Ludivine Fassiaux : «Le village n'est pas adapté à recevoir un centre d'accueil pour les migrants»

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Ludivine Fassiaux présidente de l'association Union Bélabraise est revenu sur la protestation de nombreux habitants de Bélabre sur le projet d'un centre de migrants.

Transcript

00:00 des échanges houleux ce week-end dans la commune de Bélabre,

00:06 avec des anti- et des pro-centres pour migrants.

00:10 Vous, vous ne voulez pas de ce centre pour migrants.

00:12 Déjà, rappelez-nous, expliquez-nous le projet des autorités.

00:15 Alors, bonjour, je me présente un petit peu.

00:18 Je suis Ludivine, présidente de cette association créée il y a peu.

00:22 Exactement, on a eu la manifestation le 11 mars qui a été assez virulente.

00:28 On a eu donc tout ce monde qui a pu se présenter.

00:33 Ce projet de base, c'est un projet qui a été défini par la mairie,

00:37 installation de ce centre demandeur d'asile directement sur la commune,

00:41 dans un ancien bâtiment qui sera rénové apparemment pour ce projet-là.

00:46 Une décision qui a bien été prévue par la mairie en catimini,

00:50 sans du tout aucune consultation de la population locale.

00:54 Et aujourd'hui, c'est ce qu'on dément,

00:55 c'est vraiment ce qu'on cherche à faire revaloir,

00:59 estimant que pour nous, ce n'est pas du tout normal.

01:02 Le préfet, les autorités vous écoutent, vous avez des retours ?

01:06 On a bien des retours, mais ils ne sont pas très positifs

01:09 pour le camp des contres de ce projet.

01:12 Comme on a pu indiquer, on a eu la manifestation du 11 mars,

01:15 il y a eu les pros, il y a eu les contres.

01:17 Ça devait être vraiment défini sur deux secteurs différents

01:20 pour ne pas avoir justement déchafouré.

01:22 Le préfet de l'Inde a autorisé les pros à se présenter

01:26 vraiment vers nous au niveau de cette manifestation,

01:28 ce qui a bien sûr déclenché des difficultés.

01:30 On a eu des sabotages de matériel, on n'a pas pu s'exprimer.

01:34 On a été obligés, on a été contraints de se reculer,

01:37 de prendre un peu de recul pour pouvoir s'exprimer

01:40 et s'adresser à la population qui était contre.

01:42 Qui sont ceux qui défendent ce centre pour migrants ?

01:45 Ce sont des habitants de Bellabre ou qui viennent de l'extérieur ?

01:49 Écoutez, quand on peut observer le regroupement qu'on a eu samedi,

01:53 on a des habitants de Bellabre, on ne peut pas dire le contraire,

01:56 mais on a majoritairement de la population qui vient

02:00 soit des villages alentours,

02:01 on a eu des gens qui sont venus de Bordeaux, de Paris.

02:04 Donc ce sont des gens qui ne connaissent pas du tout

02:05 la situation actuelle sur Bellabre,

02:08 je suis sûre qu'ils n'y ont jamais vécu,

02:11 qu'ils ne connaissent pas ce village.

02:13 Donc voilà, ce n'est pas représentatif du tout de la population locale

02:16 parce qu'on a trois quarts de la population bellabraise

02:18 qui refusent ce projet aujourd'hui.

02:20 Alors expliquez-nous pourquoi.

02:21 Qu'est-ce que vous craignez en réalité avec l'installation

02:24 d'un centre pour migrants dans votre commune de Bellabre ?

02:28 Alors premièrement, la population n'a pas du tout été préparée à cela.

02:32 On n'a pas d'information, on n'a pas de transparence.

02:34 Ça fait des semaines qu'on demande à la mairie d'avoir accès

02:37 aux documents qui nous sont normalement autorisés

02:39 avec des refus constants.

02:41 On estime tout simplement que le village n'est pas adapté

02:44 à cette réception de projet.

02:46 On n'a pas d'infrastructure adaptée, pardon.

02:50 Pas de transport en commun, pas d'accès à l'emploi,

02:52 pas d'accès à la formation, pas de sécurité.

02:55 Nous avons la chance tout de même d'avoir une gendarmerie

02:57 mais qui malheureusement ne pourrait pas définir

03:01 un réel cadre de sécurité face à cette situation.

03:04 Quand on fait la comparaison avec d'autres villes,

03:07 aujourd'hui on voit qu'il y a une augmentation des violences.

03:11 Donc on n'a pas du tout le village qui est adapté.

03:15 On demande réellement que ce projet soit revu

03:18 parce que Bélabre n'est pas prêt aujourd'hui

03:21 ni en termes de population, ni en termes d'infrastructure

03:23 de recevoir un tel projet.

03:25 Vous craignez un choc culturel ?

03:27 Pour ma part, je pense, oui tout à fait.

03:30 On est contre ce projet, on n'est pas contre

03:34 l'arrivée de demandeurs d'asile en France.

03:36 Je tiens vraiment à le notifier.

03:39 Le problème qu'il y a, c'est qu'on a un choc culturel,

03:42 on est dans un village qui est ancré depuis des centaines d'années

03:46 avec vraiment des racines très profondes.

03:50 Si ce projet aurait dû voir le jour,

03:51 il aurait dû être travaillé déjà beaucoup plus en amont

03:54 avec la population locale, avec un référendum qu'on demande,

03:57 bien sûr, c'est l'objectif de notre association,

03:59 pour laisser la parole à la population bélabresse

04:01 pour pouvoir justement s'exprimer et donner leur avis

04:04 parce que c'est une modification profonde du fonctionnement du village

04:08 et aujourd'hui on ne peut pas concevoir que ça nous est imposé.

04:10 Le maire se dit déterminé, vous aussi ?

04:13 Absolument, tout à fait.

04:15 Ce n'est pas pour ma part,

04:16 comme je le dis, je suis la présidente de l'association,

04:18 donc ce n'est pas pour ma part,

04:20 ce n'est pas dans mon habitude d'abandonner,

04:21 de baisser les bras rapidement.

04:23 Donc on entend qu'il soit déterminé,

04:25 on entend ses arguments, on aimerait bien voir les preuves,

04:27 mais bon, ça c'est plus difficile.

04:29 Aujourd'hui, on a beaucoup de propositions,

04:31 c'est-à-dire qu'on a des contre-projets,

04:33 on a des gens qui sont déjà bien haut placés,

04:36 qui proposent des choses.

04:38 On a M. le maire qui a reçu des propositions également,

04:40 pour avoir le double, le triple des tarifs

04:42 que Ville-Thaïs proposait pour le rachat de cette chemiserie,

04:44 pour des projets locaux,

04:46 intéressants, créant de l'emploi sur Bélabre.

04:49 Aujourd'hui, il les refuse en même consultation du Conseil

04:52 et on va utiliser tous les biais juridiques,

04:55 en tout cas pour qu'ils nous entendent.

04:57 Merci beaucoup Ludivine Facio.

04:59 Merci d'avoir été en direct avec nous.

05:01 Sous-titrage Société Radio-Canada

05:03 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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