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  • 01/05/2023
Avec Céline Verzeletti, secrétaire confédérale de la CGT
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##L_INVITE_POLITIQUE-2023-05-01##

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News
Transcription
00:00 Le Grand Matin Sud Radio, 6h-9h, Jean-Marie Bordry.
00:04 Et vous écoutez Sud Radio.
00:06 Nous sommes le 1er mai, jour de manifestation.
00:08 On en parle avec notre invité politique.
00:10 Bonjour Céline Verzeletti.
00:12 Bonjour.
00:13 Secrétaire confédérale de la CGT.
00:15 1er mai historique, espéré par beaucoup de vos camarades.
00:17 On va en parler des manifestations prévues dans tout le pays.
00:20 Plus de 300 rassemblements, des dizaines de milliers de manifestants
00:23 attendus notamment dans la capitale.
00:25 Des forces de l'ordre sur le qui-vive, on en parlera aussi.
00:27 L'utilisation novatrice des drones, parfois retoqués en partie par la justice administrative.
00:32 Mais avant ça, nous sommes quelques semaines après le congrès de la CGT.
00:36 Un congrès historique qui a été marqué par des divisions importantes.
00:39 Vous y avez joué les premiers rôles aussi.
00:42 Comment jugez-vous les premières semaines de votre secrétaire général Sophie Binet ?
00:47 Eh bien écoutez, je trouve que ça se passe très très bien.
00:51 Et ce qu'on souhaitait de toute manière, même avec des débats houleux lors de ce congrès,
00:55 c'était de ressortir rassemblés.
00:57 Et c'est ce qui a permis l'élection de Sophie Binet et d'une nouvelle direction,
01:02 comme à la fin de chaque congrès.
01:04 On a des orientations assez claires qui nous permettront normalement,
01:09 justement, d'aborder ce nouveau mandat de la meilleure manière.
01:14 Et en plus, on n'a pas le droit de se rater dans le moment actuel,
01:19 puisqu'on a un contexte social très tendu et qu'on a des mobilisations
01:23 à construire très fortes et on fait face à des enjeux
01:26 que nous nous souhaitons relever d'une bonne manière aussi.
01:30 Donc voilà, c'est un petit peu la CGT.
01:33 Il y a plusieurs rebondissements.
01:35 Il y a beaucoup de rebondissements.
01:37 On peut le rappeler à ceux qui nous écoutent sur Sud Radio.
01:40 Vous avez été à un moment pressenti, vous étiez disponible, d'ailleurs,
01:43 pour diriger le syndicat. Le suspense a duré toute la nuit.
01:46 À la fin, on a appris qu'un accord avait été trouvé
01:48 pour que ce soit Sophie Binet qui devienne votre secrétaire général.
01:52 On a vu des débats houleux, vous l'avez dit vous-même.
01:55 Un syndicat qui, pour la première fois, a parfois étalé ses divisions au grand jour.
01:59 Qu'est-ce qui a changé pour que la situation devienne si explosive
02:02 à ce moment précis de l'histoire de votre syndicat ?
02:05 Eh bien, je pense qu'après les organisations, elles évoluent,
02:09 et surtout les militants et les militantes.
02:11 Je pense qu'il y a une exigence de démocratie, de transparence,
02:15 d'avoir des décisions beaucoup plus collectives qui sont plus importantes,
02:21 qui sont plus prégnantes pour ces militants et militantes.
02:24 Ce n'était pas assez démocratique auparavant ?
02:26 Alors, en tout cas, quoi qu'il en soit, il y a eu des votes,
02:29 et qui ont été d'ailleurs de bons indicateurs.
02:32 Il y a eu un rapport d'activité qui n'a pas eu une majorité,
02:35 et je pense qu'il y avait certains mécontentements
02:38 par rapport à un fonctionnement qui doit évoluer, très certainement.
02:43 Et donc, en tout cas, la volonté des militants et militantes
02:46 d'être vraiment acteurs et actrices dans leur propre organisation,
02:49 est ce que je peux comprendre ?
02:51 Et c'est vrai qu'il faut que la direction
02:54 prenne vraiment le pouls chez les syndiqués et dans les syndicats.
02:58 Et elle le fait en ce moment ? La nouvelle direction le fait pour vous ?
03:01 En tout cas, on fait tout pour qu'il y ait véritablement
03:04 des débats contradictoires à tous les niveaux,
03:06 et qu'on puisse justement prendre les décisions les plus collectives possibles.
03:10 Tiens, parlons de collectif, justement,
03:12 après le collectif à l'intérieur de votre centrale syndicale, la CGT,
03:15 le collectif de l'intersyndical.
03:17 Laurent Berger l'a dit, si la Première Ministre Elisabeth Borne
03:20 invite l'intersyndical à venir discuter,
03:22 il répondra positivement à l'invitation.
03:24 On n'a pas entendu pour l'instant votre secrétaire générale Sophie Binet
03:26 dire la même chose.
03:27 Ça veut dire que si Elisabeth Borne invite la CGT,
03:29 elle ne viendra pas à la CGT ?
03:31 Non, ce n'est pas ce qu'on a dit,
03:33 mais pour l'instant, ce que Sophie Binet, d'ailleurs, a dit à juste titre,
03:37 et ce qu'on doit faire, c'est discuter aussi
03:40 au niveau de l'intersyndical,
03:42 qui va se réunir à nouveau après ce 1er mai,
03:45 pour savoir un petit peu ce qu'on va faire tous ensemble,
03:48 parce qu'en tout cas, en ce qui nous concerne, nous, la CGT,
03:51 on souhaite aller le plus loin possible avec cet intersyndical,
03:55 c'est-à-dire...
03:56 C'est-à-dire quoi, le plus loin possible ?
03:57 C'est intéressant, parce qu'on est en droit de se demander
03:59 à quoi ça sert de continuer à manifester contre une réforme des retraites
04:02 qui a été non seulement votée, mais ensuite promulguée,
04:05 et qui va entrer en application.
04:07 Alors déjà, nous, justement, comme vous le dites,
04:10 il y a eu plusieurs phases, on va dire, au niveau de cette loi.
04:13 Bon, maintenant, elle est malheureusement promulguée,
04:15 donc on demande au Président de la République
04:18 et au gouvernement de ne pas l'appliquer.
04:20 Et si en plus, elle pouvait être abrogée,
04:22 ce qui sera possible au mois de juin,
04:25 puisqu'il y a un groupe politique qui va déposer
04:27 un projet de loi pour abroger cette loi,
04:29 ça serait encore mieux, très clairement,
04:33 parce que nous, on est toujours dans le même état d'esprit,
04:36 bien évidemment, on ne veut pas de cette réforme des retraites,
04:39 et on ne veut pas travailler plus longtemps,
04:42 et notamment, un minimum, plus de deux ans supplémentaires.
04:46 - Et c'est pourtant ce qui va se passer si rien ne change.
04:50 Et pour l'instant, on est sur ce terrain-là.
04:52 Est-ce qu'à un moment ou à un autre, il y a un risque
04:54 que les syndicats plus réformistes que le vôtre
04:56 finissent par arrêter de manifester ?
04:58 Tout le monde sait que la CGT est déterminée à continuer à le faire.
05:01 Et à un moment ou à un autre, les cadres finiront par vous lâcher,
05:03 la CFDT finira peut-être elle-même par arrêter les manifestations.
05:07 Vous la redoutez, à ce moment, ou pas ?
05:09 - De toute manière, nous, le moment qu'on peut redouter,
05:13 c'est qu'on finisse une mobilisation sans arriver à notre objectif premier,
05:19 qui est la non-application ou l'abrogation de cette loi.
05:22 Maintenant, je pense qu'on peut voir comment le processus de mobilisation peut évoluer,
05:28 en prenant en compte ce qui se passe,
05:31 comment les salariés peuvent continuer à se mobiliser,
05:35 de quelle manière, est-ce que ça sera toujours sous forme de grève, de manifestation ?
05:41 Il y a plusieurs modalités d'action, ça, il faut le prendre en compte.
05:46 Après, nous, ce qu'on voit quand même, c'est que la détermination,
05:49 elle est toujours intacte.
05:51 Quand on voit aussi tout ce qui se passe, presque quotidiennement,
05:55 lorsqu'il y a des ministres qui se déplacent,
05:57 ou lorsque le président de la République se déplace...
05:59 - Mais pas toujours, regardez, Céline Verzeletier,
06:00 il y a des casserolettes dans tout le pays, c'est vrai.
06:02 C'est quand même un événement important, lorsque 80 000 Français
06:05 étaient rassemblés au même endroit, c'était au Stade de France, samedi.
06:08 On l'a vécu d'ailleurs en direct sur Sud Radio, la finale de la Coupe de France.
06:11 Il n'y a pas eu de carton rouge levé par le public,
06:13 alors que les syndicats avaient appelé le public à le faire,
06:15 pour dénoncer l'avenue d'Emmanuel Macron.
06:17 Il n'y a pas eu non plus beaucoup de sifflet contre Emmanuel Macron ?
06:19 - C'est vrai, quoique, il y a quand même eu des sifflets...
06:22 - Il y en a toujours dans un stade, Céline Verzeletier !
06:24 - Oui, mais à la 49ème minute, et après, j'étais pas à l'autre...
06:29 - Il y a des vidéos, j'étais 3 ou 4 à siffler au moment de la 49ème minute.
06:33 - 3 ou 4, je sais pas, vu les sortes... - J'exagère !
06:35 - Bref, oui, voilà. Quoi qu'il en soit, c'est sûr qu'un stade
06:39 avec que des cartons rouges levés à ce moment-là,
06:42 et plein de sifflets, ça aurait été magnifique.
06:44 - Et ça n'a pas été le cas. - Non, mais bon, après,
06:46 il faut voir aussi le dispositif sécuritaire qui a été mis en place.
06:50 Le fait quand même qu'on a su, la plupart du temps,
06:53 on a confisqué les cartons rouges et les sifflets en bas du stade,
06:57 alors même que finalement, le rassemblement des militants a été autorisé,
07:01 alors que là aussi, le préfet a essayé de nous empêcher de nous rassembler
07:05 aux abords du Stade de France, justement, pour rencontrer les supporters,
07:09 mais aussi pour distribuer sa femme aux cartons rouges.
07:11 - Malgré tout, l'image de cette finale de la Coupe de France,
07:14 ça n'aura pas été finalement une manifestation contre le prisonnier.
07:17 - Non, non, après, voilà, nous, on ne souhaitait pas que ça soit une manifestation.
07:21 - Vous avez appelé à manifester dans le stade et devant le stade.
07:25 C'était quand même... Vous souhaitiez faire un événement, une manifestation ?
07:28 - Non, ce qu'on souhaitait, c'est qu'il y ait à un moment donné,
07:31 ne serait-ce qu'en effet, quelques secondes de manifestation,
07:35 du mécontentement et de la colère,
07:38 mais ça aurait pu se faire à tout moment, d'ailleurs, dans le stade.
07:42 Après, je précise quand même, c'est que aucun supporter n'a vu le visage,
07:46 à un moment donné, du président de la République.
07:49 Donc ça veut dire qu'Emmanuel Macron n'était pas si sûr de lui,
07:52 puisque lui qui se dit si courageux et prêt à se confronter à la population,
07:56 il ne l'a pas fait, puisque même par rapport à la remise de la coupe,
08:01 il n'y a pas eu d'image sur les grands écrans pour éviter,
08:05 justement, éventuellement, des sifflets.
08:08 - Ce que vous dites est important, parce que les supporters toulousains
08:11 qui voulaient fêter le brandissement de la coupe par leurs joueurs,
08:14 n'ont pas pu le faire en exultant, puisqu'ils n'avaient pas l'image
08:17 de la présentation du trophée à leurs joueurs.
08:19 Ça c'est vrai ce que vous dites, Céline Verzeletti.
08:21 Parlons maintenant des 300 rassemblements prévus dans tout le pays.
08:24 Les renseignements territoriaux redoutent que certains manifestants,
08:28 je n'ai pas dit les syndiqués radicaux, viennent dans un esprit vengeur.
08:33 Est-ce que vous-même, vous êtes dans un esprit vengeur, Céline Verzeletti ?
08:36 - Non, non, nous ne sommes pas dans un esprit vengeur,
08:38 même si nous sommes très en colère, même si nous sommes très déterminés,
08:41 justement, à obtenir donc l'abrogation ou la non-application de cette loi.
08:46 Maintenant, nous on le sait, enfin voilà, je veux dire,
08:49 ça fait là plusieurs mois qu'on est dans la bataille,
08:52 et pas que dans les manifestations.
08:54 Par la grève, c'est très usain, c'est très fatigant,
08:56 mais je le dis, notre détermination reste intacte,
09:00 et nous, nous souhaitons continuer à nous mobiliser
09:04 de la façon dont nous savons nous mobiliser,
09:07 c'est-à-dire d'une manière aussi très pacifique, mais sans rien lâcher.
09:11 - Et comment faire, justement, comment gérer la présence d'éléments radicaux
09:14 qui probablement ne manqueront pas d'essayer de se greffer à certains de vos rassemblements ?
09:18 C'est ça que les forces de l'ordre doutent aujourd'hui.
09:20 - Oui, mais bon, alors après... - Qu'est-ce que vous leur dites à ces radicaux ?
09:23 - Alors après, nous, c'est ce que je...
09:26 Enfin, je dis toujours, c'est que nous on pense que la violence, justement,
09:30 elle est un petit peu contre-productive, et qu'elle peut même...
09:34 - Un petit peu contre-productive. - Voilà.
09:36 Et que, après, parce que nous on nous demande toujours de condamner les violences,
09:41 les civils, bon, à un moment donné, on n'est pas non plus des juges pour condamner,
09:45 même si, bien évidemment, on ne partage pas cette façon de faire.
09:50 Alors, je ne parle même pas de violence vis-à-vis d'autres individus,
09:54 parce que là, pour le coup, ça, c'est en effet condamnable.
09:58 Après, mettre le feu dans des poubelles, c'est pas bien, on va dire ça,
10:03 mais bon, voilà, en même temps, il faut voir aussi dans quel état le payer,
10:09 et comment aussi ce gouvernement nous traite.
10:12 - Alors ça, on en parle tous les jours, et on donne la parole à tous les Français,
10:15 aussi, ceux qui ne sont pas contents, sur Sud Radio.
10:17 Mais en revanche, bon, brûler quelques poubelles, pourquoi pas,
10:20 vous dites que c'est peut-être pas très grave, mais il y a aussi des commerçants
10:22 qui peuvent se faire casser leur vitrine, ils nous écoutent aussi sur Sud Radio.
10:25 Qu'est-ce que vous leur dites à ceux-là, qui peuvent redouter aussi,
10:28 cette 13ème journée de manifestation, avec son flot d'énergumènes
10:31 qui se grefferait à vos rassemblements et qui casserait des vitrines ?
10:34 - Non, mais après, il y a les forces de l'ordre.
10:36 Alors, les forces de l'ordre, elles feraient bien aussi d'avoir un maintien de l'ordre
10:39 beaucoup plus efficace vis-à-vis, éventuellement, pour sécuriser,
10:43 en tout cas, la manifestation, et les manifestants...
10:45 - Alors comment elles devraient faire, pour être plus efficaces ?
10:48 - Pas faire ce qu'ils font aujourd'hui, c'est-à-dire que j'ai l'impression,
10:51 enfin, c'est pas que j'ai l'impression, c'est même sûr, à 100%, on les voit,
10:54 c'est que parfois, ils s'attaquent même à nos cortèges,
10:56 alors même que nous, nous défilons de manière tout à fait pacifique,
10:59 parfois, ils viennent pénétrer nos cortèges pour interpeller des militants et militantes,
11:05 alors qu'ils n'ont commis aucun délit, et ça, on en a l'épreuve,
11:08 puisque, justement, après, eh bien, il n'y a pas de condamnation,
11:11 alors même qu'ils pourraient sécuriser, d'une manière, comme je le disais,
11:15 un peu plus efficiente, les cortèges, et notamment, se mettre à distance,
11:19 mais après, voir ce qui se passe, et lorsqu'il y a, justement,
11:23 un feu d'allumé ou autre chose de cassé, intervenir.
11:27 Alors, ils n'ont pas besoin d'intervenir de manière violente,
11:30 parce qu'on voit parfois les membres de La Brave qui sont particulièrement violents,
11:33 et là, pour le coup, ça ne va pas non plus,
11:35 on peut très bien interpeller de manière aussi non-violente
11:38 des personnes qui commettent des délits.
11:40 À condition qu'elles se laissent faire, ce qui n'est pas toujours facile.
11:42 Mais reprenons, d'ailleurs, vous disiez, il faut regarder ce qui se passe,
11:45 et la police doit regarder ce qui se passe,
11:47 et intervenir au moment où les méfaits sont commis,
11:50 pour regarder ce qui se passe, et voir, parfois, il faut prendre de la hauteur,
11:52 y compris utiliser des drones.
11:54 L'utilisation des drones par les forces de l'ordre a été attaquée de toutes parts,
11:57 par des associations, notamment le syndicat des avocats trans,
11:59 et elle a été en partie retoquée par le tribunal administratif,
12:02 hier, au Havre. Est-ce que vous trouvez normal qu'on empêche les policiers
12:05 d'utiliser des drones pour juste regarder ce qui se passe ?
12:08 Oui, oui, parce que nous, nous n'étions pas favorables, d'ailleurs,
12:11 à ce qui est cette utilisation, à cette possibilité d'utilisation des drones,
12:14 d'ailleurs, elle est prévue par la loi sécurité globale,
12:17 que nous avons combattue aussi en tant qu'organisation syndicale,
12:20 parce que nous estimons que c'est une atteinte à la liberté de manifester,
12:24 parce que vous avez des drones qui peuvent capter des images,
12:27 qui peuvent donc voir qui est là, à ce moment-là,
12:31 donc c'est aussi un problème d'atteinte à la liberté individuelle
12:34 de pouvoir manifester sans forcément être visionné, enregistré,
12:40 c'est une surveillance, ça paraît plus être une surveillance
12:44 qu'une manière de sécuriser...
12:47 Une surveillance, une manifestation, c'est ce qu'on demande aux forces de l'ordre,
12:49 justement, vérifier que tout se passe bien.
12:51 Quand un policier vous regarde manifester, vous, Céline Verzeletti,
12:54 il sait que vous êtes là, pourquoi il ne pourrait pas le faire en regardant à travers un drone ?
12:57 Moi, encore, voilà, j'assume, je suis militante...
13:00 Un policier peut regarder une de vos camarades qui manifestent,
13:03 il ne devrait pas le faire en regardant dans un drone, c'est quoi la différence ?
13:06 La différence, c'est que, moi je pense que c'est pas rien,
13:10 d'ailleurs, c'est pas pour rien que la CNIL aussi a donné un avis en disant
13:14 "si vous mettez des drones, eh bien, il faut au moins avertir les personnes qu'elles sont filmées".
13:18 Mais elles manifestent devant des caméras de surveillance, pardon.
13:20 Non, non, mais parce qu'elles sont filmées, des personnes...
13:22 Vous avez le droit de savoir si vous êtes filmée, enregistrée,
13:25 parce que ce n'est pas anodin d'être filmée, enregistrée.
13:28 Oui, mais c'est un problème, moi je pense que c'est un problème.
13:31 Et donc, c'est pour ça que pouvoir manifester de manière tout à fait libre,
13:36 et pas... vous l'avez dit, les drones, contrairement à ce qu'ils peuvent dire,
13:40 c'est bien en effet pour surveiller.
13:42 Mais je pense que quand on vient manifester, on n'a pas à être surveillé.
13:45 Et moi, je dirais l'inverse, c'est que le maintien de l'ordre, il est là
13:48 pour sécuriser et permettre aux manifestants et manifestantes
13:51 de pouvoir se mobiliser en toute sécurité.
13:54 Et c'est pas l'inverse, c'est pas les forces de l'ordre
13:57 qui empêcherait les gens de manifester de manière sereine,
14:01 c'est pas les interpeller dans des manifs de manière abusive,
14:04 et c'est pas non plus les enregistrer, les filmer,
14:07 parce qu'ils pourraient être finalement des délinquants, des terroristes, ou je ne sais quoi.
14:13 Mais je rappelle que d'autres recours ont été posés un peu dans tout le pays
14:16 contre l'utilisation des drones par les forces de l'ordre,
14:18 notamment du côté de Bordeaux, on attend la décision du tribunal administratif
14:21 dans la matinée. Merci, Signe Varzeletti.
14:24 Vous allez manifester à Paris pour votre part ?
14:25 Oui, tout à fait.
14:26 Combien de personnes vous attendez ?
14:28 Eh bien là, je dirais que si on veut vraiment...
14:30 Enfin, si on tape sur un 1er mai assez exceptionnel,
14:33 si on avait au moins minima 1 million de personnes
14:36 dans les rues, sur tout le territoire, ça serait le 1er mai vraiment...
14:39 C'est l'avent du succès ou de l'échec du 1er mai ?
14:41 En tout cas, pour vous.
14:42 Bah oui.
14:43 Écoutez, on prend le rendez-vous, et on gardera justement...
14:45 On prend les paris. Merci beaucoup, Signe Varzeletti,
14:47 secrétaire confédérale de la CGT.
14:49 Merci d'être passée par Sud Radio aujourd'hui.
14:51 Vous écoutez le Grand Matin Sud Radio.
14:53 Il est 8h28.
14:54 Est-ce qu'Emmanuel Macron est cerné de toutes parts
14:56 entre les manifestants comme Céline Varzeletti
14:59 et les agences de notation et les marchés financiers
15:01 après la dégradation de la note de la dette française ce week-end ?
15:04 On va en parler avec Arlette Chabot et Éric Revelle dans quelques minutes.
15:07 Et puis avec vous, aux 0826 300 300,
15:10 qu'est-ce qu'il faudrait pour sortir de ce blocage politique ?
15:13 On en parle juste après le journal, à tout de suite.

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