Passer au player
Passer au contenu principal
Passer au pied de page
Rechercher
Se connecter
Regarder en plein écran
Like
Favori
Partager
Ajouter à la playlist
Signaler
Motion de censure : la charge de Charles de Courson contre le gouvernement
LeHuffPost
Suivre
20/03/2023
Le député Charles de Courson (groupe Liot) a appelé lundi à la tribune de l'Assemblée au vote d'une motion de censure transpartisane pour s'opposer à un "déni de démocratie" et des "injustices", et rejeter ainsi la réforme des retraites.
Catégorie
🗞
News
Transcription
Afficher la transcription complète de la vidéo
00:00
Le groupe Lyott a pris l'initiative de cette motion de censure
00:03
parce que nous défendons plusieurs valeurs
00:05
qui sont attaquées par ce texte sur les retraites.
00:09
Nous défendons une nation française décentralisée politiquement,
00:12
mais aussi socialement.
00:15
Nous défendons une société solidaire
00:16
qui aide chaque citoyen à trouver sa place,
00:19
une République sociale telle qu'elle est inscrite
00:21
dans notre Constitution.
00:23
Nous défendons aussi une société libre
00:26
qui permet à chacun de choisir sa vie,
00:28
y compris le moment de sa retraite.
00:31
Au début de l'examen du projet de loi sur les retraites,
00:36
nous avons parlé de déni de démocratie.
00:39
Depuis, le gouvernement a usé de toutes les manoeuvres possibles
00:42
pour contourner et contraindre le débat parlementaire
00:45
pour tordre les procédures.
00:47
L'Assemblée nationale, seule représentante du peuple français,
00:52
n'aura jamais voté sur ce projet de loi
00:54
qui cristallise les tensions, les inquiétudes
00:57
et la colère de nos concitoyens.
01:00
Je veux...
01:01
(Applaudissements)
01:02
(...)
01:06
Je veux insister sur la gravité de cet instant.
01:10
Notre décision de déposer une motion de censure
01:12
n'a pas été prise à la légère.
01:14
Notre égroupe vous avait mis en garde
01:16
contre la tentation de passage en force.
01:19
Dès l'automne, nous avons appelé à de vraies négociations
01:23
avec les partenaires sociaux.
01:25
Nous avons appelé à une grande conférence sociale
01:27
sur le travail et le financement du système de retraite.
01:30
Nous avons toujours joué le jeu de l'écoute et du dialogue.
01:34
Notre groupe n'a d'ailleurs pas voté jusqu'à ce jour
01:36
les précédentes motions de censure.
01:39
Nous avons pris toute notre part pour éviter de fracturer notre pays
01:42
plus qu'il ne l'est déjà.
01:45
Mais ce texte a marqué la mort des engagements
01:48
pris en juillet dernier.
01:50
Madame la Première ministre,
01:52
relire aujourd'hui votre discours de politique générale
01:55
est cruel.
01:57
Je vous cite.
01:58
"Nous mènerons pour chaque sujet une concertation dense.
02:02
Nous aborderons chaque texte dans un esprit de dialogue,
02:06
de compromis et d'ouverture."
02:08
Eh bien, vous avez échoué à rassembler,
02:12
vous avez échoué à convaincre.
02:14
Alors vous avez cédé à la facilité et évité la sanction du vote.
02:18
(Applaudissements)
02:21
(...)
02:27
D'autant qu'en réalité, rien ne vous obligeait au 49-3.
02:31
Le courage, le respect des institutions,
02:34
le respect de vos engagements auraient dû conduire au vote.
02:37
Nous voulions voter.
02:38
Même les groupes de la majorité voulaient voter.
02:42
Ce vote, vous l'auriez très probablement perdu.
02:45
Mais c'est la règle en démocratie.
02:47
(Applaudissements)
02:50
(...)
02:56
Madame la Première ministre,
02:58
vous avez décidé d'engager votre responsabilité.
03:01
Eh bien, nous, nous avons décidé de prendre les nôtres
03:03
avec cette motion de ceinture.
03:05
Et pour la déposer, nous avons reçu le concours
03:08
de nombreux députés d'autres groupes politiques.
03:11
Et je tiens ici à tous les remercier.
03:14
(Applaudissements)
03:18
Nous avons déposé cette motion de censure
03:21
car vous avez clairement détourné l'esprit de la Constitution.
03:24
Vous avez fait le choix tout d'abord de recourir à cette fausse loi
03:27
de financement rectificatif de la Sécurité sociale dès janvier,
03:31
alors même que la loi initiale était à peine votée.
03:35
La note du Conseil d'Etat ne nous a pas été transmise.
03:38
Nous savons que certains des articles du texte
03:40
sont de véritables cavaliers sociaux.
03:43
C'est le cas notamment de l'Index Senior,
03:45
de Disposition relative à la pénibilité ou à la GIRC-ARCO.
03:49
(Applaudissements)
03:51
Ce que je dis ici n'est ni anecdotique ni technique.
03:56
Vous avez délibérément choisi cette procédure
03:58
pour préparer un éventuel passage en force.
04:01
Une procédure qui facilite le recours à un 11e 49-3 en un an.
04:06
(Applaudissements)
04:07
Une procédure qui encadre et contraint les délais d'examen,
04:10
rendant impossible tout débat serein et approfondi.
04:14
Résultat, l'Assemblée nationale n'a examiné que deux articles.
04:18
Elle a d'ailleurs à une large majorité rejeté l'article 2,
04:21
malgré tout transmis au Sénat par le gouvernement.
04:26
Au Sénat, justement, vous avez fait le choix
04:28
de recourir au vote bloqué du 44-3 pour écourter les débats.
04:32
Et tout cela pour, in fine, nous priver d'un vote
04:35
sur le texte issu de la CMP.
04:38
Comment accepter un tel mépris du Parlement ?
04:41
Comment accepter de telles conditions d'examen
04:43
sur un texte qui aura des incidences durables
04:46
sur la vie de millions de nos compatriotes ?
04:49
Si notre notion...
04:50
(Applaudissements)
04:56
Si notre motion venait à être rejetée,
04:58
nous euserions de toute dernière arme
05:01
le recours au Conseil constitutionnel.
05:03
Celui-là tranchera en droit.
05:06
Et de nous promettre, je le cite,
05:10
"Oserais-je par ailleurs vous rappeler
05:13
"que ce projet de réforme des retraites
05:14
"n'a pas de délégitimité démocratique ?"
05:17
Contrairement à ce que dit le président de la République,
05:19
les Français ne l'ont pas élu pour repousser à 64 ou 65 ans
05:23
l'âge légal de départ à la retraite.
05:25
Beaucoup d'entre nous ont voté pour lui au second tour par défaut.
05:30
Quant aux élections législatives, au premier tour,
05:32
seuls 13% du corps électoral ont voté
05:35
pour des candidats soutenus par le président de la République.
05:38
Et au second tour, vous n'avez obtenu que 250 sièges
05:42
pour former ici une minorité présidentielle.
05:46
(Applaudissements)
05:48
Alors qu'il fallait un vrai dialogue avec les forces politiques
05:52
et les partenaires sociaux,
05:53
vous n'avez proposé aux organisations syndicales
05:56
qu'un semblant de concertation
05:58
ajoutant au déni de démocratie politique
06:01
un déni de démocratie sociale.
06:04
Le président Macron, après sa réélection, reconnaissait que,
06:08
je cite, "nombre de Français avaient voté pour lui,
06:11
"non pour son programme, mais pour faire borrage à l'extrême droite."
06:15
Et de nous promettre, je le cite,
06:17
"J'ai conscience que ce vote m'oblige pour les années à venir."
06:21
Qu'est-il advenu de cette promesse, monsieur le président ?
06:25
Qu'en est-il du fond de cette réforme ?
06:27
Rappelons que ce projet de loi a été vendu autour de deux arguments,
06:32
la justice sociale et le financement durable de notre système de retraite.
06:36
Votre premier argument ne tient pas.
06:38
Vous le savez, au fond de vous,
06:40
le recul de l'âge légal de 62 à 64 ans
06:43
cristallise en réalité toutes les injustices.
06:46
Les 17,7 milliards d'euros d'économies attendues
06:49
sont essentiellement portés par les plus modestes.
06:52
Ils portent sur ceux qui auront à travailler plus
06:55
sans voir leurs pensions progresser,
06:57
sur ceux qui ont commencé à travailler tôt,
06:59
qui exercent souvent des emplois pénibles, précaires,
07:02
ceux qui ont des carrières hachées, et donc principalement les femmes.
07:07
Ce sont toutes ces personnes
07:10
qui ont été peu reconnues lors de la crise sanitaire
07:13
et qui subissent maintenant l'inflation de plein fouet.
07:17
Cette réforme augmentera la précarité de nos compatriotes
07:20
qui, après 55 ans, sont souvent, hélas, déjà poussés vers la sortie,
07:24
le chômage ou le RSA.
07:27
Conscient des inégalités que vous aggravez,
07:29
vous avez tenté d'atténuer l'injustice de votre projet
07:32
en introduisant des mesures "cache-misère", mal calibrées,
07:36
quitte à aboutir à des usines à gaz.
07:38
La promesse de pension minimum à 1 200 euros pour tous
07:41
n'est qu'une illusion, voire un mensonge révélé,
07:44
par l'obstination de plusieurs de nos collègues à demander la vérité.
07:48
Après nous avoir dit qu'ils n'avaient aucun compte à nous rendre,
07:52
le ministre a reconnu que la mesure ne toucherait pas 200 000 bénéficiaires,
07:56
mais entre 10 000 et 20 000 personnes chaque année.
08:00
Autre tour de passe-passe, celle de faire croire que nos concitoyens
08:03
qui ont commencé à travailler avant 21 ans
08:06
ne cotiseraient jamais plus de 43 ans.
08:07
Tout ceci est faux.
08:09
Les conditions pour bénéficier du dispositif carrière longue
08:12
sont bien plus complexes.
08:14
La réalité, c'est que dans 2/3 des cas,
08:16
ces personnes devront cotiser plus de 43 annuités.
08:21
J'en viens...
08:22
J'en viens...
08:25
J'en viens à présent à votre 2e argument,
08:27
le redressement des comptes de la branche retraite.
08:30
Avant tout, je rappellerai les insuffisances de l'étude d'impact
08:33
qui ne permet pas de mesurer les incidences exactes de cette réforme.
08:37
L'incéssirité budgétaire de ce texte doit être soulignée.
08:41
Ainsi, les 17,7 milliards d'économies ne tiennent pas compte
08:43
des effets dus à l'accroissement des dépenses sur l'assurance-maladie,
08:47
le RSA, les allocations chômage, l'invalidité,
08:50
que les spécialistes estiment entre le tiers et le quart
08:53
des économies à réaliser.
08:55
Et à l'usine de l'accord trouvé en CMP,
08:57
les dépenses supplémentaires s'élèvent à un peu plus de 7 milliards.
09:01
Tout cela, mis bout à bout, il est permis de penser
09:03
que votre réforme ne pourrait finalement aboutir
09:06
qu'à 1 milliard d'économies par an d'ici 2030.
09:09
Une France au bord du précipice pour 1 milliard.
09:13
La priorité serait plutôt de s'attaquer,
09:15
M. le ministre du Budget,
09:16
au déficit de 155 milliards du budget de l'Etat.
09:21
Ainsi, non seulement vous n'arrivez pas à atténuer
09:24
l'injustice de cette réforme, mais par ailleurs,
09:27
vous n'assurez pas non plus l'équilibre du système de retraite.
09:30
C'est bien qu'au final, on s'interroge tout ça pour ça.
09:33
Le président de la République invente un dernier argument.
09:36
Il faudrait imposer la rigueur budgétaire
09:38
pour ne pas perdre la crédibilité de la France
09:40
sur les marchés financiers.
09:42
Mais c'est précisément le recours au 49-3
09:44
et la crise politique et sociale qu'il provoque
09:47
qui peut affoler les marchés
09:48
et faire exploser le coût de notre dette.
09:51
Madame la Première ministre,
09:54
nous avons proposé une porte de sortie,
09:56
retirer votre projet et nous remettre au travail.
09:59
Aujourd'hui, je vais vous dire notre inquiétude.
10:02
Nous voyons un pays qui se déchire,
10:04
des institutions bloquées, une démocratie en danger.
10:09
Aujourd'hui, nous avons besoin de retrouver le chemin
10:12
de l'écoute, du dialogue, du respect de nos concitoyens.
10:17
- Je vous remercie.
10:20
(Applaudissements)
10:29
(...)
Recommandations
2:34
|
À suivre
Réforme des retraites : Charles de Courson et sa motion de censure, trait d'union des oppositions
LeHuffPost
20/03/2023
11:01
La présentation de la motion de censure de Charles de Courson à l'Assemblée nationale
BFMTV
20/03/2023
0:48
Charles de Courson appelle les Républicains à voter la motion de censure contre le gouvernement
Le Nouvel Obs
20/03/2023
2:58
Charles de Courson: "Ce qu'on voudrait, c'est avoir une motion de censure très ouverte"
BFMTV
17/03/2023
1:06
Motion de censure : la gauche offre une standing ovation à Charles de Courson
Le Nouvel Obs
20/03/2023
2:10
Charles de Courson (LIOT) à Élisabeth Borne: "Vous avez clairement détourné l'esprit de la Constitution"
BFMTV
20/03/2023
24:27
Motion de censure : "Tout repose sur le vote" des députés LR, affirme Charles de Courson
France Inter
20/03/2023
0:35
Charles de Courson : «Le déni de démocratie continue»
CNEWS
31/05/2023
2:19
Charles de Courson: "Le recours au 49.3 signe l'échec de ce gouvernement"
BFMTV
17/03/2023
1:54
Charles de Courson : « Le roi Emmanuel Macron est nu »
Le Point Actu
18/03/2023
1:02
La prise de parole de Charles de Courson.
Brut
25/03/2025
0:34
Malgré un micro coupé, le député Charles de Courson (Liot) continue son discours contre la réforme des retraites sous l'ovation des élus de la Nupes
BFMTV
20/03/2023
0:33
Charles de Courson, député Liot, devant le Conseil constitutionnel: "Ce qui nous réunit, c'est la défense d'une démocratie parlementaire"
BFMTV
04/04/2023
0:58
Proposition de loi Liot pour abroger la réforme des retraites: "Le déni de démocratie continue", regrette Charles de Courson
BFMTV
30/05/2023
2:20
Face à Charles De Courson, Élisabeth Borne ressort les vieux dossiers
LeHuffPost
20/03/2023
1:10
Charles de Courson : «Vous avez cédé à la facilité et évité la sanction du vote»
CNEWS
20/03/2023
1:06
Charles de Courson sur la défaite de Louis Boyard: «C'est une leçon de démocratie»
CNEWS
03/02/2025
1:37
"La réélection de Yaël Braun-Pivet (à la présidence de l'Assemblée) est une négation de la démocratie", estime Charles de Courson (Liot)
BFMTV
19/07/2024
2:10
Loi anti-casseurs : le coup de gueule de Charles de Courson
Le Point
31/01/2019
3:42
Examen de la réforme des retraites : le député Charles de Courson ne laisse rien passer
Brut
01/02/2023
2:06
Dette française: "Il est urgent de déposer un projet de loi de finance rectificative" affirme Charles de Courson, député Liot
BFMTV
26/03/2024
0:50
Gouvernement Barnier: "J'ai été sondé, j'ai répondu non", déclare Charles de Courson
BFMTV
17/09/2024
0:40
«La loi spéciale» adoptée par l'Assemblée satisfait Charles de Courson
CNEWS
17/12/2024
4:02
Pierre Cordier : «Je voterai la motion de censure transpartisane»
CNEWS
19/03/2023
15:14
Censure pour le budget 2026: «De là à voter la motion de censure, nous en discuterons dans notre groupe» estime Charles de Courson
Europe 1
16/07/2025