Jean-Philippe Tanguy, porte-parole du Rassemblement national, était l'invité d'Apolline de Malherbe dans le Face à Face sur BFMTV et RMC.
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00:00Il est 8h32 et vous êtes bien sûr RMC et BFM TV. Bonjour Jean-Philippe Tanguy, merci de répondre à mes questions ce matin, vous êtes président délégué du groupe RN à l'Assemblée, vous êtes député de la Somme, vous irez tout à l'heure à Bercy pour tenter de peser sur les décisions qui vont être prises sur le budget.
00:23On va évidemment y revenir, vos lignes rouges, la question d'un éventuel retour de l'ISF, la question des retraites, mais je voudrais d'abord vous interroger sur ce qui s'est passé hier entre la France et l'Algérie.
00:31On avait découvert ces influenceurs franco-algériens, pour certains d'ailleurs seulement algériens, c'est le cas de celui qui a été renvoyé hier en Algérie, il s'appelle Doualem, il avait proféré des discours de haine à l'endroit de la France.
00:52Il a donc été expulsé de la France vers 16h en voyage vers l'Algérie, mais l'Algérie ne l'a pas laissé rentrer et l'a renvoyé en France, il est donc de retour sur le territoire français depuis hier soir. On fait quoi ?
01:05Écoutez, il est temps que la France se fasse respecter de l'Algérie et du régime algérien qui, depuis trop longtemps, et en particulier depuis quelques mois, multiplie les humiliations contre la France et fait ce que le régime algérien ne sait que faire face à ses échecs répétés depuis l'indépendance.
01:22Le désespoir du peuple algérien, en particulier de la jeunesse, a abandonné au chômage, à la corruption...
01:29Dans l'absolu, vous pouvez commencer à réfléchir sur la suite, mais là, on a un homme qui profère des menaces et des propos abominablement haineux à l'endroit de la France et des Français.
01:43Il est signalé par le maire de Montpellier, il est immédiatement dans le viseur du ministère de l'Intérieur, interpellé. Deux jours après, il est expulsé du sol français.
02:06Jusque là, on se dit qu'il y a une forme d'efficacité. Sauf qu'au port de l'Algérie, il est renvoyé en France. On fait quoi de lui et de ceux qu'on tente d'expulser ?
02:19Il y a des rétorsions immédiates à prendre contre l'Algérie, que le Rassemblement national Marine Le Pen propose depuis longtemps. Suspension de tous les visas, de l'aide au développement, et aussi des flux financiers de la diaspora algérienne en France.
02:34Tout l'argent que les immigrés algériens renvoient dans leur pays, on peut les suspendre du jour au lendemain par un claquement de doigts.
02:40Il est algérien, il n'est pas français, il n'a pas la nationalité française, il n'a qu'un droit de séjour, un titre de séjour en France.
02:51On ne peut pas forcer la frontière algérienne, ça n'existe pas. Tout ce que l'on peut faire, c'est prendre des mesures très dures contre le régime algérien.
02:59Vous ne seriez pas contraint de le récupérer et de le mettre dans un centre de rétention administrative ?
03:03Le récupérer, c'est une chose. Ne pas prendre immédiatement, depuis longtemps, des mesures de rétorsion très dures contre l'Algérie, notamment des mesures financières.
03:11Le régime algérien est un régime faible, c'est pour ça que je vous parlais de ça tout à l'heure madame de Malherbe.
03:16C'est un régime qui ne vit partiellement que de l'argent que la France lui verse, soit sous l'aide de l'aide au développement, soit sous l'aide d'un certain nombre d'importations.
03:23Donc on coûte les aides ?
03:24Soit surtout sur les flux financiers qui viennent de France vers l'Algérie, soit à travers les immigrés algériens, soit à travers un certain nombre d'Algériens qui ont travaillé.
03:33Et ça, on peut le faire du jour au lendemain. La France est souveraine sur les transferts financiers qui viennent de notre territoire, le territoire algérien.
03:41Comme représailles immédiates, Jean-Philippe Tanguy, on se souvient d'ailleurs que c'était une proposition qui avait été faite par Arnaud Montebourg,
03:47celui du Parti Socialiste, qui avait dit voilà le moyen de tenir le bras de fer.
03:51Est-ce que pour vous, aujourd'hui, Jean-Philippe Tanguy, il faudrait de manière immédiate suspendre tout envoi d'argent possible à l'Algérie ?
03:57Absolument, mais c'était aussi une proposition de Marine Le Pen, c'est vrai, reprise par Arnaud Montebourg, un soulet hué à l'époque de la gauche.
04:03Elle avait dû reculer le pauvre, ça prouve bien qu'ils ne comprennent rien. Il faut se faire respecter.
04:07Il y a aussi, on l'avait demandé dans notre niche à plusieurs reprises, je sais qu'Éric Ciotti le demande aussi, la suspension de l'accord suite à l'indépendance de l'Algérie,
04:14voulu par le peuple algérien, de l'accord privilégié qui donne des droits aux ressortissants algériens supérieurs aux autres ressortissantes et pays étrangers envers la France.
04:24Donc l'Algérie, je vous dis, c'est pour ça que j'ai commencé par ça, ce n'était pas pour se situer à votre question,
04:29c'est qu'il y a un vrai sujet de rapport de non-respect. La France respecte l'Algérie, respecte beaucoup trop le régime algérien,
04:36fait parfois des humiliations à M. Darmanin qui était soi-disant très dur, était allé en Algérie pour se recueillir devant la mémoire d'un certain nombre de terroristes du FLN,
04:43qui avaient tué des Français, qui avaient commis des attentats.
04:46Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que vous estimez qu'au fond, on a été trop gentil ?
04:49Mais bien sûr, on est soumis au régime algérien depuis plus de 50 ans.
04:53Généralement, quand les socialistes ou les centristes sont au pouvoir, ils sont très soumis au pouvoir algérien,
04:58ça va d'ailleurs provoquer des tensions avec le Maroc. Et d'ailleurs, on sait très bien que le rebond des humiliations du régime algérien envers la France
05:06du fait qu'enfin, la France est assumée de reconnaître le Sahara occidental comme appartenant au Maroc,
05:13ce qui était l'épée de Damoclès contre le régime algérien. On voit bien qu'ils nous font payer, entre guillemets, cette reconnaissance,
05:20d'une manière très dure, d'une manière aussi très dure avec le Maroc, parce qu'il faut voir aussi comment se comporte le régime algérien avec le royaume du Maroc.
05:28Il n'y a pas qu'avec la France qu'ils ont un comportement inacceptable.
05:31Excusez-moi, Anne, on en revient, je sais que ça vous tient à cœur. Nous avons un otage français aujourd'hui, franco-marocain, mais français.
05:38Vous dites otage ?
05:39Voilà, Chansal, qui est retenu en otage, un intellectuel, un écrivain, qui par ailleurs a un âge certain, c'est-à-dire que sa détention met en danger sa santé.
05:47On espère évidemment qu'il va bien, en tout cas qu'il le va au mieux. Et aujourd'hui, il n'y a rien. Il ne se passe rien, en tout cas.
05:54Emmanuel Macron s'est exprimé il y a deux jours sur cette question-là, devant les ambassadeurs de France.
05:58Il a dit que l'Algérie était en train d'entrer dans une histoire qui la déshonneure. Est-ce que ça ne vous suffit pas ça ?
06:04Non, mais moi, je veux bien.
06:06Ça veut dire qu'il ne se passe rien ?
06:07Il ne se passe rien. La France, c'est la sixième puissance au monde. Nous avons beaucoup de pouvoirs d'influence sur l'Algérie.
06:13L'Algérie n'a aucun pouvoir sur nous, en dehors de se comporter comme une tyrannie et un régime de pacotille.
06:19Donc, il y a un moment, est-ce que la France se fait respecter de l'Algérie ou pas ?
06:22Elle ne se fait pas respecter, elle ne s'est jamais fait respecter, de toute façon, depuis le général de Gaulle.
06:27Dans le contexte de ce fiasco, en effet, d'expulsion totalement raté qui nous est revenu en boomerang hier,
06:35il est évidemment plus suspicieux d'imaginer qu'il y ait une quelconque efficacité derrière les mots qui ont été dits hier par les préfets.
06:41Mais tout de même, je voudrais vous interroger sur les propos du préfet, du barin,
06:47qui ont été suivis par une proposition du ministère de l'Intérieur à l'endroit d'une quarantaine de préfets en France.
06:53L'idée est d'aller chercher dans le dossier des parents d'enfants délinquants.
06:59C'était après les outrages et les destructions de la nuit de la Saint-Sylvestre à Strasbourg que le préfet a dit
07:07que si les parents sont étrangers, alors il faut envisager que les parents de ces délinquants soient expulsés.
07:12Proposition qui est retenue par un certain nombre d'autres préfets en France.
07:17Est-ce qu'il faut aller jusque-là ?
07:20La réponse est un peu dans la question.
07:25Quand vous avez le privilège, l'honneur d'être en France, d'être accueilli en France, d'avoir accès au service public français,
07:32de bénéficier des valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité de la République,
07:36si vous n'exercez pas un devoir qui est dans le Code civil sur vos enfants, que vous ne les faites pas respecter la France,
07:42que vous ne leur faites pas aimer la France, il n'est pas normal que vous restiez sur le territoire.
07:46Mais est-ce que c'est aux parents de payer pour leurs enfants ?
07:48Mais bien sûr que c'est aux parents de payer pour leurs enfants.
07:50C'est une base de la civilisation en général d'ailleurs.
07:52Mais vous savez bien que beaucoup de ces enfants sont souvent élevés par des mères seules,
07:58qui travaillent énormément, qui ne s'en sortent pas.
08:01Est-ce que vous n'avez pas le sentiment que pour elles, ce sera la double peine ?
08:04Vous savez, nous, on est respectueux de l'état de droit, le vrai.
08:07Il y a toujours une appréciation du juge d'une situation individuelle.
08:11Évidemment, vous avez un principe et vous avez l'appréciation du juge.
08:14Ça, c'est le droit français, c'est le vrai état de droit.
08:16Ce n'est pas le blabla pour désarmer l'État.
08:18Évidemment que quand des parents sont accusés de quelque chose,
08:22notamment de ne pas s'occuper de leurs enfants, de ne pas respecter les valeurs de la République,
08:26le juge apprécie si les parents ont fait ce qu'ils avaient pu.
08:28On ne reproche pas aux parents de faire tout ce qu'ils peuvent,
08:31et dès le choix de faire tout ce qu'ils peuvent.
08:32Il arrive à toutes les familles de France et des familles des Français.
08:34Donc ce sera à l'appréciation, mais en tout cas, vous êtes favorable à cette idée.
08:37Ça, c'est important, le débat qu'on a, parce que c'est toujours à l'appréciation du juge.
08:40Nous, on est pour la vraie séparation des pouvoirs.
08:42On ne veut pas que les juges fassent de politique, on ne veut pas que les juges fassent le droit,
08:46et la loi à la place des femmes et des hommes politiques qui sont élus pour ça.
08:49Mais on n'est pas non plus pour que les hommes politiques se substituent au rôle du juge.
08:52C'est très important de cadrer le rôle du juge, mais il y a toujours une appréciation de bonne foi.
08:57Et si les parents, et des mères seules en l'occurrence, ont fait leur possible,
09:00ou si sciemment, ils ont laissé leurs enfants circuler.
09:02Mais si vous voulez, le problème de la gauche, souvent là-dessus aussi,
09:04qui est dans la position inverse généralement, c'est qu'ils dédouanent les parents.
09:07Ils dédouanent les parents.
09:08Comme ça, les parents n'ont pas d'autorité, il n'y a pas d'autorité parentale.
09:11D'ailleurs, souvent, ils veulent que l'école fasse tout à la place des parents.
09:14L'éducation nationale ne se substitue pas aux parents.
09:18Les parents, s'il n'y a pas d'autorité parentale,
09:20s'il n'y a pas de responsabilité des parents envers leurs enfants,
09:23la société ne peut pas fonctionner.
09:25L'État ne peut pas être à la place de tout, ne peut pas être partout.
09:28Ça, c'est une différence fondamentale, évidemment, et de respect de la famille,
09:31parce que tout va derrière là-dessus.
09:33Jean-Philippe Tanguy, est-ce que vous pesez encore un peu ?
09:36Bien sûr.
09:37Vous allez tenter, en tout cas, puisque cet après-midi,
09:39vous irez rencontrer le nouveau ministre de l'Économie
09:42pour donner aussi vos exigences vis-à-vis de ce budget en construction.
09:46Si je dis est-ce que vous pesez encore un peu,
09:48c'est que depuis une semaine, ceux qui font la pluie et le beau temps,
09:50c'est la gauche, c'est plus vous.
09:51Non, mais le coup nous a déjà été fait plusieurs fois.
09:54Si même les socialistes pèsent, c'est parce que nous pesons.
09:57Le gouvernement ne donnerait pas...
09:59Non, c'est aussi pour pouvoir échapper à votre éventuelle censure.
10:02Écoutez, vous m'enlevez les mots de la bouche, si je puis dire.
10:05C'est bien parce que nous sommes puissants et que nous avons une influence.
10:07Mais on va vous retirer cette arme.
10:08Mais non, mais si vous voulez, c'est la nature des choses
10:11que le macronisme qui procède de la gauche,
10:14qui vient de la gauche, M. Lombard d'ailleurs s'en prévaut,
10:17négocie plutôt avec les sociotraîtres du Parti socialiste, du Parti communiste
10:20et des Verts, qui ont toujours trahi des promesses auxquelles ils ne croyaient pas,
10:23avec le NFP.
10:24C'est la nature des choses.
10:26Est-ce qu'ils seront suffisamment tenus par M. Mélenchon
10:29pour ne pas tout trahir ?
10:31Ou est-ce que M. Mélenchon n'a plus suffisamment d'influence pour ça ?
10:34Je vais vous dire que tout ça, ce n'est pas l'intérêt de la France.
10:36Moi, je suis très étonné que personne ne dise la vérité sur l'attitude des socialistes.
10:39C'est quoi l'attitude des socialistes ?
10:40C'est que les élections municipales ont commencé.
10:42C'est quoi aujourd'hui le Parti socialiste ?
10:44C'est un syndicat d'élus locaux qui tient les grandes villes,
10:46les métropoles, les départements, etc.
10:48Les sénateurs.
10:49Les sénateurs sont élus suite aux élections municipales
10:52et en particulier des grandes villes.
10:54Aujourd'hui, la force du Parti socialiste, c'est leurs sénateurs.
10:57Or, ils ne peuvent pas garder leurs grandes villes,
10:59ils ne peuvent pas garder leur municipalité et donc leur poste de sénateur
11:02s'ils ne se détachent pas d'eux et les filles pour garder leur commune, c'est tout.
11:05Donc, ils nous font le grand cinéma sur les retraites.
11:07Moi, je vous donne ma main à couper.
11:08Les deux mains à couper, il n'y aura rien.
11:10Même s'ils obtiennent quelque chose sur le papier,
11:11au terme, il n'y aura rien pour les Français.
11:13Ça veut dire quoi, il n'y aura rien pour les Français ?
11:15Ils n'obtiendront rien, mais ils se seront séparés d'elle et des filles.
11:17Oui, c'est-à-dire qu'il y aura peut-être un prétexte
11:19sur le moment qui fera alléger d'une dépêche AFP
11:22Vous ne croyez pas, Jean-Philippe Tanguy,
11:25à une suspension, voire une révision de la réforme des retraites ?
11:29Il y aura peut-être une suspension pour donner le change
11:31le temps que le budget passe et qu'ils reprennent
11:33le fil des mauvais événements pour la France.
11:35Mais à terme, c'est-à-dire que quand les Français
11:37feront le bilan de cette trahison de la gauche
11:39si elle arrive, il n'y aura rien pour eux.
11:42Vous parlez comme Jean-Luc Mélenchon,
11:44qui dit qu'il se sent trahi.
11:46Mais je m'en fiche que monsieur Mélenchon soit trahi.
11:48Je l'ai dit hier, c'est le marionnettiste
11:50qui croyait manipuler la marionnette
11:52et en fait, c'est lui la marionnette.
11:53Il a toujours été utilisé pour les socialistes.
11:55Je m'étais moqué d'eux à l'époque,
11:56parce qu'ils avaient déjà été trahis
11:57dans les précédentes sénatoriales,
11:59où les socialistes, après avoir été sauvés par Mélenchon,
12:01l'avaient trahi aux sénatoriales.
12:02Ils l'ont encore trahi aux européennes.
12:03Mais c'est intéressant, parce que monsieur Mélenchon
12:04se prend toujours pour un vieux sage,
12:06quelqu'un de supérieurement intelligent.
12:07Il avait traité, il avait insulté à l'époque
12:09le Rassemble national, donc on ne comprenait rien.
12:11Il se fait toujours avoir.
12:12Il se fait avoir par ses amis, sauf féminin.
12:20C'est qu'il n'a pas voté la réforme proposée
12:22par le Rassemblement national,
12:23en pensant qu'il aurait la sienne.
12:24Eh bien, il n'a pas eu la sienne.
12:25On n'a même pas discuté de la sienne,
12:26parce que les macronistes...
12:27Sauf que le résultat, Jean-Philippe Tanguay,
12:29c'est que potentiellement,
12:30alors vous n'y croyez pas trop,
12:31mais enfin, la gauche,
12:33en tout cas le Parti socialiste,
12:35l'Europe Écologie, les Verts
12:36et le Parti communiste,
12:37ainsi que les partenaires sociaux
12:38commencent à y croire.
12:39L'annulation de la retraite à 64 ans,
12:41vous l'espériez,
12:42et ça se trouve, c'est la gauche qui va l'obtenir.
12:43Oui, mais moi, si ça arrive,
12:44je suis très content.
12:45Je suis content pour les Français qui s'ouvrent.
12:46Je suis content de rendre à celles et ceux
12:48qui font tenir la France debout
12:49par leur travail difficile,
12:50qui peinent au travail,
12:51puissent bénéficier de ces deux ans
12:53de vie et de retraite supplémentaires.
12:55Je ne fais jamais la politique du pire.
12:57C'est une promesse du Rassemblement national.
12:59Si elle est appliquée par d'autres,
13:00on prend.
13:01On est là pour les Français.
13:02Vous lui direz quoi tout à l'heure
13:03à Éric Lombard, à Bercy ?
13:04Je lui dirai qu'il faut enfin faire
13:06des économies structurelles dans nos autres pays.
13:09Je lui dirai que c'est plus possible
13:11de toujours envisager d'augmenter
13:12systématiquement les impôts,
13:14d'accabler les entrepreneurs,
13:16la fin du travail.
13:17L'abrogation de la réforme des retraites,
13:18ce serait 20 milliards d'euros.
13:20Non, ce n'est pas 20 milliards d'euros.
13:21Aujourd'hui, Madame de Maler,
13:22c'est 20 milliards d'euros.
13:23C'est 3 milliards d'euros l'année prochaine.
13:25Oui, d'ailleurs, je voudrais voir
13:26d'où ça vient ces 3 milliards,
13:27ça sera intéressant.
13:28Mais c'est en 2050.
13:29Or, en 2050, il est possible
13:30de relancer la croissance,
13:31il est possible de relancer la productivité.
13:32C'est la CGT elle-même,
13:33qui pourtant est favorable
13:34à l'abrogation des retraites,
13:35qui reconnaît que ça coûterait
13:363 milliards d'euros l'année prochaine.
13:37Oui, j'ai entendu Madame Binet,
13:38mais je n'ai pas dit que c'était faux.
13:39J'ai dit que ça m'intéresserait
13:40de voir comment ils ont calculé,
13:41parce que ça correspond,
13:42et c'est là le fond de ma pensée,
13:43à ce qu'ils obtiennent.
13:44Parce qu'obtenir 3 milliards d'euros,
13:46ça veut dire qu'ils ont obtenu
13:47des vrais droits pour les gens.
13:48Le cabinet de Bercy n'a pas dit ça.
13:50Il a dit qu'on veut bien une réforme
13:51qui coûte la même chose qu'aujourd'hui,
13:53ou qui rapporte la même chose.
13:54Donc ce serait une espèce de jeu de bento
13:55à sommes nues pour les Français.
13:56Est-ce que ça doit passer aussi
13:58par des hausses d'impôts ?
13:59Nos confrères de l'opinion
14:00croient savoir ce matin
14:01qu'il pourrait même y avoir
14:02un retour de l'ISF.
14:03Nous, on a toujours proposé
14:05une nouvelle forme d'ISF,
14:07qui fait la différence entre
14:08le patrimoine spéculatif, stérile,
14:10l'enrichissement financier,
14:13et le patrimoine productif.
14:14Évidemment, il ne faut pas que cet ISF
14:16touche les usines,
14:18le capital productif,
14:19ceux qui produisent de la richesse en France.
14:20Par contre, il y a beaucoup
14:21de patrimoine stérile en France,
14:22et c'était l'objet
14:23de nos propositions systématiques,
14:24que la gauche a toujours refusé de voter,
14:26alors que nous, parfois,
14:27on vote des mesures
14:28qui peuvent faire consensus.
14:29Mais c'est vrai que le modem,
14:30historiquement de M. Bérou,
14:31avait proposé des formes
14:32de justice fiscale.
14:33Donc ça, ça vous paraît
14:34assez crédible.
14:35Oui, à une condition,
14:36il faut que cette justice fiscale
14:38donne lieu à des baisses d'impôts
14:39sur les classes moyennes
14:40et sur les entreprises.
14:41Parce que si c'est pour
14:42augmenter généralement
14:43la charge fiscale,
14:44ça ne sert à rien.
14:45Parce que là,
14:46il y aura une paralysie de la croissance.
14:47Parmi les augmentations
14:48de la charge fiscale,
14:49il pourrait aussi y avoir
14:50ce que demandait Patrick Martin
14:51à ce même micro,
14:52hier matin,
14:53le président du MEDEF.
14:54Il appelle à supprimer
14:55l'abattement fiscal,
14:56officiellement,
14:57pour frais professionnels,
14:58que peuvent déclarer
14:59les retraités.
15:007% d'abattement fiscal.
15:01Oui, 10%.
15:02Oui, mais ça,
15:03c'est un vrai débat
15:04qu'il faut poser.
15:05Alors, il faut...
15:06Un vrai débat
15:07qu'il faut poser.
15:08Pourquoi pas ?
15:09Oui, au Parlement,
15:10on n'était pas...
15:11On ne s'était pas dédié
15:12sur ce débat.
15:13Ça revient mécaniquement
15:14à une hausse
15:15de la fiscalité
15:16pour les retraités.
15:17Mais ce n'est pas la même chose.
15:18Parce que là,
15:19il y a un débat de société.
15:21Nous, ce qu'on a condamné
15:22et ce que Marine Le Pen
15:23et Jordan Bardella
15:24ont obtenu
15:25avec l'indexation
15:26des retraites
15:27au 1er janvier,
15:28c'est grâce à nous
15:29si les retraites ont été
15:30indexées au 1er janvier,
15:31c'était une trahison
15:32de la parole donnée.
15:33Parce que l'indexation,
15:34c'est un engagement moral
15:35entre les Françaises
15:36et les Français
15:37qui ont cotisé
15:38et leur droit à la retraite.
15:39Savoir s'il faut
15:40un abattement
15:41sur les preuves professionnelles,
15:42là, c'est une question politique
15:43qui mérite un débat.
15:44On est ouvert au débat,
15:45mais il faut voir les conditions.
15:46Ça ne peut pas être
15:47tout et n'importe quoi.
15:48Il y a des retraités
15:49qui ont une activité professionnelle,
15:50il y a des retraités
15:51qui ont une activité associative.
15:52En soi,
15:53ce n'est pas un tabou
15:54parce qu'il ne faut pas
15:55faire de la démagogie,
15:56mais tout dépend
15:57évidemment des conditions.
15:58Et surtout,
15:59il faut que ce soit conditionné
16:00à une indexation
16:01systématique
16:02dans ce cas-là des retraites
16:03et qu'il n'y ait pas
16:04la double peine
16:05pour les retraites.
16:06L'entourloupe
16:07sur laquelle était revenu
16:08Michel Barnier
16:09sur la question
16:10de la réindexation
16:11des retraites.
16:12Il n'est pas revenu dessus,
16:13il est tombé
16:14et c'est nous qui avons
16:15fait l'indexation.
16:16Philippe Tanguy,
16:17sur la question
16:18également
16:19des baisses de dépenses,
16:20qu'est-ce que vous allez
16:21lui proposer tout à l'heure
16:22à Éric Lombard ?
16:23Notamment,
16:24ce qui est vraiment
16:25accessible immédiatement,
16:26c'est la trésorerie
16:27des opérateurs.
16:28Il y a un rapport
16:29très intéressant
16:30que je remettrai
16:31à M. Lombard.
16:32Vous arrivez avec des dossiers ?
16:33Oui,
16:34le Général des Finances
16:35qui établit qu'il y a
16:36plus de 40 milliards
16:37de trésorerie excédentaire
16:38sur les opérateurs
16:39de l'État.
16:40C'est un nombre d'agences
16:41qui font des missions
16:42à la place de l'État
16:43ou rien du tout d'ailleurs.
16:45Il y a tout.
16:46Par exemple,
16:47il y a une agence
16:48de surveillance
16:49des réseaux ferrés,
16:50je ne suis pas sûr
16:51que ce soit très utile.
16:52Il y a une agence
16:53de surveillance
16:54des réseaux télécoms,
16:55je ne suis pas sûr
16:56que ce soit très utile.
16:57C'est pour surveiller
16:58quand même l'État
16:59des rails.
17:00Quand on voit
17:01ce qu'on dit
17:02les différents syndicats,
17:03tous les syndicats
17:04ferroviaires en même temps
17:05s'inquiètent de l'État
17:06notamment des trains Ouigo.
17:07Ça ne l'empêche pas.
17:08Donc ça ne fonctionne pas.
17:09Je pense que c'est mieux.
17:10Ce que vous voulez dire
17:11c'est que cette agence
17:12n'a pas permis pour autant
17:13d'agence de surveillance
17:14des réseaux ferrés.
17:15Je pense que ce serait mieux
17:16au sein des ministères.
17:17On est pour la réinternalisation
17:18de ces missions.
17:19Il y a des missions
17:20qui ne servent pas à grand-chose.
17:21La liste est longue.
17:22Mais ce n'est même pas ça
17:23que je propose.
17:24Effectivement,
17:25ça se serait long à faire.
17:26Je suis de bonne foi.
17:27Ça mettrait plusieurs années
17:28à réinternaliser.
17:29Par contre,
17:30il y a une trésorerie excessive.
17:31C'est-à-dire que l'IGF
17:32a analysé,
17:33puisque c'est son rôle,
17:34que les Français
17:35par leurs impôts
17:36versaient trop d'argent
17:37à ces agences
17:38qui n'étaient même pas utilisées.
17:39Est-ce que vous estimez
17:40que le jeu est fait
17:41de bonne foi ?
17:42C'est-à-dire,
17:43le dialogue,
17:44l'écoute,
17:45vous recevoir cet après-midi,
17:46recevoir les différents
17:47partenaires sociaux,
17:48répondre à la gauche,
17:49est-ce que tout cela
17:50est fait de bonne foi ?
17:51Est-ce que la construction,
17:52la méthode Bayrou
17:53aujourd'hui,
17:54vous paraît satisfaisante ?
17:55Écoutez,
17:56sur la forme,
17:57oui,
17:58c'est toujours compliqué
17:59de faire des procès d'intention
18:00et on n'en fait pas.
18:01Donc,
18:02M. Bayrou a reçu
18:03totalement correctement
18:04Marine Le Pen et Jordan Bardella
18:05en premier,
18:06correspondant à leur poids politique.
18:07On est reçus aimablement
18:08cet après-midi.
18:09Donc,
18:10nous on dit à de bonne foi
18:11avec des vrais dossiers,
18:12avec des vraies propositions.
18:13Après,
18:14si vous voulez le fond de ma pensée,
18:15le fond de mon âme,
18:16ça fait trois ans que je suis député,
18:17ça fait dix fois que je vais à Bercy.
18:18À chaque fois,
18:19sur la forme,
18:20on est très bien reçus
18:21et sur le fond,
18:22il ne se passe rien.
18:23De manière générale,
18:24c'est ça qui m'inquiète un peu
18:25dans cette rentrée politique,
18:26après avoir parlé quand même
18:27beaucoup avec les Françaises
18:28et les Français
18:29pendant cette longue pause
18:30forcée du Parlement,
18:31c'est l'inertie.
18:32L'inertie totale,
18:33dans le monde.
18:34Le monde avance
18:35et la France ne fait rien,
18:36pas de décision prise,
18:37aucune politique majeure n'est lancée,
18:40les problèmes pourrissent
18:42et la France ne tient que grâce
18:44à la bonne volonté
18:45des Françaises et des Français
18:46qui vont au travail,
18:47qui vont tenir le pays.
18:48Mais alors,
18:49sans les Françaises et les Français...
18:50Brigitte Macron demande
18:51à ce que son mari
18:52reçoive du respect,
18:53elle le dit meurtri.
18:54Oui,
18:55moi ce qui m'a meurtri,
18:56c'est que si vous voulez
18:57qu'elle utilise quand même
18:58l'opération des pièges jaunes,
18:59qui est une opération ancienne,
19:00très digne,
19:01très populaire
19:03pour venir pleurnicher
19:04sur le sort de Emmanuel Macron.
19:05Emmanuel Macron,
19:06c'est un grand garçon,
19:07il sait très bien ce qu'il fait,
19:08il sait très bien ce qu'il dit.
19:09Le mépris qu'il a des Français
19:11est entièrement dû
19:12non seulement à sa politique
19:13mais aussi à son attitude
19:14envers lui.
19:15Moi j'ai du respect
19:16pour Madame Macron
19:17parce qu'elle n'a pas à être salie.
19:18Moi j'ai toujours condamné
19:19les attaques contre
19:20l'épouse du Président de la République
19:22et contre la femme indépendante
19:23et libre
19:24qu'est Brigitte Macron.
19:25Par contre qu'elle vienne
19:26pleurer sur le sort
19:27du Président de la République
19:28qui a multiplié les outrances
19:29contre les Français
19:30et les Français,
19:31mais aussi à l'international
19:32parce que c'est passé un peu à l'as
19:33avec tous les événements.
19:34Mais alors,
19:35le discours d'Emmanuel Macron
19:36devant les ambassadeurs
19:37où il a une fois plus insulté
19:39nos partenaires africains...
19:41Disant qu'on ne lui avait pas
19:42suffisamment dit merci.
19:43Enfin pas suffisamment dit merci
19:44à la France
19:45pour notamment l'opération Barkhane
19:47ou les opérations...
19:48Il avait qu'à se faire respecter
19:49et faire respecter notre pays
19:50à l'époque
19:51et notamment les soldats morts
19:52pour la liberté du Mali
19:54et de la zone sahélienne
19:55mais ça à l'époque
19:56il ne l'a pas fait.
19:57Donc si vous voulez
19:58toujours solder les intérêts français,
19:59toujours solder l'honneur
20:00de la France
20:01et après venir pleurer
20:02au nom de la France
20:03mais en fait sur lui
20:04parce que c'est lui dont il parlait.
20:05Tout le monde a bien vu
20:06même dans sa gestuelle
20:07que c'est à lui qu'il fallait remercier
20:08et qu'il se rend pour un espèce de grand
20:10de leader massimo.
20:11La réalité c'est qu'il est
20:12dans les tréfonds de l'impopularité
20:14parce que plus personne ne croit
20:15qu'il ait quelque chose
20:16à proposer aux français.
20:17Et d'ailleurs,
20:18il n'a rien à proposer aux français
20:19qu'on faire les voeux
20:20qu'il a fait à la nation
20:21où c'était le vide total.
20:22Mais finalement,
20:23au bout de 7 ans,
20:24le macronisme apparaît tel qu'il est
20:26c'est-à-dire le vide,
20:27la vanité.
20:28Vous irez aux obsèques
20:29de Jean-Marie Le Pen ?
20:30Oui, bien sûr.
20:31Pourquoi oui, bien sûr ?
20:32Ne serait-ce que par respect
20:33pour Marine Le Pen
20:34et sa famille.
20:35Donc quand on est membre du RN,
20:37on est forcément aux obsèques demain ?
20:40Non, moi je ne sais pas.
20:41Vous le connaissiez personnellement
20:42Jean-Marie Le Pen ?
20:43Non, je n'ai jamais rencontré
20:44Jean-Marie Le Pen.
20:45Je n'ai jamais voté pour lui.
20:47Il est public
20:48que j'ai rejoint Marine Le Pen
20:50parce qu'elle avait exclu
20:51la ligne politique
20:52que représentait
20:53Jean-Marie Le Pen.
20:54C'est pour sympathie
20:55pour Jean-Marie Le Pen
20:56ou pour sympathie pour sa fille ?
20:57Déjà par respect
20:58pour la famille
20:59et le respect de la mémoire
21:00d'un homme qui aimait la France
21:02malgré tous nos désaccords
21:04à ma petite échelle
21:05parce que moi j'ai trois ans
21:06de vie politique
21:07et il avait 60 ans
21:08de vie politique.
21:09Des condamnations
21:10pour antisémitisme,
21:11pour négationnisme,
21:12c'est un désaccord ?
21:13Il y a des désaccords
21:14et il y a des propos
21:15condamnés et condamnables
21:16et je vous dis
21:17que j'ai rejoint le RN
21:18parce que c'est la ligne politique
21:19qu'il incarnait
21:20et ce n'est pas ces dérapages
21:21ce sont des propos condamnés
21:23Mais si vous voulez
21:24je n'hésite pas de m'acheter
21:25une vertu
21:26en me comportant
21:27comme un pignouf
21:28et en considérant
21:30que la mémoire d'un homme
21:31ne mérite pas
21:32qu'on lui rende
21:33un hommage.
21:34Vous savez que même
21:35dans nos familles
21:36on va rendre hommage
21:37à des personnes
21:38même si on n'est pas d'accord
21:39avec eux.
21:40Et moi, vous savez,
21:41j'irai aussi
21:42aux obsèques
21:43de personnalités politiques
21:44étrangères au RN
21:45avec qui je n'ai pas
21:46forcément d'accord
21:47mais je respecte
21:48les personnes
21:49et en particulier
21:50le parcours d'un particulier
21:51d'un particulier
21:52d'un particulier.
21:53Merci d'avoir répondu
21:54à mes questions ce matin
21:55vous qui êtes donc
21:56président délégué
21:57du groupe RN
21:58à l'Assemblée nationale.