Manifestations du 1er Mai : les policiers face aux violences
Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des manifestations et des violences qui ont eu lieu partout en France hier, 1er Mai.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline
Category
🗞
NewsTranscript
00:00 On va faire un bilan de ce qui s'est passé ce 1er mai avec ce bilan terrible côté force de l'ordre,
00:05 406 policiers et gendarmes blessés, avec à Paris notamment cet officier de police qui a été brûlé très grièvement.
00:13 On fait le point avec Somalia Labidi et on en dévoile ensuite.
00:16 Un policier gisant sur le bitume, en flamme après le jet d'un cocktail Molotov.
00:22 Il est secouru par ses collègues qui tentent de l'éteindre, le tout encerclé par des manifestants radicaux.
00:28 Grievement brûlé au visage et aux bras, ce membre d'une compagnie d'intervention sera transporté à l'hôpital.
00:35 Ses jours ne sont pas en danger.
00:37 Comme lui, d'autres membres des forces de l'ordre ont sérieusement été blessés.
00:41 Un CRS inanimé a été traîné par ses collègues après le jet d'un projectile à Paris.
00:48 Des charges de black bloc qui se sont multipliées dans le cortège parisien, et ce, quel que soit le moment.
00:54 Même lorsque les forces de l'ordre encadrent les pompiers, appelés pour éteindre un feu allumé par ces radicaux.
01:00 A Nantes ou encore à Lyon, les forces de l'ordre ont également connu une journée sous haute tension.
01:05 Comme dans plusieurs villes, le canon à eau a été utilisé pour disperser les éléments perturbateurs.
01:12 Voilà pour ce qui s'est passé dans la capitale le 1er mai.
01:15 Il y a eu aussi beaucoup de violence en région et notamment à Lyon.
01:18 Nous sommes en direct avec la préfète du Rhône.
01:20 Bonsoir Madame Fabienne Bussiau, merci de répondre aux questions d'Europe 1 et de CNews.
01:24 Est-ce que vous avez constaté vous aussi cet engrenage de la violence à Lyon ?
01:28 Oui, très clairement. Hier à Lyon, c'était la manifestation la plus violente que nous avons connue
01:34 depuis le début de ce mouvement contre la réforme des retraites. C'est très clair.
01:38 Avec quel type d'action ont été menées ? Est-ce qu'il y avait des éléments radicaux comme il y en avait beaucoup à Paris ?
01:42 Nous avions 17 000 manifestants et devant cette manifestation, nous avions 2 000 ce qu'on appelle ludiquement personnes à risque.
01:49 Et parmi ces 2 000, il y avait 1 000 black blocs. Donc oui, nous avions vraiment une manifestation violente.
01:56 C'est énorme, 1 000 black blocs pour Lyon. Est-ce que certains d'entre eux étaient connus des services de police ?
02:01 Il y avait des fiches sur ces personnes ?
02:04 Alors écoutez, pour l'instant, nous avons fait beaucoup d'interpellations.
02:08 58 pendant la manifestation, déjà 8 après la manifestation.
02:13 Ils sont actuellement entre les mains de la police. Donc je n'ai pas les identités.
02:17 Mais ça, nous le saurons dans les heures et les jours qui viennent.
02:19 Quel type d'exactions ont été commises, Madame la Préfète ?
02:22 Comme ce que malheureusement vos images ont révélé, des actions d'abord anti-police graves.
02:30 J'ai quand même eu 66 policiers blessés, blessés et contusionnés, 19 blessés.
02:38 Donc un qui est sorti du bloc cet après-midi avec des polyfractures.
02:44 Donc vraiment des choses quand même assez graves.
02:47 Et puis des exactions, des feux, des commerces saccagés.
02:51 On a quelques commerces qui ont même été pillés.
02:54 Des incendies allumés à l'intérieur des commerces.
02:57 Pour fort heureusement, nous avons pu chaque fois intervenir et les éteindre.
03:00 Donc vraiment, la vie de nos policiers en danger, mais aussi la vie des habitants et des citoyens.
03:05 Quand on met le feu à l'intérieur d'un magasin, chez nous c'était un McDo.
03:09 Eh bien très clairement, ça veut dire qu'on cherche à atteindre la vie.
03:14 On ne peut pas ignorer qu'au-dessus il y a des appartements et des habitants.
03:16 Pourquoi est-ce qu'on ne peut pas faire d'interpellation préventive ?
03:19 Les Français ont beaucoup de mal à comprendre qu'on connaît ces casseurs
03:22 qui viennent à chaque manifestation et qu'on n'arrive pas à les empêcher.
03:25 Oui, je peux comprendre cette interrogation.
03:28 Eh bien, il faut avoir des choses à leur reprocher pour les arrêter.
03:31 Donc il n'y a pas de raison qu'on les arrête de façon préventive,
03:39 sauf si nous avions des éléments.
03:42 Tous ceux que l'on a arrêtés après, on a maintenant des éléments contre eux.
03:46 Et ensuite, c'est au cours de la manif, et parfois en cours de manifestation,
03:52 il n'est pas évident d'aller les chercher au milieu d'une foule compacte.
03:55 Il ne s'agit pas de mettre ni les manifestants ordinaires, je dirais, ni nos policiers en danger.
04:00 Et on les arrête plutôt soit en fin de manif, soit dès que nous le pouvons,
04:04 au cours d'une manifestation, et soit de façon…
04:07 ça peut prendre des jours, des semaines, soit après une manifestation.
04:11 Le général Darmanin, ministre de l'Intérieur, a réclamé une nouvelle loi anti-casseurs.
04:14 Est-ce que vous y êtes favorable ?
04:16 Qu'est-ce qui vous manque, encore une fois, pour pouvoir stopper ces casseurs ?
04:19 Je dirais simplement que tout ce qui peut nous aider,
04:22 aider nos policiers et les manifestants qui ont le droit de manifester,
04:27 à faire que nos manifestations soient plus calmes,
04:32 et soient des manifestations raisonnables,
04:35 et qu'ils passent des messages, qu'ils ont le droit de passer,
04:37 tout ce qui pourra améliorer sera le bienvenu.
04:41 Est-ce qu'on n'est pas dans quelque chose qui est comme dans le pré-terrorisme ?
04:45 Non, ça ne m'appartient pas de qualifier.
04:47 Moi, il m'appartient de gérer au mieux,
04:49 de faire en sorte que la protection des policiers, des manifestants et des biens
04:54 soient assurés. Je me contente de ce qui est ma mission.
04:59 Vous avez utilisé à Lyon des drones. Est-ce qu'ils ont permis d'interpeller des personnes ?
05:05 Alors, les drones ont été...
05:07 Moi-même, j'en ai été vraiment surprise.
05:10 Au-delà de ce que je pensais, les drones ont été vraiment très utiles,
05:12 parce que nous avons, comme vous le savez peut-être,
05:14 pas beaucoup de caméras dans la ville de Lyon.
05:16 Et les drones ont fait leur preuve de leur utilité,
05:19 parce qu'on a vu, je vais prendre un exemple précis,
05:21 je crois que c'est ce qui est le plus marquant.
05:24 On a un groupe qui est sorti de la manifestation,
05:27 parce que les Black Blocs savent très bien qu'on est occupés par la manif,
05:30 et qu'on ne regarde pas toujours ce qui se passe autour.
05:32 Et là, un groupe est sorti de la manifestation, on les a suivis,
05:36 ils sont allés vers une mairie, la mairie du 7e arrangement,
05:39 et nous avons pu intervenir.
05:42 C'était dans une rue beaucoup plus calme, il n'y avait que le groupe.
05:44 Et là, nous sommes intervenus.
05:46 Il y a eu des tags, mais on est intervenus avant même qu'ils pénètrent,
05:48 qu'ils ne sont pas arrivés à casser la porte.
05:50 Et on a pu éviter, je crois, un événement qui aurait pu être très grave sur Lyon.
05:55 - Combien ? 33 interpellations ? Plus d'interpellations grâce à ces drones ?
06:00 - Ah oui, très clairement, ces drones nous permettent.
06:03 Alors maintenant, tout ça est entre les mains de la justice.
06:05 Il appartient au procureur s'il le souhaite de solliciter les images
06:09 que nous avons dans les drones.
06:11 Et sachez que les premières comparutions immédiates ont commencé aujourd'hui,
06:15 et des images sont utilisées pour prouver les faits.
06:18 Et je crois que cela est important pour montrer aux citoyens
06:21 qu'on arrive à être efficace et que la justice peut passer.
06:25 - Une dernière question. Est-ce qu'il y a eu aussi à Lyon, chez vous,
06:28 des black blocs qui venaient de l'étranger ?
06:30 Ça a été le cas à Paris, il y en avait qui venaient de très nombreux pays européens.
06:33 - Alors, dans ceux que j'ai vus, que j'ai pu voir en garde à vue,
06:38 même si ça ne m'appartient pas, on a bien sûr des gens des Lyonnais,
06:42 des gens de notre région.
06:44 Mais on a aussi des étrangers et des personnes qui viennent d'ailleurs en France.
06:49 - Est-ce que vous redoutez que la situation empire ?
06:51 Il y a une prochaine manifestation organisée le 6 juin prochain, madame la préfète.
06:54 - Écoutez, moi je ne redoute rien. J'organise, je rencontre les syndicats,
07:00 je travaille avec mes forces de l'ordre pour que la situation se passe de la meilleure façon.
07:06 Voilà ce qui est mon travail et que je fais au mieux.
07:09 Et je tiens aussi à remercier nos forces de l'ordre.
07:12 Je les ai trouvés admirables hier.
07:15 Quand je voyais les images, j'ai été toute la journée en Salsique,
07:18 il faut voir aussi les insultes qu'ils ont et les projectiles qu'ils reçoivent.
07:23 Là, c'est d'ailleurs une image du pont de la Guillotière hier,
07:26 et c'était vraiment très très fort.
07:29 - Merci beaucoup d'avoir pris du temps pour répondre à nos questions sur Europe 1 et sur CNews.
07:33 Fabienne Bussiot, préfète du Rhône, merci beaucoup.
07:36 Commissaire Vallée, quand vous entendez effectivement que les drones
07:39 ont permis un certain nombre d'interpellations,
07:41 le problème que vous avez rencontré avec vos collègues à Paris,
07:44 c'est le même qui a été rencontré à Lyon, comme à Toulouse, comme à Montpellier.
07:48 Vous dites que ça va encore être très compliqué pour les prochaines semaines.
07:52 - Vous savez, depuis hier soir, jusqu'au tard dans la nuit,
07:54 puisque certains policiers à Paris ou en région ont terminé à 2 ou 3 heures du matin
07:58 alors qu'ils avaient pris leur service près de 13 à 14 heures la veille,
08:01 ont vécu des scènes de guerre.
08:03 Ça a été le mot unanime utilisé dans la bouche des policiers et des gendarmes avec qui j'ai échangé.
08:06 D'ailleurs, de tout grâce, des corps confondus.
08:08 On a des commissaires qui gèrent les dispositifs,
08:11 on a des officiers qui les épaulent, on a des gradés, des gardiens qui manœuvrent avec eux.
08:14 Tout le monde est dans le même bateau à galérer dans une galère,
08:17 si je veux dire, qu'on a montré sur vos images.
08:19 Ils ont eu le sentiment que les rues étaient transformées en champs de bataille.
08:22 Moi, hier soir, très tard, j'ai fait le cheminement entre la place de la République
08:25 et la place de la Nation par ce boulevard Voltaire.
08:27 Tout a été saccagé.
08:28 Et nos policiers et nos gendarmes ont été attaqués à l'arme de guerre.
08:31 Des cocktails Molotov, de l'acide, des marteaux.
08:34 Tout a été mis en œuvre, une entreprise de démolition pour tuer du policier hier.
08:38 Et aujourd'hui, plus que le citoyen, plus que les observateurs avisés
08:41 d'opinion publique et d'avis politique que nous sommes tous,
08:45 il faut que nos responsables politiques prennent des dispositions,
08:48 on y reviendra j'imagine, qui s'imposent.
08:50 Parce que sinon, le 6 juin, on craint un bis repetita
08:53 de ces 405 policiers et gendarmes blessés en une journée sur l'ensemble du territoire national.
08:57 C'est énorme.
08:58 Et j'ai une pensée, effectivement, sur ce gardien de la paix
09:01 de la 12e compagnie d'intervention de la préfecture de police de Paris.
09:03 Comment va-t-il ?
09:04 Oui, je lui ai témoigné modestement mon soutien cet après-midi.
09:06 Écoutez, c'est un policier qu'on ne reconnaît pas.
09:08 Il a de l'ancienneté dans la police, ça fait 5 ans qu'il est dans les compagnies d'intervention.
09:11 Il vient de la province, on a beaucoup de provinces au travail, sur la région parisienne.
09:15 Et il a signé au sein de notre institution pour protéger, servir, pas pour se faire massacrer
09:19 et se faire tuer par un cocktail Molotov où on mélange de l'huile par des Black Blocs
09:22 qui veulent avoir l'assurance que ça accrochera parfaitement la tenue,
09:25 parfaitement la peau et qu'il soit brûlé au second degré.
09:28 On n'est pas ça à côté d'un drame.
09:29 En tout cas, c'est un policier qui s'est vu hier mourir et qui ne comprend absolument pas
09:33 pourquoi il y a eu un tel déferlement de violence et cette volonté de tuer les policiers.
09:37 Ça, ils l'ont vu dans les yeux de ceux qui étaient en face, c'est-à-dire ces individus radicalisés.
09:40 Vous restez avec nous, commissaire Vallée.
09:41 On fait une toute petite pause sur CNews et sur Europe 1.
09:43 On entendra le coup de gueule de Gérald Darmanin tout à l'heure à l'Assemblée nationale.
09:46 Il répondait aux questions de la France insoumise qui lui disait qu'il était 100% responsable de ce qui s'est passé hier.
09:52 Vous entendrez la réponse de Gérald Darmanin tout de suite.
09:58 « French Line », Laurence Ferrari sur Europe 1.
10:01 18h16, on se retrouve en direct sur Europe 1 et sur CNews.
10:09 Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, était à l'Assemblée nationale cet après-midi.
10:13 Il a réagi à une interpellation de la part d'un député de la France insoumise.
10:18 Pareil à celle de Jean-Luc Mélenchon la veille, qui estimait qu'il était 100% responsable des violences qui s'étaient déroulées à Paris.
10:24 Écoutez le ministre de l'Intérieur.
10:26 J'avoue que je n'ai pas tout compris de votre question, sauf que vous n'étiez pas content et que vous n'aimiez toujours pas la police.
10:32 Je regrette très sincèrement, Monsieur le député, que pour la première question au gouvernement,
10:37 après des violences absolument inacceptables qui ont blessé 405 policiers et gendarmes hier,
10:45 dont un policier qui aurait pu, comme chacun a vu à sa télévision,
10:52 mourir parce qu'on envoie un cocktail Molotov sur sa tête et qu'il est brûlé au deuxième degré,
10:57 que vous n'ayez pas un mot pour eux, pour ces pères et mères de famille, démontre votre humanisme.
11:03 Mais vous nous avez habitués, Monsieur Léaumont.
11:08 Monsieur le député Léaumont, vous nous avez habitués.
11:12 Vous nous avez habitués.
11:14 Là où vous nous avez moins habitués, c'est pas tellement votre haine anti-police,
11:18 c'est que vous n'avez même pas un mot pour les trois militants du Parti communiste qui ont été agressés par les Black Blocs.
11:25 Et si le Parti communiste français a fait ce matin un communiqué extrêmement clair,
11:30 soutenant les forces de l'ordre, protégeant le droit de manifester et condamnant les violences des Black Blocs,
11:36 vous êtes les complices manifestement de ces violences,
11:39 quand ici, devant la représentation du peuple, vous ne condamnez pas les gens
11:42 qui, à coups de cocktail Molotov, abattent notre démocratie.
11:46 Voilà, pour le ministre de l'Intérieur qui accuse la France insoumise d'être les complices des violences,
11:51 François Pipponi, il a raison.
11:53 Oui, de toute façon, on le voit bien, au début de la manifestation,
11:55 Jean-Luc Mélenchon avait appelé aux gens à attaquer la fausse République,
12:00 considérant que eux, c'était la vraie République et que les policiers défendaient la fausse République.
12:05 Et donc quand on dit ça, lorsqu'on est responsable politique,
12:07 et qu'on sait qu'il y a 2000 Black Blocs dans la rue,
12:09 on devient complice des actions qui sont commises après.
12:12 C'est bien entendu que Jean-Luc Mélenchon et la France insoumise ont une responsabilité terrible devant ces événements.
12:17 Et les policiers en veulent à Jean-Luc Mélenchon, à Mathieu Vallée, à commissaire Vallée ?
12:21 Ces diatribes et la haine anti-flic de ce parti n'est plus à démontrer.
12:25 Mais est-ce qu'elle fait tâche d'huile aujourd'hui, cette haine ?
12:29 Quand on parle d'une certaine manière à la sédition avec la République,
12:35 on invite implicitement à s'en prendre aux policiers aux gens.
12:37 De toute façon, moi je vais être très simple, puisque c'est M. Leaumont, député de la France insoumise,
12:41 avec sa petite équipe, M. Bernalicis et M. Portes, qu'on a bien connus avec la tête du ministre sous un ballon sous son pied.
12:47 Ils ont joué à plusieurs reprises, est-ce rétroporter, sur le terrain, en harcèlant, en provoquant, en mandant le RIO,
12:53 en posant des questions à des policiers des gens à Pologne qui manœuvraient.
12:56 Et hier, malheureusement, on ne les a pas vus.
12:58 Quand ça sent le vinaigre, quand ça sent le cocktail Molotov,
13:01 quand les policiers sont violemment attaqués à coup de cocktail Molotov, d'acide, de cacatophe,
13:05 par des militants qu'ils ne dénoncent jamais, qu'ils ne condamnent jamais,
13:08 d'ailleurs, les exactions contre les policiers, il n'y a même pas eu un mot sur ce policier brûlé vif.
13:12 Il y a M. Corbière qui a eu la décence de dire qu'il y avait des images qui l'avaient choqué.
13:15 Moi, ça ne m'a pas choqué, ça nous a meurtris.
13:17 Je pense que la majorité des Françaises et des Français sont meurtris
13:19 par ce qui s'est passé hier dans les rues des plus grandes agglomérations de France,
13:22 que ce soit Lyon, Angers, Paris, Nantes, toutes ces agglomérations ont laissé prospérer ces foyers d'ultra-gauche.
13:28 Et aujourd'hui, on en paye clairement les pots cassés et je suis très dans l'euphémisme.
13:32 Louis Dragnel, le ministre de l'Intérieur, est évidemment en colère, mais il fait aussi de la politique.
13:36 Et il sait très bien qu'en allant taper Jean-Luc Mélenchon, il fait de la politique.
13:39 Bien sûr, Gérald Darmanin, de toute façon, fait beaucoup, beaucoup de politique,
13:43 quels que soient les événements et l'actualité.
13:47 Ensuite, c'est sa fonction, on ne peut pas reprocher à un homme politique de ne pas faire de politique.
13:52 Après, moi, je trouve qu'il a tout à fait raison de pointer du doigt l'hypocrisie
13:58 et même la responsabilité de la France insoumise dans ce qui s'est passé.
14:03 Et puis, il faut quand même se souvenir de ce qu'a dit Jean-Luc Mélenchon.
14:07 Il y a des propos très explicites où il appelle à l'insurrection pour abattre ce qu'il considère comme l'ancien régime,
14:13 c'est-à-dire le régime dans lequel nous, nous vivons.
14:15 Donc, c'est des mots extrêmement violents et forcément, quand ça tombe dans les oreilles de gens
14:19 qui sont extrêmement excités, très énervés, très en colère, ça peut donner des mauvaises idées.
14:24 Et il le sait très bien et il le fait pertinemment.
14:26 Jean-Luc Mélenchon, c'est quelqu'un qui peut lui reprocher plein de choses, mais pas d'être bête.
14:29 C'est quelqu'un qui a une maîtrise de son vocabulaire, qui a une précision des mots
14:34 et il sait très bien l'effet que produisent ces mots sur une foule,
14:37 sur une foule particulièrement en colère, énervée et fatiguée, surtout par tout ce qui est en train de se passer.
14:42 Alors, Gérald Darmanin tape à gauche, puis tape aussi.
14:46 Il tape très très fort ce Marine Le Pen aussi.
14:48 Je pense qu'on pourra en parler.
14:50 Et simplement, juste pour terminer sur la France insoumise,
14:52 moi, ce qui me heurte le plus quand même dans cette histoire,
14:54 c'est que la France insoumise, et ils sont bien contents quand même de bénéficier de protection policière,
14:59 quand eux se sentent menacés.
15:01 Jean-Luc Mélenchon a été candidat plusieurs fois à l'élection présidentielle.
15:04 Il a été sous l'escorte, sous protection policière,
15:07 avec des policiers qui veillaient H24 sur lui,
15:11 qui lui ouvraient sa porte, qui anticipaient tous ses déplacements,
15:14 qui se réveillaient deux heures plus tôt avant d'aller le chercher à son domicile,
15:18 pour ensuite l'emmener à un meeting.
15:19 C'est ça la vie d'un policier.
15:21 Et donc je trouve que c'est scandaleux objectivement,
15:25 parce que c'est même jeter le discrédit, le mépris,
15:29 sur ses fonctionnaires de police,
15:31 qui étaient bien contents de les avoir quand ils en avaient besoin.
15:34 Maître Boviz, est-ce que les propos pourraient être considérés comme une incitation à la haine ?
15:38 Jean-Luc Mélenchon a fait un appel à la sédition hier, clairement,
15:43 mais pour autant, il est assez intelligent pour bien différencier la liberté d'expression
15:47 de propos qui pourraient tomber sous une qualification pénale.
15:51 Il n'a pas incité, s'il voulait, à prendre les armes contre l'État.
15:55 Ce qui, là, est condamnable.
15:57 Ce qui, là, évidemment, est condamnable,
15:58 c'est qu'il y a tout un chapitre entier au Code pénal
16:00 qui est consacré à ces délits, à ces crimes,
16:04 qui consistent à inciter à prendre les armes contre l'État,
16:09 à renverser l'État,
16:10 et donc là, effectivement, tomber sous le coup de la qualification pénale,
16:13 ce qu'il n'a pas fait Jean-Luc Mélenchon.
16:15 Mais du coup, il joue un jeu très dangereux.
16:16 C'est-à-dire qu'il incite en même temps les insoumis,
16:19 qui ne le sont pas vraiment avec lui,
16:21 mais à manifester et à toujours plus accentuer la violence,
16:27 et à commettre, peut-être même d'ailleurs, des exactions,
16:31 mais indirectement,
16:32 tout en se préservant, justement, de propos qui pourraient l'emmener dans un tribunal correctionnel.
16:37 C'est là où, justement, il joue un jeu très dangereux,
16:39 et à mon avis, aujourd'hui, il reprend clairement une menace.
16:42 – Laurent Pietraszewski, François Péponnié…
16:44 – J'ai le compte qu'il aurait pu être attaqué sur ceux du député qui avait dit "la police tue",
16:48 sauf qu'il a dit ça dans l'hémicycle,
16:50 et parce qu'il a dit ça dans l'hémicycle, on ne peut pas l'attaquer,
16:53 parce qu'il a sa protection au nom de la protection des parlementaires.
16:56 – Pierre Pietraszewski sur les violences qui ont été commises sur les policiers.
17:00 – Oui, on a dit un mot tout à l'heure,
17:02 mais d'abord, le ministre de l'Intérieur est dans son rôle,
17:05 effectivement, je vous dis, de Reynald a raison,
17:07 de rappeler que Gérald Darmanin est sans doute celui
17:10 qui fait le plus de politique au gouvernement,
17:12 mais j'ai envie de dire qu'il est aussi très à la tâche,
17:14 il est aussi autour avec les policiers, les gendarmes,
17:18 les forces de sécurité de ce pays,
17:20 et je pense qu'il faut lui reconnaître son investissement et son engagement.
17:24 Alors, sur la réponse, l'échange qu'il y a eu à l'Assemblée nationale,
17:29 je pense que oui, en pointant notamment le fait
17:34 qu'il y a eu des militants communistes qui ont été aussi victimes de violences,
17:38 je crois que le ministre de l'Intérieur a souhaité montrer
17:40 qu'il y avait sans aucun doute deux gauches,
17:42 en tous les cas deux gauches à l'extrême,
17:44 puisque pour le coup on entend "guerre" le Parti Socialiste,
17:47 mais en tous les cas à l'extrême, on entend bien
17:49 qu'il y a les communistes qui sont républicains,
17:53 qui valorisent aussi une forme de travail, de courage, d'engagement,
17:58 et puis sans doute ceux qui sont à la limite,
18:02 je l'ai entendu dans les propos des autres éditorialistes,
18:05 d'appeler à une forme de sédition, en tous les cas,
18:09 et qui ne sont pas du tout considérés sur le même registre
18:12 par le ministre de l'Intérieur dans sa réponse.