viennent à chaque manifestation et qu'on n'arrive pas à les empêcher.
03:25 Oui, je peux comprendre cette interrogation.
03:28 Eh bien, il faut avoir des choses à leur reprocher pour les arrêter.
03:31 Donc il n'y a pas de raison qu'on les arrête de façon préventive,
03:39 sauf si nous avions des éléments.
03:42 Tous ceux que l'on a arrêtés après, on a maintenant des éléments contre eux.
03:46 Et ensuite, c'est au cours de la manif, et parfois en cours de manifestation,
03:52 il n'est pas évident d'aller les chercher au milieu d'une foule compacte.
03:55 Il ne s'agit pas de mettre ni les manifestants ordinaires, je dirais, ni nos policiers en danger.
04:00 Et on les arrête plutôt soit en fin de manif, soit dès que nous le pouvons,
04:04 au cours d'une manifestation, et soit de façon…
04:07 ça peut prendre des jours, des semaines, soit après une manifestation.
04:11 Le général Darmanin, ministre de l'Intérieur, a réclamé une nouvelle loi anti-casseurs.
04:14 Est-ce que vous y êtes favorable ?
04:16 Qu'est-ce qui vous manque, encore une fois, pour pouvoir stopper ces casseurs ?
04:19 Je dirais simplement que tout ce qui peut nous aider,
04:22 aider nos policiers et les manifestants qui ont le droit de manifester,
04:27 à faire que nos manifestations soient plus calmes,
04:32 et soient des manifestations raisonnables,
04:35 et qu'ils passent des messages, qu'ils ont le droit de passer,
04:37 tout ce qui pourra améliorer sera le bienvenu.
04:41 Est-ce qu'on n'est pas dans quelque chose qui est comme dans le pré-terrorisme ?
04:45 Non, ça ne m'appartient pas de qualifier.
04:47 Moi, il m'appartient de gérer au mieux,
04:49 de faire en sorte que la protection des policiers, des manifestants et des biens
04:54 soient assurés. Je me contente de ce qui est ma mission.
04:59 Vous avez utilisé à Lyon des drones. Est-ce qu'ils ont permis d'interpeller des personnes ?
05:05 Alors, les drones ont été...
05:07 Moi-même, j'en ai été vraiment surprise.
05:10 Au-delà de ce que je pensais, les drones ont été vraiment très utiles,
05:12 parce que nous avons, comme vous le savez peut-être,
05:14 pas beaucoup de caméras dans la ville de Lyon.
05:16 Et les drones ont fait leur preuve de leur utilité,
05:19 parce qu'on a vu, je vais prendre un exemple précis,
05:21 je crois que c'est ce qui est le plus marquant.
05:24 On a un groupe qui est sorti de la manifestation,
05:27 parce que les Black Blocs savent très bien qu'on est occupés par la manif,
05:30 et qu'on ne regarde pas toujours ce qui se passe autour.
05:32 Et là, un groupe est sorti de la manifestation, on les a suivis,
05:36 ils sont allés vers une mairie, la mairie du 7e arrangement,
05:39 et nous avons pu intervenir.
05:42 C'était dans une rue beaucoup plus calme, il n'y avait que le groupe.
05:44 Et là, nous sommes intervenus.
05:46 Il y a eu des tags, mais on est intervenus avant même qu'ils pénètrent,
05:48 qu'ils ne sont pas arrivés à casser la porte.
05:50 Et on a pu éviter, je crois, un événement qui aurait pu être très grave sur Lyon.
05:55 - Combien ? 33 interpellations ? Plus d'interpellations grâce à ces drones ?
06:00 - Ah oui, très clairement, ces drones nous permettent.
06:03 Alors maintenant, tout ça est entre les mains de la justice.
06:05 Il appartient au procureur s'il le souhaite de solliciter les images
06:09 que nous avons dans les drones.
06:11 Et sachez que les premières comparutions immédiates ont commencé aujourd'hui,
06:15 et des images sont utilisées pour prouver les faits.
06:18 Et je crois que cela est important pour montrer aux citoyens
06:21 qu'on arrive à être efficace et que la justice peut passer.
06:25 - Une dernière question. Est-ce qu'il y a eu aussi à Lyon, chez vous,
06:28 des black blocs qui venaient de l'étranger ?
06:30 Ça a été le cas à Paris, il y en avait qui venaient de très nombreux pays européens.
06:33 - Alors, dans ceux que j'ai vus, que j'ai pu voir en garde à vue,
06:38 même si ça ne m'appartient pas, on a bien sûr des gens des Lyonnais,
06:42 des gens de notre région.
06:44 Mais on a aussi des étrangers et des personnes qui viennent d'ailleurs en France.
06:49 - Est-ce que vous redoutez que la situation empire ?
06:51 Il y a une prochaine manifestation organisée le 6 juin prochain, madame la préfète.
06:54 - Écoutez, moi je ne redoute rien. J'organise, je rencontre les syndicats,
07:00 je travaille avec mes forces de l'ordre pour que la situation se passe de la meilleure façon.
07:06 Voilà ce qui est mon travail et que je fais au mieux.
07:09 Et je tiens aussi à remercier nos forces de l'ordre.
07:12 Je les ai trouvés admirables hier.
07:15 Quand je voyais les images, j'ai été toute la journée en Salsique,
07:18 il faut voir aussi les insultes qu'ils ont et les projectiles qu'ils reçoivent.
07:23 Là, c'est d'ailleurs une image du pont de la Guillotière hier,
07:26 et c'était vraiment très très fort.
07:29 - Merci beaucoup d'avoir pris du temps pour répondre à nos questions sur Europe 1 et sur CNews.
07:33 Fabienne Bussiot, préfète du Rhône, merci beaucoup.
07:36 Commissaire Vallée, quand vous entendez effectivement que les drones
07:39 ont permis un certain nombre d'interpellations,
07:41 le problème que vous avez rencontré avec vos collègues à Paris,
07:44 c'est le même qui a été rencontré à Lyon, comme à Toulouse, comme à Montpellier.
07:48 Vous dites que ça va encore être très compliqué pour les prochaines semaines.
07:52 - Vous savez, depuis hier soir, jusqu'au tard dans la nuit,
07:54 puisque certains policiers à Paris ou en région ont terminé à 2 ou 3 heures du matin
07:58 alors qu'ils avaient pris leur service près de 13 à 14 heures la veille,
08:01 ont vécu des scènes de guerre.
08:03 Ça a été le mot unanime utilisé dans la bouche des policiers et des gendarmes avec qui j'ai échangé.
08:06 D'ailleurs, de tout grâce, des corps confondus.
08:08 On a des commissaires qui gèrent les dispositifs,
08:11 on a des officiers qui les épaulent, on a des gradés, des gardiens qui manœuvrent avec eux.
08:14 Tout le monde est dans le même bateau à galérer dans une galère,
08:17 si je veux dire, qu'on a montré sur vos images.
08:19 Ils ont eu le sentiment que les rues étaient transformées en champs de bataille.
08:22 Moi, hier soir, très tard, j'ai fait le cheminement entre la place de la République
08:25 et la place de la Nation par ce boulevard Voltaire.
08:27 Tout a été saccagé.
08:28 Et nos policiers et nos gendarmes ont été attaqués à l'arme de guerre.
08:31 Des cocktails Molotov, de l'acide, des marteaux.
08:34 Tout a été mis en œuvre, une entreprise de démolition pour tuer du policier hier.
08:38 Et aujourd'hui, plus que le citoyen, plus que les observateurs avisés
08:41 d'opinion publique et d'avis politique que nous sommes tous,
08:45 il faut que nos responsables politiques prennent des dispositions,
08:48 on y reviendra j'imagine, qui s'imposent.
08:50 Parce que sinon, le 6 juin, on craint un bis repetita
08:53 de ces 405 policiers et gendarmes blessés en une journée sur l'ensemble du territoire national.
08:57 C'est énorme.
08:58 Et j'ai une pensée, effectivement, sur ce gardien de la paix
09:01 de la 12e compagnie d'intervention de la préfecture de police de Paris.
09:03 Comment va-t-il ?
09:04 Oui, je lui ai témoigné modestement mon soutien cet après-midi.
09:06 Écoutez, c'est un policier qu'on ne reconnaît pas.
09:08 Il a de l'ancienneté dans la police, ça fait 5 ans qu'il est dans les compagnies d'intervention.
09:11 Il vient de la province, on a beaucoup de provinces au travail, sur la région parisienne.
09:15 Et il a signé au sein de notre institution pour protéger, servir, pas pour se faire massacrer
09:19 et se faire tuer par un cocktail Molotov où on mélange de l'huile par des Black Blocs
09:22 qui veulent avoir l'assurance que ça accrochera parfaitement la tenue,
09:25 parfaitement la peau et qu'il soit brûlé au second degré.
09:28 On n'est pas ça à côté d'un drame.
09:29 En tout cas, c'est un policier qui s'est vu hier mourir et qui ne comprend absolument pas
09:33 pourquoi il y a eu un tel déferlement de violence et cette volonté de tuer les policiers.
09:37 Ça, ils l'ont vu dans les yeux de ceux qui étaient en face, c'est-à-dire ces individus radicalisés.
09:40 Vous restez avec nous, commissaire Vallée.
09:41 On fait une toute petite pause sur CNews et sur Europe 1.
09:43 On entendra le coup de gueule de Gérald Darmanin tout à l'heure à l'Assemblée nationale.
09:46 Il répondait aux questions de la France insoumise qui lui disait qu'il était 100% responsable de ce qui s'est passé hier.
09:52 Vous entendrez la réponse de Gérald Darmanin tout de suite.
09:58 « French Line », Laurence Ferrari sur Europe 1.
10:01 18h16, on se retrouve en direct sur Europe 1 et sur CNews.
10:09 Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, était à l'Assemblée nationale cet après-midi.
10:13 Il a réagi à une interpellation de la part d'un député de la France insoumise.
10:18 Pareil à celle de Jean-Luc Mélenchon la veille, qui estimait qu'il était 100% responsable des violences qui s'étaient déroulées à Paris.
10:24 Écoutez le ministre de l'Intérieur.
10:26 J'avoue que je n'ai pas tout compris de votre question, sauf que vous n'étiez pas content et que vous n'aimiez toujours pas la police.
10:32 Je regrette très sincèrement, Monsieur le député, que pour la première question au gouvernement,
10:37 après des violences absolument inacceptables qui ont blessé 405 policiers et gendarmes hier,
10:45 dont un policier qui aurait pu, comme chacun a vu à sa télévision,
10:52 mourir parce qu'on envoie un cocktail Molotov sur sa tête et qu'il est brûlé au deuxième degré,
10:57 que vous n'ayez pas un mot pour eux, pour ces pères et mères de famille, démontre votre humanisme.
11:03 Mais vous nous avez habitués, Monsieur Léaumont.
11:08 Monsieur le député Léaumont, vous nous avez habitués.
11:12 Vous nous avez habitués.
11:14 Là où vous nous avez moins habitués, c'est pas tellement votre haine anti-police,
11:18 c'est que vous n'avez même pas un mot pour les trois militants du Parti communiste qui ont été agressés par les Black Blocs.
11:25 Et si le Parti communiste français a fait ce matin un communiqué extrêmement clair,
11:30 soutenant les forces de l'ordre, protégeant le droit de manifester et condamnant les violences des Black Blocs,
11:36 vous êtes les complices manifestement de ces violences,
11:39 quand ici, devant la représentation du peuple, vous ne condamnez pas les gens
11:42 qui, à coups de cocktail Molotov, abattent notre démocratie.
11:46 Voilà, pour le ministre de l'Intérieur qui accuse la France insoumise d'être les complices des violences,
11:51 François Pipponi, il a raison.
11:53 Oui, de toute façon, on le voit bien, au début de la manifestation,
11:55 Jean-Luc Mélenchon avait appelé aux gens à attaquer la fausse République,
12:00 considérant que eux, c'était la vraie République et que les policiers défendaient la fausse République.
12:05 Et donc quand on dit ça, lorsqu'on est responsable politique,
12:07 et qu'on sait qu'il y a 2000 Black Blocs dans la rue,
12:09 on devient complice des actions qui sont commises après.
12:12 C'est bien entendu que Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise ont une responsabilité terrible devant ces événements.
12:17 Et les policiers en veulent à Jean-Luc Mélenchon, à Mathieu Vallée, à commissaire Vallée ?
12:21 Ces diatribes et la haine anti-flic de ce parti n'est plus à démontrer.
12:25 Mais est-ce qu'elle fait tâche d'huile aujourd'hui, cette haine ?
12:29 Quand on parle d'une certaine manière à la sédition avec la République,
12:35 on invite implicitement à s'en prendre aux policiers aux gens.
12:37 De toute façon, moi je vais être très simple, puisque c'est M. Leaumont, député de la France insoumise,
12:41 avec sa petite équipe, M. Bernalicis et M. Portes, qu'on a bien connus avec la tête du ministre sous un ballon sous son pied.
12:47 Ils ont joué à plusieurs reprises, est-ce rétroporter, sur le terrain, en harcèlant, en provoquant, en mandant le RIO,
12:53 en posant des questions à des policiers des gens à Pologne qui manœuvraient.
12:56 Et hier, malheureusement, on ne les a pas vus.
12:58 Quand ça sent le vinaigre, quand ça sent le cocktail Molotov,
13:01 quand les policiers sont violemment attaqués à coup de cocktail Molotov, d'acide, de cacatophe,
13:05 par des militants qu'ils ne dénoncent jamais, qu'ils ne condamnent jamais,
13:08 d'ailleurs, les exactions contre les policiers, il n'y a même pas eu un mot sur ce policier brûlé vif.
13:12 Il y a M. Corbière qui a eu la décence de dire qu'il y avait des images qui l'avaient choqué.
13:15 Moi, ça ne m'a pas choqué, ça nous a meurtris.
13:17 Je pense que la majorité des Françaises et des Français sont meurtris
13:19 par ce qui s'est passé hier dans les rues des plus grandes agglomérations de France,
13:22 que ce soit Lyon, Angers, Paris, Nantes, toutes ces agglomérations ont laissé prospérer ces foyers d'ultra-gauche.
13:28 Et aujourd'hui, on en paye clairement les pots cassés et je suis très dans l'euphémisme.
13:32 Louis Dragnel, le ministre de l'Intérieur, est évidemment en colère, mais il fait aussi de la politique.
13:36 Et il sait très bien qu'en allant taper Jean-Luc Mélenchon, il fait de la politique.
13:39 Bien sûr, Gérald Darmanin, de toute façon, fait beaucoup, beaucoup de politique,
13:43 quels que soient les événements et l'actualité.
13:47 Ensuite, c'est sa fonction, on ne peut pas reprocher à un homme politique de ne pas faire de politique.
13:52 Après, moi, je trouve qu'il a tout à fait raison de pointer du doigt l'hypocrisie
13:58 et même la responsabilité de la France insoumise dans ce qui s'est passé.
14:03 Et puis, il faut quand même se souvenir de ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon.
14:07 Il y a des propos très explicites où il appelle à l'insurrection pour abattre ce qu'il considère comme l'ancien régime,
14:13 c'est-à-dire le régime dans lequel nous, nous vivons.
14:15 Donc, c'est des mots extrêmement violents et forcément, quand ça tombe dans les oreilles de gens
14:19 qui sont extrêmement excités, très énervés, très en colère, ça peut donner des mauvaises idées.
14:24 Et il le sait très bien et il le fait pertinemment.
14:26 Jean-Luc Mélenchon, c'est quelqu'un qui peut lui reprocher plein de choses, mais pas d'être bête.
14:29 C'est quelqu'un qui a une maîtrise de son vocabulaire, qui a une précision des mots
14:34 et il sait très bien l'effet que produisent ces mots sur une foule,
14:37 sur une foule particulièrement en colère, énervée et fatiguée, surtout par tout ce qui est en train de se passer.
14:42 Alors, Gérald Darmanin tape à gauche, puis tape aussi.
14:46 Il tape très très fort ce Marine Le Pen aussi.
14:48 Je pense qu'on pourra en parler.
14:50 Et simplement, juste pour terminer sur la France insoumise,
14:52 moi, ce qui me heurte le plus quand même dans cette histoire,
14:54 c'est que la France insoumise, et ils sont bien contents quand même de bénéficier de protection policière,
14:59 quand eux se sentent menacés.
15:01 Jean-Luc Mélenchon a été candidat plusieurs fois à l'élection présidentielle.
15:04 Il a été sous l'escorte, sous protection policière,
15:07 avec des policiers qui veillaient H24 sur lui,
15:11 qui lui ouvraient sa porte, qui anticipaient tous ses déplacements,
15:14 qui se réveillaient deux heures plus tôt avant d'aller le chercher à son domicile,
15:18 pour ensuite l'emmener à un meeting.
15:19 C'est ça la vie d'un policier.
15:21 Et donc je trouve que c'est scandaleux objectivement,
15:25 parce que c'est même jeter le discrédit, le mépris,
15:29 sur ses fonctionnaires de police,
15:31 qui étaient bien contents de les avoir quand ils en avaient besoin.
15:34 Maître Boviz, est-ce que les propos pourraient être considérés comme une incitation à la haine ?
15:38 Jean-Luc Mélenchon a fait un appel à la sédition hier, clairement,
15:43 mais pour autant, il est assez intelligent pour bien différencier la liberté d'expression
15:47 de propos qui pourraient tomber sous une qualification pénale.
15:51 Il n'a pas incité, s'il voulait, à prendre les armes contre l'État.
15:55 Ce qui, là, est condamnable.
15:57 Ce qui, là, évidemment, est condamnable,
15:58 c'est qu'il y a tout un chapitre entier au Code pénal
16:00 qui est consacré à ces délits, à ces crimes,
16:04 qui consistent à inciter à prendre les armes contre l'État,
16:09 à renverser l'État,
16:10 et donc là, effectivement, tomber sous le coup de la qualification pénale,
16:13 ce qu'il n'a pas fait Jean-Luc Mélenchon.
16:15 Mais du coup, il joue un jeu très dangereux.
16:16 C'est-à-dire qu'il incite en même temps les insoumis,
16:19 qui ne le sont pas vraiment avec lui,
16:21 mais à manifester et à toujours plus accentuer la violence,
16:27 et à commettre, peut-être même d'ailleurs, des exactions,
16:31 mais indirectement,
16:32 tout en se préservant, justement, de propos qui pourraient l'emmener dans un tribunal correctionnel.
16:37 C'est là où, justement, il joue un jeu très dangereux,
16:39 et à mon avis, aujourd'hui, il reprend clairement une menace.
16:42 – Laurent Pietraszewski, François Péponnié…
16:44 – J'ai le compte qu'il aurait pu être attaqué sur ceux du député qui avait dit "la police tue",
16:48 sauf qu'il a dit ça dans l'hémicycle,
16:50 et parce qu'il a dit ça dans l'hémicycle, on ne peut pas l'attaquer,
16:53 parce qu'il a sa protection au nom de la protection des parlementaires.
16:56 – Pierre Pietraszewski sur les violences qui ont été commises sur les policiers.
17:00 – Oui, on a dit un mot tout à l'heure,
17:02 mais d'abord, le ministre de l'Intérieur est dans son rôle,
17:05 effectivement, je vous dis, de Reynald a raison,
17:07 de rappeler que Gérald Darmanin est sans doute celui
17:10 qui fait le plus de politique au gouvernement,
17:12 mais j'ai envie de dire qu'il est aussi très à la tâche,
17:14 il est aussi autour avec les policiers, les gendarmes,
17:18 les forces de sécurité de ce pays,
17:20 et je pense qu'il faut lui reconnaître son investissement et son engagement.
17:24 Alors, sur la réponse, l'échange qu'il y a eu à l'Assemblée nationale,
17:29 je pense que oui, en pointant notamment le fait
17:34 qu'il y a eu des militants communistes qui ont été aussi victimes de violences,
17:38 je crois que le ministre de l'Intérieur a souhaité montrer
17:40 qu'il y avait sans aucun doute deux gauches,
17:42 en tous les cas deux gauches à l'extrême,
17:44 puisque pour le coup on entend "guerre" le Parti Socialiste,
17:47 mais en tous les cas à l'extrême, on entend bien
17:49 qu'il y a les communistes qui sont républicains,
17:53 qui valorisent aussi une forme de travail, de courage, d'engagement,
17:58 et puis sans doute ceux qui sont à la limite,
18:02 je l'ai entendu dans les propos des autres éditorialistes,
18:05 d'appeler à une forme de sédition, en tous les cas,
18:09 et qui ne sont pas du tout considérés sur le même registre
18:12 par le ministre de l'Intérieur dans sa réponse.

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