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  • 14/03/2023
Selon nos informations, un petit groupe de policiers en poste au dépôt de nuit du tribunal de justice de Paris aurait commis des violences sur des personnes enfermées, à plusieurs reprises, depuis près d’un an. StreetPress s’est procuré une vidéo.

Article à lire sur StreetPress ➡️ https://www.streetpress.com/sujet/1678794268-violences-policieres-sous-sols-depot-tribunal-justice-paris-tabassage-video-camera

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00:00 1, 2, 3, 4.
00:03 1, 2, 3, 4 et bam.
00:09 Sur ces images, 5 policiers traînent un homme au sol.
00:13 L'une des fonctionnaires, munie de gants coqués, lui assène 4 coups de poing.
00:17 La séquence a été filmée par les caméras de surveillance du tribunal de justice de Paris,
00:23 plus précisément dans les couloirs du dépôt situé au sous-sol.
00:27 C'est là que sont enfermés les personnes qui vont ou viennent d'être jugées.
00:30 Street Press révèle aujourd'hui une nouvelle affaire qui met en cause la police.
00:34 La préfecture nous a confirmé qu'une enquête était ouverte pour faire toute la lumière
00:38 sur des violences commises par des fonctionnaires en poste au dépôt du tribunal.
00:42 Je vous explique.
00:44 J'ai pu discuter avec une policière de ce service et d'après elle, il ne s'agirait pas de fait isolé.
00:49 Certains de ses collègues en poste la nuit auraient pris l'habitude de se défouler sur les justiciables.
00:54 Elle me raconte qu'au début ils évitaient les caméras,
00:57 ils profitaient par exemple de leur passage dans l'ascenseur pour coller des coups.
01:00 Puis ils auraient en quelque sorte pris confiance, au point de parfois même se lâcher quand ils sont filmés,
01:05 comme on le voit ici sur les images.
01:07 Cela aurait dû déclencher l'alerte, mais pendant plusieurs mois, personne n'a rien dit.
01:12 Certains policiers s'envoyaient même sur Snapchat ces vidéos de tabassage.
01:16 Tout cela a duré jusqu'au mois dernier,
01:18 quand un gradé a cherché à comprendre les circonstances d'un incident.
01:21 Grâce notamment aux caméras, il a découvert que des policiers avaient frappé un homme dans sa cellule.
01:26 Il a prévenu sa hiérarchie et le parquet a ouvert une enquête.
01:29 Ce n'est pas la première fois que ce service est mis en cause.
01:32 En 2020, Street Press révélait des centaines de cas de maltraitance et de racisme au dépôt du tribunal de Paris.
01:38 Écoutez ce que racontait à l'époque le brigadier-chef Ammar Ben Mohamed.
01:42 Ce qu'on a constaté, c'est "ferme ta gueule, va mourir, espèce de sale bougnoule,
01:47 je ne donne pas à boire aux négros", ce qui était assez risy,
01:51 puisqu'il y avait des collègues d'origine africaine ou antillaises qui bossaient au dépôt,
01:55 donc sympa pour les collègues en plus.
01:57 Et puis ça ne leur donnait pas à manger, ou alors des fois quand nous on intervenait,
02:00 ça allait chercher à manger, ça le jetait par terre, froid, super,
02:05 ou ça le chauffait et ça le jetait par terre.
02:07 Et dans le pire du pire, donc ça je ne l'ai pas vu, ça a été rapporté par les personnes qui sont vantées,
02:12 elles-mêmes, et bien en fait elles ouvraient, elles crachaient dedans et elles le filaient au mec.
02:16 Bien sûr, le mec ne l'avait pas vu cracher dedans, mais elle est retournée au pointage et elle s'en vantait.
02:20 Trois ans après, aucun des fonctionnaires mis en cause n'a été condamné.
02:24 Pire encore, le policier lanceur d'alerte, lui, a été sanctionné par sa hiérarchie.
02:28 Nous l'avons raconté dans de nombreuses enquêtes.
02:30 Tous ces articles sont disponibles sur notre site streetpress.com
02:34 [Musique]

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