- 14/03/2023
Julien Pasquet et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité de la journée dans #SoirInfo
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00:00:00 Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver comme chaque soir à la même heure pour Soir Info.
00:00:04 On vous accompagne jusqu'à minuit pour décrypter, débattre autour des grands sujets d'actualité.
00:00:10 Comment gérer l'amoncellement des poubelles dans le centre d'une dizaine de villes comme
00:00:14 Paris, mais aussi le Havre, Antibes, Nantes ou Saint-Brieuc ? Les éboueurs manifestent
00:00:18 leur mécontentement contre la réforme des retraites.
00:00:20 La grève a été prolongée jusqu'à lundi au moins à Paris.
00:00:23 Comment cela va-t-il se passer pour la manifestation de demain qui doit traverser la capitale ?
00:00:27 La préfecture de police somme la mairie de dégager les poubelles pour éviter les incidents.
00:00:32 On en débattra tous ensemble.
00:00:34 On verra aussi que les syndicats tentent de peser de toutes leurs forces dans la dernière
00:00:37 ligne droite.
00:00:38 Laurent Berger de la CFDT espère que le gouvernement n'utilisera pas l'article 49.3 pour faire
00:00:43 passer cette loi.
00:00:44 Un procédé dangereux selon lui, mais l'exécutif peut-il faire autrement que de dégainer cette
00:00:49 arme parlementaire ? Nous en discuterons également avec Elisabeth Lévy ce soir.
00:00:54 Bonsoir chère Elisabeth.
00:00:55 Bonsoir cher Julien.
00:00:56 Bonsoir.
00:00:57 Ravie de vous retrouver comme tous les mardis avec Jean-Sébastien Ferjou.
00:00:59 Bonsoir Jean-Sébastien.
00:01:00 Bonsoir.
00:01:01 Directeur d'Atlantico, Karima Brig de la rédaction de CNews présente comme chaque
00:01:04 soir.
00:01:05 Bonsoir Karima.
00:01:06 Valérie Lecal, journaliste, présidente de HK Stratégie comme tous les mardis j'ai
00:01:09 envie de dire.
00:01:10 Bonsoir Valérie.
00:01:11 Bonsoir.
00:01:12 Et bonsoir à Cyril Chabanier.
00:01:13 C'est Cyril Chabanier qui sera notre témoin particulier ce soir puisque vous êtes président
00:01:16 je le rappelle de la CFTC, l'un des huit syndicats de l'intersyndicale qui mène cette contestation
00:01:23 contre la réforme des retraites.
00:01:24 Alors à vous beaucoup de choses à dire autour de cette réforme des mobilisations et de
00:01:28 cette dernière ligne droite avant le vote solennel au Parlement jeudi.
00:01:31 Mais avant d'évoquer tout cela en longueur à 22h01 précisément on fait un point sur
00:01:36 l'actualité comme chaque soir.
00:01:37 Mathieu Dewez.
00:01:38 La commission mixte paritaire ne sera pas retransmise en direct demain.
00:01:45 Yael Broun-Pivet a dit non à la demande des socialistes.
00:01:47 Selon la présidente de l'Assemblée nationale, la publicité des travaux de la commission
00:01:51 est assurée seulement par un compte-rendu écrit et au sein de cette commission, 14
00:01:56 parlementaires vont devoir élaborer une version commune de la réforme des retraites.
00:02:00 La grève est reconduite jusqu'à la semaine prochaine dans les quatre terminaux métaniers
00:02:04 français.
00:02:05 Le mouvement a débuté il y a une semaine pour obtenir le retrait du projet de cette
00:02:09 réforme des retraites.
00:02:10 Cette décision bloque l'alimentation en gaz du réseau de distribution, le déchargement
00:02:14 des navires métaniers et le remplissage des citernes jusqu'à mardi prochain.
00:02:18 Enfin, les Etats-Unis accusent ce soir la Russie d'avoir intercepté et percuté un
00:02:23 drone américain, ce qui a provoqué sa chute.
00:02:25 La collision aurait eu lieu au-dessus de la mer Noire, au large de la ville ukrainienne
00:02:29 d'Odessa.
00:02:30 Le drone percuté est un Reaper utilisé pour des opérations de surveillance.
00:02:33 Les Etats-Unis dénoncent un acte irréfléchi et ont convoqué l'ambassadeur russe à Washington.
00:02:39 De son côté, la Russie dément avoir causé la chute du drone américain.
00:02:42 On marque une très courte pause et on se retrouve pour évoquer une première fois
00:02:48 ce thème des éboueurs en grève à Paris.
00:02:50 On sera justement en direct avec un éboueur gréviste et un restaurateur qui a bien du
00:02:55 mal à faire venir les clientes dans les poubelles Samoncelles devant son établissement.
00:02:59 A tout de suite.
00:03:00 De retour sur le plateau de soir info avec ce soir donc Elisabeth Lévy, Valérie Lecalb,
00:03:08 Karim Abrig, Jean-Sébastien Ferjou et Cyril Chabanier, président de la CFTC.
00:03:12 Je le rappelle, on commence avec les déchets qui continuent encore et encore de s'amonceler
00:03:17 sur les trottoirs de la capitale.
00:03:19 Ça fait déjà rire Elisabeth Lévy.
00:03:20 Ça fait rire comme début d'émission.
00:03:22 On commence avec les déchets.
00:03:23 Et bien oui, mais c'est l'actualité, ma bonne dame.
00:03:25 Vous habitez à Paris ?
00:03:26 Eh oui, dans un arrondissement qui n'est pas desservi par une société privée.
00:03:33 Donc vous avez des tas de poubelles en bas de chez vous.
00:03:35 Vous le visez bien ?
00:03:36 Comment ?
00:03:37 Vous le visez bien ?
00:03:38 Super, j'adore les rats.
00:03:39 C'est merveilleux, j'aimais déjà beaucoup Madame Hidalgo avant.
00:03:42 Et ça va continuer comme ça.
00:03:44 La filière de traitement des déchets de la CGT s'est accordée pour reconduire la grève
00:03:47 jusqu'au moins lundi prochain, 20 mars.
00:03:50 Près de 7000 tonnes d'ores et déjà de déchets ont été recensées au 9e jour de
00:03:54 la grève.
00:03:55 Et ça commence sérieusement à se voir, à se sentir pour les habitants, les commerçants
00:03:58 qui pour beaucoup déplorent désormais un sérieux manque à gagner.
00:04:02 On sera en duplex avec un restaurateur qui voit son chiffre d'affaires.
00:04:06 Et il est avec nous d'ailleurs, Franck Lagrène.
00:04:09 Bonsoir Monsieur, vous êtes gérant du restaurant Clémentine dans le 2e arrondissement.
00:04:13 J'ai envie de dire, tous ensemble, rendons-nous compte de la situation pour les commerçants
00:04:19 que vous représentez.
00:04:20 Je pense aux boulangers qui ont également eu des factures astronomiques et maintenant
00:04:23 une clientèle qui va fuir.
00:04:25 J'imagine que c'est votre cas.
00:04:26 D'ailleurs je ne sais pas si on peut voir les poubelles devant votre restaurant, à
00:04:31 quel point ça peut être handicapant.
00:04:33 Je ne sais pas si on pourra faire des images dans les secondes ou les minutes qui viennent.
00:04:35 C'est vrai que je me pose cette question, Monsieur, qui a envie de s'installer dans
00:04:40 un bistrot avec vue sur les poubelles ?
00:04:41 C'est difficile, d'autant plus qu'en ce moment, on a carrément arrêté de servir
00:04:51 en terrasse.
00:04:52 Parce que ça ne m'intéressait pas du tout d'avoir ce panorama devant le restaurant.
00:04:56 On vous entend, allez-y.
00:05:01 On arrêtait de servir en terrasse parce qu'on ne voulait pas avoir de panorama devant les
00:05:09 poubelles en permanence.
00:05:11 Ce soir, on a été dépanné par une société privée assez connue et c'est quand même
00:05:18 assez contraignant.
00:05:19 C'est surréaliste de voir Paris dans cet état.
00:05:22 C'est vrai que ça fait…
00:05:23 Allez-y, Monsieur, il y a un petit décalage, c'est pour ça qu'on se chevauche un peu.
00:05:28 Allez-y.
00:05:29 Oui, bien sûr, c'est surréaliste, mais surtout, ça ne nous fait vraiment pas plaisir.
00:05:37 Nous, on a des métiers plaisir, on est là pour donner plaisir aux gens, essayer de
00:05:41 servir correctement les gens, faire le maximum d'efforts.
00:05:44 Et là, le problème, c'est que tout ce qui est dans la rue, tout ça ne dépend pas
00:05:48 de nous.
00:05:49 On ne peut rien faire et tout, mais par contre, les gens savent nous le dire.
00:05:52 Les étrangers, les touristes qui ne viennent plus.
00:05:56 Allez-y, pardon, Monsieur.
00:05:59 Non, non, les étrangers, les touristes, les touristes même provinciaux ne veulent plus
00:06:07 venir.
00:06:08 Ils évitent, je pense qu'ils vont éviter tout le mois de mars jusqu'à la fin des
00:06:13 événements.
00:06:14 Jean-Claude Houdard est parmi nous également.
00:06:17 Vous êtes éboueur à Paris.
00:06:19 Merci d'être avec nous.
00:06:21 C'est intéressant d'entendre Franck Lagrène qui vous entend également.
00:06:24 Le restaurateur qui est avec nous vous entend.
00:06:26 Ce qui est intéressant, c'est peut-être que vous puissiez échanger un instant également.
00:06:30 Qu'est-ce que vous dites à ces commerçants ? Parce qu'il y a les habitants qui vont
00:06:35 prendre leur mal en patience.
00:06:36 Chacun vit cette situation un petit peu comme il le peut.
00:06:40 Mais les commerçants, eux, sont impactés directement dans leur activité.
00:06:44 Chiffre d'affaires qui baisse pour certains.
00:06:46 C'est vrai qu'il y a un problème de salubrité également.
00:06:50 Vous, on a bien compris que c'est par ce blocage que vous avez l'intention de vous
00:06:54 faire entendre et on peut le comprendre.
00:06:56 Mais est-ce que vous voyez également que cette forme de pourrissement de la situation
00:06:59 impacte également pas mal de gens ?
00:07:01 Tout à fait.
00:07:02 Alors bonsoir à toute l'équipe qui est sur le plateau.
00:07:05 Le restaurateur qui est également en direct.
00:07:09 Oui, je reconnais la difficulté que peut avoir le restaurateur à effectuer son travail.
00:07:15 Mais si l'on revient un an et demi, deux ans en arrière, que s'est-il passé ? Il
00:07:20 y a eu le Covid.
00:07:22 Le Covid, on a travaillé tous les jours, pour information, moi, de 6h jusqu'à midi,
00:07:27 j'étais sur le terrain.
00:07:28 L'après-midi aussi.
00:07:29 On a effectué du lavage, nous étions comme une oiseau en blanche.
00:07:32 On était protégés.
00:07:33 Là où les restaurateurs, où il y avait des places de mobilité et autres, on a été
00:07:38 applaudis aux fenêtres.
00:07:39 On a eu des petits mots.
00:07:40 On a eu des mots sur les conteneurs.
00:07:42 On nous a applaudis, remerciés, apporté des dorées alimentaires.
00:07:46 Et là, aujourd'hui, on nous tape presque sur le dos parce qu'il y a quelques conteneurs
00:07:49 qui ne sont pas ramassés.
00:07:51 Il faut comprendre que ce n'est pas de notre faute.
00:07:54 Ce qui se passe aujourd'hui, ce n'est pas de notre faute.
00:07:57 Il faut se retourner vers Mme Borne, la première ministre, et M. Macron.
00:08:01 Et je pense que tout le monde au sein de Paris et de toute la France est impacté.
00:08:06 Je prends un exemple, j'ai 56 ans.
00:08:09 L'année prochaine, je pourrais prétendre partir à la retraite.
00:08:13 Avec la réforme du gouvernement, je vais être obligé de faire deux ans de plus.
00:08:18 Mais ce n'est pas deux ans de plus que je vais faire.
00:08:21 Au vu de la réforme, j'ai jusqu'à 69 ans pour espérer toucher ma retraite complète.
00:08:28 Jean-Claude Houdard, pardon de vous poser cette question,
00:08:31 mais comment est-ce que vous vous expliquez, c'est peut-être un peu naïf ma question,
00:08:34 et peut-être que vous avez une réponse très concrète à me fournir,
00:08:38 mais comment expliquez-vous que les éboueurs du privé, eux, ne fassent pas grève ?
00:08:42 Alors qu'ils partent plus tard.
00:08:43 Un certain, si.
00:08:45 Oui, alors nous, étant assimilés fonctionnaires,
00:08:50 nous avons l'impossibilité de partir à 57 ans.
00:08:53 Les gens du privé, eux, c'est 62 ans.
00:08:55 Mais ils sont impactés également par la nouvelle réforme.
00:08:59 Et eux, la plupart du temps, les gens qui travaillent dans le privé,
00:09:02 ce sont des gens intérimaires, des contrapates.
00:09:07 Voilà, ils n'ont pas le même statut que nous,
00:09:09 donc ils ne sont pas protégés par le droit de grève.
00:09:11 Ils sont pris de la fortune.
00:09:14 - Franck Langrène, vous entendez ce que vous dit Jean-Claude Houdard
00:09:17 et qu'il prêche pour sa paroisse ?
00:09:19 - Oui, j'entends bien, mais enfin, chacun prêche pour sa paroisse.
00:09:24 Maintenant, moi, ce que je vais répondre, c'est que nous, de restaurateurs sur Paris,
00:09:29 effectivement, on est gênés par tous ces mouvements sociaux
00:09:34 qui nous impactent depuis quasiment toujours.
00:09:38 Là, il faut savoir que depuis 2015, depuis les attentats Charlie,
00:09:42 on n'a pas passé un mois de décembre normal.
00:09:47 C'est un mois où on devrait faire la fête avec les gens
00:09:52 qui viennent régulièrement nous voir toute l'année.
00:09:56 Et on n'a pas pu, on ne peut pas faire ça correctement.
00:10:00 Depuis les attentats Charlie, vous avez les grèves des Gilets jaunes,
00:10:04 les grèves SNCF et tout.
00:10:06 De toute façon, en France, tous les trois mois, il y a une grève.
00:10:08 Il ne faut pas rêver.
00:10:10 - Vous dites, Franck Lagrène, que vous avez une entreprise privée
00:10:15 qui est venue ramasser les déchets chez vous il y a quelques instants.
00:10:18 Mais comment vous l'avez mobilisée, cette entreprise privée ?
00:10:21 C'est vous qui l'avez payée ?
00:10:23 - Ce n'est pas moi qui l'ai mobilisée, je n'en sais rien.
00:10:25 Je ne sais pas qui l'a mobilisée.
00:10:26 J'ai demandé.
00:10:27 On m'a dit que c'était une entreprise privée qui est venue ramasser
00:10:30 toutes les poubelles de la rue.
00:10:32 - De quel oeil vous voyez ça, Jean-Claude Houdard ?
00:10:34 - Ils appellent des...
00:10:36 - Excusez-moi, il y a une petite erreur.
00:10:37 Mon prénom, c'est Jean-Christophe.
00:10:39 - Pardonnez-moi, Jean-Christophe, je suis désolé.
00:10:41 - Voilà.
00:10:42 Effectivement, pour information, Mme Hidalgo, en gros,
00:10:47 entre parenthèses, s'est déchargée de la propreté
00:10:52 au sein des mairies d'arrondissement.
00:10:54 Les maires d'arrondissement...
00:10:55 - Mais enfin, elle est responsable quand même.
00:10:57 Si jamais il y a des soucis avec...
00:10:59 Non, non, attendez, il ne faut pas raconter n'importe quoi.
00:11:01 S'il y a des soucis sanitaires, c'est elle qui est responsable.
00:11:05 OK ?
00:11:06 Donc à partir de ce moment-là, elle doit faire quelque chose.
00:11:09 - On est bien d'accord.
00:11:10 Mais au jour d'aujourd'hui, depuis l'année dernière,
00:11:13 les mairies d'arrondissement ont eu ce qu'on appelle
00:11:16 une enveloppe souplesse, c'est-à-dire un budget
00:11:19 qui était alloué par Mme Hidalgo,
00:11:22 qui permet aux maires d'arrondissement
00:11:23 de faire appel aux gens du privé
00:11:27 pour effectuer des collectes ou du nettoyage en plus.
00:11:32 Là, on nous donne des pieds sur le dos.
00:11:34 Hier, j'étais en direct sur votre chaîne
00:11:38 en nous disant qu'il devait y avoir un service minimum.
00:11:42 Le service minimum est assuré.
00:11:44 Si vous regardez, il y a des rues où les grandes avenues,
00:11:46 les grands axes sont déblayées, les conteneurs sont débarrassés.
00:11:51 Le nettoyage trottoir est effectué.
00:11:53 - Oui, mais enfin, nous, les petites rues, on peut crever,
00:11:55 il n'y a pas de problème.
00:11:57 - Pardon ?
00:11:59 Si je peux me permettre, monsieur, quel âge avez-vous ?
00:12:01 - On peut crever dans les petites rues, il n'y a pas de problème.
00:12:04 - 62 ans.
00:12:06 - Pardon ?
00:12:07 - Je travaille depuis l'âge de 16 ans, monsieur.
00:12:11 - D'accord. Donc, vous partirez à la retraite à quel âge ?
00:12:14 - Donc, on n'est pas sur le même niveau
00:12:15 et je pense que je dois travailler un tout petit peu plus d'heures
00:12:18 que vous par semaine.
00:12:20 - Que là, regardez, en tant que restaurateur,
00:12:22 vous plaignez des amas de déchets.
00:12:25 On est d'accord.
00:12:26 Les petits rangeurs qui courent à droite et à gauche.
00:12:29 - Non, non, que chacun fasse son boulot, c'est tout.
00:12:31 Moi, ce que je demande, c'est que chacun fasse son travail, c'est tout.
00:12:34 - Les rangeurs, je vis avec.
00:12:37 Moi, ça fait 7 ans que je suis à la ville de Paris.
00:12:39 Tous les jours, quand j'arrive le matin, les rangeurs, je les vois.
00:12:41 - Vous avez choisi votre métier, monsieur.
00:12:43 Vous avez choisi votre métier.
00:12:45 Vous avez choisi votre métier.
00:12:47 Moi, j'ai choisi la restauration.
00:12:49 J'ai choisi de faire plaisir aux gens.
00:12:51 J'ai choisi de donner du plaisir aux gens,
00:12:54 de leur faire partager mes passions.
00:12:56 - Franck Langrane, il y a des parcours de vie
00:12:58 qu'on ne connaît pas forcément.
00:13:00 On ne choisit pas nécessairement de devenir ébeu.
00:13:03 On ne connaît pas le parcours de vie des uns et des autres.
00:13:06 Et pardon de préciser également, mais vous dites que vous partiriez...
00:13:10 Franck, vous dites que vous partiriez à la retraite à 69 ans,
00:13:12 mais avec la réforme, c'est 67 ans maximum.
00:13:15 Tout le monde part avec un taux plein à 67 ans maximum.
00:13:18 - Non, moi, théoriquement, je dois partir en...
00:13:22 Théoriquement, je peux partir.
00:13:24 Je peux me permettre de partir en octobre de cette année, à 62 ans.
00:13:29 Maintenant, moi, ça ne me dérange pas de continuer encore un petit peu,
00:13:34 parce que j'aime mon métier, j'aime faire plaisir aux gens.
00:13:37 Et qu'est-ce que je voulais...
00:13:39 Oui, chacun a son parcours de vie,
00:13:41 mais on peut choisir aussi son parcours de vie.
00:13:43 - Moi aussi, j'aime mon métier, monsieur.
00:13:45 Pour la Covid, on a été à Chloé, on nous a remercié.
00:13:48 - Je ne pense pas.
00:13:49 Mais moi aussi, moi, j'ai ouvert...
00:13:52 Moi, je n'ai jamais fermé mon restaurant.
00:13:54 J'ai fait de la vente à emporter, monsieur.
00:13:56 Je n'ai jamais fermé mon restaurant.
00:13:57 J'ai des employés qui ne voulaient pas rester bloqués dans leur appartement.
00:14:01 Et j'ai fait de la vente à emporter.
00:14:03 Eh bien oui, et je n'ai pas gagné grand-chose.
00:14:06 Ne vous inquiétez pas sur ce que je faisais.
00:14:09 - On ne va pas vous remettre d'accord ce soir, Jean-Christophe Houdard.
00:14:12 J'ai encore un mot.
00:14:13 Franck, vous restez avec nous.
00:14:14 Ça devient très compliqué quand même.
00:14:15 On comprend que ce soit les Parisiens ou les commerçants.
00:14:20 La question du service minimum, elle se pose en ce moment.
00:14:22 Est-ce qu'on ne pourrait pas, je veux dire,
00:14:24 imaginer des rotations avec le privé, du service minimum ?
00:14:28 Est-ce qu'il n'y aurait pas un début de solution à trouver en bonne intelligence
00:14:31 tout en maintenant cette grève reconductible qui vous tient à cœur ?
00:14:34 On l'a bien compris, parce que c'est la seule façon que vous avez,
00:14:37 en tout cas pour le moment, de vous faire entendre.
00:14:39 Jean-Christophe.
00:14:40 - Oui, dites-vous bien que pour nous, au niveau de la ville de Paris,
00:14:44 le service minimum est assuré pour moi.
00:14:49 - Pardon ?
00:14:49 - On est grévistes depuis 2006.
00:14:52 Mais on ne peut pas se permettre de faire six jours de grève d'affilée,
00:14:54 sinon les jours de repos sont comptés également aux jours de grève.
00:14:57 Donc moi, pour information, j'ai fait trois jours de grève la semaine dernière.
00:15:00 J'ai travaillé vendredi et samedi.
00:15:02 Ma mission a été de changer les RDP,
00:15:05 c'est-à-dire les réceptacles de propreté, donc les poubelles,
00:15:09 faciliter le passage des usagers sur les trottoirs,
00:15:11 éviter à ce qu'il y ait des sacs poubelles et autres
00:15:14 qui traînent sur les pistes cyclables.
00:15:15 Voilà, notre mission, ça a été ça.
00:15:17 - En tout cas, vous n'allez pas passer dans la rue Thomas.
00:15:20 - Je vous informe également que, je ne sais pas si vous le savez,
00:15:23 mais les droits d'un signateur sur Paris,
00:15:26 lui, celui qui est si arrondi à ma ville, est à l'arrêt.
00:15:29 Et donc les gens du privé qui viennent...
00:15:31 - Ça ne m'intéresse pas, vos détails techniques ne m'intéressent pas.
00:15:34 - ... pour vider à clés souries la chapelle dans le sens du texte.
00:15:38 - Le détail technique, ça ne m'intéresse pas.
00:15:41 - Ah bah si, monsieur, c'est intéressant pour vous,
00:15:42 c'est un point d'hygiène aussi, écologique.
00:15:45 - Messieurs, je vous arrête un instant,
00:15:47 parce que votre échange, il fait réagir en plateau.
00:15:50 Je voudrais que Valérie Lecable et Elisabeth Lévy
00:15:52 disent un petit mot de ce qu'elles viennent d'entendre
00:15:54 et je vous donnerai un mot de conclusion à chacun.
00:15:56 - Non, mais je suis juste...
00:15:57 Moi, j'ai beaucoup de considérations pour les éboueurs,
00:16:00 parce que je suis d'accord sur le fait
00:16:02 qu'ils font un métier à la fois très utile à la société et très difficile,
00:16:07 parce qu'effectivement, ils portent et ils font toute la journée
00:16:09 des gestes avec des choses qui sont lourdes et qui ne sont pas faciles.
00:16:12 Donc je commence par dire ça.
00:16:14 Je continue en disant que le monsieur,
00:16:18 qui est là, monsieur Jean-Christophe,
00:16:20 dire qu'il y a un service minimum en ce moment à Paris,
00:16:22 excusez-moi, je trouve ça extrêmement exagéré
00:16:24 comme considération de votre part.
00:16:27 La personne qui a appelé le premier au service minimum à Paris,
00:16:31 il s'appelle Pierre-Yves Bournazel, il le réclame depuis dix ans,
00:16:35 et il devrait y avoir un service minimum
00:16:38 dans les ramassages de déchets à Paris,
00:16:41 comme il y en a dans les transports.
00:16:43 Ça serait tout à fait possible,
00:16:44 parce que c'est de salubrité publique,
00:16:47 c'est extrêmement important de faire appel à certains d'entre vous
00:16:50 qui sont d'accord pour travailler,
00:16:51 pour leur demander d'enlever les poubelles des uns et des autres,
00:16:56 et de faire appel au secteur privé pour le complément.
00:16:59 Ça n'enlèverait rien à votre grève,
00:17:01 que nous reconnaissons est constitutionnelle et légitime,
00:17:05 mais ça permettrait à un aux autres de travailler.
00:17:08 Faire grève, c'est la légitimité de chacun de faire grève.
00:17:11 Ça permettrait à un aux autres personnes de travailler
00:17:15 et d'éviter la condition d'insalubrité dans laquelle on est en train de se trouver.
00:17:20 Donc il faudrait assurer un vrai service minimum,
00:17:23 pas le service minimum dont vous parlez,
00:17:26 et qui me semble absolument incontournable et indispensable.
00:17:29 Un mot de Cédric Chabanier avant de revenir vous voir,
00:17:31 messieurs présidents de la CFTC.
00:17:34 On sait que la CFTC, comme la CFDT,
00:17:36 ne sont pas les syndicats les plus durs en termes de blocage
00:17:40 et de mesures radicales, on va dire.
00:17:42 De quel œil voyez-vous cette grève des éboueurs
00:17:46 et cette discussion de ces deux hommes qui ont évidemment des intérêts bien différents ?
00:17:51 Évidemment qu'on comprend la position du restaurateur
00:17:54 qui est confronté à une difficulté, évidemment.
00:17:57 Mais on a cette discussion à chaque fois qu'il y a une grève.
00:18:00 À partir du moment où il y a une grève, il y a un désagrément.
00:18:03 C'est le béa-ba.
00:18:04 Et d'ailleurs, on entend parler aujourd'hui,
00:18:06 tout le monde vient sur les plateaux nous dire
00:18:08 qu'on n'est pas opposé au droit de grève,
00:18:10 bien sûr, le droit de grève c'est constitutionnel,
00:18:12 mais en fait le "mais" c'est...
00:18:14 On est d'accord pour qu'il y ait un droit de grève,
00:18:16 mais enfin tant que ça ne nous impacte pas
00:18:18 ou s'il pouvait ne pas y avoir, ça serait mieux.
00:18:20 Donc je crois qu'il faut respecter ce droit de grève.
00:18:23 Le premier adjoint de la mairie de Paris, aujourd'hui,
00:18:26 a déclaré qu'il n'y avait pas de questions et de problèmes sanitaires.
00:18:31 Je crois que c'est ça qui est important.
00:18:33 Tout ça aux gens qui font des rencontres.
00:18:36 Le premier adjoint de Paris a dit ça.
00:18:38 Donc le service minimum vient quand il y a un problème.
00:18:41 - Vous blaguez quand même là !
00:18:43 - Je ne blague pas, je dis ce que le premier adjoint a dit.
00:18:46 - Et vous avez des rats qui sont à la surface,
00:18:47 - Mais on a des rats qui clinent à Paris.
00:18:49 - Oui mais pas en surface, non, pas en surface monsieur, je suis désolé.
00:18:52 - Pour l'instant il nous dit qu'il n'y a pas de problème sanitaire.
00:18:55 - Donc croyons-le sur parole.
00:18:56 - Non, je ne le crois pas sur parole, mais on voit ça.
00:18:58 Et ce qu'il y a quand même de très important,
00:19:01 - Je me permets une remarque parce que c'était très intéressant.
00:19:05 On voit que notre collègue Hébouheur nous dit que dans le public,
00:19:10 on part à 57 ans, dans le privé à 62 ans.
00:19:12 Ça, ça devrait nous interroger.
00:19:14 Parce que la vraie question sur les retraites,
00:19:16 je ne sais pas à quel âge il faut que Hébouheur parte,
00:19:18 c'est la pénibilité qui doit le déterminer.
00:19:20 Mais une chose qu'on sait à la CFTC qu'on défend depuis le départ,
00:19:24 c'est que deux personnes qui font le même métier
00:19:26 doivent partir au même âge à la retraite.
00:19:27 Après quel âge, c'est la pénibilité qui le détermine par une négociation.
00:19:31 - Vous vous sentez de travailler dans ce secteur jusqu'à quel âge Jean-Christophe ?
00:19:38 - Aujourd'hui, je ne peux pas vous répondre.
00:19:43 - Je peux vous demander votre âge ?
00:19:44 Je peux me permettre de vous demander votre âge ?
00:19:45 - 50 ans.
00:19:46 - Oui, tout à fait, j'aurais 56 ans à la fin de l'année.
00:19:48 - 56 ans, pardon, je n'avais pas entendu, excusez-moi.
00:19:50 - Le même âge que moi, secrétaire général.
00:19:52 - N'est-ce pas ? - Voilà.
00:19:53 - Un dernier mot, Franck, également.
00:19:56 Franck Langrenne, gérant du restaurant Clémentine dans le deuxième arrondissement.
00:19:58 Bon, vous avez quand même peut-être un petit peu plus de visibilité devant vous
00:20:04 puisque vous me dites qu'une entreprise privée a ramassé les poubelles aujourd'hui.
00:20:07 C'est-à-dire que vous pourrez demain matin rouvrir votre terrasse ?
00:20:13 - Peut-être, peut-être que je vais la rouvrir.
00:20:15 Mais bon, moi, ce qui m'intéresse, c'est de servir les gens dans de bonnes conditions.
00:20:19 Mais en attendant, il faut savoir une chose, c'est que ce soir,
00:20:22 moi, même mes salles à l'intérieur, je ne suis même pas rempli à 40 %.
00:20:26 Il ne me reste plus que, vous voyez, il est 10h30, il ne me reste plus qu'un client.
00:20:30 D'habitude, la salle est complète encore à 7h00.
00:20:33 Par contre, tout à l'heure, ça m'a fait quand même bien plaisir
00:20:37 de savoir que le boulot des boueurs était très pénible.
00:20:41 Ce que je reconnais puisque je les vois passer régulièrement.
00:20:45 Apparemment, le boulot de restaurateur n'est pas du tout pénible.
00:20:47 Moi, c'est vrai que je suis venu ce matin à 7h00 du matin.
00:20:50 Je suis en cuisine tous les matins.
00:20:53 Je reste en cuisine tous les matins jusqu'à 11h00.
00:20:57 Je fais le service qui est de plus en plus rapide parce que les gens sont de plus en plus exigeants.
00:21:03 Mais personne ne dit que votre travail n'est pas pénible, Franck Langrène ?
00:21:08 Non, mais c'est marrant.
00:21:11 Les éboueurs, il n'y a pas de problème.
00:21:13 Nous, apparemment, à partir du moment où on est dans le secteur privé,
00:21:17 il n'y a aucun problème.
00:21:20 Ça passe, c'est ce que je m'aperçois.
00:21:22 Je crois avoir dit.
00:21:23 Jean-Christophe, dernier mot ?
00:21:26 Si c'est pour conclure, moi, je reconnais que le métier de restaurateur est difficile et pénible.
00:21:32 Mais pas au même degré que nous.
00:21:34 Moi, le matin, quand j'arrive, les rats, je les vois aussi.
00:21:38 Là, on en voit un petit peu plus aujourd'hui, grâce au restaurateur qui laisse leur poubelle.
00:21:43 Petite, je voudrais faire juste une petite parenthèse.
00:21:46 Grâce au restaurateur, vous en avez beaucoup moins aujourd'hui, ne vous inquiétez pas.
00:21:51 Oui, mais ne vous inquiétez pas, monsieur.
00:21:52 Je respecte entièrement votre position.
00:21:55 Sachez que de toute façon, dès que le mouvement de grève sera levé,
00:22:00 ne vous inquiétez pas, les rues deviendront aussi propres qu'elles ne l'étaient avant.
00:22:04 Quand vous venez prendre votre service à votre restauration...
00:22:06 Alors là, je vais vous dire, ce n'est pas possible.
00:22:10 On va conclure là.
00:22:11 Malheureusement, le temps qui nous est imparti est terminé, messieurs.
00:22:16 Vous voulez dire une dernière chose, Jean-Christophe ?
00:22:17 Je vous vois lever la main.
00:22:18 Oui, j'ai juste une précision.
00:22:21 Nos revendications concernent la réforme des retraites,
00:22:23 mais également la négociation avec la mairie pour la revalorisation salariale
00:22:28 et nos traitements budgétaires.
00:22:29 C'est entendu.
00:22:30 Jean-Christophe, pardonnez-moi d'avoir écorché votre prénom.
00:22:32 Jean-Christophe Houdard, éboueur à Paris et Franck Langrène,
00:22:35 gérant du restaurant Clémentine dans le deuxième arrondissement.
00:22:38 On ne vous aura pas mis d'accord ce soir,
00:22:39 mais en tout cas, c'était intéressant de vous entendre discuter
00:22:43 et de revenir sur ce neuvième jour de grève.
00:22:46 On en discutera plus tard également.
00:22:47 On entendra les réactions politiques, que ce soit à la mairie de Paris
00:22:50 ou dans l'opposition.
00:22:50 Vous allez voir que c'est gratiné.
00:22:51 Vous aurez sur ce plateau beaucoup plus l'occasion d'en discuter ensemble.
00:22:55 On marque notre dernière pause de la soirée.
00:22:57 On va se retrouver pour plus d'une heure sans pub.
00:22:59 On continue de dérouler cette épineuse question,
00:23:02 qui est celle de cette réforme des retraites et ce vote solennel
00:23:06 qui doit avoir lieu dans 48 heures.
00:23:07 Maintenant, à tout de suite.
00:23:08 Dans "Tour sur le plateau de soir à fond",
00:23:13 on entame la suite des discussions juste après le gîte
00:23:16 et le rappel de l'actualité.
00:23:17 Mathieu Devez.
00:23:18 À 500 jours du début des Jeux olympiques de Paris,
00:23:24 Emmanuel Macron appelle à la mobilisation générale.
00:23:26 Le chef de l'État a rencontré aujourd'hui de nombreux fonctionnaires
00:23:29 impliqués dans l'organisation de l'événement.
00:23:31 Il a mis l'accent sur la nécessité d'être à l'heure et dans l'excellence
00:23:34 en matière d'organisation, de sécurité, de billetterie,
00:23:38 de logistique et de transport.
00:23:40 Le trafic restera perturbé demain à la SNCF
00:23:43 pour la huitième journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:23:46 Les circulations seront globalement similaires à celles de lundi
00:23:49 et aujourd'hui avec 3 TGV Inouï et Ouigo sur 5,
00:23:52 1 Intercité sur 3, aucun train de nuit
00:23:55 et 2 TER sur 5 en moyenne nationale.
00:23:58 Le marché musical français a progressé de 6,4% l'année dernière.
00:24:02 Il poursuit sa progression pour la sixième année consécutive.
00:24:05 Avec un chiffre d'affaires de 920 millions d'euros l'an passé,
00:24:08 les ventes reposent aux trois quarts sur les exploitations numériques.
00:24:12 Oui, ça existe encore les CD Karim Haddrik.
00:24:16 Vous savez, même le vinyle revient bien.
00:24:19 Ah ben les vinyles, oui.
00:24:20 Ce sont tout particuliers qu'on aime tous.
00:24:22 Il y a l'aspect collection.
00:24:23 Bien sûr, ce qui n'a rien à voir avec nos discussions du soir.
00:24:26 Évidemment, Karim Haddrik, Valérie Lecabre, Elisabeth Lévy,
00:24:28 Jean-Sébastien Fergeau, Cyril Chabanier sont toujours présents sur ce plateau.
00:24:31 Elisabeth Borne a pris la parole aujourd'hui devant les députés
00:24:34 au cours de la séance des questions d'actualité.
00:24:36 À deux jours du vote décisif de l'Assemblée nationale sur la réforme des retraites,
00:24:40 la Première ministre estime qu'une majorité existe.
00:24:43 Oui, pour faire passer ce texte, elle essaye aussi de convaincre les députés de droite
00:24:47 qui hésiteraient à voter pour ce texte,
00:24:49 donc en expliquant qu'un vote en faveur de la réforme
00:24:52 n'est pas un soutien au gouvernement.
00:24:54 Elisabeth Borne qui a manié l'anaphore également aujourd'hui.
00:24:58 Écoutez-la.
00:24:59 Dans cette Assemblée, une majorité existe qui croit au travail,
00:25:05 y compris au travail des seigneurs.
00:25:07 Une majorité existe qui croit au système de retraite par répartition
00:25:12 et qui veut garantir à notre jeunesse qu'elle en bénéficiera.
00:25:16 Une majorité existe qui veut réduire les inégalités de pension
00:25:20 entre les femmes et les hommes.
00:25:23 Une majorité existe qui n'a pas peur des réformes,
00:25:26 même impopulaires, quand elles sont nécessaires.
00:25:29 Une majorité existe qui ne se laisse intimider
00:25:33 ni par les insultes, ni par les menaces,
00:25:36 ni par le vandalisme sur les permanences.
00:25:38 Une majorité existe pour garantir aujourd'hui l'avenir de nos retraites
00:25:45 et pour assumer demain des désaccords
00:25:48 ou des oppositions franches sur d'autres sujets.
00:25:51 La commission mixte paritaire se réunira demain
00:25:54 sur notre projet pour les retraites.
00:25:57 Vous serez ensuite conduits à vous exprimer sur la réforme des retraites,
00:26:01 pas sur un soutien au gouvernement,
00:26:03 mais sur ce projet, sur ce projet seulement.
00:26:06 C'est pas en répétant dix fois de suite "une majorité existe"
00:26:08 qu'elle va la rendre réelle cette majorité, Jean-Sébastien Fergiot.
00:26:11 Elle vous a paru convaincante, Elisabeth Borne, aujourd'hui ?
00:26:15 En tout cas, le gouvernement s'active pour convaincre
00:26:18 les députés républicains, qui lui manquent déjà,
00:26:19 pour convaincre sa propre majorité et que tout le monde soit au rendez-vous,
00:26:22 pour convaincre de l'enjeu, certainement convaincre aussi,
00:26:25 parce que c'est une chose d'avoir des doutes par rapport à ce texte,
00:26:27 c'en est une autre que de se projeter dans une configuration
00:26:29 où le gouvernement peut-être prendrait le risque de passer par le vote,
00:26:33 plutôt d'éviter le 49-3 et de se retrouver sans majorité.
00:26:37 Est-ce qu'en l'état, le gouvernement peut faire autrement
00:26:41 que de dégainer ce 49-3 ?
00:26:43 Je ne sais pas, je pense qu'ils sont véritablement
00:26:45 en train de faire les comptes en permanence.
00:26:47 Je pense que le groupe LR est un groupe assez,
00:26:50 enfin, qui est une espèce de boîte noire
00:26:53 à travers laquelle personne ne voit véritablement.
00:26:56 De toute façon, je pense qu'ils ont prévu la possibilité
00:26:58 dans le Conseil des ministres pour pouvoir déclencher le recours à un 49-3.
00:27:02 Je ne crois pas que la décision soit prise maintenant
00:27:05 et peut-être même dans l'autre sens.
00:27:07 Mais peut-être que vous vous êtes fait enfumer comme tout le monde, en fait.
00:27:10 Parce que moi, j'ai l'impression qu'aujourd'hui, à travers...
00:27:13 Je ne veux pas finir par recourir au 49-3.
00:27:15 Je vous dis que je pense que la décision n'est pas définitivement prise en l'état
00:27:19 parce que réellement, ils essayent de rattraper par les bretelles,
00:27:22 par notamment les députés républicains qui manquent
00:27:26 et les députés de la majorité parce que certains l'ont fait savoir
00:27:29 qu'ils n'entendaient pas voter cette réforme.
00:27:31 Et qu'il y a une pression après, quoi qu'il en soit, dans un cas comme le nôtre.
00:27:36 Moi, je pense que ça ne changera pas grand-chose.
00:27:37 Ils étaient menacés de mille morts ceux de la majorité
00:27:40 s'ils ne votaient pas ce projet.
00:27:42 Pas de mille morts.
00:27:43 - Non, mais ce qui est intéressant, Karima Brick, qu'on n'a pas encore entendu,
00:27:45 ce qui est intéressant quand même, c'est que tous ceux qu'on entend,
00:27:49 que ce soit les observateurs, enfin, pas les observateurs,
00:27:51 mais les membres du gouvernement, les députés, les syndicalistes,
00:27:55 personne ne veut du 49-3, sauf qu'on n'en a jamais été aussi proche.
00:27:58 - Oui, c'est ça.
00:27:59 Et on voit d'ailleurs, ce n'est pas un appel d'Elisabeth Bond,
00:28:02 on a l'impression que c'est une prière qu'elle fait.
00:28:04 Excusez-moi, quand je l'écoute, je ne suis pas rassurée.
00:28:06 Elle n'a pas l'air rassurée.
00:28:07 Elle a l'air de prier et elle a l'air de répéter comme une incantation
00:28:11 pour dire la majorité existe, la majorité existe.
00:28:14 Elle veut l'affaire advenir parce que rien n'est moins sûr en ce moment.
00:28:17 Et se dire qu'après ce nombre de...
00:28:19 toutes ces semaines qui ont passé, se retrouver dans cette situation
00:28:22 pratiquement pareille qu'il y a plusieurs semaines,
00:28:25 justement, pratiquement plusieurs mois,
00:28:27 c'est catastrophique pour le gouvernement.
00:28:29 Vraiment, ils sont dans une position extrêmement fragile.
00:28:32 - Cédric, Cyril Chabanier, pardonnez-moi.
00:28:37 Votre regard sur ce vote solennel,
00:28:39 est-ce qu'il faut aller au bout de cette entreprise
00:28:42 pour le gouvernement, selon vous ?
00:28:44 - Une chose est sûre et je partage complètement l'analyse précédente,
00:28:47 c'est que le gouvernement aujourd'hui, il n'est absolument pas serein.
00:28:50 On l'a vu avec deux phénomènes qui sont indéniables.
00:28:52 Le premier, c'est quand on nous dit dix fois, il existe une majorité.
00:28:56 Quand elle existe vraiment, vous n'avez pas besoin de le répéter dix fois.
00:28:59 Et la deuxième chose, c'est quand vous avez un groupe parlementaire
00:29:02 qui menace d'exclure ceux qui ne voteraient pas le texte,
00:29:06 ça veut dire que dans la propre majorité, il y a encore des doutes.
00:29:08 Et dans les indiscrétions qu'on pourrait avoir,
00:29:11 que ce soit journalistique ou politique,
00:29:12 on sait qu'aujourd'hui, dans les comptes qui sont faits,
00:29:15 il y aurait peut-être une majorité entre trois et sept voix.
00:29:18 Ce qui est quand même une majorité très, très courte.
00:29:20 Il y a un risque très grand.
00:29:22 Ça, c'est la première chose.
00:29:24 - La vraie question, c'est est-ce qu'Emmanuel Macron veut prendre son risque ?
00:29:27 - Moi, je pense qu'il y a quelque chose qui s'est passé quand même,
00:29:30 c'est que le Sénat a voté cette réforme.
00:29:32 Et je pense que c'est très important,
00:29:34 parce que la personne qui a fait voter cette réforme au Sénat,
00:29:37 il s'appelle Gérard Larcher et il est LR.
00:29:40 Et si vous avez vu les sondages aujourd'hui qui sont sortis
00:29:43 auprès des sympathisants républicains,
00:29:45 cette réforme a repris du poil de la bête auprès d'eux.
00:29:49 Et sincèrement, je me demande,
00:29:50 et je suis prête même à prendre le risque et le pari ce soir,
00:29:54 de dire que les Républicains seraient,
00:29:57 me semble-t-il, en train de se rendre compte
00:29:59 qu'ils ne peuvent pas prendre le risque politique
00:30:02 de ne pas voter cette réforme.
00:30:03 Moi, je sens les choses comme ça.
00:30:05 Peut-être que je me trompe.
00:30:06 Peut-être que ça ne viendra pas d'Elisabeth Borne.
00:30:08 Moi, j'espère pour mon pays et pour la démocratie
00:30:12 qu'elle va oser aller au vote.
00:30:14 Sincèrement, je l'espère, parce qu'avoir fait tout ça
00:30:17 pour terminer avec un 49-3...
00:30:17 - Et vous imaginez s'il y a un vote contre ?
00:30:19 - Je crois... Bah oui.
00:30:20 - Mais la question, elle est quasiment psychologique.
00:30:22 - Ça s'appelle la politique.
00:30:24 Et je voudrais juste finir.
00:30:25 Apparemment, Gérard Larcher en coup de lit,
00:30:27 c'est en train d'organiser la commission mixte paritaire
00:30:30 pour essayer d'accoucher d'un texte qui soit possible
00:30:32 pour les uns et pour les autres.
00:30:34 Et que les députés LR votent contre la volonté de Gérard Larcher,
00:30:38 alors que ça fait 20 ans qu'ils défendent un âge légal plus élevé, etc.
00:30:45 Le premier échec, ce serait l'échec de LR,
00:30:47 même pas du gouvernement.
00:30:48 - Alors, je voudrais que Elisabeth va reprendre.
00:30:50 J'aimerais juste qu'on entend le ministre du Travail aujourd'hui,
00:30:51 Olivier Dussopt, qui évoque cette option du 49-3.
00:30:55 - Personne n'a jamais recours au 49-3 de gaieté de cœur.
00:30:58 Ça n'existe pas.
00:30:59 Depuis le début du quinquennat,
00:31:00 nous faisons tout pour construire ces majorités.
00:31:02 Nous avons eu besoin du 49-3 à deux reprises seulement.
00:31:05 Sur la loi de financement de la Sécurité sociale.
00:31:07 - Non, à dix reprises, monsieur le ministre.
00:31:09 - Deux textes.
00:31:10 La loi de financement de la Sécurité sociale
00:31:11 et le budget de l'État, ce qu'on appelle la loi de finances.
00:31:14 Deux textes seulement.
00:31:15 Tous les autres sont passés.
00:31:17 Mais...
00:31:18 Oui, mais parce que ce sont deux textes.
00:31:20 Et en général, quand vous n'avez pas de majorité au premier vote,
00:31:23 vous ne l'avez pas au second, vous voyez, c'est assez mécanique.
00:31:25 - Ça s'additionne quand même.
00:31:26 - Et par contre, pour le reste, la loi sur les énergies renouvelables,
00:31:29 elle est passée sans 49-3.
00:31:31 La réforme de l'assurance chômage que j'ai portée, pas de 49-3.
00:31:33 La loi sur la sécurité intérieure portée par Gérald Darmanin,
00:31:36 pas de 49-3 non plus.
00:31:38 Donc nos textes passent et nous allons continuer à travailler
00:31:40 pour que nos textes et le texte sur les retraites
00:31:42 puissent passer de la même manière.
00:31:43 - Elle est incroyable cette situation,
00:31:45 parce qu'il suffit de revenir deux, trois mois en arrière,
00:31:47 Élisabeth Lévy, et de se dire,
00:31:49 mais le gouvernement l'avait, la majorité.
00:31:51 Et ce sont les différentes avaries, les différents mensonges
00:31:54 qu'on a pu mettre au jour à travers la lecture de ce texte,
00:31:57 qui ont fait pencher une partie de LR, notamment de l'autre côté.
00:32:00 Cette situation finalement, le gouvernement l'a créée toute pièce.
00:32:04 - Même sur l'ambition de leur réforme, ils ont changé de discours.
00:32:08 Un coup c'était le financement, l'autre coup c'était l'équilibre à long terme,
00:32:12 après c'était le travail des seniors.
00:32:15 Moi encore une fois, je ne pense pas du tout que cette réforme
00:32:17 est aussi criminelle qu'on nous l'explique à longueur de temps
00:32:21 et à longueur de plateau, et que je ne crois pas que nous revenions
00:32:24 au temps de Zola et de Dickens.
00:32:27 Mais évidemment, elle n'est pas géniale.
00:32:28 Simplement, je trouve qu'il y a quelque chose d'assez inédit
00:32:32 dans le fait, il y a deux choses, il y a la concomitance
00:32:35 d'une majorité relative simplement à l'Assemblée,
00:32:38 et de ce sujet épineux où on voit qu'on peut perdre des gens en camp de route.
00:32:42 Et donc c'est un peu la glorieuse incertitude du sport.
00:32:46 - Je vais vous refaire la liste quand même Elisabeth.
00:32:47 - Il y a un pari à faire, je trouve, et moi je pense qu'ils peuvent passer sans.
00:32:52 - Cette réforme, j'ai l'impression que vous laissez entendre
00:32:56 que la colère est peut-être trop importante
00:33:00 par rapport aux conséquences réelles de cette réforme.
00:33:02 Je vais quand même rappeler que les 1200 euros,
00:33:05 ça devait concerner 2 millions de nouveaux retraités.
00:33:07 En fait, ils seront de 10 à 20 000 au maximum.
00:33:09 On pourrait en citer d'autres, les carrières longues, les femmes, les seniors.
00:33:12 Tout le monde ou presque est perdant avec cette réforme.
00:33:13 Il faut bien garder ça en tête et rappeler que 93% des salariés
00:33:18 de ce pays sont contre cette réforme.
00:33:19 Il y a quelque chose de très fort quand même, d'assez inédit.
00:33:22 Évidemment, vous pouvez me répondre, vous êtes là pour ça.
00:33:24 - Ce qui nous sauve du FMI aujourd'hui,
00:33:27 qui nous sauve de passer sous la tutelle du FMI aujourd'hui,
00:33:32 c'est que les Allemands garantissent nos dettes.
00:33:34 Si vous pensez que la France est dans un...
00:33:36 J'exagère peut-être un tout petit peu, mais pas tant que ça.
00:33:39 La France est dans un état de banqueroute absolument dramatique.
00:33:42 Pourquoi ?
00:33:43 - Et pour aller chercher 15 milliards, il n'y a pas d'autre moyen que de...
00:33:46 - 15 milliards, vous connaissez, mais c'est incroyable.
00:33:49 Vous avez vraiment...
00:33:50 On vous a donné trois chiffres et vous vous êtes assis dessus
00:33:52 et vous rêvez de ça.
00:33:54 - C'est marrant comme mot, vous me voyez.
00:33:56 - Je veux dire, regardez notre endettement,
00:33:57 regardez ce qui se passe depuis 40 ans.
00:33:59 On finance le système social par l'endettement.
00:34:03 Cet endettement ne tient que parce qu'il y a l'euro,
00:34:05 dans lequel les Allemands, en gros, garantissent nos dettes.
00:34:09 - Non mais les faits que je viens d'énumérer,
00:34:11 il ne suffit pas à vous rappeler que cette réforme, en effet,
00:34:13 elle est injuste pour beaucoup de nos concitoyens.
00:34:16 - Valérie, parce que je finis, je pense par ailleurs
00:34:19 que nous sommes devenus, je vais dire poliment,
00:34:21 et je ne vais pas dire le mot qui me vient à l'esprit,
00:34:23 je me mets dedans,
00:34:24 nous sommes devenus un peuple d'ayant droit, de créanciers.
00:34:27 Nous passons notre temps à nous demander ce que les autres,
00:34:30 l'État, la société, les autres, l'État va faire pour nous.
00:34:33 Mais bon sang, on ne produit plus rien dans ce pays.
00:34:36 Vous avez envie de quoi pour vos enfants ?
00:34:38 D'un pays du tiers monde dans lequel...
00:34:40 Je veux dire, mais vous ne vous rendez pas compte
00:34:42 de l'état de la situation de la France.
00:34:43 Alors oui, je sais, moi aussi,
00:34:46 j'ai envie de passer mon temps à voir des vacances, si vous voulez.
00:34:49 - Je ne suis pas sûre, non.
00:34:50 Vous pensez que cette réforme-là va régler ce problème
00:34:53 et ça va être vraiment la panacée ?
00:34:54 - Elle a pas lundi, je l'ai dit.
00:34:55 - Pas en même temps, pas en même temps.
00:34:56 - Je réponds, il y a un état d'esprit
00:34:58 qui n'a rien à voir en fait avec le rejet de la réforme.
00:35:00 - Alors, je voudrais juste qu'on entend un autre extrait
00:35:02 et on continue le tour,
00:35:04 chacun évidemment a beaucoup de choses à dire.
00:35:06 Pierre Cordier, qui est un député apparenté LR,
00:35:09 il le dit clairement, simplement,
00:35:10 il n'a pas l'intention de voter cette réforme.
00:35:13 - Déjà, s'il y a un vote, je m'en réjouis.
00:35:16 Quand on est représentant du peuple, on doit voter.
00:35:19 Donc si Elisabeth Borne décide de mettre ce texte
00:35:22 au vote des députés, je m'en réjouis,
00:35:24 mais je resterai sur ma ligne qui est celle depuis le départ.
00:35:27 Je voterai contre ce texte parce que j'estime
00:35:30 qu'il n'apporte pas assez de garantie aux gens
00:35:32 qui vont quand même faire deux ans de plus dans leur vie.
00:35:35 C'est quand même pas un texte d'une petite importance.
00:35:37 Je resterai sur ma ligne parce que je représente les gens,
00:35:39 les gens me parlent et moi, je crois qu'il est important
00:35:41 quand on est élu, de respecter ses engagements
00:35:43 et d'écouter les électeurs.
00:35:45 - Tu m'étonnes.
00:35:46 Tu m'étonnes évidemment que ces gens-là
00:35:48 ont envie de se faire réélire.
00:35:49 Ils voient bien que les Français sont contre cette réforme.
00:35:52 Ils ne vont pas aller à l'encontre de leurs électeurs.
00:35:55 Ils ne sont pas fous, ils jouent leur réélection.
00:35:57 Valérie et Cyril Chabanier.
00:36:00 - Non mais c'est la clé de ce scrutin,
00:36:02 c'est que les élus LR à l'Assemblée nationale
00:36:05 aujourd'hui ne sont que des élus de ville moyenne.
00:36:07 Il n'y a plus d'élus de grande ville.
00:36:09 - On aurait pu commencer par les députés Renaissance.
00:36:11 - Tous les week-ends, ils vont dans leur circonscription.
00:36:14 Les gens leur disent, s'il vous plaît, monsieur,
00:36:15 je ne veux pas travailler plus, donc votez contre.
00:36:18 Donc il n'y a plus de corpus idéologique.
00:36:21 C'est une sorte de clientélisme moderne qui s'est mis en place.
00:36:24 - C'est logique, ils sont les représentants
00:36:26 de ceux qui les ont élus.
00:36:27 - Non, ce n'est pas tout à fait logique.
00:36:28 - Ils ne sont pas les seuls du gouvernement, les députés.
00:36:31 - Non, quand on porte une étiquette, on doit la porter.
00:36:35 C'est complètement contradictoire.
00:36:37 Aurélien Pradié, il y a deux ans,
00:36:39 était pour la retraite à 65 ans.
00:36:41 Donc il a changé d'avis.
00:36:43 - C'est fait totalement à fraction du fait
00:36:45 que les finances publiques sont un tout.
00:36:47 Donc la question qui se pose d'un point de vue idéologique
00:36:49 ou intellectuel pour la droite, les réformes Fillon,
00:36:51 ça proposait de supprimer, je ne sais plus combien,
00:36:53 150 000 fonctionnaires.
00:36:54 Ce n'était pas juste, je touche un petit bout
00:36:57 à un moment où le tissu social est profondément dégradé,
00:37:00 à un moment où les gens voient les hôpitaux s'effondrer,
00:37:02 l'école s'effondrer.
00:37:03 Vous voyez bien que dans la salle des Français,
00:37:05 ce n'est pas la même question de poser les retraites maintenant
00:37:09 que de les poser quand la France allait bien.
00:37:11 - Vous m'avez interrompu, je voudrais juste terminer
00:37:13 deux secondes mon raisonnement.
00:37:14 Je suis d'accord sur le fait que le recul de l'âge légal
00:37:17 est un symbole pour la droite.
00:37:20 Je ne dis pas que j'y adhère forcément.
00:37:21 D'ailleurs, moi, je suis favorable à cette retraite personnellement.
00:37:24 - Ça n'est qu'inscrit dans une trajectoire
00:37:26 des plus non parlées.
00:37:27 - C'est vrai ce que dit Elisabeth Lévy.
00:37:30 Je vous ai entendu le dire de la même façon.
00:37:32 C'est pour dire au marché en France, on fait des réformes.
00:37:35 En France, on n'est pas immobiles.
00:37:36 - Mais les marchés s'en fichent, c'est perdu l'on.
00:37:37 - Pardon ?
00:37:38 - Je voudrais qu'on entende.
00:37:39 Laurent Berger, s'il vous plaît.
00:37:41 Je viens vers vous, Cyril Chabagné.
00:37:42 Laurent Berger, le patron de la CFDT,
00:37:45 qui répond à l'éventualité de l'utilisation du 49.3.
00:37:48 Écoutez, le vote solennel au 49.3,
00:37:50 la réaction de l'intersyndicale ne sera pas la même.
00:37:54 - Je veux être très clair sur ce sujet.
00:37:56 Tout ce qui est constitutionnel est légal.
00:37:59 Il n'y aura pas d'illégalité.
00:38:01 Il n'y a pas de sujet.
00:38:02 Ce serait un vice démocratique.
00:38:04 Ce serait un vice démocratique dans le contexte que je viens de vous décrire.
00:38:07 C'est-à-dire qu'on a besoin qu'à un moment donné,
00:38:10 la représentation nationale,
00:38:11 ce qu'elle n'a pas fait depuis le début de ce processus,
00:38:13 s'exprime sur cette réforme des retraites.
00:38:16 Et moi, après, j'en appelle aux parlementaires
00:38:17 à regarder ce qui se passe dans leurs circonscriptions
00:38:20 et l'opposition massive des citoyens,
00:38:22 quelle que soit leur opinion politique par ailleurs,
00:38:25 à cette réforme.
00:38:26 Je le dis, l'appréciation de la CFDT ne sera pas du tout la même
00:38:31 si le processus est le 49.3 ou si le processus est un vote solennel.
00:38:36 Moi, ce que je vous dis, c'est qu'on décidera le 16,
00:38:39 ensemble, en intersyndicale.
00:38:41 Vous suivez Cyril Chabanier ?
00:38:43 Juste avant, je voulais dire une phrase pour dire que
00:38:47 tout va mal, le scénario catastrophe,
00:38:50 et qu'on va devenir un pays du tiers monde.
00:38:52 On est un pays du tiers monde.
00:38:53 Franchement, c'est insupportable.
00:38:55 Comme c'est insupportable d'ailleurs...
00:38:57 Allez faire un tour dans un vrai pays pauvre,
00:38:59 vous verrez la différence.
00:39:00 Et j'imagine que la grande journaliste que vous êtes a voyagé,
00:39:04 elle ne m'a pas entendu pour voir ce que c'était qu'un pays pauvre.
00:39:07 Combien de produits c'est bien manufacturé qu'on consomme ?
00:39:10 25% !
00:39:11 On parlait tout à l'heure que je m'assois sur trois chiffres.
00:39:14 Ce n'est pas parce que vous vous asseyez aussi sur trois chiffres
00:39:15 qu'on est au tiers monde.
00:39:16 Donc on n'est pas en faillite, le truc, on est au tiers monde,
00:39:18 c'est insupportable.
00:39:19 Comme c'est insupportable le côté du gouvernement
00:39:21 qui nous dit que cette réforme, c'est génial parce que...
00:39:24 Et vous avez entendu la Première Ministre qui dit
00:39:26 il y a une majorité de Français qui veut une réforme juste.
00:39:29 Elle a entièrement raison.
00:39:30 Il y a une majorité de Français qui veulent réduire les inégalités femmes-hommes.
00:39:33 Elle a entièrement raison.
00:39:34 Il y a une majorité de Français qui veulent avoir des pensions meilleures.
00:39:37 Elle a entièrement raison.
00:39:38 Sauf que le problème qu'il y a, c'est que sa réforme ne permet pas ça.
00:39:41 Mais sur le discours, je pourrais dire que je suis 100% d'accord.
00:39:44 Mais ne le permet pas non plus.
00:39:45 Mais ne permet pas ça, voilà.
00:39:46 Après, sur la déclaration de Laurent Berger...
00:39:48 Vous êtes sur la même ligne ?
00:39:50 Bien sûr qu'on est sur la même ligne.
00:39:51 Évidemment que le 49.3, il est légal.
00:39:55 Est-ce qu'il est légitime ?
00:39:56 Je vais vous dire, à la limite, pris de manière isolée,
00:40:01 ça se discute, même lorsque vous avez 92% des salariés,
00:40:04 vous l'avez répété, qui sont contre.
00:40:06 La démocratie sociale, ça veut dire aussi quelque chose.
00:40:09 Donc la légitimité se pose.
00:40:11 Mais il y a plus grave que ça.
00:40:12 C'est le cumul qui devient un vrai problème.
00:40:15 Vous allez à l'Assemblée nationale, on fait un 47.1 avec une procédure accélérée.
00:40:22 Déjà, c'est limite.
00:40:23 À ça, vous rajoutez le 44.2, je crois, qui est du Sénat, qui est le vote bloqué.
00:40:31 Le vote bloqué, pardon.
00:40:32 Et demain, vous risquez.
00:40:33 Alors, je pense qu'ils vont essayer d'aller au vote.
00:40:35 Mais comme c'est très serré aujourd'hui et qu'on est entre 5-6 voix de majorité...
00:40:39 Mais ils vont prendre le risque.
00:40:40 Je pense qu'ils sont en train de nous enfumer.
00:40:42 Ils n'ont pas l'intention d'essayer d'aller au vote.
00:40:44 Mais pour finir, juste pour finir,
00:40:47 si vous rajoutez après aussi que cette réforme si importante,
00:40:52 si Capital passe par un 49.3, le cumul des 3,
00:40:56 évidemment que ça pose un problème de légitimité.
00:40:58 Déjà, 1, ça se discute, mais 3, c'est obligé que ça pose un problème de légitimité.
00:41:03 Et je pense, pour répondre à votre question,
00:41:06 je ne pense pas que ce soit de l'enfumage.
00:41:07 Réellement, le gouvernement veut faire voter cette loi
00:41:11 parce qu'au départ, ils étaient persuadés qu'elle le passerait.
00:41:16 Et c'était une victoire formidable pour eux.
00:41:18 Aujourd'hui, parce qu'on discute aussi beaucoup avec les députés,
00:41:21 beaucoup se retournent, y compris de la majorité.
00:41:23 Vous verrez, il manquera des voix chez Renaissance
00:41:26 pour le vote positif de cette réforme.
00:41:28 Et moi, je vous dis qu'aujourd'hui, on est à un vote majoritaire
00:41:35 entre 4 et 6 voix.
00:41:36 Et au bout d'un moment, après demain,
00:41:41 ce n'est pas sûr que le 49.3 ne soit pas utilisé.
00:41:44 Qui dit retour des questions au gouvernement ce mardi
00:41:47 dit retour surtout des échanges tendus entre une partie des députés et le gouvernement.
00:41:51 Regardez toujours à propos de ce vote à venir,
00:41:54 l'échange entre M. Ruffin de la France Insoumise et le ministre du Travail.
00:41:58 Vous êtes le coyote de Texaverie.
00:42:03 Vous savez, il court, il court, il a franchi la falaise
00:42:06 et sous lui, c'est le vide.
00:42:09 Il la découvre, il découvre ce vide et soudain, il chute.
00:42:12 Je vous écoute, je vous regarde et c'est ce vide qui me frappe.
00:42:16 Ce vide en vous, ce vide sous vous.
00:42:18 Le coyote de Texaverie est comique lui.
00:42:21 Vous êtes vous, tragique.
00:42:22 Vous êtes des dangers, oui des dangers pour les Français.
00:42:25 Vous, le gouvernement, vous, le président, vous, les dominants.
00:42:29 Vous ne dirigez plus.
00:42:31 Vous ne cherchez même plus à diriger, c'est-à-dire à entraîner le peuple,
00:42:34 à obtenir son consentement.
00:42:36 Non, désormais vous faites sans.
00:42:38 Vous l'avez acté.
00:42:40 Deux Français sur trois y sont opposés, et alors ?
00:42:43 Tous les syndicats sont unis contre vous, et alors ?
00:42:46 Une, deux, trois, quatre manifestations, un, deux, trois millions de personnes, et alors ?
00:42:50 Les raffineries sont bloquées, les dachets pas ramassés, et alors ?
00:42:53 Chers collègues de droite, du centre, des marcheurs même, de partout,
00:42:58 j'en appelle à votre responsabilité.
00:43:01 Vous n'avez pas posé de question, vous n'avez pas pu vous empêcher de succomber
00:43:05 finalement à vos péchés.
00:43:06 L'outrance, une forme d'insulte déguisée,
00:43:10 et la volonté de vouloir prendre une hauteur que vous n'atteindrez jamais.
00:43:14 Vous avez terminé sur un mot, responsabilité.
00:43:17 La responsabilité, c'est celle de cette majorité.
00:43:19 La responsabilité, c'est de porter une réforme qui permette d'équilibrer le système,
00:43:23 qui permette de créer de nouveaux droits,
00:43:25 qui permette de regarder nos enfants et nos petits-enfants dans les yeux
00:43:27 en leur disant que nous avons préservé un système de solidarité
00:43:30 dont ils vont pouvoir bénéficier.
00:43:32 Jean-Sébastien Fargeux à commenter.
00:43:34 Alors il y a cet argument massue qu'envoie Olivier Dussopt à la fin.
00:43:40 Regardez, imaginez la société qu'on va laisser à nos enfants
00:43:42 quand on est pris à témoin comme ça.
00:43:43 C'est vrai que c'est un argument imparable.
00:43:46 Bah si, moi il me paraît tout à fait parable dans la mesure où on a envie de leur dire
00:43:50 quelle est la société que nous laissons à nos enfants,
00:43:52 quel est l'état de l'école, quel est l'état de la santé.
00:43:54 C'est ce que je vous disais tout à l'heure,
00:43:56 on ne peut pas réfléchir sur cette réforme de retraite en soi
00:43:59 en ignorant le reste du contexte,
00:44:01 le reste du contexte sur les finances publiques français,
00:44:03 le reste du contexte sur l'état de la puissance publique en France.
00:44:06 C'est ça que les Français ont en tête aujourd'hui.
00:44:09 C'est ça qu'ils voient, ça fait partie de l'identité nationale,
00:44:11 la puissance de l'État et le modèle social,
00:44:13 c'est considéré comme quasiment notre bien le plus cher.
00:44:18 Quand tout s'effondre en même temps
00:44:20 et que le gouvernement est infoutu de faire quoi que ce soit pour améliorer les choses,
00:44:24 on voit bien qu'il est responsable très largement,
00:44:26 quand même pas à lui seul, mais lui et ses prédécesseurs,
00:44:29 et quand même Macron est maintenant président depuis six ans,
00:44:31 de la situation énergétique dans laquelle nous sommes,
00:44:33 qui a elle-même déclenché la situation d'inflation dans laquelle nous sommes.
00:44:36 Venir demander des efforts aux Français alors qu'il n'y a plus de légitimité,
00:44:40 c'est dangereux.
00:44:41 Maintenant, il me semble que tout à l'heure on mélangeait deux questions.
00:44:43 Il y a l'opportunité dans l'absolu de voter ou non cette loi,
00:44:47 de la faire adopter par 49-3,
00:44:48 et après, est-ce qu'Emmanuel Macron prend la décision de courir le risque ou non ?
00:44:51 Mais ça, c'est une question qui est quasiment psychologique.
00:44:53 Il aime prendre son risque.
00:44:55 Je pense qu'il mesure ce que vous disiez,
00:44:57 il mesure ce que la CFDT sera, si c'est adopté par 49-3,
00:45:02 arrêtera les mobilisations.
00:45:03 Et souvenez-vous, Emmanuel Macron avait très mal vécu,
00:45:07 parce que c'est quand même la clé de cette histoire-là,
00:45:09 quand Manuel Valls lui a imposé un 49-3
00:45:11 à la fin du quinquennat de François Hollande,
00:45:13 là où lui voulait prendre son risque.
00:45:16 On est encore dans les préoccupations.
00:45:17 Regardez juste ce sondage, Valérie, Elisabeth,
00:45:19 vous êtes les deux suivantes à vous exprimer.
00:45:22 Je voudrais juste que vous voyiez ce chiffre encore une fois,
00:45:24 qui me donne un petit peu quand même la tendance de ce qu'en disent les Français.
00:45:28 Le gouvernement doit-il faire passer sa réforme des retraites,
00:45:31 y compris par le recours à l'article 49-3 ?
00:45:32 83% des Français, selon ce sondage pour RTL, disent non.
00:45:38 Valérie et Elisabeth, vous aviez demandé la parole en premier.
00:45:41 Allez-y Valérie.
00:45:43 Quel est le sens de la démocratie ?
00:45:45 C'est ça la question que je pose,
00:45:47 quand les gens voient la méthode que le gouvernement utilise pour se faire entendre.
00:45:50 Je voulais juste rebondir sur ce que vient de dire Jean-Sébastien Ferjou
00:45:54 et je suis tout à fait d'accord.
00:45:56 Je ne sais même pas si Emmanuel Macron aurait eu l'idée
00:45:59 de se présenter pour être président de la République,
00:46:01 si Manuel Valls, à l'époque Premier ministre,
00:46:04 ne lui avait pas refusé à lui, jeune ministre de l'Économie,
00:46:08 de voter son texte, qu'il voulait absolument faire voter son texte sur le travail.
00:46:13 Là, ce que disent les Français, ils disent la même chose.
00:46:16 C'est-à-dire que les Français sont contre ce 49-3
00:46:19 parce qu'on a l'impression qu'on leur met au forceps.
00:46:21 Et c'est vrai que quand on a discuté d'un texte,
00:46:23 quand on l'a défendu, et même pour la Première ministre,
00:46:26 ça serait terrible aujourd'hui.
00:46:28 Ça fait des mois et des mois qu'elle travaille sur ce sujet,
00:46:31 qu'elle utilise tous les arguments pour convaincre
00:46:33 que le pauvre ministre du Travail est en déliquescence
00:46:36 et il faut absolument qu'ils obtiennent un vote.
00:46:38 Parce que sinon, tout le monde sera perdant s'il n'y a pas de vote.
00:46:41 Je me mets à la place de l'exécutif.
00:46:43 Pardon, comme la faute de ce suspense insoutenable
00:46:46 va y arriver d'ici deux jours ou trois,
00:46:49 je pense qu'on va bien voir.
00:46:50 Non mais moi je voudrais répondre un peu sur le fond à ce que vous disiez,
00:46:54 parce que vous aviez l'air très choqué quand je parlais d'un pays du tiers-monde.
00:46:56 Pardonnez-moi, allez demander aux gens...
00:46:58 Pasha, vous lâchez pas le mot que je ne suis pas d'accord.
00:46:59 Allez demander aux gens dans la rue,
00:47:02 allez demander pourquoi les jeunes diplômés
00:47:04 des bonnes écoles ou des bonnes universités
00:47:06 cherchent avant tout à se tirer de France.
00:47:08 Moi je pense que les Français devraient...
00:47:10 Mais cette réforme des retraites, elle va tout changer ?
00:47:12 Non, je vous dis juste,
00:47:14 j'essaye de vous dire, quand je réponds à cela,
00:47:16 ça fait partie effectivement,
00:47:18 je ne comprends pas pourquoi on s'excite sur cette réforme des retraites
00:47:21 plus que sur l'état de l'école, ça c'est vrai.
00:47:23 Mais je voudrais quand même vous rendre un point,
00:47:26 il y a un problème réellement de fond qui va au-delà d'ailleurs de cette réforme,
00:47:30 c'était dans l'excellent débat entre Fourquet et Vermeren
00:47:33 dans le Figaro Vox ce week-end, si je ne m'abuse.
00:47:37 Vraiment, je vous engage à lire ce texte,
00:47:39 Jérôme Fourquet, Pierre Vermeren,
00:47:41 c'était plein d'enseignements.
00:47:43 Et ce qu'il faisait remarquer,
00:47:45 c'est qu'il y avait aussi un clivage dont on ne parlait pas,
00:47:48 c'est-à-dire que les gens ne comprennent pas
00:47:50 un clivage entre actifs et inactifs.
00:47:51 Il y a déjà des millions d'inactifs dans notre pays.
00:47:54 Il y a un système social qui est une pompe aspirante
00:47:56 pour en faire venir d'autres, des inactifs.
00:47:59 Donc il y a beaucoup d'inactifs.
00:48:00 Je ne parle pas des inactifs parce qu'ils n'ont plus de boulot à 50 ans.
00:48:03 Et les gens se disent, et là je peux le comprendre, je l'entends,
00:48:06 pourquoi c'est toujours sur les mêmes qui bossent,
00:48:09 qui cotisent, qui se sifflent,
00:48:11 qu'on tape, qu'on va chercher les efforts.
00:48:13 Et ils se demandent pourquoi il n'y a aucune espèce de mesure qui est prise
00:48:22 pour résoudre ce truc.
00:48:24 D'ailleurs, la réforme du chômage était extrêmement populaire,
00:48:28 quoiqu'on nous ait dit aussi qu'on a fait pleurer dans les chômières
00:48:31 parce que les gens en ont marre qu'il y en ait d'autres qui profitent du système.
00:48:34 On va avancer, il est 23h pile, on marque un nouveau point sur l'actualité
00:48:38 avec Mathieu Devez, on se retrouve dans quelques secondes.
00:48:40 La grève est reconduite jusqu'à la semaine prochaine
00:48:47 dans les quatre terminaux métaniers français.
00:48:49 Le mouvement a débuté il y a une semaine pour obtenir le retrait
00:48:52 du projet de réforme des retraites.
00:48:53 Cette décision bloque l'alimentation en gaz du réseau de distribution,
00:48:57 le déchargement des navires métaniers
00:48:59 et le remplissage des citernes jusqu'à mardi prochain.
00:49:02 Les États-Unis accusent ce soir la Russie d'avoir intercepté
00:49:06 et percuté un drone américain, ce qui a provoqué sa chute.
00:49:09 La collision a eu lieu au-dessus de la mer Noire,
00:49:11 au large de la ville ukrainienne d'Odessa.
00:49:13 Le drone percuté est un Reaper utilisé pour des opérations de surveillance.
00:49:17 Les États-Unis dénoncent un acte irréfléchi
00:49:20 et ont convoqué l'ambassadeur russe à Washington.
00:49:22 De son côté, la Russie dément avoir causé la chute du drone américain.
00:49:27 En football, vous l'avez peut-être suivi ce soir
00:49:29 sur les antennes de Canal+, Manchester City
00:49:32 s'est qualifié pour les quart de finale de la Ligue des Champions.
00:49:35 Une victoire 7 buts à 0 des Anglais à domicile face à Leipzig
00:49:39 et 5 buts rien que ça pour Erling Haaland.
00:49:42 À 22 ans, le Norvégien devient le plus jeune joueur
00:49:45 à atteindre les 30 buts en Ligue des Champions
00:49:47 devant un certain Kylian Mbappé.
00:49:49 Et on voulait également vous montrer ce but,
00:49:51 une magnifique frappe de Kevin De Bruyne.
00:49:54 C'est le but du 7-0.
00:49:56 Non mais ils le mettent de chichement.
00:50:01 Voilà pour cette qualification des "citizens" comme on dit.
00:50:04 En attendant la 8e journée de mobilisation nationale demain,
00:50:07 c'est la grève des éboueurs qui produit le plus d'effets spectaculaires.
00:50:11 À Paris, on en est désormais à près de 7000 tonnes de déchets non collectés.
00:50:15 Le mouvement touche aussi plusieurs autres villes en France,
00:50:18 Nantes, Antibes, Le Havre ou encore Saint-Brieuc.
00:50:20 Mais on va rester donc à Paris où les habitants,
00:50:23 mais aussi les restaurateurs, les hôteliers
00:50:24 se retrouvent de nouveau dans une situation absolument ingérable
00:50:27 comme nous le rappelle Vincent Faandes dans les rues de la capitale aujourd'hui.
00:50:31 Voici ce que trouvent les clients de cet hôtel en sortant dans la rue.
00:50:36 Voilà comme vous constatez, il y a des poubelles qui se sont accumulées
00:50:39 un petit peu partout, à droite, à gauche, sur le trottoir d'en face.
00:50:43 C'est catastrophique.
00:50:44 Moi j'ai honte.
00:50:46 Ce n'est pas une image que je veux renvoyer ni de Paris
00:50:48 ni de l'hôtel dans lequel je travaille.
00:50:51 Pour le gérant de l'établissement, la grève des éboueurs
00:50:53 vient aggraver une situation déjà fragile à cause des autres perturbations,
00:50:58 notamment dans les transports.
00:50:59 Nous, on a à peu près deux tiers de nos clients qui ont annulé,
00:51:03 soit parce que les trains n'arrivaient pas jusqu'à Paris,
00:51:06 soit parce que les salons professionnels étaient annulés.
00:51:11 C'est très, très pénalisant, vraiment, vraiment.
00:51:13 Au niveau de l'activité économique, c'est très, très dur.
00:51:15 Pour ce client, ces poubelles qui débordent ternissent l'image de Paris.
00:51:19 Cette image de la ville un petit peu idéale, romantique, belle ville, etc.
00:51:24 Plus belle ville du monde, du coup, avec tous les déchets,
00:51:26 c'est sûr que ce n'est pas les meilleures conditions, on va dire.
00:51:30 Pour faire face aux annulations en cascade,
00:51:32 le gérant de l'hôtel, qui a déjà baissé ses prix de 20%,
00:51:36 envisage de les brader encore plus.
00:51:38 - Cyril Chabany, je rappelle que vous êtes président de la CFTC.
00:51:41 Les déchets n'ont pas fini de s'amonceler à Paris, on l'a bien vu.
00:51:44 La filière traitement des déchets, d'ailleurs, de la CGT,
00:51:46 a voté la reconduction de la grève au moins jusqu'à lundi prochain.
00:51:49 Donc, pour les parisiens, c'est presque seulement le début, j'ai envie de dire.
00:51:53 La CGT appelle les éboueurs, les égoutiers, les conducteurs,
00:51:55 les adjoints techniques à amplifier la mobilisation pour protester
00:51:58 contre le projet de réforme des retraites de l'exécutif.
00:52:01 Pardon, Cyril Chabany, c'est la CGT qui dicte la méthode de cette contestation
00:52:06 ou c'est l'intersyndical ?
00:52:08 - C'est l'intersyndical, mais après, il y a des...
00:52:09 - Parce que là, moi, ce que je vois, c'est la CGT.
00:52:11 - Oui, mais chaque syndicat... - Où êtes-vous ?
00:52:13 - Chaque syndicat a des forces qui sont différentes
00:52:16 et dans des secteurs qui sont différents.
00:52:17 Donc, évidemment, du côté des éboueurs de Paris,
00:52:20 c'est la CGT qui est majoritaire.
00:52:22 Dans d'autres secteurs, ce sont d'autres syndicats.
00:52:24 Bon, voilà, ça, c'est l'effet que chaque syndicat a une majorité dans certains secteurs.
00:52:29 - Non, mais c'est vrai que ça devient...
00:52:30 Pardon d'insister là-dessus, mais ça devient un petit peu confus
00:52:32 parce que derrière cette unité que vous affichez, on le comprend bien
00:52:35 et d'ailleurs, elle est toujours réelle.
00:52:38 Mais il y a cette impression de l'extérieur que chacun,
00:52:41 il va un petit peu de sa méthode, de son blocage, de sa tradition à lui.
00:52:44 - Non, nous avons dit depuis le départ que les secteurs qui décideraient,
00:52:50 ou les entreprises qui décideraient à l'Assemblée générale
00:52:53 de faire des grèves, y compris des grèves reconductibles,
00:52:56 l'intersyndical les soutiendrait.
00:52:58 - Donc, vous, vous soutenez par exemple le mouvement de grève des éboueurs à Paris ?
00:53:01 - Mais parfaitement, mais je vais vous dire pourquoi, quand même clairement.
00:53:04 Ce mouvement, il a démarré le 19 janvier.
00:53:06 Nous avons passé un mois et demi en ne faisant que des manifestations
00:53:11 sur des jours choisis, avec des jours de grève sur une journée.
00:53:14 Pendant cinq semaines, voire six semaines,
00:53:17 il n'y a pas eu un mot d'ordre de blocage,
00:53:19 il n'y a pas eu un mot d'ordre de grève reconductible, rien.
00:53:22 Suite à ça, on a eu quoi ?
00:53:24 On a eu un gouvernement qui est resté sourd,
00:53:26 un président de la République qui ne veut même pas nous recevoir.
00:53:29 Et depuis le départ, on dit, si vous ne nous écoutez pas, on va durcir.
00:53:33 Tous les Français ont reconnu...
00:53:34 - Mais vous voyez bien que ça n'a pas de résultat, que ça n'a pas d'effet.
00:53:37 - Écoutez, peut-être que si je dis, et c'était la discussion d'avant,
00:53:41 si nous sommes plus qu'à quatre ou cinq voix, peut-être,
00:53:44 de majorité pour le gouvernement pour le vote,
00:53:46 c'est du fait de ces blocages et c'est du fait de ces manifestations.
00:53:49 Parce qu'il y a deux ou trois mois auparavant,
00:53:52 la majorité avait avec 20 ou 30 voix.
00:53:54 Aujourd'hui, ils l'ont avec peut-être quatre ou cinq voix.
00:53:56 Et c'est grâce au syndicat et grâce aux manifestations,
00:53:59 et bien sûr, grâce à la mobilisation de l'ensemble de nos concitoyens.
00:54:02 Donc je crois vraiment, et contrairement à ce que les gens pensent,
00:54:05 le combat n'est pas perdu, la mobilisation de demain est importante,
00:54:08 et le vote d'après-demain, il est loin d'être acquis.
00:54:11 Je pense qu'ils vont essayer, pour l'instant, ils sont encore un petit peu en avance,
00:54:14 mais il est loin d'être gagné, loin d'être acquis.
00:54:16 C'est pour ça qu'on parle de plus en plus de 49.3.
00:54:18 – Je voudrais qu'on entende cet éboire également au micro de Vincent Fandès aujourd'hui.
00:54:22 En gros, ce qu'il nous dit, nous on tient toute l'année,
00:54:24 alors les parisiens peuvent bien tenir quelques jours.
00:54:27 – C'est vrai que Paris c'est sale, les gens en contact avec des poubelles,
00:54:30 c'est vraiment sale.
00:54:31 Après on se dit, ça fait une semaine que c'est là,
00:54:33 c'est insupportable pour certains,
00:54:34 et ça ne gêne pas par contre que les gens qui sont au cul des camions,
00:54:37 ce qu'ils vivent depuis une semaine, c'est horrible,
00:54:40 qu'on prolonge eux de deux ans, après avoir fait toute leur carrière.
00:54:44 C'est encore plus dégueulasse ça.
00:54:47 Si c'est possible pour les éboires de faire encore deux années de plus,
00:54:51 ils peuvent encore tenir deux, trois, quatre, cinq semaines de plus,
00:54:53 ce n'est pas un problème.
00:54:55 – Alors l'état de Paris dans trois, quatre, cinq semaines,
00:54:56 j'ose à peine l'imaginer, vu comment ça se passe après neuf jours.
00:55:01 Regardez juste ce tweet des éboires de Paris,
00:55:04 et je répartis tout de suite la parole, si on peut l'afficher.
00:55:07 Oui, vous allez tout de suite parler,
00:55:08 je voudrais juste vous lire ce tweet des éboires de Paris, regardez.
00:55:11 "Vous ne nous voyez jamais, mais quand on n'est plus là,
00:55:13 toute la ville s'effondre, on croule sous les critiques
00:55:15 parce que la ville est une déchetterie, quand on nous aura dégoûtés du métier
00:55:19 à force d'être pénalisés, allez chercher ces mêmes bureaucrates
00:55:22 pour nous remplacer."
00:55:23 Elisabeth, allez-y.
00:55:24 – Je voulais juste dire un mot, c'est qu'à mon avis,
00:55:26 cette grève peut-être s'arrêterait plus vite s'ils n'avaient pas
00:55:29 un bon espoir, voire peut-être une assurance,
00:55:32 ça je ne peux pas vous le dire, de voir leur jour de grève payé.
00:55:35 – Alors moi je voudrais rajouter, attendez…
00:55:38 – Non, je ne vais pas arrêter de le dire, d'arrêter,
00:55:40 à Marseille c'est ce qui se passe, je peux envisager que ça se passe à Paris.
00:55:45 – Le nombre de personnes qui n'ont pas le jour de grève payé,
00:55:46 c'est insupportable.
00:55:47 – Là je parle de cette grève-là, mais arrêtez de dire insupportable
00:55:50 parce qu'on n'est pas là.
00:55:51 – Non mais c'est parce que vous voulez.
00:55:52 – Le désaccord vous est insupportable, à Marseille c'est comme ça que ça se passe.
00:55:56 – À Marseille la mairie cède surtout.
00:55:58 – Je voudrais rajouter quelque chose.
00:56:02 – Non mais vraiment, vraiment, vraiment, Valérie, je vais juste faire un point,
00:56:06 il nous reste 40 minutes d'émission, si vous continuez à parler les uns ou les unes
00:56:09 sur les autres jusqu'à la fin de l'émission, ça ne va pas être possible.
00:56:12 Et on va finir l'émission sans plus aucun téléspectateur
00:56:14 parce que c'est juste inaudible.
00:56:16 Essayez de vous écouter, je vous en conjure.
00:56:18 Valérie Lecabre, allez-y.
00:56:19 – Je veux dire très rapidement qu'en plus du travail qu'ont fait les syndicats
00:56:22 et que je reconnais, il faut rajouter le travail que fait la maire de Paris.
00:56:26 Parce que vous savez très bien qu'à Paris, on l'a dit 250 fois,
00:56:29 il y a la moitié des arrondissements qui sont sous la municipalité,
00:56:32 l'autre moitié…
00:56:33 – Pour le privé.
00:56:34 – Pour l'entreprise privée.
00:56:35 Rien n'empêcherait de demander aux entreprises privées
00:56:37 qui travaillent dans les autres arrondissements de venir enlever les poubelles…
00:56:41 – Mais ils sont occupés aussi !
00:56:43 – Non, non, non, c'est pas du tout pour ça, c'est parce qu'elle est douloureuse.
00:56:46 – C'est pas vrai.
00:56:47 – Chut, mais c'est incroyable, je viens de vous faire une recommandation,
00:56:50 il y a une minute.
00:56:51 – Je termine juste.
00:56:52 Donc, elle pourrait tout à fait demander aux entreprises privées
00:56:55 de s'étendre sur la totalité des arrondissements
00:56:58 et il y aura plus de gens qui ne font pas grève qui pourraient être utilisés.
00:57:02 – Ça ne change rien, je vais vous dire pourquoi,
00:57:04 puisque vous avez les incinérateurs qui sont à l'arrêt également.
00:57:07 – Oui, mais il y en a trois qui marchent.
00:57:08 – Donc de toute façon, les déchets, vous ne pourrez pas les traiter.
00:57:10 – Il y en a trois qui marchent et ça permettrait d'écluser une partie de ces arrondissements.
00:57:13 – De toute façon, on a surtout appris Gérald Darmanin à aller le faire.
00:57:15 – Mais le vrai sujet, c'est que c'est la maire de Paris elle-même qui appelle à la grève,
00:57:18 c'est ça l'histoire ?
00:57:19 – Bien sûr.
00:57:20 – C'est-à-dire que l'once meilleure appelle à la grève de ses employés.
00:57:22 – Alors, justement.
00:57:23 – Mais c'est absolument sans précédent.
00:57:24 – On va y revenir, je voudrais juste qu'on s'attarde encore juste une seconde
00:57:27 sur l'aspect insalubre et sanitaire de cette problématique.
00:57:32 Écoutez ce toxicologue animal qui était chez Laurence Ferrari tout à l'heure
00:57:35 et qui nous évoque les conséquences d'une telle grève reconductible.
00:57:39 – Il y a une maladie assez connue, mais assez mal connue du grand public
00:57:44 qui s'appelle la leptospirose, qui est une maladie bactérienne
00:57:47 qui se transmet par l'urine.
00:57:49 Une leptospire, dans des bonnes conditions de température et d'humidité,
00:57:53 elle est capable de rester 200 jours dans l'environnement.
00:57:55 Donc, en fait, on va stocker de manière assez longue…
00:57:58 – C'est quoi cette maladie ?
00:57:59 – C'est quoi les symptômes ?
00:58:00 – Les symptômes, comme beaucoup de maladies qui sont déclenchées,
00:58:04 notamment transmises par les rongeurs, commencent par un état grippal.
00:58:08 Et là, petit à petit, on commence à avoir un syndrome rénal,
00:58:11 ça fait dysfonctionner les reins, jusque-là, y compris quand on ne s'en aperçoit pas
00:58:15 assez tôt, parce que ça ne vient pas tout de suite à l'esprit du médecin traitant,
00:58:21 et bien c'est dialyse, et c'est 10 à 12% de mortalité chez l'homme.
00:58:25 – Donc on fait très attention aux enfants, on leur dit surtout de ne pas ramasser rien par terre.
00:58:28 – On fait très attention aux enfants, mais il suffit simplement qu'on promène son chien
00:58:30 le long des détritus dans lesquels les rongeurs ont joué toute la nuit,
00:58:32 et on est en contact avec le pathogène.
00:58:34 Et c'est ça la réalité, donc on prend les gens en otage,
00:58:36 les rongeurs sont contents de cette situation,
00:58:38 et on est à 6 mois de la Coupe du Monde, on est à 500 jours des JO,
00:58:42 on pourrait même se baigner dans la Seine, d'après notre président de la République,
00:58:46 moi j'y jouerai pas, franchement, avec la situation sanitaire
00:58:48 qu'on est en train de dégrader, moi j'y jouerai pas.
00:58:50 – C'est marrant parce qu'il y a situation sanitaire et situation sanitaire,
00:58:53 quand c'est le COVID, on s'arrête tous de vivre,
00:58:55 mais quand c'est d'éventuelles maladies liées aux différents nuisibles,
00:58:59 là il n'y a pas de problème, la mairie de Paris ne veut pas trouver de solution
00:59:02 en mettant en avant ce fameux droit de grève,
00:59:04 mais qu'en est-il du devoir de protéger les citoyens, j'ai envie de dire, Karima Brick.
00:59:07 – Exactement, je pense que notre empathie pour les éboueurs, pour leur travail,
00:59:12 pour la pénibilité, ne doit pas nous faire non plus nous rendre aveugles
00:59:16 sur la nécessité de protéger les citoyens, il y a une question de sécurité,
00:59:20 il y a une question de risque sanitaire, et sur la question du message,
00:59:24 ça fait une semaine, je pense que le message est passé.
00:59:26 – Neuf jours.
00:59:27 – Je veux bien comprendre l'empathie, le droit de grève et tout ça,
00:59:31 mais vous savez, quand on parle du rapport de force,
00:59:33 moi ça me fascine, sur la question de la grève, on parle du rapport de force,
00:59:37 mais ça devrait être l'exception, on dit dans la justice, la prison c'est l'exception,
00:59:40 bien la grève ça devrait être l'exception, pour qui un véritable rapport de force ?
00:59:44 Alors le problème c'est qu'au cours des dernières années, je comprends,
00:59:47 ça fait partie de l'ADN française, de la culture, c'est très bien,
00:59:50 le droit de grève, on le respecte, on ne remet pas en question ce droit de grève,
00:59:57 mais quand on fait la grève, à toutes les sources, pour toutes les revendications,
01:00:00 le gouvernement n'écoute plus, je suis désolée…
01:00:02 – Vous allez faire plaisir à Cyril Chébani, on vous faisait ça.
01:00:04 – Non, non, mais écoutez, je trouve que le gouvernement n'écoute plus,
01:00:07 la preuve c'est qu'aujourd'hui encore, bon, ça met un certain moyen de pression,
01:00:12 mais ce n'est pas ça nécessairement qui fait changer les choses.
01:00:15 Et au fur et à mesure, moi je pense qu'on arrive, on est un peu à bout de souffle,
01:00:18 le gouvernement est à bout de souffle, les syndicats sont à bout de souffle,
01:00:21 et on arrive à un point où est-ce qu'effectivement il y a une crise démocratique,
01:00:24 il faudra trouver autre chose.
01:00:26 – Cyril Chébani, il y a une forme de systématisme, si je reprends ce que dit Karim Abri,
01:00:30 qui fait que ces blocages ou ces grèves, ça parante désormais à des coups d'épée dans l'eau.
01:00:34 – Non, mais sur la gradation des droits, par exemple, on va dire le droit à la vie,
01:00:38 le droit de grève est sacralisé, je comprends, je respecte le droit de grève évidemment,
01:00:43 mais il y a le droit de grève et c'est tout, et ensuite il n'y a pas le droit au travail,
01:00:47 il n'y a pas le droit à la sécurité, à la santé, vous avez une échelle,
01:00:50 et c'est tout, ça bascule tout.
01:00:52 – Le problème c'est que soit on prend des exceptions, et on a fait un cas général,
01:00:55 soit comme vous on fait des généralités.
01:00:57 D'abord quand vous dites qu'il y a une culture française d'être tout le temps en grève,
01:01:01 je suis désolé, l'ASFTC qui est mon syndicat,
01:01:06 ça fait des années qu'on n'a pas appelé à la grève,
01:01:08 donc déjà le fait de dire, de faire un melting pot, de dire que…
01:01:13 – C'est pas un melting pot, je dis juste que je respecte…
01:01:15 – Mais si c'est un melting pot, puisque… – Non, je dis que je respecte…
01:01:17 – Attendez, je vais juste finir pour dire… – Non, mais parce que vous me faites dire des choses,
01:01:19 je n'ai pas dit ça, je dis que je respecte quand ça se passe.
01:01:21 – Vous avez dit clairement en face de moi, je viens de vous écouter,
01:01:23 vous avez dit qu'il y a une culture française à tout ça,
01:01:25 je vous dis simplement qu'il y a une… – Oui, il y a une culture de la grève,
01:01:27 on respecte le droit de grève. – Je n'ai rien à comprendre.
01:01:29 – C'est vrai. – Je suis en train de vous répondre.
01:01:31 Que cette culture française est vraie peut-être pour certains syndicats,
01:01:35 elle n'est pas vraie pour l'ensemble des syndicats.
01:01:37 Ça fait très longtemps qu'il n'y avait pas eu d'intersyndicales avec les huit en France.
01:01:40 – Vous parlez de votre syndicat, vous parlez du droit de grève.
01:01:42 – Oui, mais le droit de grève et de la culture,
01:01:45 la culture de grève en France n'est pas vraie pour l'ensemble des syndicats.
01:01:51 C'est une nuance importante par exemple.
01:01:54 – Ressentons-nous sur la mairie de Paris et sur Anne Hidalgo.
01:01:57 Écoutez ce que dit sa principale opposante, maire du 7e arrondissement, Rachida Dati.
01:02:02 – Les éboueurs souhaitent faire grève, le droit de grève est tout à fait légitime,
01:02:09 mais c'est dans la limite évidemment de la santé publique, mais aussi de la sécurité.
01:02:14 Quand vous avez des tas d'ordures en bas d'un immeuble, aux abords d'une école,
01:02:18 ou aux abords d'un commerce, je vais vous dire, j'ai été magistrale,
01:02:21 je sais très bien qu'il peut y avoir des dégâts très graves.
01:02:24 Et donc ce que nous, nous appelons, c'est l'instauration d'un réel service minimum.
01:02:28 Vous pouvez le mettre en place, il suffirait effectivement que madame Hidalgo
01:02:31 puisse prendre un prestataire privé pour évacuer tous les surplus évidemment de déchets,
01:02:36 de poubelles, tout ce qui traîne, tout ce qui met en risque,
01:02:38 non seulement la santé des habitants, mais également des risques sécuritaires,
01:02:43 des risques d'incendie. Demain il y a une manifestation,
01:02:46 imaginez que des gens mettent le feu aux poubelles ou à tous ces déchets,
01:02:50 nous serions dans une tragédie. Et ça il faut l'anticiper,
01:02:53 quand vous êtes maire, vous pouvez l'anticiper, vous avez les moyens de le faire.
01:02:57 Quand vous êtes maire de Paris, vous avez 10 milliards de budget,
01:03:00 que vous avez une compétence sur la salubrité publique,
01:03:03 mais aussi sur la santé publique et sur la sécurité, la tranquillité des habitants,
01:03:08 vous avez une responsabilité.
01:03:09 Elisabeth Lévy, Anne Hidalgo qui en tant que responsable politique nationale
01:03:13 a le droit évidemment de soutenir la grève, mais en tant que maire de Paris,
01:03:17 peut-être qu'elle pourrait se préoccuper un peu plus de la vie quotidienne des parisiens,
01:03:21 d'autant que nous sommes à une époque où on peut facilement exhumer
01:03:25 des citations d'il y a quelques années, il y a 7 ans ou presque, en 2016,
01:03:30 oui il y a 7 ans, voilà ce que déclarait Anne Hidalgo.
01:03:33 Nous avons mobilisé la collecte privée pour venir nous aider,
01:03:37 je ne veux pas que la ville soit dans cet état, d'abord il y a l'image,
01:03:40 la question sanitaire, la question de sécurité évidemment.
01:03:43 Mais attendez, Madame Hidalgo se sert de nos impôts locaux
01:03:47 pour encourager et aider cette grève, elle se sert de la mairie, d'accord,
01:03:51 pour mener une cause politique et un combat politique, ce qu'elle n'a pas le droit de faire,
01:03:55 au moins pour une partie.
01:03:56 Elle n'arrête pas d'encourager cette grève et je vous dis, je vous le répète,
01:04:00 qu'il est tout à fait possible qu'à la fin, Madame Hidalgo décide
01:04:04 de payer les jours de grève aux éboueurs en grève, voilà.
01:04:07 Et vous pouvez me dire le contraire, je pense que c'est une possibilité.
01:04:10 Tout est possible.
01:04:11 Et je pense que peut-être…
01:04:13 J'ai l'impression qu'on assiste surtout à la plus belle campagne
01:04:16 que l'on puisse réaliser en faveur de la privatisation des services municipaux.
01:04:20 Non mais moi je voudrais juste… D'abord à Paris, on paye,
01:04:23 je veux dire pour un service qui en général est tout à fait dégradé,
01:04:26 on paye des sommes astronomiques, mais surtout la saleté de Paris !
01:04:29 Écoutez, la saleté de Paris, ça fait des mois et des mois que nous postons des trucs
01:04:34 sur saccage Paris, c'est dégoûtant, c'est partout, c'est tout le temps,
01:04:38 il y a des plans plastiques, et que dit-elle, que dit-elle ?
01:04:41 Que c'est les Parisiens qui se comportent mal ?
01:04:43 Non mais c'est invraisemblable, vous avez entendu Emmanuel Grégoire ?
01:04:46 Non, non, très droit dans ses bottes.
01:04:49 Alors, on va écouter Emmanuel Grégoire, Valérie vous reprenez.
01:04:52 Jean-Sébastien et Valérie vous allez reprendre.
01:04:54 Écoutez Clément Beaune, le ministre des Transports,
01:04:56 qui a taclé bien comme il faut à Nidalgo aujourd'hui,
01:04:58 et Emmanuel Grégoire, son premier adjoint, qui lui répond.
01:05:01 Je déflore qu'il n'y ait pas d'action.
01:05:04 L'action, vous savez, pas besoin de grands mots, il faut être pragmatique,
01:05:07 il y a la moitié des arrondissements de Paris où il y a le ramassage des poubelles.
01:05:09 Ce principe de mutualisation et de solidarité, il pourrait s'appliquer.
01:05:12 Ce qui n'est pas compliqué, par exemple, on dit que les incinérateurs sont bloqués.
01:05:15 C'est de stocker, de débarrasser au moins les poubelles qui sont éventrées sur les trottoirs de Paris,
01:05:19 qui est devenue une poubelle géante, une poubelle à ciel ouvert,
01:05:22 et de les stocker dans les entrepôts en attendant.
01:05:25 Moi je respecte le droit de grève, je le vis dans les transports,
01:05:27 je respecte la mobilisation, y compris contre des mesures du gouvernement,
01:05:30 c'est la vie sociale et démocratique.
01:05:32 En revanche, ce que je n'admets pas, c'est l'inaction,
01:05:34 c'est la grève des responsables politiques, c'est la grève de Nidalgo,
01:05:37 et c'est le fait non seulement de ne rien faire,
01:05:39 mais en plus de ne même pas s'exprimer devant les Parisiens pour expliquer la situation.
01:05:43 Je pense que franchement, c'est un cynisme total.
01:05:46 Je prends un parallèle, parce que les pauvres et boueurs, tout le monde leur tombe dessus.
01:05:50 Il y a un train sur deux qui ne marche pas certains jours dans notre pays.
01:05:53 Il y a des métros qui ne roulent pas, il y a des bus qui ne roulent pas.
01:05:56 Ce que moi je demande à Clément Beaune, le ministre des Transports,
01:05:59 d'aller chercher de force des conducteurs de train pour conduire les TGV qui ont été annulés.
01:06:03 Je vous assure, ça fait moins de bruit, c'est moins visible à la télé sans doute,
01:06:06 mais enfin des gens qui sont embarrassés par les grèves dans les transports,
01:06:08 ça fait des semaines que ça dure maintenant.
01:06:10 Les raffineries qui sont bloquées et plein de secteurs économiques de notre pays qui sont bloqués.
01:06:14 Mais parce que c'est les poubelles et sans doute parce que c'est au pied des ministères,
01:06:17 ça fait parler beaucoup plus.
01:06:19 Commentaire là-dessus Nidalgo.
01:06:21 Incroyable, pardon. Valérie Lecable.
01:06:24 Écoutez, ça fait dix ans dans ce pays que les élus au Conseil de Paris
01:06:30 demandent la privatisation du ramassage des poubelles.
01:06:33 Pourquoi ils le demandent ?
01:06:35 Vous savez que c'est coupé en deux pour une raison qui est absolument bizarre.
01:06:38 Oui, on l'explique depuis une demi-heure.
01:06:39 Qui était de dire l'équilibre.
01:06:40 Mais il y a eu deux rapports de la Cour des comptes.
01:06:42 Il y a eu deux rapports successifs de la Cour régionale des comptes d'Île-de-France
01:06:47 qui a prouvé que le ramassage des poubelles par le secteur privé
01:06:51 coûtait infiniment moins cher, je crois que c'est 20% moins cher
01:06:54 que le ramassage par les municipalités.
01:06:56 Et ce type de situation ne pourrait pas arriver.
01:06:58 Ces deux rapports disent que c'est beaucoup plus efficace, c'est beaucoup moins cher.
01:07:02 Qu'est-ce qu'on attend ?
01:07:03 Pourquoi est-ce qu'il y a deux poids, deux mesures dans cette ville ?
01:07:05 Pourquoi est-ce que Mme Hidalgo refuse de donner la même possibilité à tout le monde de profiter des services ?
01:07:11 Vous voyez Anne Hidalgo appeler une entreprise privée et casser le mouvement de grève ?
01:07:14 Elle est dans une idéologie de l'an 16.
01:07:16 Ça fait des années qu'au conseil de Paris, les Bourg-Nazel, les autres,
01:07:22 ils demandent la privatisation globale.
01:07:25 S'il primait des postes, ce serait peut-être pas mal.
01:07:26 C'est ça aussi.
01:07:27 De quoi ?
01:07:28 S'il primait des postes à Paris, il y a 42 000, je crois, fonctionnaires municipaux à Paris
01:07:32 Entre nous, on pourrait en payer un peu moins, ma chère Karima.
01:07:35 Pourquoi est-ce qu'on gare ?
01:07:36 Mais vous avez des maires d'arrondissement qui ont appelé des prestataires privés.
01:07:39 C'est pour ça que le restaurateur qu'on avait en direct tout à l'heure,
01:07:42 il a les poubelles qui ont disparu devant chez lui.
01:07:44 Mais Mme Hidalgo, elle n'en démore pas.
01:07:46 Non, ce sont les maires d'arrondissement qui ont pris les devants et qui ont appelé des entreprises privées.
01:07:51 Juste pour terminer, après j'arrête, les agents municipaux qu'on libérerait dans ce cas-là,
01:07:57 ils pourraient prendre leur balai, les nettoyer et assurer par ailleurs la propreté de Paris.
01:08:02 Ce qui serait moins pénible pour eux et plus agréable pour la vie des Parisiens.
01:08:05 Je voudrais qu'on voit un autre sujet avant de poursuivre la discussion.
01:08:07 Parce que Paris, et reste, on se demande pourquoi d'ailleurs, mais reste la ville la plus visitée au monde.
01:08:12 Et forcément que l'image actuellement est bien loin des séries télévisées où on voit Paris comme un…
01:08:19 Emeline Paris, c'est ça.
01:08:20 Voilà, Emeline Paris, que je n'ai jamais vue d'ailleurs.
01:08:22 Mais il paraît que vous avez un Paris, on dirait une boîte de bonbons.
01:08:25 C'est assez stupide.
01:08:27 Je ne me permettrai pas de juger cette œuvre que je n'ai jamais vue.
01:08:30 Mais regardez ce sujet, ce qu'en pensent les touristes parisiens aujourd'hui.
01:08:34 Au pied de Notre-Dame, sur les quais de Seine ou encore devant les théâtres parisiens,
01:08:41 les principaux lieux touristiques ne sont pas épargnés par les déchets entassés.
01:08:45 Certains touristes prennent même en photo ces tas d'ordures tels des cartes postales.
01:08:50 Je n'ai jamais vu ça au Canada. Je suis canadienne.
01:08:55 Ça va faire partir les touristes et ils ne vont pas revenir.
01:08:59 Ça n'a plus rien à voir avec la beauté de Paris.
01:09:02 Pour certains, la ville lumière perd tout son charme.
01:09:08 Je viens pour un voyage romantique avec mon chéri à Paris.
01:09:11 Et finalement, oui, ça gâche un petit peu le charme de la ville, des bâtiments.
01:09:18 L'odeur est très désagréable.
01:09:21 Ça n'est pas aussi agréable qu'on le pensait.
01:09:24 Vous venez dans une ville comme celle-ci en vous attendant à ce qu'elle soit belle,
01:09:27 comme ce qu'on a pu en voir sur les réseaux sociaux.
01:09:30 Et finalement, on est là et il y a plein d'ordures à chaque coin de rue.
01:09:34 Pour autant, certains visiteurs comprennent tout de même cette grève sociale.
01:09:38 Bien sûr, Paris sans poubelle, ce serait beaucoup plus joli, plus élégant.
01:09:42 Mais on comprend aussi la vie, l'économie, les conflits sociaux, les malentendus, etc.
01:09:48 Paris est la ville la plus visitée au monde.
01:09:51 En 2022, 34,5 millions de touristes ont été recensés.
01:09:56 Vous savez que c'est presque en train de devenir une attraction.
01:09:58 Parce que maintenant, vous avez un phénomène depuis quelques jours.
01:10:00 Vous avez des touristes qui se prennent en selfie avec des montagnes de poubelles derrière.
01:10:05 C'est la nouvelle tour Eiffel.
01:10:07 Vous savez, les touristes se sont pris en selfie devant l'incendie de Notre-Dame.
01:10:10 Oui, mais là, vous allez donner à l'extrême aussi.
01:10:12 Le selfie a de beaux jours devant lui.
01:10:14 On va redresser l'économie grâce aux poubelles.
01:10:17 Non mais franchement, on est à 500 jours.
01:10:19 Aujourd'hui, Emmanuel Macron tenait une conférence pour les 500 jours avant les Jeux olympiques.
01:10:23 Cyril Chabanier, franchement.
01:10:26 On est la ville la plus visitée au monde.
01:10:28 Ah oui, il y a Jean-Sébastien qui attend, passez-moi.
01:10:30 C'est juste la seule information intéressante, c'est que ça va être terminé.
01:10:33 Parce que Gérald Darmanin, c'est le seul truc qu'on a besoin de dire ce soir.
01:10:36 Il a appelé Madame Hidalgo pour lui demander, non mais sur ce point-là en particulier,
01:10:41 pour lui demander de réquisitionner des agents pour ramasser les poubelles
01:10:48 et que si elle ne le faisait pas, il le ferait lui.
01:10:51 En prenant la décision de réquisitionner lui au nom notamment des considérations de santé publique.
01:10:57 Ça ne s'oppose pas à l'exercice du droit de grève.
01:10:59 Le principe de continuité des services publics a la même valeur constitutionnelle que celle du droit de grève.
01:11:05 Donc là, le gouvernement est en train de réagir.
01:11:07 Mais surtout, ce qui est frappant, qu'est-ce qui se joue ?
01:11:09 Pourquoi on est en plein psychodrame là-dessus ?
01:11:11 C'est parce que jusqu'à présent, on avait des syndicats qui nous disaient qu'ils bloquaient le pays.
01:11:14 Ils ne le bloquaient pas parce que le télétravail a permis qu'ils ne soient plus bloqués.
01:11:18 Alors moi, je respecte évidemment, éminemment le métier des boueurs comme tous les métiers.
01:11:22 Mais il n'y a pas que les métiers des boueurs ou de caissières qui font tenir la France.
01:11:25 Il y a des directeurs de systèmes d'information, il y a des directeurs d'achats.
01:11:28 Vous savez, le pays, l'économie, elle tient parce que justement, ces gens-là,
01:11:31 là où ils ne pouvaient pas travailler avant, ils travaillent maintenant.
01:11:34 Et c'est un vrai défi pour les syndicats.
01:11:37 Mais je ne vous dis pas que vous, vous le disiez.
01:11:38 On n'a jamais dit qu'on allait bloquer le pays.
01:11:40 Il n'y a pas une communication de l'intersyndical.
01:11:42 Vous plaisantez, j'espère.
01:11:43 Il n'y a pas une communication de la CGT.
01:11:45 Je finis. Il n'y a pas une communication de l'intersyndical.
01:11:47 Oui, on dirait que ça, mais de la CGT.
01:11:49 Non, il n'y a pas une communication de l'intersyndical qui dit qu'on va bloquer le pays.
01:11:51 On a appelé une journée, le 7 mars, la France à l'arrêt.
01:11:55 Et ensuite, il y a des grèves reconductantes dans certains secteurs.
01:11:59 Ce n'est pas pareil que d'appeler le blocage du gouvernement.
01:12:01 Cyril Chabanier, juste laissez-moi.
01:12:03 Jean-Sébastien, si je peux poser une question à mon invité.
01:12:07 Le problème, monsieur Chabanier, c'est que depuis un moment maintenant,
01:12:11 la CGT, nous vous en déplaise, est la locomotive de ce mouvement.
01:12:15 Et ce sont eux qui communiquent.
01:12:17 Ce sont eux qui font les actions coup de poing.
01:12:19 Ce sont eux qui sont le plus médiatisé.
01:12:22 Parce que ce sont eux qui mènent les actions les plus visibles.
01:12:24 Donc vous êtes en train de vous faire noyer par les actions de la CGT.
01:12:28 Absolument pas.
01:12:30 Depuis le départ, je vous dis, il y a des secteurs, et d'ailleurs c'est l'intersyndical,
01:12:34 à la SNCF, il y a une grève reconductible qui est faite par l'ensemble des organisations syndicales.
01:12:41 Et la SNCF, c'est pas…
01:12:42 Mais ça s'est entrain de s'essouffler.
01:12:44 Non, vous verrez demain le taux de grévistes et le nombre de trains qu'il y aura demain à la SNCF.
01:12:48 La grève va être extrêmement forte ce mercredi.
01:12:51 Il y a une pause pour repartir justement à partir de demain.
01:12:54 C'est une grève qui est intersyndicale.
01:12:56 Là en l'occurrence, sur les éboueurs qui nous passionnent depuis quelques heures,
01:13:01 et j'arrive à le comprendre vu l'état des villes,
01:13:03 là en l'occurrence c'est un secteur où la CGT est ultra majoritaire.
01:13:08 On doit accueillir les jeunes dans un an et demi.
01:13:10 Mais pour vous dire, oui vous avez raison, il y a M. Parmanin qui a fait cette déclaration,
01:13:15 il y a aussi notre solution, que le vote jeudi, que le gouvernement aille au vote, qu'il perde.
01:13:20 La grève est terminée jeudi soir.
01:13:22 Ça c'est sûr.
01:13:23 Juste un dernier mot, parce qu'on n'a peut-être pas encore assez évoqué Anne Hidalgo ce soir.
01:13:27 Il y a eu cette scène surréaliste en plein Conseil de Paris aujourd'hui.
01:13:32 Mme la maire a décidé d'arrêter subitement les travaux du Conseil de Paris
01:13:36 pour permettre aux élus de participer aux manifestations de demain.
01:13:40 Écoutez, regardez cette séquence.
01:13:42 Mes chers collègues, je voulais vous informer que compte tenu de la nouvelle journée de mobilisation demain,
01:13:49 contre bien sûr cette réforme des retraites sur laquelle notre exécutif est solidaire,
01:13:56 du mouvement social pardon,
01:13:58 il m'apparaît souhaitable de modifier l'organisation de la séance du Conseil de Paris
01:14:04 pour convenir des modalités d'organisation permettant à bon nombre des élus
01:14:10 de pouvoir participer à la manifestation qui a eu lieu demain.
01:14:17 J'avais jamais vu ça.
01:14:19 C'est hallucinant.
01:14:20 Hallucinant. Est-ce qu'elle est dans son rôle ?
01:14:22 Déjà, il faut noter que c'est la première réunion du Conseil de Paris
01:14:25 parce que Mme Hidalgo ne veut plus faire de réunion de Conseil de Paris,
01:14:28 ça ne l'intéresse plus apparemment.
01:14:29 Donc, il y en a deux à trois fois moins.
01:14:30 Elle n'est pas obligée ?
01:14:31 Non, elle le fait au rythme qu'elle veut.
01:14:33 Il y en a deux fois moins qu'avant parce que déjà, ça ne l'intéresse plus.
01:14:36 Et alors, cette scène qu'on vient de voir est absolument surréaliste.
01:14:40 Elle soutient la grève, c'est une chose.
01:14:42 Elle entrave les travaux du Conseil en raison de cette idéologie.
01:14:46 C'est quand même assez hallucinant.
01:14:48 Alors là, on a un problème surprenant.
01:14:49 Écoutez, Rodolphe Gragnet, opposition LR au Conseil de Paris
01:14:52 qui festige cette attitude et je vous écoute Elisabeth.
01:14:55 On assiste une nouvelle fois à un déni de démocratie
01:14:58 mais d'une façon qui est complètement irrévérencieuse
01:15:00 puisqu'elle décide, certes avec la maîtrise de l'agenda,
01:15:02 mais elle décide d'elle-même, contre l'avis de trois groupes d'opposition,
01:15:05 de suspendre les travaux pour que certains élus puissent aller soutenir la manifestation.
01:15:09 Donc, non content de faire grève sur les ordures,
01:15:11 non content d'avoir un agenda sur les Jeux Olympiques complètement erratique,
01:15:15 aujourd'hui on se rend compte que Mme Hidalgo ne souhaite plus présider le Conseil de Paris,
01:15:18 soutient tous les grévistes de France et de Navarre et de Paris
01:15:21 et on se retrouve avec 6000 tonnes d'ordures qui sont disséminées absolument dans tout Paris.
01:15:26 Il y a beaucoup de scandales à Paris, comme par exemple, j'ai entendu tout à l'heure le fait que
01:15:31 les éboueurs qui travaillaient pour celui que vous avez invité tout à l'heure, Jean Christophe,
01:15:38 et a dit "on dégage les pistes cyclables, ça m'a rendu folle".
01:15:42 Mais passons, c'était un petit détail, en fait je ne suis pas complètement d'accord avec Valérie,
01:15:49 pour une bonne raison, c'est que d'abord je pense qu'on se fout que le Conseil de Paris
01:15:54 ait lieu à telle date ou à telle date.
01:15:56 Attends Valérie, c'est possible de finir une phrase ? C'est juste énervant de devoir…
01:16:03 Simplement la maire c'est un personnage politique,
01:16:07 il se trouve qu'elle est élue sur une étiquette politique,
01:16:10 qui n'est pas la mienne, que je n'aime pas Madame Hidalgo,
01:16:13 sur tous les plans sa politique est affreuse, mais elle a le droit d'avoir une vision politique, électorale.
01:16:18 Ce qu'elle n'a pas le droit de faire c'est de mobiliser, de fermer la mairie par exemple,
01:16:22 comme elle l'a fait, de fermer les services publics des Parisiens,
01:16:25 ou de mobiliser l'argent public, je veux dire dans un but politique, ça non,
01:16:30 mais qu'elle-même prenne une décision ou une position qui est politique, ça ne me choque pas non plus.
01:16:37 23h28, on marque un rapide et dernier point dans ce soir Info sur l'actualité avec Mathieu Dewez et on continue cette discussion.
01:16:44 La mobilisation des éboueurs contre la réforme des retraites se poursuit à Paris.
01:16:52 Près de 7000 tonnes de déchets désormais s'accumulent sur les trottoirs.
01:16:56 Et ce n'est pas fini, le mouvement est reconduit au moins jusqu'au lundi 20 mars.
01:16:59 Dans ce contexte, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin demande ce soir que la mairie réquisitionne du personnel.
01:17:06 La commission mixte paritaire ne sera pas retransmise en direct demain.
01:17:10 Yael Broun-Pivet a dit non à la demande des socialistes.
01:17:13 Selon la présidente de l'Assemblée nationale, la publicité des travaux de la commission est assurée seulement par un compte rendu écrit.
01:17:19 Et au sein de cette commission, 14 parlementaires vont devoir élaborer une version commune de la réforme des retraites.
01:17:25 À 500 jours du début des Jeux Olympiques de Paris, Emmanuel Macron appelle à la mobilisation générale.
01:17:30 Le chef de l'État rencontre aujourd'hui de nombreux fonctionnaires impliqués dans l'organisation de l'événement.
01:17:35 Il a mis l'accent sur la nécessité d'être à l'heure et dans l'excellence en matière d'organisation, de sécurité, de billetterie, de logistique et de transport.
01:17:44 Et à partir de demain, 8e jour de mobilisation contre cette réforme des retraites, transports, écoles, raffineries.
01:17:51 À quoi faut-il s'attendre les explications de Sommeil et Labidi ?
01:17:55 Une légère amélioration sur le réseau RATP.
01:18:00 Cependant, des perturbations plus ou moins importantes sont attendues sur les lignes 2, 3, 7, 8, 12 et 13.
01:18:09 Et seulement un train sur deux devrait circuler sur les lignes A et B du RER.
01:18:14 En revanche, à la SNCF, le service restera fortement dégradé ce mercredi avec seulement 3 TGV sur 5 et 2 TER sur 5 en moyenne.
01:18:25 Dans l'aérien, 20% d'annulation préventive à l'aéroport d'Orly devrait toutefois provoquer retards et perturbations.
01:18:33 Du côté de l'Education nationale, les principaux syndicats ont appelé les enseignants à poursuivre le mouvement.
01:18:40 Reste à savoir s'ils seront entendus.
01:18:43 Quant aux raffineries, si les blocages sont toujours en cours, les sites ne sont pas totalement à l'arrêt
01:18:49 et les stocks de carburant sont quasiment pleins, de quoi éloigner le spectre d'une pénurie.
01:18:55 Cyril Chabani, qu'est-ce qui va se passer maintenant ? Parce qu'il faut bien le dire.
01:18:59 Il ne s'agit pas de vous enfoncer la tête dans le seau, mais de rappeler des faits.
01:19:03 Les syndicats n'ont rien obtenu. Le vote, c'est dans deux jours.
01:19:07 Mais encore une fois, je ne suis pas d'accord avec vous. On en a parlé juste avant.
01:19:12 Je pense que si aujourd'hui il y a aussi une marge pour le gouvernement qui est aussi faible,
01:19:17 c'est dû à la mobilisation et à cette manifestation.
01:19:20 Mais ils ont cette arme du 49-3, quoi qu'il arrive. Vous savez que la réforme va passer.
01:19:24 Ils ont cette arme du 49-3. Je peux vous dire que si c'est le 49-3 qui passe,
01:19:29 ça va être très compliqué dans le pays. Les mobilisations vont continuer.
01:19:33 Jusqu'où sont prêts à aller les grévistes ? Jusqu'où l'intersyndical tiendra uni dans ces blocages et ces durcissements
01:19:38 si le vote s'effectue en faveur du texte jeudi ou si le 49-3 est dégainé ?
01:19:44 Je pense que l'intersyndical tiendra et tiendra longuement si le 49-3 est dégainé.
01:19:49 C'est vrai que si ce n'est pas un 49-3 mais que c'est un vote qui est fait à l'Assemblée nationale,
01:19:54 par définition, pour un syndicat comme le mien, ce qui n'est peut-être pas le cas de tout le monde...
01:19:59 Donc ce serait le début de la scission ?
01:20:00 Ce n'est pas le début de la scission. On devra continuer des actions,
01:20:04 mais les actions ne peuvent pas être totalement les mêmes, que ce soit un vote par le Parlement ou un 49-3.
01:20:09 Ce n'est pas la même chose, ça n'a pas la même légitimité, encore une fois, surtout le 49-3,
01:20:14 après avoir utilisé les deux choses précédentes, 47-1 et 44-2.
01:20:18 Donc ça ne sera pas le même type d'action. L'intersyndical ne va pas se terminer jeudi soir.
01:20:23 Je me permets d'insister encore sur ces différences de méthode.
01:20:26 Par exemple, aujourd'hui, vous l'avez certainement vu, la CGT a revendiqué notamment une coupure de courant à Toulouse,
01:20:32 une action qui a privé d'électricité pendant plus de 40 minutes, 30 000 logements et commerces du centre-ville.
01:20:37 Le groupe Enedis a annoncé avoir probablement l'intention de porter plainte pour sabotage.
01:20:43 Il y a des actions qui vont trop loin ?
01:20:46 Il y a des actions qui vont trop loin, je vous l'avais dit d'ailleurs la semaine dernière sur votre plateau.
01:20:51 Quand il y avait des actions qu'on appelle des actions Robin des Bois,
01:20:54 pour dire qu'on va donner de l'électricité gratuite à des foyers qui sont en difficulté,
01:20:58 ou des personnes qui ont des restrictions d'électricité à qui on augmente le débit,
01:21:04 ce sont des actions qui sont sympathiques.
01:21:07 Quand on commence à faire des actions de coupure, on n'est pas à l'abri.
01:21:10 Ciblé en plus ?
01:21:11 Ciblé, mais en plus mal ciblé.
01:21:13 Honteusement ciblé ?
01:21:14 Non, il y a les deux cas de figure.
01:21:16 Il y a des ciblages qui sont des mauvais ciblages, et il y a des erreurs qui sont dues à des ciblages.
01:21:21 Parce que parfois, par exemple, il y a un hôpital qui n'était pas ciblé, mais qui était juste à côté d'un lieu ciblé.
01:21:27 Il y a Charles-Eveille Mézières, une IRM qui a été en travail, il y avait une jeune fille de 13 ans qui était en train de passer l'IRM.
01:21:32 Et ce n'était pas un choix de faire ça.
01:21:34 Pardon, monsieur, un mot privé quelqu'un d'électricité parce qu'il n'est pas d'accord avec vous, c'est honteux.
01:21:40 Mais j'ai commencé par ça.
01:21:42 Oui, oui, voilà, mais on est d'accord.
01:21:44 Si je peux finir avec Cyril Chabanier, on l'a joué hier, mais comme vous étiez avec nous aujourd'hui,
01:21:51 j'ai demandé à ce qu'on reprenne cet extrait sonore de monsieur Mathéo, qui est en train de devenir mondialement célèbre.
01:21:58 La CGT 13, on l'a entendu hier, mais je voudrais vraiment que vous l'écoutiez et qu'on en dise un mot ensemble.
01:22:06 En gros, si le 49.3 est dégainé, là, il n'y a plus de règles.
01:22:10 Il n'y a plus de règles. Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:22:12 Écoutez-le et j'aimerais bien que vous me disez ce que vous pensez de son discours.
01:22:15 Je veux dire très clairement que si le gouvernement venait à passer par le 49.3, à ce moment-là, il n'y aura plus de règles pour personne.
01:22:23 Qu'on soit clair, ça fait quelques jours maintenant qu'on entend que le gouvernement m'agouille pour se construire une majorité, quitte à l'acheter.
01:22:32 Je vous renvoie les uns et les autres au propos du député Cordier, des Ardennes, qui s'est vu proposer quelques dizaines de millions, 35, pour sa circonscription, pas pour lui.
01:22:44 Qu'on soit clair, je ne parle pas là de corruption, mais de tentative de ralliement monénaire.
01:22:53 Si malgré ces tentatives-là, le gouvernement n'arrivait pas à se construire une majorité et qu'il venait à passer par le 49.3, je le dis, les modalités à l'œuvre jusqu'à aujourd'hui ne se seront seulement reconduites,
01:23:12 mais nous entrerions dans une phase de blocage un peu plus concrète, qui très certainement créera des difficultés nouvelles, mais qu'il faudra pour le gouvernement assumer.
01:23:25 Qu'est-ce que vous pensez d'un tel discours ?
01:23:28 C'est un personnage, M.Mathiau. Donc le discours va bien au-delà de ce qu'il pense parfois. Mais évidemment, si vous voulez faire réagir à la phrase de « si ça passe par un 49.3, il n'y aura plus de règles »,
01:23:39 évidemment qu'il y a des règles. Je n'arrête pas de répéter qu'on ne fera jamais des actions qui portent atteinte aux biens, aux personnes.
01:23:44 Donc pour la CFTC, c'est dans nos valeurs humanistes depuis 100 ans. Il y a toujours des règles. On n'est pas prêts à faire n'importe quelle action.
01:23:52 Après, on connaît le personnage.
01:23:56 Nous, on le découvre, franchement.
01:23:58 C'est vrai que moi, je suis du 13.
01:24:00 C'est ce que je voulais dire.
01:24:02 L'avertissement, il est limpide, il est clair, Elisabeth.
01:24:04 Oui, mais effectivement, on ne sait pas quels sont ses troubles. Parce qu'en réalité, Olivier d'Artigolle, qui connaît probablement mieux les équilibres internes à la CGT que moi-même,
01:24:12 donc notre cher ami Olivier d'Artigolle, disait il y a deux jours qu'il représentait… je cherche un terme… rien, disons, pas grand-chose dans la CGT.
01:24:24 Mais c'est quand même, comme vous dites, c'est un personnage.
01:24:27 Mais ce sont des voix qu'on entend.
01:24:28 Je pense qu'en Union soviétique, c'était quand même chouette parce que les gens étaient soignés.
01:24:32 Remarquez ce discours. Ils sont soignés.
01:24:34 Il y a des écoles et des hôpitaux, là, entendu aussi sur Cuba, alors, quand il y avait un système déjà de santé qui n'existait plus.
01:24:40 Mais il y en a de moins en moins. C'est vraiment un dinosaure. Il faut le garder.
01:24:44 Il doit faire partie de notre patrimoine, je le dis.
01:24:47 Il ne me semble pas que ce soit tout à fait la position de Philippe Martinez.
01:24:50 Oui, sauf qu'il est candidat à la succession de Philippe Martinez.
01:24:53 Oui, mais il semblerait qu'il n'ait aucun sens.
01:24:55 Et ça, je trouve que ça doit peut-être nous interpeller.
01:24:57 Je crois Olivier.
01:24:58 Il y a des personnes qui sont candidats qui font 1 %.
01:25:00 Je crois Olivier. En tous les cas, si ce n'est pas le cas et s'il gagne, nous demanderons des comptes à notre camarade Olivier.
01:25:06 N'est-ce pas?
01:25:07 Mais on est aussi, je pense qu'il y a une forme de bluff un peu partout, même pour la question du vote.
01:25:11 C'est possible aussi, oui.
01:25:12 Bien oui, parce qu'évidemment, on ne va pas dire tout de suite qu'on va voter cette réforme.
01:25:17 Alors, je pense que depuis le début, pour ce qui est du Parlement, il y a ce bluff-là aussi.
01:25:21 Est-ce qu'au final, bon, les gens vont finir par voter la réforme? C'est une possibilité.
01:25:24 Et pour les syndicats aussi, c'est de continuer à mettre cette fameuse pression.
01:25:29 Oui, mais carrément, ça peut même marcher si vous votez pas.
01:25:31 Si vous votez pas, le méchant viendra.
01:25:33 Le méchant loup viendra.
01:25:35 Peut-être qu'il y a des députés qui vont tenir compte de ça aussi.
01:25:39 Sur la porte de sortie, Jean-Sébastien, comment ça peut se finir, cette affaire, comme on dit?
01:25:44 Le suspense ne va plus durer très longtemps, effectivement.
01:25:48 Moi, je vous le disais tout à l'heure, vous n'avez pas l'air de me croire, je vous dis que je pense que la décision n'est pas prise en l'état par le gouvernement de recourir, ou non, aux 49.3, parce qu'ils sont encore en train de faire des comptages.
01:25:59 La journée de demain va compter dans la balance.
01:26:00 C'est profondément psychologique. En réalité, c'est aussi bien dans les rangs de la majorité que chez les Républicains.
01:26:06 Donc, on verra bien, selon la décision, la voie qui est prise.
01:26:09 De toute façon, il me semble que c'est un peu un débat virtuel, parce que ça changera l'intersyndical, mais ça ne changera pas l'état du pays.
01:26:16 Ça, ça ne changera pas l'état du pays. Et quoi qu'il en soit, ce qui s'est passé là, ça n'est pas lié au fait que ça passe ou non aux 49.3.
01:26:23 Quoi qu'il en soit, il y a des gens qui sont excédés, parce que je vous le disais tout à l'heure.
01:26:26 S'il y a un vote contre, ça ne changera pas un peu l'état du pays.
01:26:28 Ils ne supportent plus.
01:26:29 Le colère un peu supérieur quand même.
01:26:30 On demande qu'on fasse des Français en permanence la seule variable d'ajustement quand l'État est incapable de gérer correctement les choses par ailleurs.
01:26:37 Je vous le disais, sur l'inflation, sur l'énergie, sur l'école, sur la santé, rien ne se passe.
01:26:42 De toute façon, ce climat-là, il est pourri. Il va continuer à le demeurer.
01:26:47 Et donc, à mon sens, il ne se passera pas grand-grand chose.
01:26:50 La seule question, c'est qu'est-ce qu'Emmanuel Macron décide de faire ensuite ?
01:26:54 Est-ce que oui ou non, il prend le risque d'une dissolution à court-moyen terme, avec la grande question derrière, à quel point la RN progresse ?
01:27:02 Voilà, c'est ça la question.
01:27:03 Le grand regret, quel que soit l'issue du vote ou du 49-3 ou du reste, ça sera l'absence totale de dialogue qu'il y aura eu entre le président de la République et les syndicats.
01:27:14 C'est sûr que la démocratie ne sort pas grandie de cette séquence.
01:27:16 Non, mais dans ce pays qui s'appelle la France, où il y a quand même une tradition de respecter les institutions et les interlocuteurs.
01:27:23 Ah bon ?
01:27:24 Oui, ça sera sans précédent.
01:27:25 C'est la première fois quand même dans l'histoire de notre pays, un, qu'il y a cet intersyndicat.
01:27:30 C'est pas arrivé depuis des années. Et pour moi, ça reste un petit peu incompréhensible, je vous assure.
01:27:34 Qu'est-ce qui est incompréhensible ?
01:27:35 Quand j'entends la personne qu'on vient d'entendre et que je vois qu'il est avec un Laurent Berger ou même avec mon voisin de droite,
01:27:44 je ne vois pas ce que ces gens-là ont en commun et pourquoi ils se sont mis tous ensemble sur cette histoire.
01:27:49 Ensemble, on est plus fort. Ils sont tous derrière une même cause, à savoir un personnage et vous en faites une généralité.
01:27:56 Je termine juste. Au bout de l'histoire, les 64 ans, il va bien falloir qu'on y aille d'une façon ou d'une autre,
01:28:01 parce qu'on ne peut pas être un actif pour un retraité. C'est juste mathématique et on revient à l'histoire du départ.
01:28:06 Et ce qui n'est pas digne de nous…
01:28:08 C'est juste que c'est mal ficelé, que ça a crispé tout le monde.
01:28:11 C'est mal expliqué, c'est mal communiqué et c'est surtout maladroitement…
01:28:16 Il suffirait qu'Emmanuel Macron prenne la parole, dise "Ok, je vous ai entendu, on va retirer le texte et puis on va revenir l'année prochaine avec une copie de compte".
01:28:23 C'est très maladroitement mené.
01:28:24 Peut-être que ce serait un bon départ, en tout cas.
01:28:25 C'est très maladroitement mené, parce que personne ne se sera parlé. C'est ça qui est terrible, en fait.
01:28:29 Et c'est ça qui est vraiment fondamentalement dommage.
01:28:32 Tu découvrais le macronisme.
01:28:34 Non, mais il y avait des choses à se dire, quand même.
01:28:36 Karima Briggs, Cyril Petitchabagnet et Élisabeth Lévy.
01:28:39 Non, il y a aussi la façon dont ça a été traité depuis le début.
01:28:42 Et je pense que l'utilisation, on parle du 49-3, oui, il y a des outils qui existent,
01:28:46 qu'habituellement on se dit que le gouvernement peut les utiliser de façon parcimonieuse,
01:28:50 et le peuple français comprend, mais cette fois-ci, c'est à coup de 49-3, de 47-1,
01:28:56 on a l'impression vraiment qu'il est déconnecté.
01:28:58 Et ça me rend un peu triste aussi pour beaucoup de Français.
01:29:01 Quand j'écoutais tout à l'heure, en fait, c'était le restaurateur, et ensuite il y avait les boueurs.
01:29:07 Donc de les voir soudainement, justement, être un petit peu, s'en prendre à un et à l'autre.
01:29:12 À sa face, alors que oui, il n'y a pas de raison.
01:29:14 Exactement. En fait, ils veulent un peu la même chose, mais ça crée justement ces distorsions,
01:29:19 ça crée ces tensions entre les citoyens, et je pense qu'effectivement,
01:29:23 le gouvernement a laissé pourrir la situation, et maintenant, tout le monde en paie le prix.
01:29:28 Vous êtes de la faute du gouvernement.
01:29:30 Oui, non, mais trois remarques en trois secondes.
01:29:32 Un, léger désaccord, si ça passe par un 49-3, la colère sera quand même encore plus vive,
01:29:39 c'est la petite différence que je voulais faire.
01:29:41 La deuxième chose, c'est à tous les plateaux de télévision que je fais,
01:29:45 il me sort une personne, toujours le même, M. Matteo, à qui on me dit "mais qu'est-ce que vous faites avec lui ?"
01:29:50 L'intersyndical produit des textes communs, on fait des actions ensemble, tout se passe bien.
01:29:55 Il y a une personne comme ça à tous les plateaux télé.
01:29:57 Parce que ce sont les plus radicaux qui se font entendre.
01:29:59 Non mais d'accord, je comprends, mais c'est pas, oui, j'arrête peut-être.
01:30:03 C'est pas le centre de gravité.
01:30:04 Voilà, c'est pas le centre de gravité, et on peut travailler.
01:30:06 Pour vous, elle n'est pas représentative de cet intersyndical ?
01:30:08 Elle n'est pas du tout représentative de cet intersyndical,
01:30:11 donc arrêtez de me prendre un cas pour me dire "qu'est-ce que vous faites avec eux ?"
01:30:14 C'est des personnes qui ont d'autres idées à la CGT.
01:30:16 Et dernière remarque, il y a quelque chose...
01:30:18 Mais les raffineries bloquées, les coupures d'électricité, les éboueurs qui ne ramassent plus les ordures,
01:30:22 c'est pas du fait de la CFTC et de l'intersyndical, c'est la CGT qui tient la route, qui les tient la barre, pardon.
01:30:28 Des blocages, on les soutient.
01:30:31 Quelqu'un qui dit "on est prêt à tout, voir le tout", qui peut être du n'importe quoi, on le soutient pas.
01:30:35 Excusez-moi, je fais une différence, si vous en faites pas, moi j'en fais une entre les deux.
01:30:38 Si, si, ça y est, grâce à vous.
01:30:39 Et dernier point, qu'on n'a pas du tout parlé, mais qui est capital sur les retraites pour dire la fin ou pas la fin,
01:30:43 c'est que nous avons demandé à l'intersyndical une convention citoyenne.
01:30:46 Pourquoi on a fait ça ? Parce que le président ne voulait pas nous recevoir, il dit "je parle français",
01:30:50 donc on lui a dit "donnez la parole au français".
01:30:52 Et les députés peuvent se servir de ça, pour eux.
01:30:55 Et ça fait beaucoup de chemin en ce moment, pour demander un référendum d'initiative partagée.
01:31:00 A ce moment-là, il faut 180 députés.
01:31:03 Si c'est mis en place, derrière il y a 9 mois, pour réunir à peu près 4,2 millions de signatures,
01:31:10 ce qu'on serait capable de faire, peut-être, parce qu'aujourd'hui on est déjà à 1,3 millions,
01:31:14 et sur quelque chose qui est peut-être moins visible,
01:31:17 et là du coup il n'y a pas d'application de la réforme pendant 9 mois,
01:31:20 et personne n'en parle, vous verrez que ce référendum d'initiative partagée...
01:31:23 Et quelles questions voudriez-vous précisément soumettre aux français ?
01:31:25 Êtes-vous tout simplement pour ou contre cette réforme de retraite ?
01:31:28 Le référendum, tout simplement, on peut demander ça,
01:31:31 alors c'est un référendum d'initiative partagée, on verra la question qui sera posée derrière,
01:31:35 mais qui met en suspens cette réforme pendant 9 mois,
01:31:38 puisque vous avez 9 mois pour récolter les 4,2 millions de signatures.
01:31:42 Mais attendez, il y a quand même un problème,
01:31:45 dans l'idée qu'on pourrait convoquer, ou demander, essayer de convoquer un référendum,
01:31:50 pour casser une loi que le Parlement viendrait de voter, ça me paraît quand même un peu curieux.
01:31:55 Mais pour... parce que je pense qu'on ne va pas...
01:31:57 Mais c'est possible.
01:31:58 Comme il reste 2 minutes, on ne va pas trancher le débat,
01:32:00 peut-être nous donner une copie pour les prochaines semaines,
01:32:03 parce que la réalité, si vous voulez, c'est que c'est normal,
01:32:06 on est focalisés sur cette réforme des retraites,
01:32:08 or nous sentons bien tous,
01:32:10 et d'ailleurs Jean-Sébastien est celui qui s'en est le plus approché dans le fond,
01:32:13 que ce n'est pas ça l'enjeu.
01:32:15 Ce n'est pas pour ça que seulement les gens sont en colère,
01:32:17 ce n'est pas... parce que les gens demandent des choses...
01:32:19 Il y a une cristallisation des colères depuis des mois et des mois.
01:32:21 Sinon on en reste à se dire que les gens demandent des choses contradictoires,
01:32:24 d'un côté plus de pouvoir d'achat, d'un autre côté travailler moins,
01:32:27 ça ne peut pas aller ensemble.
01:32:28 Non, mais moi je crois que c'est plus profond,
01:32:30 ce n'est pas seulement une colère parce que la vie est compliquée et difficile,
01:32:33 c'est que nous d'abord, nous n'avons zéro horizon,
01:32:37 nous n'avons zéro horizon commun aujourd'hui.
01:32:40 Il y en a quelques-uns à l'Assemblée, mais...
01:32:42 Comment ?
01:32:43 Pas ceux dont on parle.
01:32:44 Oh là ! Oh !
01:32:45 Oh, Julien, c'est un...
01:32:46 Ça va, ça va.
01:32:47 Continuez, continuez.
01:32:48 Et parce que notre système politique ne fabrique plus de légitimité,
01:32:52 c'est-à-dire que des gens sont élus le lendemain.
01:32:54 Enfin, il y avait un choix clair sur la retraite,
01:32:57 qu'on arrête de me raconter des âneries.
01:32:59 Je veux dire, si vous ne vouliez pas de réforme des retraites, c'était simple,
01:33:02 il fallait voter Marine Le Pen, c'était le seul sujet sur lequel il y avait un choix clair.
01:33:07 D'ailleurs, de ce point de vue-là...
01:33:08 Dix secondes.
01:33:09 On voulait une réforme des retraites, pas celle-là.
01:33:11 Moi, je veux une réforme des retraites, une réforme systémique,
01:33:14 comme on a vu il y a trois ans.
01:33:15 Allez, dernier mot.
01:33:16 Je pense que vous l'aurez compris, je trouve que cette réforme n'a pas d'intérêt,
01:33:18 qu'elle est malvenue, ce n'est pas le moment, etc.
01:33:20 Mais alors entendre, comme la NUPS encore aujourd'hui,
01:33:22 qui dit qu'on ne veut pas, surtout pas, d'une motion de censure avec la RN.
01:33:25 Mais pardon, c'est un instrument parlementaire et républicain,
01:33:29 ça n'engage à rien, ça ne les forcerait pas à gouverner.
01:33:31 Ça ne passera pas, de toute façon, Biscay-Leray ne votera pas.
01:33:33 Ça me paraît quand même plus digne, dans une démocratie,
01:33:36 d'utiliser des outils qui existent au Parlement,
01:33:38 en l'occurrence une motion de censure, s'il y a une majorité pour la voter,
01:33:41 plutôt que de vouloir mettre l'économie à bas, bloquer tout le pays, comme M.Mathieu.
01:33:44 C'est terminé.
01:33:45 C'est terminé.
01:33:46 Merci à vous.
01:33:47 C'est terminé, mais je ne vais pas vous laisser sans une dernière image.
01:33:51 Laissez-moi arriver, Elisabeth.
01:33:53 Vous êtes pressée, c'est fou.
01:33:54 J'aurais peur de partir sans mon image.
01:33:56 Je vais vous quitter avec l'info du jour.
01:33:59 Ce qui est pour moi l'information du jour,
01:34:01 c'est que la saison de la floraison des cerisiers à Tokyo a été déclarée aujourd'hui.
01:34:06 Et oui, officiellement ouverte, dix jours plus tôt que la normale.
01:34:10 Et oui, précocité record dorénavant récurrente depuis quelques années,
01:34:15 mise en relation avec le réchauffement climatique mondial.
01:34:17 Ces belles images, en ce moment, marquent le début du Hanami.
01:34:20 Le Hanami, c'est la tradition japonaise d'admirer les nouvelles fleurs,
01:34:23 des sakuras, qui sont des cerisiers,
01:34:25 et de célébrer l'arrivée du printemps en organisant des piquenics en famille ou entre amis.
01:34:29 La floraison des cerisiers est un événement gaieté de très près dans tout le pays.
01:34:33 C'est une vraie tradition.
01:34:34 Les médias nippons rivalisent de prévision sur le calendrier précis à travers l'archipel
01:34:38 et couvrent chaque année la nouvelle avec enthousiasme.
01:34:41 Les réjouissances autour du Hanami avaient été particulièrement gâchées
01:34:44 entre 2020 et 2022 à cause du Covid.
01:34:46 Le Cru 2023 sera le premier à pouvoir être célébré sans restriction depuis 2019.
01:34:51 Ce sera aussi une première en quatre ans pour les touristes étrangers
01:34:54 auxquels le Japon s'était fermé entre 2020 et 2022 à cause de la crise sanitaire.
01:34:58 C'est beau les cerisiers.
01:34:59 Vous avez vraiment une âme délicate.
01:35:02 J'ai une âme délicate, j'aime la nature, j'aime la poésie.
01:35:06 On a commencé par les poubelles, on finit par les cerisiers.
01:35:08 On progresse beaucoup dans cette émission.
01:35:10 C'est vrai, mais les cerisiers du Japon, c'est de toute beauté.
01:35:13 Qu'est-ce que vous en dites, Jean-Sébastien ?
01:35:15 Vous qui avez un avis sur tout.
01:35:16 En tout cas, ça n'incite pas les Japonais à avoir des enfants
01:35:18 parce qu'ils ont des vrais problèmes de retraite.
01:35:20 C'est vrai. On va vous envoyer au Japon.
01:35:22 Vous allez vous occuper de tout ça.
01:35:24 Merci à Loubna Daoudi, merci à Jacques Sanchez à la programmation.
01:35:31 Salut toi ! Coucou petit bébé !
01:35:33 On est allé voir en famille les cerisiers du Japon.
01:35:35 Allez !
01:35:36 Merci. Merci à vous.
01:35:39 Demain, commission mixte paritaire.
01:35:41 Et jeudi, Sénat le matin, Assemblée nationale le soir.
01:35:45 Et soir à four, ensuite rendez-vous au débriefé.
01:35:47 Il y a un moustron dans votre compagnie.
01:35:49 Merci beaucoup.
01:35:50 Alors là, ça va valoir quelques points.
01:35:52 Merci et à demain. Bonne nuit.
01:35:54 ♪ ♪ ♪
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