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  • 21/03/2023
Dans son édito du 21/03/2023,Jérôme Béglé revient sur la réforme des retraites : quel bilan politique ? 

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Transcription
00:00 D'abord, le gouvernement Borne a survécu à ses 15e et 16e motions de censure en 10 mois.
00:04 Une forme d'exploit mais qui contredit la célèbre phrase de Nietzsche "ce qui ne me tue pas me rend plus fort".
00:09 La loi sur le recul de l'âge de la retraite est certes votée, mais ses promoteurs sont essorés,
00:14 essolés, épuisés, démonétisés, dépités et décrédibilisés aux yeux des Français.
00:21 Et l'avenir des paroles ?
00:22 Alors, pêle-mêle, les trois parties de la majorité ne sont plus du tout sur la même longueur d'onde
00:26 et se chamaillent quasi publiquement.
00:28 Le président va voir des cartes postales des quatre coins du monde où il voyage, où il se trouve.
00:32 La réforme qui se voulait simple est devenue au fil des semaines absolument incompréhensible.
00:36 La nouvelle méthode de l'exécutif soit disant faite d'écoute et de compréhension et de dialogue est mortenée.
00:43 Le manque de poids lourd de la majorité se fait cruellement sentir.
00:48 La colère de la rue s'amplifie.
00:50 Et les Républicains avec lesquels un accord de gouvernement était possible, dit-on envisageable hier,
00:55 sont désormais coupés en deux.
00:57 Le quinquennat est durablement embourbé et personne ne voit comment remettre la voiture sur de bons rails.
01:03 Alors une image crevait l'écran hier.
01:05 Les partis de l'opposition avaient convoqué absolument toute leur troupe pour voter ces fameux motions de censure.
01:10 Renaissance n'avait rassemblé qu'une grosse poignée d'élus pour soutenir Elisabeth Borne.
01:15 Quel symbole d'une majorité à bout de souffle qui ne semble même plus croire dans sa première ministre.
01:20 Le bilan est donc terrible pour une loi qui a été pourtant adoptée par nos voisins il y a plusieurs années.
01:25 Et maintenant, qu'est-ce qui peut se passer, Jérôme ?
01:27 D'abord, il reste deux étapes à passer pour le gouvernement.
01:30 Le Conseil constitutionnel, finalement saisi par la première ministre,
01:34 va se pencher d'ici une dizaine de jours.
01:36 On a pris une forme un peu rapide pour se débarrasser du sujet.
01:39 Alors, il va se poser plein de questions.
01:40 Le véhicule législatif était-il le bon ou est-ce un cavalier législatif ?
01:44 C'est-à-dire qu'on mélange les poireaux et les pommes de terre dans un même texte qui ne devrait pas,
01:48 au mépris de la Constitution.
01:49 Est-ce qu'il y a une rupture de l'égalité entre les citoyens ?
01:52 Une censure de la part des sages serait une véritable catastrophe pour l'exécutif.
01:57 Autre inquiétude, si la séquence politique touche à sa fin,
02:00 la séquence sociale, elle, bat encore son plein.
02:03 Certes, le pays n'est pas à l'arrêt, mais les grèves, les blocages et les manifestations
02:07 dégradent quand même un peu plus encore le climat, qui est pourtant déjà assez explosif.
02:11 Et le président donne l'impression d'en avoir cure.
02:13 Il essaye de reprendre la main à partir d'aujourd'hui, mais n'est-ce pas déjà trop tard ?
02:16 Ah, au fait, vous savez cette fameuse phrase de Nietzsche,
02:18 "Ce qui ne me tue pas me rend plus fort",
02:20 elle est tirée du "Crépuscule des idoles".
02:23 Un titre d'actualité, Emmanuel Macron et Elisabeth Borne,
02:26 les idoles du parti présidentiel vivent sans doute leur crépuscule politique.
02:31 Pour un ou une première ministre, c'est assez classique et banal.
02:34 Le locataire de l'Élysée, l'enfer de Matignon,
02:37 est là pour s'user et s'abîmer dans l'application de la politique et du programme présidentiel.
02:42 Mais au bout de dix mois, c'est quand même inquiétant.
02:45 Pour un président, moins d'un mois après sa réélection, c'est tout simplement du jamais vu.
02:49 Emmanuel Macron a quelques semaines pour reprendre la main,
02:51 sans quoi son quinquennat serait en grand, grand danger.
02:54 Moins d'un an après sa réélection, vous parlez déjà de crépuscule pour Emmanuel Macron.
03:00 En tout cas, pour sa première ministre c'est sûr,
03:02 et pour lui il faut reprendre la main d'urgence.
03:04 (Générique)

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