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  • 15/04/2023
Les invités de #90minutesInfoWE débattent de l'actualité le samedi et le dimanche.

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00:00:00 Bonjour à toutes, bonjour à tous, bienvenue sur CNews, ravis de vous retrouver pour nos débats et toute l'actualité dans 90 minutes info, bien sûr avec nos invités William T, bonjour, soyez bienvenus, Raphaël Stainville est là, bonjour, Pierre-Henri Bovis, soyez les bienvenus, et Florian Tardif, journaliste politique CNews, ravi de vous accueillir.
00:00:18 Nos débats dans quelques instants, mais d'abord les informations, Adrien Spiteri.
00:00:22 Les syndicats de la SNCF proposent une journée de la colère cheminote ce jeudi prochain, cette date tombe la veille des vacances scolaires de la région parisienne.
00:00:34 "Nous ne passerons pas à autre chose", déclarent les syndicats, la journée est présentée comme une étape de préparation aux manifestations du 1er mai.
00:00:42 Et justement l'inter-syndicat l'espère une mobilisation exceptionnelle, le 1er mai date de la fête du travail, la CFDT a notamment réagi à la promulgation de la loi sur la réforme des retraites cette nuit, pour Laurent Berger, secrétaire général du syndicat.
00:00:57 Il s'agit d'un nouveau signe de mépris du président de la République.
00:01:01 Et puis il y a 4 ans, jour pour jour, la cathédrale Notre-Dame prenait feu, provoquant l'effondrement de sa charpente, de son horloge et d'une partie de sa voûte.
00:01:11 4 ans après, la rénovation de l'édifice se poursuit, actuellement les ouvriers s'apprêtent à achever la reconstruction du socle de la flèche.
00:01:19 Première partie de nos débats avec nos invités, des scènes de violence hier soir dans plusieurs villes de France après la validation par le conseil constitutionnel de l'essentiel de la réforme des retraites.
00:01:30 A Rennes, Lyon ou encore à Paris, des rassemblements pacifiques se sont transformés en manifs sauvages, obligeant les forces de l'ordre à intervenir.
00:01:37 Le récit de la soirée avec Thomas Bonnet et nos équipes en région.
00:01:40 Une promulgation rapide et le désir de tourner la page des retraites.
00:01:45 Le chef de l'État invite les syndicats mardi à l'Elysée avec la volonté de passer à autre chose.
00:01:49 Réponse hier soir de Laurent Berger.
00:01:52 Je vous le dis, nous n'irons pas. Nous n'irons pas, nous ne rentrerons pas dans un agenda politique.
00:01:55 Donc nous ne rentrerons pas dans une nouvelle séquence, parce que cette séquence-là n'est pas terminée.
00:01:59 Même son cloche dans les rangs des manifestants, visiblement déterminé à maintenir la pression.
00:02:04 On ne lâchera rien, il faut se mobiliser.
00:02:07 A chaque fois qu'il y a eu un passage en force par une de nos institutions, ça a renforcé le mouvement, parce que c'est ça qui énerve les gens.
00:02:17 Le front contre la réforme des retraites ne semble pas se fissurer au sein de l'intersyndicale et du côté de l'opposition aussi.
00:02:24 On soutient une poursuite du combat.
00:02:26 Ça n'est pas parce qu'une réforme est adoptée et qu'elle est constitutionnelle, qu'elle n'en est pas moins illégitime sur le plan politique et de la justice sociale.
00:02:36 Et c'est au nom de cela que nous soutiendrons toutes les actions menées par l'intersyndicale dans les jours et les semaines qui viennent.
00:02:42 Quoi qu'il arrive, il n'est pas possible qu'une mobilisation s'arrête quand 93% des travailleurs sont opposés à une réforme des retraites.
00:02:48 Ça n'est pas possible. Donc Emmanuel Macron finira par céder.
00:02:51 Cette décision du Conseil constitutionnel et ce qui se passe maintenant, cette promulgation de la loi, acte la rupture définitive du peuple français avec Emmanuel Macron.
00:02:59 L'intersyndicale appelle tous les travailleurs à la mobilisation pour la date du 1er mai, une journée symbolique que les syndicats espèrent aussi historique.
00:03:07 Des violences prévisibles, Raphaël Stainville, qui pourraient d'ailleurs se prolonger avec des tensions et notamment les bâtiments représentant l'État,
00:03:18 comme les commissariats ou les mairies qui pourraient être la cible de ces violences.
00:03:23 En fait, ce qui est fou, c'est qu'on s'est habitué à ces violences depuis que le gouvernement a décidé d'utiliser le 49-3.
00:03:31 Toutes les manifestations qui ont suivi ont été aigrénées de violences et qui ont gagné en intensité.
00:03:39 Ce qui est sidérant, c'est de voir que finalement, elles ne cessent pas.
00:03:46 Et les groupes qui, de manière sporadique, agissent un peu partout dans la capitale, mais dans un certain nombre de grandes villes,
00:03:54 continuent leur action sans qu'il y ait de condamnation unanime de la classe politique.
00:04:01 Moi, c'est ça qui me frappe le plus.
00:04:03 C'est qu'on a l'impression qu'un certain nombre de partis politiques, et je pense notamment à la NUPES,
00:04:10 comptent sur ces violences pour essayer de faire un coup de force et de tordre le bras au gouvernement et au pouvoir
00:04:20 pour parvenir à ce que cette loi soit retirée.
00:04:24 Comme s'il y avait une prime à la violence, à défaut de pouvoir avoir un dialogue social,
00:04:28 à défaut qu'il y ait même un dialogue politique et démocratique,
00:04:32 la violence est devenue l'espèce de dernière carte qu'on agite pour pouvoir essayer d'avancer.
00:04:40 Et il faut dire que le pouvoir, parce qu'il a beaucoup cédé à la violence ces dernières années,
00:04:44 je pense à Notre-Dame-des-Landes, je pense aux Gilets jaunes,
00:04:48 a quasiment donné un mode d'action à ces gens-là pour espérer un dénouement.
00:04:58 A-t-on toutefois, William, atteint un plafond en termes de violence
00:05:01 ou est-ce que le pays peut encore s'enliser un petit peu plus dans la violence
00:05:04 qui semble être le seul mode de communication des manifestants ou des anti-réformes des retraites ?
00:05:09 Moi, je pense qu'il ne faut rien exclure parce qu'en fait, ce qu'on a eu, ce n'est pas une pause.
00:05:12 On a eu une pause avec la crise sanitaire.
00:05:15 Mais en fait, quand vous prenez l'acte d'Emmanuel Macron,
00:05:17 vous êtes en situation de violence depuis l'affaire Benalla.
00:05:19 Depuis l'affaire Benalla, le pays est constamment en violence.
00:05:21 Depuis la crise des Gilets jaunes de novembre 2018,
00:05:23 on est constamment toutes les semaines en acte de violence,
00:05:26 soit avec les Black Blocs, soit avec les antifas, soit avec les professionnels de la manifestation.
00:05:30 Et toutes les semaines, vous avez des gens qui manifestent
00:05:32 et qui sont des professionnels pour aller casser, foutre le bordel, etc. dans le pays.
00:05:36 Et pour moi, il y a deux responsables.
00:05:38 Un, ceux qui tentent ce qu'on appelle un coup d'État institutionnel,
00:05:40 parce qu'on n'en a pas parlé, mais ce que fait la LFI, ce que fait la NUPES,
00:05:44 c'est un coup d'État institutionnel.
00:05:45 Ils délégitimisent les institutions, ils délégitimisent le vote au Parlement,
00:05:48 ils délégitimisent la Constitution et l'État de droit pour essayer de faire retirer cette réforme.
00:05:52 Quand une réforme est adoptée, c'est dans un cadre démocratique.
00:05:55 Si par cas vous ne respectez pas le jeu démocratique, ça s'appelle un coup d'État institutionnel.
00:05:58 Et ensuite, après, le deuxième responsable, il faut l'appeler, c'est le gouvernement.
00:06:01 Parce qu'il n'a pas le courage de prendre les types et de pouvoir les arrêter.
00:06:05 À Saint-Sauline, dans les rues, tout simplement parce qu'ils ont peur de la jurisprudence de 86,
00:06:11 qui est celle de Jacques Chirac avec Malik Oussekin.
00:06:13 Ils ont peur qu'il y ait un drame.
00:06:14 Et donc, comme ils ont peur qu'il y ait un drame, ils donnent des consignes aux forces de l'ordre
00:06:17 de ne pas rentrer en confrontation avec les manifestants, avec les Black Blocs, avec les antifas.
00:06:21 Tous les policiers vous diront la même chose.
00:06:23 Si on voudra attraper ces gens-là, on pourrait le faire.
00:06:26 Mais ils n'ont pas la consigne de le faire pour éviter un drame.
00:06:28 Et au final, qui va payer tous ces pots cassés ?
00:06:30 Qui va payer le coût de la réforme des retraites ?
00:06:32 Qui va payer le coût des manifestants ?
00:06:33 C'est toujours les mêmes.
00:06:35 Ça va être le tiers État, la classe moyenne qui travaille,
00:06:37 qui va supporter le coût et cette bataille entre la nupèce et le pouvoir en place.
00:06:41 La loi a été promulguée la nuit dernière,
00:06:43 quelques heures après que le Conseil constitutionnel se soit exprimé.
00:06:47 Avez-vous le sentiment, Pierre-Henri Bovisque,
00:06:49 que c'est vécu comme une provocation par ceux, justement, qui manifestent de manière violente
00:06:55 et que là, effectivement, il risque d'y avoir une surenchère ?
00:06:58 Il y a plusieurs choses.
00:06:59 Déjà, je suis tout à fait d'accord avec William.
00:07:02 C'est profondément scandaleux d'entendre,
00:07:05 comme on l'a entendu dans notre reportage des parlementaires,
00:07:08 on parle de Sandrine Rousseau,
00:07:10 qui va vous dire que la loi n'est pas légitime alors qu'elle a été adoptée
00:07:14 et qu'elle a été déclarée constitutionnelle.
00:07:16 Et elle, d'ailleurs, elle rajoute même,
00:07:17 ce n'est pas parce qu'elle a été déclarée constitutionnelle qu'elle n'en est pas illégitime.
00:07:20 Mais comment un parlementaire peut prononcer des mots pareils
00:07:23 qui sont aussi responsables et qui, d'ailleurs, entraînent la violence ?
00:07:26 L'ancien dealer, comment il s'appelle, le jeune ?
00:07:29 Louis Boyard, qui appelle les blocages à bloquer des lycées.
00:07:34 C'est profondément scandaleux.
00:07:35 C'est-à-dire qu'on a des parlementaires aujourd'hui qui incitent à la violence
00:07:38 et qui incitent à commettre des actes illégaux.
00:07:41 C'est du jamais vu.
00:07:42 Donc, on a des parlementaires qui mettent de l'huile sur le feu.
00:07:45 C'est même parlementaires qui, d'ailleurs, soit dit en passant,
00:07:48 ont appelé à voter Emmanuel Macron au second tour de l'élection présidentielle.
00:07:52 De peur de voir arriver le fascisme, etc.
00:07:55 Je pèse mes mots.
00:07:56 Mais parce que cette réforme est loin de faire l'unanimité également,
00:07:58 que ce soit à l'Assemblée, elle est passée par le 49.3 dans un premier temps,
00:08:01 et aussi la rue, les Français.
00:08:04 Elle n'est pas illégitime, bien évidemment.
00:08:07 C'est là où il y a la confusion, justement, entre légitimité et popularité.
00:08:12 Mais Emmanuel Macron n'a menti à personne.
00:08:14 Il l'avait annoncé dans son programme.
00:08:16 Il a été élu pour ça.
00:08:17 Il avait même dit 65.
00:08:18 Il avait même dit 65 à l'époque.
00:08:20 Il n'a pas été élu pour ça.
00:08:21 Non, mais il a été élu pour ça.
00:08:22 Et en tout cas, il a été élu avec un programme,
00:08:25 il a été élu avec des propositions.
00:08:28 On compte soit d'accord ou pas, ça c'est un autre sujet.
00:08:29 Mais en tout cas, il a été élu et il fait ce qu'il avait indiqué de faire.
00:08:32 Donc on peut effectivement lui reprocher.
00:08:33 Donc c'est peut-être impopulaire.
00:08:35 En tout cas, ce n'est pas pour autant illégitime.
00:08:37 Florian Tardif, Emmanuel Macron va s'exprimer lundi à 20h,
00:08:41 on le sait depuis peu de temps, pour dire quoi ?
00:08:43 Est-ce que justement, parce que ce n'était pas prévu, prémédité,
00:08:46 je sais que vous ne pouvez pas lire dans le mardre au café, évidemment,
00:08:49 mais moi j'ai plutôt le sentiment qu'il ne va pas dire grand-chose.
00:08:52 Ou alors il va essayer d'atténuer, d'apaiser maintenant
00:08:56 que la loi est passée constitutionnellement.
00:08:58 Oui, c'est ce qu'il va tenter de faire.
00:09:01 En tout cas, c'est le défi du président de la République,
00:09:04 de tenter d'apaiser, de refermer cette page
00:09:07 de trois mois de conflit social intense dans le pays qu'on vient de commenter.
00:09:10 Votre question tout à l'heure était intéressante,
00:09:12 sur est-ce que c'est ressenti de promulguer la loi aussi rapidement
00:09:15 comme une provocation ?
00:09:16 Est-ce que c'est une provocation de la part du chef de l'État ?
00:09:18 Non.
00:09:19 Est-ce que c'est ressenti comme une provocation par ses opposants ?
00:09:21 Oui, bien évidemment.
00:09:22 Et on l'a vu compte tenu des réactions politiques
00:09:25 qui nous parviennent maintenant depuis le début de la matinée.
00:09:28 Après, que doit dire le chef de l'État ?
00:09:30 Ce n'est même pas moi à lui donner des conseils,
00:09:33 mais en tout cas dans son entourage, on estime,
00:09:36 et c'est peut-être une réponse à la crise
00:09:38 à laquelle nous venons d'assister ces derniers mois,
00:09:43 c'est-à-dire qu'il n'a pas donné de cas clair,
00:09:45 il n'a pas très clairement expliqué
00:09:48 pourquoi il souhaitait faire cette réforme des retraites,
00:09:51 pourquoi il souhaitait faire cette réforme des retraites maintenant
00:09:54 et pas plus tard,
00:09:55 pourquoi cette réforme des retraites devait intervenir
00:09:58 avant de plus grandes réformes sur la question du travail,
00:10:03 de la valorisation du travail notamment.
00:10:06 Et le président de la République devrait d'ailleurs s'exprimer à ce sujet.
00:10:10 Voici ce qu'il va pouvoir faire ce lundi,
00:10:12 c'est-à-dire clore, c'est ce qu'il va tenter de faire,
00:10:14 ce chapitre-là autour de la réforme des retraites
00:10:18 et de tenter d'en ouvrir un nouveau,
00:10:19 notamment autour de la question du travail
00:10:22 qui serait l'autre côté de cette pièce, entre guillemets.
00:10:26 On a parlé des retraites, maintenant on va parler du travail,
00:10:28 on va parler de votre préoccupation première,
00:10:30 peut-être le pouvoir d'achat face à l'inflation
00:10:33 et notamment l'inflation importante au niveau des prix des produits alimentaires
00:10:38 qui vient peser assez lourdement dans le panier des ménages
00:10:43 et des ménages les plus modestes notamment.
00:10:45 Donc voilà, ça va être une allocution assez complexe
00:10:48 et ce qu'il arrivera à ses fins, c'est-à-dire à apaiser le pays
00:10:52 et à clairement tourner la page, c'est toute la difficulté
00:10:55 lorsque l'on voit d'ores et déjà des opposants
00:10:57 qui lui promettent de nouvelles journées d'action.
00:11:01 Je parle notamment des syndicats qui ont d'ores et déjà appelé
00:11:04 à une large mobilisation le 1er mai.
00:11:06 Voilà, c'est toute la difficulté effectivement du moment.
00:11:09 Avec le risque que sa cote de popularité continue à baisser,
00:11:12 évidemment je vous cède la parole dans un instant,
00:11:14 mais on le disait, le président Macron, le gouvernement,
00:11:17 ont la loi et la constitution de leur côté.
00:11:19 La procédure a vraisemblablement été respectée dans cette affaire.
00:11:23 Julien Bonnet, professeur de droit public, est en direct avec nous.
00:11:26 Est-ce que tout a bien été fait selon vous dans les normes en matière de procédure
00:11:31 et comment les sages du Conseil constitutionnel ont-ils tranché ?
00:11:35 Bonjour.
00:11:38 C'est selon le Conseil constitutionnel que cette loi a été adoptée
00:11:42 selon les règles prévues par la Constitution.
00:11:44 Il ne m'appartient pas de substituer ma propre appréciation à celle des juges.
00:11:48 Alors comment le Conseil constitutionnel a tranché ?
00:11:50 Il faut quand même préciser que c'est au terme d'une procédure
00:11:53 qui a des garanties juridictionnelles.
00:11:55 Ce n'est pas juste quelques personnes qui, au coin d'une table,
00:11:59 décident du sort d'une loi.
00:12:00 Il y a tout un service juridique avec des gens extrêmement compétents
00:12:04 autour des membres du Conseil constitutionnel.
00:12:06 Il y a une instruction qui est menée, il y a un rapporteur,
00:12:09 il y a des auditions de parlementaires.
00:12:11 Tout ça se fait dans un délai court.
00:12:13 C'est un travail qui est compliqué parce que le Conseil constitutionnel
00:12:15 doit se prononcer à chaud juste après le vote de la loi.
00:12:18 C'est le problème du contrôle qu'on dit a priori de la loi,
00:12:22 c'est-à-dire avant la promulgation.
00:12:24 Et le Conseil constitutionnel a pris sa décision qu'on connaît hier.
00:12:28 Il a été globalement prudent.
00:12:31 Il a fait une lecture plutôt stricte de la Constitution.
00:12:34 Mais elle n'est pas si surprenante que cela, cette lecture,
00:12:38 parce qu'en fait elle correspond au déséquilibre des pouvoirs
00:12:41 de la Ve République, puisque notre système institutionnel
00:12:44 donne davantage de pouvoir au pouvoir exécutif,
00:12:47 quel qu'il soit, que ce soit le pouvoir de M. Macron ou Mme Borne,
00:12:51 ou les prédécesseurs depuis plusieurs décennies,
00:12:54 c'est comme cela, notre Ve République est déséquilibrée au profil exécutif.
00:12:57 Donc finalement cette décision est l'écho de ce déséquilibre des pouvoirs.
00:13:02 La loi promulguée la nuit dernière, est-ce que là aussi tout est logique,
00:13:08 juridiquement parlant, parce qu'on a le sentiment,
00:13:10 pour beaucoup en tout cas, que tout ceci s'est déroulé en catimini.
00:13:13 Mais en fait c'est normal.
00:13:15 Oui, c'est tout à fait normal.
00:13:17 Évidemment, c'est toujours la même chose.
00:13:19 Quand une loi ne plaît pas, mais ça peut m'arriver à moi personnellement,
00:13:22 quand elle est promulguée on est déçus.
00:13:24 Individuellement on est déçus.
00:13:27 Mais en réalité tout ceci est un fonctionnement normal des pouvoirs publics.
00:13:30 Le président de la République a une compétence liée pour promulguer,
00:13:33 il n'a pas le choix.
00:13:34 Alors il aurait pu demander une nouvelle délibération, ça oui,
00:13:36 mais en fait ça restait son choix.
00:13:38 Et quand on dit publier en catimini, c'est une formule que vous reprenez,
00:13:41 mais qui est publiée partout.
00:13:43 Je suis navré, mais c'est au journal officiel, c'est pas en catimini.
00:13:45 Ou alors à ce moment-là, il faudrait dire que l'ensemble des lois et des décrets
00:13:48 pris par l'ensemble des autorités françaises sont adoptés en catimini,
00:13:53 puisqu'elles sont publiées au journal officiel.
00:13:55 Donc je pense que là il y a une petite confusion.
00:13:57 Ce qui est reproché à Emmanuel Macron, quand on parle de catimini évidemment,
00:14:00 ce sont les opposants à la réforme, mais c'est que cette loi aurait pu être
00:14:03 promulguée lundi ou mardi, elle a été faite immédiatement après la réponse
00:14:08 du Conseil constitutionnel.
00:14:09 C'est pourquoi je vous posais la question et vous y avez très bien répondu,
00:14:12 je vous remercie.
00:14:13 Y a-t-il des recours possibles, aujourd'hui, à part la rue, à part la violence,
00:14:17 à part les grèves, dans les textes, pour les opposants à cette réforme ?
00:14:21 Alors voilà, juste pour revenir à la catimini, c'est juridiquement que ma réponse...
00:14:25 Bien sûr, bien sûr.
00:14:26 ...c'est que c'est juridiquement la réaction.
00:14:28 Alors les recours, bah écoutez, il y a plusieurs choses.
00:14:31 Il y a tout d'abord la solution politique.
00:14:33 Une loi, certes, est promulguée, mais elle peut ne pas être appliquée.
00:14:37 Politiquement, c'est possible.
00:14:39 Juridiquement, c'est possible.
00:14:40 Ça, c'est une question politique.
00:14:42 Si le gouvernement, dans trois mois, nous dit "écoutez, finalement,
00:14:44 on ne va pas mettre en oeuvre cette réforme", il suffit de ne pas prendre
00:14:47 les décrets d'application, de ne pas dire au service d'appliquer la loi,
00:14:49 et c'est possible.
00:14:50 En 2006, le président Jacques Chirac avait fait une sorte de suspension
00:14:54 de la promulgation.
00:14:56 C'est une formule un peu juridiquement bizarre, mais ça revenait à ne pas
00:15:00 appliquer la loi.
00:15:01 Après, les autres options, il y a ce fameux RIP numéro 2, enfin,
00:15:07 sur la loi sur les retraites, qui peut-être, le 3 mai, sera déclaré
00:15:11 recevable par le Conseil constitutionnel.
00:15:13 Et puis aussi, je voudrais attirer l'attention sur une question
00:15:16 qui a peu été abordée.
00:15:17 Le Conseil constitutionnel a validé, certes, la loi, mais en fait,
00:15:20 il a validé quelques mots de la loi, puisqu'il a censuré six articles
00:15:24 et il a validé le cœur de la réforme, qui, effectivement, est l'objet
00:15:28 principal, on repousse l'âge de la retraite.
00:15:30 Mais, ce matin, j'ai fait l'essai, en Word, il y a 60 pages de la loi
00:15:35 retraite qui n'a pas été examinée par le Conseil constitutionnel,
00:15:38 tout simplement parce que ces dispositions n'ont pas été contestées
00:15:41 par les saisines parlementaires.
00:15:42 Bref, en QPC, c'est-à-dire en question prioritaire de consualité,
00:15:47 demain, dans les mois qui viennent, dans les tribunaux, il pourra y avoir
00:15:50 des entreprises, des salariés, des associations, des syndicats,
00:15:53 qui contestent la consualité des autres dispositions de la loi retraite
00:15:57 qui n'ont pas été examinées hier par le Conseil constitutionnel.
00:16:01 Merci pour ces précisions, Julien Bonnet.
00:16:03 Ça veut dire que, sur plusieurs niveaux, cette affaire est loin
00:16:07 d'être terminée.
00:16:08 Merci de nous avoir accompagnés, Julien Bonnet, professeur de droit.
00:16:11 Cela veut dire aussi, Pierre-Henri Bovis, que peut-être que le Conseil constitutionnel,
00:16:15 que les sages du Conseil constitutionnel ont commis quelques petites erreurs
00:16:19 dans leur approche.
00:16:21 Non, je n'arrive pas jusqu'à dire que le Conseil constitutionnel a commis
00:16:23 des erreurs.
00:16:24 En revanche, peut-être que j'apporterais une nuance, si je peux me permettre,
00:16:28 sur ce qu'a dit Julien Bonnet, qui est un très grand professeur,
00:16:30 donc loin de moi l'idée de le contredire en tout cas,
00:16:34 sur le respect de la réforme.
00:16:38 C'est-à-dire qu'on a un principe constitutionnel qui est clair,
00:16:41 qui est le principe de clarté et de sincérité des débats.
00:16:45 Et, en l'occurrence, en l'espèce, il y a des ministres,
00:16:48 et c'est un fait, qui ont commis des erreurs
00:16:51 lors de l'explication de la réforme.
00:16:53 Que ce soit aussi bien sur l'âge de départ et la retraite,
00:16:56 sur le nombre d'annuités.
00:16:57 Ils n'ont pas bien communiqué, c'est ce que vous dites.
00:16:59 Il y a un problème de communication avec des ministres qui ont reconnu
00:17:02 des erreurs.
00:17:03 Donc c'est factuel.
00:17:04 Ils ont reconnu des erreurs lors des communications,
00:17:06 lors des débats sur des plateaux télé ou lors des débats parlementaires.
00:17:10 Et donc ce principe constitutionnel n'a pas été respecté.
00:17:13 Et c'est un principe qui est fort, puisque le Conseil constitutionnel
00:17:16 a déjà censuré, c'était le vote du budget, c'était en 1979,
00:17:20 avait déjà censuré une loi budgétaire sur ce même principe constitutionnel.
00:17:26 Donc là, en l'espèce, c'est vrai que le Conseil constitutionnel
00:17:29 aurait très bien pu censurer la loi sur la réforme des retraites
00:17:33 sur ce principe même de sincérité, de clarté des débats.
00:17:36 Donc c'est là où je voulais apporter peut-être la nuance,
00:17:38 lorsque Julien Bonnet dit que l'ensemble de la procédure a été respectée.
00:17:42 Je pense qu'effectivement, là, il y a eu peut-être une sorte de dilettante
00:17:46 sur ce point-là.
00:17:47 Et c'est intéressant de noter ce qu'ont expliqué les Sages
00:17:51 pour justement justifier cette décision de ne pas rejeter le texte
00:17:55 compte tenu des approximations, des erreurs qui ont été commises
00:17:59 par les membres du gouvernement directement,
00:18:02 notamment Olivier Dussopt ou Franck Riester, pour ne pas les nommer.
00:18:06 C'est que les Sages ont expliqué qu'il y a eu effectivement
00:18:10 des approximations qui ont été notées par les Sages du Conseil constitutionnel,
00:18:15 mais ces approximations ont permis d'avoir un débat ensuite serein
00:18:21 et ont permis d'avoir des compléments d'informations
00:18:26 sur les approximations qui avaient pu être commises
00:18:28 par les membres du gouvernement.
00:18:31 Vous voulez dire qu'on a constitué et rédigé la réforme
00:18:34 à la lumière de certaines erreurs et on a colmaté les brèches en avançant ?
00:18:38 Non, c'est-à-dire qu'il y a eu une réforme qui a été présentée
00:18:41 avec des erreurs en termes de communication et grâce notamment
00:18:45 au travail de certains parlementaires, de Jérôme Getsch par exemple,
00:18:48 du Parti socialiste, qui a longuement fait des recherches
00:18:53 et s'est exprimé sur cette question des retraités
00:18:57 qui auraient une pension de retraite revalorisée.
00:19:00 On parlait d'un million 800 000 personnes, tout de même,
00:19:02 on est descendu aux alentours de 10-20 000.
00:19:04 Effectivement, on est plus que sur une approximation,
00:19:07 on est carrément sur une grosse erreur de communication,
00:19:11 voire presque, on pourrait le dire, un mensonge.
00:19:13 Vous mettez les mots de la bouche, mais effectivement,
00:19:16 c'est-à-dire que malgré cette omission, ce mensonge, disons-le,
00:19:20 des membres du gouvernement, il y a eu ensuite,
00:19:24 grâce aux travaux des parlementaires, un rétablissement de la vérité
00:19:27 et c'est cela aussi qu'ont noté les sages du Conseil constitutionnel hier.
00:19:31 Ce qui veut dire que la situation politique ou la situation sociale
00:19:35 aujourd'hui autour de cette réforme ne peut que se dégrader
00:19:38 encore et encore, Raphaël St-Ville ?
00:19:41 C'est une vraie question, on évoquait tout à l'heure
00:19:45 l'allocution du président, que peut-il bien dire ?
00:19:50 Certes, il est dans la position, il doit pouvoir apaiser,
00:19:56 chercher à apaiser, mais que peut-il dire aux Français ?
00:19:59 Les Français, aujourd'hui, attendent-ils encore quelque chose
00:20:02 d'Emmanuel Macron ? C'est ça qui est assez terrifiant,
00:20:05 c'est-à-dire qu'on sent qu'il y a eu une rupture très forte
00:20:09 qui s'est opérée, un fossé qui ne cesse de s'élargir
00:20:13 entre cette majorité, ce président et finalement une grande partie
00:20:17 des Français, des syndicats, des partis politiques.
00:20:21 La chance d'Emmanuel Macron, d'une certaine manière,
00:20:25 c'est qu'aujourd'hui, on évoquait aussi les sondages,
00:20:28 certes, il n'est pas dans les sondages, mais il n'est plus dans l'obsession
00:20:31 de vouloir reconquérir le pouvoir. On sait qu'en 2027,
00:20:36 c'est terminé pour lui. Donc, d'une certaine manière,
00:20:38 il a à la fois une liberté, une latitude pour agir,
00:20:41 et en même temps, il est empêché parce qu'à l'Assemblée,
00:20:44 il ne dispose pas d'une majorité absolue, mais plutôt d'une majorité relative,
00:20:49 sinon une minorité présidentielle, et que c'est très compliqué pour lui,
00:20:54 et on l'a vu sur ce premier texte, de chercher des majorités de circonstances.
00:20:58 Oui, mais tout de même, son héritage, William T, parce qu'en effet,
00:21:01 il ne peut pas se représenter aux prochaines élections présidentielles.
00:21:04 Mais ce qu'il va laisser, je pense qu'il y attache de l'importance ?
00:21:08 Ou c'est après moi le déluge ?
00:21:10 Non, c'est ce qui l'intéresse le plus actuellement,
00:21:12 ce c'est très clair.
00:21:13 En termes de popularité, il est quand même très loin de faire l'unanimité.
00:21:16 Non, mais il a un vrai problème, c'est-à-dire qu'il est dans une impasse politique.
00:21:19 Il ne retirera pas son texte désormais, il a été promulgué.
00:21:22 S'il change de Premier ministre, ça ne changera pas la version de sa courbe de popularité,
00:21:27 parce qu'il mette Darmanin, Bruno Le Maire, ou un autre,
00:21:30 ça ne changera pas la situation politique.
00:21:32 Donc, il lui reste une seule solution, il lui reste deux solutions pour pouvoir retrouver de l'élan.
00:21:36 Un, c'est retourner au peuple, mais s'il le fait, il perdra l'élection,
00:21:39 que ce soit par dissolution ou par démission présidentielle, donc élection anticipée.
00:21:43 Il lui reste une autre solution, je pense, c'est sa tactique,
00:21:46 laisser pourrir la situation pour qu'il y ait des violences
00:21:49 et qu'ensuite après il y ait éventuellement des contestations qui soient très fortes
00:21:52 pour ensuite provoquer un réflexe légitimiste,
00:21:54 comme ce qu'il y a eu au moment des Gilets jaunes,
00:21:56 pour qu'une grande partie des parties modérées soient obligées de soutenir son action
00:21:59 et qu'ensuite après il puisse activer les principes classiques,
00:22:01 réflexe légitimiste, article 16, état d'urgence, etc.,
00:22:04 pour pouvoir bénéficier d'un socle de légitimité et pouvoir relancer son action.
00:22:07 Et quand vous regardez la temporalité,
00:22:09 vous voyez qu'Emmanuel Macron est arrivé trois fois dans une période difficile.
00:22:12 Au moment des six premiers mois, au moment de la crise des Gilets jaunes
00:22:15 et au moment de la crise sanitaire et à chaque fois il a attendu,
00:22:17 ce qu'il a fait toujours, la même chose, il a attendu un événement extérieur
00:22:20 de laisser pourrir la situation en vue de pouvoir remonter
00:22:23 et donc ce qu'il va faire vraisemblablement, c'est promulguer le texte,
00:22:26 faire une allocution en disant "la démocratie l'a emporté
00:22:28 et ceux qui contestent la démocratie sont les forces du mal",
00:22:30 les gens vont s'exciter, il va pourrir la situation, ils vont s'énerver
00:22:33 et ensuite après il va attendre dans son château le temps que la solution se passe.
00:22:36 Donc lundi, Pierre-Henri Bovis, il peut nous dire "nous sommes en guerre".
00:22:39 Il l'a déjà dit, il l'a dit pour le Covid, il l'a dit pour l'Ukraine,
00:22:43 il le dit à de nombreuses reprises.
00:22:45 Moi je serais, alors je ne le suis pas, mais moi je serais un militant LFI
00:22:49 ou je serais un syndicaliste que je me retournerais quand même vers mes leaders,
00:22:53 c'est-à-dire vers l'ANUPS et vers l'extrême gauche.
00:22:56 Parce que lorsque vous engagez votre responsabilité au titre d'un 49-3,
00:23:00 vous pouvez déposer ce qui s'appelle une motion de censure,
00:23:03 c'est-à-dire que vous pouvez renverser le gouvernement,
00:23:05 vous pouvez ne pas donner, enfin vous pouvez faire tomber le gouvernement
00:23:09 lorsqu'il engage sa responsabilité, donc typiquement sur ce texte.
00:23:12 Là, l'opposition n'a pas fait son travail.
00:23:14 C'est-à-dire qu'on a des millions de manifestants a priori
00:23:17 qui seraient contre une réforme impopulaire.
00:23:21 Vous avez des responsables politiques qui mettent de l'huile sur le feu
00:23:23 et qui disent qu'il faut appeler à la rue, etc.
00:23:25 Mais qu'ont fait ces responsables politiques à l'Assemblée nationale ?
00:23:27 Est-ce qu'ils ont réussi à mobiliser l'ensemble du Parlement contre le gouvernement ?
00:23:31 La réponse est non.
00:23:32 La réponse est non.
00:23:33 Mais ce n'est pas que de la responsabilité de la NUPES.
00:23:35 Ce n'est pas que de la responsabilité de la NUPES.
00:23:37 Mais la NUPES aurait pu aussi faire ce travail.
00:23:39 Donc c'est aussi un échec de l'opposition.
00:23:41 On marque une posance retrouvée.
00:23:42 On parle encore de cette loi promulguée, de la réforme des retraites.
00:23:45 Et la mobilisation, toujours aussi intense, mais peut-elle durer cette mobilisation ?
00:23:49 Nos invités sont là pour y répondre dans quelques instants.
00:23:51 90 minutes Info Week-end.
00:23:53 La deuxième partie de 90 minutes Info Week-end dans quelques instants,
00:24:00 avec nos débats, mais d'abord un point sur l'actualité, Adrien Spiteri.
00:24:03 Trois hommes placés en garde à vue à Rennes au lendemain des heures survenues
00:24:10 dans le centre de la ville, des violences commises après la validation
00:24:14 de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel.
00:24:17 La porte du commissariat de Rennes a notamment été incendiée.
00:24:22 Un grave accident de voiture hier soir à Bordeaux.
00:24:25 Un automobiliste a foncé dans la foule lors d'une course de voiture sauvage.
00:24:29 Six personnes ont été blessées, dont deux gravement.
00:24:32 Le conducteur du véhicule a pris la fuite, mais a été stoppé et interpellé.
00:24:37 Une enquête pour blessure involontaire aggravée a été ouverte.
00:24:41 Et puis la sonde européenne Jius s'était lancée hier avec succès depuis Kourou.
00:24:46 Elle démarre son odyssée de 8 ans vers Jupiter.
00:24:49 Objectif, rechercher des environnements propices à l'apparition d'une vie extraterrestre.
00:24:54 Jius atteindra sa destination finale en 2031 à plus de 600 millions de kilomètres en moyenne de la Terre.
00:25:02 La deuxième partie de nos débats avec nos invités alors que la loi sur la réforme des retraites
00:25:07 est désormais officiellement promulguée.
00:25:09 Quel avenir pour la mobilisation ?
00:25:11 Syndicats et oppositions semblent déterminés à maintenir la pression
00:25:14 avec le 1er mai en point de mire.
00:25:16 Tandis que du côté du gouvernement, on souhaite tourner la page.
00:25:19 Les détails avec Thomas Bonnet.
00:25:22 Une promulgation rapide et le désir de tourner la page des retraites.
00:25:26 Le chef de l'État invite les syndicats mardi à l'Elysée avec la volonté de passer à autre chose.
00:25:31 Réponse hier soir de Laurent Berger.
00:25:33 Je vous le dis, nous n'irons pas. Nous n'irons pas, nous ne rentrerons pas dans un agenda politique.
00:25:37 Donc nous ne rentrerons pas dans une nouvelle séquence parce que cette séquence-là n'est pas terminée.
00:25:41 Même son cloche dans les rangs des manifestants, visiblement déterminé à maintenir la pression.
00:25:46 On ne lâchera rien, il faut se mobiliser.
00:25:48 À chaque fois qu'il y a eu un passage en force par une de nos institutions,
00:25:55 eh bien ça a renforcé le mouvement parce que c'est ça qui énerve les gens.
00:25:58 Le front contre la réforme des retraites ne semble pas se fissurer au sein de l'intersyndicale.
00:26:03 Et du côté de l'opposition aussi, on soutient une poursuite du combat.
00:26:07 Ça n'est pas parce qu'une réforme est adoptée et qu'elle est constitutionnelle
00:26:12 qu'elle n'en est pas moins illégitime sur le plan politique et de la justice sociale.
00:26:17 Et c'est au nom de cela que nous soutiendrons toutes les actions menées par l'intersyndicale
00:26:21 dans les jours et les semaines qui viennent.
00:26:23 Quoi qu'il arrive, il n'est pas possible qu'une mobilisation s'arrête
00:26:26 quand 93% des travailleurs sont opposés à une réforme des retraites.
00:26:29 Ça n'est pas possible. Donc Emmanuel Macron finira par céder.
00:26:32 Cette décision du Conseil constitutionnel et ce qui se passe maintenant,
00:26:35 cette promulgation de la loi, acte la rupture définitive du peuple français avec Emmanuel Macron.
00:26:41 L'intersyndicale appelle tous les travailleurs à la mobilisation pour la date du 1er mai,
00:26:45 une journée symbolique que les syndicats espèrent aussi historique.
00:26:49 Et en attendant le 1er mai, date symbolique pour le moins,
00:26:54 les syndicats SNCF appellent à une journée de colère jeudi prochain.
00:26:58 Journée de colère, William T, les manifestants ont-ils encore de la ressource
00:27:01 pour s'impliquer dans cette nouvelle journée de mobilisation ?
00:27:04 Ils ont des ressources mais ils ont un problème, c'est le débouché politique.
00:27:08 Ils ont engrangé un nombre très important de manifestants
00:27:12 pour avoir un objectif, c'était de retirer la réforme des retraites.
00:27:15 À partir du moment où vous promulguez la réforme des retraites,
00:27:17 quelle est la raison pour laquelle des gens continueraient à se déplacer ?
00:27:20 C'est le premier élément problématique que je vois.
00:27:22 Le deuxième, c'est qu'ils sont en baisse en termes de mobilisation.
00:27:25 C'est-à-dire qu'en raison du contexte économique et social de l'inflation,
00:27:28 c'est très dur pour des gens de maintenir une mobilisation dans la durée,
00:27:30 surtout que les caisses de retraite, les caisses qu'ils ont organisées
00:27:33 pour pouvoir combler les pertes, se sont vidées petit à petit.
00:27:36 Et donc moi je vois un problème pour eux, c'est qu'en fait ils sont piégés.
00:27:39 Macron les a piégés.
00:27:40 Le seul moyen qu'ils ont maintenant, c'est de pouvoir radicaliser
00:27:43 de plus en plus les manifestants afin d'arriver sur des violences très fortes,
00:27:46 sur un contexte quasiment révolutionnaire.
00:27:48 Et ce qu'attend en fait vraisemblablement Jean-Luc Mélenchon
00:27:50 lorsqu'il dit "continuez à se mobiliser, ça va être le grand soir, ça va être le grand soir".
00:27:53 Mais plus vous vous radicalisez et plus vous prenez la posture révolutionnaire,
00:27:57 plus vous êtes cartés vers la tendance et le cœur majoritaire
00:28:00 qui était sur la ligne plutôt berger. Même berger se radicalise.
00:28:03 Et donc du coup, plus vous perdez le cœur majoritaire des Français
00:28:05 qui vont se reporter sur Emmanuel Macron en se disant
00:28:08 "au final Macron est peut-être moins terrible qu'eux,
00:28:10 donc on le soutient par défaut parce que les autres font beaucoup trop peur".
00:28:13 Et quel discours en fait ils vont pouvoir tenir ?
00:28:15 Ils ne peuvent pas demander un changement au vu de la ligne qu'ils tiennent.
00:28:18 Moi je pense que le seul débouché qu'ils ont, c'est de pouvoir dire
00:28:20 "on est capable d'échanger, on arrête les mobilisations,
00:28:24 mais en échange de la promulgation de la réforme des retraites,
00:28:27 on veut ça pour les travailleurs sociaux, on veut ça pour les syndicats,
00:28:30 on veut ça pour les emplois des seniors, etc."
00:28:32 Mais comme ils ne sont pas prêts à le faire parce qu'ils sont piégés par leur base militante,
00:28:34 ils sont obligés de radicaliser le speech qui conduiront à rien avoir
00:28:37 comme ce qui s'est passé il y a trois ans avec les Gilets jaunes.
00:28:39 Pourquoi ne vont-ils pas en parler avec le président justement
00:28:41 qui est prêt à les accueillir mardi ?
00:28:43 Il avait refusé de les recevoir il y a deux, trois semaines maintenant,
00:28:45 et là il est prêt mardi à les recevoir.
00:28:47 Quand vous prenez l'esprit des foules...
00:28:49 Il a acté le fait qu'il n'allait pas se rendre à l'Élysée.
00:28:52 Oui mais c'est problématique.
00:28:53 Puisqu'à partir du moment où on s'exprime la veille d'une rencontre
00:28:56 avec les partenaires sociaux, on envoie très clairement le signal
00:28:59 à ces derniers que peu importe ce qui pourrait se passer avec eux,
00:29:02 on peut faire sans.
00:29:04 Donc à quoi bon se rendre à l'Élysée ?
00:29:06 Si vous sortez du jeu démocratique, à quoi servent les syndicats ?
00:29:08 Ils n'ont plus aucun intérêt.
00:29:10 Un syndicat sert à faire des metteurs entre les manifestants,
00:29:13 enfin les syndiqués, et un gouvernement.
00:29:15 Ce qui veut dire donc qu'Emmanuel Macron, le gouvernement,
00:29:18 profite de ce temps long, Pierre-Henri Bovis,
00:29:22 de ce temps long qui joue en la faveur du gouvernement.
00:29:25 Et même s'il y a encore des grèves d'ailleurs,
00:29:27 il va y avoir je crois à Paris des grèves déboueur.
00:29:30 Peut-être qu'on est même déjà commencé, les mouvements ont déjà commencé.
00:29:33 Mais ce n'est pas grave.
00:29:34 Les mouvements se poursuivent.
00:29:35 Par définition, le président de la République est du côté des institutions.
00:29:38 Donc plus une manifestation se radicalise,
00:29:40 plus elle entre dans la violence.
00:29:41 Et effectivement, plus ça renforce le côté d'Emmanuel Macron
00:29:45 sur la partie institutionnelle.
00:29:46 Il est du côté des institutions.
00:29:49 Donc plus à mon avis, les manifestations vont se renforcer,
00:29:52 se radicaliser, et plus ça va renforcer Emmanuel Macron
00:29:54 dans sa posture et dans sa position.
00:29:56 Et effectivement, je pense que la majorité des Français
00:29:58 va se retrancher derrière Emmanuel Macron
00:30:00 puisque justement, il va vouloir cesser les violences,
00:30:02 il va vouloir combattre les violences et combattre les manifestants
00:30:05 qui dégradent, qui saccagent, qui brûlent les voitures, etc.
00:30:08 Le mouvement s'essouffle-t-il ?
00:30:09 Je vous pose la question dans un instant, Raphaël Stainville.
00:30:11 Mais d'abord, on va écouter Mathilde Panot,
00:30:13 présidente LFI à l'Assemblée nationale,
00:30:15 qui, elle, appelle toujours au blocage du pays.
00:30:18 Si la loi est jugée constitutionnelle,
00:30:22 cela ne change rien sur le fait que nous pensons toujours
00:30:25 et nous continuerons de penser et de redire
00:30:27 que cette loi est injuste et inutile.
00:30:30 Et après trois mois de la mobilisation la plus puissante
00:30:33 que nous ayons eue depuis 50 ans dans ce pays,
00:30:36 le blocage du pays reste, après cette décision,
00:30:39 absolument total et l'impasse démocratique de même.
00:30:43 Voilà, bloquer le pays, mais on a bien vu que ça ne marche pas.
00:30:46 Raphaël Stainville.
00:30:47 Oui, non, ça ne marche pas, mais à travers ces propos
00:30:51 de l'ensemble des représentants de la NUPES,
00:30:55 on voit qu'ils continuent à jouer un troisième,
00:30:58 quatrième ou cinquième tour social,
00:31:00 je ne sais même plus à combien on en est,
00:31:02 et que leur objectif, c'est qu'à travers,
00:31:06 et grâce à ce chaos qui s'installe dans le pays,
00:31:10 ils espèrent qu'un jour, Jean-Luc Mélenchon
00:31:13 puisse en tirer profit à travers des élections.
00:31:17 Lui n'a jamais cessé, finalement, de vouloir être,
00:31:20 comme il le disait, élu Premier ministre.
00:31:23 Donc peut-être qu'il continue à cette carte-là.
00:31:26 On voit qu'aujourd'hui, d'un point de vue politique,
00:31:29 c'est assez inopérant, mais je pense qu'il ne faut pas
00:31:32 sous-estimer, malgré tout, la manière dont le président
00:31:35 et le gouvernement ont remis en selle les syndicats
00:31:38 et Nusser Miner la gauche.
00:31:40 Aujourd'hui, le discours dominant, les thématiques
00:31:43 qui s'imposent dans le paysage médiatique
00:31:45 et dans le paysage tout court, ce sont des thématiques de gauche.
00:31:48 Donc, Nusser Miner, toutes les questions autour
00:31:51 de la retraite, du travail, de la pénibilité,
00:31:54 ont été portées par cette gauche, avec des outrances, certes,
00:31:57 mais en tout cas, ils ont cranté un certain nombre
00:32:00 de sujets et on n'entend quasiment plus parler
00:32:03 des autres sujets qui intéressent par ailleurs les Français,
00:32:06 qui sont plus sur des thématiques de droite.
00:32:09 Donc, moi, je pense que, certes, politiquement,
00:32:12 aujourd'hui, ce ne sont pas les gagnants, mais je pense
00:32:15 qu'ils en tireront profit plus tard.
00:32:18 - Peut-être le piège provisoirement d'Emmanuel Macron
00:32:21 et pour revenir juste un instant sur les propos de Mathilde Panot,
00:32:24 moi, je trouve que c'est un terrible aveu d'échec,
00:32:27 de dire cela, tout simplement parce que, et c'est d'ailleurs
00:32:30 symptomatique de la part des députés de la France insoumise,
00:32:33 y compris de leur leader, Jean-Luc Mélenchon,
00:32:36 c'est-à-dire qu'ils pensent gagner par la rue,
00:32:39 ce qu'ils n'arrivent à faire par les urnes,
00:32:42 c'est-à-dire qu'inciter la population à bloquer le pays,
00:32:45 c'est potentiellement, effectivement, tenter de pousser
00:32:48 le gouvernement à opérer, soit une dissolution,
00:32:51 soit, peut-être, imagine-t-il, une démission,
00:32:54 on ne sait pas, du président de la République ou autre,
00:32:57 qui permettrait à nouveau de se rendre aux urnes.
00:33:00 Et si jamais il ne gagne pas dans les urnes,
00:33:03 on reparticipe à nouveau à bloquer le pays.
00:33:06 Donc, c'est pour moi un terrible aveu d'échec,
00:33:09 et d'ailleurs, cela aurait été beaucoup plus responsable
00:33:12 de la part d'un responsable politique, justement,
00:33:15 parce que, on peut comprendre, c'est une défaite
00:33:18 pour les opposants politiques et pour les opposants
00:33:21 à la réforme des retraites, mais il y a une solution,
00:33:24 et elle est assez simple, c'est de voter.
00:33:27 C'est-à-dire que si les Français ne veulent pas
00:33:30 de cette réforme des retraites, il y a une possibilité,
00:33:33 un débouché politique pour les opposants à la réforme
00:33:36 des retraites, c'est de ne pas voter pour ceux
00:33:39 qui ont soutenu ce projet de réforme des retraites,
00:33:42 et qui, en fait, sont les opposants au projet,
00:33:45 sont dorénavant au gouvernement, ça n'aura pas eu
00:33:48 une répercussion importante sur les retraités
00:33:51 et sur, plus globalement, les cas du pays.
00:33:54 Ce ne sera pas trop tard ? Dans un, deux, trois ou quatre ans,
00:33:57 ce ne sera pas trop tard ?
00:34:00 Est-ce que ce sera encore dans le calendrier de l'actualité ?
00:34:03 Mais lorsque l'on voit le calendrier de la réforme
00:34:06 des retraites avec, effectivement, un décalage
00:34:09 sur l'ensemble du pays et des répercussions
00:34:12 si importantes, je parle de si la loi est abrogée
00:34:15 dans deux, trois ou quatre ans. C'est d'ailleurs très exactement
00:34:18 le discours qu'a tenu Jordan Bardella sur votre antenne hier,
00:34:21 qui était interlouvée et qui a pris cet engagement
00:34:24 que si jamais le RN et Marine Le Pen devaient l'emporter
00:34:27 en 2027, ils s'engageraient à revenir
00:34:30 sur cette retraite à 72 ans.
00:34:33 Je vais céder la parole à William Thé. Jordan Bardella,
00:34:36 au sujet de la situation politique et sociale
00:34:39 et du président qu'il trouve isolé,
00:34:42 Emmanuel Macron qu'il trouve isolé. On écoute le président du RN.
00:34:45 Cette validation qui est somme toute formelle
00:34:48 du Conseil constitutionnel, on ne s'attendait pas à grand-chose
00:34:51 de la part d'une instance qui est pilotée par Laurent Fabius,
00:34:54 elle vient valider sur la forme
00:34:57 un texte qui, politiquement, reste
00:35:00 délégitimé par l'opinion publique et qu'une très large
00:35:03 majorité du peuple français ne veut pas.
00:35:06 La fracture va demeurer. On a un président de la République
00:35:09 aujourd'hui qui est relativement seul, relativement isolé
00:35:12 et qui, je crois, gouverne contre le peuple français.
00:35:15 Le président Macron est-il seul ?
00:35:18 Qu'il gouverne contre le peuple français, ce n'est pas la première fois
00:35:21 que l'opposition au gouvernement le déclare,
00:35:24 William Thé. Il est essolé.
00:35:27 Il est plus en plus seul. En fait, il est
00:35:30 dans une impasse parce qu'en fait, il aura de moins en moins d'alliés.
00:35:33 Il n'y a plus personne, que ce soit à gauche ou à droite, qui veut maintenant
00:35:36 vendre son parti politique pour aller le rejoindre. Personne ne le
00:35:39 le ferait, en tout cas, sinon ce type est indemeuré politiquement,
00:35:42 si par cas il le fait. Ensuite, après, il n'a plus de marge de manœuvre
00:35:45 parce qu'en fait, il n'a plus d'élan. Vu qu'il n'a pas de projet, il n'a pas
00:35:48 les moyens de reclencher une dynamique. Et je pense que ça conduit
00:35:51 à un effondrement du macronisme. Parce que même s'il s'en sort,
00:35:54 ça reste une victoire à la pierre russe. Et celle qui va en profiter,
00:35:57 on le voit dans les enquêtes d'intention de vote, c'est Marine Le Pen et donc
00:36:00 Jordan Bardella. Mais pourquoi est-ce que c'est Marine Le Pen et Jordan Bardella
00:36:03 qui en profitent ? Premièrement, parce qu'en fait, la demande d'ordre qui devait
00:36:06 incarner le macronisme, qui était le parti de l'ordre depuis les Gilets jaunes,
00:36:09 a disparu dans sa fonction. Emmanuel Macron est incapable d'assurer l'ordre
00:36:12 en France, que ce soit dans les rues ou à l'Assemblée nationale, ou quand on
00:36:15 regarde un débat de l'Assemblée nationale, ça ressemble à la fête de l'Huma ou ça
00:36:18 ressemble à une ZAD. Et ensuite, autre point, parce que la demande sociale n'est
00:36:21 pas remplie par la France insoumise. Pourquoi est-ce que ce n'est pas remplie
00:36:24 ? Parce que la France insoumise est un parti de looser, tout simplement.
00:36:27 C'est-à-dire qu'à chaque fois qu'ils font un combat social, ils le perdent
00:36:30 tout le temps. Ça fait six ans qu'ils sont en combat contre Macron, Mélenchon
00:36:33 et compagnie, ils ont perdu tous les combats. Ils ont perdu contre ordonnance
00:36:36 travail, ils ont perdu contre ordonnance réforme des retraites, ils ont perdu
00:36:39 sur les Gilets jaunes. Quand Mélenchon a repris la tête des cortèges,
00:36:42 le nombre de manifestants des Gilets jaunes était en train de baisser.
00:36:45 Pour la réforme des retraites, un, quand Mélenchon partait dans les cortèges,
00:36:48 à chaque fois que c'était lui qui organisait les manifs, le nombre de manifestants
00:36:50 baissait. Pour la manif des retraites deux, donc celle-ci, quand il y avait
00:36:53 les manifs des syndicats, il y avait un million de personnes. Quand il y avait
00:36:55 Jean-Luc Mélenchon, il y en avait dix mille. Donc à chaque fois que Mélenchon
00:36:57 porte un combat, le combat coule. Si je conseille un type pour le prochain
00:37:01 combat social qu'ils ont amené contre Macron, ne mettez pas Mélenchon
00:37:04 à la tête des cortèges, sinon vous allez encore perdre. Là où les idées passent,
00:37:07 là où Mélenchon passe, les idées trépassent, ils perdent tout le temps.
00:37:10 Donc moi je pense que ce sont des losers et ils sont en train de profiter
00:37:12 à Marine Le Pen.
00:37:13 Donc le président Macron a encore de la marge, Pierre-Henri Bovis ?
00:37:16 Je suis loin de penser qu'il est si isolé que ça. Il ne faut pas quand même
00:37:19 oublier qu'Emmanuel Macron a été réélu une deuxième fois président de la
00:37:22 République et qu'il a battu deux fois Marine Le Pen. Moi je veux bien entendre
00:37:25 le président du Rassemblement National dire qu'il est seul, qu'il est contre
00:37:28 le peuple français, etc. Le peuple français l'a élu deux fois président
00:37:31 de la République. Avec une annonce dans un programme qu'il allait effectuer
00:37:34 une réforme des retraites à 64 ans. Alors certes, à 65 ans, d'ailleurs il
00:37:37 l'a énoncé même à 65 ans, donc il n'a pas été élu que pour ça, évidemment.
00:37:41 Mais ça faisait partie de son programme et il a été élu contre Marine Le Pen.
00:37:45 C'est un fait. En revanche, sur cette réforme des retraites, moi je fais
00:37:48 partie de ceux qui pensent qu'il n'y a pas de vainqueur particulièrement
00:37:51 et il n'y a pas de vaincu non plus particulièrement. Le gouvernement, certes,
00:37:54 fait passer sa réforme, mais ce n'est pas une victoire parce qu'il n'a pas
00:37:58 réussi à rassembler une majorité de français, en tout cas à faire passer
00:38:02 cette réforme d'un point de vue populaire. Et en même temps, l'opposition n'a
00:38:06 pas fait son travail d'opposition puisqu'elle n'a pas réussi à voter une
00:38:09 motion de censure contre le gouvernement. Donc ce n'est pas une victoire
00:38:13 à l'apirus, je ne pense pas. C'est une réforme des retraites qui a été passée,
00:38:17 qui malheureusement n'a pas, malheureusement ou heureusement,
00:38:21 peu importe le côté dans lequel on se place, mais en tout cas qui n'a pas
00:38:24 réussi à emporter l'adhésion populaire, mais qui aujourd'hui est promulguée.
00:38:27 Enfin, qui est promulguée et qui va ensuite être sûrement mis en application.
00:38:30 Un petit mot de Raphaël Stainville encore.
00:38:32 Oui, mais le macronisme, c'est Emmanuel Macron. Et donc la difficulté,
00:38:36 c'est qu'il ne tient que par le président. C'est lui qui a été le concepteur du
00:38:41 "et en même temps", mais après lui, je pense qu'on va assister à une
00:38:45 dislocation et un retour au vieux clivage d'antan avec une gauche et une droite,
00:38:52 avec un certain nombre de ministres, notamment de droite, qui à la manière
00:38:56 de Nicolas Sarkozy vis-à-vis de Chirac, se sont inscrits en rupture,
00:39:01 et je pense bien évidemment à Nicolas Sarkozy, pour pouvoir l'emporter en 2007.
00:39:06 Je pense qu'on va assister à ça et du côté des ministres de droite
00:39:09 et de ceux de gauche qui vont essayer de reconstituer de nouveaux pôles,
00:39:13 mais sans Emmanuel Macron.
00:39:15 Pour terminer provisoirement sur ce sujet, bien sûr, la manifestation du 1er mai,
00:39:19 qui est prévue ou qui serait prévue, est-ce que c'est un baroud d'honneur
00:39:22 dans l'esprit des syndicats, Florian Tardif ?
00:39:25 Je ne crois pas dans l'esprit des syndicats, non. Après, est-ce que tous les syndicats
00:39:30 sont sur la même ligne ? Je ne crois pas non plus. On a entendu Laurent Berger
00:39:35 qui expliquait qu'effectivement, il y a quelques jours, la décision des sages
00:39:38 du Conseil constitutionnel marquerait, entre guillemets, potentiellement,
00:39:42 l'arrêt de la contestation sociale dans la rue, car il est compliqué
00:39:45 de contester une loi qui a été votée d'une certaine manière,
00:39:49 même si on peut revenir sur la manière dont ont procédé les membres du gouvernement
00:39:54 avec cette utilisation du 49-3, mais il y a eu un vote au Parlement,
00:39:59 même si c'est un vote sur une motion de censure. Deuxièmement,
00:40:02 qu'elle a été validée et troisièmement qu'elle a été promulguée.
00:40:05 En revanche, effectivement, il y a un certain nombre d'acteurs politiques
00:40:09 et de syndicalistes qui souhaitent prolonger le mouvement.
00:40:12 On l'a très clairement vu avec Sophie Binet à la tête de la CGT,
00:40:15 qui appelle même à des actions pacifiques, certes, mais à ce que ces actions
00:40:20 se multiplient jusqu'au retrait de la réforme. Toute l'idée est de savoir
00:40:26 si le front syndical qui est uni depuis le début du mouvement de contestation,
00:40:30 c'est pour cela aussi qu'il y a une telle mobilisation dans la rue,
00:40:33 c'est-à-dire que ce front syndical ne s'est jamais fissuré.
00:40:36 Est-ce qu'il va perdurer dans le temps ? Rien n'est moins sûr.
00:40:39 Tout autre chose à présent. Les jeunes, vous l'avez peut-être constaté,
00:40:42 d'ailleurs, et parmi nous il y a beaucoup de jeunes sur ce plateau,
00:40:45 je le constate en tout cas, les jeunes passent de plus en plus de temps
00:40:48 sur les écrans et les moins de 25 ans lisent de moins en moins de livres.
00:40:52 Un jeune sur cinq ne lit pas, selon une étude IPSOS pour le Centre national du livre.
00:40:56 D'abord les détails avec Stéphanie Rouquier.
00:41:00 À la sortie de ce lycée d'Aix-en-Provence,
00:41:03 ces élèves dressent le programme à venir de leurs vacances scolaires.
00:41:07 Je pars à Arcachon chez mon père pendant une semaine.
00:41:10 Sortir avec les amis et jouer à la Play.
00:41:12 La lecture ? Lire des livres ? Non, pas trop en ce moment.
00:41:15 Pareil, je n'aime pas trop ça à lire. Ce n'est pas ce que je suis le mieux.
00:41:19 Selon une étude, un jeune sur cinq n'ouvre jamais un livre
00:41:23 et parmi ceux qui lisent, 49% déclarent ne le faire qu'occasionnellement.
00:41:28 Un constat vérifié auprès de ces Aixois.
00:41:31 Beaucoup d'entre nous on lit, mais seuls des documents
00:41:35 qui nous sont fournis par l'université, du coup on a moins le temps pour des romans.
00:41:40 Réussir à être plongé dans une histoire, c'est compliqué.
00:41:43 Avec tout ce qu'il y a sur les réseaux en ce moment,
00:41:46 on peut se divertir plus facilement.
00:41:48 Mais en plein centre-ville, dans ce magasin où les chats sont rois,
00:41:52 les libraires restent optimistes.
00:41:55 Nous on a une librairie un peu particulière, donc on a des chats.
00:41:58 Et en fait les chats attirent les jeunes.
00:42:00 Et ces jeunes, même s'ils viennent une première fois pour voir les chats,
00:42:03 ils vont se rendre compte qu'on a aussi des livres.
00:42:05 Et du coup, ça enchaîne sur de la lecture régulière.
00:42:08 S'adonner à la lecture avec un chat ou des mangas
00:42:12 a chacun de trouver son moteur pour apprendre à aimer les livres.
00:42:16 Les chats, pourquoi pas William T.
00:42:19 Mais déjà, ne pas lire ou moins lire, est-ce que c'est préjudiciable ?
00:42:22 On peut se poser la question.
00:42:24 Je pense qu'on ne peut pas se réfugier dans le passé.
00:42:27 Il ne faut pas se dire que la lecture est forcément le seul format.
00:42:30 Je pense que beaucoup de jeunes passent maintenant aux réseaux sociaux
00:42:33 et aux formats vidéo, qui est désormais dominant.
00:42:35 On le voit, les gens scrollent sur Instagram, sur Facebook, sur TikTok, etc.
00:42:39 La question c'est, qu'est-ce qu'ils regardent à l'intérieur ?
00:42:42 Parce qu'en fait, s'ils regardaient des trucs intelligents,
00:42:44 on se dirait qu'ils ne peuvent pas lire, mais ce n'est pas grave,
00:42:46 ils regarderaient des trucs intelligents.
00:42:47 Le problème, c'est qu'ils ne regardent pas forcément les trucs les plus ludiques
00:42:49 et qui renforcent le quotient intellectuel, notamment dans ces formats-là.
00:42:52 Je pense que c'est la question qui est posée, c'est,
00:42:54 est-ce qu'on n'arrive pas sur un déclin, la société occidentale,
00:42:58 par rapport à un point précis ?
00:43:00 Vous regardez, moi je vais vous citer une example précis.
00:43:02 Quand vous regardez les utilisateurs de TikTok en Chine,
00:43:05 par rapport aux utilisateurs de TikTok en Occident,
00:43:08 les utilisateurs en Occident disent, quel est votre rêve après avoir utilisé TikTok ?
00:43:12 Regarder TikTok, c'est devenir influenceur.
00:43:14 Les enfants chinois disent, je veux devenir pilote de fusée.
00:43:17 Du coup, ça donne un échange, c'est-à-dire que quand vous utilisez TikTok en Chine,
00:43:21 vous rêvez de devenir astronaute, pilote d'avion, etc.
00:43:24 Est-ce que c'est la culture, l'éducation qui font et qui amènent justement
00:43:27 les petits chinois à penser cela ?
00:43:29 C'est ça le sujet essentiel.
00:43:30 C'est-à-dire qu'en fait, moi je pense qu'on a trop souvent dénigré les réseaux sociaux
00:43:32 en disant, on fait privilégier les bouquins à l'ancienne, etc.
00:43:34 Mais il ne faut pas se mentir, les jeunes maintenant ont une attention qui est très faible.
00:43:37 Avant, quand vous regardiez les études qui sont sorties, notamment sur YouTube,
00:43:40 avant, les gens avaient 30 secondes d'attention avant de regarder une vidéo YouTube.
00:43:43 Aujourd'hui, c'est 5 secondes.
00:43:45 Donc si par cas vous leur donnez un livre de 300 pages sur Baudelaire,
00:43:47 mais ils vont pleurer les types.
00:43:49 Donc vous n'avez pas le choix, vous êtes obligés d'adapter les méthodes d'anciennement
00:43:52 aux jeunes actuels.
00:43:53 Et la question essentielle, c'est comment on fait à l'école
00:43:56 pour les orienter vers ce qui pourrait leur être pertinent en termes de développement personnel,
00:44:00 en termes de développement professionnel, et pour les provoquer comme citoyens.
00:44:02 Mais on les invite à lire à l'école.
00:44:03 Et donc du coup, ce poste est essentiel.
00:44:04 Dans le programme, il y a des livres à lire encore, William T.
00:44:06 Ce sont des livres qui ne sont pas très malins.
00:44:07 Et ensuite, après, je pense qu'il faut faire une réforme d'ampleur de l'école.
00:44:09 Et c'est peut-être un projet pour Macron, si par cas il a une idée pour un discours lundi.
00:44:12 Pierre-Henri Bovis.
00:44:13 Vous avez un bon point, mais c'est là tout le problème, justement.
00:44:16 J'ai un bon point, mais je n'ai pas encore d'image.
00:44:18 Vous savez qu'en général, après cinq bons points, on a une image.
00:44:20 C'était comme ça à l'école, à l'époque.
00:44:22 Non, mais si vous voulez, la tension, effectivement, est réduite.
00:44:25 Et c'est là où on voit ensuite les inégalités se creuser.
00:44:28 Je m'explique.
00:44:29 Lorsqu'à l'école, vous donnez à des élèves de collège à lire L'Assommoir,
00:44:33 à lire Les Rougons Macquards, à lire Stendhal, sans expliquer le contexte,
00:44:39 sans creuser l'histoire, sans expliquer aussi l'auteur,
00:44:44 pour quelle raison il a écrit ce livre, dans quel contexte,
00:44:47 quel est le contexte historique, économique.
00:44:49 C'est-à-dire que vraiment, vous incitez à la compréhension d'un bouquin.
00:44:52 Vous ne pouvez pas intéresser les jeunes à lire de tels livres.
00:44:55 Et c'est là où je dis que les inégalités se creusent.
00:44:57 Il n'y a pas que Zola au programme, quand même, dans les livres qui sont proposés.
00:45:01 On parlait de même beau.
00:45:03 Moi, je suis un mauvais exemple.
00:45:04 C'est Les Rougons Macquards qui m'ont poussé à lire encore plus.
00:45:07 Mais en fait, je pense qu'il faut aussi s'adapter aux élèves eux-mêmes.
00:45:13 C'est-à-dire qu'il y en a qui préfèrent lire des mangas.
00:45:15 Il y en a d'autres qui préfèrent lire, effectivement, Les Rougons Macquards.
00:45:17 Il y en a d'autres qui préfèrent lire les BD.
00:45:19 Sauf qu'on essaye, au sein du système éducatif français,
00:45:21 de faire rentrer tout le monde dans le même moule.
00:45:23 Et donc, forcément, parfois, ça peut donner des résultats.
00:45:25 C'est aussi l'éducation des parents et peut-être l'éducation du milieu social dont on est issu.
00:45:29 C'est exactement ce que je voulais en venir pour prendre mon histoire personnelle.
00:45:33 Moi, j'ai eu la chance d'avoir des parents professeurs de français
00:45:35 qui m'ont aidé à aimer la lecture, la littérature,
00:45:39 en expliquant justement tout ce contexte autour des bouquins qui étaient écrits à l'époque.
00:45:42 Il y a une certaine époque qui dénonçait soit des climats sociaux,
00:45:46 soit qui dénonçait des réformes, soit qui dénonçait d'ailleurs des inégalités, etc.
00:45:49 Mais si vous n'expliquez pas tout ça, vous ne pouvez pas comprendre Le Rouge et le Noir.
00:45:52 Vous ne pouvez pas comprendre Le Père Goriot.
00:45:54 Alors après, effectivement, vous avez des élèves qui sont très autodidactes
00:45:57 et qui vont chercher, peut-être que c'était votre cas à l'époque, j'en sais rien,
00:46:00 mais en tout cas, qui vont s'intéresser par eux-mêmes.
00:46:02 Et ensuite, vous avez ceux qui sont intéressés directement par leurs parents.
00:46:05 Et je pense que le rôle de l'école aujourd'hui, avec des élèves qui ont moins d'attention
00:46:09 de par les réseaux sociaux, ont besoin d'être accompagnés, je pense, plus,
00:46:13 en tout cas lorsqu'ils sont jeunes, pour justement être accompagnés à la littérature.
00:46:17 Il y a aussi la technologie, puisque le temps passé par les enfants devant les écrans
00:46:20 a augmenté ces dernières années. Dans une étude publiée par Santé Publique France,
00:46:23 on n'apprend qu'un enfant de 2 ans passe en moyenne 56 minutes devant un écran chaque jour.
00:46:28 Pardon, mais moi quand j'avais 2 ans, il n'y avait pas d'écran à part peut-être une télévision
00:46:32 dans le salon. Une moyenne qui passe à 1h34 pour les enfants de 5 ans et demi.
00:46:38 C'est énorme. Mais on n'est pas vers un abrutissement de la jeunesse et de la société,
00:46:45 d'une certaine manière ?
00:46:46 En tout cas, ce qui est certain, c'est que les écrans, le numérique, c'est d'une certaine manière
00:46:49 participent d'une conspiration contre l'esprit.
00:46:52 Aujourd'hui, quand vous allez chez des amis ou même chez vous, vous vous apercevez
00:46:57 que les écrans sont omniprésents. Il y a quelque chose qui me frappe lorsque je vais chez des gens,
00:47:02 peu importe que je les connaisse bien ou pas, c'est la disparition même des livres.
00:47:06 Vous n'avez quasiment plus de bibliothèques chez les gens.
00:47:08 Comment voulez-vous que tout est sur tablette maintenant ?
00:47:10 Tout est digital.
00:47:11 C'est un discours de geek, j'ai bien compris.
00:47:14 Si il y a Valeurs Actuelles, il n'y a pas rien à faire.
00:47:18 On peut toujours rêver, mais la vérité, c'est que d'abord, les livres ont disparu
00:47:23 dans la matérialité de cet espace visuel. Le simple fait d'avoir la curiosité
00:47:28 d'aller prendre un livre dans une bibliothèque, de le découvrir presque par hasard,
00:47:32 de prendre la quatrième de couverture pour commencer à voir si éventuellement
00:47:36 on peut avoir une sensibilité avec le roman et le récit tel qu'il va se déployer.
00:47:42 Tout ça, ça a disparu. Aujourd'hui, il reste l'école, la bibliothèque éventuellement
00:47:46 si les enfants ont la curiosité d'y aller. Mais de plus en plus, les bibliothèques
00:47:50 aujourd'hui offrent un espace de plus en plus grand au numérique, avec des tablettes.
00:47:55 Pour les jeunes, évidemment, c'est du papier jaunis, ce sont des vieilles pratiques.
00:48:00 On termine, on n'a plus de temps, mais on termine, William, t'es en quelques secondes.
00:48:03 Moi, je pense que c'est une question de qu'est-ce qu'ils utilisent sur leur format
00:48:05 et sur leurs tablettes, sur leurs iPhones. Si ils ont des trucs intelligents
00:48:08 sur leurs iPhones, ils regarderont des trucs intelligents. De toute façon,
00:48:10 ils passeront du temps.
00:48:11 Vous savez bien que ce sont les réseaux sociaux qui éduquent nos enfants aujourd'hui.
00:48:15 Oui, mais sur les segments que vous avez montrés, vous avez le contrôle parental.
00:48:18 C'est-à-dire que c'est vous qui choisissez les applis que vous mettez sur le téléphone.
00:48:20 Est-ce que ça marche vraiment le compte à part ?
00:48:22 De toute façon, ils vont passer du temps dessus. Et le deuxième point, c'est que de toute façon,
00:48:25 les bouquins, ils n'iront plus dessus. Moi, je pense que le format libre se dirige vers un autre.
00:48:29 C'est un veille objet qu'on laissera dans la bibliothèque, comme dans un musée, évidemment.
00:48:32 On se retrouve dans quelques instants, tout autre chose. Le Paris Saint-Germain,
00:48:35 en difficulté avec son entraîneur, accusé de racisme. On y revient dans quelques instants.
00:48:40 Vous restez avec nous sur CNews.
00:48:46 La troisième et dernière partie de 90 minutes Info Weekend sur CNews avec William T,
00:48:50 Raphaël Stainville, Pierre-Henri Bovis et comme nous allons parler de Christophe Galtier
00:48:54 et du Paris Saint-Germain dans quelques instants, Jean-François Peres,
00:48:57 le chef du service des sports d'Europe, nous a rejoint. Bonjour.
00:48:59 - Bonjour. - Soyez le bienvenu.
00:49:00 Et Jimmy Algérino, consultant européen, ancien joueur du Paris Saint-Germain.
00:49:03 - Bonjour. - Soyez le bienvenu.
00:49:04 On vous dit tout dans quelques instants, mais d'abord, un point sur l'actualité.
00:49:07 Adrien Spiteri.
00:49:11 Le syndicat de la SNCF propose une journée de la colère cheminote jeudi prochain.
00:49:16 Cette date tombe la veille des vacances scolaires de la région parisienne.
00:49:20 Nous ne passerons pas à autre chose, déclarent les syndicats.
00:49:23 La journée est présentée comme une étape de préparation aux manifestations du 1er mai.
00:49:29 Un drame dans l'Oise hier soir. Deux frères de 5 et 7 ans ont été tués par balle.
00:49:34 Le père a également été retrouvé mort.
00:49:37 Une arme à feu a été découverte sur place.
00:49:40 Une enquête criminelle de flagrance pour assassinat a été ouverte et confiée au commissariat de Creil.
00:49:47 Et puis, l'Allemagne ferme ce samedi ses trois derniers réacteurs nucléaires.
00:49:51 Ces centrales n'avaient fourni l'an dernier que 6% de l'énergie produite dans le pays, contre 30% en 1997.
00:49:59 Angela Merkel, ex-chancelière allemande, avait accéléré le processus de sortie
00:50:03 après la catastrophe de Fukushima en 2011.
00:50:07 L'ONG Greenpeace salue aujourd'hui cette décision.
00:50:10 À quelques heures de Paris-Saint-Germain, l'an c'est le choc du championnat de France de football de Ligue 1.
00:50:18 Ce soir c'est à suivre sur Canal+Sport à la télévision et sur Europe 1 à la radio.
00:50:21 Christophe Gelletier, l'entraîneur parisien, est toujours au cœur d'une tempête suite à la divulgation d'un mail
00:50:26 envoyé par l'ex-directeur sportif de l'OGC Nice, Julien Fournier, l'accusant de racisme
00:50:31 alors qu'il était à la tête de l'équipe niceoise.
00:50:33 Ce que l'intéressé conteste avec la plus grande fermeté, vous allez l'entendre dans quelques instants.
00:50:37 Le coach parisien a également annoncé vouloir contre-attaquer en déposant plainte pour diffamation et risques causés à autrui.
00:50:44 On l'écoute.
00:50:45 Je suis profondément choqué par les propos que l'on me prête et qui ont été relayés par certains de manière irresponsable.
00:50:55 Ils me heurtent au plus profond de mon humanité.
00:50:59 Je suis un enfant des cités HLM, élevé dans la mixité.
00:51:05 Les valeurs de partage et de respect de l'autre, quelle que soit son origine, sa couleur, sa religion.
00:51:16 Toute ma vie d'homme, de footballeur, puis d'entraîneur, a été édité par le souci du partage et du bien vivre avec les autres.
00:51:28 On ne va pas faire la lumière sur qui d'ivraie aujourd'hui, mais on sent en tout cas que Christophe Galtier est très affecté.
00:51:34 La situation du PSG sans doute, mais le fait d'être accusé de racisme tout de même.
00:51:39 Jimmy Algérino, vous avez pu échanger avec des proches de Christophe Galtier.
00:51:44 Est-ce qu'il est à ce point touché par cette situation ?
00:51:47 Il est très touché avec John, son fils. Ils sont très touchés.
00:51:51 Ils sont surpris aussi de ce qui s'est passé parce qu'ils ne s'y attendaient pas.
00:51:55 Ça met vraiment le concept de l'unité, du savoir-vivre.
00:52:06 De diriger une équipe avec de la diversité.
00:52:08 Il ne faut pas oublier non plus que ça fait presque 30 ans qu'il est dans le milieu.
00:52:13 Jusqu'à l'année dernière, au mois de février, tout allait bien à Nice.
00:52:18 C'est à partir de cette période-là où ça a été tendu, où il y a eu des échanges apparemment.
00:52:22 Il faut essayer de tenir compte de tout ça et ne pas oublier ce que Christophe Galtier a fait dans le football pendant plus de 30 ans.
00:52:31 Et avec plus de 400 ou 500 joueurs qui sont passés avec lui sur les clubs où il est passé, où il entraînait.
00:52:41 Il faut préciser, Jean-François Pérez, que c'est une situation assez inédite dans le football français.
00:52:46 Même totalement inédite. Je n'ai pas en mémoire qu'un entraîneur ait été accusé à ce point de racisme avec un tribunal médiatique.
00:52:55 Est-ce que c'est fréquent, les accusations de racisme ou le racisme dans le football ?
00:52:59 Non, de cette façon-là. Mais j'ai envie de vous dire que ça n'aurait pas théoriquement dû sortir de cette manière-là.
00:53:05 Il faut rappeler en quelques mots que c'est un mail interne qui a été intercepté ou qui a fuité auprès de certains journalistes.
00:53:15 Europe 1 a pu avoir une copie. Un mail qui était donc issu de l'ancien responsable supérieur hiérarchique de Christophe Galtier à Nice.
00:53:24 Cette façon de faire a précipité l'affaire, mais elle pose aussi beaucoup de questions.
00:53:30 Parce qu'on se dit, est-ce que le foot ne met pas systématiquement la poussière sous le tapis ?
00:53:35 Parce que si les propos ont réellement été tenus par Christophe Galtier, les propos graves,
00:53:41 on parle de racaille, on parle de trop de noirs dans l'équipe, on parle de trop de joueurs musulmans,
00:53:46 on parle de pratiques excessives du Ramadan. Si tout ça a vraiment été dit,
00:53:51 normalement le club aurait dû transmettre les propos et l'affaire directement à la justice.
00:53:57 Or, on est d'accord aujourd'hui que ça n'a pas été fait par l'OGC Nice.
00:54:02 Donc soit les propos sont vrais et il y a un vrai problème, un vrai dysfonctionnement à l'intérieur du club,
00:54:08 soit alors ces propos ont été soit déformés, soit inventés par Julien Fournier,
00:54:12 qui était donc le directeur sportif de Nice à l'époque.
00:54:15 Mais le mail en tout cas existe, il a été authentifié par les différentes parties.
00:54:19 Ce qui est certain en tout cas, et ce qui est sans doute préjudiciable,
00:54:23 c'est que la question que tout le monde se pose, le grand public,
00:54:25 et surtout quand on n'est pas investi par toutes les choses du football,
00:54:29 c'est le football, est-il raciste Pierre-Henri Boffice ?
00:54:32 Et surtout, est-ce qu'un homme, Christophe Galtier, entraîneur médiatique s'il en est,
00:54:36 entraîneur depuis de très très nombreuses années, est-il raciste ?
00:54:40 Vous parlez de racisme dans le football, je crois savoir, vous serez mieux que nous, mieux que moi,
00:54:45 il y a eu une affaire récemment avec Sadio Mané, il me semble, et avec un autre joueur.
00:54:50 Avec Leroy Sane.
00:54:52 Avec des propos racistes qui ont été tenus.
00:54:56 Donc que des propos racistes soient tenus dans le milieu du football, je pense qu'effectivement ils existent,
00:55:01 et tout acte de racisme évidemment doit être fortement condamné.
00:55:05 Mais dans le cadre de M. Galtier, moi ce qui me choque profondément,
00:55:10 c'est cette cabale qui est menée face à un homme en dehors de tout processus judiciaire.
00:55:17 C'est-à-dire que vous avez quelqu'un qui dévoile, un journaliste, dont les méthodes sont assez douteuses,
00:55:23 dévoile un mail, envoie sur les réseaux sociaux effectivement des accusations de racisme très graves,
00:55:29 et organise une vraie cabale médiatique, y compris sur les réseaux sociaux, face à M. Galtier,
00:55:35 qui là, court aussi pour, peut-être pas pour sa vie non plus, mais en tout cas pour sa sécurité.
00:55:40 Puisque aujourd'hui vous avez des appels, je l'ai vu sur les réseaux sociaux,
00:55:44 des choses particulièrement graves qui sont en train d'être orchestrées sur les réseaux sociaux,
00:55:47 des appels à aller l'attraper, des appels à aller...
00:55:50 Des menaces de mort.
00:55:51 Des menaces de mort directement auprès des membres de sa famille.
00:55:54 Bon, évidemment, ces méthodes-là sont particulièrement choquantes,
00:55:59 et après, sur le caractère même raciste de ces courriers,
00:56:03 il va y avoir une enquête probablement, qui va être menée,
00:56:07 il va pouvoir apporter sa contradiction,
00:56:09 mais c'est insupportable de voir, encore une fois, là, dans ce cadre de M. Galtier,
00:56:14 que la justice se fasse sur les réseaux sociaux.
00:56:16 C'est-à-dire qu'il est condamné avant même d'avoir pu exprimer un contradictoire.
00:56:19 Il n'est pas présumé innocent, il est présumé coupable.
00:56:22 Ce qui est d'autant plus insupportable, c'est qu'il est obligé, en conférence de presse,
00:56:26 d'expliquer les raisons pour lesquelles il n'est pas raciste.
00:56:28 C'est-à-dire que vous avez un espèce de renversement de la preuve,
00:56:31 où ce n'est plus à l'accusation d'apporter la preuve de dire "il est raciste"
00:56:34 ou "il a tenu les propos racistes",
00:56:36 c'est à celui qui est visé de dire "non, non, mais attendez, j'ai grandi en cité à HLM".
00:56:40 Donc, il y a ce renversement de la preuve à l'issue d'un procès médiatique
00:56:43 qui est en train de s'opérer, et dans plein de domaines.
00:56:47 C'est-à-dire que vous avez eu le même processus lors de l'affaire MeToo.
00:56:50 Pendant MeToo, vous aviez une accusation tombée de nulle part
00:56:53 parce que vous avez eu un comportement inapproprié avec une de vos collègues de bureau,
00:56:57 et vous étiez amené à vous justifier du fait que vous n'avez rien fait.
00:57:00 C'est un renversement total du charge de la preuve,
00:57:03 qui est profondément insupportable, en tout cas, j'urise pour que je suive.
00:57:06 Et la nuance entre être raciste et tenir des propos racistes
00:57:09 est importante peut-être sur ce débat, William T.
00:57:11 Parce que Christophe Guetti a peut-être prononcé des mots qui,
00:57:14 dans un passé récent, n'offusquaient peut-être personne,
00:57:17 ça n'excuse rien bien sûr, mais qui aujourd'hui sont plus que tendancieux.
00:57:21 Écrivant.
00:57:22 De toute façon, s'il les a tenus, il ne peut plus rester entraîneur,
00:57:25 même pas uniquement du PSG, mais il ne pourra plus trouver un club de toute façon,
00:57:28 vu l'état du football aujourd'hui.
00:57:31 Ensuite, après, est-ce que le football est raciste ?
00:57:33 Quand vous suivez le football généralement,
00:57:35 et que vous êtes joueur noir et que vous jouez dans le football italien,
00:57:37 comme Lukaku ou d'autres footballeurs professionnels,
00:57:40 vous vous faites traiter de singe, etc.
00:57:42 Et Christophe peut en parler parfaitement.
00:57:44 Donc le racisme au football existe.
00:57:46 Ce qui est surprenant avec l'affaire Galtier,
00:57:48 c'est que normalement, que des spectateurs ou que des propos racistes
00:57:51 soient tenus en plein match entre coéquipiers, etc., soit possible.
00:57:54 Qu'on ait des accusations d'un personnel de management dans le football,
00:57:57 qu'il le soit, c'est beaucoup plus rare.
00:57:59 Le seul exemple que j'ai en tête, ce n'est pas dans le football,
00:58:01 c'est en NBA, c'est Robert Sarver, l'ancien propriétaire des Phoenix Suns,
00:58:04 qui avait dû vendre sa franchise après les accusations de propos racistes.
00:58:07 Et je pense que ça soulève le point que vous soulignez,
00:58:09 c'est-à-dire que même si Galtier est tenu ou pas à ces propos-là,
00:58:12 vraisemblablement, en raison de ses performances sportives,
00:58:15 il allait être viré du Paris Saint-Germain à la fin de la saison.
00:58:17 Et donc, est-ce qu'il arrivera, même s'il est tenu ou pas à ces propos,
00:58:20 est-ce qu'il n'arrivera pas à un terme à sa carrière professionnelle
00:58:23 à la fin de la saison, vraisemblablement ?
00:58:24 Parce qu'il est quasiment inemployable.
00:58:26 S'il perd sa place au PSG, il n'y a aucune équipe qui acceptera
00:58:30 de reprendre Christophe Galtier en raison de ses propos-là.
00:58:33 Parce que de toute façon, à chaque fois qu'il y aura la rumeur
00:58:35 de Christophe Galtier arrivant dans un club, il y aura des joueurs
00:58:38 qui vont manifester contre sa venue.
00:58:40 Et puis surtout que, sur cette affaire, vous connaissez l'affaire mieux que moi,
00:58:43 il y a beaucoup de joueurs de l'OGC Nice qui ont tenu des propos
00:58:46 sous-entendant qu'ils avaient des problèmes avec Christophe Galtier.
00:58:49 Mais on ne sait pas de quel ordre exactement.
00:58:51 Ça serait bien...
00:58:52 Même Didier Digard, qui a été au centre de formation,
00:58:54 puis son adjoint qui est converti d'ailleurs à l'islam,
00:58:57 puisque c'est de cela dont il s'agit également,
00:58:59 semble être revenu un peu sur ses propos en conférence de presse aujourd'hui.
00:59:03 C'est vrai, mais ils ont...
00:59:04 Ils ont qu'ils se félicitent qu'il y ait une enquête judiciaire.
00:59:07 Les deux points, de toute façon, à partir du moment où l'article a été lancé,
00:59:10 que Christophe Galtier les ait tenus ou pas,
00:59:12 je pense que s'il est viré du Paris Saint-Germain
00:59:14 et que Nasser Al-Haraifi le vire du club,
00:59:16 en raison des résultats sportifs, non pas en raison de la polémique,
00:59:19 je pense que vraisemblablement, il ne trouvera pas une équipe avant très longtemps.
00:59:22 Le mal est fait.
00:59:23 Le mal est fait, oui.
00:59:24 Il y a des choses en plus indignes qui se passent
00:59:26 et je ne comprends pas pourquoi la LFP n'agit pas.
00:59:29 J'ai vu la banderole, par exemple, qui a été déployée au stade de Nice
00:59:32 il n'y a pas si longtemps que ça, sur la mère de Galtier.
00:59:36 Comment la LFP peut tolérer des choses pareilles ?
00:59:39 Comment la sécurité, d'ailleurs, même du stade peut tolérer que de telles...
00:59:41 Il devrait y avoir des sanctions, certes, minimes, mais il devrait y avoir des sanctions.
00:59:45 Des amendes...
00:59:46 Mais c'est surtout que les supporters qui soient à l'initiative
00:59:48 devraient être aussi bannis des stades.
00:59:50 Il faut un peu de respect et d'autorité quand même aussi à remettre, je pense, dans les stades.
00:59:55 Votre regard, Raphaël Stainville, sur cette affaire qui est peut-être,
00:59:58 on dit souvent que le sport ou le football est le miroir de la société.
01:00:01 Oui, mais d'abord, ça c'est peut-être la première chose qu'il faut dire.
01:00:04 Donc c'est possible que ça existe.
01:00:06 Mais moi, je suis toujours très embêté dans ce genre d'affaires.
01:00:09 Et on le voit dans les propos qui peuvent être tenus sur ce plateau.
01:00:13 C'est qu'on a l'impression qu'on va condamner déjà à une mort sociale Christophe Galtier
01:00:17 en vertu de propos qu'il aurait prétendument...
01:00:21 En tout cas, on ne sait pas ce qu'ils sont avérés.
01:00:24 Et plus que cette mort sociale, les risques pour l'entraîneur du PSG aujourd'hui,
01:00:29 c'est une mort tout court.
01:00:30 Moi, j'ai toujours en tête, et de manière obsédante ces derniers mois,
01:00:35 et plus encore ces derniers jours, parce qu'il y a un livre qui vient de sortir
01:00:38 sur les derniers jours de Samuel Paty,
01:00:40 comment d'une cabale sur les réseaux sociaux,
01:00:44 on en arrive à une mort tout court, par égorgement, par décapitation.
01:00:48 Donc moi, je vais laisser la justice faire son travail.
01:00:54 Je ne sais pas du tout.
01:00:55 Je ne peux pas m'emparer d'un sujet dont je ne maîtrise rien.
01:00:58 Même le mails tel qu'il est, dit quelque chose,
01:01:02 mais ce n'est qu'une version des faits.
01:01:04 Donc il y a tout un contexte qu'il faut pouvoir établir.
01:01:09 Et quand bien même on aurait tout le contexte,
01:01:11 ça serait encore à la justice quand même de dire les choses.
01:01:14 Et certainement pas à nous sur ce plateau, à condamner à la mort sociale
01:01:17 ou à la mort tout court Christophe Galtier.
01:01:19 Mais c'est déjà trop tard.
01:01:20 Il est déjà condamné médiatiquement, le mal est fait.
01:01:23 C'est une trace indéfinie.
01:01:24 Pourquoi ce ne serait pas le cas, Jean-François Perret ?
01:01:27 Il est trop loin.
01:01:28 Je suis d'accord avec vous sur l'instant.
01:01:30 Maintenant, la justice est auto-saisie.
01:01:32 C'est le procureur de Nice qui l'a lui-même annoncé.
01:01:34 Il y a eu des perquisitions hier au siège de l'OGC Nice.
01:01:37 Avec une rapidité d'ailleurs consternante.
01:01:39 Voilà, c'est ainsi.
01:01:41 J'y reviendrai.
01:01:42 Et annoncé sur les réseaux sociaux, à la recherche de mails
01:01:45 qui incriminent ou qui disculpent éventuellement Christophe Galtier.
01:01:48 Donc ça veut dire que sans doute les choses vont aller relativement rapidement.
01:01:51 On va sans doute procéder à des auditions.
01:01:54 On va peut-être même procéder à une confrontation.
01:01:56 Et je pense que c'est peut-être de là que la vérité sortira.
01:01:59 Si, encore une fois, tout cela est avéré,
01:02:02 si les propos de Julien Fournier dans ce mail sont avérés,
01:02:05 là, je suis d'accord avec vous, il sera très difficile pour Christophe Galtier
01:02:08 de retrouver du travail.
01:02:09 Mais sur la foi de ce que vous disiez, Lionel, il y a quelques minutes,
01:02:13 on le connaît.
01:02:14 C'est quelqu'un depuis 35 ans qui a été joueur,
01:02:16 qui sort des quartiers Est de Marseille, quartiers populaires.
01:02:18 On a eu l'occasion un maint de fois de discuter avec lui.
01:02:21 Et on a du mal à y croire.
01:02:23 On a du mal à y croire parce que c'est quelque chose
01:02:25 qui ne correspond pas aux personnages qu'on connaît,
01:02:27 que la majorité des gens du football connaissent.
01:02:29 Il y a quand même énormément de témoignages de soutien à Christophe Galtier,
01:02:32 de la part des entraîneurs, des dirigeants et même de joueurs
01:02:35 qu'il a eu sous ses ordres.
01:02:37 Donc, ça peut, je pense, suivant la façon dont les choses se passent
01:02:40 dans les prochaines semaines, ça peut être en effet une mise de côté
01:02:44 qui sera, je crains, professionnellement définitive,
01:02:46 soit alors une réhabilitation qu'il faudra demander avec éclat.
01:02:50 Je vais vous céder la parole dans un instant, Jimmy Algierido,
01:02:52 pour avoir votre témoignage aussi d'ancien joueur,
01:02:54 du Paris Saint-Germain notamment.
01:02:55 Mais force est de constater qu'il y a beaucoup de membres de la Ligue 1
01:03:00 aujourd'hui ou du monde du football qui prennent la parole
01:03:02 pour défendre Christophe Galtier et qui abondent dans votre sens,
01:03:05 Jean-François Pérez.
01:03:06 C'est le cas notamment de l'entraîneur de Nantes, Antoine Comboiré,
01:03:09 et de Éric Roy, l'entraîneur de Brest.
01:03:11 On les écoute.
01:03:12 Aujourd'hui, je n'ai qu'une envie, c'est donc d'apporter mon soutien
01:03:16 à Christophe et à toute sa famille.
01:03:18 Parce que ce qu'il est en train de vivre, lui et toute sa famille,
01:03:21 c'est quelque chose d'horrible, terrible.
01:03:24 Personne ne veut vivre ce qu'il est en train de vivre.
01:03:27 Donc forcément que j'ai une pensée pour lui, je le soutiens dans ces moments-là.
01:03:33 Puis après, par contre, je ferme ma bouche.
01:03:36 Parce qu'aujourd'hui, il a porté plainte,
01:03:38 donc il faut laisser la justice faire son travail.
01:03:40 Moi, ce qui m'énerve en ce moment, c'est que tout le monde parle,
01:03:43 tout le monde donne son avis.
01:03:44 Je ne suis pas tellement surpris que Christophe se retrouve,
01:03:47 s'il a été en conflit avec lui,
01:03:49 se trouve au milieu d'une affaire telle qu'elle est décrite.
01:03:53 Je crois que si Christophe Galtier était quelqu'un de retenu comme raciste,
01:04:02 je pense que ça ferait bien longtemps qu'on le saurait dans le milieu
01:04:04 et que tu ne passes pas 30 ans dans des vestiaires sans avoir une étiquette.
01:04:10 Donc, ça me paraît un petit peu bizarre.
01:04:13 Et connaissant les deux personnages,
01:04:15 je mettrais plus un doute sur Lanceur d'Alerte que sur Christophe Galtier.
01:04:20 Maintenant, après, je ne peux parler que de ma relation que j'ai eue avec les deux.
01:04:24 Les relations que j'ai eues avec les deux.
01:04:26 Quand Éric Roy parle du lanceur d'alerte, c'est avec un petit peu d'ironie
01:04:31 puisqu'il ne cite pas Julien Fournier, qui est à l'origine de ce fameux mail
01:04:34 qui a provoqué cette situation.
01:04:35 Jimmy Algérino.
01:04:36 Christophe Galtier, en toute innocence, vraiment,
01:04:39 aurait-il pu prononcer ce style de mots ?
01:04:43 Est-ce que ce style de phrase, émanant de l'origine de la religion,
01:04:49 puisque là, on est en pleine période aussi de Ramadan
01:04:51 et qu'il y a eu des polémiques autour du traitement des joueurs musulmans
01:04:55 sur la rupture du jeûne les jours de match de compétition,
01:04:58 est-ce que ces propos peuvent-ils être tenus dans une équipe de football ?
01:05:02 Et est-ce que ça a pu être le cas de manière culturelle par les années passées ?
01:05:08 Pour moi, c'est impossible.
01:05:10 Et en fait, comment gérer l'équipe, comment gérer les joueurs,
01:05:13 comment gérer les résultats, quand on se permet de faire ce genre de déclaration aussi ?
01:05:19 Parce que c'est assez violent, ce que rapporte Julien Fournier.
01:05:22 Donc pour moi...
01:05:23 En gros, il dit, et en creux, je le dis en substance pour celles et ceux qui nous regardent,
01:05:27 il y a trop de joueurs musulmans, c'est problématique en période de Ramadan,
01:05:31 et de noirs aussi, et ça ne ressemble pas à l'ADN ou à l'étiquette de la ville
01:05:37 et de son passé politique, notamment.
01:05:39 Notamment de Jacques Médecin.
01:05:40 On n'en parle de Jacques Médecin, on est dans la ville de Jacques Médecin,
01:05:43 ce n'est pas l'équipe que souhaitent les gens, ni moi-même.
01:05:46 C'est marqué dans le menu.
01:05:47 Ça ne nous correspond pas, oui.
01:05:49 Jimmy Algéri, nous.
01:05:50 Pour moi, c'est pas assez.
01:05:51 Sachant qu'en plus, il a demandé, il a obtenu l'arrivée de certains joueurs.
01:05:58 Donc pour moi, je considère que c'est impossible.
01:06:01 C'est pas logique quand on veut avoir une équipe compétitive
01:06:06 et qu'on veut essayer d'avoir les meilleurs résultats possibles.
01:06:08 Après, dans une altercation, dans des moments chauds,
01:06:13 parce que c'était très chaud, il faut savoir qu'entre Fournier et Galtier,
01:06:17 à son arrivée, ça a été très très chaud.
01:06:19 Oui, ça a été tendu très très vite, ils se sont fâchés,
01:06:22 et ça pourrait ressembler aussi à un règlement de compte.
01:06:24 Mais à cause de ça, si je peux me remettre dans leur contexte,
01:06:28 Christophe Galtier arrive, il a fait une saison à Nice, la saison 2021-2022.
01:06:31 Et dès l'été 2021, Christophe Galtier, dès le début de la saison,
01:06:35 et son fils, en l'occurrence John, son fils adoptif,
01:06:38 vont voir Julien Fournier et lui disent
01:06:40 "Cette équipe ne nous ressemble pas, elle ne ressemble pas à ce que les supporters souhaitent,
01:06:43 c'est ce qu'il se dit en ville, on est allés au restaurant, il y a trop de racailles".
01:06:47 Et tout par-delà en fait.
01:06:49 Julien Fournier aurait extrêmement mal accepté ces propos,
01:06:52 s'ils ont été tenus, on va toujours rester prudents.
01:06:54 Et dans la foulée, les relations au quotidien sont devenues exécrables.
01:06:57 Il était évident pour tout le monde qui suivait le club de Nice à l'époque
01:07:00 que ça n'allait pas durer plus de quelques mois.
01:07:02 N'y a-t-il pas une volonté, peut-être indirecte,
01:07:06 Pierre-Henri Bovis, de créer des clivages, d'opposer les communautés,
01:07:09 de profiter aussi peut-être d'une situation sociale aujourd'hui
01:07:12 avec les musulmans de France, de la génération des joueurs de foot
01:07:16 qui se sent parfois discriminés également.
01:07:19 Et c'est ça malheureusement, le terrain de jeu juridique
01:07:23 sur lequel on est en train d'évoluer.
01:07:25 Non mais c'est encore un bon point, j'allais dire, c'est une bonne chose.
01:07:29 Aujourd'hui, évidemment, tous les actes de racisme doivent être condamnés.
01:07:34 Maintenant, je ne sais pas si un procureur de la République
01:07:37 se serait saisi aussi vite du sujet lorsque, dans les films par exemple,
01:07:41 dans le cinéma, il a été question d'imposer des quotas.
01:07:45 C'est-à-dire qu'à un moment, et pas si vieux que ça,
01:07:49 c'était il y a 4 ans, 5 ans, c'était en 2018,
01:07:52 avec l'influence américaine qui elle-même aux États-Unis
01:07:56 imposait des quotas à partir de 2018 dans les films.
01:07:59 Il a été question en France de mettre des quotas sur les minorités.
01:08:03 Est-ce que là, un procureur de la République se serait saisi également
01:08:07 pour racisme, parce qu'on est sur du racisme également, là ?
01:08:10 C'est-à-dire on va traiter les personnes en fonction non pas de leurs compétences,
01:08:14 mais en fonction de leur couleur de peau, en fonction de leur religion,
01:08:17 en fonction de ce qu'ils sont et non pas de leurs compétences ?
01:08:20 Est-ce qu'un procureur de la République se serait saisi avec la même rapidité ?
01:08:23 Est-ce que dans le domaine du football, c'est déjà arrivé, ce dont vous parlez, les quotas ?
01:08:26 Lorsque Laurent Blanc était sélectionneur de l'équipe de France,
01:08:29 une réunion des directions techniques nationales, qui estiment qu'il y a, je cite,
01:08:33 "trop de noirs dans l'équipe", parce qu'ils ont un profil athlétique
01:08:38 qui permet de développer et de donner des joueurs, effectivement,
01:08:41 rapides, costauds et compétitifs, mais qu'il faudrait peut-être établir des quotas
01:08:46 pour arriver à rééquilibrer tout cela.
01:08:48 Donc c'est déjà arrivé dans le football français, ce genre de propos racistes.
01:08:52 Avec un entraîneur emblématique, qui est l'entraîneur de Lyon aujourd'hui,
01:08:55 qui était sélectionneur à l'époque.
01:08:57 Et qui n'est pas raciste.
01:08:59 Mais donc c'est une question de génération, et c'est une question, effectivement,
01:09:03 de ce que vous disiez tout à l'heure, d'époque.
01:09:05 C'est-à-dire qu'à un certain moment, ça ne choquait personne, ça ne choquait pas,
01:09:08 et aujourd'hui ça a créé une sorte de tempête médiatique autour de Christophe Galtier,
01:09:13 si jamais, évidemment, il n'a tenu ses propos.
01:09:15 Ce n'est pas le football qui est raciste, Raphaël Stainville, c'est la société.
01:09:19 D'abord, est-ce que le football est raciste ?
01:09:22 C'est-à-dire que ça et là, du racisme, bien évidemment, ça a été constaté,
01:09:28 ça a été dit sur ce plateau.
01:09:29 Mais est-ce que le football et la société sont si racistes que cela ?
01:09:35 Moi, je n'ai quand même pas tellement l'impression qu'aujourd'hui, en France,
01:09:38 on accueille si mal que ça les étrangers qui viennent chez nous.
01:09:46 Ça pourrait peut-être même être l'inverse.
01:09:48 Donc moi, je n'ai pas l'impression que ce racisme soit...
01:09:52 Qu'est-ce qui explique qu'aujourd'hui, tant de personnes se précipitent chez nous,
01:09:57 si on était un pays raciste, comme on ne cesse de le dire, quitte à se battre la coupe ?
01:10:02 Je ne suis pas d'accord avec cette affirmation.
01:10:04 L'affaire Galtier peut-elle avoir un impact sur le match de ce soir,
01:10:07 21h, à suivre sur Canal+ Sport et sur Europe 1 Paris Saint-Germain-Lens ?
01:10:11 Jimmy Algérino, de quelle manière ?
01:10:14 Déjà, du côté Lens, je pense qu'il se serait bien passé de cette affaire,
01:10:18 parce qu'ils ne savent pas qui ils vont avoir en face ce soir.
01:10:21 Est-ce que ça va être une équipe du Paris Saint-Germain démobilisée,
01:10:24 qui est déjà au Parc des Princes, puisqu'ils sont sur deux défaites d'affilée ?
01:10:28 Ou est-ce qu'au contraire, il va y avoir une équipe qui va être solidaire de son coach,
01:10:31 avec ce qui s'est passé sur cette semaine ?
01:10:33 Ils l'ont vu, pas en difficulté, mais en tout cas très touché,
01:10:38 et peut-être donner envie à tous ces joueurs-là
01:10:41 de proposer une belle prestation et aller chercher la victoire pour leur coach.
01:10:47 Et par rapport à cette injustice,
01:10:49 que je pense que pas mal de joueurs considèrent pour galtier.
01:10:53 Merci de nous avoir accompagnés, vraiment en un mot.
01:10:55 En tout cas, aujourd'hui, on le voit, pour déstabiliser quelqu'un,
01:10:57 il y a deux solutions, vous l'accuser d'agression sexuelle ou de racisme.
01:10:59 C'est tout le temps la même chose, c'est imparable.
01:11:03 C'est-à-dire que la personne est condamnée avant même d'être passée en justice.
01:11:06 Et du foot ce soir, évidemment, sur Canal+ et sur Europe 1,
01:11:09 et j'ai eu l'occasion de parler avec Jean-François Pérez et Jimmy Algérino.
01:11:11 Je le précise, merci de nous avoir accompagnés.
01:11:13 Ne prenez pas de retard.
01:11:15 Dans un instant, Yoann Usahi pour Punchline,
01:11:17 et on se retrouve évidemment, comme à chaque fois, sur CNews.fr.
01:11:19 ...

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