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  • 27/03/2023
L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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Transcription
00:00:00 Bonjour à tous, il est 14h et je suis ravie de vous retrouver.
00:00:03 Bienvenue sur CNews, c'est la parole aux Français.
00:00:05 On commence par le journal.
00:00:06 Audrey Bertheau, bonjour.
00:00:07 Bonjour Clélie, bonjour à tous.
00:00:09 À la veille d'une dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites,
00:00:14 l'exécutif tente l'apaisement.
00:00:16 Johan Husaï, vous êtes en direct de l'Élysée.
00:00:19 Emmanuel Macron est avec Elisabeth Borne et les principaux cadres de sa majorité.
00:00:23 Ils réfléchissent ensemble à une possible sortie de crise.
00:00:27 Oui, alors la sortie de crise, pour l'instant, on ne la voit pas bien se dessiner.
00:00:31 Dialogue de sourds, le dialogue de sourds qui se poursuit entre le gouvernement et les syndicats.
00:00:35 Le gouvernement qui leur adresse un message.
00:00:37 Oui, venez, nous pouvons discuter, discuter de tout, de tout, sauf de la réforme des retraites.
00:00:42 La main tendue du gouvernement, pseudo main tendue du gouvernement,
00:00:46 est donc pris comme une sorte d'affront par les leaders des syndicats.
00:00:49 Alors, ce qui se passe en ce moment à l'Élysée, c'est une réunion qu'on peut qualifier un peu de réunion de crise.
00:00:54 Oui, pourquoi pas avec Emmanuel Macron, la première ministre et les cadres de la majorité,
00:00:59 dont l'ancien premier ministre, justement, Édouard Philippe, qui lui aussi est à la dame de ce déjeuner.
00:01:04 Il s'agit davantage de parler des futurs dossiers, des futurs chantiers du gouvernement.
00:01:08 Comment trouver une nouvelle majorité ? Comment dessiner cette nouvelle majorité ?
00:01:13 C'est le chantier principal d'Elisabeth Borne en ce moment.
00:01:16 Il est question de cela, donc, durant ce déjeuner, quitte aussi et surtout, disons-le,
00:01:21 une sorte d'opération de communication de la part du président de la République
00:01:25 pour montrer qu'il a lui déjà tourné la page des retraites.
00:01:28 Pour lui, cette réforme, elle a été adoptée.
00:01:30 Elle entrera en vigueur. Le message qu'il veut envoyer, c'est donc qu'il travaille d'ores et déjà à l'après.
00:01:36 Merci beaucoup, Yoann Huysaï.
00:01:38 Et la mobilisation des éboueurs continue en Seine-Saint-Denis, à Aubervilliers.
00:01:42 Un dépôt de camions poubelles était bloqué depuis 5h30 ce matin.
00:01:46 Une centaine de manifestants s'étaient réunis pour empêcher la sortie des camions
00:01:51 réquisitionnés pour ramasser les ordures à Paris.
00:01:54 Vers 7h du matin, l'Assemblée générale a voté le déblocage.
00:01:58 Les camions sortent donc petit à petit depuis ce matin.
00:02:01 Et puis, la grève de carburant qui continue également.
00:02:04 Le gouvernement a activé des réquisitions de salariés dans les raffineries.
00:02:07 Malgré cette mesure, les approvisionnements dans les stations-services restent compliqués.
00:02:12 Une station sur sept, soit près de 15% des stations-services,
00:02:16 manque au moins d'un carburant en France.
00:02:19 Et puis ce matin, s'est ouvert le procès d'un homme pour des faits terribles.
00:02:23 Le 18 juillet 2020, un père de famille qui ne supportait pas la séparation avec son épouse
00:02:28 a tué sa fille de 11 ans.
00:02:31 Noémie Schultz, vous êtes en direct de la cour d'assises du Vaucluse à Avignon.
00:02:35 Cette première matinée était consacrée à l'examen de la personnalité de l'accusé.
00:02:41 Oui, un homme, un espagnol de 41 ans, qui au début de l'audience
00:02:45 portait autour du cou un chapelet, la croix serrée au creux de son poing.
00:02:50 Un homme qui a expliqué ce matin d'être tombé fou amoureux de sa cousine Germaine
00:02:54 quand ils avaient 17 ans tous les deux.
00:02:57 Vont suivre 20 années d'une relation émaillée de violence.
00:03:00 Sergio Gil González est alcoolique. Il boit des litres de bière tous les jours.
00:03:05 En 2008, la naissance de sa fille Sarah, légèrement handicapée
00:03:08 en raison de la consanguinité, ne l'aide pas à sortir de ses addictions.
00:03:12 Sa compagne finit par quitter cet homme qui un jour lui brise 4 dents en la poussant par terre.
00:03:17 Une rupture que Sergio Gil González n'a jamais acceptée.
00:03:20 Alors a-t-il tué Sarah pour se venger de sa femme ou pour maintenir à vie
00:03:24 un lien avec elle à travers ce drame ?
00:03:26 Il semble en tout cas toujours obnubilé par elle.
00:03:29 "Hélène est une jolie femme" a-t-il répété à trois reprises ?
00:03:32 Ce matin, il parle en espagnol. Il est aidé par un traducteur.
00:03:35 Une première prise de parole qui n'a pas rassuré la partie civile.
00:03:38 Est-elle encore en danger par rapport à lui s'il sort un jour de prison ?
00:03:42 A demandé à une psychologue, l'avocat de l'ex-compagne,
00:03:46 il dit avoir toujours des sentiments forts pour sa femme.
00:03:49 Oui, je dirais qu'il persiste un risque.
00:03:52 Merci Noémie Schultz.
00:03:54 Ce week-end, c'était le Cid Action.
00:03:56 3,9 millions d'euros ont été collectés.
00:03:59 Ces fonds seront reversés à des programmes de recherche et de soins
00:04:03 et à des programmes de prise en charge et d'aide aux personnes vivant avec le VIH.
00:04:08 N'hésitez pas à appeler le 110.
00:04:10 Vous pouvez toujours participer à la collecte par téléphone jusqu'au 6 avril.
00:04:14 Voilà pour l'essentiel à 14h.
00:04:17 Merci beaucoup Audrey Berto.
00:04:19 On va parler des méga-bassines.
00:04:21 C'est comme ça qu'elles sont surnommées par leurs détracteurs.
00:04:24 D'autres, ceux qui les défendent, préfèrent les surnommer réserve de substitution.
00:04:28 En tout cas, ce sont des immenses bassins à ciel ouvert
00:04:31 qui ont donné lieu à une grande manifestation samedi à Sainte-Soline,
00:04:35 dans les Deux-Sèvres, une manifestation qui a dégénéré.
00:04:38 Pourquoi tant de crispations ?
00:04:40 On va essayer de comprendre en vous donnant la parole.
00:04:42 Vous allez voir, on va entendre les pours, on va également entendre les contres.
00:04:46 On va commencer d'ailleurs par les contres.
00:04:48 Nous sommes en ligne avec Jean-Paul Gobain, qui est éleveur bio,
00:04:51 membre de la Confédération Paysanne.
00:04:54 Et nous allons être en ligne normalement avec François Blachon,
00:04:57 qui est pêcheur, membre de l'association La Pagerie.
00:05:00 On espère le joindre d'ici quelques instants.
00:05:03 Je suis également en plateau avec Jean-Claude Dassy, Yvan Rioufol et Éric Derritte-Matin.
00:05:07 Bonjour et bienvenue à tous les trois.
00:05:09 Jean-Paul Gobain, bonjour donc.
00:05:11 Je peux vous interroger d'abord sur ce qui s'est passé,
00:05:13 avant de vous entendre sur ces méga bassins, sur ce qui s'est passé samedi.
00:05:18 Votre ressenti ? Vous avez vu ces manifestants,
00:05:20 vous avez vu les affrontements avec les forces de l'ordre.
00:05:22 Quel sentiment vous avez eu en regardant les images le soir ou même pendant l'après-midi ?
00:05:28 Beaucoup de colère. J'ai ressenti beaucoup de colère.
00:05:31 Et je suis d'autant plus frustré que j'ai eu plus de colère en fin de journée
00:05:38 qu'avant de participer à cette manifestation.
00:05:42 Et pourquoi ? Expliquez-nous.
00:05:44 Qu'est-ce qui a suscité cette colère ?
00:05:48 Je ressens une énorme frustration.
00:05:50 Je suis allé là-bas pour manifester ma position,
00:05:54 mais pacifiquement et avec plein de respect pour les promoteurs de ces vaccins,
00:06:00 avec lesquels je ne partage pas tout.
00:06:03 Et je trouve dans une impasse parce qu'avec ces violences,
00:06:07 plein de gens maintenant auront peur d'accepter pacifiquement,
00:06:12 massivement, ces manifestations.
00:06:15 Comment aujourd'hui on peut agir,
00:06:18 on peut témoigner en tant que citoyen,
00:06:21 si on ne peut plus se regrouper et ne plus craindre ?
00:06:27 J'ai peur pour l'avenir, je ne vois pas de solution.
00:06:31 Oui, en fait, ce que vous nous dites, c'est que vous avez l'impression
00:06:35 que de par ces violences, de par ces affrontements,
00:06:37 votre message n'a pas été entendu.
00:06:40 Voilà. Aujourd'hui, évidemment, ce qui fait la huit,
00:06:43 ce sont ces grosses, ces camions qui flambent,
00:06:48 c'est les protis, le message, il est oublié souvent.
00:06:54 Oui, je comprends. Mais pourquoi vous pensez que ce sujet-là,
00:06:58 en tout cas, suscite autant de crispations ?
00:07:02 Parce qu'en caricature un peu simple,
00:07:05 dans la vie, les choses ne sont blanches ni noires.
00:07:08 Ce projet, nous ne le soutenons pas, évidemment,
00:07:15 et nous nous potionnons contre.
00:07:18 Et de l'autre côté, il y a des gens qui nous assimilent
00:07:22 à des éco-terroristes, alors que nous sommes dans cette foule.
00:07:27 J'étais vraiment touché par cette masse d'hommes et de femmes
00:07:32 pacifiquement avec, j'allais dire, un cortège de frais.
00:07:39 Et ça, tout ça, ça allie par des actes de la violence,
00:07:45 des deux cortèges, j'entends, mais il y a eu une violence policière.
00:07:51 Et je peux... celui qui détient le port a une respiration plus forte,
00:07:58 parce que c'est lui qui doit prendre l'initiative de tout faire en amont
00:08:03 pour ne pas exposer des violences.
00:08:06 - Oui, oui, je comprends. Mais alors justement, puisque vous y étiez samedi,
00:08:09 racontez-nous, vous nous dites, nous, vous êtes venus manifester pacifiquement.
00:08:13 Et vous allez nous expliquer d'ailleurs pourquoi vous êtes contre ces méga-pacifistes.
00:08:16 Mais je reste sur les événements déjà de samedi pour bien comprendre.
00:08:19 Et qu'est-ce que vous avez vu, vous ? Vous dites, nous, on est venus manifester pacifiquement.
00:08:24 Qu'est-ce qui s'est passé ? Est-ce qu'il y a un petit groupe qui s'en est allé
00:08:28 et qui a commencé à avoir des gestes violents ? Comment ça s'est passé ?
00:08:31 Alors, on a des petits problèmes de liaison, on va essayer de bien vous entendre,
00:08:34 c'est parfois un peu dur, mais on va essayer.
00:08:37 - Je suis allé en tracteur avec mes camarades de la Confédération Paysanne
00:08:43 pour manifester que ce n'est pas un combat d'agriculteurs érigants contre des écologistes,
00:08:51 c'est des gens qui sont attachés à un type d'agriculture
00:08:58 et qui dénoncent une dérive d'un autre type d'agriculture.
00:09:02 Nous y sommes allés de manière pacifique, nous n'avions pas du tout envie
00:09:09 de mettre en danger quoi que ce soit nos tracteurs agricoles,
00:09:13 mais nous voulions manifester médiatiquement notre présence.
00:09:19 Nous avons été accueillis par une foule considérable
00:09:25 et tout s'est déroulé dans une super ambiance.
00:09:30 Voilà, et je regrette évidemment qu'il y ait eu un affrontement stérile
00:09:36 face à un mur de forces de l'ordre complètement disproportionné
00:09:45 avec cet énorme cratère où on ne pouvait faire aucun dégât.
00:09:54 Je ne comprends pas pourquoi l'État met autant de moyens
00:10:00 pour protéger quelque chose qui est juste un symbole.
00:10:04 Je trouve forcément que ça cristallise et il y avait déjà probablement
00:10:11 un tout petit groupe qui a envie d'en découdre.
00:10:14 Et de l'autre côté, des côtés forts de l'ordre,
00:10:17 il y en a aussi qui ne rêvent que de taper sur les manifestants.
00:10:21 Voilà ma colère.
00:10:23 - En tout cas, vous regrettez ces violences parce qu'elles ont empêché
00:10:27 d'entendre votre message.
00:10:29 Nous sommes en ligne, nous avons trouvé François Blachon,
00:10:31 mais pas par l'image.
00:10:33 Ce n'est pas grave, on fait de la radio, c'est un média très sympathique également.
00:10:36 Bonjour, merci d'être avec nous.
00:10:38 On vient d'écouter Jean-Paul Gobain, qui est le verbio,
00:10:41 membre de la Confédération de Paysannes, qui nous a expliqué
00:10:43 qu'il avait été samedi à la manifestation,
00:10:47 qui nous a expliqué aussi sa colère face aux affrontements
00:10:50 parce que le message a été peu entendu.
00:10:52 On retient beaucoup les violences, les affrontements, mais peu le message.
00:10:55 François Blachon, je vous pose un peu la même question.
00:10:57 Quand vous avez vu les images des affrontements samedi,
00:11:00 je ne sais pas si vous étiez à la manifestation,
00:11:02 vous allez nous dire qu'avez-vous ressenti ?
00:11:06 - Alors, moi j'avais fait un choix un peu différent
00:11:11 qu'à l'Assemblée Générale de la Fédération de pêche et de protégeurs aquatiques.
00:11:17 Pour rappel quand même, j'ai participé aux anciennes manifestations.
00:11:23 C'était juste avant le Covid à Beauz et le Mignon.
00:11:27 J'étais un gros, je faisais la circule de peste,
00:11:31 où j'ai passé d'ailleurs par les gendarmes, les gendarmes,
00:11:34 vraiment de temps en temps assez.
00:11:36 On était 3000 personnes, il n'y a eu aucun incident, c'était festif.
00:11:40 Donc, je rejoins un peu ce qu'a dit le bon prédécesseur,
00:11:45 c'est que les premières manifestations qu'on avait,
00:11:48 il n'y avait aucun problème.
00:11:50 - Mais alors pourquoi maintenant il y en a en fait ?
00:11:52 - C'est ça qui est malheureux.
00:11:54 Oui, maintenant il y en a, mais à cette époque-là,
00:11:58 je peux vous dire qu'on était en mille,
00:12:00 moi-même qui faisais la circulation,
00:12:02 j'étais en place de la CPG.
00:12:04 - On vous entend mal, on vous entend mal.
00:12:06 - Il y avait un peu de dégradation, il y avait un...
00:12:08 - Je vous entends très mal, essayez de trouver un endroit
00:12:12 où ça capte un tout petit peu mieux de vous déplacer peut-être.
00:12:15 J'en profite pour poser une question à Jean-Paul Gobain.
00:12:17 Alors expliquez-nous pourquoi vous manifestez
00:12:19 et pourquoi vous êtes contre ces méga-vaccines, concrètement,
00:12:23 pour ceux qui n'y connaissent rien par exemple.
00:12:25 Comment vous pouvez leur expliquer ?
00:12:27 - En quelques mots, je redis, j'ai du respect pour les gens
00:12:31 qui font ces projets, parce qu'il y a beaucoup de gens
00:12:35 qui ont réfléchi, mais ils sont démesurés.
00:12:39 Le second truc, c'est quand même réel,
00:12:43 c'est une appropriation de l'eau, un bien commun, l'eau,
00:12:47 une appropriation avec des fonds publics.
00:12:52 Et par exemple, j'ai des collègues
00:12:56 qui se sont vus refuser l'accès à cette eau
00:13:01 parce que les raisons économiques,
00:13:05 le coût de connexion par rapport à des petits volumes,
00:13:09 c'était potable.
00:13:11 Ça, c'est quand même, par rapport au statut coopératif,
00:13:16 c'est inacceptable.
00:13:20 Et après, je ne veux rester que sur la partie ICOL.
00:13:26 J'ai participé, j'avais participé en 2018 aussi
00:13:30 à ces réunions protocoles d'accords.
00:13:33 Nous avons dû nous asseoir avec tous les autres
00:13:36 pour voir quelles conditions on pourrait trouver un compromis.
00:13:40 À la fin de la concertation, nous avions été les seuls à dire non.
00:13:46 Le compromis pour remettre à minima,
00:13:51 bon, depuis, même si ce protocole n'a pas été respecté,
00:13:59 d'où le départ du délègue du fil bateau
00:14:03 et de plein d'associations environnementales.
00:14:06 Nous nous quittons.
00:14:08 On vous capte mal.
00:14:10 Ce que je résume, c'est que pour vous, c'est une appropriation de l'eau.
00:14:13 Eric de Rimatel, vous vouliez poser une question.
00:14:15 Si on arrive à la question.
00:14:16 François Blachon ou Jean-Paul Gobin, on essaye.
00:14:18 Les problèmes de liaison sont importants aujourd'hui.
00:14:20 D'après ce que j'ai vu en me documentant,
00:14:22 il y a quand même eu ce protocole d'accords.
00:14:24 Ça a été signé.
00:14:25 L'État a versé 70 millions d'euros.
00:14:27 Il va financer 70%.
00:14:29 Et puis, en fin de compte, ce n'est pas si énorme que ça.
00:14:32 Ces deux énormes bassins, ça équivaut à 260 piscines.
00:14:36 Bon, 260 piscines de particulier, ce n'est pas non plus considérable.
00:14:39 Et d'après ce que j'ai compris, là, je vous pose la question.
00:14:42 Piscine olympique.
00:14:43 Oui, piscine olympique.
00:14:44 Mais non, tout particulier n'a pas forcément une...
00:14:47 On est passé de 60 millions de mètres cubes au départ,
00:14:49 à 6 millions de mètres cubes.
00:14:51 Il y a eu une considérable réduction des ambitions.
00:14:53 Et puis, surtout, ça permettrait de protéger les fleuves en été
00:14:57 parce qu'on n'aurait plus à puiser l'eau dedans.
00:14:59 Et on sait bien que cet été, les cours d'eau sont menacés.
00:15:02 Alors, Jean-Paul Gobin, François Blachon ?
00:15:05 Alors, moi, c'est...
00:15:08 Sur toutes ces questions, je vous avoue que je ne suis pas particulièrement pointu.
00:15:12 Tout ce que j'en sais, c'est qu'il y a un cycle de l'eau
00:15:17 et il n'y a rien qui se perd.
00:15:19 Quand on abaisse les nappes, on compte sur les nappes.
00:15:23 Les nappes qui ne se rechargent pas complètement,
00:15:26 il va falloir de plus en plus de bois pour trouver l'eau.
00:15:30 Donc, je ne suis pas la panacée.
00:15:32 Mais je ne suis pas...
00:15:34 Je ne suis pas spécialiste sur ce domaine-là.
00:15:37 Moi, je suis d'abord un paysan et assez sûr, surtout, sur ce domaine-là.
00:15:43 C'est dommage que ce soit mauvais.
00:15:45 Ah, on a...
00:15:46 Yvan Rioufol, peut-être un...
00:15:49 Oui, monsieur Gobin, je vous ai entendu plusieurs fois répéter
00:15:52 que vous vous éliez à cette manifestation d'une manière pacifique.
00:15:55 On a bien compris votre motivation.
00:15:58 Mais il n'empêche que dans l'arsenal qui a été ensuite dévoilé
00:16:02 par les forces de l'ordre, on s'est rendu compte que beaucoup de vos amis,
00:16:05 enfin, de vos camarades, enfin, de ceux qui étaient là, en tout cas,
00:16:09 étaient venus avec des boules de pétanque,
00:16:11 étaient venus avec des haches, étaient venus avec des couteaux,
00:16:13 étaient venus avec des cailloux, étaient venus, en tout cas,
00:16:15 avec un arsenal considérable afin d'agresser,
00:16:18 enfin, ou en tout cas, de répondre, en tout cas,
00:16:21 de rentrer dans un conflit qui était un conflit beaucoup plus physique
00:16:24 et violent, et on l'a vu à travers les images.
00:16:26 Est-ce que...
00:16:27 Vous nous avez dit que c'était un petit groupe très marginal.
00:16:30 Est-ce que vous en êtes bien sûr ?
00:16:32 Est-ce qu'il n'y a pas eu, dans le fond, une sorte de compréhension
00:16:36 de ceux qui manifestaient pour cette violence-là ?
00:16:41 Je ne peux pas nier qu'il y ait eu des armes, c'est un fait.
00:16:45 Je crois qu'on exagère beaucoup sur les boules de pétanque
00:16:49 ou sur plein d'autres choses.
00:16:51 Là-dessus, il y a de la violence, et c'est sûr,
00:16:56 il y a des... On ne peut le regretter.
00:16:59 Excusez-moi, j'en prends un peu le fil,
00:17:02 parce qu'on a beaucoup assisté sur cette violence.
00:17:07 Ça n'empêche en rien notre détermination pacifique et massive.
00:17:14 Nous étions... C'est difficile à chiffrer,
00:17:17 mais de tout côté, notre organisateur, on pense plus de 30 000 manifestants.
00:17:24 C'est énorme qu'il y ait des gens qui se soient infiltrés
00:17:28 et qui n'étaient pas forcément motivés par une lutte
00:17:35 contre ces bassines-là. C'est possible.
00:17:38 Mais je pense que seulement une infime minorité
00:17:42 et que l'immense majorité des femmes et des hommes qui y sont là,
00:17:46 y venaient pacifiquement.
00:17:48 Un autre point sur lequel je pense qu'il faut...
00:17:51 Sur lequel je veux insister, c'est que ce protocole d'accord
00:17:55 qui était imparfait à nos yeux, il faut le réévaluer.
00:17:59 Aujourd'hui, la notion de dérèglement climatique
00:18:03 est quelque chose que plus personne ne peut nier.
00:18:06 C'est fondamental.
00:18:08 Et puis mettons-nous dans la peau des jeunes générations.
00:18:11 Moi, je suis en fin de carrière.
00:18:13 Pour les jeunes, aujourd'hui, ça devient la préoccupation.
00:18:17 Et quand on voit que les choses ne bougent pas,
00:18:20 avec des manifestations pacifiques, on a fait des milliers.
00:18:25 Et les jeunes s'interrogent, disent "Qu'est-ce que vous avez obtenu ?"
00:18:30 Peu de choses.
00:18:33 Alors qu'il y a une montée un petit peu de l'exaspération,
00:18:36 on la comprend.
00:18:38 S'il y a de la violence, je peux comprendre aussi,
00:18:44 sans la soutenir, parce que ça ne correspond pas à mon mode d'action.
00:18:48 Autre chose, Jean-Paul Gaumin, vous disiez,
00:18:50 et vous avez dit que vous êtes venu en tractant,
00:18:52 vous êtes venu en tant qu'agriculteur,
00:18:54 pour ne pas opposer deux agriculteurs.
00:18:56 Mais justement, qu'est-ce que vous répondez aux agriculteurs
00:18:58 qui vous disent "Mais nous, on a besoin de ces méga-bassines,
00:19:01 on a besoin de cette eau."
00:19:03 Qu'est-ce que vous leur dites en tant qu'agriculteur, vous aussi, justement ?
00:19:07 Je leur dis avec beaucoup de respect que nous avons tout besoin d'eau,
00:19:12 qu'il y a 90% des paysans qui n'utilisent pas l'irrigation,
00:19:18 et que depuis un moment, on a su hyginer.
00:19:24 Nous avons une amitié particulièrement résiliente,
00:19:28 nous savons nous adapter.
00:19:30 Et aujourd'hui, je crois, que ces projets avec des grandes réserves,
00:19:37 ça conditionne un type, je disais que certains se doivent refuser
00:19:42 accordement pour des raisons économiques très chères,
00:19:47 et c'est finalement à la disposition de ceux qui ont des projets
00:19:53 très grands.
00:19:55 Et dans la société, au fil des termes d'agriculture intensive, industrielle...
00:20:02 Oui, il faut s'adapter à ce que vous dites, voilà, il faut changer, il faut adapter.
00:20:05 Je crois que nous avons retrouvé François Blachon,
00:20:07 qui est pêcheur, membre de l'association La Pagerie,
00:20:09 j'espère que la liaison est bonne désormais.
00:20:11 Bonjour ! Ça y est, on vous voit en plus, on a de l'image !
00:20:14 C'est merveilleux !
00:20:16 Je suis désolée que vous ayez suivi cette conversation un petit peu de manière hachée.
00:20:20 Peut-être une question pour vous de Jean-Claude Dassier ?
00:20:22 Écoutez, je suis comme notre interlocuteur précédent,
00:20:25 je ne suis pas un spécialiste des bassines.
00:20:28 Moi, il me semblait bêtement logique de recevoir la pluie quand elle tombe,
00:20:32 en principe, l'hiver, pour la réutiliser l'été.
00:20:35 Il y a aussi des études du BRGM, ce sont des gens sérieux,
00:20:39 le Bureau des Recherches Géologiques et Minières,
00:20:42 qui n'ont pas trouvé les défauts qu'on a dénoncés hier
00:20:46 dans cette manifestation violente à propos des nappes phréatiques.
00:20:49 Donc moi, je suis un peu perdu.
00:20:52 Quel est le modèle agricole qu'il nous faut pour les années qui viennent ?
00:20:56 Est-ce qu'il ne faut pas, comme vous le disiez tout à l'heure, s'adapter ?
00:21:00 C'est-à-dire tenir compte de ce dérèglement climatique
00:21:03 qui est quasi obligatoire, qui s'impose à nous ?
00:21:06 Et justement, est-ce qu'une partie de l'adaptation ne consiste pas à créer ces bassines ?
00:21:11 C'est une question que je pose, je ne suis pas spécialiste des bassines.
00:21:14 Mais justement, puisqu'on n'est pas spécialiste, personne n'est spécialiste,
00:21:17 et j'en aimerais comprendre. Donc expliquez-nous.
00:21:19 J'écoute les scientifiques de temps en temps quand ils parlent.
00:21:22 Expliquez-nous.
00:21:24 Donc, par rapport à l'étude de BRGM, puisque je l'ai lue,
00:21:29 j'ai lu l'étude de BRGM.
00:21:31 Si vous discutez avec votre patron pour demander d'augmentation,
00:21:36 vous dites que le taux d'inflation cette année est de 7%.
00:21:40 Il vous dit "ah non, je ne vais pas tenir compte de l'inflation en 2023, mais en 2010".
00:21:45 Donc l'étude de BRGM a été faite sur les années 2000-2010.
00:21:50 Et le climat a bien changé.
00:21:52 Vous l'avez vu l'année dernière, le taux d'évaporation et tout.
00:21:55 Donc il y a des lacunes.
00:21:57 Et d'ailleurs, le BRGM lui-même a reconnu qu'il y avait des lacunes dans son étude.
00:22:03 Donc il voudrait la refaire ?
00:22:04 C'est un sérieux alors ?
00:22:06 Il voudrait la refaire peut-être, la réactualiser.
00:22:10 Quand on demande à quelqu'un de faire une étude dans un certain cadre,
00:22:17 il le fait dans le cadre.
00:22:18 Si on lui dit "vous faites une étude dans le cadre 2000-2010",
00:22:21 il la fait dans le cadre 2000-2010.
00:22:23 Or, avec le changement climatique, on aurait dû lui dire
00:22:26 "au moins 2015-2023 et l'avenir".
00:22:30 Parce que quand même tout est au bout du siècle.
00:22:32 Donc si on ne peut pas faire une étude uniquement sur le passé,
00:22:36 en disant "tout va être bien pour l'avenir".
00:22:38 Donc il faut anticiper.
00:22:39 Et vous, en quoi vous gênent ces méga-bassines ?
00:22:42 Et vous, pêcheurs en plus ?
00:22:45 Alors, pêcheurs, je vais vous dire.
00:22:48 L'année dernière, on nous dit que grâce aux méga-bassines,
00:22:53 on aura de l'eau toute l'année.
00:22:55 L'année dernière, les pêcheurs, il faut aussi dire,
00:22:59 on est là aussi pour la défense des milieux aquatiques.
00:23:02 On n'est pas que pour pêcher,
00:23:04 on défend le milieu aquatique, les rivières et les ruisseaux.
00:23:07 L'année dernière, dans les Deux-Sèvres,
00:23:09 on a eu 1000 km d'assèques.
00:23:12 Vous vous rendez compte le nombre de petites ruisseaux-rivières
00:23:15 qui ont été assèques.
00:23:16 Pendant ce temps, la préfecture donne une dérogation
00:23:20 pour 2,5 millions ou 3,5 millions de mètres cubes.
00:23:25 Et là, ce n'est pas que pour les maraîchers,
00:23:28 parce que les maraîchers, ils n'ont pas besoin de millions de mètres cubes.
00:23:31 Alors on se pose la question, on se dit "bon, il y a des protocoles,
00:23:34 mais s'il n'y a que des dérogations,
00:23:37 où on permet à certains d'irriguer et pas,
00:23:40 c'est pas pour nourrir la France, c'est pas du tout ça".
00:23:44 Donc, en tant que pêcheur, on se dit "mais à quoi ça sert, nous,
00:23:49 de faire attention à la pollution des ruisseaux à aménager,
00:23:54 puisqu'on aménage aussi les ruisseaux, on est très vigilants,
00:23:59 on est des lanceurs d'alerte sur la qualité de l'eau".
00:24:02 Quand on voit des milliers de poissons mourir, vous savez,
00:24:05 ça ne fait pas plaisir.
00:24:07 Donc on se dit "bon, on a vendu", et d'ailleurs, la Fédération de pêche,
00:24:13 je ne suis pas le dirigeant, mais je, avait signé le protocole
00:24:17 en pensant que, effectivement, cela allait arranger la situation.
00:24:22 Et en fait, quand on se rend compte que, par exemple,
00:24:26 au niveau du protocole, on avait dit "on va descendre
00:24:29 l'utilisation des phytosanitaires de 50%" et qu'on se rend compte
00:24:34 qu'en fait, il y a peu d'efforts qui sont faits,
00:24:37 donc pour nous, qui sommes chargés de la pollution,
00:24:39 on se dit "bon, à ce moment-là, si ceux qui signent le protocole
00:24:44 ne respectent pas déjà un minimum d'engagement,
00:24:48 on se pose des questions".
00:24:50 - Oui, vous avez raison, rien ne soit tenu.
00:24:52 Il y a une question rapide d'Yvan Rieufol pour vous.
00:24:54 - Je ne mets pas du tout en doute vos arguments, bien entendu,
00:24:56 mais je ne mets pas du tout en doute non plus les arguments
00:24:59 de la partie adverse. Ma question est très simple.
00:25:01 Est-ce qu'il n'y aurait pas la place, dans le fond,
00:25:03 et ça me paraît être la solution la plus sage,
00:25:05 pour deux agricultures, une agriculture plus respectueuse
00:25:08 de la nature, peut-être, en effet, que vous représenteriez,
00:25:11 et puis une agriculture plus intensive ?
00:25:13 Est-ce que pourquoi est-ce qu'il y a autant de passion
00:25:15 pour un sujet qui me paraît être tranché d'une manière plus raisonnable ?
00:25:21 - C'est-à-dire qu'on n'est pas...
00:25:24 Bon, moi, j'ai des amis qui sont éleveurs,
00:25:26 ils ont besoin d'eau, j'ai des amis qui sont maraîchers bio,
00:25:29 ils ont besoin d'eau, donc on n'est pas contre l'irrigation.
00:25:33 Enfin, moi, en tant que chef, je vois que ces amis,
00:25:36 ils ne sont pas contre l'irrigation.
00:25:39 Le problème, c'est que dans les deux sèvres,
00:25:43 les irrigants sont minoritaires,
00:25:46 et les bassines vont profiter à 5 % des irrigants.
00:25:50 C'est-à-dire que c'est une infime minorité des agriculteurs.
00:25:55 Et ça, ce n'est pas le partage de l'eau.
00:25:58 On ne partage pas l'eau quand cela correspond à uniquement 5 %
00:26:03 des exploitants agricoles, parce que pour moi,
00:26:05 ce n'est pas des agriculteurs, ce sont des exploitants agricoles.
00:26:09 - Oui, vous avez l'impression de défavoriser,
00:26:11 on va dire, une grande partie des agriculteurs
00:26:14 pour favoriser une minorité, finalement.
00:26:16 - Le retour de la vie des classes.
00:26:17 - Ce sont des grandes exploitations, quand même.
00:26:19 - Exactement.
00:26:20 - Ce n'est pas uniquement... Je suis en Gatine.
00:26:23 On dit que c'est le château d'eau du Patout-Charron-Tangatin.
00:26:26 La Gatine, c'était l'élevage avec l'ébauchage,
00:26:30 les zones humides, les petites mares et autres.
00:26:33 Au lieu d'aider ces gens-là, qui servent énormément
00:26:38 au niveau de la protection de l'environnement,
00:26:41 et il nous faut des zones humides,
00:26:43 si vous reprenez le cycle de l'eau, il faut des zones humides.
00:26:46 Au lieu d'aider ces gens-là,
00:26:49 ces gens-là ont des grandes difficultés pour vivre.
00:26:53 Ils vendent leurs fermes à, justement,
00:26:57 ceux de la plaine qui sont très subventionnés,
00:26:59 qui viennent racheter les terres chez nous.
00:27:02 La première chose qu'ils font, c'est qu'ils drainent,
00:27:05 ils coupent les haies et ils mettent des cérales
00:27:08 ou ils mettent du maïs.
00:27:09 - En fait, c'est un problème d'inégalité aussi
00:27:11 que vous dénoncez, finalement.
00:27:12 - Voilà, c'est un problème d'inégalité.
00:27:14 Moi, je préférerais qu'on aide plutôt les éleveurs de la gatine,
00:27:18 qui ont un rôle important, non seulement pour nourrir,
00:27:21 mais dans le cadre de l'environnement,
00:27:23 plutôt que des gens qui, dans la plaine,
00:27:26 reçoivent 70 % quand même de subvention.
00:27:29 Quel artisan recevrait 70 % de subvention ?
00:27:32 - Merci beaucoup.
00:27:33 - Et je vais même...
00:27:34 - Je crois qu'on a compris, problème d'inégalité.
00:27:37 Merci beaucoup, François Blachon.
00:27:39 Merci également à Jean-Paul Gobin.
00:27:41 Je suis navrée pour tous ces problèmes techniques.
00:27:43 En tout cas, j'en prends vite pour faire passer un message.
00:27:45 Si vous voulez témoigner ou nous envoyer des photos, des vidéos,
00:27:49 n'hésitez pas, témoins au pluriel à cnews.fr.
00:27:52 On se retrouve juste après le journal de 14h30.
00:27:55 Et là, on entendra ceux qui sont favorables à Sébastien.
00:27:58 Ils nous expliqueront également pourquoi,
00:28:00 quelles sont les raisons qui les motivent.
00:28:02 A tout de suite.
00:28:03 On va commencer par le flash info
00:28:09 avant de reprendre la parole aux Français.
00:28:12 C'est avec Mathieu Deveze.
00:28:13 Emmanuel Macron a reçu à l'Elysée Elisabeth Borne
00:28:19 et les principaux cadres de sa majorité.
00:28:21 L'objectif de la réunion était de trouver une stratégie
00:28:24 pour sortir de la crise provoquée par l'adoption
00:28:26 de la réforme des retraites.
00:28:27 La Première ministre souhaite notamment apaiser
00:28:30 les relations avec les syndicats à la veille
00:28:32 d'une nouvelle journée de mobilisation.
00:28:34 Dans ce contexte, l'Elysée a appelé en fin de semaine dernière
00:28:37 Laurent Berger pour échanger sur l'ambiance.
00:28:40 Ce sont les mots du secrétaire général de la CFDT.
00:28:43 Laurent Berger a notamment demandé au secrétaire général
00:28:45 de l'Elysée Alexis Colère de retirer la mesure
00:28:48 sur le report de l'âge de départ à 64 ans.
00:28:51 Un face-à-face tendu ce matin à Aubervilliers
00:28:54 entre les forces de l'ordre et des manifestants.
00:28:56 Environ 200 personnes ont tenté d'empêcher
00:28:58 la sortie des camions Ben requisitionnés
00:29:00 pour ramasser les ordures.
00:29:01 La levée du blocage a été votée vers 7h
00:29:04 avec la mise en place d'un barrage filtrant.
00:29:08 On reprend notre débat.
00:29:10 Vous savez, on parle des méga bassines
00:29:12 ou plutôt des réserves de substitution.
00:29:14 Il y a les pour, les contre.
00:29:16 Chacun choisit son vocabulaire.
00:29:17 On essaie de comprendre aujourd'hui.
00:29:19 Comprendre pourquoi ce projet a suscité autant de crispations.
00:29:23 Vous savez que les manifestations organisées samedi
00:29:25 à Sainte-Sauline dans les Deux-Sèvres
00:29:27 ont largement dégénéré.
00:29:28 Il y a plusieurs blessés du côté des forces de l'ordre,
00:29:30 du côté des manifestants également.
00:29:32 Et notamment, Mickaël.
00:29:34 Mickaël qui est toujours entre la vie et la mort,
00:29:36 qui est un manifestant.
00:29:37 Et Antoine Estève, notre reporter,
00:29:39 a pu entendre la mère de Mickaël, Nathalie.
00:29:43 Elle explique ce qui s'est passé.
00:29:45 Elle donne aussi des nouvelles de Mickaël.
00:29:48 Écoutez-la.
00:29:49 Je savais qu'il allait à Sainte-Sauline
00:29:52 pour manifester avec des amis.
00:29:55 Et du coup, je l'avais vu 10 minutes avant.
00:30:00 Il me disait "bon, on vient d'arriver".
00:30:02 Donc il partait avec les autres.
00:30:06 Avec les autres, quoi. Normal.
00:30:08 Et une heure après, une heure, une heure et demie après,
00:30:14 il y a un de ses amis qui a été prévenu
00:30:18 que mon fils aurait été touché.
00:30:20 Donc j'ai dit "c'est pas vrai".
00:30:22 Il a essayé de trouver l'électrique médicale
00:30:24 pour savoir, pour savoir.
00:30:25 Il m'a dit "il y a trop de monde, je trouve pas".
00:30:28 Bon, le gamin, maintenant, il s'en veut
00:30:31 parce qu'il dit que c'est un peu de sa faute
00:30:33 qu'il était passé à côté de lui, tout ça.
00:30:35 Mais du coup, après, j'ai téléphoné à l'hôpital d'Oignors.
00:30:39 Ils m'ont dit qu'ils ne l'avaient pas.
00:30:41 Et j'ai téléphoné à Poitiers, il venait d'arriver.
00:30:43 À l'heure actuelle, ils sont en train de l'opérer du cerveau
00:30:47 parce qu'il a, vis-à-vis de ça,
00:30:50 il a eu une hémorragie dans la tête,
00:30:52 donc du sang dans la tête.
00:30:54 Ça lui a fait une compression et il s'est obligé de l'opérer.
00:30:57 Il a pris un projectile, un LBD, dans le cou, côté gauche.
00:31:02 Et voilà, quoi.
00:31:05 -Nathalie Lamer du Manifestant,
00:31:07 Michael, 34 ans, qui a été grièvement blessé
00:31:09 lors de ses manifestations à Sainte-Sauline.
00:31:11 C'était samedi au micro d'Antoine et Steve.
00:31:15 Pour en parler, nous sommes avec Thierry Boudot,
00:31:18 président de la coopérative de l'eau des Deux-Sèvres.
00:31:20 Bonjour, merci d'être avec nous en direct.
00:31:22 Et puis avec vous, également, Denis Mousseau,
00:31:24 président de la FDSEA,
00:31:26 la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles
00:31:29 des Deux-Sèvres.
00:31:30 Bonjour aussi et merci d'être là.
00:31:32 On a donné la parole aux contres en première partie d'émission.
00:31:35 Maintenant, on aimerait également entendre votre point de vue.
00:31:39 Pourquoi vous êtes favorable à ces méga-bassines
00:31:42 ou réserves de substitution ?
00:31:44 J'imagine que vous préférez la deuxième expression.
00:31:46 Je commence avec vous, Thierry Boudot.
00:31:48 Avant même de parler de ces méga-bassines,
00:31:51 puisqu'on vient d'entendre la mère d'un manifestant
00:31:54 qui a été grièvement blessé,
00:31:55 je vous rappelle aussi qu'il y a eu 47 gendarmes
00:31:59 qui ont été grièvement blessés
00:32:01 ou grièvement blessés pendant ces manifestations aussi.
00:32:03 Quand vous avez vu la tournure que prenaient ces manifestations,
00:32:07 la violence qu'il y a pu y avoir,
00:32:10 comment est-ce que vous avez réagi en voyant toutes ces images ?
00:32:13 Bonjour à tous, merci pour votre invitation.
00:32:18 Je suis désolé si, dans mon témoignage,
00:32:24 je peux paraître ému.
00:32:26 Je suis encore sous le choc.
00:32:29 Ça a du mal à passer.
00:32:31 Quand on a vu les images samedi,
00:32:34 j'étais très inquiet en amont de la manifestation.
00:32:37 Sidéré de voir ce que j'ai vu samedi,
00:32:44 le niveau de violence.
00:32:46 Tout de suite très inquiet des conséquences
00:32:49 que ça pourrait générer sur les personnes.
00:32:52 Samedi soir, quand j'ai appris
00:32:56 que des gendarmes étaient blessés gravement,
00:32:59 et surtout qu'un manifestant,
00:33:02 et ça se confirme aujourd'hui,
00:33:05 et dans un cas grave,
00:33:07 beaucoup d'émotion.
00:33:09 C'est compliqué.
00:33:11 J'ai du mal à mettre des mots dessus.
00:33:16 Ce n'est pas possible.
00:33:18 En tout cas, moi, je fais l'analyse
00:33:22 qu'il ne faut pas qu'on mélange
00:33:25 le sujet de cette violence
00:33:29 et le sujet de l'eau,
00:33:32 de l'agriculture, de l'environnement,
00:33:35 qui a besoin de dialogue, de concertation,
00:33:39 de vivre ensemble de manière apaisée.
00:33:42 Si on mélange la violence
00:33:45 avec le besoin de dialogue,
00:33:48 on ne va pas y arriver.
00:33:51 - Nous étions en ligne avec Jean-Paul Gobain,
00:33:54 un éleveur bio, qui nous disait la même chose.
00:33:57 On est sidérés également.
00:33:59 Notre message est dévoyé.
00:34:01 On ne parle plus que des violences, des affrontements.
00:34:04 On n'a même pas parlé de ce sujet, de ces bassins.
00:34:07 Même question à Denis Mousseau,
00:34:10 avant que vous nous expliquiez
00:34:13 ce sujet, ce sujet de ces réserves d'eau.
00:34:16 Pourquoi, à votre avis, ce sujet a suscité autant
00:34:19 et suscite d'ailleurs autant de crispations
00:34:22 à générer les affrontements qu'on a pu voir ?
00:34:25 - Avant tout, bonjour à tous.
00:34:28 Par rapport au témoignage qui a eu lieu précédemment,
00:34:32 je voulais apporter tout mon soutien
00:34:35 à la maman et à la famille de ce jeune manifestant.
00:34:39 Il faut avoir une pensée pour lui
00:34:42 et nous espérons tous qu'il se remettra.
00:34:46 Pourquoi beaucoup de tensions ?
00:34:48 Il peut y avoir de la tension, mais cette tension,
00:34:51 elle a été cultivée depuis des années sur ce territoire.
00:34:55 Et moi, je voudrais simplement remettre un petit peu le contexte.
00:34:59 On a vu des images très, très violentes ce week-end,
00:35:04 mais c'était avéré, ces manifestations étaient interdites.
00:35:12 Et pourquoi elles étaient interdites ?
00:35:15 C'est parce que ce n'est pas la première qui a eu lieu en Deux-Sèvres,
00:35:18 c'est la cinquième ou la huitième,
00:35:21 et c'était crescendo des montées en violence avec du harcèlement.
00:35:26 Et moi, je voudrais parler, parce que samedi,
00:35:29 ce week-end, j'étais aux côtés des agriculteurs
00:35:31 sur ces communes qu'on avait aux alentours.
00:35:34 Pour apporter le soutien, parce que là,
00:35:37 on voit beaucoup d'images autour de la réserve,
00:35:39 mais autour, il y a des fermes, il y a des exploitants et leurs familles
00:35:44 qui ont vécu ça, mais dans leur quotidien,
00:35:47 subissent aussi ces harcèlements indirects.
00:35:50 Donc, je pense qu'il ne faut pas tout mélanger.
00:35:53 Et là, on se retrente sur des images très violentes autour d'une réserve,
00:35:58 mais pensez qu'il y a un monde agricole,
00:36:00 les agriculteurs et leurs familles qui, au quotidien,
00:36:03 je dis bien, font leur travail avec conscience et confiance.
00:36:09 Vous savez, pendant ces manifestations, moi, j'étais aux côtés là-bas.
00:36:12 Les agriculteurs, avant la manifestation,
00:36:16 étaient très inquiets de savoir comment ça pouvait se passer.
00:36:20 Ils avaient peur pour leur outil de travail,
00:36:22 avaient peur pour leur famille, pour leur intégrité.
00:36:25 Il y a plusieurs familles, qui ont été obligées,
00:36:28 en prévention, de se dire "on enlève les enfants,
00:36:32 on enlève les parents, on va les mettre en sécurité".
00:36:36 Donc, quand vous êtes dans un contexte comme ça,
00:36:38 moi, je voudrais surtout rappeler que les trois organisations
00:36:42 qui sont à l'origine de cette manifestation,
00:36:45 devront assumer leurs responsabilités.
00:36:48 C'est irresponsable, de la part de ces organisations,
00:36:52 de maintenir les mobilisations quand elles sont interdites.
00:36:56 Et si on rentrait un petit peu dans le fond,
00:36:59 depuis des mois, des campagnes d'affichage,
00:37:02 et vous pouvez aller voir sur leurs réseaux sociaux,
00:37:05 leur harcèlement, quand on dit de venir à une mobilisation interdite
00:37:08 avec des cuteurs, et ainsi de suite, et des menaces et autres,
00:37:12 on ne peut pas dire que ça va être une manifestation pacifique.
00:37:17 Regardez ce qui s'est passé en amont.
00:37:21 Regardez ce qui s'est passé en amont.
00:37:23 Et là, il faut... Voilà.
00:37:26 Ces violences, elles n'auraient pas dû avoir lieu.
00:37:29 Et si tout le monde avait pris et été en responsabilité,
00:37:33 ces violences n'auraient pas eu lieu.
00:37:35 Alors, justement, on va revenir à l'origine de la manifestation,
00:37:39 qui sont ces réserves d'eau, et c'est ce qu'on disait
00:37:41 avec Jean-Claude, Yvan et Eric.
00:37:43 Nous, on aimerait comprendre ce qui se passe.
00:37:45 On aimerait... Voilà, que vous nous expliquiez.
00:37:47 On a entendu ce qui était défavorable à ces réserves d'eau.
00:37:49 On aimerait maintenant que vous écoutez vous,
00:37:51 vous estimez que ces méga-bassines sont indispensables
00:37:55 et qu'elles doivent être implantées,
00:37:57 qu'elles vont pouvoir être une solution.
00:37:59 Thierry Boudot, je vous donne la parole en premier.
00:38:02 Alors déjà, d'abord, sur l'organisation de la manifestation,
00:38:07 il faut bien faire attention à...
00:38:10 Quand les soulèvements de la terre sont co-organisateurs,
00:38:12 ils viennent pour casser.
00:38:14 C'est le cas des Black Blocs.
00:38:16 Et je pense qu'il ne faut pas mélanger du besoin de débat,
00:38:20 de la contradiction dont on a besoin dans notre démocratie,
00:38:23 de la contestation, du dialogue avec environnementalistes
00:38:27 et agriculteurs, et séparer les ultras
00:38:32 et les gens qui sont venus, je pense,
00:38:34 attaquer la République à ce moment-là.
00:38:36 Oui, peut-être qu'il y a un autre sujet que les méga-bassines, d'ailleurs.
00:38:39 C'est peut-être qu'on comprendra.
00:38:41 Oui, oui. Je vais répondre à trois...
00:38:44 Je vous entendais tout à l'heure à l'antenne
00:38:46 sur le sujet de l'eau de pluie, de l'eau de nappe.
00:38:49 J'ai peut-être précisé le projet par rapport à trois questions.
00:38:52 La première, c'est ce que c'est de l'eau de pluie ou de l'eau de nappe.
00:38:55 En fait, le principe est de faire des retenues
00:38:58 de taille assez grande parce qu'elles sont collectives.
00:39:00 Il y a 10 à 20 agriculteurs
00:39:03 qui sont sécurisés en eau avec ces retenues,
00:39:06 donc ce n'est pas rien.
00:39:08 Et le principe est de prélever une toute petite partie de l'eau
00:39:12 qui transite sur le territoire en période d'hiver.
00:39:16 On a une spécificité, c'est que ce qu'on appelle une nappe,
00:39:19 chez nous, c'est une épaisseur calcaire de quelques mètres,
00:39:22 quelques dizaines de mètres, qui est une nappe libre.
00:39:25 Donc, en fait, c'est l'eau de pluie des semaines ou des jours précédents
00:39:29 qui transite dans cette épaisseur pour aller vers la rivière
00:39:32 et ensuite à la mer.
00:39:34 Et on ne fait que prélever, pour remplir des retenues,
00:39:37 une petite partie de cette eau pour ne pas avoir à le faire en été,
00:39:40 ce qui est favorable aux marées de poids de vin et aux milieux.
00:39:43 - Les nappes phréatiques ne sont pas touchées ?
00:39:46 - Très peu.
00:39:48 - Les nappes phréatiques, chez nous, sur notre territoire,
00:39:52 c'est très spécifique, c'est comme dans le sud de Vendée,
00:39:55 c'est une petite épaisseur calcaire dans laquelle l'eau transite.
00:39:59 C'est une nappe libre.
00:40:01 Donc, en fait, quand il pleut, elle se recharge,
00:40:03 mais elle se revidange très vite.
00:40:05 Donc, il y a une temporalité qui est importante
00:40:07 et c'est ce qui permet d'avoir un impact positif.
00:40:10 Donc, au moment où on prélève l'eau, quand les nappes sont rechargées,
00:40:13 avant qu'elles se vidangent, on ne la prélève pas,
00:40:16 cette quantité part à la mer.
00:40:18 On n'est pas dans un réservoir fermé, profond.
00:40:21 La caricature qui vise à dire qu'on va prélever en profondeur de l'eau
00:40:26 pour la mettre en surface, c'est biaisé, en fait.
00:40:30 - Un autre argument des personnes qui sont défavorables à ces bassines
00:40:33 est de dire, et vous l'avez évoqué, c'est pour ça que je me permets
00:40:35 de vous poser la question maintenant,
00:40:37 c'est de dire qu'il y a un phénomène d'inégalité,
00:40:39 les bassines vont favoriser une minorité d'agriculteurs
00:40:42 et plutôt des agriculteurs qui pratiquent une agriculture type intensive
00:40:46 au détriment des autres, des petites exploitations.
00:40:51 - Alors voilà, la destination de cette eau, c'est bien pour l'agriculture.
00:40:56 On est sur un territoire, là où il y a les retenues dans le sud de Sèvres,
00:41:02 là où on veut les construire, où les sols sont très légers.
00:41:06 On est exposé de manière récurrente aux sécheresses
00:41:10 et ça va être de plus en plus important l'été.
00:41:14 On a besoin, si on n'a pas d'eau, on n'aura plus d'agriculture.
00:41:19 Là, le projet est collectif, il est encadré de manière publique.
00:41:25 Tout agriculteur qui demande de l'eau sur ce territoire...
00:41:28 - Ça ne va pas favoriser plutôt des grandes exploitations plutôt que d'autres ?
00:41:31 Je reprends ma question sur l'inégalité.
00:41:35 - Il y a deux questions, il y a le modèle agricole et l'équité, l'égalité.
00:41:40 Sur le modèle agricole, il y a 450 agriculteurs derrière ce projet.
00:41:44 Dans les communes concernées par le projet,
00:41:46 ça peut représenter jusqu'à plus de 50% des agriculteurs.
00:41:50 C'est un modèle familial, il y a une moyenne de 80 hectares par agriculteur,
00:42:00 en moyenne, dans ce projet.
00:42:02 On est sur des fermes petites à moyenne familiales,
00:42:05 avec de la polyculture élevage, c'est-à-dire qu'il y a de l'élevage,
00:42:10 du lait, du lait de chèvre, du lait de vache, des produits AOP locaux.
00:42:15 Et on a aussi une diversité de production grâce à l'eau.
00:42:20 Sur ce territoire, si on n'a plus d'eau, si on ne la sécurise pas avec des retenues d'eau,
00:42:24 c'est justement ce que ne veulent pas les opposants qui va se produire.
00:42:29 On ne veut pas de fermes de monoculture de blé ou de blé colza de 1000 hectares par commune.
00:42:34 On ne veut pas d'agrobusiness sur notre territoire, ça c'est clair.
00:42:38 Il y a vraiment une désinformation totale sur ce qu'est notre agriculture
00:42:44 et sur ce qu'on veut faire de cette eau.
00:42:47 Une question d'Odive Henrioufol, Éric de Ritmaten également.
00:42:50 Je crois l'avoir entendu dire qu'il désignait dans le fond les organisations syndicales
00:42:55 qui appelaient à la manifester comme étant à la source des violences.
00:42:58 Peut-être est-ce que j'interprète trop grossièrement sa démonstration,
00:43:02 mais c'est comme ça que je l'ai comprise.
00:43:03 Et moi, ce que je n'arrive toujours pas à comprendre, c'est pourquoi vous n'arrivez pas en amont
00:43:07 à discuter ensemble, c'est-à-dire vous coopérative et les autres,
00:43:11 ces syndicats de paysans ou prétendus paysans ou syndicats ruraux,
00:43:16 afin de savoir, afin de discuter de l'utilité de ces méga-bassines.
00:43:20 Je n'arrive pas à comprendre pourquoi le dialogue est impossible.
00:43:22 Et je n'arrive pas non plus à comprendre pourquoi vous qui, aujourd'hui, prenez la parole,
00:43:27 ne prenez pas la parole, tandis que les autres essayent de monopoliser,
00:43:32 dans le fond, un discours officiel.
00:43:34 Expliquez-moi ce déséquilibre dans le fond, dans la communication.
00:43:38 Denis Mousseau ?
00:43:39 Alors, je ne sais pas si c'est un déséquilibre ou pas.
00:43:43 Quand on dit qu'il n'y a pas de concertation et pas de partage,
00:43:49 depuis 2005...
00:43:55 On vous entend, on vous entend.
00:43:57 Oui, depuis 2005, ce projet est en route.
00:44:02 Avec de la concertation, on a mis les gens autour de la table,
00:44:07 toutes les organisations, qu'elles soient environnementales, Etats, collectivités.
00:44:12 C'est une production, depuis 15 ans, de réflexion et de concertation.
00:44:17 Le travail, il a été fait, il a été validé, il a été légalisé.
00:44:22 Il y a des personnes, effectivement, qui aujourd'hui viennent,
00:44:27 après l'aboutissement d'un projet, le contrecarrer par des mensonges,
00:44:32 des contre-vérités, alors que c'est faux.
00:44:36 C'est faux.
00:44:37 Et aujourd'hui, dans ce qui est véhiculé,
00:44:40 beaucoup de contre-vérités s'étaient dites précédemment.
00:44:43 Autour de cette réserve, mais d'autres réserves,
00:44:46 nous sommes sur des fermes de polyculture élevage.
00:44:50 Moi, ce week-end, j'étais aux côtés d'un jeune éleveur de chèvres.
00:44:52 80 hectares, 200 chèvres.
00:44:54 Son point de distribution a encore été détruit.
00:44:57 A encore été détruit.
00:44:59 Et ça, ça arrive depuis longtemps.
00:45:02 - D.Riedmattel.
00:45:03 - M. Denis Mousseau, j'entends dire qu'il y a en Vendée 25 réservoirs,
00:45:07 alors peut-être moins gros que ceux de Sainte-Soline,
00:45:09 mais ils fonctionnent très bien, personne ne s'en plaint,
00:45:12 et les nappes phréatiques n'en souffrent pas. Est-ce que vous confirmez ?
00:45:15 - Je peux vous le confirmer, et ça permet une diversité,
00:45:19 une diversification des cultures,
00:45:21 un développement de l'agriculture biologique,
00:45:23 et un état des milieux bien meilleur qu'avant.
00:45:27 Les résultats sont trouvés.
00:45:29 - Pardon, Jean-Claude Dassier, soit pour Thierry Boudot,
00:45:31 soit pour Denis Mousseau également.
00:45:32 - Les deux, peut-être, je ne crois pas qu'il faille se tromper
00:45:35 sur ce qui s'est passé hier, ce n'est pas le cas d'ailleurs
00:45:37 de nos interlocuteurs.
00:45:38 Je pense qu'on est dans le symbole hier.
00:45:40 - L'aventière.
00:45:41 - L'aventière, pardon.
00:45:43 Que le mouvement écologique et l'ultra-gauche,
00:45:46 qui en fait partie ou non, a décidé de marquer son opposition
00:45:51 totale, forte, violente, énergique à cette politique,
00:45:55 je ne dirais même pas de méga-bassine,
00:45:57 d'utilisation de l'eau, comme on vient de nous l'expliquer
00:46:00 calmement et sereinement.
00:46:02 Il s'agit de combattre une politique contre laquelle
00:46:05 les écolos, entre guillemets, mais pas seulement,
00:46:08 se battent depuis des années.
00:46:10 Donc, on est à la fois victime d'une sécheresse
00:46:14 qui est en train de se confirmer année après année,
00:46:17 et un combat d'un certain nombre d'organisations politiques
00:46:20 qui font de la politique pour essayer de bloquer
00:46:23 cette politique publique, pour essayer d'échapper
00:46:26 à cette menace de la sécheresse.
00:46:28 - Elle m'a échappé.
00:46:29 - Est-ce qu'en effet, il n'y a pas un dialogue
00:46:33 ou une voix plus forte qui s'exprime au sein
00:46:36 des organisations agricoles pour, comme on vient de le faire,
00:46:39 et moi j'ai dit, ravi, on a écouté et entendu
00:46:42 plein de choses passionnantes, est-ce qu'il ne s'agit pas
00:46:45 de dire la vérité et de prendre la parole
00:46:48 avec plus de vigueur qu'on ne l'a fait jusqu'à présent ?
00:46:50 - Thierry Boudot, je vais vous demander une réponse courte,
00:46:52 s'il vous plaît.
00:46:54 - Ah, une réponse courte et une question longue ?
00:46:57 - Eh oui.
00:46:59 - Pour avoir du dialogue, déjà la violence, c'est le dialogue.
00:47:03 Donc déjà, il faut, alors on ne pourra sortir par le haut
00:47:09 que par le dialogue, je confirme, avec beaucoup d'écoute.
00:47:13 La coopérative de l'eau n'a pas d'étiquette syndicale,
00:47:16 la plupart de ses adhérents, enfin voilà,
00:47:19 je ne veux pas rentrer dans ce jeu, et c'est un vrai sujet
00:47:25 de voir qu'il y a quelques agriculteurs qui viennent
00:47:28 cautionner ces violences, c'est très grave,
00:47:30 en plus quand elles sont vers des installations agricoles,
00:47:33 là il y a un sujet.
00:47:34 Ensuite, je pense que ce sujet est victime des postures,
00:47:39 il a échappé au territoire et il est extrêmement politisé,
00:47:43 voilà, donc il faut qu'on analyse ça et qu'on,
00:47:47 si on veut avoir un dialogue sain,
00:47:52 - Essayez de ne pas l'analyser de la mauvaise manière,
00:47:55 essayez de l'établir un dialogue, oui.
00:47:57 - Nous, on l'a avec des associations environnementales
00:47:59 du territoire et des acteurs du territoire,
00:48:01 il faut se réapproprier, il faut le rétablir sur le territoire,
00:48:06 mais il n'est pas mort, le dialogue existe,
00:48:08 et après il faut faire attention à ceux qui viennent
00:48:10 faire de la violence, c'est le savoir-faire.
00:48:12 - Merci beaucoup à tous les deux, Thierry Boudeau de Munso,
00:48:14 d'avoir répondu à nos questions et d'avoir témoigné,
00:48:16 de nous avoir expliqué justement quel moment,
00:48:17 ce qu'il en était, et votre point de vue à vous.
00:48:19 Vous avez entendu dans cette deuxième partie d'émission
00:48:22 le témoignage de Nathalie, la mère de Mickaël,
00:48:25 ce manifestant qui a été très grièvement blessé,
00:48:27 qui est toujours à l'hôpital de Poitiers.
00:48:29 Je voudrais maintenant vous montrer les images
00:48:32 de ce gendarme qui a été évacué.
00:48:34 C'était samedi à Sainte-Soline, je vous rappelle qu'il y a eu
00:48:37 47 membres des forces de l'ordre qui ont été blessés,
00:48:40 voire grièvement blessés lors de ces manifestations.
00:48:43 On a parlé des violences, on a parlé des affrontements.
00:48:45 Vous les voyez ici en image, ce gendarme qui est évacué.
00:48:50 Merci beaucoup à tous les trois, Jean-Claude Dassier, Yvan Rieufol
00:48:52 et Eric de Ruytmaten.
00:48:54 On se retrouve à 15h pour le Grand Journal de l'après-midi.
00:48:56 A tout de suite.
00:48:59 - Il est 15h. Bonjour à tous.
00:49:03 Soyez les bienvenus si vous nous rejoignez.
00:49:05 C'est le Grand Journal de l'après-midi avec Kinson.
00:49:07 À la une aujourd'hui, à la veille d'une dixième journée
00:49:10 de mobilisation contre la réforme des retraites,
00:49:12 opération déminage pour le gouvernement qui appelle à l'apaisement.
00:49:15 Emmanuel Macron reçoit Elisabeth Borne.
00:49:17 Les principaux cadres de sa majorité rejoindront Yohann Usaï à l'Elysée.
00:49:21 - Un manifestant est entre la vie et la mort
00:49:24 deux jours après la manifestation à Sainte-Soline.
00:49:26 Il y aurait plusieurs autres blessés.
00:49:28 Témoignage à suivre par notre envoyée spéciale Antoine Esteve
00:49:32 qui se trouve devant l'hôpital de Poitiers.
00:49:34 - Le musée le plus fréquenté au monde n'a pas pu ouvrir ses portes aujourd'hui.
00:49:37 Les salariés du Louvre sont en grève contre la réforme des retraites.
00:49:40 L'intersyndical compte bien être présent dans le cortège parisien.
00:49:43 Demain, nous irons sur place.
00:49:45 - Le 18 juillet 2020, père de famille qui ne supportait pas la séparation
00:49:48 avec son épouse a tué sa fille de 11 ans.
00:49:51 Ce matin, s'est ouvert le procès à la cour d'assises du Vaucluse à Avignon.
00:49:54 Nous irons rejoindre Noël Michouls qui est sur place.
00:49:57 - À la veille d'une dixième journée de mobilisation contre la réforme des retraites,
00:50:02 le gouvernement en appelle à l'apaisement.
00:50:04 Johan Hesay, bonjour.
00:50:05 Vous êtes à l'Elysée.
00:50:06 Opération déminage pour le gouvernement.
00:50:08 Une atmosphère de plus en plus tendue.
00:50:11 Est-ce qu'on voit quand même se dessiner une sortie de crise ?
00:50:13 - Et bien, Cléline, non précisément.
00:50:18 On ne la voit pas bien puisque le discours du gouvernement
00:50:20 est précisément toujours le même.
00:50:22 Le gouvernement qui appelle les syndicats à venir autour de la table
00:50:25 pour reprendre des discussions.
00:50:27 Nous pouvons parler de tout, dit le gouvernement, de tout,
00:50:29 sauf de la réforme des retraites.
00:50:31 Dialogue de sourds qui se poursuit et qui est donc vécu
00:50:33 comme une provocation par les syndicats.
00:50:35 Pas de changement donc de ce point de vue-là.
00:50:37 Réunion, réunion de crise, dit-on ici à l'Elysée.
00:50:40 Emmanuel Macron a convoqué la première ministre pour un tête-à-tête.
00:50:43 D'abord, dans un premier temps, ils ont été rejoints.
00:50:45 Ensuite, pour un déjeuner qui se poursuit toujours en ce moment
00:50:48 avec les leaders de la majorité.
00:50:50 Édouard Philippe, par exemple, est autour de la table de ce déjeuner.
00:50:53 L'objectif de ce déjeuner, précisément,
00:50:55 c'est de plairer de l'après, de la sortie de crise, bien sûr,
00:50:58 mais de l'après, des futurs chantiers du gouvernement.
00:51:01 Essayer de dégager une nouvelle majorité,
00:51:03 c'est l'objectif principal qu'Emmanuel Macron a fixé à sa première ministre.
00:51:07 Et puis l'objectif de ce déjeuner, c'est aussi un objectif de communication.
00:51:11 Emmanuel Macron, en convoquant la presse,
00:51:13 d'ailleurs jusque dans cette cour de l'Elysée qui aujourd'hui est ouverte,
00:51:16 ça n'est pas toujours le cas,
00:51:18 mais il veut montrer que lui, il pense déjà à l'après,
00:51:21 qu'il a déjà tourné la page, que cette réforme, elle a été votée,
00:51:24 elle sera appliquée.
00:51:26 Il veut montrer, effectivement, qu'il prépare l'après.
00:51:29 Merci beaucoup, Yoann Uzahi, et merci à Antoine Durand qui vous accompagne.
00:51:33 Et il le répète, Laurent Berger réclame un geste très fort du gouvernement.
00:51:37 Le secrétaire général de la CFDT confirme avoir reçu un appel
00:51:41 du bras droit d'Emmanuel Macron,
00:51:43 le secrétaire général de l'Elysée Alexis Collère,
00:51:45 pour échanger sur l'ambiance.
00:51:47 Le leader syndical réitère sa demande de faire une pause
00:51:50 sur la réforme des retraites.
00:51:52 Deux jours après la manifestation à Saint-Sauline,
00:51:54 un manifestant est toujours entre la vie et la mort,
00:51:56 après de violents affrontements avec les forces de l'ordre.
00:51:58 C'était samedi, donc, dans les Deux-Sèvres.
00:52:00 Antoine et Steph, bonjour, on vous retrouve.
00:52:02 Vous êtes devant l'hôpital de Poitiers.
00:52:04 Vous avez pu échanger avec la mère de Michael,
00:52:06 qui est ce manifestant, toujours dans le coma.
00:52:08 Dites-nous, comment va-t-il ?
00:52:12 Antoine et Steph, est-ce que vous nous entendez ?
00:52:22 Visiblement, il y a un petit problème de liaison.
00:52:25 Antoine, est-ce que vous m'entendez ?
00:52:27 Vous avez pu échanger, je le disais, avec la mère de Michael,
00:52:30 qui est un manifestant, qui a été grievement blessé
00:52:32 lors des affrontements à Saint-Sauline, samedi.
00:52:34 Comment va-t-il ?
00:52:36 Effectivement, on a pu rencontrer la maman
00:52:41 de l'une des deux personnes blessées sur le parking de l'hôpital,
00:52:45 qui se trouve juste derrière moi, le CHU de Poitiers.
00:52:47 Elle nous a raconté qu'elle avait eu un coup de fil de son fils.
00:52:50 Il a 34 ans, il est gilet jaune, depuis le début du mouvement des gilets jaunes.
00:52:53 Il l'a appelé, samedi, un petit peu avant midi,
00:52:55 en lui disant "Maman, je vais à cette manifestation,
00:52:57 j'y vais dans un état complètement pacifiste".
00:53:00 En tout cas, c'est ce qu'elle nous a dit tout à l'heure,
00:53:02 lorsqu'on a pu lui poser quelques questions.
00:53:04 Elle nous a dit qu'ensuite, elle n'a plus eu de nouvelles
00:53:06 jusqu'au milieu de l'après-midi.
00:53:08 Ce sont des amis du jeune homme qui l'ont appelé,
00:53:10 en lui disant qu'il avait été blessé,
00:53:12 en lui expliquant notamment qu'il avait eu énormément de difficultés
00:53:15 pour pouvoir l'extraire du champ dans lequel il a été blessé.
00:53:18 Elle nous a raconté ensuite qu'il aurait été victime d'un tir de LBD
00:53:21 dans le bas du cou, et qu'il a été blessé à cet endroit,
00:53:24 au niveau du cerveau.
00:53:26 Il est dans un commun, en ce moment, artificiel ou pas,
00:53:28 on n'a pas les précisions du côté médical.
00:53:30 Tout ce qu'on sait, c'est qu'en ce moment,
00:53:32 il est en récupératoire.
00:53:34 Sa famille se fait beaucoup de soucis, évidemment,
00:53:36 pour son fils.
00:53:38 Ils ont insisté de nombreuses fois en disant
00:53:40 qu'il était parti à cette manifestation avec des amis,
00:53:42 dans un cadre complètement pacifique,
00:53:44 qu'il n'a jamais eu de problème, en tout cas,
00:53:46 sur ce type de manifestation.
00:53:48 Autre information importante, c'est qu'il est suivi
00:53:50 par un avocat de la Ligue des droits de l'homme,
00:53:52 et qu'une plainte aurait été déposée, encore une fois,
00:53:54 par la famille, contre les services d'ordre
00:53:56 qui ont participé à cette manifestation,
00:53:58 samedi après-midi.
00:54:00 - Merci, Antoine, pour toutes ces précisions.
00:54:02 On remercie aussi Jérôme Rampenaud,
00:54:04 qui vous accompagne.
00:54:06 On vous disait dans les titres, la grogne sociale
00:54:08 qui ne retombe pas.
00:54:10 La mobilisation de demain pourrait-elle, à nouveau,
00:54:12 dégénérer, notamment en région ?
00:54:14 Sur les réseaux sociaux, une opération "Ville morte"
00:54:16 est annoncée à Rennes.
00:54:18 Jeudi dernier, le cortège autonome
00:54:20 était bien plus massif que le cortège syndical.
00:54:22 - Le musée le plus fréquenté au monde
00:54:24 n'a pas pu ouvrir ses portes aujourd'hui.
00:54:26 La mobilisation pourrait durer toute la journée.
00:54:28 Les autorités sont en grève contre la réforme des retraites.
00:54:30 Écoutez l'agacement de certains touristes
00:54:32 qui n'ont pas pu rentrer dans le musée.
00:54:34 - S'ils sont heureux de protester,
00:54:38 je comprends tout à fait leur point de vue.
00:54:40 Mais nous aimerions tous aller voir Mona Lisa.
00:54:42 Mais peu importe.
00:54:44 - C'est incroyable que la police
00:54:46 ne les éloigne pas pour qu'ils puissent manifester ailleurs.
00:54:48 Il y a des touristes de toute la planète
00:54:50 qui viennent visiter le Louvre avec nos enfants,
00:54:52 des gens qui économisent toute leur vie
00:54:54 pour venir ici.
00:54:56 C'est une honte absolue qu'à cause de ces gens,
00:54:58 nous ne puissions pas rentrer.
00:55:00 - Certains m'ont dit que ce n'était pas
00:55:02 qu'une question de l'âge de la retraite
00:55:04 et qu'il s'agissait du fait que le gouvernement
00:55:06 prenait des décisions sans l'aide du Parti démocratique.
00:55:08 Et je le comprends.
00:55:10 Je comprends la colère.
00:55:12 Mais en même temps, ça craint pour tous ceux
00:55:14 qui sont en visite cette semaine. Vous ne trouvez pas ?
00:55:16 - La contestation sociale se poursuit dans plusieurs secteurs.
00:55:20 Près de 30% de grévistes
00:55:22 demain prévoient le premier syndicat
00:55:24 dans les écoles maternelles et élémentaires.
00:55:26 Un taux de grévistes plus faible
00:55:28 que l'estimation précédente,
00:55:30 s'explique le syndicat,
00:55:32 car les journées de mobilisation qui se succèdent
00:55:34 deviennent un sacrifice financier
00:55:36 difficile pour les enseignants.
00:55:38 Des poubelles
00:55:40 qui s'entassent dans la rue,
00:55:42 une situation qui s'améliore,
00:55:44 mais jusqu'à quand ?
00:55:46 Le volume de déchets non ramassés dans Paris
00:55:48 était en baisse hier.
00:55:50 Depuis plus de 20 jours, les éboueurs sont en grève.
00:55:52 Des copropriétaires cotisent
00:55:54 et font appel à des entreprises privées.
00:55:56 Voyez ce reportage signé
00:55:58 Mathilde Couvillère-Fournois et Charles Bager.
00:56:00 - La grève des éboueurs
00:56:02 pourrait s'étendre aux entreprises de ramassage privé
00:56:04 ce lundi. La CGT a déposé
00:56:06 un préavis de grève pour l'entreprise
00:56:08 de Richebourg à la Courneuve. Résultat,
00:56:10 plusieurs arrondissements tels que les 10e
00:56:12 et 18e risquent de ne plus être
00:56:14 propres à leur tour. Certains parisiens
00:56:16 sont excédés.
00:56:18 - C'est lamentable, puis c'est sale.
00:56:20 Les rats qui passent le soir,
00:56:22 les odeurs sont insupportables.
00:56:24 - Oui, j'en ai vu des rats.
00:56:26 Des sacrés bétails
00:56:28 que j'ai vu, aussi gros qu'un chat.
00:56:30 - Certains cherchent alors des solutions
00:56:32 pour rendre leurs rues plus propres.
00:56:34 Des copropriétaires se cotisent pour faire appel
00:56:36 à des entreprises privées de ramassage.
00:56:38 Mais cette idée ne fait pas l'unanimité.
00:56:40 - Mon avis perso,
00:56:42 je ne ferai pas appel à des compagnies privées.
00:56:44 Mais maintenant, si elles le font, c'est également
00:56:46 pour des raisons sanitaires.
00:56:48 - On a des ordures pour les riches
00:56:50 et des ordures pour les pauvres.
00:56:52 Non, ce n'est pas normal.
00:56:54 Ça devrait être un service public universel.
00:56:56 - Trois sites d'incinérateurs ont rouvert
00:56:58 à Ivry-sur-Seine, ici les Moulineaux et Saint-Ouen.
00:57:00 Grâce à eux, le volume de déchets
00:57:02 va réduire progressivement. Malgré les réquisitions,
00:57:04 il reste encore 7800 tonnes
00:57:06 de déchets dans la capitale.
00:57:08 - On en revient à cette 10e
00:57:10 journée de mobilisation.
00:57:12 Action, grève, manifestation organisée demain.
00:57:14 Plusieurs secteurs seront touchés.
00:57:16 On vous a posé la question.
00:57:18 Combien de temps cette grève peut-elle durer, selon vous ?
00:57:20 Écoutez.
00:57:22 - Non, je pense que la situation va pas se calmer.
00:57:24 Je pense que ça va merdouiller.
00:57:26 - Pour toutes les personnes
00:57:28 qui font grève, aujourd'hui,
00:57:30 c'est des retenues sur salaire.
00:57:32 Donc, ça ne pourra pas durer éternellement.
00:57:34 - C'est clair et net que ça va continuer, je pense.
00:57:36 Un peu comme à l'instar des Gilets jaunes
00:57:38 où ça a duré un an, un an et demi, je crois.
00:57:40 Donc oui, ça va continuer.
00:57:42 Mais ça ne va pas redescendre comme toujours.
00:57:44 - Je pense que, aujourd'hui, de mon point de vue,
00:57:46 on est rentré plus dans une situation
00:57:48 qui est contre l'univers politique
00:57:50 plutôt que contre la réforme.
00:57:52 Et je pense qu'effectivement,
00:57:54 il va falloir revoir
00:57:56 tout simplement les partis politiques.
00:57:58 - Elle est l'heure à présent
00:58:00 de la chronique éco d'Éric Derritte-Matin.
00:58:02 Éric, la CGT ouvre aujourd'hui
00:58:12 son 53e congrès.
00:58:14 Ça se passe à Clermont-Ferrand.
00:58:16 Et le congrès va devoir choisir le remplaçant
00:58:18 de Philippe Martinez, qui est l'actuel secrétaire général.
00:58:20 Et c'est loin d'être simple.
00:58:22 - Alors, c'est loin d'être simple.
00:58:24 Vous avez en fait trois profils.
00:58:26 Vous avez une candidate qui est officielle
00:58:28 qui s'appelle Marie Buisson.
00:58:30 Elle a 54 ans.
00:58:32 Elle est enseignante en lycée professionnel.
00:58:34 Mais le problème, c'est qu'elle ne fait pas d'unanimité.
00:58:36 Elle est plutôt jugée très écolo.
00:58:38 Et puis, elle a signé un pacte
00:58:40 avec la branche de la chimie, le pétrole,
00:58:42 le nucléaire. Les ouvriers du secteur
00:58:44 ont peur d'être maltraitées
00:58:46 par la suite. L'autre profil,
00:58:48 ce n'est pas la candidate officielle, mais elle est sur les rangs.
00:58:50 C'est Céline Verzeletti.
00:58:52 Elle a 54 ans. Elle est membre du Parti
00:58:54 communiste français. Elle est dans la fonction publique,
00:58:56 gardienne de prison. Et elle représente
00:58:58 vraiment les durs. Et elle veut un retour
00:59:00 à la CGT à l'ancienne.
00:59:02 Et puis, troisième profil,
00:59:04 pas candidate officielle non plus, mais
00:59:06 il peut créer une surprise lors du congrès.
00:59:08 C'est Olivier Matheux, que vous avez beaucoup vu.
00:59:10 Il a 48 ans. C'est un radical de la CGT.
00:59:12 Il représente la CGT des Bouches
00:59:14 du Rhône. C'est un sapeur-pompier.
00:59:16 Et lui, on le juge stalinien.
00:59:18 Tout simplement. Il se dit nostalgique
00:59:20 de l'URSS. Donc, un pur et dur.
00:59:22 Il est membre du PC depuis maintenant
00:59:24 très longtemps, depuis l'adolescence.
00:59:26 Et il se présente d'ailleurs sans être adoubé.
00:59:28 Alors, ce congrès va aussi faire le bilan
00:59:30 de Philippe Martinez. Martinez qui a
00:59:32 passé 8 ans à la tête de la CGT.
00:59:34 On dit que son bilan est mitigé. Il a perdu
00:59:36 des candidats, enfin des adhérents.
00:59:38 33 000 cartes
00:59:40 qui ont été supprimées en 2 ans.
00:59:42 Martinez a divisé. Il a perdu
00:59:44 même la place de premier syndicat au profit
00:59:46 de la CFDT. Résultat
00:59:48 du vote et du choix
00:59:50 à partir du week-end prochain,
00:59:52 en tout cas en fin de semaine. Philippe Martinez,
00:59:54 lui, aura bientôt 62 ans. Mais, il ne va
00:59:56 pas prendre sa retraite. Pourquoi ? Parce que
00:59:58 d'abord, il va retourner chez Renault.
01:00:00 Et il doit encore un an de travail.
01:00:02 Vous vous rendez compte ? Parce qu'il n'a pas tous ses trimestres.
01:00:04 Merci beaucoup,
01:00:06 Eric. Direction désormais
01:00:08 l'Allemagne, frappée par une
01:00:10 méga grève dans les transports. Un mouvement
01:00:12 d'une ampleur inédite dans le pays
01:00:14 qui a paralysé tout le secteur national
01:00:16 des transports. Les syndicats réclament
01:00:18 une hausse des salaires face à l'inflation.
01:00:20 On fait le point avec Yael Benhamouf.
01:00:22 Dans le hall désert
01:00:24 de l'aéroport de Munich, un groupe
01:00:26 de jeunes voyageurs s'occupe.
01:00:28 Nous devions aller à Berlin.
01:00:30 Mais notre avion a décollé
01:00:32 avant notre arrivée ici. Et il n'y avait
01:00:34 pas d'autre avion pour nous amener.
01:00:36 Alors la compagnie avec laquelle nous avions réservé
01:00:38 nous a payé un hôtel près de l'aéroport.
01:00:40 Et nous sommes désormais en train d'attendre un bus pour Berlin.
01:00:42 Impossible de trouver un avion aujourd'hui.
01:00:46 Ils sont annulés pour cause de
01:00:48 grève nationale. Cette mobilisation
01:00:50 est la plus importante que l'Allemagne
01:00:52 ait connue depuis des décennies.
01:00:54 Les syndicats du secteur public
01:00:56 et des chemins de fer et transports
01:00:58 réclament des augmentations de salaires de plus de
01:01:00 10%. Une augmentation
01:01:02 justifiée par la hausse du coût de la vie.
01:01:04 Ce touriste néerlandais
01:01:06 n'avait pas été informé.
01:01:08 Je suis un peu choqué en fait.
01:01:12 Je n'en avais pas entendu parler.
01:01:14 Maintenant je dois trouver une solution.
01:01:16 Cette grève
01:01:20 rarissime en Allemagne a commencé
01:01:22 à minuit ce dimanche.
01:01:24 Les salariés sont appelés à arrêter le travail
01:01:26 pendant 24 heures.
01:01:28 Ce matin
01:01:30 s'est ouvert le procès
01:01:32 d'un homme pour des faits terribles.
01:01:34 Le 18 juillet 2020,
01:01:36 un père de famille qui ne supportait pas la séparation
01:01:38 avec son épouse a tué sa fille de 11 ans.
01:01:40 Bonjour Noémie Chouz.
01:01:42 Vous êtes en direct de la cour d'assises du Vaucluse
01:01:44 à Avignon au coeur de ce procès.
01:01:46 La question de la préméditation.
01:01:48 Oui, juste avant la suspension
01:01:52 pour l'heure du déjeuner,
01:01:54 le président de la cour d'assises a précisé
01:01:56 de poser une question spéciale
01:01:58 au moment du délibéré, celle de la préméditation.
01:02:00 Il faut dire que l'accusé
01:02:02 est pour le moment renvoyé uniquement
01:02:04 pour le meurtre de sa fille Sarah,
01:02:06 11 ans vous l'avez dit au moment des faits.
01:02:08 Il a toujours expliqué avoir agi sous le coup d'une pulsion.
01:02:10 Pourtant, il avait pris
01:02:12 le soin de lui lier avec des cordelettes
01:02:14 les pieds et les mains avant de la jeter
01:02:16 dans le rhône. Il y a aussi
01:02:18 ce message envoyé
01:02:20 à son épouse à qui il conseille
01:02:22 d'embrasser leur fille
01:02:24 avant de lui dire au revoir.
01:02:26 On ne sait jamais si une bombe explose dans le bus,
01:02:28 avait-il ajouté autant d'éléments
01:02:30 qui pour l'avocat de la mère de Sarah
01:02:32 signent la préméditation.
01:02:34 Sergio Gil González pourrait donc finalement
01:02:36 être jugé et condamné pour assassinat.
01:02:38 Dans les faits, ça ne changera pas
01:02:40 grand chose. La peine encourue est la même,
01:02:42 celle de la réclusion criminelle
01:02:44 à perpétuité. Mais pour les proches de la
01:02:46 fillette, c'est en tout cas ce que nous a dit leur avocat,
01:02:48 pour eux, ce sera une façon de rétablir
01:02:50 la réalité des choses.
01:02:52 L'accusé sera longuement interrogé
01:02:54 sur les faits. Ce sera demain après-midi.
01:02:56 - Merci beaucoup Noémie Schultz
01:02:58 avec les images de l'Orpah.
01:03:00 Voilà pour le Grand Journal de l'après-midi.
01:03:02 Dans un instant, à suivre
01:03:04 l'interview de ce matin
01:03:06 réalisée par Laurence Ferrari,
01:03:08 celle de Stanislas Guerini, qui est ministre
01:03:10 de la Transformation et de la Fonction Publique.
01:03:12 Interview alors que,
01:03:14 vous le savez, le gouvernement cherche l'apaisement
01:03:16 à la veille d'une dixième journée de mobilisation.
01:03:18 Restez bien avec nous sur CNews.
01:03:20 [Musique]

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