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  • 27/03/2023
Parlons Vrai chez Bourdin avec Christiane Lambert, présidente de la FNSEA.

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##SAVOIR_ET_COMPRENDRE-2023-03-27##

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Transcription
00:00 - Il est 10h34, merci d'être avec nous et nous avons la chance de recevoir en direct
00:05 Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. Christiane Lambert, bonjour.
00:08 - Bonjour.
00:09 - Merci d'être avec nous. Vous avez regardé de votre territoire
00:17 ce qui s'est passé autour des deux retenues d'eau.
00:21 Je dis bien retenues d'eau, moi les bassines, les super bassines,
00:24 j'aime pas du tout cette expression.
00:26 De ces retenues d'eau dans les deux sèvres.
00:28 Quelle est votre réaction ce matin ?
00:30 - Moi je condamne la violence inouïe, la haine qui s'est déroulée sous nos yeux.
00:37 Les forces de l'ordre ont été harcelées d'une façon incroyable.
00:41 La préfète avait dit que ça allait être violent puisque toutes les indications indiquaient
00:47 que les trois organisateurs étaient allés recruter en Allemagne, en Italie,
00:50 parmi les courants les plus violents des black box.
00:53 Donc les informations étaient les bonnes.
00:55 Mais je n'aurais pas voulu être épouse de forces de l'ordre samedi
00:58 parce que franchement les images étaient épouvantables.
01:00 Tout ça pour polémiser un débat.
01:02 C'est une prise en otage du débat parce qu'ils ne sont pas pour le dialogue, on le voit.
01:06 Ils peuvent dire tout ce qu'ils veulent, que c'était dansant, chantant, festif.
01:10 Non, non, non. Le but c'était justement l'affrontement.
01:14 - Le but c'était l'affrontement avec effectivement des activistes venus de toute l'Europe
01:19 et même de Nouvelle-Zélande.
01:21 Certains venus de Nouvelle-Zélande et armés.
01:24 Le débat autour de ces retenues d'eau est un débat maintenant qui est fréquent,
01:32 indispensable ces retenues d'eau.
01:35 Christiane Lambert ?
01:37 - Oui, le climat change, il faut que nous changions notre rapport à l'eau.
01:41 Regardez ce qu'il se passe dans les départements du Sud,
01:44 dans les pays du Sud, ils ont davantage maîtrisé l'eau que nous en France
01:47 et d'ailleurs même dans certains pays du Nord.
01:49 Parce qu'aujourd'hui le Danemark et les Pays-Bas,
01:51 où il n'y a pas ce genre de polémique,
01:53 consacrent plus d'eau de pluie à l'irrigation que la France,
01:57 alors que nous, nous sommes plus bas en latitude.
01:59 Et puis surtout, il faut parler d'irrigation différemment d'une région à l'autre.
02:03 Dans le Sud de la France, le canal de l'Endurance, le canal du Midi,
02:06 toutes les retenues d'eau, serre-ponçon, sont faites pour maîtriser l'eau,
02:11 pour l'électricité et pour l'agriculture.
02:13 Deux besoins essentiels dont personne ne peut se passer.
02:17 Avec le climat qui change, avec l'augmentation du coût de l'énergie,
02:21 ce débat est plus que jamais nécessaire.
02:23 Mais par contre, on ne fera pas le même type d'irrigation et de retenue
02:27 dans les deux Sèvres en Exmoit-Oucherante,
02:30 ou dans le Massif Central, ou ailleurs.
02:32 Il faut à chaque fois regarder le sous-sol, la configuration du terrain,
02:37 et adapter, en l'occurrence, à Sainte-Sauline et dans cette région.
02:43 Les études ont été faites.
02:45 C'est une nappe qui est très peu profonde,
02:48 qui se remplit très vite dès qu'il pleut.
02:50 On voit d'ailleurs de l'eau qui affleure au sol et de l'eau qui déborde.
02:53 Et c'est à ce moment-là que l'autorité de l'État donne la permission de pomper.
02:58 Tout cela est encadré.
03:00 Il y a des cotasins par exploitation.
03:03 Il y a 450 agriculteurs concernés, des gens qui ont des chèvres, des vaches nectaires,
03:07 des vaches à l'étang, des cultures, du maraîchage, des semences.
03:11 C'est une agriculture très diversifiée dans ce secteur, grâce à l'irrigation.
03:15 - Christiane Lambert, la "grimashing".
03:18 Alors, Christiane, je vous appelle Christiane parce qu'on s'est tellement rencontré
03:24 depuis que vous êtes présidente de la FNSEA, Christiane.
03:26 Et je sais que vous allez avoir un fort moment d'émotion jeudi,
03:30 lorsque vous allez prononcer votre dernier discours.
03:33 Vous allez quitter cette présidence
03:36 et élever vos porcs dans le Ménéloir à Bouillies-Ménard, Christiane.
03:42 Pincement au cœur, j'imagine.
03:45 Pas facile de quitter la présidence de la FNSEA.
03:48 - Pas facile de quitter une maison où on a beaucoup travaillé,
03:52 où on a porté l'espoir et la volonté des agriculteurs de travailler,
03:56 d'être reconnus, d'être reconnus pour ce qu'ils sont,
03:59 ceux qui produisent l'alimentation et qui nourrissent les Français au quotidien.
04:03 Et plus largement, aujourd'hui, le blé et les fromages, les vins partent à l'étranger,
04:08 les produits français sont attendus.
04:10 Alors, je ne reviens pas nourrir mes cochons.
04:12 Comme vous dites, je garde la présidence du COPA,
04:15 puisque beaucoup de choses se décident au niveau européen.
04:18 Je lève le pied, parce que je veux une vie après la FNSEA.
04:21 Vous savez, c'est très stressant, c'est très engageant.
04:24 Je ne sais pas faire les choses à moitié.
04:26 Donc, j'ai décidé, au bout de six ans, je m'étais fixée sur ce cap-là.
04:29 J'ai décidé d'arrêter, bien sûr, à Angers,
04:31 donc j'étais un peu tréméditée quand même.
04:33 - Oui, j'imagine, j'imagine.
04:35 Est-ce que vous pensez qu'en six ans de présidence, la gribaching a reculé ?
04:39 - Oui, plusieurs choses y ont contribué.
04:41 D'abord, nous avons beaucoup expliqué,
04:43 je remercie les médias qui m'ont beaucoup invitée,
04:45 il y a eu les États généraux de l'alimentation, les lois d'alimentation.
04:48 Il y a eu aussi la crise Covid et la peur de pénurie,
04:51 la peur de manquer, qui a réveillé chez les Français
04:54 la conscientisation que l'alimentation, c'était fragile,
04:58 et qu'en plus, avec le changement climatique, on pouvait tout perdre.
05:01 Quand le gel a détruit 30 % de la vendange et 30 % des fruits,
05:05 quand la sécheresse, l'année dernière,
05:07 fait qu'on a moins de 30 % de pommes de terre,
05:09 oui, il faut regarder le climat qui complique l'équation de production.
05:12 C'est pour ça qu'il n'y a pas de place pour les polémiques,
05:14 et davantage pour le scientifique et les approches rationnelles.
05:17 Et la guerre en Ukraine a mis en avant aussi,
05:20 manque d'huile de tournesol, explosion du prix du blé, donc inflation.
05:25 Produire moins, c'est produire de la faim dans certains pays,
05:29 mais c'est aussi avoir une alimentation plus rare et plus chère.
05:32 Et les Français qui, aujourd'hui, se plaignent de l'inflation,
05:35 parce que c'est compliqué pour la fin du mois, et je les comprends,
05:38 doivent aussi soutenir une agriculture qui produit.
05:41 On ne peut pas dire "non, non, non, rien du tout en France, et on importera tout venant d'ailleurs",
05:45 ne respectant aucune règle.
05:47 Ce n'est pas sérieux, ce n'est pas responsable, ce n'est pas ce que nous prenons, nous.
05:50 - Oui, Christiane Lambert.
05:51 Mais pour prendre un exemple qui est de saison, celui de la fraise,
05:56 aujourd'hui, malheureusement,
05:58 quand je vois dans les grandes surfaces des fraises françaises
06:01 vendues trois ou quatre fois plus chères qu'une fraise espagnole,
06:04 ça a de quoi mettre en colère.
06:07 Est-ce que ça vous met en colère, Christiane Lambert ?
06:10 - Oui, parce que la difficulté, c'est que depuis 30 ans,
06:13 les distributeurs ont pris l'habitude d'aller chercher partout à l'étranger des produits moins chers.
06:18 Et donc, ils ont ainsi mis à mal l'agriculture française.
06:21 Dans le même temps, nous avons eu des faillites, nous avons perdu de la production.
06:26 Et dans le même temps, en France, les mêmes, parfois, ont demandé d'avoir moins de produits phytos,
06:30 du coût du travail plus élevé, des normes plus élevées.
06:33 Donc, beaucoup de productions en France sont plus élevées.
06:36 Et quand ces importations arrivent, en plus, plus tôt maintenant, avec le changement climatique,
06:40 il y a un télescopage de production, et ce n'est pas bon du tout pour la production française.
06:45 C'est vrai, essentiellement, pour les fruits et les légumes de printemps,
06:48 ceux dont les Français rassolent,
06:50 mais c'est vrai que les conditions de production sont complètement différentes.
06:53 Donc, les garigades sont aussi arrivées.
06:55 Préférer les fraises françaises, c'est soutenir l'économie française, les emplois,
06:59 et la possibilité aussi d'avoir des produits qui auront un meilleur goût, parce qu'elles ont moins voyagé.
07:04 - Merci Christiane Lambert, merci pour tout ce que vous avez fait.
07:08 Ça m'a fait plaisir de vous croiser tant de fois. Merci beaucoup.
07:12 - Merci à vous, au revoir.
07:13 - Merci, au revoir. Il est 10h41, vous êtes sur Sud Radio.
07:17 Nous allons reparler évidemment de ces réserves d'eau.
07:21 Bah tiens, Alain est à Lyon, auditeur de Sud Radio, et réagit.
07:25 Alain, bonjour. - Oui, bonjour.
07:27 - Ça va Alain ? - Oui, ça va, oui.
07:30 - Alain, vous êtes contre ces retenues d'eau ?
07:33 - Oui, je suis contre.
07:37 Maintenant, il y a différentes retenues d'eau, mais les bassines, c'est impossible avec les pompages.
07:43 - Mais enfin, les bassines sont des retenues d'eau, hein.
07:45 Pardon de vous le dire, c'est exactement la même chose.
07:48 Ce sont des réservoirs d'eau.
07:51 - Oui, c'est des réservoirs, mais il y a différentes façons de remplir ces réservoirs,
07:56 et les bassines, telles qu'elles sont faites là, leur mode de remplissage est impossible à accepter aujourd'hui,
08:02 de par déjà les sécheresses que l'on a.
08:04 La personne d'avant a parlé que les nappes phréatiques étaient proches du sol,
08:08 qu'il y avait des débordements, je ne sais même pas ce qu'est un débordement dans une nappe phréatique.
08:12 Je m'occupe d'eau depuis 40 ans, c'est un nouveau truc qui vient de sortir.
08:16 Il n'y a pas eu de pluie, donc les nappes phréatiques sont dans un état lamentable.
08:20 La pluie qui tombe actuellement, elle sert pour la nature.
08:23 Elle sert à faire pousser les champs, à faire plaisir pour avoir des feuilles tout de suite.
08:27 Donc elles ne vont pas jusque dans les nappes phréatiques.
08:30 Et si on pompe les nappes phréatiques, dans quelques années,
08:33 ce sont les enfants qui vont sur place, les gens qui habiteront sur place,
08:37 ils ne sont même pas en train de se préoccuper s'ils pourront avoir de l'agriculture,
08:40 simplement parce qu'ils auront de l'eau à leur robinet.
08:42 Si vous prenez le Colorado, le fleuve Colorado, qui est un fleuve très puissant,
08:46 le Grand Canyon, il n'est même pas rien, il disparaît, il n'atteint plus la mer,
08:50 il disparaît entre Las Vegas et le Mexique, il se perd dans le désert.
08:54 Le Taj en Espagne, pareil, il est pratiquement en train de mourir.
08:58 En Russie, ils ont inversé le cours de fleuves gigantesques à cause des irrigations.
09:04 Il faut arrêter là, on pouvait jouer à ces jeux-là dans les années 50, 60, 70.
09:09 Aujourd'hui, il tombe. On espère une quantité d'eau chaque année, il faut la gérer, il faut s'adapter.
09:16 J'ai entendu tout à l'heure un discours politique de la part de la personne de la NFA,
09:20 je n'ai pas entendu un discours d'agriculteur.
09:22 - Pourtant, elle est agricultrice et elle connaît le sujet.
09:27 - Oui, mais son discours était politique, il n'était pas des cultures.
09:30 On parle de plantes, mais aujourd'hui, il faut que les Français acceptent,
09:34 les politiques doivent faire comprendre qu'il y a tout un tas de produits qu'on ne peut plus consommer.
09:38 On ne peut plus consommer des fraises, vous venez de parler de fraises, au mois de février, ce n'est plus possible.
09:43 - Non mais, les fraises au mois de février, vous avez raison, sauf qu'on est fin mars.
09:48 - Oui, mais enfin bon, février et mars, c'est pareil, ce n'est pas la période des fraises.
09:52 - Et vous avez tort, les premières fraises arrivent au mois de mars.
09:57 - Écoutez, j'ai eu assez de potager dans mon enfance, les premières fraises, on les avait pas au mois de mars.
10:01 - Bon, mais le pompage, il y a aussi, il y a en Vendée des retenues d'eau
10:08 qui ont été construites entre 2007 et 2019, il y en a 25.
10:12 Et apparemment, ça fonctionne assez bien, puisque l'eau est uniquement pompée dans la nappe en hiver,
10:19 quand le niveau a dépassé un certain seuil.
10:22 Retenue d'eau, oui, mais avec des conditions pour l'utilisation de cette eau, peut-être, je ne sais pas moi.
10:29 - Demand que la vaccine est là, c'est que l'agriculteur ou les agriculteurs qui en dépendent,
10:33 parce que c'est une minorité qui utilise une vaccine, ce n'est pas tout le monde, ont besoin d'eau.
10:38 - De toute façon, s'ils ont besoin d'eau, ils iront pomper l'eau, ils ne vont pas se préoccuper de la hauteur de l'eau.
10:42 Et personne, ni vous ni moi, ne pourront aller vérifier à partir de quelle hauteur ils ont pompé l'eau.
10:48 Alors, ils vont nous sortir tout un tas d'organismes, ainsi de suite, mais on a vu depuis 2-3 ans
10:53 ce qu'étaient les spécialistes, ce qu'étaient les organismes, on ne peut plus faire confiance à tout que ce soit.
10:57 Alors, ce n'est pas de la parano, c'est du concret, c'est du réel.
11:00 On nous annonce plein de nouvelles, puis 3 jours après, c'est alimenté, 6 mois après, c'est alimenté,
11:04 un an après, on s'en rend compte, c'était juste l'inverse.
11:06 - Dans tous les cas, Alain, vous lancez parfaitement notre débat, puisqu'entre 11h et midi,
11:10 nous allons parler de ces retenues d'eau, et nous allons nous poser la question,
11:15 ces retenues d'eau sont-elles indispensables pour affronter la sécheresse, ou nécessaires,
11:20 ou faut-il définitivement cesser justement d'en construire ?
11:26 Eh bien, nous ouvrirons le débat entre 11h et 12h avec nos invités.
11:30 Merci beaucoup Alain.
11:31 Je voudrais préciser Alain, quand même, en ce qui concerne les fraises,
11:33 nous sommes allés voir Joseph Ruiz, qui est mon collaborateur, qui travaille avec moi,
11:38 est allé voir la gariguette de mars à mi-juin, la sifflorette de mars à juillet,
11:44 la clairie de mars à mai, effectivement, la charlotte, la d'Arcelecte et la mar à Desbois, c'est plus tard.
11:51 Voilà, il est 10h45, 11h moins le quart, vous savez tout sur les fraises.
11:55 11h moins le quart, vous êtes sur Sud Radio, à tout de suite.

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